2020 Jazz sous le sapin#2&3… Oddjob

2020 Jazz sous le sapin#2&3… Oddjob

« Jazzoo Vol. 1 & 2 » - « Kong »

Réunis autour du trompettiste Goran Kajfeš, les musiciens suédois du groupe Oddjob proposent du jazz pour petits et grands. Depuis ses débuts, ce collectif de musiciens suédois transforme en succès tout ce qu’il crée. En cette fin d’année 2020, le groupe de jazz accroche deux albums aux branches du sapin. « Jazzoo Vol. 1 & 2 », pour les plus jeunes et « Kong » pour tous les autres. De l’énergie et des ambiances multiformes. Du jazz scandinave qui groove.

Acteur majeur de la scène jazz scandinave, le groupe Oddjob incarne la vitalité et l’excellence de la scène scandinave actuelle. Parée de groove, d’incandescences électroniques, d’afrobeat et de rythmes latins, la musique du quintet évolue entre jazz, rock et musique contemporaine.

Oddjob comble toute la famille avec deux albums aux tonalités différentes, le ludique « Jazzoo Vol. 1 & 2 » et « Kong » irrigué d’une sereine énergie.

Oddjob

le groupe Oddjob

Oddjob©Per Kristiansen

Fondé en 1997, le groupe Oddjob s’est taillé une belle notoriété. Il réunit Goran Kajfeš (trompette, trompette à coulisse), Per « Ruskträsk » Johansson (saxophone alto, flûte, clarinette basse, saxophone électronique), Daniel Karlsson (piano, orgue), Peter Forss (contrebasse, guitare basse) et Lars Skoglund (batterie, percussions). Techniques et virtuoses, les musiciens soucieux des mélodies font preuve d’ouverture en direction de tous les styles et de tous les genres musicaux.

Les albums du groupe ont reçu éloges et récompenses internationales. Trois Swedish Grammy Awards (2003, 2014 et 2016), un Manifest Galan Music Award (2019) et un Grand Prix de l’Académie Charles Cros (2015) ont récompensé cinq des dix albums du groupe parus durant les vingt dernières années.

Jazzoo Vol. 1 & 2

couverture de l'album Jazzoo Vol. 1&2 du groupe OddjobOffrir « Jazzoo Vol. 1 & 2 » (Outnote-Outhere Music) aux plus jeunes, c’est leur faire découvrir un univers poétique et coloré. Dans cet album paru le 14 août 2020, le quintet suédois Oddjob associe comptines miniatures et trouvailles musicales.

Un éveil musical jazzoologique avec 26 morceaux sans paroles, 26 histoires des animaux d’un bestiaire fort sympathique. L’enfant suit les aventures musicales au fil des pages d’un livret illustré dans un style naïf et tonique.

La force évocatrice de la musique est telle que, sans avoir recours aux images du livret, les petits identifieront aisément kangourou, gorille, écureuil ou éléphant !

« Kong »

couverture de l'album Kong du groupe OddjobAprès « Clint » (2010), « Folk » (2015) et « Plays Weather Report » (2017), le onzième album du groupe est sorti le 25 septembre 2020. « Kong » (Outhere Music) réunit les compositions des cinq membres du collectif suédois. L’opus prodigue une musique colorée dont les ambiances charment par leur diversité mais aussi et surtout par leur trame qui balance entre transe et sérénité.

Cette musique rétrofuturiste fait coexister réminiscences évocatrices d’hier et textures annonciatrices d’un futur proche. Les ambiances chevauchent des vagues soul ou funk, les boucles mélodiques stimulent les envies de voyage. En interaction continue, les musiciens entretiennent une dynamique de groupe fusionnelle tout en conservant leur propre identité.

Avec leur mise en place complexe et précise, les huit plages de « Kong » propulsent une musique innovante mais accessible à tous. Une musique atmosphérique au groove implacable et à la vitalité sans cesse renouvelée.

Laurent Cugny Tentet présente « Zeitgeist »

Laurent Cugny Tentet présente « Zeitgeist »

Avec « Zeitgeist » Laurent Cugny livre sa définition du jazz : un langage musical universel qui traverse les époques et transcende les mélodies. Le pianiste dirige ici la fine fleur des musiciens hexagonaux réunis dans un tentet où chaque instrumentiste s’exprime avec une grande liberté. Électricité et mélodie font bon ménage. Un album jubilatoire.

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« Healing rituals » de Naïssam Jalal

« Healing rituals » de Naïssam Jalal

​Loin des colères et de la frénésie du monde, la flutiste et compositrice Naïssam Jalal met le cap sur la profondeur et la douceur avec « Healing rituals ». Elle a imaginé et créé huit rituels de guérison qui résonnent comme huit rituels de sérénité où se mêlent harmonies du Moyen Orient et lyrisme modal. Une musique acoustique et vibrante aux atmosphères apaisantes, intenses et lumineuses.

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« Moods », les émotions de Virginie Daïdé

« Moods », les émotions de Virginie Daïdé

​Trois ans après son premier album « Dream Jobim », la saxophoniste Virginie Daïdé poursuit son voyage musical avec « Moods ». Malgré sa pochette en noir et blanc, l’album ne manque de couleurs, celles des émotions qu’elle célèbre en quartet. Neuf tableaux, neuf ambiances, neuf humeurs, la vie en quelque sorte.

