Jazz Campus en Clunisois 2018 – Letters to Marlene

Jazz Campus en Clunisois 2018 – Letters to Marlene

Une poésie musicale sensible et puissante

La venue à Jazz Campus en Clunisois le 22 août 2018 de Guillaume de Chassy, Christophe Marguet et Andy Sheppard permet au public du festival d’écouter leur nouveau projet « Letters to Marlene ». Traversé par une force émotionnelle bouleversante, le public a accueilli avec chaleur ce projet ambitieux et réussi.

Après l’album « Letters to Marlene » paru le 09 mai 2018 sous le label NoMadMusic, le pianiste Guillaume de Chassy, le batteur Christophe Marguet et le saxophoniste Andy Sheppard sont invités le 22 août 2018 sur la scène du Théâtre les Arts de Cluny. Avec un plaisir affiché, Didier Levallet annonce les trois musiciens venus présenter la version « live » de leur projet.

Lors de la sortie du disque, on a déjà apprécié « Letters to Marlene », cette « arme musicale porteuse d’espoir » qui allie puissance et sensibilité. Après le concert du trio, on est convaincu par la version scénique de la musique qui a aussi emporté l’adhésion du public.

« Letters to Marlene » sur scène

Des archives sonores intégrées à la trame musicale

Sur scène, le projet « Letters to Marlene » intègre de belle manière des archives sonores qui font plus encore résonner le sens du projet.

Elles enrichissent la trame musicale où se reflètent plus encore l’engagement de Marlene Dietrich, son refus du nazisme, son soutien vis à vis des forces alliées et la dimension humaine de cette artiste. En effet, la force et les émotions générées par les témoignages vocaux renforcent la perception de la lumière, de l’espoir et de l’énergie contenus dans la musique. Les voix d’Hitler, Churchill et de Gaulle glacent ou stimulent. Celles de Marlene Dietrich et de Jean Gabin contribuent à l’humaniser.

Un trio complice

D’emblée on est frappé par la proximité scénique des musiciens, reflet de leur extrême complicité musicale. De fait, ce sont bien trois musiciens qui interprètent les compositions de Christophe Marguet et Guillaume de Chassy mais chez eux point d’ego parasite, point de démonstration.

Tout au long du concert, leur écoute mutuelle génère de superbes interactions. Les expressions individuelles fusionnent et c’est bien de l’expression d’un trio dont il s’agit. Un trio où chacun est au service de l’autre, où le trait de l’un inspire la parole de l’autre et oriente son expression. Il en résulte une musique somptueuse et cohérente.

Un concert vibrant de nuances

Déroulé en trois époques, le répertoire capte l’attention du public qui vibre de bout en bout.

Au fil des thèmes, la soirée propose des moments chargés de joie, d’énergie, de rêve, de recueillement, d’espoir et de force. Entre fragilité et force la musique déroule des climats oniriques où vivent solitude et nostalgie. Elle développe aussi des moments furieux qui évoquent le combat et l’engagement. Elle fait affleurer le drame mais privilégie l’espoir.

Après la prière délicate élevée tout en souplesse à Lili Marleen le propos de la musique s’épaissit. Martiales, les troupes américaines débarquent sur America au découpage rythmique complexe.

Et in Terra Pax Hominibus Bonae Voluntatis ouvre sur le chant recueilli du saxophone puis les trois musiciens unissent leur voix pour tisser une sérénade lyrique. Sur Les Ardennes le saxophone se faufile parmi les tirs croisés de la batterie et du piano. Le climat d’abord intimiste du thème The Dress gagne ensuite en intensité.Letters to Marlene - G. de Chassy-C. Marguet-A. Sheppard_300 à Jazz Campus en Clunisois le 22 aout 2018

A Dinner at Marlene’s Place développe un climat alerte et dense. La superbe composition de Christophe Marguet, Ein Koffer in Berlin, apparait comme un des moments-clés du concert. Dans la musique en expansion l’énergie croise la poésie, le lyrisme s’unit au silence qui convoque une poésie poignante. Sur Falling in Love Again les musiciens invitent sur scène le fantôme de Marlene à travers sa voix qu’ils accompagnent. Un moment bouleversant.

