Simon Moullier trio présente « Countdown »

Simon Moullier trio présente « Countdown »

Virtuosité, groove & lyrisme

Sur « Countdown », son deuxième album, le vibraphoniste français Simon Moullier retrouve le contrebassiste Luca Alemanno et le batteur Jongkuk Kim. Le trio acoustique revisite dix standards. Virtuosité, groove et lyrisme irriguent le répertoire de bout en bout. Un opus enchanteur à écouter encore et encore… !

Consacré aux standards, « Countdown » ouvre avec le titre de Coltrane qui donne son nom au disque et figurait sur « Giant Steps » (1961).visuel de l'album Count Down de Simon Moullier trio

Par un travail rythmique, mélodique et harmonique très maîtrisé, Simon Moullier trio rend hommage « aux grands compositeurs et aux piliers du jazz ». Avec décontraction et une grande cohésion, Simon Moullier (vibraphone), Luca Alemanno (contrebasse) et Jongkuk Kim (batterie) font varier les climats. Ils développent un jeu subtil qui ne manque pas d’énergie et de groove. Leur relecture apporte un vent de fraîcheur au répertoire.

Dans leur jeu collectif coexistent finesse, rondeur, souplesse et fluidité. Ainsi, le patrimoine que représentent ces standards de John Coltrane, Thelonious Monk, Charles Mingus, Cole Porter, Eden Ahbez, Bill Evans, Jerome Kern, Tadd Dameron et Toninho Horta, s’en trouve résolument actualisé.

Les mailloches tournoient pendant que les cordes de la contrebasse vibrent en parfaite symbiose avec les peaux des fûts et les cymbales de la batterie.

Simon Moullier

Aujourd’hui basé à New-York, Simon Moullier est né en France. Après avoir suivi à Nantes des études de percussions classiques et de batterie il a poursuivi son cursus aux États-Unis où il est sorti diplômé du Berklee College of Music et du Thelonious Monk Institute. Il a partagé la scène à l ‘international avec de nombreuses sommités du jazz parmi lesquelles figurent Herbie Hancock, Danilo Perez, Gerald Clayton, Logan Richardson. Il intervient sur de nombreux albums aux côtés de Mark Turner, Kendrick Scott, Miguel Zenon, Alex Hahn, Dayna Stephens et bien d’autres encore.

Herbie Hancock parle ainsi de lui : « Sa musique est fraîche, elle parle à tout le monde. Je n’ai jamais entendu quelqu’un jouer du vibraphone comme ça. »

S’il s’inscrit dans la lignée de Lionel Hampton, Milt Jackson, Bobby Hutcherson et Gary Burton, le jeune Simon Mouiller développe un langage très personnel où modernité et liberté font bon ménage. Il essaie « de trouver comment tordre les notes sur [s]on instrument pour obtenir une qualité plus vocale dans [s]on phrasé. Puis [il a] commencé à incorporer de nouvelles techniques pour développer d’autres possibilités d’expression sur l’instrument et aborder un langage personnel”.

En plus de son travail d’interprète, Simon Moullier est un éducateur actif et a passé de nombreuses heures à faire de la sensibilisation communautaire à Cuba, en Indonésie, au Panama et en Inde.

En 2020 il a sorti son premier opus « Spirit Song » (Outside In Music) sur lequel I’ll remember April figurait seul comme seul standard parmi huit compositions de Simon Moullier, le vibraphoniste revient avec « Countdown » (Fresh Sound New Talent) enregistré pour neuf titres durant la pandémie de 2020, en mai, au Sear Sound Studio de New York et paru le 11 juin 2021.

Au fil des pistes

Pris sur un tempo alerte, Countdown résonne avec légèreté et ses lignes mélodiques rebondissent avec bonheur. A l’écoute du thème de Monk, Work, on demeure saisi par la fluidité de l’expression du vibraphoniste et on perçoit la profonde complicité du trio.

I Concentrate On You permet de percevoir le jeu raffiné et coloré du leader. Sa sonorité très ronde met en valeur son sens du toucher… on ferme les yeux et on imagine les maillets danser en douceur au-dessus des lames du vibraphone. Le morceau restitue l’entièreté de l’art de Cole Porter.

Sur Goodbye Pork Pie Hat, le trio restitue des vibrations chargées de fraîcheur qui vivifient la superbe mélodie de Mingus. Plus loin, le trio métamorphose la composition de Eden Ahbez, Nature Boy, en une version chaloupée qui invite à la danse. La contrebasse fait vibrer ses cordes avec lyrisme alors que la sonorité du vibraphone n’est pas sans évoquer celle du marimba.

Avec subtilité, le vibraphoniste décompose Turn Out The Stars avant de laisser s’écouler les sonorités cristallines de son instrument avec un groove infini. Un concentré de musicalité dénué de toute mélancolie. Du très grand art !

Plus loin, c’est au tour de la chanson de Jerome Kern, The Song Is You, d’être magnifiée par le vibraphone dont les lignes musicales swinguent. Le trio raconte une histoire musicale délicieuse et gorgée d’effets polyphoniques inouïs. Un véritable ravissement.

Avec délicatesse, le trio offre ensuite une version solaire de la samba Beijo Partido de Toninho Horta. Dans un climat harmonique sophistiqué, les modulations renforcent l’atmosphère mystérieuse de la composition originale. Le contraste est grand avec le tempo fulgurant qu’adoptent les trois musiciens sur Hot House, le thème de Tadd Dameron. Le vibraphoniste phrase bop avec ferveur sur un train d’enfer et ouvre l’espace au batteur dont le chorus foudroyant laisse pantois.