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2020, Jazz sous le sapin#1… Ibrahim Maalouf & « 40 Mélodies »

2020, Jazz sous le sapin#1… Ibrahim Maalouf & « 40 Mélodies »

A partager en toute intimité ou plus largement

Enregistré durant le premier confinement « en un peu moins d’un mois » avec le guitariste François Delporte, l’album « 40 Mélodies » du trompettiste Ibrahim Maalouf possède les atouts requis pour se nicher sous le sapin de Noël 2021. La guitare et la trompette microtonale à quatre pistons, inventée par le père d’Ibrahim Maalouf, dialoguent au fil de 43 titres dont 3 inédits où le trompettiste revisite son répertoire. « 40 Mélodies » à écouter en toute intimité et à partager plus largement.

Annoncé en octobreIbrahim Maaloud & 40 Mélodies, le 12ème album du trompettiste Ibrahim Maalouf est sorti le 06 novembre 2020. Le style dépouillé du duo Ibrahim Maalouf - François Delporte met en valeur l’essence et la richesse de ces morceaux qui ont enchanté les scènes et captivé les publics. En 43 titres, l’album « 40 Mélodies » revisite le répertoire du trompettiste.

« 40 Mélodies », 43 images sonores intimes épinglées sur ce pêle-mêle musical qui compile des pièces plus ou moins connues des albums ou des BO réalisés par Ibrahim Maalouf, du tryptique « Diasporas » (2007), « Diachronism » (2009), « Diagnostic » (2011) à « S3NS » (2019) en passant par « Wind » (2012), Illusions (2013), « Au Pays d’Alice » (2014), « Red & Black Light » (2015), « Kalthoum » (2015), « 10 ans de Live » (2016), « Dalida by Ibrahim Maalouf » (2017) et « Levantine Symphony n°1 » (2018).

On retrouve…

… les titres phares issus de ses onze albums comme Beirut, composé très jeune par le trompettiste quand il errait dans les rues de Beyrouth en ruines, morceau que le public acclame (et réclame) à chacun de ses concerts, Red & Black Light de l’album « Red & Black Light » qu’entonnent avec conviction spectatrices et spectateurs lors de ses prestations, Essentielles (issu du même album) qui déclenche la transe lors des concerts et le vigoureux Happy Face de « S3NS » dont le duo donne ici une version souple et très jazz.

On est bluffé…

… par la version poignante de L’Heure du Thé de l’album « Au Pays d’Alice » qui possède autant de force que la forme instrumentale gravée sur l’album et aussi par la sublime version du titre Les Quais où le trompettiste est rejoint par le Kronos Quartet, un véritable enchantement !

On apprécie…

… la légèreté de ces Surprises déjà appréciées sur l’album « Wind », L’anniversaire issu de la BO du film Dans les forêts de Sibérie, la version émouvante de Esse Emme découvert sur son deuxième album, Kalthoum, la version de Free Spirit issu de de l’album « Red & Black Light » et dépaysé de belle manière par le pianiste new-yorkais Jon Baptiste.

On applaudit…

… les échanges musclés avec le trompettiste Alfredo Sandoval sur Gebrayel qui font presque oublier le somptueux enregistrement du même titre sur « S3NS » marqué de l’empreinte du pianiste Roberto Fonseca, l’interprétation singulière du titre Una Rosa Blanca savouré sur « S3NS » et sur lequel, cette fois, le pianiste Alfredo Rodriguez apporte une touche cubaine irriguée de virtuosité jazz et Harlem où le duo est rejoint par le bassiste Marcus Miller.

On savoure…

… sur Shadows, la participation de M qui apporte des résonances singulières et bienvenues au morceau gravé sur « Diasporas ». Le saxophone de Jowee Omicil enchante Sensuality avec autant de bonheur que le faisait Mark Turner sur « Wind » et le trio développe autant de dynamisme que le quintet de la version originale. Interprété en duo, Waiting, gravé à l’origine sur le même CD « Wind », n’en finit pas de distiller une mélancolie interrogative saisissante qui se poursuit dans le monde de Dalida avec Salma Ya Salama. Les claquettes de Sarah Reich ponctuent Layla’s wedding et le répertoire se termine avec If I, le titre le plus long de l’album où le dialogue trompette-guitare envisage tous les possibles.

Sans oublier…

S3NS, titre éponyme de l’album de 2019 dont le duo a tourné, en septembre 2020, un clip nocturne aux arènes de Nîmes, mis en ligne ce 04 décembre 2020…

Ibrahim Maalouf & François Delporte se proposent de faire découvrir Live l’album « 40 Mélodies ». RV au Théâtre l’Œuvre à Paris, du 13 au 18 janvier 2021 puis tous les lundis jusqu’au 22 mars 2021. D’autres dates à découvrir ICI… en attendant le 20 décembre 2021Ibrahim Maalouf sera de retour (dans le cadre de sa tournée S3NS) à l’Accor Arena de Bercy pour une fête XXL !

Laurent Cugny Tentet présente « Zeitgeist »

Laurent Cugny Tentet présente « Zeitgeist »

Avec « Zeitgeist » Laurent Cugny livre sa définition du jazz : un langage musical universel qui traverse les époques et transcende les mélodies. Le pianiste dirige ici la fine fleur des musiciens hexagonaux réunis dans un tentet où chaque instrumentiste s’exprime avec une grande liberté. Électricité et mélodie font bon ménage. Un album jubilatoire.

