« Jean-Michel Bernard Plays Lalo Schifrin »

« Jean-Michel Bernard Plays Lalo Schifrin »

La Mission n’est pas Impossible (!)… l’album est somptueux

Le pianiste et compositeur Jean-Michel Bernard présente l’album « Jean-Michel Bernard Plays Lalo Schifrin » consacré aux musiques du grand compositeur et arrangeur argentin Lalo Schifrin. Arrangements ciselés, orchestrations somptueuses. En invités, Kyle Eastwood et Lalo Schifrin lui-même.

Couverture de l'album "Jean-Michel Bernard Plays Lalo Schifrin"

Sorti le 19 janvier 2018, l’album « Jean-Michel Bernard Plays Lalo Schifrin » (Cristal records/Sony Music Entertainment) fait suite à la réussite du programme d’un concert monté par Jean-Michel Bernard en hommage à Lalo Schifrin au 3ème « Festival du Cinéma et de Musique de Film de la Baule » en 2016.

Le projet qui sous-tend l’album porte pour majorité sur les orchestrations des musiques de films composées par Lalo Schifrin.

Avant tout, « Jean-Michel Bernard Plays Lalo Schifrin » est une belle histoire d’amitié qui unit deux compositeurs, Lalo Schifrin et Jean-Michel Bernard. Après une première rencontre en 1990 ils se retrouvent en 2017 autour de « Jean-Michel Bernard Plays Lalo Schifrin ». De générations et de nationalités différentes, Lalo Schifrin et Jean-Michel Bernard ont en commun un goût certain pour le jazz et la musique orchestrale moderne. Les œuvres du premier ont façonné la vocation du second et participé de sa culture.

Lalo Schifrin, pianiste, chef d’orchestre, compositeur, arrangeur argentin est né en 1932 à Buenos Aires en Argentine. Il est notamment connu pour ses musiques de film (Bullitt, L’inspecteur Harry,…) et de séries (Mission Impossible, Mannix, Starsky et Hutch,…). Le jazz est une de ses patries. Jean-Michel Bernard, pianiste et compositeur est né en 1961 à Montdidier en France. Il a accompagné Ray Charles en concert les trois dernières années de sa vie et est le compositeur attitré de la musique des films de Michel Gondry.

L’histoire remonte à 1990. Le musicologue Alain Lacombe est chargé de coordonner pour le Midem de Cannes un concert exceptionnel de Lalo Schifrin à la tête de l’Orchestre National de Lyon complété par une section rythmique composée de Ray Brown à la contrebasse et Grady Tate à la batterie. Au programme, des œuvres de Schifrin mais aussi de Villa-Lobos, Francis Lai, Dizzy Gillespie et une suite française autour de Ravel, Delerue, Honneger et Georges Auric.

Alain Lacombe contacte le jeune pianiste de 29 ans Jean-Michel Bernard alors responsable de l’émission « L’Oreille en coin ». Le pianiste français saisit cette opportunité qui lui permet de rencontrer son héros musical, Lalo Schifrin. Lors du concert dirigé en janvier 1990 par le compositeur de Bullit, le chef d’orchestre dédicace le concert à Jean-Michel Bernard pour le remercier de son travail.

Un quart de siècle après, Lalo Schifrin a acquis une reconnaissance internationale. Il s’est lancé dans une série de concerts et d’albums baptisés « Jazz meets the Symphony ». Il a composé des musiques pour les films de nombreux cinéastes dont Carlos Saura pour « Tango » et Brett Ratner pour la série des « Rush Hours ».  Il est devenu un compositeur à la fois savant et populaire apprécié pour son sens de la mélodie, ses orchestrations et son approche rythmique.

Jean-Michel Bernard ©
Giovanni Cittadini Cesi

Jean-Michel Bernard à l’origine de nombreux indicatifs de France-Inter s’immerge quant à lui dans la musique pour l’image notamment auprès de Michel Gondry, Etienne Chatilliez, Eric Besnard, Francis Veber …. De 2000 à 2003 il devient compagnon et accompagnateur sur scène de Ray Charles. Le père de la soul qualifie le jeu du pianiste de « feu d’artifice » . Au gré des projets le compositeur lance des clins d’oeil musicaux à Schifrin mais  leurs chemins ne se sont plus croisés depuis 1990.

