« Madness Tenors – Be Jazz For Jazz » met le feu

« Madness Tenors – Be Jazz For Jazz » met le feu

« Madness Tenors-Be Jazz For Jazz », un album vivifiant

L’album « Madness Tenors - Be Jazz For Jazz », le nouveau projet du saxophoniste Lionel Martin est annoncé pour le 27 janvier. Son enregistrement fait suite au concert donné dans le cadre du festival « A Vaulx Jazz » en 2015 par les cinq protagonistes de l’album. Une explosion musicale vigoureuse.

Dans l’esprit des grand maîtres du saxophone Lionel Martin et George Garzone joutent avec vigueur soutenus par un trio de choc constitué de Mario Stanchev au piano, Benoit Keller à la contrebasse et Ramon Lopez à la batterie. Il s’agit de la même équipe qui avait fait vibrer les spectateurs du Festival « A Vaulx Jazz » un certain 17 mars 2015.

« Madness Tenors - Be Jazz For Jazz ». Un jazz moderne où les échos du monde résonnent. Une musique d’aujourd’hui ancrée dans la grande tradition du jazz. Véhéments et fougueux, Lionel Martin et George Garzone mêlent les voix de leurs saxophones. Ils sont littéralement portés par un Ramon Lopez au mille nuances qui alterne entre la délicatesse d’un percussionniste et la fureur d’un batteur. Mario Stanchev et Benoit Keller assurent une assise solide et parent leurs interventions de poésie et de lyrisme.

L’album « Madness Tenors - Be Jazz For Jazz » sort chez Cristal Records pour la version digitale et chez Ouch! Records pour le format vinyle. Pour rappel le label Ouch! Records est un jeune label exclusivement dédié aux vinyles et créé en 2016 par Lionel Martin. Le catalogue compte à ce jour cinq titres dont la réédition de « Ellington on the Air », l’album enregistré en sextet par Louis Sclavis en 1991 mais dont la version digitale était épuisée.

La couverture de « Madness Tenors - Be Jazz For Jazz » n’est pas sans rappeler celle de « Jazz Before Jazz » enregistré par Lionel Martin et Mario Stanchev en duo et sorti sous les mêmes labels (Ouch! Records/Vinyle et Cristal Records/CD). On apprécie les titres des disques qui se font écho et jouent avec les mots et on reconnait bien là l’esprit joueur de Lionel Martin.

De plus, le titre « Madness Tenors - Be Jazz For Jazz » fait aussi un clin d’oeil à un autre disque dont il détourne le titre « Tenor Madness ». Sur cet album gravé en 1956 chez Prestige par le saxophoniste Sonny Rollins, le leader avait enregistré le titre éponyme  avec John Coltrane. Ce fut d’ailleurs le seul titre que les deux maîtres du saxophone aient jamais enregistré ensemble.

Le titre de l’album annonce bien la présence de deux saxophonistes. Lionel Martin assume avec brio sa place auprès de George Garzone . Certes John Coltrane fut un des mentors de George Garzone mais ce dernier a depuis longtemps affirmé sa propre identité et est aujourd’hui un saxophoniste reconnu parmi les voix qui comptent dans le jazz moderne. Formé à la Boston’s Berklee School of Music, il a élaboré le concept “The Triadic Chromatic” et a ainsi influencé de nombreux musiciens dont Joshua Redman, Branford Marsalis, Mark Turner.

Avec cette joute de saxophones, « Madness Tenors - Be Jazz For Jazz » inscrit donc l’album enregistré par Lionel Martin et George Garzone parmi les duos fameux enregistrés par des ténors tels que furent Sonny Rollins et John Coltrane, Dexter Gordon et Wardel Gray (« The Chase »-1947 chez Prestige), Al Cohn et Zoot Zims (« Jazz Undulations »-1969 chez Lotus), Michael Brecker et Bob Mintzer (« The saxophone featuring Two T »s »-1993 chez BMG) et même George Garzone et Jerry Bergonzi (« Quintonic »-2015 chez Stunt).

Sur « Madness Tenors - Be Jazz For Jazz » les deux saxophonistes s’en donnent à cœur joie et ne ménagent pas leur énergie. Si George Garzone embouche le ténor de bout en bout, Lionel Martin alterne entre ténor, alto et soprano. Les deux soufflants tiennent des propos nerveux et mordants et la musique explose de mille feux. Ils se déchaînent plus souvent qu’ils ne murmurent.