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« Healing rituals » de Naïssam Jalal

« Healing rituals » de Naïssam Jalal

​Loin des colères et de la frénésie du monde, la flutiste et compositrice Naïssam Jalal met le cap sur la profondeur et la douceur avec « Healing rituals ». Elle a imaginé et créé huit rituels de guérison qui résonnent comme huit rituels de sérénité où se mêlent harmonies du Moyen Orient et lyrisme modal. Une musique acoustique et vibrante aux atmosphères apaisantes, intenses et lumineuses.

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« Moods », les émotions de Virginie Daïdé

« Moods », les émotions de Virginie Daïdé

​Trois ans après son premier album « Dream Jobim », la saxophoniste Virginie Daïdé poursuit son voyage musical avec « Moods ». Malgré sa pochette en noir et blanc, l’album ne manque de couleurs, celles des émotions qu’elle célèbre en quartet. Neuf tableaux, neuf ambiances, neuf humeurs, la vie en quelque sorte.

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Mauro Gargano présente « Nuages »

Mauro Gargano présente « Nuages »

Nuages musicaux dans un ciel lumineux

Avec « Nuages », le contrebassiste Mauro Gargano présente son quatrième projet en tant que leader. La musique du quartet invite à la contemplation d’un ciel lumineux parcouru de nuages sereins et légers. L’on se prend à redouter qu’ils ne se chargent d’électricité orageuse mais rien de tel n’advient. En effet, même si quelques souffles de vent effleurent le répertoire, rien ne parvient à troubler la sérénité des poétiques nuages musicaux.

couverture de l'album Nuages de Mauro GarganoOutre de nombreuses collaborations qui l’ont vu s’associer à Sébastien Jarrousse et Ricardo Izquierdo, Alexis Aviakan, Fabrice Moreau, Toni Germani, Bruno Angelini, le contrebassiste Mauro Gargano a sorti trois albums sous son nom, « Mo’ avast band » en 2012, « Suite for Battling Siki » en 2016 et Born in the Sky en 2018 avec son Mo’Avast Band.

Pour son quatrième projet, « Nuages », il s’est entouré du clarinettiste Matteo Pastorino, du pianiste Giovanni Ceccarelli et du batteur Patrick Goraguer. Sorti le 13 novembre 2020, cet opus de Mauro Gargano porte le nom du thème de Django Reinhardt qui clôt d’ailleurs le répertoire dans une version que le duo clarinette-contrebasse revisite de manière singulière.

« Nuages », un jazz dont les ambiances intimistes rivalisent de subtilité, un jazz raffiné épris de poésie et empreint de tendresse.

Le répertoire

Le quartet clarinette-piano-contrebasse-batterie propose un répertoire principalement composé de ballades.

Deux reprises

L’album « Nuages » est borné par deux reprises. En ouverture, Che cosa sono le nuvole ?, la chanson de Pier Paolo Pasolini et Domenico Modugno, une des bandes son du film “Capriccio all’Italiana” (1968), et à la toute fin, Nuages, la célèbre composition de Django Reinhardt.

Neuf compositions originales

Les neuf autres titres de l’album sont autant de compositions originales de Mauro Gargano où cohabitent tous les styles inscrits dans l’univers de l’auteur inspiré autant par la musique des bande municipali, ces harmonies du sud de l’Italie dont il est natif, que de la musique baroque napolitaine, de la musique contemporaine, des œuvres de Steve Reich et du minimalisme, de celles de Nino Rota et Ennio Morricone, John Coltrane, Duke Ellington, Paul Bley, Keith Jarrett, Bobo Stenson et Jan Garbarek (et bien d’autres encore) mais aussi de la musique brésilienne et du blues.

Il en ressort un univers sensible où toutes ces formes musicales cohabitent sans frontière. Des atmosphères où les musiques populaires transalpines s’abreuvent de modernité. Des nuages de poésie dont les ambiances changent au gré des vents.

Au fil des titres

La clarinette lumineuse installe une ambiance rêveuse tout en délicatesse sur Che Cosa Sono le Nuvole ?, le thème de Pasolini et Modugno qui ouvre l’album. Nuage de tendresse et de lumière. A partir d’un motif répétitif de la main gauche sur le clavier du piano, clarinette et contrebasse caracolent et tissent ensemble une petite mélodie qui voltige et dessinent Nuvole. Nuage évanescent.

Plus loin, sur Danza della sera, la tonalité se fait plus sombre. La clarinette basse enflamme peu à peu le climat sonore puis la contrebasse lumineuse irradie le ciel musical et le solo fougueux de la batterie incarne le vent qui danse pour chasser l’orage du soir. Nuage nocturne.

Mauro Gargano quartet

Mauro Gargano quartet©Davide Del Giudice

Entre étrangeté sereine et poésie mélancolique, Venere allo specchio fait se mirer la musique dans la peinture de Velázquez. Nuage minimaliste. La contrebasse s’octroie les honneurs en ouvrant la procession Il Papunno. Elle égrène un motif réitératif ponctué avec délicatesse par les maillets. La clarinette basse se métamorphose au fil du titre alors que le piano élève son chant vers les rayons du soleil. Nuage ensoleillé.