En 2016 la venue de Lalo Schifrin est annoncée en France pour un hommage que lui rend le 3ème festival « Musique et Cinéma » de La Baule » en novembre. Le consultant musical du festival, Stéphane Lerouge, propose le nom de Jean-Michel Bernard et tout s’enchaîne pour le pianiste. Il contacte le contrebassiste Pierre Boussaguet, le batteur François Laizeau, le trompettiste Eric Giausserand, le saxophoniste Charles Papasoff, le vibraphoniste et percussionniste Daniel Ciampolini. Lui-même s’installe aux claviers du Steinway et d’un Nord Electro 5. Le voilà parti pour arranger les standards de Lalo Schifrin que sont Mannix, The Cincinatti Kid, Bullit, Dirty Harry avec des incursions du côté de Tango, Lalo’s Bossa Nova ou Les Félins.

La veille du concert Jean-Michel Bernard et Lalo Schifrin se retrouvent. Le 12 novembre 2016, le jour de l’hommage qui lui est rendu par le festival, Lalo Schifrin découvre en direct le travail du Français et de ses complices musiciens. A la fin du concert il les rejoint sur scène pour interpréter avec eux entre autres morceaux Dirty Harry et Mission Impossible. Les deux pianistes, compositeurs et arrangeurs sont ainsi réunis le temps d’un concert.

En 2017, Jean-Michel Bernard projette d’enregistrer le programme du concert en disque. Fin janvier 2017 il enregistre avec ses cinq complices durant trois jours chez Cristal. Il complète le programme avec Manteca de Dizzy Gillespie. Durant de longs jours le leader du projet continue à travailler sans relâche dans son studio. Il coupe, arrange, ajoute des parties de violoncelle et violon, de guitare, et de cor sur certains morceaux.

Il convoque même le contrebassiste Kyle Eastwood qui intervient sur Dirty Harry. On se souvient que son père interprétait le rôle du fameux Inspecteur Harry Callahan. Lalo Schifrin donne son accord pour participer à l’enregistrement qui a lieu en Californie le 03 avril 2017.

Lalo Schifrin intervient sur des morceaux à deux pianos.

Sur sa composition Chano qui devient une véritable joute pianistique et sur une fantaisiste Introduction to The Plot où se suivent des extraits de « Rêverie » de Debussy, « An Die Freude » de Beethoven, « The Battle Hymn of Republic » de Steffe, « The Plot » de Schifrin et les « Frères Jacques ». Artistes du projet "Jean-Michel Bernard plays Lalo Schifin" réunis autour de Lalo SchifrinLes deux pianistes gravent aussi ensemble The Cheketeers Suite enregistré au studio A du fameux Capitol Building d’Holywood avec la flutiste Sara Andon.

On entend aussi cette dernière sur Cool Hand Luke où elle joue aux côtés du groupe de jazz.

Le disque ouvre sur une version éclaboussante de Mannix et se termine par une version plus introspective du même thème de Lalo Schifrin interprété sur un tempo de ballade en piano solo par Jean-Michel Bernard. Entre ces deux balises alternent des morceaux rythmés et d’autres plus lyriques.

Les dix-sept plages de l’album « Jean-Michel Bernard Plays Lalo Schifrin » proposent une musique somptueuse. Un petit trésor vitaminé qu’il fait bon écouter pour booster le moral. On vibre, on sourit, on rêve. Mise en valeur par les arrangements peaufinés de Jean-Michel Bernard, la musique de Lalo Schifrin en sort magnifiée et l’auditeur oscille entre joie et nostalgie.

John Greaves signe « Life Size »

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Opera Underground – Les RV de mai 2019 & juin 2019

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Dans le même esprit d’ouverture que le début de saison, les RV de mai 2019 … et juin 2019 de l’Opera Underground continuent à creuser le sillon de la diversité. La Grande Salle accueille António Zambujo et BCUC avec Femi Kuti. L’Amphi reçoit Master Musicians of Jajouka, le Quatuor Wassily, Casuarina, Endangered Blood et Jazz Before Jazz, Pamelia Stickney et Lemma et Fanfaraï Big Band. Sans frontières de genres, des musiques à profusion !