En rappel, Guillaume de Chassy, Christophe Marguet et Andy Sheppard offrent au public le climat sépia d’un Last Dance poignant de mélancolie.

Après un tel concert, le retour à la réalité est difficile mais demeurent de superbes souvenirs de « Letters to Marlene ». Le souffle poétique du saxophone ténor, le chant inspiré du soprano lyrique. Sur les cymbales et la batterie, la frappe puissante des baguettes, la rondeur des mailloches, la souplesse des mains, les tendres caresses des balais. Le « colorisme » joyeux, l’expression dramatique du piano et ses délicates envolées.

Retour de Gregory Porter avec « Revival »

Retour de Gregory Porter avec « Revival »

Le 17 janvier 2020 marque le retour de Gregory Porter avec « Revival », son nouveau single paru chez Decca/Blue Note. Cette bonne nouvelle en cache une autre et pas des moindres, puisque ce single annonce la sortie du sixième album studio du chanteur, « All Rise », attendu pour le 17 avril 2020.

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Grégory Privat revient avec « Soley »

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Trois ans après « Family Tree », le pianiste Grégory Privat revient en trio avec Chris Jennings et Tilo Bertholo. Son album « Soley » est comme irradié de la lumière de l’étoile solaire. Chargé d’énergie, l’album navigue sans frontières entre jazz, musiques caribéennes, électroniques et chant. La musique invite à l’optimisme et à l’espérance.

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Coup de Cœur pour « Cuban Jazz Report »

Coup de Cœur pour « Cuban Jazz Report »

Sorti le 10 février 2020 sous le label Stunt, « Cuban Jazz Report » réunit une équipe de choc autour du percussionniste cubain Eliel Lazo. Avec le pianiste “Caramelo de Cuba”, le bassiste Yasser Pino et le batteur Raul Pineda, il développe une musique spontanée, ancrée dans les racines du jazz et celles la musique afro-cubaine africaine. Avec créativité, les quatre musiciens explorent les rythmes et joignent leurs voix aux instruments. Un jazz cubain moderne et sans blabla qui enflamme une descarga festive !

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Tony Bennett & Diana Krall en duo sur “Love Is Here To Stay”

Tony Bennett & Diana Krall en duo sur “Love Is Here To Stay”

Célébration élégante de la musique de Gershwin

Tony Bennett et Diana Krall célèbrent ensemble la musique de George et Ira Gershwin sur l’album “Love Is Here To Stay”. Le premier album en commun de ces deux stars du jazz vocal américain procure un plaisir d’écoute dont il serait dommage de se priver… du jazz classique et délicieux.

Couverture de l'album "Love Is Here To" par Tony Bennet et Diana KrallAprès avoir déjà gravé des titres ensemble en 2001 et 2006, Tony Bennett et Diana Krall reviennent en duo le 14 septembre 2018 avec l’album “Love Is Here To Stay” (Verve Records/Columbia Records/Universal).

Un duo pas banal, un vénérable vétéran de l’art vocal masculin âgé de 92 ans et une diva du jazz canadien qui brille autant derrière son piano que devant son micro.

120ème anniversaire de la naissance de George Gershwin

Ces deux stars de deux générations différentes ont en commun d’une part un succès qui ne se dément ni pour l’une ni pour l’autre et d’autre part un amour paratgé pour la musique de Gershwin. L’album “Love Is Here To Stay” tombe à pic et sa sortie précède de peu le 26 septembre, date du 120ème anniversaire de la naissance de George Gershwin,

« Love Is Here To Stay », premier album en commun du duo

Tony Bennett et Diana Krall ont tourné ensemble en 2000 et ont ensuite enregistré des titres en duos, Alright, Okay, You Win sur “Playin’ With My Friends” en 2001 et The Best is yet to come sur “Duets : An American Classic” en 2006, deux albums du chanteur. Par contre ce nouvel opus, « Love Is Here To Stay », est de fait leur premier album en commun.