Her to Me distille une grâce infinie, celle d’une douce bossa nova dont le titre fait un clin d’œil à Hermeto et la musique à Jobim. Le piano chaloupe avec élégance et enchante l’univers. Dépaysée vers les contrées brésiliennes, l’oreille est comblée de plaisir à l’écoute de la clarinette majestueuse qui hésite en ardeur et caresse. Nuage de tendresse.

Exposé à l’unisson par la clarinette basse et le piano sur la ligne de contrebasse, le titre suivant reprend celui du roman d’Elsa Morante, L’Isola di Arturo. De léger, le climat devient plus intense et expressif lors des chorus qu’échangent clarinette basse, piano et contrebasse. Nuage sentimental. Avec Pasolini, le quartet dessine une composition orageuse dont le titre suggère les tensions qui régnaient sur les banlieues romaines chère au cinéaste italien. La clarinette base fait monter la tension que la batterie pleine de furie porte au paroxysme, stimulée par un piano percussif et une contrebasse véhémente. Nuage tourmenté.

A partir de la ligne de basse élastique et swinguante, la clarinette s’agite, tourbillonne, folâtre avec le piano. S’ensuivent des séquences atonales qui ne sont pas sans évoquer les ambiances du dodécaphonisme sériel de Schönberg, sans pour autant se prendre au sérieux. Nuage expressif. Ballade suspendue entre ténèbres et soleil, Elda rend hommage à la mère du compositeur. Nuage contrasté.

L’album se termine avec une reprise singulière de Nuages, le thème de Django Reinhardt. Le duo clarinette basse-contrebasse réharmonise et transforme la rythmique du morceau originale alors que la mélodie demeure en ligne de fond. Nuage innovant.

Laurent Cugny Tentet présente « Zeitgeist »

Laurent Cugny Tentet présente « Zeitgeist »

Avec « Zeitgeist » Laurent Cugny livre sa définition du jazz : un langage musical universel qui traverse les époques et transcende les mélodies. Le pianiste dirige ici la fine fleur des musiciens hexagonaux réunis dans un tentet où chaque instrumentiste s’exprime avec une grande liberté. Électricité et mélodie font bon ménage. Un album jubilatoire.

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« Healing rituals » de Naïssam Jalal

« Healing rituals » de Naïssam Jalal

​Loin des colères et de la frénésie du monde, la flutiste et compositrice Naïssam Jalal met le cap sur la profondeur et la douceur avec « Healing rituals ». Elle a imaginé et créé huit rituels de guérison qui résonnent comme huit rituels de sérénité où se mêlent harmonies du Moyen Orient et lyrisme modal. Une musique acoustique et vibrante aux atmosphères apaisantes, intenses et lumineuses.

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« Moods », les émotions de Virginie Daïdé

« Moods », les émotions de Virginie Daïdé

​Trois ans après son premier album « Dream Jobim », la saxophoniste Virginie Daïdé poursuit son voyage musical avec « Moods ». Malgré sa pochette en noir et blanc, l’album ne manque de couleurs, celles des émotions qu’elle célèbre en quartet. Neuf tableaux, neuf ambiances, neuf humeurs, la vie en quelque sorte.

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Pierre de Bethmann Trio fait coup double

Pierre de Bethmann Trio fait coup double

« Essais / Volume 4 » & Coffret « Essais / Volumes 1 à 4 »

Pierre de Bethmann Trio revient avec « Essais/Volume 4 » et un coffret qui regroupe les 4 albums des « Essais » enregistrés en 5 ans autour de reprises de thèmes issus de multiples traditions. Avec à son actif cinq années d’activité intense, quatre albums enregistrés et regroupés en un coffret, le pianiste continue à expérimenter avec brio, l’art du trio avec ses fidèles compagnons, Sylvain Romano et Tony Rabeson. Un vent de fraîcheur et de raffinement. Un havre de plénitude musicale propice au ressourcement et à la sérénité.

"Essais-Volume 4"et Coffret "Essais-Volumes 1 à 4"Malgré les circonstances sanitaires, économiques et sociales qui ont lourdement affecté l’année 2020, le label ALÉA affiche haut et fort sa détermination à promouvoir ses productions.

En effet, neuf mois après la sortie du Volume 3 de ses « Essais », Pierre de Bethmann Trio revient le 20 novembre 2020 avec « Essais/Volume 4 » et le coffret regroupant les quatre opus des Essais enregistrés par le trio, le « Volume 1 » sorti en 2015, le « Volume 2 » en 2018, le « Volume 3 » publié le 21 février 2020 auquel s’ajoute le Volume 4. Depuis plus de six ans, le trio persiste à proposer son approche de standards issus de multiples traditions musicales et l’on se loue de cette démarche singulière.

Ces deux dernières sorties du label ALÉA confirment la détermination du trio à faire entendre une histoire artistique que la crise profonde ne parvient pas à faire taire. Une posture réjouissante en ces temps où la culture s’avère comme un rempart au manque d’inventivité d’un monde où le déterminisme libéral et économique semble mettre au pas la créativité et avoir raison des espoirs et des crédos des artistes, des mélomanes et des amateurs d’art.