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Clin d’œil à Max Stadtfeld & « Stax »

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Sinne Eeg présente son nouvel album « Dreams »

Sinne Eeg présente son nouvel album « Dreams »

Une chanteuse de jazz et des jazzmen… un disque de rêve

Entourée par un orchestre à son service, la chanteuse scandinave Sinne Eeg présente « Dreams », son neuvième opus. Son chant mélodieux, son intonation parfaite et son sens du rythme font de cet album une réussite absolue. Sinne Eeg … une chanteuse de jazz, un point c’est tout et c’est déjà beaucoup !

Couverture de l'album "Dreams" de Sinne EegSur son neuvième album « Dreams » (Stunt/Una Volta Music) annoncé pour le 26 janvier 2018, la vocaliste danoise, Sinne Eeg retrouve son collaborateur de longue date, le pianiste Jacob Christoffersen mais elle s’entoure de musiciens issus de la scène jazz américaine, le batteur Joey Baron et le guitariste Larry Koonse avec lesquels elle a souvent joué et le contrebassiste Scott Colley qu’elle admire depuis longtemps.

Servie par ces musiciens talentueux, la chanteuse peut libérer tout son art. Ancrée dans la grande tradition du jazz vocal, Sinne Eeg possède une sensibilité à fleur de chant. A l’écoute de Falling in Love With Love on ne peut douter qu’elle ait écouté Sheila Jordan et sans trop d’erreur il est probable que Sarah Vaughan l’inspire lorsqu’elle chante What is This Thing Called Love.

Il convient aussi de préciser que Sinne Eeg ne se contente pas de chanter, elle à l’origine de six des dix morceaux de l’album. Elle renouvelle les quatre reprises du disque avec une aisance inouïe mais son identité vocale s’incarne vraiment sur les morceaux de son cru.

La souplesse de la voix de Sinne Eeg bouleverse autant que son grain plein d’empathie pour toutes les notes qu’elle embrasse avec chaleur de la plus grave à la plus aigue. Elle caresse les paroles et articule ses scats avec la grâce et le swing que seules possèdent les grandes chanteuses de jazz. Ses improvisations bouleversent autant que la douceur avec laquelle elle murmure l’amour. Avec un brin de vibrato, elle porte l’émotion à son comble et s’accommode de toutes les cadences. Chanteuse jazz intégrale, sous toutes les coutures.

La chanteuse Sinne Eeg

Sinne Eeg © Stephen Freiheit

L’album ouvre avec The Bitter End, un morceau au groove funky. Le répertoire enchaine, Love Song, une ballade romantique de son cru, What Is This Thing Called Love de Cole Porter et Falling in Love With Love de Richard Rogers. On est définitivement séduit par la manière dont elle déroule ses scats sur les deux standards qui s’en trouvent rafraîchis. Inspirée par le souffle des anges la chanteuse semble flotter au-dessus des portées.

Sinne Eeg signe la musique d’une superbe valse Head Over Hells mais confie le texte au vocaliste et multi instrumentiste Mads Mathias. La chanteuse reprend Time to Go, un thème déjà présent sur un disque précédent où elle l’interprétait en duo piano-voix. Le morceau prend une nouvelle dimension avec la présence de la guitare, de la contrebasse et de batterie mais conserve malgré tout son climat de tendresse mélancolique.

Sur Dreams, le titre qui donne son nom à l’album, Sinne Eeg intervient comme un instrument. Le morceau ouvre avec la voix et la guitare qui jouent à l’unisson et instaurent vraiment un climat de rêve. Inspirée par les airs du folklore nord-européen, cette ballade sans parole composée par la chanteuse permet d’apprécier son talent de pure vocaliste et d’appréhender l’entente qui existe entre les cinq musiciens.

Après avoir vu un documentaire sur les enfants d’Alep, Sinne Eeg a composé Aleppo dont elle se fait aussi parolière. Elle exprime combien elle a été touchée par la souffrance de ces innocentes victimes. L’album se termine avec Anything Goes, un morceau de Cole Porter qu’elle modernise avec des inflexions bluesy et interprète en duo avec Jacob Christoffersen.

Sinne Eeg se promène avec autant d’aisance sur les ballades qu’elle habite avec tendresse que sur le souple tempo d’une valse ou sur un titre funky qu’elle fait groover tout simplement. Aucun maniérisme, pas d’effet superflu, juste la note, la cadence, l’inflexion, l’articulation et l’improvisation qui conviennent. C’est bien cela une chanteuse de jazz qu’on se le dise !