Le répertoire se termine avec un hommage à Thelonious Monk dont le titre Ask Me Now est magnifié. L’accompagnement cadencé de la contrebasse soutient le sautillement des mailloches qui parent de lumière le thème. De superbes vibrations dansantes et décontractées pour rêver sans fin.

Kavita Shah publie « Cape Verdean Blues »

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Promenade dans « Le Jardin des Rêves » du quintet Oni Giri

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L’arc en ciel vocal de Samara Joy

L’arc en ciel vocal de Samara Joy

Une étoile montante prometteuse

Accompagnée par le trio du guitariste Pasquale Grasso, la jeune vocaliste Samara Joy présente son premier album éponyme paru le 09 juillet 2021. Avec un talent inouï, elle explore quelques-uns des standards du Great American Songbook. Porteuse d’émotion et chargée d’un groove inouï, sa voix rajeunit les grands standards. Une étoile montante du jazz vocal à suivre absolument !

visuel de l'album Samara Joy de Samara JoyAprès avoir remporté en 2019 la prestigieuse compétition de chant au Sarah Vaughan International Jazz Vocal Competition, c’est le 09 juillet 2021 que la chanteuse Samara Joy a sorti son premier album, « Samara Joy » chez Whirlwind Recordings. A 21 ans seulement cette étoile montante du jazz vocal est produite par le vétéran des nominations aux Grammy, Matt Pierson.

Sur son premier disque, Samara Joy est accompagnée par le trio du guitariste virtuose Pasquale Grasso qui réunit autour de lui le contrebassiste Ari Roland et le légendaire batteur Kenny Washington. Douze pistes pour la découvrir et prendre la mesure de cet arc en ciel vocal qu’est la voix de Samara Joy.

Samara Joy McLendon

Samara Joy McLendon a grandi dans le Bronx entourée d’une famille de musiciens. La musique est une part intégrante de son identité. Ses grands-parents paternels, Elder Goldwire et Ruth McLendon, étaient les leaders de « The Savette », un groupe de gospel originaire de Philadelphie. Son père a tourné avec le célèbre artiste gospel Andrae Crouch, et elle a grandi dans une maison remplie du son des chansons de son père et les musiques de nombreux artistes de Gospel et de rhythm and blues parmi lesquels on peut citer Stevie Wonder, Lalah Hathaway, George Duke, Musiq Soulchild, Kim Burrell, Commissioned et bien d’autres. Elle précise : « Ma mère et mon père m’ont permis d’avoir accès à un large spectre musical allant de Luther Vandross et Chaka Khan en passant par George Duke et Stevie Wonder ». Elle n’a pas chanté à l’église et a découvert le jazz au lycée grâce à ses amis. 

Depuis ses débuts, elle est comparée avec Sarah Vaughan et Ella Fitzgerald. Pourtant, même si l’on retrouve dans l’album la trace prégnante de l’inspiration que leurs voix ont exercé sur la jeune vocaliste, la jeune chanteuse précise : « En fait, je n’avais jamais entendu parler de Sarah Vaughan avant l’université. Mes amis écoutaient beaucoup de jazz et m’ont prêté beaucoup de leurs albums préférés. C’est la version de Sarah de « Lover man » et les enregistrements de Tadd Dameron avec le trompettiste Fats Navarro qui ont tout changé pour moi, ça m’a converti. »

Depuis, elle n’a cessé de creuser à la recherche de ses racines jazz et à n’en pas douter, son travail a abouti car l’album « Samara Joy » constitue une belle réussite.

« Samara Joy » (Whirlwind Recording)

Sur les douze pistes de l’album « Samara Joy » enregistré en octobre 2020 à New-York (Oktaven Studio) et sorti le 09 juillet 2021, l’interprétation pleine de fraîcheur de la chanteuse allie insouciance et nostalgie. Sa voix possède à la fois fraîcheur et profondeur, force et souplesse. Avec une facilité perceptible à l’écoute, la jeune chanteuse de 21 ans réussit avec ce premier album, une performance qui devrait faire l’unanimité dans le milieu du jazz.

En ouverture, la voix de velours de la chanteuse caresse Stardust, la chanson populaire composée en 1927 par Hoagy Carmichael. Avec un vibrato léger et fort bien maîtrisé, le chant distille avec douceur le texte de la chanson alors que la sonorité pétillante et le jeu virtuose du guitariste ne sont pas sans évoquer ceux de Joe Pass.

C’est ensuite sur un tempo medium que le trio interprète Everything Happens To Me. La voix au timbre juvénile swingue avec insouciance, grâce et souplesse. L’improvisation trop courte du guitariste propose des lignes mélodiques aux notes claires et détachées et le contrebassiste offre une superbe variation du thème à l’archet. Avec aisance, la chanteuse procède à de grands écarts de tessiture sans jamais laisser percevoir aucun forçage de voix.

Samara Joy pulse avec facilité et sans aucun effort quels que soient les différents tempos du thème If You Never Fall In Love With Me sur lequel elle conjugue aisance, swing et vitalité. La chanteuse interprète ensuite avec une désinvolture désarmante, la chanson de Matty Malneck, Lets Dream in the Moonlight que le trio a pris sur une pulsation ultra-rapide. Elle rend ainsi hommage à Billie Holiday qui en avait écrit des paroles. On est époustouflé par le solo virtuose du guitariste.

