Le 22 août 2023, la scène du Théâtre des Arts de Cluny accueille L’Arbre Rouge, un quintet à l’instrumentation atypique à la lisière de la musique de chambre et du jazz. Porté par des musicien.ne.s à la technique instrumentale redoutable, le groupe transcende les styles et crée un univers onirique et atypique.
Présentés avec chaleur par Didier Levallet, les cinq musiciens de l’Arbre Rouge gagnent la scène… Clément Janinet (violon), Bruno Ducret (violoncelle), Joachim Florent (contrebasse), Sophie Bernado (basson) et Hugues Mayot (saxophone ténor, clarinette).
Dès le premier morceau, Apparition, l’arbre prend racine puis Refuge laisse entrevoir le tronc. La clarinette monte aux branches et se balance aux côtés du basson.
Sur Rêverie, on est frappé par la dimension cinématographique de la musique. Après un passage évoquant une marche cérémonielle, les instruments semblent gravir une pente qu’ils escaladent dans le fracas avant de quitter la procession en sautillant.
Accents mystiques, dissonances interrogatives, tonalités baroques, groove africano-caribéen et polyrythmies émaillent le concert.
D’architecture complexe, la musique bourgeonne. Elle navigue entre accents exaltés, mélodies expressives, dimension symphonique insufflée par les cordes, subtiles couleurs, complexes textures et riches chorus des improvisateurs. Dimension et collective et apartés individuels alternent.
Les voix se mêlent aux instruments. Les improvisations véhémentes du ténor répondent au chant lyrique du basson. Au fil du répertoire, les rythmes varient, de la sarabande effrénée à la comptine sautillante sans oublier les parenthèses poétiques et calmes, les silences suspendus et les accélérations fiévreuses. Le vertige nous gagne.
En raison de la chaleur qui règne dans le théâtre les musiciens doivent régulièrement ré-accorder leurs instruments et prient le public de les en excuser tout en les remerciant de sa présence au concert. Sur Vulcanos joué en hommage à un gardien de volcan en Indonésie, le ténor se fait éruptif puis le chant du basson adoucit et calme le fil musical.
Le concert se termine avec My sweet Lullaby, berceuse que Hugues Maillot chantait pour sa fille.
Sous les applaudissements fournis du public, les musiciens quittent la scène et malgré le climat étouffant de la salle reviennent pour un rappel. Rythmique soutenue, thème sautillant, ambiance tendue puis adoucie… la sarabande continue jusqu’à la fin pour le plus grand plaisir de toutes et tous.
Avec plus de 30 albums et une carrière internationale, David Linx est devenu une référence en matière de jazz vocal masculin. En 2025, le chanteur revient avec « Real Men Cry », un projet musical poétique et chatoyant. Avec subtilité, l’opus allie force et sensibilité. Le répertoire lumineux comble autant l’âme que l’oreille.
Le pianiste et compositeur Pierre de Bethmann revient en 2025 avec « Agapé ». Pour son troisième album en quartet, le musicien poursuit sa route avec les mêmes musiciens, sur la lancée de l’enregistrement de « Credo » paru en 2024. « AGAPÉ », un album exaltant et énergique.
Pour son nouveau projet, « Le Temps est parti pour rester », Andy Emler invite un octuor de clarinettes à rejoindre son trio ETE. À la tête de ce onz’tet, le pianiste et compositeur propose une véritable ode à la clarinette. Avec inspiration, piano, contrebasse, batterie et clarinettes tissent les fils du temps et ensemble élaborent un hymne énergique et groovy.
Pour sa troisième soirée, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2023 retrouve le Théâtre Les Arts de Cluny. Au programme, « The Source », le projet du contrebassiste Arnault Cuisinier. Au carrefour du jazz et de la chanson, la musique se profile entre célébration incantatoire et songe poétique.
Au fil de son projet « The Source », Arnault Cuisinier, propose des poésies de l’Indien Rabindranath Tagore (prix Nobel de littérature 1913) et des poèmes d’Amérindiens, sur des arrangements originaux.
Sur scène, le contrebassiste (et pianiste) est entouré de la chanteuse et flutiste Élise Caron, du guitariste Paul Jarret et du batteur Edward Perraud. Le concert débute avec Ne pleurez pas devant ma tombe, texte écrit par Mary Elizabeth Frye en 1932, une magnifique célébration de la mort.
Dans une esthétique mi-contemplative/mi-narrative, le rythme insuffle parfois une dynamique de transe à la musique qui se déroule telle une célébration incantatoire. Musicalité, délicatesse et douceur alternent avec grincements, frénésie et fureur.
De sa voix claire, Élise Caron alterne textes en anglais ou en français et embouche la flûte sur un morceau. Telle une incantation, son chant s’enflamme. Les poèmes prennent vie et s’envolent comme propulsés par les sonorités déchirées et aventureuses de la guitare de Paul Jarret. Imaginatif et inventif, Edward Perraud enchaîne les rythmes de mille manières et ponctue ses chorus de féroces pulsations et de tendres effleurements de cymbales. Entre contrebasse et piano, Arnault Cuisinier joint aussi sa voix à celle d’Élise Caron.
« The Source », un concert poétique… une épopée lyrique… une rêverie passionnée… du jazz envoûtant !
Avec plus de 30 albums et une carrière internationale, David Linx est devenu une référence en matière de jazz vocal masculin. En 2025, le chanteur revient avec « Real Men Cry », un projet musical poétique et chatoyant. Avec subtilité, l’opus allie force et sensibilité. Le répertoire lumineux comble autant l’âme que l’oreille.
Le pianiste et compositeur Pierre de Bethmann revient en 2025 avec « Agapé ». Pour son troisième album en quartet, le musicien poursuit sa route avec les mêmes musiciens, sur la lancée de l’enregistrement de « Credo » paru en 2024. « AGAPÉ », un album exaltant et énergique.
Pour son nouveau projet, « Le Temps est parti pour rester », Andy Emler invite un octuor de clarinettes à rejoindre son trio ETE. À la tête de ce onz’tet, le pianiste et compositeur propose une véritable ode à la clarinette. Avec inspiration, piano, contrebasse, batterie et clarinettes tissent les fils du temps et ensemble élaborent un hymne énergique et groovy.
Après avoir précisé que le concert du 20 août 2023, s’inscrit dans le cadre de Jazz Migration, dispositif d’accompagnement de musicien.ne.s émergent.e.s du jazz et musiques improvisées, Didier Levallet invite les musiciens du Noé Clerc Trio à gagner la scène du Farinier des Moines de l’Abbaye de Cluny.
Composé de Noé Clerc (accordéon), Clément Daldosso (contrebasse) et Elie Martin-Charrière (batterie, percussions), le Noé Clerc Trio a remporté de nombreux prix et publié « Secret Place » (NoMadMusic/Pias), un premier album sorti le 28 mai 2021.
Le concert de la deuxième soirée du Festival Jazz Campus en Clunisois 2023 débute avec Premières pluies, le titre d’ouverture du disque « Secret Place ». Le groupe enchaîne avec Blue Moutains. Si le premier morceau adopte un tempo plutôt enlevé, le second se fait plus contemplatif. Très concentré, l’accordéoniste joue la plupart du temps les yeux fermés. On est d’emblée saisi par sa virtuosité et la connivence de chaque instant qui règne entre les trois instrumentistes. Les sourires émaillent les visages des musiciens et le public tombe sous le charme de leur musique.
Le trio continue avec un nouveau morceau, très peu joué en concert, qui devrait figurer sur leur prochain album. Au fil des riffs et des syncopes se déroulent les mélodies inspirées. Noé Clerc embouche ensuite son accordina sur Canson avant de reprendre l’accordéon.
Le répertoire se poursuit avec les arrangements de deux reprises. D’abord, un morceau arménien joué dans les mariages, Arapkir Bardont la mélodie a traversé les siècles puis Valse Mystérieuse, une valse musette de Jo Privat. Les chorus des trois instrumentistes déclenchent les ovations du public conquis par la musique du trio.
Noé Clerc remercie les spectateur.trice.s et toute l’équipe du festival puis annonce le dernier morceau du concert, Fable of The Moon. L’occasion de capter une fois de plus la complicité qui lie les membres du groupe.
Après avoir quitté la scène, le trio revient sous les applaudissements du public pour un rappel et le concert se termine avec le Blues des Cigales interprété avec énergie sur un tempo soutenu.