John Greaves signe « Life Size »

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Le prolifique compositeur John Greaves revient avec « Life Size », son seizième opus. Entouré de trois voix féminines et d’une pléiade de musiciens internationaux, le chanteur interprète de nouvelles compositions et revisite quelques anciennes. Une promenade mélancolique à l’ombre de douze chansons élégantes et raffinées, souvenirs d’une vie grandeur nature.

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Opera Underground – Les RV de mai 2019 & juin 2019

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Clin d’œil à Max Stadtfeld & « Stax »

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Avec « Stax », le jeune batteur allemand Max Stadtfeld propose une musique innovante A la tête d’un quartet énergique, il propulse un album dont l’expression surprend et enchante par sa spontanéité et sa fraîcheur. D’un bout à l’autre du répertoire, les musiciens explorent l’espace avec une liberté d’expression peu commune.

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Clovis Nicolas présente « Freedom Suite Ensuite »

Clovis Nicolas présente « Freedom Suite Ensuite »

Avec une nouvelle version de « Freedom Suite »

Le contrebassiste Clovis Nicolas présente son album « Freedom Suite Ensuite » qui rend hommage à la célèbre Freedom Suite de Sonny Rollins. Au sein d’un groupe sans piano ni guitare, le leader inscrit son projet dans la grande tradition du jazz post-bop.

Couverture de l'album de Clovis Nicolas, "Freedom Suite Ensuite"Après « Nine Stories sorti » en 2014 à New-York, Clovis Nicolas revient à la tête d’un quartet « sans accords », c’est à dire sans piano ni guitare pour assurer l’harmonie derrière les solistes via les accords. Le 19 janvier 2018, le contrebassiste sort l’album « Freedom Suite Ensuite » (Sunnyside Records/Socadisc).

L’opus rend hommage à Sonny Rollins, ce saxophoniste légendaire qui a incarné la figure d’un jazz libertaire et a toujours donné libre cours à ses improvisations au sein d’un cadre formel comme ce fut le cas sur sa fameuse Freedom Suite enregistrée en 1958 avec Oscar Pettiford à la contrebasse et Max Roach à la batterie.

 

Clovis Nicolas conçoit de créer une nouvelle version de l’incroyable Freedom Suite de Sonny Rollins, jusque là exclusivement interprétée par des saxophonistes, en lui donnant une suite intitulée « Freedom Suite Ensuite ». Pour finaliser et réussir ce projet ambitieux, il lui a fallu trouver la formation au sein de laquelle il puisse projeter sa vision musicale.

Très actif sur la scène musicale de New York depuis son arrivée au début des années 2000, le contrebassiste français Clovis Nicolas a vu sa réputation grandir suite à des concerts et/ou des enregistrements auprès d’éminents jazzmen (Peter Bernstein, Frank Wess, Herbie Hancock, Kenny Washington, Brad Mehldau, Harry Allen, Dee Dee Bridgewater et Jane Monheit).

Plusieurs concerts au sein d’un quartet avec deux saxophones mais sans piano ni guitare ont permis à Clovis Nicolas de se forger une nouvelle identité, d’élargir sa gamme d’expression, de mettre l’accent sur son jeu en solo et de déterminer la direction et le type de formation à adopter pour sa nouvelle musique.

Des enregistrements comme « Avant Garde » de Coltrane et Don Cherry, « Etudes » de Ron Carter ont contribué à asseoir sa conception musicale. L’identité sonore de ces orchestres a habité l’esprit de Clovis Nicolas quand il s’est agi de choisir les musiciens.

Pour le batteur il s’est tourné vers Kenny Washington, un de ses professeurs à la Juilliard School dont il admire la richesse rythmique, le sens du swing et le son. Le saxophoniste ténor Grant Stewart avec qui il joue depuis son arrivée à New York s’est imposé comme un partenaire incontournable. Les partitions de trompette sont partagées entre l’introverti et excellent soliste Brandon Lee et le fougueux Bruce Harris, au jeu plus expressif et très adapté au blues.

Pour cette nouvelle approche de Freedom Suite, une trompette intervient donc aux côtés du saxophone dans le strict respect de l’esprit de la composition.  La « Suite » s’inscrit au sein de d’un « Ensuite » constitué de compositions originales et de standards. Freedom Suite est réorganisée, décomposée en trois parties, séparées par deux « Interludes » sans solos.

