Une chanteuse de jazz et des jazzmen… un disque de rêve
Entourée par un orchestre à son service, la chanteuse scandinave Sinne Eeg présente « Dreams », son neuvième opus. Son chant mélodieux, son intonation parfaite et son sens du rythme font de cet album une réussite absolue. Sinne Eeg … une chanteuse de jazz, un point c’est tout et c’est déjà beaucoup !
Sur son neuvième album « Dreams » (Stunt/Una Volta Music) annoncé pour le 26 janvier 2018, la vocaliste danoise, Sinne Eeg retrouve son collaborateur de longue date, le pianiste Jacob Christoffersen mais elle s’entoure de musiciens issus de la scène jazz américaine, le batteur Joey Baron et le guitariste Larry Koonse avec lesquels elle a souvent joué et le contrebassiste Scott Colley qu’elle admire depuis longtemps.
Servie par ces musiciens talentueux, la chanteuse peut libérer tout son art. Ancrée dans la grande tradition du jazz vocal, Sinne Eeg possède une sensibilité à fleur de chant. A l’écoute de Falling in Love With Love on ne peut douter qu’elle ait écouté Sheila Jordan et sans trop d’erreur il est probable que Sarah Vaughan l’inspire lorsqu’elle chante What is This Thing Called Love.
Il convient aussi de préciser que Sinne Eeg ne se contente pas de chanter, elle à l’origine de six des dix morceaux de l’album. Elle renouvelle les quatre reprises du disque avec une aisance inouïe mais son identité vocale s’incarne vraiment sur les morceaux de son cru.
La souplesse de la voix de Sinne Eeg bouleverse autant que son grain plein d’empathie pour toutes les notes qu’elle embrasse avec chaleur de la plus grave à la plus aigue. Elle caresse les paroles et articule ses scats avec la grâce et le swing que seules possèdent les grandes chanteuses de jazz. Ses improvisations bouleversent autant que la douceur avec laquelle elle murmure l’amour. Avec un brin de vibrato, elle porte l’émotion à son comble et s’accommode de toutes les cadences. Chanteuse jazz intégrale, sous toutes les coutures.
Sinne Eeg © Stephen Freiheit
L’album ouvre avec The Bitter End, un morceau au groove funky. Le répertoire enchaine, Love Song, une ballade romantique de son cru, What Is This Thing Called Love de Cole Porter et Falling in Love With Love de Richard Rogers. On est définitivement séduit par la manière dont elle déroule ses scats sur les deux standards qui s’en trouvent rafraîchis. Inspirée par le souffle des anges la chanteuse semble flotter au-dessus des portées.
Sinne Eeg signe la musique d’une superbe valse Head Over Hells mais confie le texte au vocaliste et multi instrumentiste Mads Mathias. La chanteuse reprend Time to Go, un thème déjà présent sur un disque précédent où elle l’interprétait en duo piano-voix. Le morceau prend une nouvelle dimension avec la présence de la guitare, de la contrebasse et de batterie mais conserve malgré tout son climat de tendresse mélancolique.
Sur Dreams, le titre qui donne son nom à l’album, Sinne Eeg intervient comme un instrument. Le morceau ouvre avec la voix et la guitare qui jouent à l’unisson et instaurent vraiment un climat de rêve. Inspirée par les airs du folklore nord-européen, cette ballade sans parole composée par la chanteuse permet d’apprécier son talent de pure vocaliste et d’appréhender l’entente qui existe entre les cinq musiciens.
Après avoir vu un documentaire sur les enfants d’Alep, Sinne Eeg a composé Aleppo dont elle se fait aussi parolière. Elle exprime combien elle a été touchée par la souffrance de ces innocentes victimes. L’album se termine avec Anything Goes, un morceau de Cole Porter qu’elle modernise avec des inflexions bluesy et interprète en duo avec Jacob Christoffersen.
Sinne Eeg se promène avec autant d’aisance sur les ballades qu’elle habite avec tendresse que sur le souple tempo d’une valse ou sur un titre funky qu’elle fait groover tout simplement. Aucun maniérisme, pas d’effet superflu, juste la note, la cadence, l’inflexion, l’articulation et l’improvisation qui conviennent. C’est bien cela une chanteuse de jazz qu’on se le dise !

Matteo Pastorino présente « LightSide »
Avec « LightSide », le clarinettiste Matteo Pastorino invite à un voyage musical au cœur de la lumière méditerranéenne. Le musicien propose un répertoire original conçu pour cette formation instrumentale singulière. Soutenue par le piano de Domenico Sanna et la batterie d’Armando Luongo, la clarinette basse du leader dialogue avec la basse semi-acoustique de Dario Deidda. Un album poétique, sensible et lumineux.

« Twenties » par The Hookup
Avec « Twenties », le groupe The Hookup explore l’idée d’un pont entre les années 1920 et les années 2020. Irrigué d’énergie, l’album séduit par les prestations inventives de Géraldine Laurent, François et Louis Moutin et Noé Huchard. Quatorze morceaux choisis parmi les standards des années 1920 sont réinterprétés par ces quatre musiciens français issus de générations différentes. Un pied dans le passé, un pied dans l’avenir… une belle réussite musicale.

Jazz à Vienne 2025 – La programmation
La programmation de la 44ème édition du Festival « Jazz à Vienne » laisse augurer de belles soirées dans le Théâtre Antique et sur les autres scènes de la ville iséroise. Du 26 juin au 11 juillet 2025 se profile la promesse de réjouissances musicales avec concerts et spectacles à la clef. Une grande diversité musicale, des propositions pour tous les publics. Jazz à Vienne 2025, 15 jours de musique avec du jazz ouvert sur le monde. À vivre à toute heure, seul(e), entre ami(e)s ou en famille !