Après Amy Winehouse et Lady Gaga, Tony Bennett chante en tandem avec Diana Krall (qui délaisse son clavier) et ce n’est pas pour déplaire aux amateurs de jazz vocal.

Sur “Love Is Here To Stay” on retrouve avec plaisir le duo accompagné par le pianiste Bill Charlap, le contrebassiste Peter Washington et le batteur Kenny Washington sur douze standards gershwiniens dont les très connus S’ Wonderful, qui ouvre l’album, Love Is Here to Stay, They Can’t Take That Away From Me, Nice Work If You Can Get It et Fascinating Rhythm.

Pour la première fois, les deux chanteurs enregistrent My One and Only and I’ve Got A Crush On You jamais encore gravés, ni par l’un, ni par l’autre.

Deux titres en solo

Si les artistes duo interprètent dix morceaux en duo, chacun chante un titre en solo.

Sur But not for me, Diana Krall excelle de souplesse et de décontraction alors que Bill Charlap prodigue à la chanteuse un accompagnement minimaliste auquel tout vocaliste aspire. Notes choisies et posées sur le clavier comme des perles sur un fil musical épuré et étiré qui laisse toute latitude à la chanteuse pour s’exprimer avec délicatesse, sensibilité et grâce.

Quant à Tony Bennett, il attaque Who Care en douceur avec Bill Charlap puis adopte le tempo plus swing qu’impulse le trio et le morceau se termine après un superbe chrorus du pianiste avant que le chanteur ne boucle le dernier titre de l’album avec autorité.

« Love Is Here To Stay », un album de jazz vocal d’un classicisme avéré dont l’écoute procure un bien-être certain. Au sommet de la maîtrise de leur art, Tony Bennet et Diana Krall renouvellent quelques-uns des grands standards du jazz vocal. Avec une élégance inouïe et une aisance sans pareille, le duo ouvre les portes d’un monde musical délicieux. Ce serait dommage de bouder son plaisir !

Retour de Gregory Porter avec « Revival »

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Grégory Privat revient avec « Soley »

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Coup de Cœur pour « Cuban Jazz Report »

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Sorti le 10 février 2020 sous le label Stunt, « Cuban Jazz Report » réunit une équipe de choc autour du percussionniste cubain Eliel Lazo. Avec le pianiste “Caramelo de Cuba”, le bassiste Yasser Pino et le batteur Raul Pineda, il développe une musique spontanée, ancrée dans les racines du jazz et celles la musique afro-cubaine africaine. Avec créativité, les quatre musiciens explorent les rythmes et joignent leurs voix aux instruments. Un jazz cubain moderne et sans blabla qui enflamme une descarga festive !

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Ambronay 2018 – Les concerts du Chapiteau

Ambronay 2018 – Les concerts du Chapiteau

Musiques du Monde entre Orient et Occident

Du 14 septembre au 07 octobre, le prestigieux Festival Ambronay 2018 élargit sa 39ème édition au Cosmos tout entier. Outre sa prestigieuse programmation d’œuvres baroques, le festival propose aussi des Musiques du Monde de haut vol sur sa seconde scène, le Chapiteau.

Visuel Festival Ambronay 2018Après avoir consacré les deux premiers volets de son tryptique Vibrations à la Lumière en 2016 puis au Souffle en 2017, le Festival d’Ambronay 2018 prend pour thème final, le Cosmos.

Les concerts proposés affichent de grands noms de la musique baroque, des stars comme René Jacobs, Paul Agnew, Leonardo García Alarcón, Jordi Savall, Laurence Equilbey et Veronique Gens mais aussi des étoiles montantes avec Valer Sabadus, Dmitry Sinkovsky, Sébastien Doucé, Les Surprises, Les Ombres, Sollazzo Ensemble. Sans oublier des artistes et groupes émergents avec la 5ème édition du Festival eeemerging et sa constellation de nouveaux talents.