Le répertoire ouvre avec The 5:30 PM Dive Bar Rendez-vous, un titre qui évoque une bizarrerie de Thad Jones et met en valeur le trompettiste Bruce Harris. Clovis Nicolas a composé Grant S, un superbe blues écrit pour le saxophoniste Grant Stewart ce qui permet à l’occasion de savourer sa sonorité chaleureuse, son aisance harmonique et mélodique et son articulation précise au cours d’un long solo.

Nichols et Nicolas est inspiré par le style de Herbie Nichols. La composition You or Me ? contrefait de belle manière le standard d’Irving Berlin The Best Thing for You (Would Be Me).

Dans la valse Dark and Stormy, c’est Montmartre sous la pluie qui se dessine. Sur Fine et Dandy de Kay Swif on apprécie les dynamiques solos de Bruce Harris, Grant Stewart et Kenny Washington qui insufflent un brin d’énergie dans le répertoire. Le contrebassiste a tiré le titre de sa composition Speak a Gentle Word du long poème d’Oscar Wilde, « Ballad of Reading Gaol ». On peut y écouter les solos lyriques de Grant Stewart et Brandon Lee.

L’album se termine avec Little Girl Blue, la composition de Richard Rodgers, interprétée magnifiquement en solo par le contrebassiste.

En supprimant piano et guitare, Clovis Nicolas s’inscrit au sein d’une formation qui lui permet d’affirmer sa nouvelle identité musicale. Porté par une rythmique et des solistes brillants, « Freedom Suite Ensuite » propose un jazz fidèle aux concepts formels de l’harmonie mais pourvoyeur de liberté.  « Jouer free à l’intérieur d’une forme » en référence à Sonny Rollins.

John Greaves signe « Life Size »

John Greaves signe « Life Size »

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Opera Underground – Les RV de mai 2019 & juin 2019

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Clin d’œil à Max Stadtfeld & « Stax »

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Clin d’œil à Romain Baret & « Naissance de l’Horizon »

Clin d’œil à Romain Baret & « Naissance de l’Horizon »

La liberté du jazz et l’énergie du rock

Membre du collectif « Pince-Oreilles », le guitariste Romain Baret propose le second album de son trio, « Naissance de l’horizon ». Imbibé de rock et de jazz, l’opus déborde d’énergie et de puissance.

Après un premier album « Split Moments » plutôt avant-gardiste enregistré en 2013 et sorti en mai 2014 sous le Label Pince-Oreilles, le guitariste Romain Baret revient avec un second album, Couverture de l'album "Naissance de l'horizon" du guitariste Romain Baret« Naissance de l’Horizon » (Label Pince-Oreilles/Inouïe Distribution) sorti le 19 janvier 2018.

Sur cet opus, on retrouve le trio historique constitué de Romain Baret (guitare), Michel Molines (contrebasse) et Sébastien Necca (batterie) augmenté de deux invités, Eric Prost (saxophone ténor) et Florent Briqué (trompette et bugle).

Sur les neuf titres où s’exprime le trio de Romain Baret, on saisit la connivence qui unit les trois complices pour qui c’est l’occasion rêvée de formaliser leur propre esthétique. Le trio renouvelle sa collaboration avec le saxophoniste Eric Prost déjà présent sur le précédent album et qui intervient cette fois sur sept pistes. Le second invité est le trompettiste Florent Briqué qui joue sur deux titres.

On se laisse accrocher par la musique énergique de l’album « Naissance de l’Horizon ». Les musiciens irriguent de leur fougue un univers musical électrisé.

Le répertoire de « Naissance de l’Horizon » se déroule comme la bande-son d’un film avec neuf titres comme neuf scènes qui s’enchaînent sans discontinuité.

L’album ouvre en quintet avec le titre éponyme plutôt explosif, somme toute plutôt logique puisqu’il met en sons le big bang originel et la création de l’univers. Le second morceau de l’album, Schizophrénie, mène deux rythmes en parallèle, comme pour donner la sensation d’une vie qui advient mais hésite encore.