Le contraste est grand avec la reprise du thème de Frankie Laine, It Only Happens Once, qui résonne comme un hommage à Nat King Cole. Dotée d’une sensualité à fleur de voix, la voix se pare d’un vibrato pourvoyeur d’une grande émotion. Sur Jim, la chanteuse reprend les paroles que Billie Holiday avait posées sur la mélodie de Nelson A. Shawn et Caesar Petrillo. On se laisse charmer de bout en bout par sa voix limpide et élégante.

Avec The Trouble With Me Is You, il s’agit d’un nouveau clin d’œil à Nat King Cole. D’ailleurs, Samira Joy interprète ce standard comme le ferait un crooner. Sa voix veloutée fait glisser les notes et son chant flexible se fait intime. Le solo du guitariste distille un moment de pur bonheur. Sur un tempo de valse, la voix se fait plus grave et plus incisive, elle semble se jouer des grands écarts de notes qu’elle maîtrise à la perfection, ce qui surprend au regard de son jeune âge.

La chanteuse donne ensuite une version imprégnée d’une puissance nostalgie de la ballade de Jimmy Davis, Lover Man. Samara Joy étire les paroles avec une force expressive renversante. Le timbre de sa voix se fait plus chaleureux sur Only A Moment Ago que le trio prend sur le rythme chaloupé d’un calypso qui invite à bouger. Sur la compositon d’Irving Mills, Moonglow, le chant devient plus nasal. C’est sur ce titre que la chanteuse répond à l’archet de la contrebasse par deux riffs de 8 secondes, avec le soutien de la guitare. On aurait apprécié que ces scats esquissés soient plus longs et plus structurés.

L’album se termine avec But Beautiful. Seulement accompagnée par la guitare aux accords charmeurs, la voix se charge d’émotion sur la superbe ballade de Jimmy Van Heusen qu’elle interprète avec sobriété. Ce titre permet vraiment de prendre la mesure de l’étendue du registre de la voix traversée par le fantôme de la majestueuse Ella.

Samara Joy est entrée dans l’univers des chanteuses de jazz quatre ans seulement après son inscription au Purchase College de New-York. Sa première réalisation discographique laisse augurer d’un avenir prometteur pour cette toute jeune-femme dont la voix se pare déjà de toutes les couleurs de l’arc en ciel.

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« Hope »… le jazz du XXIème siècle de Marc Ribot et Ceramic Dog

« Hope »… le jazz du XXIème siècle de Marc Ribot et Ceramic Dog

Fureur, refus, résistance et espoir

​Avec « Hope », Marc Ribot et ses complices de Ceramic Dog proposent en neuf titres un concentré de ce qui constitue l’ADN musical du groupe. En se promenant dans tous les territoires qu’il affectionne, le power trio propose avec quelques invités un album furieux et poétique qui pourrait incarner le jazz du XXIème siècle.

visuel de l'album Hope de Marc Ribot's Ceramic DogConstitué du guitariste Marc Ribot, du bassiste/multi instrumentiste Shahzad Ismaily et du batteur Ches Smith, le trio Ceramic Dog a conçu « Hope », un album qui évoque l’étonnante période que le monde a traversé et traverse encore

Ce n’est certes pas avec « Hope » (Enja /Yellow Bird/L’Autre Distribution) à sortir le 25 juin 2021 que l’on va pouvoir inscrire Marc Ribot et ses acolytes de Ceramic Dog dans une catégorie. Nul ne s’en plaindra et d’ailleurs il serait vain de tenter de discriminer si le troisième album du groupe est plutôt jazz que rock, s’il se promène dans les territoires funk ou folk, reggae ou cool. L’essentiel en revanche est bien de dire, voire même de crier haut et fort encore une fois que la musique de Ceramic Dog étonne, interpelle, emballe littéralement car elle porte en elle une vie et un message qu’elle transmet sans filtre.

« Hope », une musique sans complaisance imprégnée de fureur, de résistance et de refus mais surtout, une partition porteuse d’espoir comme le signifie son titre. « Hope », une potion musicale déconfinée comme un remède contre la déprime.

Contexte

Marc Ribot

MarcRibot©Ebru Yildiz

Quand mai 2020 est arrivé, Marc Ribot a commencé à trouver qu’être déprimé était déprimant. Il « n’avai[t] pas vu [s]es partenaires depuis février ». Les membres du trio se sont donc retrouvés au studio Figure 8 (le studio de Shahzad Ismaily) pour enregistrer ce qui allait devenir « Hope ». Certes l’album restitue des instantanés de la vie en période de pandémie et reflète les incertitudes de notre époque mais sur chaque morceau est perceptible ce qui relie les membres du trio Ceramic Dog, la passion de jouer ensemble depuis 2008.

Certains des enregistrements précédents de Marc Ribot sont plus immédiatement politiques. Ainsi le dernier disque du guitariste « Songs of Resistance 1942-2018 », paru en 2018 est profilé 100% agitprop, sans culpabilité aucune. Quant à « YRU Still Here? » de Ceramic Dog paru la même année, il comporte l’intense et poignant Muslim Jewish Resistance et le punky Fuck La Migra. Ainsi, pour Ches Smith, « cet album, contrairement au précédent, donne plus l’impression d’un burnout politique ».