Noé Clerc, Elie Martin-Charrière et Clément Daldosso ont proposé un voyage musical bucolique et poétique dont le mélodies ont sillonné des paysages rythmiques diversifiés.
Avec plus de 30 albums et une carrière internationale, David Linx est devenu une référence en matière de jazz vocal masculin. En 2025, le chanteur revient avec « Real Men Cry », un projet musical poétique et chatoyant. Avec subtilité, l’opus allie force et sensibilité. Le répertoire lumineux comble autant l’âme que l’oreille.
Le pianiste et compositeur Pierre de Bethmann revient en 2025 avec « Agapé ». Pour son troisième album en quartet, le musicien poursuit sa route avec les mêmes musiciens, sur la lancée de l’enregistrement de « Credo » paru en 2024. « AGAPÉ », un album exaltant et énergique.
Pour son nouveau projet, « Le Temps est parti pour rester », Andy Emler invite un octuor de clarinettes à rejoindre son trio ETE. À la tête de ce onz’tet, le pianiste et compositeur propose une véritable ode à la clarinette. Avec inspiration, piano, contrebasse, batterie et clarinettes tissent les fils du temps et ensemble élaborent un hymne énergique et groovy.
Le samedi 19 août 2023, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2023 ouvre avec le concert du duo Céline Bonacina-Laurent Dehors. Dans la superbe salle du Farinier des Moines de l’Abbaye de Cluny, un concert caniculaire, entre douceur et fureur.
En dépit de la canicule, le public est au rendez-vous sous la charpente « en coque de bateau » du Farinier des Moines de l’Abbaye de Cluny pour le premier concert du Festival Jazz Campus en Clunisois 2023. Au programme de cette soirée d’ouverture du 19 août 2023, le Duo Laurent Dehors - Céline Bonacina.
Après que Didier Levallet ait présenté le concert et affirmé avec humour qu’« aucun thème de la soirée ne serait généré par une Intelligence Artificiellle », le public accueille avec enthousiasme la multi-saxophoniste Céline Bonacinaet le multi-instrumentiste Laurent Dehors. Les deux instrumentistes gagnent le devant de la scène entre les chapiteaux romans et le concert débute.
Après un morceau où rugit avec furie le saxophone ténor de Laurent Dehors alors que le baryton de Céline Bonacina s’exprime avec douceur et légèreté, le duo interprète ensuite Attention à tes béquilles, une petite valse composée par Laurent Dehors. A l’unisson, baryton et clarinette basse exécutent avec brio un véritable « exercice de style » (dixit Laurent Dehors).
Le répertoire se poursuit avec Du haut de là de Céline Bonacina. Entre les instruments de Laurent Dehors et le saxophone baryton de Céline Bonacina, les notes se croisent, voltigent, se télescopent, puis s’unissent en une fin poétique.
Tout de blanc vêtu, le saxophoniste annonce ensuite un « hommage à Messian », Les oiseaux. Après un court épisode délirant de la clarinette et du saxophone soprano, les notes/oiseaux descendent de branche en branche. Tel un pic vert, la batterie de la bande son accompagne les graves du baryton et les glissandos de la clarinette véloce qui s’envolent vers le ciel. Un moment musical absolument prodigieux !
Embouchant sa clarinette basse dont il a enlevé le bocal, Laurent Dehors propulse des super aigus sur Wendy pendant que le baryton l’accompagne dans les graves avant de dérouler avec souplesse de longues suites de notes que caresse le souffle du baryton… une véritable ode de douceur.
Une belle interaction circule entre les deux instrumentistes dont la complicité de chaque instant est perceptible.
Sur Open The Door, un match musclé s’instaure entre les basses rugissantes du baryton qui dialoguent avec les délires aigus de la clarinette basse.
Le concert continue avec deux morceaux enchaînés,Les petits escaliers puisTriste. Avec fluidité et en parfaite osmose, les chants des deux instruments se superposent, s’enlacent et s’interpellent en douceur. La clarinette lyrique s’envole dans les aigus et le morceau se termine après que Laurent Dehors ait embouché une flûte piccolo droite rouge et esquissé un court chant. Place ensuite à un morceau dont les notes se questionnent.
Entre interrogation et tristesse, la musique respire littéralement.
Après avoir enregistré un riff de slaps au baryton diffusé ensuite en fond sonore des échanges musicaux, Céline Bonacina vocalise puis chante en même temps qu’elle embouche son saxophone. Laurent Dehors improvise avec vigueur puis le baryton furieux lui répond par une plainte rugissante. La musique de Earth’s Breath s’achemine ensuite vers la tendresse. Comme le précise avec humour la saxophoniste à la fin du morceau, « la terre avait bien besoin de respirer » !
Le Duo valse, annoncé comme très difficile par son compositeur, ne dure que quelques minutes mais époustoufle par le contraste qui s’établit entre silence et dissonances. Sur Disco, une autre composition de Laurent Dehors, les deux complices interviennent alternativement. Dialogue d’improvisations intenses et impétueuses qui se déchaînent, soutenues par le public qui accompagne et encourage vigoureusement l’expression des instrumentistes.
A la cornemuse, Laurent Dehors passe à la « musique classique » et facétieux esquisse le début de la Lettre à Élise de Beethoven pendant que le public s’esclaffe. Après avoir salué et quitté la scène les deux musiciens reviennent et avec une générosité qui n’a d’égale que leur talent, ils offrent deux rappels qui comblent les spectateurs.
Les timbres des instruments de Céline Bonacina et Laurent Dehors se sont combinés pour offrir des mélodies et des ambiances empreintes d’émotions et riches en contrastes rythmiques et harmoniques. Pièces courtes mais intenses où ont alterné poésie et facétie.
Avec plus de 30 albums et une carrière internationale, David Linx est devenu une référence en matière de jazz vocal masculin. En 2025, le chanteur revient avec « Real Men Cry », un projet musical poétique et chatoyant. Avec subtilité, l’opus allie force et sensibilité. Le répertoire lumineux comble autant l’âme que l’oreille.
Le pianiste et compositeur Pierre de Bethmann revient en 2025 avec « Agapé ». Pour son troisième album en quartet, le musicien poursuit sa route avec les mêmes musiciens, sur la lancée de l’enregistrement de « Credo » paru en 2024. « AGAPÉ », un album exaltant et énergique.
Pour son nouveau projet, « Le Temps est parti pour rester », Andy Emler invite un octuor de clarinettes à rejoindre son trio ETE. À la tête de ce onz’tet, le pianiste et compositeur propose une véritable ode à la clarinette. Avec inspiration, piano, contrebasse, batterie et clarinettes tissent les fils du temps et ensemble élaborent un hymne énergique et groovy.
Annoncé en France pour le 08 septembre 2023, l’album « Shades Of Rainbow » permet de découvrir la pianiste japonaise Miki Yamanaka. En compagnie du saxophoniste Mark Turner, du contrebassiste Tyrone Allen et du batteur Jimmy Macbride, elle présente un album remarquable où se télescopent swing et inventivité. Tout au long de ses huit compositions, ses solos laissent pantois. Du jazz de haute volée !
Miki Yamanaka a enregistré « Shades Of Rainbow » (Cellar Records) le 06 février 2023 aux Monarch Studios de Vancouver avec le contrebassiste Tyrone Allen, le batteur Jimmy Macbride et le saxophoniste Mark Turner.
Originaire de Kobe, au Japon, la pianiste Miki Yamanaka a déménagé à New York en 2012. Elle a étudié le piano avec Jason Lindner, Jeb Patton et Fred Hersch, et l’orgue avec Sam Yahel et Larry Goldings.
Fascinée par Chick Corea, Randy Weston et Benny Colson, Miki Yamanaka interprétait leurs œuvres en solo sur les scènes de New York où elle a très vite été reconnue comme l’une des pianistes majeures de sa génération. Elle a enchaîné les résidences dans les clubs du West Village, le Smalls et le Mezzrow et est devenue incontournable. Le public est tombé sous le charme de son jeu expressif et ancré dans la tradition.
En 2015, elle a été l’une des trois pianistes sélectionnées pour participer à « Betty Carter’s Jazz Ahead », une résidence de composition intensive au Kennedy Center. Durant la pandémie, elle avait instauré une série hebdomadaire de « concerts à la maison » en streaming intitulés « Miki’s Mood » dans lesquels elle invitait de nombreux talents du jazz new-yorkais.