L’opus se termine avec A Rise of Hope qui laisse augurer des avenirs radieux. Dans l’intervalle les titres ne manquent pas de fougue. C’est sans doute sur Follow and Switch qu’on saisit toute la quintessence du jeu de Romain Baret auquel le saxophoniste répond avec un lyrisme inspiré. Il fait bon entendre Eric Prost dans cet univers qui lui sied vraiment.

Respire marque une pause bienvenue dans cet univers expansif saturé d’énergie. Le titre prend quelque peu ses distances avec la dynamique rageuse de l’album. La contrebasse fait entendre son chant boisé, la guitare virtuose se fait plus poétique et la batterie elle-même temporise son discours sans rien perdre de sa vigueur. On se prend à rêver et percevoir un possible horizon pacifié.

Imprégnée de jazz, de rock et de pop, la musique de « Naissance de l’Horizon » projette des tableaux irrigués d’énergie et de mouvement. Les déflagrations rythmiques éclaboussent les plages. De lumineuses mélodies fredonnées illuminent cette polyrythmie chatoyante. La guitare virtuose de Romain Baret sidère par les variations de son nuancier musical. Les souffleurs contribuent à élargir le spectre du trio. Tous les contributeurs mettent leurs improvisations foisonnantes au service de l’écriture précise du leader.

 

Rien ne vaut la scène pour apprécier à sa pleine mesure la musique de Romain Baret. Pour écouter live la musique de « Naissance de l’Horizon », rendez-vous le 02 février 2018 à 21h au Périscope de Lyon. Sur scène, l’équipe de l’album au complet sera présente, Romain Baret (guitare), Michel Molines (contrebasse), Sébastien Necca (batterie), Éric Prost (saxophone ténor) et Florent Briqué (trompette et bugle).
John Greaves signe « Life Size »

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Opera Underground – Les RV de mai 2019 & juin 2019

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Clin d’œil à Max Stadtfeld & « Stax »

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« Chinese Butterfly », Chick Corea & Steve Gadd Band

« Chinese Butterfly », Chick Corea & Steve Gadd Band

L’alchimie magique entre funk et lyrisme

Attendu pour le 19 janvier 2018, « Chinese Butterfly » réunit deux légendes du jazz, le pianiste Chick Corea et le batteur Steve Gadd qui codirigent un band de choc. Deux albums, huit morceaux, six compositions du pianiste. Un jazz irrésistible au funk imparable, aux envolées lyriques et aux improvisations hispanisantes.

Le 19 novembre 2017 Chick Corea & Steve Gadd Band ont enflammé l’Auditorium-Orchestre National de Lyon avec un concert inoubliable. Après avoir apprécié la rythmique implacable, l’inventivité sans pareille des deux leaders, les climats hispanisants et le lyrisme de tous les musiciens, on demeurait dans l’attente de l’album enregistré par ce groupe XXXL.

Couverture de l'album "Chinese Butterfly" par Chick Corea & Steve Gadd BandLe double album « Chinese Butterfly » (Concord/Universal) annoncé pour le 19 janvier 2018 est à la hauteur des espérances.

Les collaborations entre les deux leaders se sont étalées sur plusieurs décennies de ce XXème siècle où le talent des deux musiciens a conquis les amateurs de tous les jazz.

1965, le pianiste rejoint le groupe de Chuck Mangione où officiait le batteur. Dans la décennie qui suivit, Chick Corea est devenu un des claviéristes et compositeurs le plus influent de sa génération, tous genres musicaux confondus et Steve Gadd est rapidement reconnu comme une légende vivante de la batterie. 1972, le pianiste transforme sa formation « Return To Forever » en un groupe de jazz rock dont Steve Gadd devient le premier batteur.

S’il quitte le groupe au regard de sa grande activité de studio, le batteur participera à l’enregistrement de plusieurs albums du pianiste dont « The Leprechaun » ainsi que « My Spanish Heart », tous deux sortis en 1976. En 1981 Chick Corea convie Steve Gadd sur  le fameux opus « Three Quartets and Friends ». En 2016 le duo se retrouve sur la scène du Blue Note Club de New York où leur complicité demeure.

Début 2017, les deux musiciens se rejoignent au studio de Chick Corea en Floride et là encore l’alchimie opère entre eux. « Chinese Butterfly » témoigne de la cnnivence des deux artistes qui ne cessent de renouveler leur expression. Ils sont entourés de musiciens exceptionnels. Le guitariste et chanteur originaire du Bénin Lionel Loueke, le saxophoniste et flutiste Steve Wilson, le bassiste (contrebasse et basse) cubain Carlitos Del Puerto et le maître vénézuélien des percussions Luisito Quintero.