L’enregistrement

Dès l’entrée en studio, le groupe a mis en place un lourd protocole sanitaire : se laver les mains, et jouer bien éloignés les uns des autres. Si éloignés qu’ils ne se voyaient même pas pendant l’enregistrement. Ils ont eu à cœur d’éviter que l’état des poumons du bassiste –déjà bien abîmés- n’empire et que cela ne compromette plus encore sa santé. Mais grâce aux compétences techniques du bassiste, ils s’entendaient d’une manière parfaite et presque inédite.

« …quand nous sommes entrés dans le studio, j’ai pensé que nous allions trouver quelque chose qui parlait à notre époque… un message en bouteille à nos auditeurs tout aussi naufragés (imaginaires). Mais une fois que nous avons commencé, c’était tellement amusant de jouer que nous avons oublié les catastrophes à l’extérieur. Au lieu de cela, nous avons « parlé » d’autres moments que nous ne pouvions pas encore voir : comme le jour, 5 mois plus tard, où les gens de Tout Brooklyn dansaient dans les rues pour la joie. » …. “Nous étions si heureux de jouer, d’enregistrer, de faire de la musique à nouveau” … “Dans les temps futurs –s’il y a des temps futurs, quand les gens se retourneront vers l’année que nous venons de vivre, ils n’y croiront pas. Mais cet album en a été à la fois le témoin et notre corde de sauvetage.” Marc Ribot

Le répertoire

Les précautions mises en place, le trio s’est lancé dans l’enregistrement de huit morceaux originaux, quatre du guitariste, trois pièces à créditer aux membres du trio et d’une reprise de Wear Your Love Like Heaven de Donovan.

Si Wanna, le troisième morceau du disque, reflète la joie incalculable qu’a eu le groupe à se retrouver et à jouer, certains titres, comme B Flat Ontology qui ouvre l’album, sont des histoires minimalistes qui traduisent l’ennui, une certaine forme d’inutilité ressentis par le guitariste ces derniers temps. Pour Marc Ribot, « c’est la chanson la plus déprimante jamais écrite. Beaucoup plus déprimant que le Kindertotenlieder de Mahler. Bien, beaucoup plus déprimant. »

Ceramic Dog

Ceramic Dog©EbruYildiz

A propos de They Met In The Middle sur lequel intervient le saxophoniste alto Darius Jones, Marc Ribot déclare : « Mes racines No Wave ont refait surface… C’est une chanson qui parle de la manière de ne pas aller quelque part. Vous pouvez vous rendre nulle part en restant au même endroit, ou en tournant en rond. Cette chanson parle également de gens qui vont dans des endroits puis en reviennent. Il y a différentes manières d’aller nulle part.” Le titre The Activist est quant à lui plus une satire qu’un reproche. “J’ai écrit ceci après avoir participé au millionième meeting politique qui n’allait nulle part.” déclare Marc Ribot. “Ainsi, dans cette chanson, je me paie ces gens qui prennent réellement du plaisir à balancer ces propos radicaux merdiques, au lieu de mettre vraiment les mains dans le cambouis et de faire ce qu’il y a à faire en urgence.”

Loin de toute catégorisation politique, historique, voire musicale, deux longs instrumentaux, l’antepénultième The Long Goodbye et l’avant-dernier Maple Leaf Rage, offrent 23 minutes de respiration aux commentaires poétiques de Marc Ribot. “Je pense que Marc a une manière très picturale de suivre son intuition, pour savoir si l’on a besoin ou pas d’un moment instrumental après des morceaux plus lyriques ou centrés autour du texte. Il me semble que cela se rapproche d’une intuition subtile, du bon équilibre, de ressentir l’expérience émotionnelle de l’auditeur » témoigne Shahzad Ismaily.

De la dépression à l’espoir

En ouverture B-Flat Ontology sonne comme une chanson bluesy, une sorte de lamentation où la voix dépressive et réverbérée du chanteur guitariste se fait entendre sur un beat reggae avec des accents punk. La déprime n’est pas loin. Sur Nickelodeon, le chant se fait plus alerte sur les battements funk des tambours. La guitare mordante tient un riff reggae et plus loin le toucher du musicien devient plus nerveux. Avec Wanna, la musique du trio se met à gronder et à claquer sur un fond de rock déjanté et furieux qui laisse exploser la joie de jouer du groupe.

La tonalité change avec The Activist. Marc Ribot laisse sourdre un vent de colère à travers des paroles satiriques sur la ligne de basse pulsatile, la batterie hypnotique et en arrière-plan la voix de Syd Straw. Ça sent le soufre !

Au mitan de l’album, la sonorité jazzy et très claire de la guitare sonne avec grâce sur Bertha The Cool où la magie opère comme jamais entre les trois compères. Le jeu tout en attaque de Marc Ribot affirme avec feeling un monde chargé d’espoir.

Le propos musical de They Met In the Middle se fait plus dense et plus sombre. Les interventions free et déchirées du saxophoniste alto Darius Jones répondent en force au parlé-chanter de Marc Ribot qui n’est pas sans évoquer la voix de Tom Waits. Au secours ! On tourne en rond, le désespoir n’est pas loin.