Miki Yamanaka a déjà enregistré sept albums sous son nom et est très demandée comme « sidewoman » par les musiciens les plus connus de la scène new new-yorkaise. Elle a travaillé avec des personnalités du jazz comme le saxophoniste alto Antonio Hart qui loue son talent. Son mentor Larry Goldings vante ses qualités musicales et le magazine « Downbeat Jazz » ne tarit pas d’éloges à propos de sa musique. Avec son album précédent en tant que leader, « Stairways to the Stars » (Outside In Music), dans lequel elle joue avec Mark Turner et Orlando le Fleming, elle a acquis une reconnaissance internationale.
Sur « Shades Of Rainbow » (Cellar Records) à sortir le 08 septembre 2023, Miki Yamanaka est entourée de Tyrone Allen (contrebasse), de Jimmy Macbride (batterie) et de Mark Turner (saxophone ténor).
« Shades Of Rainbow »
Tyrone Allen et Jimmy Macbride sont deux musiciens très actifs de la scène jazz de new York. Diplômé de la Juilliard School, où il a étudié avec Carl Allen, Billy Drummond et Kenny Washington, Jimmy Macbride a tourné à travers l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Nord et s’est aussi produit dans de célèbres festivals, notamment le Monterey Jazz Festival, le North Sea Jazz Festival et le Newport Jazz Festival, entre autres. À ce jour, il apparaît sur plus de 40 albums.
Avec une parfaite maîtrise, Mark Turner développe sur son saxophone ténor des lignes mélodiques à la fois fluides et complexes. Imprégné de la tradition West Coast, son jeu moderne et vigoureux est aussi porteur d’influences coltraniennes.
A travers ses huit compositions, Miki Yamanaka développe l’étendue de sa vision du jazz sur l’album « Shades Of Rainbow » (Cellar Records).
Au fil des titres
C’est sur les accords de Along Came Betty de Benny Golson, que Miki Yamanaka a écrit That Ain’t Betty. Sur un tempo rapide, cette composition originale met en évidence le jeu effervescent de la pianiste et le souffle fluide du saxophoniste. Le répertoire se poursuit avec une des plus anciennes compositions de la pianiste, Early Morning, une ballade au climat onirique. De sa sonorité souple et sans vibrato, le saxophoniste adopte des cheminements harmoniques complexes et développe un discours tendu dans le registre supérieur de l’instrument comme si l’énergie alimentait son expressivité.
Shades Of Rainbow qui donne son nom à l’album, a été écrit quelques semaines seulement avant la tournée, alors que Miki Yamanaka savait que Mark Turner allait rejoindre le trio. Tonique, le saxophoniste explore la musique dans une dynamique hard bop alors que le jeu de la pianiste se fait frénétique. Le quartet s’envole sur des tangentes bouillonnantes.
C’est ensuite sur un tempo d’enfer qu’advient Uh Oh. Sur ce blues, les musiciens débordent de vitalité. Après le jeu jubilatoire de la pianiste au wurlitzer, le ténor volubile déborde de puissance et de virtuosité et propose un chorus éblouissant.
Song For Mary Lou rend hommage à Mary Lou Williams. Sur ce titre, la pianiste séduit par son jeu sensible, le saxophoniste affirme son sens aigu de la mélodie et le contrebassiste explore avec sobriété et sérénité les registres grave et médium de son instrument lors d’un court chorus.
L’ambiance change du tout au tout avec le tempo médium et l’ambiance ellingtonnienne de Clamque la pianiste avait écrit avant d’aller manger des ramen à base de bouillon de palourdes. Tout comme dans le Mood Indigo d’Ellington, l’ambiance est à la relaxation. Le thème est joué à l’unisson par le wurlitzer et le ténor qui rivalisent d’élégance.
Écrit pour Horace Silver, GIN est une des plus anciennes compositions de la pianiste. Sur son improvisation, Miki Yamanaka embellit la mélodie jusqu’au sublime… bouquets de notes chatoyantes, digressions déconcertantes. Sur le tempo rapide, le saxophoniste éblouit par sa décontraction. Le morceau se termine après un superbe échange contrebasse/batterie.
Écrit pendant la pandémie alors que Miki Yamanaka se moquait de Jimmy Macbride et de son frère mangeant des flocons d’avoine, Oatmeal résonne d’accents bluesy et soul. Au discours incisif du saxophone ténor répond le jeu ludique et piquant du wurlitzer. Avant les dernières mesures du titre, c’est le batteur qui a le dernier mot avec un solo polyrythmique éclatant.
Avec plus de 30 albums et une carrière internationale, David Linx est devenu une référence en matière de jazz vocal masculin. En 2025, le chanteur revient avec « Real Men Cry », un projet musical poétique et chatoyant. Avec subtilité, l’opus allie force et sensibilité. Le répertoire lumineux comble autant l’âme que l’oreille.
Le pianiste et compositeur Pierre de Bethmann revient en 2025 avec « Agapé ». Pour son troisième album en quartet, le musicien poursuit sa route avec les mêmes musiciens, sur la lancée de l’enregistrement de « Credo » paru en 2024. « AGAPÉ », un album exaltant et énergique.
Pour son nouveau projet, « Le Temps est parti pour rester », Andy Emler invite un octuor de clarinettes à rejoindre son trio ETE. À la tête de ce onz’tet, le pianiste et compositeur propose une véritable ode à la clarinette. Avec inspiration, piano, contrebasse, batterie et clarinettes tissent les fils du temps et ensemble élaborent un hymne énergique et groovy.
Le pianiste et compositeur Mario Stantchev s’est éteint le 14 juillet 2023 à l’âge de 75 ans. De la Bulgarie à la France, la carrière de Mario Stantchev s’est distinguée par son intensité et ses développements variés. A l’origine de la création du Conservatoire National de Région de Lyon, il a partagé sa vie entre pédagogie et concerts. Son piano résonne désormais au Paradis du Jazz.
Avide de rencontres humaines, doté d’une grande curiosité, d’une large ouverture d’esprit et d’un enthousiasme toujours renouvelé, Mario Stantchev a ouvert sa musique à de nombreuses influences. Il a diversifié sa vie musicale entre classique et jazz avec des escapades du côté des musiques contemporaines et ethniques.
Mario Stantchev a mené une vie musicale intense, riche et variée, de Sofia et la Bulgarie où il est né en 1948 à Lyon où il s’est installé en 1982. Au fil des années il a fait coexister avec bonheur une carrière de pédagogue, de compositeur et d’instrumentiste où il a concilié musique classique, jazz et de nombreuses autres expressions musicales vers lesquelles le porte sa curiosité insatiable.
Pendant 30 ans, il a enseigné le piano au Conservatoire National de Région de Lyon où, en 1984, il a fondé le département « Jazz et Musiques contemporaines ».
Après 1984, il enchaîné les concerts et les enregistrements tout en continuant à composer sur commande ou pour lui-même. Il a joué sur les scènes de France, d’Europe, d’Amérique et de Chine, en solo ou dans des formations de formats variés, du duo au big band, avec des musiciens comme Ron Carter, Enrico Rava, Michel Perez, Jay Anderson et aussi avec . Il affectionnait les musiques de Duke Ellington, Monk, Bartok, Debussy, Copin, Brahms et Monpoue.
en 2021, CD « Monk And More » en trio avec le contrebassiste Dimitar Karamfilov et le batteur Hristo Yotsov.
Le 10 janvier 2023, il a donné son dernier concert à l’Amphi de l’Opéra de Lyon avec Dimitar Karamfilov à la contrebasse et Hristo Yotsov à la batterie devant une salle comble et un public comblé.
Comme lors de chacune de ses prestations, on a pu apprécier, son expression concise et contrastée, son articulation précise et son phrasé aérien. Entre force et finesse, Mario Stantchev mettait toujours de côté sa virtuosité au profit d’une approche dynamique où se combinent le lyrisme et un certain romantisme issus de ses influences classiques. Très expressif, il maîtrisait à la perfection la ligne mélodique et invitait toujours le silence dans sa musique.
Au-revoir Mario, tu demeures avec nous et l’on garde un souvenir ému des échanges humains et musicaux dont tu as gratifié tes amis et ton public.
