Fred Hersch dévoile « Breath by Breath »

Fred Hersch dévoile « Breath by Breath »

Une respiration musicale apaisée

Le pianiste et compositeur Fred Hersch signe « Breath by Breath », un album dont l’esthétique soignée s’inscrit entre musique classique et jazz raffiné. Le trio du pianiste instaure un véritable dialogue avec le Crosby Street String Quartet. Avec douceur et légèreté, la musique délicate respire et apaise.

Inspiré de sa pratique de la méditation Vipassana, Fred Hersch signe le superbe « Breath by Breath » (Palmetto Records/L’Autre Distribution) sorti le 28 janvier 2022. Un album sur lequel le pianiste et compositeur associe son trio au Crosby Street String Quartet, un quatuor de cordes.

En parfaite symbiose, les deux groupes produisent une musique apaisée et sereine dont la douceur n’a d’égale que sa beauté.

« Breath by Breath »

visuel de l'album Breath By Breath de Fred HerschComposé des violonistes Joyce Hermann et Laura Seaton, de l’altiste Lois Martin et de la violoncelliste Jody Redhage Ferber, le Crosby Street String Quartet converse avec le trio du pianiste Fred Hersch qui réunit le bassiste Drew Gress et le batteur Jochen Rueckert. Le percussionniste Rogerio Boccato les rejoint sur Mara, un des thèmes de la suite.

Le répertoire de « Breath by Breath » se compose d’une suite en huit mouvements, The Sati Suite, et de Pastorale, une pièce au profil romantique dédiée à Robert Schumann. Au fil du répertoire, un véritable dialogue s’instaure entre les cordes et le trio. Dans le pāli, la langue du bouddhisme, le terme sati signifie « pleine conscience ». D’après Fred Hersch lui-même, les huit mouvements de la suite Sati, reflètent musicalement certains aspects de la méditation Vipassana que pratique le compositeur. Entre lyrisme et gravité, le propos musical respire et navigue entre tempo médium et lent.

Au fil des plages

Sans démonstration excessive, le titre d’ouverture, Begin Again propose une grande richesse de nuances sur le titre d’ouverture. Toucher délicat du piano et raffinement harmonique s’allient aux arrangements des cordes pour créer un climat serein et paisible. C’est une atmosphère plus mélancolique que génère le quatuor à cordes dans son introduction de l’envoûtant Awakened Heart d’une beauté absolue. Avec élégance et rigueur, le piano développe ensuite son propos et l’on se laisse séduire par la fluidité de sa main gauche dont le discours en contrepoint s’inscrit dans une esthétique qui n’est pas sans rappeler celle d’un certain Bill Evans.

Les violons exposent et étirent le thème de Breath by Breath puis la ligne mélodique lumineuse de la contrebasse ouvre l’espace au piano. Une sorte de magie opère et avec sensualité et lyrisme les deux instruments parlent d’une même voix. Au-dessus des portées s’élève une vibration intime empreinte d’une grâce infinie.

Un discours tendre et fantaisiste se fait ensuite entendre au fil des courtes phrases échangées sur Monkey Mind entre les cordes pincées des violons, la contrebasse pointilliste et les sauts percussifs des doigts sur les touches du piano. Tel le souffle de la respiration apaisée, la ligne de basse monte et descend sur Rising, Falling dont les touches musicales perlées et les sonorités harmonieuses évoquent celles des grands compositeurs Fauré, Debussy ou Satie.

Plus loin, sur Mara, accompagnées par les percussions de Rogiero Boccato, les notes sautillantes du piano font un clin d’œil au dieu Mara, le démon du bouddhisme, cet esprit démoniaque qui tente d’empêcher Bouddha d’atteindre l’Éveil.

Joué sur un tempo très lent par le seul Crosby Street String Quartet, Know That You Are prend les allures d’un requiem. Sur Worldly Winds, le dernier titre de la Sati Suite, le piano convoque l’esprit du contrepoint cher à Jean-Sébastien Bach et adopte un tempo plus gai et plus enlevé. L’album se termine avec Pastorale, une mélodie dédiée à Robert Schumann et jouée par le piano avec une grâce indicible et une sensibilité inouïe.

Jazz Campus en Clunisois 2024 – La Programmation

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En Bourgogne du Sud, du 17 au 24 août 2024, le festival « Jazz Campus en Clunisois » donne rendez-vous à un large public pour vivre au rythme du jazz et des musiques improvisées. Fidèle aux valeurs de ses origines, le festival demeure toujours aussi vivace et ancré dans ses racines. Dans des lieux patrimoniaux de Cluny et du Clunisois, il propose un large panorama de la diversité d’expressions que recouvre le mot jazz aujourd’hui, cette musique ouverte, généreuse, libre et créative. En perspective, de nombreuses émotions à partager dans la bonne humeur.