En point d’orgue à ce voyage dans les galaxies du baroque, une « Journée Cosmique » est proposée le 06 octobre sous le parrainage bienveillant d’Hubert Reeves qui invite à le rejoindre sous les cieux étoilés. Le site du Festival ambronay 2018 permet de découvrir la programmation exhaustive de cette édition,

En 2018, Daniel Bizeray et le festival d’Ambronay promettent des moments festifs sur sa seconde scène, le Chapiteau. Le programme des réjouissances annoncées est alléchant. Dès16h les dimanches, des spectacles jeune-public. Dès 21h les samedis, des concerts de Musique du Monde avec des « afters » en entrée libre au Bar du Festival les 15, 22 et 29 septembre.

3MA : Anarouz, à 21h le samedi 15 septembre 2018

Rendez-vous sous le chapiteau avec 3MA pour écouter des Musiques traditionnelles d’Afrique émaillées d’Improvisations avec 3 musiciens virtuoses venus du MAli, de MAdagascar et du MAroc. Le spectacle intitulé Anarouz, « Magie » en berbère, promet des variations musicales généreuses prodiguées par Ballaké Sissoko (kora), Driss El Maloumi (oud) et Rajery (valiha).

Après 22h30 la soirée se poursuit avec le rituel « After » au Bar du festival. Place aux musiques d’Iran avec le duo qui réunit Navid Abbassi (tar et chant) et David Bruley (percussions).

Bab Assalam, à 21h le samedi 22 septembre 2018

Le Chapiteau accueille le trio Bab Assalam avec Khaled Aljaramani (oud, chant), Raphaël Vuillard (clarinettes) et Mohanad Aljaramani (percussions, chant). Un voyage franco-syrien où les instruments incitent à la méditation musicale. Bab Assalam prolonge la soirée après 22h30 au Bar du Festival après 22h30 pour un « After » qui prolonge le voyage hors du temps et de l’espace que propose le trio.

Al Viento, à 21h le samedi 29 septembre 2018

Sur la scène du Chapiteau, place au duo subtil qui réunit Pedro Soler (guitare flamenca) et Gaspar Claus (violoncelle) autour de leur projet Al Viento. Le chant profond de la guitare flamenca du père prend toute sa force aux côtés de la plainte du violoncelle caressant ou éraillé du fils. Avec ce duo subtil, la tradition flamenca s’invente une modernité.

Après 22h30, Arandel poursuit la soirée avec un « After électro » intitulé « Switched on Bach ». Tout un programme en perspective !

Estrellas Argentinas, à 21h le samedi 06 octobre 2018

Bien connue des spectateurs du Festival pour ses apparitions lumineuses dans l’Abbatiale auprès de Leonardo García Alarcón, la soprano Mariana Flores rend hommage aux femmes d’Amérique Latine accompagnée au piano et à la guitare par Quito Gato.

Un récital qui présente quelques-unes des plus belles chansons populaires argentines du XXème siècle avec sans doute, Chiquilin de Bachin d’Astor Piazzola, Volver de Carlos Gardel, Dorotea la cautiva et Alfonsina y el mar extraits de la suite Mujeres Argentinas de Ariel Ramírez, mais aussi des mélodies d’Amérique du Sud comme La Flor de la Canela de la péruvienne Chabuca Granda.

Ces étoiles argentines, « Estrellas Argentinas » s’inscrivent dans la « Journée cosmique » du 06 octobre 2018.

« Journée cosmique » le 06 octobre 2018

Pour cette « Journée Cosmique » du 06 octobre 2018 parrainée par l’écrivain, astrophysicien et cosmologue Hubert Reeves, le Festival Ambronay 2018 propose quatre concerts et une conférence d’Hubert Reeves. Une expérience à vivre entre Abbatiale et Chapiteau avec une constellation d’activités.