Au début de l’instrumental The Long Goodbye, la musique semble plus sereine et même poétique. La guitare s’exprime d’abord avec tendresse et lyrisme puis devient saturée et plus agressive sur une rythmique rock enragée à laquelle répond l’alto à la sonorité débridée. Musique bipolaire qui balance entre quiétude et déchaînement et se conclut dans l’apaisement. Le trio propose ensuite Maple Leaf Rage, un autre instrumental qui débute dans un climat sonore pictural apaisé avec les violoncelles de Rubin Khodeli et Gyda Valtysdottir qui interviennent et donnent des accents psychédéliques à la musique. Au fil des mesures, guitare et rythmique font monter la tension et après un break, la guitare laisse échapper des fulgurances convulsives sur le tempo que martèlent cordes et batterie. La frénésie s’installe et après un paroxysme, l’incendie déclenché par la guitare en colère s’éteint doucement mais sous les braises résiduelles, sourd encore le chant désespéré des violoncelles qui font écho aux accords désaccordés de la guitare.

Avec Wear your Love like Heaven, la voix de Marc Ribot parle sa joie de refaire de la musique et sur sa guitare un rien saturée, la mélodie sonne avec une tendresse infinie alors que les balais effleurent toms et cymbales avec délicatesse. Tout redevient possible, l’espoir est de mise… on y croit !

Avec Ceramic Dog, le guitariste Marc Ribot se produira en Italie, le 15 juillet 2021 à Brugnera (Pordenone). Il sera en France le 17 juillet 2021 à Sotteville Les Rouen dans le cadre du festival Pacific. En Belgique, le Gent Jazz Festival accueille le trio le 18 juillet 2021. ICI pour connaître l’ensemble des dates du trio.

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« Too Short » par Fabien Mary and The Vintage Orchestra

« Too Short » par Fabien Mary and The Vintage Orchestra

Swing XXXL

« Too Short », le premier album en big band de Fabien Mary réalisé avec The Vintage Orchestra est sorti le 28 mai 2021 sur le label jazz&people. Membre de l’orchestre depuis ses débuts, le trompettiste a composé et arrangé l’intégralité de la musique de ce disque. Répertoire original, couleurs chatoyantes, improvisations inspirées. Dix pièces inscrites dans la grande tradition du jazz orchestral. Du swing XXXL !

Depuis plus de vingt ans, Fabien Mary se passionne pour le jazz. Après avoir sorti en mars 2018 l’élégant « Left Arm Blues » (jazz&people/PIAS) à la tête d’un brillant octet, le trompettiste revient en mai 2021 avec « Too Short » (jazz&people/PIAS) à la tête du big band The Vintage Orchestra dont il est l’un des membres fondateurs depuis 2001 avec Erick Poirier et Sophie Alour et Dominique Mandin.

Après « Left Arm Blues » écrit pour un octet de la main gauche par le leader, immobilisé suite à une chute son bras droit qui l’empêchait de jouer, Fabien Mary a cette fois composé et arrangé les riches partitions de « Too Short » pour un big band de 17 musiciens.

The Vintage Orchestra

Autour du pianiste Florent Gac, du contrebassiste Yoni Zelnik et du batteur Andrea Michelutti se déploient une section de trompettistes comprenant Erick Poirier, Julien Ecrepont, Fabien Mary, Malo Mazurié, une section de saxophonistes/flûtistes/clarinettistes comptant Dominique Mandin, Olivier Zanot, Thomas Savy, David Sauzay, Jean-François Devèze et une section de trombonistes constitué de Michaël Ballue, Michaël Joussein, Jerry Edwards, Martin Berlugue, Didier Havet. C’est Dominique Mandin qui assure la fonction de directeur musical. Parmi les musiciens qui ont enregistré la musique de Fabien Mary, 11 étaient déjà présents sur le premier disque du Vintage Orchestra en 2003.

Enregistré les 25 et 26 août août 2020 à l’auditorium du conservatoire de Persan (Val d’oise), « Too Short » permet d’apprécier quelques-uns des seize brillants solistes qui entourent Fabien Mary.

« Too Short »

Couverture de l'album Too Short de Fabien Mary and The Vintage OrchestraDe nombreuses improvisations toutes plus explosives et étincelantes les unes que les autres émaillent cet album dont le visuel un peu vintage évoque les couvertures des albums Blue Note et cadre tout à fait avec ce répertoire interprété dans la grande tradition des big bands. Les arrangements de Fabien Mary s’inscrivent dans l’esthétique des arrangeurs dont il revendique les influences en la matière, comme Thad Jones, Slide Hampton, Jimmy Heath, Duke Pearson, Oliver Nelson, Gil Evans, Mary Lou Williams, Gigi Gryce, Tadd Dameron, Bill Holman, Marty Paich, Toshiko Akiyoshi, Quincy Jones et Melba Liston.

Riche et sophistiquée, dense et stimulante, la musique ne manque ni de nuance ni de précision. De bout en bout des dix pistes de « Too Short », le big band fait éclater une musique fluide, jubilatoire et flamboyante. D’une absolue élégance et sans aucun maniérisme, la musique totalement maîtrisée est portée par un swing XXXL.

A vrai dire, l’album mérite bien son titre, « Too Short », car après une première écoute advient la frustration. On trouve le disque trop court et l’on est tenté de le faire tourner encore, et encore jusqu’à s’immerger dans la musique et s’en imprégner sans jamais se lasser.