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« La Dolce Vita » selon Stefano Di Battista

« La Dolce Vita » selon Stefano Di Battista

Trois ans après « Morricone Stories » dédié à Ennio Morricone, le saxophoniste italien Stefano Di Battista est de retour avec « La Dolce Vita », un nouveau projet ancré dans la culture populaire de son pays. En quintet, il fait résonner sous un nouveau jour douze chansons italiennes emblématiques de l’âge d’or de l’Italie. L’album navigue entre ferveur et nostalgie.

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« Mères Océans » de Christophe Panzani

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Christophe Panzani présente son nouveau projet, « Mères Océans ». Le saxophoniste présente une musique intime où alternent douceur et puissance, acoustique et électronique. Les émotions subtiles sont portées par des mélodies de rêve. Un poème musical intimé dédié à sa mère disparue.

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Arnaud Dolmen revient avec « Adjusting »

Arnaud Dolmen revient avec « Adjusting »

Un jazz libre et enivrant

​Dans son nouvel opus, « Adjusting », annoncé pour le 28 janvier 2022, le batteur Arnaud Dolmen propose une musique complexe et incisive ancrée dans les rythmiques caribéennes et plus spécifiquement le gwoka guadeloupéen. En quartet avec ou sans piano, la batterie et la contrebasse complices croisent les notes avec trois saxophones ténors et des invités de choix. Un jazz libre et enivrant.

visuel de l'album Adjusting du batteur Arnaud DolmenAprès « Tonbé Lévé » sorti en 2017, Arnaud Dolmen présente son deuxième album de jazz « Adjusting » (Gaya Music Production/L’autre Distribution). Avec une grande maturité, le batteur y développe sa propre vision rythmique et confirme ses qualités de compositeur et d’arrangeur. Ancrée dans la culture traditionnelle guadeloupéenne du gwoka et nourrie d’apports musicaux diversifiés, son esthétique musicale s’inscrit dans le courant d’un jazz contemporain très libre.

Les douze titres de l’album témoignent du regard que le musicien porte sur la société… la nécessité de s’adapter et de se centrer sur l’essentiel pour s’ajuster à la réalité. A travers ses cris et ses murmures, sa musique riche en nuances restitue les questions que le musicien se pose sur la vie et porte ses espoirs.

« C’est l’observation, que je fais entre les écarts de la société, les écarts de comportements selon des codes… Et si nous revenions à notre centre, à ce qui est cosmiquement réel, perceptible sans effort ?! Moins d’avoir et plus d’être. En s’écoutant et se respectant, l’ajustement est possible pour aller de l’avant. Ensemble ?! » Arnaud Dolmen

« Adjusting »

Autour d’Arnaud Dolmen sont réunis le pianiste Léonardo Montana, déjà présent sur « Tonbé Lévé », le contrebassiste Samuel F’HIMA et les saxophonistes ténor Francesco Geminiani (sur dix titres), Ricardo Izquierdo (sur cinq titres) et Antonio Sanchèz (sur un titre). Le leader a aussi invité l’accordéoniste Vincent Peirani, la flûtiste Naïssam Jalal et la chanteuse haïtienne Moonlight Benjamin.

Avec neuf titres enregistrés en quartet avec ou sans piano, un morceau en quintet, un autre en sextet et un superbe duo, l’album « Adjusting » propose un répertoire où la batterie interagit très librement avec tous les solistes, sans se cantonner au seul rôle de rythmicien-accompagnateur autrefois dévolu à cet instrument.

Puissance de frappe, syncopes et polyrythmie dotent la musique d’Arnaud Dolmen d’une dimension incisive indéniable. Très impliquée rythmiquement, la contrebasse impulse les fondamentaux des accords. Par leurs vibrations, saxophones, flûte, piano, voix et accordéon chuchotent ou crient, apaisent ou stimulent. Riche d’échanges de chaque instant, la musique enchante par sa vivacité et surprend par ses couleurs sans cesse renouvelées.

Au fil des plages

Sur The Gap, le titre d’ouverture, la batterie constitue le socle rythmique et, en l’absence du piano, fait le lien avec les saxophones. Tout en contretemps, les puissantes vibrations des ténors flamboyants dialoguent avec les tambours et s’ajustent avec souplesse. Pris sur un tempo très vif, le très swinguant SQN (Sine Qua non) met en valeur la puissance de frappe et le jeu polyrythmique très libre du batteur qui stimule les interventions de l’accordéon, du saxophone et du piano.

Avec Cavernet, le climat sonore s’aère. Introduit et littéralement chanté par la contrebasse, le morceau valorise le dialogue des ténors véhéments soutenus par une batterie exubérante et énergique. Aux côtés des deux ténors et du piano, la voix puissante et sensuelle de la chanteuse contribue à doter le très percussif Ajistèman d’un climat envoutant. Alors que la contrebasse déroule une ligne mélodique délicate, les volutes en suspension et les plaintes élégiaques des saxophones installent une atmosphère spirituelle Sur Ti Moun Gaya.