Avec plus de 30 albums et une carrière internationale, David Linx est devenu une référence en matière de jazz vocal masculin. En 2025, le chanteur revient avec « Real Men Cry », un projet musical poétique et chatoyant. Avec subtilité, l’opus allie force et sensibilité. Le répertoire lumineux comble autant l’âme que l’oreille.
Le pianiste et compositeur Pierre de Bethmann revient en 2025 avec « Agapé ». Pour son troisième album en quartet, le musicien poursuit sa route avec les mêmes musiciens, sur la lancée de l’enregistrement de « Credo » paru en 2024. « AGAPÉ », un album exaltant et énergique.
Pour son nouveau projet, « Le Temps est parti pour rester », Andy Emler invite un octuor de clarinettes à rejoindre son trio ETE. À la tête de ce onz’tet, le pianiste et compositeur propose une véritable ode à la clarinette. Avec inspiration, piano, contrebasse, batterie et clarinettes tissent les fils du temps et ensemble élaborent un hymne énergique et groovy.
La saison 2023/2024 de l’Auditorium Orchestre National de Lyon promet d’intenses moments musicaux du côté du Jazz et des Musiques actuelles… Gilberto Gil, Mariza, Toumani Diabaté, Avishai Cohen et Macoto Ozone, Cecil Mc Lorin Salvant, Bertrand Belin et Nils Frahm, Tindersticks. De quoi réjouir le public !
Fermée en septembre 2023 pour des travaux d’acoustique, l’institution lyonnaise poursuit cette saison encore ses incursions en dehors des répertoires classiques. Auditorium-Orchestre National de Lyon affirme ainsi son ouverture vers d’autres univers musicaux tels ceux du Jazz et des Musiques actuelles.
L’Orchestre National de Lyon est bien sûr de la partie et collabore aux prestations de deux grands artistes, Toumani Diabaté et Cecil Mc Lorin Salvant.
Auditorium-Orchestre National de Lyon et « Jazz à Vienne
Cette saison encore, le dialogue artistique entre l’Auditorium-Orchestre National de Lyon et « Jazz à Vienne » se poursuit avec quatre concerts coproduits par les deux structures, Gilberto Gil, Mariza, Avishai Cohen & Makoto Ozone & Cécile McLorin Salvant.
À 81 ans et avec 60 ans de carrière, ce monument de la musique brésilienne promet un concert d’une belle teneur. Le compositeur chanteur guitariste sera sur scène entouré de sa famille avec à ses côtés Bem Gil (chant, guitare et basse), Jose Gil (chant et batterie) et João Gil (chant, guitare et basse).
Respectueuse de la tradition et héritière d’Amália Rodrigues, la fadista Mariza perpétue le genre du fado et au son de la guitare portugaise, propose un répertoire imprégné de la saudade, cette mélancolie si particulière, à la joie. Elle a ainsi popularisé le fado classique à travers le monde tout en lui apportant une touche de modernité. Elle sera accompagnée sur scène par Luís Guerreiro (guitare portugaise), Phelipe Ferreira (guitare acoustique), Adriano Alves (guitare basse), João Freitas (percussions) et João Frade (accordéon).
Une profonde amitié musicale les réunit et ces deux légendes du Jazz international proposeront un concert qui on n’en doute pas séduira pas son harmonie et sa lumière.
Véritable sensation du jazz vocal, la chanteuse franco-américaine saura émouvoir le public par la grâce de son chant qui ne manque ni de puissance ni d’élégance.
Après avoir commencé le concert seul avec son instrument, il sera rejoint sur scène par l’ONL. L’orchestre symphonique et le musicien africain entameront alors un dialogue musical lumineux, véritable trait d’union entre la tradition ancestrale des griots et l’écriture orchestrale occidentale. Sur des arrangements de Ian Gardiner et Nico Muhly, l’ONL sera dirigé par Clark Rundell.
Tindersticks et Claire Denis
Inscrit dans le cadre d’un partenariat avec l’Institut Lumière et réalisé en collaboration par le groupe culte anglais Tindersticks et la réalisatrice Claire Denis, le Ciné Concert Tindersticks sera présenté le 02 novembre 2024 à 20h par le groupe culte qui revisite sa collaboration avec la cinéaste. Avec huit musiciens et des cordes, Tindersticks interagira en direct avec les scènes les plus mémorables de dix films (Nénette et Boni, Trouble Every Day, L’Intrus, 35 Rhums, White Material, Les Salauds, Un beau soleil intérieur, High Life, Avec amour et acharnement et Des étoiles à midi) dans un montage réalisé avec l’accord de la réalisatrice.
Ainsi avec Stuart A. Staples (chant, guitare) , David Boulter (vibraphone, claviers), Neil Fraser (guitare), Earl Harvin (batterie, percussions), Dan McKinna (guitare basse, claviers) et Terry Edwards (trompette et saxophone) se profilent les promesses d’atmopshères élégantes et de paysages sonores atmosphériques.
Scène minimaliste et chanson française
Par ailleurs, la saison 2023/24 n’oublie ni la chanson française, ni la scène minimaliste avec deux artistes qui brouillent les frontières entre musiques savantes et musiques populaires.
À la croisée du minimalisme et de l’électro, le pianiste, producteur et compositeur électro berlinois présentera une nouvelle performance solo, contemplative, intime où se dessineront des paysages sonores évoluant entre rêve et transe.
Avec Lara Oyedepo (percussions, claviers, choeurs), Thibault Frisoni (claviers, basses, choeurs), Jean-Baptiste Julien (claviers), Julien King Omé (guitares) et Sylvain Joasson (batterie, machines) son chant et ses guitares interrogeront avec élégance et liberté notre faculté à « être au monde ».
Les spectacles de Jazz et de Musiques Actuelles de la saison 2023/2024 à l’Auditorium-Orchestre National de Lyon laissent augurer des soirées prometteuses. Une fois encore, cette programmation manifeste le réel souci de diversification de cette institution qui conserve son ADN mais sait ouvrir sa programmation en direction de publics variés.
Avec plus de 30 albums et une carrière internationale, David Linx est devenu une référence en matière de jazz vocal masculin. En 2025, le chanteur revient avec « Real Men Cry », un projet musical poétique et chatoyant. Avec subtilité, l’opus allie force et sensibilité. Le répertoire lumineux comble autant l’âme que l’oreille.
Le pianiste et compositeur Pierre de Bethmann revient en 2025 avec « Agapé ». Pour son troisième album en quartet, le musicien poursuit sa route avec les mêmes musiciens, sur la lancée de l’enregistrement de « Credo » paru en 2024. « AGAPÉ », un album exaltant et énergique.
Pour son nouveau projet, « Le Temps est parti pour rester », Andy Emler invite un octuor de clarinettes à rejoindre son trio ETE. À la tête de ce onz’tet, le pianiste et compositeur propose une véritable ode à la clarinette. Avec inspiration, piano, contrebasse, batterie et clarinettes tissent les fils du temps et ensemble élaborent un hymne énergique et groovy.
Après « Ida » et « Ants », le saxophoniste Ricardo Izquierdo présente son nouvel album « Kikun Pẹlu Mi Wá » (MiRR/L’Autre Distribution) sorti le 26 mai 2023. A l’écoute de cet opus, on plonge au cœur des premières influences de Ricardo Izquierdo, celles de son enfance dans le quartier de la Marina de la ville portuaire de Matanzas, l’un des principaux berceaux de la musique afro-cubaine.
Sur « Kikun Pelu Mi Wá« (MiRR/L’Autre Distribution) dont le titre signifie « Peindre avec mes racines » en Yoruba, le musicien rend un hommage très personnel aux forces spirituelles de la religion Yoruba.
De bout en bout de l’album, Ricardo Izquierdo inscrit son propos au croisement du jazz et de ses racines afro-cubaines. Qu’il embouche le saxophone ténor ou le soprano, Ricardo Izquierdo développe un son dont la puissance se pare de douceur. Son jeu fort expressif interpelle par sa fluidité et sa limpidité, son lyrisme et sa poésie.
« Kikun Pelu Mi Wá », un jazz moderne empreint de spiritualité.
Ricardo Izquierdo
Né en 1978 à Matanzas, Ricardo Izquierdo commence à étudier la musique par le violoncelle à l’âge de 8 ans puis quelques années plus tard, il se tourne vers le saxophone alto. En 1993, il finit ses études dans sa ville natale et rejoint la capitale de Cuba, La Havane. Il est admis à la prestigieuse « Escuela Nacional de Artes - E.N.A » où, pendant 4 ans, il approfondit ses connaissances et améliore ses qualités d’instrumentiste. Il se produit par ailleurs avec le groupe Diàkara auprès de Oscar Valdès.