Pierre de Bethmann Trio

Avec plus de sept ans d’activité sur scène et en studio, le pianiste Pierre de Bethmann, le contrebassiste Sylvain Romano et le batteur Tony Rabeson continuent leur exploration de l’art du trio.

Le 20 novembre 2020 a vu la sortie de l’album « Essais/Volume 4 » du Pierre de Bethmann Trio.

Enregistré comme les précédents opus par Philippe Gaillot au Studio Recall (Pompignan), ce quatrième album du trio est issu de séances d’enregistrement de septembre 2019. Une première sélection des prises captées les 06 & 07 septembre 2020 avait contribué au Volume 3. Le Volume 4 restitue d’autres prises sélectionnées à partir des morceaux gravés les 07 & 08 septembre 2019.

Dans « Essai /Volume 4 » le trio inspiré se réapproprie de manière fort personnelle et raffinée des thèmes issus de la grande tradition du jazz avec des morceaux de compositeurs disparus, Charlie Parker, Thelonious Monk, Kenny Wheeler et d’autres d’artistes encore vivants, Carla Bley, Sonny Rollins, Wayne Shorter. S’y ajoutent un thème du jazzman argentin Guillermo Klein et un morceau de Paul McCartney . Point cette fois de reprise d’œuvre classique, ni de titres issus de la tradition populaire ou de la chanson françaises, comme ce fut le cas sur les 3 volumes précédents, pas non plus de chants de résistance comme sur les Volumes 1 & 2.

Sans rupture avec leur posture antérieure, le trio aborde chaque thème dans une perspective rythmique et harmonique à la fois personnelle et innovante. Nul doute que la longévité qui unit les membres du trio contribue pour beaucoup dans la complicité que l’on perçoit à l’écoute des plages de l’album… on visualise presque les regards qu’échangent les musiciens, leur écoute mutuelle et leur interactivité de chaque instant. Le groupe prend le parti de privilégier une musicalité inventive dénuée d’esbroufe. La virtuosité et la maîtrise technique de chacun des trois instrumentistes est mise au service d’un jazz dont la sobriété ne se dépare jamais d’élégance, de sensibilité et de profondeur.

« Essais / Volume 4″… au fil des plages

C’est avec sérénité que Pierre de Bethmann expose au Fender la mélodie de Deluge. Il poursuit par un solo au piano d’une fraîcheur et d’une lisibilité séduisante. Ses traits virtuoses évoquent les phrasés fulgurants du ténor de Wayne Shorter, compositeur du titre. Sur la deuxième piste, le trio semble se faire plaisir à métamorphoser rythmiquement le thème de Charlie Parker, Anthropology. Une allégresse se dégage du piano véloce et la batterie volcanique s’en donne à cœur joie. Une version très personnelle et captivante de ce grand standard du bop qui renouvelle les perspectives traditionnelles.

Le trio propose ensuite un nouvel éclairage de la composition de Carla Bley, Three Blind Mice, où la subtilité et la musicalité sont mises en exergue. Après une improvisation lumineuse de la contrebasse, le piano déborde de ferveur, propulsé par une batterie enthousiaste. Seul sur son Steinway, Pierre de Bethmann batifole avec légèreté sur Ma Bel, le thème de Kenny Wheeler qu’il ré harmonise avec délicatesse.

Plus loin, le trio propose une version punchy de Saint Thomas de Sonny Rollins que dynamisent les audaces rythmiques et harmoniques du Fender soutenu par la solide ligne de contrebasse et la batterie à la fois légère et tonique. Subtilement harmonisé par le piano au jeu mélancolique, This Never happened Before de Paul McCartney sert de tremplin au chorus mélodieux de la contrebasse aux accents romantiques.

C’est ensuite une version d’un thème de Monk que le trio revitalise. Sous les doigts virtuoses du pianiste, le morceau s’inscrit dans un processus d’expansion qu’encourage la batterie effervescente et la contrebasse indéfectible. Think of one s’en trouve comme littéralement recrée. L’album se termine avec une relecture de charme de Moreira, le thème du pianiste et compositeur argentin Guillermo Klein. Le piano reprend la ligne mélodique du chant puis son jeu à la fois brillant et sobre entraîne contrebasse et batterie dans un monde empreint de magnificence.

En fonction des conditions sanitaires à venir en 2021, rendez-vous ICI pour prendre connaissance des dates des concerts à venir du Pierre de Bethmann Trio.

Laurent Cugny Tentet présente « Zeitgeist »

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« Healing rituals » de Naïssam Jalal

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« Moods », les émotions de Virginie Daïdé

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​Trois ans après son premier album « Dream Jobim », la saxophoniste Virginie Daïdé poursuit son voyage musical avec « Moods ». Malgré sa pochette en noir et blanc, l’album ne manque de couleurs, celles des émotions qu’elle célèbre en quartet. Neuf tableaux, neuf ambiances, neuf humeurs, la vie en quelque sorte.

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Hommages à Ennio Morricone

Hommages à Ennio Morricone

« Morricone Segreto » & « More Morricone »

Pour commémorer ce qui aurait été le 92ème anniversaire du compositeur italien Ennio Morricone, deux labels présentent des albums qui honorent le Maestro. Son label Decca collabore avec CAM Sugar pour présenter « Morricone Segreto ». Le label Bonsaï lui rend hommage avec « More Morricone ». Le premier présente sept titres inédits en version orchestrale, de quoi satisfaire un public amateur de pièces rares. Interprété par le contrebassiste Ferruccio Spinetti et le pianiste Giovanni Ceccarelli, le second joue sur le registre de la sobriété et de l’intimité.