Sur un riff du piano repris à l’envi et avec le soutien rythmique de la batterie, le saxophone expose le thème de For Real puis s’installe un climat étrange gorgé de soubresauts. Stimulés par la contrebasse, piano et ténor se lancent ensuite dans des improvisations aux envolées fulminantes. Plus loin, par son jeu très maîtrisé et puissant dans les aigus et ses envolées lyriques inspirée, la flûte confère à Résonance un climat de plénitude quasi mystique.

En ouverture du très inspiré Hey Cousin, les lignes musicales du ténor dessinent un climat très moderne avant que piano et contrebasse ne dialoguent avec véhémence. Syncopes et contretemps se tirent la bourre sur la polyrythmie qu’impulse la batterie.

Les harmonies apaisantes du piano et la chaleureuse sonorité du ténor développent un climat serein sur la superbe ballade Ka Sa Té Ké Bay (« qu’est-ce que ça aurait donné »), jouée comme en suspension dans l’espace. Sans transition, le climat change avec Graj ou Toumblak. A partir d’un motif percussif mené par la contrebasse et le batteur, ténor et piano déploient une ligne musicale qui devient obsessionnelle. De sa verve lyrique, le ténor forge ensuite un solo dont les phrases sinueuses interpellent le piano qui ne demeure pas en reste et lui répond avec fougue et éloquence.

Drôle de moment surprend et séduit par le solo riche et coloré de la batterie et les improvisations interactives des ténors dont les phrasés nerveux provoquent des éboulements de notes. Le répertoire se conclut avec Les oublié.e.s qui permet de découvrir sur un rythme de calypso; le bouladjel, une expression musicale traditionnelle unique à la Guadeloupe qui fait partie du système gwoka avec la superposition polyrythmique de vocalisations percussives (bruits de gorge, onomatopées et halètements) au-dessus du chant du ténor.

« Adjusting », à découvrir et à écouter en boucle !

Jazz Campus en Clunisois 2024 – La Programmation

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En Bourgogne du Sud, du 17 au 24 août 2024, le festival « Jazz Campus en Clunisois » donne rendez-vous à un large public pour vivre au rythme du jazz et des musiques improvisées. Fidèle aux valeurs de ses origines, le festival demeure toujours aussi vivace et ancré dans ses racines. Dans des lieux patrimoniaux de Cluny et du Clunisois, il propose un large panorama de la diversité d’expressions que recouvre le mot jazz aujourd’hui, cette musique ouverte, généreuse, libre et créative. En perspective, de nombreuses émotions à partager dans la bonne humeur.

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« La Dolce Vita » selon Stefano Di Battista

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« Mères Océans » de Christophe Panzani

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Marco Vezzoso dévoile « Travel »

Marco Vezzoso dévoile « Travel »

Carnet de voyage

Le trompettiste Marco Vezzoso présente l’album « Travel ». Enregistré en quartet avec le pianiste Alessandro Collina, le percussionniste Trilok Gurtu et le bassiste Dominique Di Piazza, l’opus rassemble des pièces originales écrites par le duo italien. D’une facture originale, l’album navigue entre allégresse et mélancolie. Un album de musique instrumentale à la forte puissance mélodique et harmonique.

visuel de l'album Travel de Marco VezzosoSur « Travel », le nouvel album de Marco Vezzoso annoncé en France pour le 14 janvier 2022, Trilok Gurtu (batterie et percussions) et Dominique Di Piazza (basse électrique) se sont retrouvés en studio d’enregistrement trente ans après leur tournée mondiale historique des années 90 avec le guitariste John McLaughlin.

Composé de huit morceaux originaux écrits par le trompettiste compositeur et professeur piémontais et le pianiste ligure Alessandro Collina, le disque s’inscrit dans le cadre d’une collaboration débutée en 2014 entre les deux musiciens italiens.

Véritable concentré d’émotions et de souvenirs, « Travel » résonne comme un carnet de voyage où s’entrelacent traditions et genres musicaux… d’Istanbul à Tokyo en passant par Phnom Pehn, Oslo, Manille, Jakarta, Prague et Canton.

Marco Vezzoso

Originaire d’Alba, Marco Vezzoso débute son apprentissage musical avec Marco Bellone puis intègre ensuite le Conservatoire Giuseppe Verdi de Turin où il obtient en 2001 son Master de Trompette.

Il se perfectionne ensuite auprès de plusieurs professeurs parmi lesquels figurent Pierre Dutot, Alain Loustalot, David Guerrier et Guy Touvron, ainsi que Alberto Mandarini, Paolo Fresu, Enrico Rava, Dave douglas et François Chassagnite. Il joue avec le Torino Jazz Orchestra, le Mellowtone Orchestra, le Long’s Valley Blues Band ou l’Hasta Jazz Orchestra et accompagne aussi des solistes comme Larry Ray, Arthur Miles, Paul Jeffrey ou Riccardo Zegna.