Durant ses études à la E.N.A, il participe à des stages et des masterclass avec entre autres Herbie Hancock, Hilario Duran, Steve Coleman, Nicholas Payton et Antonio Hart… Il intègre le quintet du pianiste Alexis Bosch, avant de rejoindre Carlos Maza Quartet et se produit à ses côtés sur les scènes de nombreux festivals européens, parmi lesquels Jazz à la Villette, Nancy Jazz Pulsations, Jazz à Vienne.
En 2001, il quitte Cuba et s’installe à Paris où il multiplie rencontres et collaborations avec des musiciens de renommées internationales tels que Frank Lacy, Orlando Poleo, Mayra Andrade, Michel Zenino, John Betsch, Nelson Veras, Mario Canonge, Philippe Soirat, Santi Debriano, Hamid Drake, Laurent Coq, Katy Roberts, Francesco Bearzatti, Orichas, Jean Jacques Elangué, Remi Vignolo, Napoleon Maddox, Mauro Gargano, Ichiro Onoe, Jason Palmer, Jeff Ballard, Bojan Z, Famoudou Don Moye et de nombreux autres encore.
En 2014, il enregistre « Ida » (Abeille Musique/Plus Loin Music), son premier album en tant que leader avec Sergio Gruz (piano), Juan Sebastien Jimenez (contrebasse), Mauro Gargano (contrebasse) et Lukmil Pérez (batterie). En 2017 il sort « Ants » (Label Gaya Music), un deuxième album, en co-leader avec Mauro Gargano et Fabrice Moreau (batterie). Ces deux albums sont très bien accueillis par la critique. Il joue et enregistre par ailleurs avec Mario Canonge et Michel Zenino au sein de Quint’Up puis avec Adrien Chicot.
En 2023, Ricardo Izquierdo présente un nouvel album « Kikun Pelu Mi Wá »(MiRR/L’Autre Distribution), en Yoruba.
« Kikun Pelu Mi Wá »
Sorti le 26 mai 2023, « Kikun Pelu Mi Wá » (MiRR/L’Autre Distribution) se distingue par l’écriture musicale très personnelle de Ricardo Izquierdo qui formalise la rencontre entre ses origines et le jazz.
« Kikun Pelu Mi Wá » rend un vibrant hommage à Matanzas, ce haut lieu de la culture cubaine où cohabitent musique, danse et poésie en harmonie depuis des centaines d’années, dans un environnement qui a conservé toute son authenticité et sa ruralité, ancré dans les cultures africaines Yoruba et les cultes des sociétés secrètes ou confréries Abakùa.
Sur cet album issu d’une quête transculturelle afro-diasporique du musicien, le saxophoniste s’est entouré d’une nouvelle formation composée de musiciens avec lesquels il collabore depuis longtemps. Leur complicité et leur écoute mutuelle sous-tend leur subtil dialogue.
A ses côtés, on retrouve le pianiste Sergio Gruz, les contrebassistes Gildas Boclé et Juan Sebastien Jimenez, le batteur Fabrice Moreau et le percussionniste Javier Campos Martinez.
Au fil des plages
Dès le titre d’ouverture, Libellule, on tombe sous le charme de la sonorité douce et limpide du ténor qui murmure une musique lyrique, poétique et exigeante dont la richesse rythmique s’inscrit aux confluences du jazz et de la musique cubaine. Son jeu fluide est couronné par de douces spirales qui évoquent le vol gracieux de l’insecte qui zigzague dans les airs.
Sur Verde Y Negro, le ténor immerge l’oreille dans un monde musical en demi-teinte, un monde envoûtant.Le solo du pianiste Sergio Gruz crée une atmosphère qui flotte entre imaginaire et réel et invite à l’introspection. Si le saxophoniste ne s’interdit pas des escapades virtuoses, il évite tout bavardage superflu.
Le répertoire se poursuit avec Autour du Jardin (Jekua Baba). Après accords et harmoniques du soprano, le saxophoniste développe une mélodie mystérieuse soutenue par les percussions de Javier Campos, les subtiles friselis des cymbales de Fabrice Moreau et les souples envolées de la contrebasse de Gildas Boclé. Le soprano improvise avec délicatesse et déploie des arabesques totalement maîtrisées.
Adentrofait ensuite résonner un champ musical onirique où le ténor s’exprime avec fougue, entouré de Sergio Gruz, Gildas Bosclé et Fabrice Moreau, tous très inspirés. Les surprises musicales se succèdent au fil des portées et ravissent l’écoute.
Co-signé avec le percussionniste cubain Javier Campos Martinez, Pueblo Nuevo rend hommage à la société Abakuá, société secrète d’hommes venus du sud-est du Nigeria et du sud-ouest du Cameroun. Le chant du soprano, la voix et la percussion évoquent les ambiances sonores des rites initiatiques de cette société secrète, symbole avéré de résistance. Changement de climat radical avec Pa’Aggayu. En introduction, le jeu appuyé du ténor prend des inflexions très libres puis le discours devient incantatoire et la musique se pare de mystère. A savourer sans retenue.
Sur le très court Elle, le soprano se fait lyrique et chaleureux. Son chant fluide ne manque pas d’énergie mais sait éviter la frénésie. La musique respire, le bonheur est là encore de la partie.
De retour au ténor sur E.I.I.O. (Elerin Ikpin Ibikeji Olodumare), le saxophoniste souffle des lignes musicales nettes et élégantes où alternent raucité et douceur, ce qui n’est pas sans évoquer le souvenir du jeu du regretté Wayne Shorter.
L’album se termine avec Tún,Tún,Tún (Aggo Mi Padre,TraigoEl Papalote). Avec Juan Sebastien Jimenez, Ricardo Izquierdo et ses complices poursuivent leur exploration musicale et combinent avec raffinement les éléments du folklore afro-cubain avec ceux du jazz le plus contemporain. Le jeu éloquent et enflammé du ténor est soutenu par les riches harmonies du piano et la solide rythmique.
Rendez-vous le 29 juin 2023 pour le concert de sortie de l’album « Kikun Pelu Mi Wá » au Studio de l’Ermitage à Paris. Ricardo Izquierdo sera accompagné de Sergio Gruz (piano), Gildas Boclé (contrebasse), Fabrice Moreau (batterie) et Javier Campos Martinez (percussions). Après l’été d’autres concerts se profilent, le 29 septembre 2023 au Jazz Club de Savoie à Chambéry, le 06 octobre 2023 aux Musiques au Comptoir à Fontenay-sous-Bois et le 07 octobre 2023 à La Sirène à Paimpol.
Après « Ida » et « Ants », le saxophoniste Ricardo Izquierdo présente son nouvel album « Kikun Pẹlu Mi Wá » (MiRR/L’Autre Distribution) sorti le 26 mai 2023. A l’écoute de cet opus, on plonge au cœur des premières influences de Ricardo Izquierdo, celles de son enfance dans le quartier de la Marina de la ville portuaire de Matanzas, l’un des principaux berceaux de la musique afro-cubaine.
Sur « Kikun Pelu Mi Wá« (MiRR/L’Autre Distribution) dont le titre signifie « Peindre avec mes racines » en Yoruba, le musicien rend un hommage très personnel aux forces spirituelles de la religion Yoruba.
De bout en bout de l’album, Ricardo Izquierdo inscrit son propos au croisement du jazz et de ses racines afro-cubaines. Qu’il embouche le saxophone ténor ou le soprano, Ricardo Izquierdo développe un son dont la puissance se pare de douceur. Son jeu fort expressif interpelle par sa fluidité et sa limpidité, son lyrisme et sa poésie.
« Kikun Pelu Mi Wá », un jazz moderne empreint de spiritualité.
Ricardo Izquierdo
Né en 1978 à Matanzas, Ricardo Izquierdo commence à étudier la musique par le violoncelle à l’âge de 8 ans puis quelques années plus tard, il se tourne vers le saxophone alto. En 1993, il finit ses études dans sa ville natale et rejoint la capitale de Cuba, La Havane. Il est admis à la prestigieuse « Escuela Nacional de Artes - E.N.A » où, pendant 4 ans, il approfondit ses connaissances et améliore ses qualités d’instrumentiste. Il se produit par ailleurs avec le groupe Diàkara auprès de Oscar Valdès.