La carrière extraordinaire du musicien, compositeur, producteur, arrangeur et chef d’orchestre italien Ennio Morricone (10 novembre 1928- 06 juillet 2020 1920) a duré plus de six décennies et lui a valu, en 2007, de recevoir un Oscar pour l’ensemble de sa carrière. De 1961 avec sa première bande originale pour « Il Federale » (Mission ultra-secrète) de Luciano Salce, à 2015 où il composa la musique du film « Les Huit Salopards » de Quentin Tarantino pour lequel il a reçu l’Oscar de la Meilleure musique de film, « Il Maestro » a signé plus de 600 bandes sonores originales.

Ennio Morricone

Fils de Mario Morricone, trompettiste de jazz, Ennio Morricone a suivi très tôt une formation musicale et obtenu les diplômes de trompette, composition, d’instrumentation et de direction d’orchestre à l’Académie nationale de Sainte-Cécile de Rome. La suite, on la connaît…

BO de films…

Ennio Morricone s’est surtout fait connaître du grand public pour être l’auteur des musiques des films du réalisateur Sergio Leone avec lequel il a entamé une collaboration qui a débuté avec « Pour une poignée de dollars » (1964), « Et pour quelques dollars de plus » (1965), « Le Bon, la Brute et le Truand » (1966), « Il était une fois dans l’Ouest » (1968), « Il était une fois la révolution » (1971) et « Il était une fois en Amérique » (1984) mais on peut aussi citer les musiques qu’il a composées pour d’autres fameux films parmi lesquels figurent, « Les Poings dans les poches » (1965) de Marco Bellocchio, « Théorème » (1968) de Pier Paolo Pasolini, « Le Clan des Siciliens »(1969) réalisé par Henri Verneuil, « Metello » (1969) de Mauro Bolognini, « L’Oiseau au plumage de cristal » (1970) de Dario Argento, « Macchie Solari » (1975) d’Armando Crispino, « 1900 » (1976) de Bernardo Bertolucci, « Les Moissons du ciel » (1978) de Terrence Malick, « Le Professionnel » (1981) de George Lautner, « The Thing » (1982) de John Carpenter, « Mission » (1986) de Roland Joffé, « les Incorruptibles » (1987) de Brian Palma suivi par « Outrages » (1990) et « Mission to Mars » (2000), « Cinema Paradiso (1988), « Kill Bill » (2003), « Kill Bill 2 » (2004), « Inglourious Basterds » (2009) puis « Django Unchained » (2012).

Styliste unique, Ennio Morricone a écrit des mélodies qui sont passées à la postérité. Dans le domaine des BO, les musiques de Morricone sont devenues ce que les standards sont au jazz. Une fois écoutées, elles demeurent en mémoire et animent l’imaginaire collectif.

… et aussi

Si son nom et sa musique restent attachés à des films mythiques, Ennio Morricone se prévalait d’appartenir à l’univers de la musique contemporaine expérimentale via le groupe de musique avant-gardiste Nuova Consonanza. Dans la dernière partie de sa vie, il s’est surtout consacré à la musique de concert en revisitant ses écritures le cinéma et des œuvres contemporaines.

Ennio Morricone s’est par ailleurs laissé entraîner dans l’univers du jazz par un trompettiste et pas des moindres, puisqu’il s’est agi de Chet Baker. Pour lui, qui embouche la trompette et chante, le Maestro a écrit les arrangements pour un orchestre symphonique qu’il dirige lui-même sur quatre titres de l’album « Chet is back! » sorti en 1962 et enregistré la même année aux Studios de la RCA italienne, à Rome. Le disque propose aussi huit autres pistes où Chet Baker interprète des standards de jazz à la tête d’un sextet composé de Bobby Jaspar (saxophone tenor, flûte), René Thomas (guitare), Amedeo Tommasi (piano), Benoit Quersin (contrebasse) et Daniel Humair (batterie).

En 2020, deux albums honorent Ennio Morricone, « Morricone » (Decca/Cam Sugar) et « More Morricone » (Bonsaï Music/L’Autre Distribution/Idol).

« Morricone Segreto »

couverture de l'album Morricone Secret en hommage à Ennio MorriconeSortie le 06 novembre 2020 chez Decca/Cam Sugar, cette nouvelle compilation de 27 titres retrace la période la plus créative du compositeur, entre la fin des années 60 et le début des années 80 et compte avec 7 inédits.

A travers les œuvres sélectionnées, on découvre une face cachée et quelque peu excentrique de son génie. On embarque pour un voyage sonore assez sombre et psychédélique avec des mystérieuses voix, des guitares, les cordes aériennes, les synthés… « Morricone Segreto » propose des pièces rares et des prises alternatives provenant des archives historiques de son label.

« More Morricone »

Couverture de l'album More Morricone de Ferruccio Spinetti et Giovanni Ceccarelli en hommage à Ennio MorriconePierre Darmon du label Bonsaï Music a proposé au contrebassiste Ferrucio Spinetti et au pianiste Giovanni Ceccarelli d’enregistrer un album autour de la musique d’Ennio Morricone. Sur « More Morricone » (Bonsaï Music/L’Autre Distribution/Idol) paru le 18 septembre 2020, les deux musiciens font alterner des musiques de films devenues historiques avec d’autres moins connues.