Depuis 2012, le trompettiste et compositeur vit et enseigne au Conservatoire National de Nice

Depuis une première rencontre musicale en 2014, le duo formé par Marco Vezzoso et Alessandro Collina a parcouru un long chemin. Ils ont donné de nombreux concerts en Italie et à l’étranger auxquels se sont ajoutées plusieurs tournées internationales dont certaines en Extrême-Orient. Ensemble ils ont cinq albums à leur actif.

En 2015, première tournée au Japon avec un disque enregistré live à Osaka et publié par le label japonais DaVinci. En 2017, longue tournée estivale au Cambodge, en Indonésie et au Japon, avec un concert de clôture à Tokyo. Durant les années suivantes, tournées en Indonésie, en Malaisie, en République tchèque (2018), en Norvège et en Chine, où ils ont représenté l’Italie au premier Festival européen de jazz à Canton (2019) et en Turquie (2020).

Avec le pianiste Alessandro Collina, le trompettiste Marco Vezzoso a enregistré l’album « Jazz à Porter » paru en 2014 puis « 14/7 Du Cote de l’Art » (INCIPIT/EGEA), son hommage personnel au massacre du 14 juillet 2016 à Nice.

En 2020, le duo publie « Italian Spirit », un disque qui célèbre leur partenariat artistique et combine musique légère et jazz avec des réinterprétations de chansons de musique pop italienne. En 2021, le duo est rejoint par Andrea Marchesini (percussions) sur le disque « Italian Spirit in Japan ». Le 15 octobre 2021, « Travel » est proposé au public transalpin.

En France, la sortie de « Travel » (Art in Live/EGEA/INOUÏE) est annoncée pour le 14 janvier 2022.

Impressions de voyage

Dès le premier titre, Breathing Istanbul, la trompette à la sonorité majestueuse souffle comme le vent sur Istanbul et illumine d’une musicalité stellaire cette chanson au style oriental. Après le superbe riff d’intro basse/piano exposé tel un feu d’artifice, la mélodie jouée par la trompette élégante scintille de mille feux et la section rythmique basse/tabla n’est pas sans évoquer les atmosphères spatiales propres au « Zawinul Syndicate ». Après cette parenthèse cambodgienne, le quartet dépayse sa musique à Oslo. Sur Oslo No Light, la trompette bouchée convoque les paysages magiques des larges espaces verts et des fjords de la capitale norvégienne.

Changement de climat avec Wake up in Manila. Après une mélodie onirique jouée à la trompette bouchée, l’instrument à pistons sans sourdine entrelace alors ses lignes mélodiques avec les splendides enchainements harmoniques du piano. Advient ensuite un réveil tout en délicatesse aux Philippines. Avec Jakarta’s Skyline, la trompette ouvre l’horizon en direction de la capitale de l’Indonésie. La basse lumineuse et les nuances des percussions coloristes dessinent les paysages de la mégapole.

Sur Moonlight in Prague, la mélodie crépusculaire et mélancolique exposée de la trompette à la sonorité claire et puissante évoque un clair de lune bercé par les douces rêveries du piano délicat. L’émotion est à son comble lors du solo fulgurant de la basse virtuose. L’humeur se fait sereine sur Canton’s Mood sur lequel la trompette à la sonorité romantique plane tel un songe au-dessus de la ligne déroulée par les claviers puis par le piano. Les percussions apportent une touche d’exotisme musical comme un clin d’oeil à la ville chinoise.

L’album se termine avec l’atmosphère brumeuse du titre A Foggy Tokyo. Porté par les fougueuses percussions, la trompette tente de percer le brouillard et révèle le dernier paysage du voyage proposé par le quartet complice.

Réalisé avec des images captées en coulisses, le clip vidéo propose de revivre quelques moments de la rencontre artistique des quatre musiciens dans le studio d’enregistrement.

Jazz Campus en Clunisois 2024 – La Programmation

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« La Dolce Vita » selon Stefano Di Battista

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« Mères Océans » de Christophe Panzani

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Benoît Moreau Trio présente « Rêve Party »

Benoît Moreau Trio présente « Rêve Party »

Onirique et festif

A la tête du Benoît Moreau Trio, le guitariste Benoît Moreau publie son premier album, « Rêve Party ». Avec huit compositions personnelles, il propose un album qui navigue entre jazz et rock, entre rêve et fête. Un projet original et très personnel.

Dans son premier opus « Rêve Party » annoncé pour le 21 janvier 2022, le guitariste Benoît Moreau ouvre les portes de son univers en compagnie du batteur Raphaël Sonntag et du contrebassiste Olivier Pinto.

Issus du Conservatoire Pierre Barbizet de Marseille, ces trois musiciens très actifs sur la scène Marseillaise, proposent des sonorités et des harmonies qui sortent des sentiers battus.

Au-dessus d’une solide assise rythmique, la guitare à la sonorité cristalline s’exprime avec fluidité. Paré d’une délicatesse aérienne, son jeu propose des contrastes surprenants qui oscillent entre subtilité et violence. La contrebasse subtile se glisse avec finesse entre les arpèges et le jeu léger de la batterie.