Durant ses études à la E.N.A, il participe à des stages et des masterclass avec entre autres Herbie Hancock, Hilario Duran, Steve Coleman, Nicholas Payton et Antonio Hart… Il intègre le quintet du pianiste Alexis Bosch, avant de rejoindre Carlos Maza Quartet et se produit à ses côtés sur les scènes de nombreux festivals européens, parmi lesquels Jazz à la Villette, Nancy Jazz Pulsations, Jazz à Vienne.
En 2001, il quitte Cuba et s’installe à Paris où il multiplie rencontres et collaborations avec des musiciens de renommées internationales tels que Frank Lacy, Orlando Poleo, Mayra Andrade, Michel Zenino, John Betsch, Nelson Veras, Mario Canonge, Philippe Soirat, Santi Debriano, Hamid Drake, Laurent Coq, Katy Roberts, Francesco Bearzatti, Orichas, Jean Jacques Elangué, Remi Vignolo, Napoleon Maddox, Mauro Gargano, Ichiro Onoe, Jason Palmer, Jeff Ballard, Bojan Z, Famoudou Don Moye et de nombreux autres encore.
En 2014, il enregistre « Ida » (Abeille Musique/Plus Loin Music), son premier album en tant que leader avec Sergio Gruz (piano), Juan Sebastien Jimenez (contrebasse), Mauro Gargano (contrebasse) et Lukmil Pérez (batterie). En 2017 il sort « Ants » (Label Gaya Music), un deuxième album, en co-leader avec Mauro Gargano et Fabrice Moreau (batterie). Ces deux albums sont très bien accueillis par la critique. Il joue et enregistre par ailleurs avec Mario Canonge et Michel Zenino au sein de Quint’Up puis avec Adrien Chicot.
En 2023, Ricardo Izquierdo présente un nouvel album « Kikun Pelu Mi Wá »(Mirr/L’Autre Distribution), en Yoruba.
« Kikun Pelu Mi Wá »
Sorti le 26 mai 2023, « Kikun Pelu Mi Wá » (MiRR/L’Autre Distribution) se distingue par l’écriture musicale très personnelle de Ricardo Izquierdo qui formalise la rencontre entre ses origines et le jazz.
« Kikun Pelu Mi Wá » rend un vibrant hommage à Matanzas, ce haut lieu de la culture cubaine où cohabitent musique, danse et poésie en harmonie depuis des centaines d’années, dans un environnement qui a conservé toute son authenticité et sa ruralité, ancré dans les cultures africaines Yoruba et les cultes des sociétés secrètes ou confréries Abakùa.
Sur cet album issu d’une quête transculturelle afro-diasporique du musicien, le saxophoniste s’est entouré d’une nouvelle formation composée de musiciens avec lesquels il collabore depuis longtemps. Leur complicité et leur écoute mutuelle sous-tend leur subtil dialogue.
A ses côtés, on retrouve le pianiste Sergio Gruz, les contrebassistes Gildas Boclé et Juan Sebastien Jimenez, le batteur Fabrice Moreau et le percussionniste Javier Campos Martinez.
Au fil des plages
Dès le titre d’ouverture, Libellule, on tombe sous le charme de la sonorité douce et limpide du ténor qui murmure une musique lyrique, poétique et exigeante dont la richesse rythmique s’inscrit aux confluences du jazz et de la musique cubaine. Son jeu fluide est couronné par de douces spirales qui évoquent le vol gracieux de l’insecte qui zigzague dans les airs.
Sur Verde Y Negro, le ténor immerge l’oreille dans un monde musical en demi-teinte, un monde envoûtant.Le solo du pianiste Sergio Gruz crée une atmosphère qui flotte entre imaginaire et réel et invite à l’introspection. Si le saxophoniste ne s’interdit pas des escapades virtuoses, il évite tout bavardage superflu.
Le répertoire se poursuit avec Autour du Jardin (Jekua Baba). Après accords et harmoniques du soprano, le saxophoniste développe une mélodie mystérieuse soutenue par les percussions de Javier Campos, les subtiles friselis des cymbales de Fabrice Moreau et les souples envolées de la contrebasse de Gildas Boclé. Le soprano improvise avec délicatesse et déploie des arabesques totalement maîtrisées.
Adentrofait ensuite résonner un champ musical onirique où le ténor s’exprime avec fougue, entouré de Sergio Gruz, Gildas Bosclé et Fabrice Moreau, tous très inspirés. Les surprises musicales se succèdent au fil des portées et ravissent l’écoute.
Co-signé avec le percussionniste cubain Javier Campos Martinez, Pueblo Nuevo rend hommage à la société Abakuá, société secrète d’hommes venus du sud-est du Nigeria et du sud-ouest du Cameroun. Le chant du soprano, la voix et la percussion évoquent les ambiances sonores des rites initiatiques de cette société secrète, symbole avéré de résistance. Changement de climat radical avec Pa’Aggayu. En introduction, le jeu appuyé du ténor prend des inflexions très libres puis le discours devient incantatoire et la musique se pare de mystère. A savourer sans retenue.
Sur le très court Elle, le soprano se fait lyrique et chaleureux. Son chant fluide ne manque pas d’énergie mais sait éviter la frénésie. La musique respire, le bonheur est là encore de la partie.
De retour au ténor sur E.I.I.O. (Elerin Ikpin Ibikeji Olodumare), le saxophoniste souffle des lignes musicales nettes et élégantes où alternent raucité et douceur, ce qui n’est pas sans évoquer le souvenir du jeu du regretté Wayne Shorter.
L’album se termine avec Tún,Tún,Tún (Aggo Mi Padre,TraigoEl Papalote). Avec Juan Sebastien Jimenez, Ricardo Izquierdo et ses complices poursuivent leur exploration musicale et combinent avec raffinement les éléments du folklore afro-cubain avec ceux du jazz le plus contemporain. Le jeu éloquent et enflammé du ténor est soutenu par les riches harmonies du piano et la solide rythmique.
Rendez-vous le 29 juin 2023 pour le concert de sortie de l’album « Kikun Pelu Mi Wá » au Studio de l’Ermitage à Paris. Ricardo Izquierdo sera accompagné de Sergio Gruz (piano), Gildas Boclé (contrebasse), Fabrice Moreau (batterie) et Javier Campos Martinez (percussions). Après l’été d’autres concerts se profilent, le 29 septembre 2023 au Jazz Club de Savoie à Chambéry, le 06 octobre 2023 aux Musiques au Comptoir à Fontenay-sous-Bois et le 07 octobre 2023 à La Sirène à Paimpol.
Avec plus de 30 albums et une carrière internationale, David Linx est devenu une référence en matière de jazz vocal masculin. En 2025, le chanteur revient avec « Real Men Cry », un projet musical poétique et chatoyant. Avec subtilité, l’opus allie force et sensibilité. Le répertoire lumineux comble autant l’âme que l’oreille.
Le pianiste et compositeur Pierre de Bethmann revient en 2025 avec « Agapé ». Pour son troisième album en quartet, le musicien poursuit sa route avec les mêmes musiciens, sur la lancée de l’enregistrement de « Credo » paru en 2024. « AGAPÉ », un album exaltant et énergique.
Pour son nouveau projet, « Le Temps est parti pour rester », Andy Emler invite un octuor de clarinettes à rejoindre son trio ETE. À la tête de ce onz’tet, le pianiste et compositeur propose une véritable ode à la clarinette. Avec inspiration, piano, contrebasse, batterie et clarinettes tissent les fils du temps et ensemble élaborent un hymne énergique et groovy.
Nul besoin de présenter Seu Jorge, chanteur et acteur brésilien au succès international. En 2004, l’album « Cru » l’avait consacré comme « roi » de la musique brésilienne. Annoncé pour le 16 juin 2024, l’album « Cru » fête ses 20 ans. Constitué de reprises, de compositions originales de Seu Jorge et de ceux qui étaient de jeunes auteurs-compositeurs dans les années 2000, l’album n’a rien perdu de sa saveur. De la samba pop dépouillée et réjouissante. L’idéal pour bien commencer la saison estivale.