Au fil du répertoire

En ouverture, l’orchestre affiche sur Too Short des couleurs rutilantes et Fabien Mary révèle à la fois ses talents d’arrangeur et de soliste solaire. Chaque membre du big band est au service du collectif. Le solo du ténor de David Sauzay est resplendissant de swing. Le titre évoque la musique du trompettiste et compositeur Thad Jones, grand héritier de la tradition afro-américaine du big band. Le répertoire se poursuit avec The Fall aux arrangements ciselés. La trompette de Malo Mazurié puis le trombone de Michaël Joussein swinguent d’une joie communicative. Leur expression est jubilatoire.

Sakura impressionne ensuite par le climat hypnotisant qu’impulse la ligne mélodique de la flûte ensorcelante. Le chorus parfaitement maîtrisé du pianiste Florent Gac introduit celui de la clarinette basse de Thomas Savy. L’improvisation brillante de la trompette de Julien Ecrepont permet d’apprécier sa sonorité à la fois élégante et vivifiante.

Plus loin, One For Slide rend hommage au tromboniste compositeur et arrangeur Slide Hampton (89 ans) avec qui Fabien Mary a joué en avril 2017 pour fêter ses 85 ans au Dizzy’s du Lincoln Center de New York au sein d’un octet dont le célèbre tromboniste faisait partie. Le tromboniste Michaël Joussein développe un solo d’une élégance rare. Son timbre suave tranche avec la fougue du saxophone ténor de David Sauzay. Soutenu par une solide technique, le pianiste Florent Gac délivre quant à lui une improvisation inspirée et ancrée dans la grande tradition du piano jazz. Des arrangements de Fabien Mary jaillissent de flamboyante couleurs sonores.

Fabien Mary dédicace ensuite D.P (song for Duke Pearson) au compositeur pianiste et chef d’orchestre américain Duke Pearson disparu en 1980. Une pièce remarquable de légèreté et de décontraction où flamboie le solo de l’altiste Olivier Zanot alors que celui du tromboniste Jerry Edwards est gorgé de swing. Par la suite, The Vintage Orchestra propose le très court Like Thousands of Butterflies, une ballade sensible exposée par la flûte sur un arrangement aux couleurs orchestrales nuancées et délicates, comme les ailes de ces papillons qu’évoque le morceau.

Le climat change du tout au tout avec le fervent Don’t Look Back conçu dans le plus pur style bebop. Il n’est pas sans évoquer la puissance du big band de Dizzy Gillespie et permet d’apprécier le jeu éclatant de l’orchestre, la nervosité du jeu des saxophonistes Thomas Savy et Olivier Zanot et aussi le chorus du batteur Andrea Michelutti.

La flûte de Dominique Mandin introduit le thème du morceau Hell’s Kitchen Blues, une ligne mélodique développée sur une grille de blues. La section éclatante des soufflants prend la suite et c’est plus loin à Fabien Mary de prendre une improvisation lyrique avec de longues phrases volubiles qui mettent en avant son habileté harmonique. L’alto de Dominique Mandin tisse un solo acidulé et tonique auquel répond la contrebasse de Yoni Zelnik qui n’en finit pas de paraphraser le thème avec humour. Un moment diaboliquement enivrant.

C’est ensuite 402, une ballade somptueuse qu’interprète The Vintage Orchestra dans un style West Coast. L’exquise délicatesse de ce morceau évoque les arrangements de Bill Holman, cité par Fabien Mary comme une de ses influences. Le tromboniste Jerry Edwards s’exprime avec une limpidité sans égale puis la masse orchestrale éblouit par ses flamboyances pleines d’éclat.

L’album se termine avec le chatoyant To the Lighthouse que l’on est tenté de rapprocher de l’esthétique du courant jazz cool. Un morceau aux arrangements sophistiqués où rayonne l’art du contrepoint. Le solo feutré du tromboniste Michaël Ballue inspire au pianiste Florent Gac un chorus irradié de swing.

« Too Short », un album chaleureux au swing omniprésent. The Vintage Orchestra irradie de mille couleurs et les improvisations des solistes contribuent à l’éclat du big band.

Kavita Shah publie « Cape Verdean Blues »

Kavita Shah publie « Cape Verdean Blues »

Après sept années d’immersion sur l’île de São Vicente, au Cap-Vert, en Afrique de l’Ouest, la chanteuse et compositrice Kavita Shah publie « Cape Verdean Blues » sur le nouveau label de musique du monde Folkalist Records.

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Promenade dans « Le Jardin des Rêves » du quintet Oni Giri

Promenade dans « Le Jardin des Rêves » du quintet Oni Giri

Avec 3Le Jardin des Rêves3, deuxième album du quintet Oni Giri, le pianiste Rémi Denis signe un répertoire inspiré et exigeant. Il invite à le suivre dans son monde singulier où l’excellence musicale rencontre l’exigence poétique. Un jazz contemporain où subtilité et énergie cheminent en bonne entente, un univers musical où mélodie rime avec poésie.

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Yoann Loustalot présente « Oiseau Rare »

Yoann Loustalot présente « Oiseau Rare »

Trompettiste mélodiste à la sonorité unique, Yoann Loustalot présente « Oiseau Rare », un projet musical très personnel avec piano et cordes. Au fil des plages règne une atmosphère sonore riche, sensible et intime qui émerveille l’oreille. Un album unique, sensible et riche en sensations. A découvrir et à savourer sans retenue.