Benoît Moreau

Né en 1994 de parents musiciens amateurs, il commence l’apprentissage de la guitare dès l’âge de 7 ans au sein du Conservatoire de Passy (78). Deux ans plus tard, il est lauréat d’un concours de composition au sein du même établissement. Cet évènement affirme chez lui une passion pour la composition qu’il ne cessera de pratiquer en grandissant. Il suit ensuite l’enseignement de Nicolas Romann et étudie la batterie.

En 2013 il intègre l’IMEP (American School), étudie auprès de Peter Giron, François Fichu, Bernard Vidal, Dominique Assié, et joue au sein de plusieurs formations (jazz, funk, expérimental/math-rock). Entre ces murs il forme un premier trio avec Kévin Séba à la basse et Alexis Leonardon à la batterie. Quatre ans plus tard, certificat de fin de cycle en poche, il stoppe ses études et s’installe à Marseille afin de se consacrer pleinement à la composition d’un projet de musiques actuelles : « Recreation ! ». Il reprend ses études l’année suivante en section jazz au conservatoire de Marseille et étudie auprès de Jean-Luc Lafuente.

En 2020, à l’aube de la crise sanitaire, Benoît Moreau se lance dans la composition de morceaux destinés à une nouvelle formation trio. C’est avec ce projet qu’il obtient l’année suivante son D.E.M. Jazz et le 1er prix de la classe de jazz du Conservatoire Pierre Barbizet de Marseille avec la mention très bien à l’unanimité et les félicitations du jury en présentant exclusivement des compositions personnelles issues de ce nouveau répertoire. Après un an et demi de travail, d’écriture et de concerts avec le contrebassiste Olivier Pinto et le batteur Raphaël Sonntag, le Benoit Moreau Trio lance une campagne Ulule pour financer son projet et peaufine son premier album « Rêve Party ».

« Rêve Party »

Composé de huit titres originaux du leader, l’album a été enregistré en février, avril et juillet 2021, à Marseille au studio On Mars Sound Design avec Paul Chamillard et François Chave. Sa sortie est annoncée pour le 21 janvier 2022. Il sera distribué par Inouïe Distribution.

Sobre et flexible, le trio explore largement les possibilités expressives du triangle guitare/contrebasse/batterie, format retrouvé dans toutes les musiques où la six cordes s’est illustrée, rock, folk et jazz. Inspiré à la fois par l’approche sonore et spatiale de Bill Frisell, la spontanéité de Julian Lage et le son de John Scofield, le guitariste use d’échos, de résonances et de nappes harmonieuses.

Visuel de l'album Rêve Party de Benoît Moreau TrioAvec Stellar on décolle vers l’espace, propulsé par la batterie. Les notes de la guitare se mettent en orbite autour des lignes de basse pour un voyage sidéral en apesanteur. Après un riff d’introduction, Encore permet de saisir la forte complicité qui unit le trio. Sur Day Fever, on se laisse porter par la souplesse et la légèreté de la guitare que la section rythmique enfiévrée dynamise. C’est la fête !

Bluesy et plein de mélancolie, le tempo lent d’Aurinko porte à la rêverie. Plus loin, 5321 chemine avec souplesse dans des paysages contrastés alors que le très court SDF adopte un tempo plus rapide et un propos plein de gravité.

Avec Blues Bopper, clin d’œil à Scofield et retour à la fête. La musique s’enjazze et le trio s’en donne à cœur joie ! Un superbe moment qui permet d’apprécier un solo de batterie volubile et la solidité sans faille de la basse.

L’album se termine avec She says I talk too much about my music, une ballade au propos un rien nostalgique mais un peu bavard… ce dont le titre se fait d’ailleurs l’écho.

Rendez-Vous à Marseille, le 07 janvier 2022 à La Voie Maltée, le 21/01/22 à La Caverne Jazz et le 29 janvier 2022 au Théâtre le Phare, pour écouter la musique du Benoit Moreau Trio.

Jazz Campus en Clunisois 2024 – La Programmation

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« Mères Océans » de Christophe Panzani

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2021… Ultimes « Coups de coeur »

2021… Ultimes « Coups de coeur »

Quatre pépites de jazz français

​Riche en surprises, 2021 a permis de découvrir de nouveaux talents et de se régaler de la musique d’artistes confirmés qui ne cessent de renouveler leurs projets. Pour terminer l’année, quoi de mieux que quatre ultimes « Coups de cœur » pour découvrir les quatre véritables pépites que sont « Twofold Head », « Miss Kiss », « Porgy and Bess » et « L’âme des poètes ». Du jazz français en duo, trio et quartet. Du rêve, des surprises, du swing stimulant et de la poésie musicale.