Pourtant sur Sadness, une belle ballade écrite par Lionel Martin, le rythme se calme, la mélodie devient reine et les saxophones se font nostalgiques. De même sur Fox in The wood le tempo est assagi mais cette pièce constitue pourtant une des plages les plus marquantes de cet album. Une élégiaque ode post coltranienne où les saxophones élèvent leur voix, éclairés par une improvisation inspirée et lyrique du pianiste Mario Stanchev.

A Bacchus laisse augurer de ce que peut être un monde où cette divinité règne en maître. On serait tenté de s’y inviter pour vibrer au diapason avec ces cinq musiciens décidément fort inspirés. On The Phone quant à lui émarge dans un style plus romantique et peaufiné. Piano et saxophone soprano conversent en douceur, ténor et batterie débattent. La contrebasse soutient le discours avec force et sensibilité. Le titre termine l’album de manière fort élégante.

Hey open up, la composition de George Garzone prend des accents mingusiens mais le monde d’Eric Dolphy et celui d’Ornette Coleman ne sont pas loin. C’est l’occasion pour Lionel Martin d’emboucher l’alto. La contrebasse omniprésente et la batterie énervée déroulent le tapis pour les solistes qui en décousent avec vigueur. On a aussi apprécié le déchaînement de Awo, les accents ethniques et la véhémence de Nobody’s perfect et le léger calypso vibrant de Plus Plus dont l’énergie semble inépuisable.

On se réjouit de retrouver Lionel Martin dans ce jazz moderne et inventif comme le sont d’ailleurs l’ensemble de ses projets, qu’il s’agisse du groupe UKandanZ, ou de celle du duo avec Mario Stanchev sur « Jazz Before Jazz ». Avide de rencontres humaines et musicales, sans cesse en questionnement, ce musicien manifeste le souci de se renouveler sans se renier. A l’écoute du monde, il trace son sillon avec persévérance et participe à renouveler les couleurs du jazz du XXIème siècle.

Le 27 janvier on retrouvera une partie du quintet sur la scène du Théâtre Jean Marais de Saint-Fons dans le cadre du « Saint-Fons Jazz Festival#18 ». La seconde partie de la soirée du 27 janvier est en effet consacrée aux musiciens du Label Ouch ! Records pour une création, O.S.L.O. Dans ce « Ouch! Synthesis Liberty Ørchestra »Lionel Martin, Mario Stanchev et Ramon Lopez seront rejoints par Louis Sclavis et Damien Cluzel. Avec certitude, la musique devrait réchauffer la température de cet hiver bien installé. Pourvu que les thermomètres n’explosent pas !

Clin d’œil à « R+R=NOW »

Clin d’œil à « R+R=NOW »

L’album « Collagically Speaking » (Blue Note/Universal) sorti le 15 juin 2018 propose la musique de « R+R=Now ». Ce collectif réunit six leaders de la nouvelle génération du jazz nord-américain. Le nom du all-stars explicite en une équation la démarche des musiciens… Reflect + Respond = NOW

lire plus
Marc Ribot’ s Ceramic Dog « YRU Still Here ? »

Marc Ribot’ s Ceramic Dog « YRU Still Here ? »

La sortie de l’album « YRU Still Here ? » marque la fin d’un silence discographique de cinq ans de Marc Ribot et son trio Ceramic Dog. L’esthétique vigoureuse des musiques s’accorde avec la colère des textes contestataires. Un brulôt enragé qui captive par sa flamme et ses convulsions fulgurantes.

lire plus
Enrico Zanisi présente « Blend Pages »

Enrico Zanisi présente « Blend Pages »

Après « Piano Tales » enregistré en piano solo, Enrico Zanisi présente l’album « Blend Pages » qui combine musique de chambre et improvisation. Autour du pianiste sont réunis Michele Rabbia, Gabriele Mirabassi et le Quatuor IXI. Le propos musical plutôt chambresque réserve des péripéties qui surprennent tout autant qu’elles ravissent.

lire plus
« Hà Nội Duo » par Nguyên Lê et Ngô Hồng Quang

« Hà Nội Duo » par Nguyên Lê et Ngô Hồng Quang

La grâce et le chant des oiseaux entre nuages et rizières…

Le nouvel album du guitariste Nguyên Lê, « Hà Nội Duo », est annoncé pour le 13 janvier 2017. Réalisé avec le multi instrumentiste vietnamien Ngô Hồng Quang, l’opus réjouit autant qu’il fascine. Les deux artistes modernisent la musique vietnamienne et dessinent des espaces sonores dépaysants.