20 ans après sa sortie, « Cru » (Believe) s’impose comme un album indémodable qui éblouit encore par le talent de tous les artistes engagés autour de Seu Jorge parmi lesquels on note particulièrement Pretinho da Serrinha (percussions, arrangements, voix, cavaquinho) présent sur la plupart et en charge de nombreux arrangements. On apprécie par ailleurs la qualité du mixage réalisé par Renaud Letang, un travail raffiné qui met en valeur une épure musicale bien éloignée des habituels poncifs rattachés à la samba brésilienne.
Issue d’une même logique esthétique la pochette est créditée au plasticien Vik Muniz.
« Cru », un album dépouillé aux mélodies charmeuses. Pleine de nuances et de sensibilité, la voix légèrement éraillée de Seu Jorge se déploie au fil des neuf plages avec une grâce inouïe dans les aigus, une plénitude absolue dans les médiums et une grande profondeur dans les graves.
Seu Jorge
Plus connu sous son nom de scène de Seu Jorge que lui a donné son ami et batteur Marcelo Yuka, Jorge Mário da Silva est né le 08 juin 1970 et a grandi dans une favela de Belford Roxo dans la région de Baixada Fluminense, région de l’État de Rio de Janeiro. Après une enfance difficile, il apprend la guitare sous le parrainage de Paulo Moura clarinettiste et chef d’orchestre puis intègre la troupe de théâtre de son neveu Gabriel Moura.
Au début des années 1990, il rejoint en tant que chanteur le groupe Farofa Carioca avec lequel enregistre « Moro No Brasil » sorti en 1998 et commercialisé au Brésil, au Portugal et au Japon. Il intègre ensuite la formation hip-hop « Planet Hemp ».
Il se lance ensuite dans une carrière solo et sort son premier disque en 2001 « Samba Esporte Fino » produit par Mario Caldato. Cet album aux sonorités pop influencés par la musique de Jorge Ben, Gilberto Gil ou Milton Nascimento ne sort en 2002 qu’à l’extérieur du Brésil sous le nom de « Carolina ». Il signe un second opus « Cru », salué par les professionnels qui considèrent Seu Jorge comme une figure marquante de la nouvelle génération de la samba-pop brésilienne.
Sorti après le film brésilien culte « La cité de Dieu » (2002) de Fernando Meirelles, dans lequel il interprétait le rôle du chauffeur de bus « Mané Galinha », l’album « Cru » est enregistré en France après une rencontre entre Seu Jorge et le producteur français Jérôme Pigeon. Matthieu Chedid participe à l’enregistrement d’un titre de l’album, Tive razão et invite ensuite Seu Jorge en première partie d’un concert à Bercy. Ils se retrouveront ensuite à de nombreuses reprises en France et au Brésil. L’album « Cru » reçoit un franc succès.
Wes Anderson propose ensuite à Seu Jorge un rôle dans son film « Life Aquatic » (2004) aux côtés de Bill Murray, William Defoe, Cate Blanchett et Anjelica Houston, dans lequel il joue le rôle d’un musicien, Pelé Dos Santos. Pour l’occasion, il interprète plusieurs chansons de David Bowie en portugais. Récemment Seu Jorge a tourné dans le film « Marighella » tourné en 2019 et sorti en 2021.
Devenu vedette internationale, l’ancien enfant des favelas est aujourd’hui un ambassadeur de la culture brésilienne et un artiste très engagé contre le racisme encore très présent au Brésil.
« Cru »
« Cru », un album de neuf titres d’une grande sobriété au niveau de l’orchestration, ce qui permet d’apprécier le chant et la sonorité de chacun des instruments utilisés.
L’album commence avec un thème d’amour, l’hypnotique et dansant Tiverazão de Seu Jorge.
Plus loin, le chanteur interprète une deuxième composition de son cru, São Gonça, un morceau beaucoup plus dénudé qu’il exprime avec une grande tendresse, seul avec sa guitare acoustique.
Pris sur un rythme plus rapide que l’original de Serge Gainsbourg, la reprise de Chatterton ne respire pas la joie de vivre et distille un malaise certain, ce d’autant plus que la liste des « suicidés » ou « fous à lier » inclut plus de personnages que dans le morceau de référence parmi lesquels apparaissent des personnalités du XXème siècle comme le président brésilien Getulio Vargas ou Kurt Cobain, tous deux suicidés par balle.
Après ce titre rythmiquement enlevé advient le plus intimiste Fiore de la Città de Robertinho Brant. Entouré de Robertinho Brant (guitare acoustique), Pretinho Da Serrinha (cavaquinho et percussions) et Fabio Fonseca (synthétiseur), le chanteur est à la basse.
Le répertoire se poursuit avec le plus tonique Bem Querer de Carlos Da Fé et Dom Mita où le chanteur tient la guitare électrique accompagné par la basse de Marcelo Aube et les percussions de Pretinho Da Serrinha. Le titre balance au rythme des claquements de mains et des chœurs qui lui confèrent de douces couleurs. Avec les mêmes musiciens, Seu Jorge reprend le titre de Jerry Leiber et Mike Stoller, Don’t, au climat intimiste et délicat.
Dans un registre tout aussi délicat, Seu Jorge propose ensuite une version acoustique de Bola de Meia de Duani simplement accompagné par la guitare acoustique de Robertinho Brant. On écoute avec délice cette triste histoire d’amour que la voix et la guitare content avec une tendre mélancolie. C’est ensuite avec Una Mujer de Murilo Antunes et Robertinho Brant que se poursuit le répertoire. Tout aussi nostalgique que le précédent, il évoque lui aussi l’amour, la mer, le soleil… la vie.
« Cru » se termine avec une reprise de Eu Sou Favela de Noca Da Portela et Sergio Mosca. Seulement accompagnée de la cuica et des percussions de Pretinho Da Serrin, la voix du chanteur évoque avec une douce langueur le réel problème de société que constituent les favelas. Un dernier titre bluesy et entêtant qui engage à remettre l’album au début pour l’écouter encore et encore.
Avec plus de 30 albums et une carrière internationale, David Linx est devenu une référence en matière de jazz vocal masculin. En 2025, le chanteur revient avec « Real Men Cry », un projet musical poétique et chatoyant. Avec subtilité, l’opus allie force et sensibilité. Le répertoire lumineux comble autant l’âme que l’oreille.
Le pianiste et compositeur Pierre de Bethmann revient en 2025 avec « Agapé ». Pour son troisième album en quartet, le musicien poursuit sa route avec les mêmes musiciens, sur la lancée de l’enregistrement de « Credo » paru en 2024. « AGAPÉ », un album exaltant et énergique.
Pour son nouveau projet, « Le Temps est parti pour rester », Andy Emler invite un octuor de clarinettes à rejoindre son trio ETE. À la tête de ce onz’tet, le pianiste et compositeur propose une véritable ode à la clarinette. Avec inspiration, piano, contrebasse, batterie et clarinettes tissent les fils du temps et ensemble élaborent un hymne énergique et groovy.
En trio avec le contrebassiste Jérôme Regard et le batteur Donald Kontamanou, le pianiste et compositeur Laurent de Wilde présente « Life is a Movie » et ses ambiances éclectiques irriguées de groove et de liberté. La vie d’un musicien narrée comme un film, au fil des rencontres et des imprévus de la vie. Un album élégant gorgé de vie et de swing.
Sorti le 28 avril 2023, « Life is a Movie » (Gazebo/L’Autre Distribution) résonne comme la bande-son d’un voyage musical proposé par Laurent de Wilde Trio, au cœur du jazz et des émotions.
Pour le leader, ces émotions de la vie transparaissent à travers un éventail de morceaux « très différents, des morceaux gais des morceaux tristes, des morceau rapides, des morceaux lents, dans le film de sa vie il y a tellement d’influences différentes qu’on ne peut pas lui donner une tonalité particulière ».
« La vie c’est comme dans un film, parfois un film de Godard, parfois un film de Kubrick, parfois un film d’action, parfois un film d’amour, un film qui finit bien, un film qui finit mal. On a parfois l’impression d’habiter dans sa propre histoire sans en être vraiment l’acteur. On est plutôt le spectateur de sa propre vie et parfois on se retrouve bombardé à l’intérieur même de l’histoire et puis de temps en temps l’histoire vous laisse de côté, on s’aperçoit que c’est sa propre vie. » Laurent de Wilde
Laurent de Wilde
Musicien, producteur, écrivain et animateur radio multi-récompensé pour ses albums jazz et électro, Laurent de Wilde, né en 1960 à Washington, s’installe en France en 1964. Il fait ses études à Paris jusqu’à l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, qu’il intègre en 1981. Il repart ensuite aux États-Unis en 1983. Il apprend le piano jazz à New York où il réside durant huit ans et se produit professionnellement.