Outre « Estrellas Argentinas » déjà évoquées et proposées à 21h sous le Chapiteau, le public peut écouter à 15h dans l’Abbatiale « Heavenly Fantasy » par Hopkinson Smith et son luth, poursuivre à 17h sous le Chapiteau avec la conférence d’Hubert Reeves intitulée « Vibrations, du cosmos à la musique », retrouver Itay Jedlin et le Concert Étranger qui interprètent « Conversation avec le ciel » à l’Abbatiale. La soirée se termine avec La Bella Stella, des madrigaux et motets de l’Ars Nova français et italien joués par le Sollazzo Ensemble.

Retour de Gregory Porter avec « Revival »

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Grégory Privat revient avec « Soley »

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Coup de Cœur pour « Cuban Jazz Report »

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Echo#6-Jazz à Vienne 2018

Echo#6-Jazz à Vienne 2018

Sans hit racoleur ni tête d’affiche, le Jazz vit à Cybèle

Après la 38ème édition de Jazz à Vienne 2018, les organisateurs dressent un bilan positif. Fréquentation augmentée, créations musicales, ouverture du jazz vers les musiques métissées. Le public ne s’est pas trompé. Les scènes de Cybèle se sont imposées comme le lieu où le jazz se distancie des audiences et dévoile sa diversité.

Avec cet Echo#6-Jazz à Vienne 2018, on jette un dernier regard dans le rétroviseur de la trentième-huitième édition du festival isérois pour évoquer quelques souvenirs qui complètent Echo#1-Jazz à Vienne 2018, Echo#2-Jazz à Vienne 2018Echo#3-Jazz à Vienne 2018Echo#4-Jazz à Vienne 2018Echo#5-Jazz à Vienne 2018 et Jazz à Vienne 2018-Tremplin national RéZZo FOCAL.

Certes le Théâtre Antique de Vienne constitue le fondement du festival, le Théâtre de la ville de Vienne propose aussi une programmation étoffée et variée puisqu’elle réunit maintenant les scènes du Club de Minuit et celle du Jazz-Mix  mais  au fil des années, les scènes de Cybèle constituent un lieu des plus attractifs de Jazz à Vienne. A plusieurs titres d’ailleurs.

Entre 12h et 23h, la programmation diversifiée est représentative de l’ensemble des courants du jazz actuel. Très riche, elle réunit des artistes internationaux, nationaux et régionaux triés sur le volet par les programmateurs. Le travail des équipes techniques permet d’écouter les concerts dans des conditions sonores qui n’ont rien à envier à la plupart des salles. Par ailleurs, le public bénéficie de conditions d’écoute privilégiées à l’abri des rayons du soleil, et ce qui ne gâte rien, ce festival off est proposé en libre accès.

En toute liberté, le public découvre, écoute, apprécie, encourage les artistes et échange en toute convivialité avec qui veut bien partager ses impressions. Les artistes ne sont pas en reste. Ils manifestent un grand respect vis à vis du public auquel ils offrent leur musique avec générosité.

Outre les concerts du Théâtre Antique déjà évoqués dans les « Echos » précédents, on se souvient d’autres superbes impressions musicales. La prestation exigeante, technique, enlevée et très novatrice du trompettiste Ambrose Akinmusire venu en quartet ouvrir la soirée du 09 juillet 2018 dont la tête d’affiche annonçait la création de « Queen of Sheba » avec Angelique Kidjo, Ibrahim Maalouf et l’Orchestre des Pays de Savoie.

De cette 38ème édition de Jazz à Vienne on retient aussi la ferveur furieuse de Thomas de Pourquery et les musiciens du SupersonicLaurent Bardainne (saxophone ténor), Fabrice Martinez (trompette, bugle),  Arnaud Roulin (piano, claviers), Frédéric Galiay (basse) et Edward Perraud (batterie). En ouverture de la soirée du 11 juillet 2018, ils ont ait décoller le public du Théâtre Antique au son de leur jazz cosmique absolument sidérant.