Le défi de ce projet, réside dans la forme intimiste que propose le duo quand la plupart des musiques sont le plus souvent interprétées par de larges formations orchestrales. De facto, la formation piano-contrebasse parvient à restituer la quintessence des quinze mélodies de l’album. De plus, les instrumentistes font varier leurs supports d’expression, piano acoustique, Fender Rhodes clavietta et synthés pour Giovanni Ceccarelli, contrebasse acoustique, basse électrique, guitare acoustique et bouzouki pour Ferrucio Spinetti. Sur cet album empreint de délicatesse, les deux habiles praticiens du jazz n’ont pour l’occasion que peu recours à l ‘improvisation mais alimentent leurs échanges autour des mélodies qu’ils tissent et détissent à l’envi sur une trame nostalgique en diable.

Les deux musiciens ont invité la chanteuse Crystel Wautier pour interpréter le titre Hurry To Me du film « Metti, una sera a cena » (1969) puis My Heart and I de la saison 5 de la série TV « La Pieuvre » et aussi une chanson tirée du film « Revolver » (« La Poursuite Implacable ») repris ensuite par Tarantino dans son film « Inglorious Basterds » qui s’intitule Un ami avec un texte en français. La voix à la fois puissante et douce de la chanteuse belge fait merveille.

Laurent Cugny Tentet présente « Zeitgeist »

Laurent Cugny Tentet présente « Zeitgeist »

Avec « Zeitgeist » Laurent Cugny livre sa définition du jazz : un langage musical universel qui traverse les époques et transcende les mélodies. Le pianiste dirige ici la fine fleur des musiciens hexagonaux réunis dans un tentet où chaque instrumentiste s’exprime avec une grande liberté. Électricité et mélodie font bon ménage. Un album jubilatoire.

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« Healing rituals » de Naïssam Jalal

« Healing rituals » de Naïssam Jalal

​Loin des colères et de la frénésie du monde, la flutiste et compositrice Naïssam Jalal met le cap sur la profondeur et la douceur avec « Healing rituals ». Elle a imaginé et créé huit rituels de guérison qui résonnent comme huit rituels de sérénité où se mêlent harmonies du Moyen Orient et lyrisme modal. Une musique acoustique et vibrante aux atmosphères apaisantes, intenses et lumineuses.

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« Moods », les émotions de Virginie Daïdé

« Moods », les émotions de Virginie Daïdé

​Trois ans après son premier album « Dream Jobim », la saxophoniste Virginie Daïdé poursuit son voyage musical avec « Moods ». Malgré sa pochette en noir et blanc, l’album ne manque de couleurs, celles des émotions qu’elle célèbre en quartet. Neuf tableaux, neuf ambiances, neuf humeurs, la vie en quelque sorte.

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L’ARFI présente « inDOLPHYlités »

L’ARFI présente « inDOLPHYlités »

Effervescence ARFIdèle

Avec « inDOLPHYlités », cinq membres de l’ARFI honorent la musique de l’album « Out to lunch! » gravé par Eric Dolphy en 1964. Par leur démarche, entre hommage et appropriation, Mélissa Acchiardi, Christophe Gauvert, Clément Gibert, Guillaume Grenard et Christian Rollet prolongent la musique du disque original. En conservant la même instrumentation, ils revisitent le répertoire auxquels ils ajoutent trois compositions de leur cru. Il en résulte une musique ludique et effervescente qui réinvente celle de Dolphy. Le bouturage musical de ces « inDOLPHYlités » s’inscrit dans l’ADN du collectif… plus ARFIdèle que ça, impossible !

couverture de l'album InDOLPHYlités de l'ARFIAbreuvés aux fondamentaux de l’Association à la Recherche d’un Folklore Imaginaire fondée en 1977 et toujours vivace en 2020, Mélissa Acchiardi (vibraphone), Christophe Gauvert (contrebasse), Clément Gibert (clarinette, clarinette basse, saxophone alto), Guillaume Grenard (trompette, bugle, flûte) et Christian Rollet (batterie) proposent « inDOLPHYlités », un album savoureux à écouter dès le 13 novembre 2020 sur le label ARFI.

Imprégnés par la liberté qui irrigue l’ARFI depuis sa création et inspirés par celle qui imprègne la musique du disque « Out of lunch! », ces cinq doux fêlés du collectif lyonnais se sont immergés dans le répertoire du mythique album gravé le 25 février 1964 chez Blue Note Records par Eric Dolphy (saxophone alto, flûte, clarinette basse), Freddie Hubbard (trompette), Bobby Hutcherson (vibraphone), Richard Davis (contrebasse) et Tony Williams (batterie) dont « inDOLPHYlités » apparaît comme le prolongement.

Sorti le vendredi 13 novembre 2020, « inDOLPHYlités » (ARFI/L’Autre Distribution et les Allumés du Jazz) est à découvrir sans retenue !