Pianiste et compositeur
A la fin des années 80, il y enregistre en trio « Off the Boat » (1987) puis « Odd and Blue » (1989) avec Ira Coleman (contrebasse) et Jack DeJohnette (batterie) puis « Colors of Manhattan » (1990) en quartet avec Eddie Henderson (trompette), Ira Coleman (contrebasse), Lewis Nash (batterie).
Il revient à Paris en 1991 où il poursuit sa carrière de musicien. Il obtient le Prix Django Reinhardt en 1993 pour son album Open changes (1992) puis enregistre « The back burner » (1995) puis « Spoon-a-rythm » (1997) pour lequel il obtient la Victoire du Jazz de « Révélation de l’année ».
Durant les années 2000, il s’immerge dans l’électronique et produit 6 albums, « Time 4 change » (2000), « Stories » (2003), « Organics » ‘2004’, « PC Pieces » (2007), « Fly » (2010), puis « Fly Superfly » (2014). Puis il mène des projets plus variés, la poursuite de son trio jazz, la collaboration avec des artistes tels que Jacques Gamblin (Ce que le djazz fait à ma jambe, lectures musicales autour de textes de Gamblin) et Abd Al Malik (Gibraltar), la co-réalisation de deux documentaires pour Arte sur Monk (2010) et Mingus (2011) et une collaboration avec le conteur Souleymane Mbodj (Contes d’Afrique, 10 albums pour les éditions Milan).
En 2016, Laurent de Wilde sort « Riddles » (Gazebo). En 2017, l’année du centenaire de la naissance de Thelonious Monk, il crée le New Monk trio dédié aux compositions de Monk. En 2018, il reçoit Prix du meilleur disque français de L’Académie du Jazz pour son album « New Monk Trio ». Cette même année, il reçoit le titre d’Artiste de l’année aux Victoires du Jazz et le Grand prix du Jazz Sacem pour l’ensemble de sa carrière.
En 2019, il publie « Three Trios », un coffret qui réunit les trois albums « Odd & Blue » (1989), « Open Changes » (1993) et « The Present » (2006). En 2021, il publie « Whells », enregistré en duo avec Ray Lema.
Producteur
Sur le label Gazebo qu’il a fondé en 2010, il met en avant d’autres artistes du monde de jazz :
En 2016, il entame sur TSF Jazz une carrière d’animateur radio avec « Portrait in jazz », une série d’émissions hebdomadaires où il invite des personnalités non musiciennes à parler de leur rapport personnel au jazz. Depuis 2020, il anime « On The Wilde Side », du lundi au jeudi (19h à 20h) sur Radio Classique.
Ecrivain
En tant qu’auteur, Laurent de Wilde a publié « Monk », un essai consacré à Thelonious Monk publié en 1997 puis en livre de poche Folio en 2017. En 1996, l’ouvrage a reçu le prix Charles-Delaunay du meilleur livre de jazz et en 1997 le prix de littérature musicale Pelléas. L’ouvrage a ensuite été porté à l’écran par Arte.
En 2016, chez Grasset paraît « Les fous du son. D’Edison à nos jours » qui est ré-édité chez Folio en 2019. Cette saga historique retrace les origines de la musique électronique et permet de découvrir les inventeurs et les inventions à l’origine des machines à produire du son avec de l’électricité, les synthés.
En 2023, avec l’auteur de bande dessinée Yvan Guillo alias Samplerman, il co-signe « Robert Moog », un ouvrage sur l’inventeur du synthétiseur modulaire, Robert Moog (1934-2005). Le livre est paru en mars dans la collection Supersoniques aux Éditions de la Philharmonie.
Après un accident de moto qui l’a privé de l’usage de ses jambes juste après la crise du covid, Laurent de Wilde est de retour sur ses deux jambes, prêt à se remettre à danser et le 28 avril 2023, il sort « Life is a Movie » (Gazbo/L’Autre Distribution), avec le contrebassiste Jérôme Regard et le batteur Donald Kontomanou.
Toutes les compositions de l’album sont créditées à Laurent de Wilde sauf Easy come easy Go co-écrit avec Donald Kontomanou. « Life is a Movie » a été enregistré au Studio Gil Evans de la Maison de la Culture d’Amiens les 14 et 15 septembre 2022 par Dominique « Dume » Poutet assisté de Bertrand Hardi. L’album a été mixé et mastérisé par Dume.
Au fil des titres
Après les arpèges de l’introduction suggérant un flot incessant de vaguelettes, le trio joue la mélodie de La vague. Baignée d’allégresse, elle développe un élan vital inouï et génère des images de film jusqu’au final du morceau qui se termine sur un clapotis de marée basse.
Changement de climat avec Back on the beat et son riff groovy que le leader a écrit en pensant à Ramsey Lewis, disparu quelques jours avant l’enregistrement de l’album « Life is a movie ». Le jeu enthousiaste du pianiste, son sens de l’accentuation, du phrasé et la mise en valeur du thème le rattachent à grande tradition du trio piano/contrebasse/batterie.
Advient alors, comme en flottaison, le titre qui donne son nom à l’album. Quelque peu étonnante, l’atmosphère de Life is a movie suscite l’incertitude, comme si la musique hésitait avant de prendre une direction.
Le répertoire se poursuit avec Les paradis perdus, une composition nostalgique. Des pastilles adhésives appliquées sur les cordes du piano rendent le son de l’instrument proche de celui de la kora. Le batteur Donald Kontomanou ouvre Easy come easy go par des roulements percutants de caisse claire puis, avec une exubérante éloquence, le pianiste expose le riff de la mélodie. Son jeu effervescent au toucher percussif développe des fulgurances jusqu’au final bluesy en diable.
Le pianiste convie ensuite l’oreille à le suivre sur Inners Roads, les routes du lent voyage qu’il a fait à l’intérieur de lui-même, lorsqu’il était cloué au lit après son accident. Musique minimaliste, jeu de piano fluide, longues tresses de notes fluides et cristallines, jeu souple de la contrebasse, légèreté de la batterie. Get up and dance contraste avec le titre précédent par son climat explosif évocateur de la musique de Fela Kuti auquel Laurent de Wilde rend hommage. C’est avec ferveur que Donald Kontomanou déploie son solo sur un rythme d’Afrobeat évocateur de celui de Tony Allen.
Le trio interprète ensuite Liane et Banian, composition écrite par Laurent de Wilde pour son duo de piano avec le pianiste franco-congolais Ray Lema. Mélodie romantique et jeu aérien du piano, délicatesse du toucher du batteur sur peaux et cymbales, contrebasse mélancolique.
L’album se termine avec Mes insomnuits. Dans un contexte musical crépusculaire évocateur de l’atmosphère d’une série noire, le pianiste scande les paroles de son texte à la manière de Claude Nougaro. Il dédie ce titre à tous ceux et celles qui comme lui « peuvent avoir parfois du mal à dormir et pensent, à tort, qu’ils sont seuls dans leur cas »… on se promet de le mettre sur la platine en cas d’insomnies prochaines.
Avec plus de 30 albums et une carrière internationale, David Linx est devenu une référence en matière de jazz vocal masculin. En 2025, le chanteur revient avec « Real Men Cry », un projet musical poétique et chatoyant. Avec subtilité, l’opus allie force et sensibilité. Le répertoire lumineux comble autant l’âme que l’oreille.
Le pianiste et compositeur Pierre de Bethmann revient en 2025 avec « Agapé ». Pour son troisième album en quartet, le musicien poursuit sa route avec les mêmes musiciens, sur la lancée de l’enregistrement de « Credo » paru en 2024. « AGAPÉ », un album exaltant et énergique.
Pour son nouveau projet, « Le Temps est parti pour rester », Andy Emler invite un octuor de clarinettes à rejoindre son trio ETE. À la tête de ce onz’tet, le pianiste et compositeur propose une véritable ode à la clarinette. Avec inspiration, piano, contrebasse, batterie et clarinettes tissent les fils du temps et ensemble élaborent un hymne énergique et groovy.