Le 12 juillet 2018 a ouvert avec le trompettiste Roy Hargrove dans une très grande forme à la tête de son quintet. Avec souplesse et énergie il a présenté un set superbe. Ses notes précises et élégantes ont contrasté avec celles tempétueuses et véloces de l’altiste Justin Robinson. Son jazz acoustique s’est promené entre post-bop et sonorités néo-orléanaises et a même endossé le rôle de chanteur avec bonheur.

La soirée se conclut en beauté avec le chanteur Gregory Porter venu présenter le répertoire de son dernier album « Nat King Cole & Me » avec l’Orchestre National de Lyon dirigé par Vince Mendoza. Mise en valeur par les arrangements du chef d’orchestre, la voix du baryton a encore gagné en profondeur, en souplesse et en gravité. Un show sans faute où charme, nuances et swing ont ravi le public du Théâtre Antique.

A peine se termine Jazz à Vienne 2018 que se profile déjà la 39ème édition du festival qui se tiendra du 28 juin au 13 juillet 2019 avec un visuel confié au dessinateur l’illustrateur et dessinateur de bande dessinée Jacques de Loustal.

Retour de Gregory Porter avec « Revival »

Retour de Gregory Porter avec « Revival »

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Coup de Cœur pour « Cuban Jazz Report »

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Echo#6-Jazz à Vienne 2018

Echo#5-Jazz à Vienne 2018

Hermeto Pascoal & Grupo - Gilberto Gil

Le 08 juillet 2018 le Théâtre Antique de Vienne accueille les univers contrastés de deux stars de la musique brésilienne, Hermeto Pascoal et Gilberto Gil. Tel un alchimiste inventif et malicieux, le premier déclenche l’enthousiasme du public. Maître de cérémonie d’un show aux accents africains, le second reçoit une ovation chaleureuse.

Echo#5-Jazz à Vienne 2018 fait un clin d’oeil à la soirée du 08 juillet 2018 dont l’affiche brésilieEcho#5-Jazz à Vienne 2018nne réunit deux musiciens légendaires du Brésil.

Le pluri-instrumentiste Hermeto Pascoal ouvre la soirée. Depuis les années 70, son univers multiforme aux couleurs expérimentales lui vaut d’avoir été qualifié de génial. A 82 ans, à la tête de son Grupo il demeure aujourd’hui encore porteur de propositions musicales renouvelées.

Le second set proposé par Gilberto Gil réunit autour de lui famille et amis. Le co-fondateur du tropicalisme et ancien ministre de la culture du Brésil opère un retour sur les influences africaines qui ont irrigué sa musique.

Hermeto Pascoal & Grupo… loin des conventions

Avec l’arrivée en fanfare du Grupo débute un premier set haut en couleur que l’octogénaire brésilien Hermeto Pascoal va mener sur un rythme époustouflant. L’équipe musicale du leader réunit le pianiste éxubérant André Marques, le souffleur (saxophones soprano, alto et ténor, flûtes) survolté Jota P, le bassiste mélodiste et chanteur Itiberê Zwarg, le percussionniste Fabio Pascoal et le solide batteur Ajurinã Zwarg.

Chemise colorée, chapeau sur la tête, le patron du Grupo officie derrière ses claviers et devant une table chargée de jouets d’enfants et d’objets singuliers promus au rôle d’instruments par le farceur Hermeto Pascoal à la barbe blanche. Il dirige son équipe avec une bienveillante, tonique et constante attention, dirigeant de la main, de l’épaule ou de sa barbe blanche les mouvements musicaux auxquels il participe avec ardeur.

Élaborée en temps réel, la musique se construit sous la direction du leader. A partir des improvisations débridées des talentueux solistes, Hermeto Pascoal organise une musique cohérente qu’il fait tourner au gré de ses perceptions et inspirations. La dense trame musicale oscille entre art brut et raffinement sophistiqué. Les bruits côtoient les harmonies élaborées et les mélodies coloristes, cris énergiques et polyrythmies complexes se chevauchent.Echo#5-Jazz à Vienne 2018, Hermeto Pascoal

Sans console, tel un barde DJ inspiré, Hermeto Pascoal mixe la musique en direct. Il saisit l’opportunité du chorus d’un instrumentiste pour réunir les autres membres de l’équipe auxquels il transmet les nouvelles consignes de jeu, un verre de vin rouge à la main, puis les renvoie dans la zone musicale avec des encouragements qu’il prodigue avec largesse, à distance ou en proximité.