« inDOLPHYlités », entre Fidélité et Infidélité

Par son titre, « inDOLPHYlités » engage de prime lecture à envisager une part d’infidélité vis à vis de « Out of lunch! » qui l’inspire. Après écoute, on serait à vrai dire plutôt tenté d’évoquer une fidélité nuancée à moins qu’il ne s’agisse d’infidélités respectueuses.

L’instrumentation

Sur « inDOLPHYlités » on retrouve clarinette basse, saxophone alto, flûte, trompette, vibraphone, contrebasse et batterie par contre, un instrument s’ajoute. En effet, Clément Gibert enrichit sa panoplie instrumentale (clarinette basse et saxophone alto) d’une clarinette. Par contre, à la différence de « Out To Lunch! » où la flûte est tenue par l’instrumentiste qui embouche aussi saxophone alto et clarinette basse, en l’occurrence Eric Dolphy, sur « inDOLPHYlités », c’est le trompettiste/bugliste, Guillaume Grenard qui est aussi flûtiste.

Le répertoire

Les deux disques ouvrent avec Hat and Beard et se terminent avec l’enchainement des titres Out to Lunch et Straight Up and Down. Sur les deux opus figurent Something Sweet, Something Tender et Gazzelloni à la nuance près que l’ordre s’inverse.

Aux cinq titres de Dolphy, présents sur les deux opus, les arfiens ont greffé trois morceaux. Composé par Guillaume Grenard, le tonique Out to Punch fait le pendant à Out to Lunch. Clément Gibert apporte sa contribution au répertoire en ajoutant deux morceaux, le jubilatoire Damné soit le Premier et le lumineux Quelque chose de Doux, Quelque Chose de Tendre qui apporte un rien de délicatesse supplémentaire et fait écho au titre original dont il restitue le titre mot pour mot.

Cinq compositions originales d’Eric Dolphy et 42′ de musique sur « Out to Lunch ». Huit plages sur « inDOLPHYlités » pour 41′ d’écoute.

La pochette

couverture de l'album Out to lunch d'Eric Dolphy_inDOLPHYlitéscouverture de l'album InDOLPHYlités de l'ARFILe visuel du disque de l’ARFI conserve les tonalités bleues de la pochette de « Out to Lunch! ». Elle schématise les aiguilles des panneaux horaires affichés sur les portes des magasins pour annoncer l’heure du retour après la pause repas, comme le montrait la superbe photo de Reid Miles… Out to lunch… will be back !

S’y ajoutent des figuratifs de couleur rose suggérant instruments et instrumentistes.

Au fil des titres

Comme un clin d’œil à l’univers de Monk, Hat and Beard permet au quintet de l’ARFI de s’en donner à cœur joie sur les tempi impairs et de réinventer sans plagiat et de manière fort singulière l’atmosphère du titre original. Sur l’acidulé Gazzelloni écrit par Dolphy en hommage au flûtiste classique Severino Gazzelloni, Guillaume Grenard délaisse la trompette pour la flûte. Hachures, ruptures et délires aériens zèbrent librement la construction du morceau.

C’est plus loin une atmosphère tout en suspension que le quintet livre sur Something Sweet, Something Tender où calme et volupté font bon ménage. La contrebasse mélodieuse et le vibraphone angélique rivalisent de douceur. Découlant de la même inspiration, la composition de Clément Gibert, Quelque chose de Doux, Quelque chose de Tendre développe plus encore cette dimension de douceur apaisée qui tranche avec les déflagrations des thèmes à venir. Bugle, clarinette basse et vibraphone devisent sereinement alors que contrebasse et batterie ponctuent le dialogue avec tendresse.

Le percutant Out to Punch revitalise l’ambiance. Improvisations étourdissantes, gazouillis à tous crins. La ligne mélodique n’en finit pas d’être brisée par la trompette et la clarinette basse qui s’évertuent ensuite à la reconstruire. Phrases anguleuses, zigzags, rebondissements, digressions, distorsions du vibraphone, délire de haut vol tous azimuts. Total ARFI !

Dans la longue introduction de Damné soit le Premier, la clarinette basse explore l’entièreté de son registre et éructe à qui mieux mieux. Les autres protagonistes la rejoignent ensuite et entament avec elle une danse jubilatoire et incandescente d’où émergent des sons fulgurants jusqu’à ce que, pour finir, le paysage sonore se calme.

Sur un rythme en 5/4, Out to Lunch ouvre un boulevard à l’alto qui explose et s’époumone jusqu’au paroxysme, porté par la batterie en délire.

L’album se termine avec le très intense et singulier Straight Up and Down qui décape les tympans. Sur un motif continu de la contrebasse, les soufflants rivalisent, grognements et borborygmes de la trompette, explosion de l’alto, le vibraphone se fait allusif et la batterie pointilliste. Un moment dont les hauts et les bas ne sont pas sans évoquer les échanges peu maîtrisés des buveurs impénitents à l’acmé de leurs excès. La musique titube et l’oreille frémit.

Si les conditions sanitaires le permettent, RV avec « InDOLPHYlités » le 30 Janvier 2021 à La Fraternelle, Saint Claude (39) pour écouter live Clément Gibert (clarinette, clarinette basse, saxophone alto), Guillaume Grenard (trompette, bugle, flûte), Mélissa Acchiardi (vibraphone), Christophe Gauvert (contrebasse) et Christian Rollet (batterie).

Laurent Cugny Tentet présente « Zeitgeist »

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