Ultimes Coups de coeur 2021_Twofold Head-Miss Kiss-Porgy and Bess-L'âme des poètesLa dernière rubrique Chorus de l’année 2021 propose un dernier focus sur « Twofold Head » de Sophia Domancich et Simon Goubert, « Miss Kiss » de Jean-Christophe Chollet, Vincent Mascart et Quentin Cholet, « Porgy and Bess » de André Ceccarelli, Pierre-Alain Goualch et Diego Imbert et « L’âme des poètes » de Guillaume de Chassy avec Elise Caron, Thomas Savy et Arnault Cuisinier.

Il n’est pas trop tard pour découvrir et apprécier la musique de ces ultimes « Coups de cœur ».

« Twofold Head »

visuel de l'album Twofold head de S Domancich & S Goubert, Ultimes "Coups de coeur"Sorti le 05 novembre 2021, « Twofold Head » (Pee Wee/Socadisc) est un album issu, comme l’indique son nom, d’une « double tête », celle qui réunit la pianiste Sophia Domancich et le batteur Simon Goubert.

Bouclé en deux jours dans les conditions du live, cet enregistrement propose une rencontre entre musique et cinéma, une conversation musicale imaginée à deux pour dialoguer avec les films de David Lynch. Hypnotisé par la batterie picturale et inventive, les balais caressants et les baguettes toniques, on est aussi captivé par le piano tantôt solennel, tantôt inquiet.

Au fil des sept plages alternent des atmosphères contrastées, empreintes de tension ou de délicatesse. On est transporté sur un écran où le duo fusionnel projette des espaces musicaux brumeux et ténébreux.

« Twofold Head », un album onirique, mystérieux et envoûtant.

« Miss Kiss »

visuel de l'album Miss Kiss de Jean-Christophe Cholet-Vincent Mascart-Quentin Cholet, Ultimes "Coups de coeur"La liberté habite chacun des onze titres de « Miss Kiss » (Infingo/L’Autre Distribution) que le pianiste Jean-Christophe Cholet a enregistré en trio avec Vincent Mascart (saxophones) et Quentin Cholet (batterie).

Créé durant le confinement, ce volume sorti le 10 décembre 2021 présente onze improvisations collectives du trio.

On apprécie l’alchimie complexe mais fort équilibrée qui règne entre les musiciens. Il en découle un alliage sonore hors norme, traversé des fureurs incandescentes de la batterie, des envolées furieuses du ténor, des sons distordus du soprano et des phrasés oniriques du piano.

Un jazz audacieux profilé comme une toile d’Art Contemporain.

« Miss Kiss », un disque riche en surprises et en contrastes.

« Porgy and Bess »

Visuel de l'album Porgy & Bess de André Ceccarelli, Pierre-Alain Goualch et Diego Imbert, Ultimes "Coups de coeur"Depuis plus de dix ans, André Ceccarelli (batterie), Pierre-Alain Goualch (piano, claviers) et Diego Imbert (contrebasse) jouent ensemble. Ils reviennent le 12 novembre 2021 avec « Porgy and Bess » (Trebim Music/L’Autre Distribution), un album qui rend hommage à l’oeuvre de George Gershwin. Le chanteur David Linx est invité sur un des treize titres de l’opus.

Reprendre cet opéra de Broadway constitue en soi un véritable challenge car il a déjà été immortalisé par de nombreux autres musiciens.ne.s de jazz. Au final, les trois complices ont réussi la prouesse de s’affranchir de tous les poncifs et de se réapproprier avec brio « Porgy and Bess » dont ils livrent une version très personnelle.

Équilibre parfait entre les trois instruments, jeu fluide et toucher de velours du piano, finesse de la contrebasse, délicatesse subtile des balais.

« Porgy and Bess », entre douce rêverie et swing somptueux.

« L’âme des poètes »

visuel de l'album L'âme des poêtes de Guillaume de Chassy, Ultimes "Coups de coeur"A l’intersection du jazz et du classique, avec des incursions sur les chemins de la chanson, Guillaume de Chassy refuse les étiquettes et multiplie les collaborations.

Sorti le 26 novembre 2021, « L’âme des poètes » (NoMadMusic/Pias) marque sa rencontre avec Élise Caron (voix). Avec elle et ses fidèles compagnons de route, Thomas Savy (clarinette) et Arnault Cuisinier (contrebasse), il rend hommage à l’art d’écrire de belles mélodies.

Trénet, Schubert, Evans, Misraki, Prokofiev et Frisell font partie de ceux qui, sans nul doute, ont reçu cette grâce poétique restituée à merveille par le jeu de piano sobre et pur de Guillaume de Chassy.

Plages instrumentales et mélodies chantées alternent. On se laisse émouvoir par la magie et la grâce de ces superbes mélodies qui ont traversé le fil du temps.

« L’âme des poètes », une poésie musicale mélancolique et délicate.

La production musicale de 2021 a réservé de belles surprises. On attend avec impatience les évènements musicaux de 2022 et l’on se réjouit par avance.