Le génie inventif de Lionel Loueke, la finesse confondante de Steve Wilson, le groove absolu de Carlitos Del Puerto et la grâce indicible de Luisito Quintero s’unissent à l’inventivité sans cesse renouvelée de Chick Corea et à la sensibilité rythmique de Steve Gadd.

Les deux disques proposent une alternance d’ambiances, de couleurs et de rythmes mais les audaces adviennent à tout instant. « Chinese Butterfly » renferme cinq nouvelles compositions de Chick Corea qui s’ajoutent au fameux Return To Forever. John McLauglin est l’auteur de Chick’s Chums et le pianiste a coécrit Wake-up Call avec Lionel Loueke. Si l’empreinte de Chick Corea est prégnante au niveau de l’écriture, l’album témoigne par contre d’une forte cohérence groupale ce que l’on avait d’ailleurs pu ressentir sur scène.

Dès le premier titre  Chick’s Chums  le style inimitable de Steve Gadd fait merveille et avec Chick Corea il prend la direction d’un groupe débordant d’énergie. Après l’ambiance irrésistible de ce morceau qui mêle funk et lyrisme, advient le somptueux Serenity qui met à l’honneur la voix poignante de Lionel Loueke et le jeu de flute raffiné de Steve Wilson.

Sur les sonorités latines de A Spanish Song, Chick Corea au sommet de son art tisse un dialogue plein de grâce avec les percussions de Luisito Quintero. Ce titre brille par un équilibre parfait entre émotion et virtuosité. Le premier CD se termine avec le titre éponyme emprunté à un poème de Malin Gelfan (un ami du pianiste). Il est marqué par un échange tumultueux entre Chick Corea et Steve Gadd.

Le second CD ouvre avec Return to Forever que le band renouvelle faisant alterner passages contemplatifs et explosions de joie. Philip Bailey (« Earth, Wind & Fire ») livre une performance vocale saisissante. Wake-up Call convoque les rythmes africains, les chants et cris d’oiseaux. On ne s’ennuie pas sur les dix-huit minutes du morceau tant les musiciens renouvellent leur discours dans cette jungle où ils ne perdent pas le fil des lianes musicales. Le dernier titre, Gadd-Zooks, permet de capter la richesse impressionnante du jeu de Steve Gadd et l’inventivité de Chick Corea au synthétiseur.

Conçue par Marc Bessant la couverture de « Chinese Butterfly » où deux pianos forment les ailes et la batterie, la tête et le thorax, est un atout de plus pour ce double album. Il devrait devenir une référence pour les amateurs d’un jazz qui déjoue les frontières stylistiques. Ses atmosphères étranges fascinent. Un groove funk habite toutes les plages mais ménage l’espace aux envolées lyriques des solistes. Un groupe où la musique circule, vit et explose de joie.

On craque pour Like I was Sayin’ où le groupe devient trio. On savoure les audacieux échanges de Chick Corea, Steve Gadd et Carlitos Del Puerto.

John Greaves signe « Life Size »

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Opera Underground – Les RV de mai 2019 & juin 2019

Opera Underground – Les RV de mai 2019 & juin 2019

Dans le même esprit d’ouverture que le début de saison, les RV de mai 2019 … et juin 2019 de l’Opera Underground continuent à creuser le sillon de la diversité. La Grande Salle accueille António Zambujo et BCUC avec Femi Kuti. L’Amphi reçoit Master Musicians of Jajouka, le Quatuor Wassily, Casuarina, Endangered Blood et Jazz Before Jazz, Pamelia Stickney et Lemma et Fanfaraï Big Band. Sans frontières de genres, des musiques à profusion !

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Clin d’œil à Max Stadtfeld & « Stax »

Clin d’œil à Max Stadtfeld & « Stax »

Avec « Stax », le jeune batteur allemand Max Stadtfeld propose une musique innovante A la tête d’un quartet énergique, il propulse un album dont l’expression surprend et enchante par sa spontanéité et sa fraîcheur. D’un bout à l’autre du répertoire, les musiciens explorent l’espace avec une liberté d’expression peu commune.

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