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Simon Bolzinger Trio – Jazz des cinq continents

Simon Bolzinger Trio – Jazz des cinq continents

Le 20 juin 2021 au Musée Provençal de Marseille

Dans le cadre de Jazz des cinq continents, le pianiste Simon Bolzinger rend hommage en trio aux musiques du continent latino-américain, le 20 juin 2021 à 20h au Musée Provençal de Marseille. Son album « Ritmos Queridos » opère la fusion entre musiques traditionnelles d’Amérique du Sud et Jazz. Promesses d’un voyage musical épicé en Amérique du Sud.

Le dimanche 20 juin 2021 à 20h, Jazz des cinq continents convie les amateurs de Jazz à écouter Sudameris Jazz Trio et Simon Bolzinger Trio, en plein air et en acoustique au théâtre de verdure du Musée provençal de Château Gombert.

Pour l’occasion, accompagné de ses fidèles compagnons de route, le contrebassiste Willy Quiko et le batteur Luca Scalambrino, le pianiste marseillais Simon Bolzinger invite le public à suivre son trio dans un voyage musical poétique et émouvant, un voyage où les énergies sacrées et ancestrales se mêlent aux harmonies jazz et aux grooves des rythmes qu’il chérit. Comme il l’a fait au fil des neuf titres instrumentaux de son cinquième album « Ritmos Queridos », le leader du trio passionné des musiques traditionnelles d’Amérique du Sud va proposer aux spectateurs de découvrir les rythmes du continent sud-américain et des Caraïbes.visuel de l'album Ritmos Queridos de Simon Bolzinger

Sorti en 2020, l’album « Ritmos Queridos » permet de découvrir neuf des « rythmes préférés » du pianiste Simon Bolzinger…joropo vénézuélien, huayno péruvien, côco brésilien combiné à salsa cubaine, zamba argentine, valse vénézuélienne, l’entraînant ijexá qui rythme les cortèges du carnaval au Brésil, danzón cubain, candombe uruguayen et bolero mexicain.

Avec passion mais non sans nuances, Simon Bolzinger les développe sur son piano, accompagné par Willy Quiko (contrebasse, basse) et Luca Scalambrino (batterie). Sur plusieurs morceaux, le trio invite le percussionniste Alvaro Perez.

Le trio opère une fusion musicale fort réussie entre rythmes traditionnels sud-américains et improvisations jazz que l’oreille savoure sans retenue. Sur de riches textures harmoniques, les musiciens rivalisent d’élégance et de virtuosité et combinent swing et musicalité.

Souvent lyriques et énergiques, la contrebasse et son archet se font romantiques sur Beau Soir & Dindi, un titre qui rapproche une courte version instrumentale du Beau Soir de Claude Debussy et Dindi, la composition d’Antonio Carlos Jobim. Empreint d’une douce sensualité, le morceau pétille d’une joie effervescente qui enchante l’oreille.

On savoure sans réserve les séquences exaltées qui ponctuent Montuno en Olinda et Danzón para Oxúm, deux compositions de Simon Bolzinger. L’oreille se laisse enchanter par l’énergique Baile de los morenos et ses accents à la fois soul et brésilien qui ne sont pas sans évoquer le latin jazz de Tania Maria. Plus loin, le tempo étiré de la composition d’Armando Manzanero, El ciego, permet d’apprécier la technique brillante et maîtrisée du pianiste. Son jeu sensible et subtil fait respirer ce bolero et suspend littéralement le cours du temps. Un pur moment de ravissement.

Pour découvrir et apprécier le répertoire que propose le Simon Bolzinger Trio, rendez-vous à 20h dans l’écrin du théâtre de verdure du Musée provençal de Château Gombert, le 20 juin 2021. En deuxième partie de soirée, le trio du pianiste invite le public à le suivre tout autour du continent sud-américain. L’occasion rêvée pour une escapade où groove et poésie enlacent les harmonies du jazz pour le meilleur. Dépaysement garanti et promesses d’un voyage musical entre énergie et émotion.

Kavita Shah publie « Cape Verdean Blues »

Kavita Shah publie « Cape Verdean Blues »

Après sept années d’immersion sur l’île de São Vicente, au Cap-Vert, en Afrique de l’Ouest, la chanteuse et compositrice Kavita Shah publie « Cape Verdean Blues » sur le nouveau label de musique du monde Folkalist Records.

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Promenade dans « Le Jardin des Rêves » du quintet Oni Giri

Promenade dans « Le Jardin des Rêves » du quintet Oni Giri

Avec 3Le Jardin des Rêves3, deuxième album du quintet Oni Giri, le pianiste Rémi Denis signe un répertoire inspiré et exigeant. Il invite à le suivre dans son monde singulier où l’excellence musicale rencontre l’exigence poétique. Un jazz contemporain où subtilité et énergie cheminent en bonne entente, un univers musical où mélodie rime avec poésie.

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Yoann Loustalot présente « Oiseau Rare »

Yoann Loustalot présente « Oiseau Rare »

Trompettiste mélodiste à la sonorité unique, Yoann Loustalot présente « Oiseau Rare », un projet musical très personnel avec piano et cordes. Au fil des plages règne une atmosphère sonore riche, sensible et intime qui émerveille l’oreille. Un album unique, sensible et riche en sensations. A découvrir et à savourer sans retenue.