Jazz Campus en Clunisois 2024 – La Programmation

Jazz Campus en Clunisois 2024 – La Programmation

En Bourgogne du Sud, du 17 au 24 août 2024, le festival « Jazz Campus en Clunisois » donne rendez-vous à un large public pour vivre au rythme du jazz et des musiques improvisées. Fidèle aux valeurs de ses origines, le festival demeure toujours aussi vivace et ancré dans ses racines. Dans des lieux patrimoniaux de Cluny et du Clunisois, il propose un large panorama de la diversité d’expressions que recouvre le mot jazz aujourd’hui, cette musique ouverte, généreuse, libre et créative. En perspective, de nombreuses émotions à partager dans la bonne humeur.

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« La Dolce Vita » selon Stefano Di Battista

« La Dolce Vita » selon Stefano Di Battista

Trois ans après « Morricone Stories » dédié à Ennio Morricone, le saxophoniste italien Stefano Di Battista est de retour avec « La Dolce Vita », un nouveau projet ancré dans la culture populaire de son pays. En quintet, il fait résonner sous un nouveau jour douze chansons italiennes emblématiques de l’âge d’or de l’Italie. L’album navigue entre ferveur et nostalgie.

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« Mères Océans » de Christophe Panzani

« Mères Océans » de Christophe Panzani

Christophe Panzani présente son nouveau projet, « Mères Océans ». Le saxophoniste présente une musique intime où alternent douceur et puissance, acoustique et électronique. Les émotions subtiles sont portées par des mélodies de rêve. Un poème musical intimé dédié à sa mère disparue.

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2021 Jazz sous le sapin#4… Christmas Celebration & First Noël

2021 Jazz sous le sapin#4… Christmas Celebration & First Noël

Amazing Keystone Big Band & Ibrahim Maalouf

​En cette fin d’année 2021, deux albums de jazz possèdent les atouts requis pour faire régner la magie des chansons de Noël tout au long de la soirée du 24 décembre et de la journée du 25. « Christmas Celebration » du Amazing Keystone Big Band avec 12 célèbres Christmas songs et « First Noël » d’Ibrahim Maalouf qui reprend les plus grands classiques de Noël auxquels le trompettiste ajoute trois compositions inédites. Du jazz pour célèbrer une véritable « ode à Noël » !

En cette fin d’année 2021, The Amazing Keystone Big Band et les voix de Célia Kameni et de Pablo Campos font swinguer les petits souliers déposés au pied du sapin. De son côté, Ibrahim Maalouf fait le choix de célébrer Noël avec un album très personnel où la sonorité de sa trompette se pare d’une d’une grande pureté.

« Christmas Celebration » et « First Noël », deux albums de jazz aux esthétiques fort différentes célèbrent les chansons de Noël. Parmi les quarante titres que proposent les disques, seulement trois chants de Noël sont communs  aux deux disques. A chacun ses préférences… rien n’oblige à choisir l’un ou l’autre opus. Il est en effet tentant d’écouter et d’offrir les deux.

« Christmas Celebration »

Sorti le 12 novembre 2021, « Christmas Celebration » propose une large palette de styles musicaux sur 12 arrangements originaux des plus beaux chants de Noël. Pour l’occasion, The Amazing Keystone Big Band a sorti de sa hotte quelques-uns des plus beaux et célèbres Christmas songs.

Au fil des 12 pistes de l’album, les voix de Célia Kameni et de Pablo Campos s’expriment aux côté des dix-sept instrumentistes de l’orchestre consacré meilleur groupe aux Victoires du Jazz 2018, Vincent Labarre, Thierry Seneau, Félicien Bouchot et David Enhco aux trompettes, Aloïs Benoit, Loïc Bachevillier, Sylvain Thomas et Bastien Ballaz aux trombones, Pierre Desassis, Kenny Jeanney, Eric Prost, Jon Boutellier, Fred Couderc et Ghyslain Regard aux saxophones, sans oublier la rythmique composée de Thibaut François (guitare), Fred Nardin (piano), Patrick Maradan (contrebasse) et Romain Sarron (batterie).

pour Noël visuel de l'album Christmas Celebration de The Amazing Keystone Big BandDans la plus pure tradition des grands orchestres de l’ère Swing des années 30/40, The Amazing Keystone Big Band inscrit son propos dans l’esthétique des comédies américaines et des albums enregistrés avec un big band par Ella Fitzgerald, « Ella Wishes You A swinging Christmas » (Verve) en 1960 et Diana Krall, « Christmas Songs » (Verve) en 2005. Avec éclat et énergie, l’orchestre accompagne les voix de Célia Kameni et de Pablo Campos.

En ouverture Let it Snow ! fait entendre la voix cajoleuse de Pablo Campos qui va restituer ensuite les paroles chargées d’humour de la chanson ‘Zat you Santa Claus ? Sur Frosty the Snowman le chanteur incarne un Père Noël que la fonte des neiges oblige à revenir chaque année. Relayée par les courts sol du trombone, de l’alto et les accords percutants des cuivres, sa voix de crooner bluesy se fait séductrice sur Far Away Christmas Blue. Il use de charme et d’humour sur la chanson de Bessie Smith, At The Christmas Ball, évocatrice des débuts du jazz à la Nouvelle-Orléans.