Le leader ponctue le set d’interventions vocales en direction de ses compagnons et de harangues en direction du public. ll ne se prive pas non plus de bidouillages sonores via pandeiro, melodica et objets improbables transformés en instruments comme des jouets d’enfants, une corne bidouillée avec laquelle il entreprend un duo avec le flutiste ou encore.une bouilloire greffée d’une embouchure et emplie d’eau qu’il utilise pour improviser un Around Midningt surréaliste.

Ainsi élaboré, le set génère chez le public des sensations qui déclenchent surprise et enthousiasme. Sur le dernier morceau Hermeto Pascoal présente Juliette, celle qui « joue d’un instrument différent » et a mêlé à plusieurs reprises durant le set sa danse contorsionniste à la musique du Grupo.

Après un rappel commencé au piano, Hermeto Pascoal quitte la scène en remerciant le public qui l’acclame sans retenue. Sans se prendre au sérieux, il célèbre une musique universelle qui se contrefout des frontières et porte en son sein l’âme d’un jazz inventif sans cesse ressourcé.

Gilberto Gil, ses amis et sa famille… Refavela 40

Gilberto Gil fait partie des habitués du festival Jazz à Vienne qui l’a accueilli à de nombreuses reprises pour le plus grand plaisir du public. Cette fois il vient présenter le projet « Refavela 40 ». A ses côtés sur scène, Bem Gil, son fils guitariste, est directeur artistique et arrangeur de cette relecture musicale de l’album « Refavela » paru en en 1977.

Echo#5-Jazz à Vienne 2018, Gilberto GilAux côtés de Bem Gil, le set commence avec trois choristes, la fille aînée, la belle-fille et la petite-fille aînée du leader, la chanteuse italienne Chiara Civello, la Capverdienne Mayra Andrade, le chanteur et accordéoniste brésilien Mestrinho, la batteur Domenico Lancellotti, le bassiste Bruno Di Lullo, le percussionniste Thomas Harres, le trompettiste Mateus Aleluia Filho, et le saxophoniste et flutiste Thiagô Queiroz.

Un véritable show commence sans la présence du boss qui se fait désirer durant cinq morceaux rondement troussés par l’ensemble des protagonistes engagés. La superbe Samba do aviãio de Jobim se glisse même dans le répertoire. Danses, chants et rythmes animent la scène et mobilisent le public qui répond présent sans se faire prier.

S’il arpente la scène de bout en bout avec son micro et fait montre d’entrain, Gilberto Gil ne dégage cependant pas son charisme habituel. Après avoir remercié ses amis et les membres de sa famille pour leur « présence, amour et affection », il contextualise le projet de la soirée. Il fait le lien avec son concert donné en 1977 au Festival Mondial d’Art et de Culture Noire à Lagos au Nigéria et l’enregistrement la même année de l’album « Refavela », fortement imprégné de la culture africaine.

La star du Nordeste raconte avoir « rapporté un balafon de Guinée au Brésil » et composé la chanson Balafon que le groupe interprète dans la foulée avec le soutien du percussionniste sur l’instrument du même nom. Le chanteur dialogue avec son orchestre. Suivant une mise en place précise et très bien organisée, le set se poursuit et fait alterner  baiaos nordestins et sambas funk. Présentes dans la musique, les rythmiques africaines n’en occupent pourtant pas le centre.

Soucieux de donner au public des repères familiers, Gilberto Gil invite la musique de Bob Marley et quelques-uns de ses tubes qu’il reprend en rappel soutenu par les spectateurs venus le rejoindre devant la scène.

Retour de Gregory Porter avec « Revival »

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