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Clin d’œil à Florian Pellissier Quintet & « Rio »

Clin d’œil à Florian Pellissier Quintet & « Rio »

Hard bop méditatif et douce poésie

Intitulé « Rio », le cinquième album du Florian Pellissier Quintet invite à un voyage vers des rivages apaisés, sensibles et élégants. Enregistré en quintet dans le New Jersey, dans le mythique studio de Rudy Van Gelder, l’opus navigue entre hard bop méditatif et douce poésie. Imprégné de groove et de musicalité, le répertoire enchante de bout en bout. La musique coule comme un fleuve, un rio, um rio

couverture de l'album Rio de Florian Pellissier QuintetAprès « Le diable et son train » (2012), « Biches bleues » (2014), « Cap de bonne espérance » (2016) et « Bijou Voyou Caillou » (2018), tous sortis chez Heavenly Sweetness, le Florian Pellissier Quintet change de label et annonce la sortie de « Rio » chez Hot Casa Records le 28 mai 2021.

Avec ce nouvel album, on fête les retrouvailles avec les Biches bleues découvertes en 2014 sur le disque au titre éponyme et retrouvées gambadant en 2016 dans une forêt de l’album « Cap de Bonne Espérance ».

En 2021, le pianiste voyageur propulse les biches dans l’espace et invite l’oreille à les suivre dans leur voyage sonore intersidéral. Irrésistible !

« Rio », un album moderne et coloré. Ancré dans la tradition et irrigué par une créativité de chaque instant, il s’évade vers des espaces musicaux contemporains.

« Rio »

En août 2019, le pianiste Florian Pellisier retrouve Maureen Sickler, la fidèle assistante de Rudy Van Gelder dans le légendaire studio dans le New Jersey où furent enregistrés nombre d’albums Blue Note, Verve, Prestige, Impulse et CTI et aussi le dernier en date, le superbe « Jazz Traficantes » (Favorite Recordings) gravé par Florian Pellissier avec le groupe Le Deal.

Ainsi, pour les vingt ans du quintet, Florian Pellissier a gravé les huit pistes de l’album « Rio » avec le saxophoniste Christophe Panzani, le trompettiste Yoann Loustalot, le contrebassiste Yoni Zelnik basse et la batteur David Goergelet.

Tout au long de « Rio », le Florian Pellissier Quintet déroule un jazz d’allégeance hard bop traversé par un groove puissant et imprégné d’une sensible rêverie.

Invitation à naviguer au fil des plages

Rio ouvre l’album par une atmosphère contemplative et une douceur tropicale brésilienne insufflée par la sonorité ouatée de la trompette et le son voilé du ténor. Dépaysement sonore, songe éthéré, on se laisse porter avec bonheur. Le climat se densifie avec Wildcards. A partir d’un motif de basse et de piano, saxophone et trompette tissent une mélodie percussive et sinueuse. Avec légèreté, ils instaurent un dialogue porté par une rythmique infaillible et entraînante.

Plus loin, Live at the Vanguard laisse planer un parfum de hard bop évoquant les enregistrements frappés du sceau Blue Note. Le jeu de piano assure un soutien harmonique inscrit dans la veine de ceux que prodiguait Herbie Hancock. Sur son bugle, le trompettiste développe une improvisation d’une musicalité pastel où se côtoient tradition et modernité. Le ténor se fait rageur et à travers sa flamme propose un spectre sonore qui laisse pantois.

Florian Pellissier Quintet

Florian Pellissier©Sasha Bezzubov

Sur Between the Bars, le quintet invite la chanteuse franco-brésilienne Agathe Iracema qui donne la réplique aux soufflants. Avec Baron Samedi, l’atmosphère se densifie. Vous avez dit vaudou ? Un vaudou-jazz aux couleurs modales qui met en évidence le jeu du ténor incandescent et de la trompette passionnée. Le piano n’est pas en reste et déverse des torrents de notes. Au cours de son chorus, proche de la transe, s’évadent des flots de phrases dignes de Don Pullen.

Le voyage continue avec Jungle de Guyane. A l’écoute de cette ballade, on ressent la touffeur accablante de la jungle tropicale et sa luxuriance que restituent les notes langoureuses des solistes qui semblent expirer d’épuisement. Le piano libère des cascades de notes perlées qui rafraichissent l’atmosphère. En guise de conclusion, l’album ressuscite les Biches chères au leader. L’introduction de Biches dans l’espace s’apparente à une procession musicale spritiual puis le tempo évolue. Trompette et saxophone dialoguent et la ligne de basse semble ensuite donner le départ du compte à rebours. Le piano tente une échappée puis un synthé futuriste esquisse les préludes d’une odyssée sonore intergalactique…

RV à partir du 28 mai 2021 avec « Rio » (Hot Casa Records/Big Wax) et Florian Pellissier Quintet pour suivre les musiciens dans leur voyage musical, entre hard bop et balades tropicales.

Kavita Shah publie « Cape Verdean Blues »

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Yoann Loustalot présente « Oiseau Rare »

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Trompettiste mélodiste à la sonorité unique, Yoann Loustalot présente « Oiseau Rare », un projet musical très personnel avec piano et cordes. Au fil des plages règne une atmosphère sonore riche, sensible et intime qui émerveille l’oreille. Un album unique, sensible et riche en sensations. A découvrir et à savourer sans retenue.

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