De son côté, Célia Kameni captive l’oreille de sa voix de mezzo voilée et sensuelle sur la mélodie de Christmas Song où elle évoque quelque peu Billie Holiday. On se laisse séduire par son chant aux accents soul sur la composition de John Legend, No Place Like Home dans lequel le pianiste Fred Nardin prend un court solo au Fender Rhodes. Avec emphase, la chanteuse invite au recueillement sur It Came Upon the Midnight Clear, un cantique traditionnel qui permet d’apprécier une improvisation ciselée du pianiste et un solo incisif de la trompette de David Enhco. De son timbre frais et quasi juvénile, Célia Kameni swingue avec souplesse sur un morceau immortalisé par Ella Fitzgerald, Santa Claus Got Stuck In My Chimney où le ténor de Jon Boutellier prend une improvisation virile.

Calinée par les spirales de notes du ténor d’Eric Prost, elle change encore de registre. Avec délicatesse et en français, elle chuchote le chant traditionnel Douce Nuit alors que le solo percussif de batterie de Romain Sarron conclut la mélodie superbement orchestrée par le big band. L’album se termine par l’incontournable Jingle Bells qui réunit les deux vocalistes. Un superbe arrangement et des riffs exubérants évoquent l’orchestre de Count Basie. On se régale de la joute explosive des saxophones et d’un solo fort efficace de la contrebasse de Patrick Maradan.

The Amazing Keystone Big Band, Célia Kaméni et Pablo Campos entraînent les 12 titres de l’album « Christmas Celebration » sur la piste de danse. Un album festif qui chante Noël avec une sage retenue… vive le vent et joyeux Noël !

« First Noël »

Sur « First Noël » sorti le 05 novembre 2022 sous le label Mi’ster, Ibrahim Maalouf réinterprète 25 des plus grands classiques de Noël auxquels s’ajoutent trois titres inédits composés par le trompettiste. Pour l’occasion, il s’est entouré de trois fidèles amis et collaborateurs, le guitariste François Delporte, le pianiste Frank Woeste et de huit choristes dirigées par la cheffe de choeur Sofi Jeannin.

pour Noël visuel de l'album First Noël d'Ibrahim MaaloufTrompette, guitare et piano ont été captés en 2021 aux Studios Babel (Montreuil, France) par Vincent Joinville et Oscar Ferran alors que les chœurs ont été enregistrés à l’Église Saint-Julien-Le-Pauvre (Paris, France) par Oscar Ferran. Cette église, la plus vieille de Paris représente un lieu important pour le trompettiste. En effet, son père y a été sacristain dans les années 60, le musicien s’y est fiancé puis marié et c’est là qu’ont été célébrées les obsèques de sa grand-mère Odette et sa tante Hind.

Un lieu riche en symboles pour le musicien qui a souhaité « inscrire dans le temps [s]a version de ces grands classiques de Noël, à la fois en leur donnant une dimension moins enfantine et plus musicale, plus spirituelle aussi, mais tout en préservant leur nécessaire et subtile fragilité de musiques pour enfants ou de grands classiques mondialement connus et chantés. »
Ibrahim a souhaité que « First Noël » soit « un album pour tous les âges ». Il l’a réalisé pour son tout jeune fils Nael pour qui le Noël 2021 sera son tout premier Noël, ainsi que pour sa grand-mère Odette décédée cette année à l’âge de 99 ans. Un siècle les séparait, « un siècle de Noëls qui traversent le temps, les tempêtes, les guerres, les cataclysmes, mais un siècle de mélodies magnifiques et inoubliables qui embellissent nos vies depuis notre plus jeune âge »

Ibrahim Maalouf a conçu « First Noël » comme un album sans paroles où sa trompette chante littéralement. Sur cet album point de voix de crooner ni d’arrangements hollywoodiens. Sobrement jouée par les instruments et portée par la musique des voix, la mélodie occupe la place essentielle

Si Holly Jolly Christmas, Jingle Bell, Let it Snow et Santa Claus is coming to town respirent la joie, les deux versions de l’Ave Maria, celui de Gounod et celui de Schubert sont porteurs d’une douce mélancolie nimbée de spiritualité. Généreuse et brillante, la sonorité de la trompette évoque celle de Maurice André. Elle chante et baigne l’oreille dans une atmosphère angélique sur Silent Night et teinte de féérie la version planante de What a Wonderful World.

Magiques et délicats, Petit Papa Noël et Mon Beau Sapin devraient faire briller des paillettes dans les yeux des petits enfants et générer de belles émotions dans le coeur des plus grands.

Qu’importent la langue et la culture de celles et ceux qui écoutent les 28 titres de l’album, Ibrahim Maalouf et les musiques apaisantes de « First Noël » invitent au rêve et s’adressent à tous, petits ou grands, d’ici ou d’ailleurs.

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