« Hà Nội Duo » est le seizième album du guitariste Nguyên Lê. Né de la rencontre avec le musicien traditionnel Ngo Hong Quang, cet opus se veut « le messager des racines et du futur de la musique Vietnamienne ».

Sur « Hà Nội Duo » (ACT/PIAS), Nguyên Lê et Ngô Hồng Quang s’immergent dans les racines de la musique vietnamienne. Ngô Hồng Quang chante et s’exprime sur de nombreux instruments traditionnels vietnamiens. Entourés du trompettiste sarde Paolo Fresu, de la Japonaise Mieko Miyasaki au koto, d’Alex Tran au cajon et du percussionniste indien Prabhu Edouard, les deux musiciens explorent la tradition vietnamienne qui en ressort modernisée.

Les inspirations de l’album « Hà Nội Duo » plongent autant dans le jazz que dans la musique vietnamienne, le blues, les musiques africaines et les accents de l’Inde. Toutes ces influences fusionnent pour esquisser des paysages musicaux éthérés ou vigoureux aux couleurs douces ou tranchées. Le temps hésite entre hier et aujourd’hui et la musique navigue avec grâce entre nuages et rizières.

« Hà Nội Duo ». Dix paysages sonores. Trois compositions de Ngô Hồng Quang et trois autres de Nguyên Lê. Le guitariste a par ailleurs conçu les arrangements de six des titres de l’album.

Malgré leurs différences, de sérieux points communs existent entre Ngô Hồng Quang, musicien traditionnel du Vietnam d’aujourd’hui et Nguyên Lê, guitariste de jazz moderne, inventif et toujours ancré dans sa culture d’origine, celle du Vietnam. L’album qu’ils ont réalisé ensemble montre la diversité de la musique vietnamienne d’aujourd’hui qui demeure malgré tout au plus près de l’âme du pays et de sa tradition.

Après l’écoute de l’album « Hà Nội Duo » on se souvient des premiers opus de Nguyên Lê déjà enregistrés chez ACT, « Tales From Viet-Nam » (1996), Moon & Wind » (1999), « Dragonfly » (2001), « Mangustao » (2004) ou « Fragile Beauty » (2007). On réalise que le propos était autre. Le guitariste collaborait alors avec la chanteuse Huong Thanh et les chants traditionnels étaient en quelque sorte réécrits pour les oreilles des occidentaux. A contrario aujourd’hui, le guitariste et son nouveau compagnon créent « des compositions originales, personnelle, écrites d’une manière qui prolonge (leur) héritage musical » (dixit Nguyên Lê).

Malgré cet ancrage dans la tradition, les deux musiciens demeurent perméables aux influences des autres mondes musicaux qu’ils côtoient. En témoignent les arrangements que Nguyên Lê propose sur les musiques traditionnelles comme A Night With You, Gone auquels Paolo Fresu et Mieko Miyasaki apportent une contribution inspirée ou Beggar’s Love Song que le guitariste et Ngô Hồng Quang interprètent en duo. Ce morceau du XIVème siècle évoque l’errance des mendiants aveugles et sonne aujourd’hui sonne comme un blues nord-américain.

On a été surpris et envoûtés par l’orchestration rythmique indienne de Chiec Khan Piêu écrit par Doãn Nho dans les années 70. Le morceau est arrangé sur un rythme à 5 temps alors que la musique vietnamienne est en général jouée sur des rythmes à 2 ou 4 temps. Prabhu Edouard a conçu les arrangements rythmiques indiens qui ponctuent ce morceau. La guitare de Nguyên Lê donne là toute sa verve. La trompette brode une mélodie aérienne et la voix de Ngô Hồng Quang inscrit sa trace avec une aisance toute naturelle.

On a vibré à l’écoute du titre Monkey Queen écrit par Nguyên Lê. Sa guitare converse avec les instruments traditionnels de Ngô Hồng Quang dont la voix s’élève ensuite et phrase comme s’il s’agissait d’un air traditionnel.

On se réjouit vraiment de la sortie du nouvel album de Nguyên Lê qui continue à développer son concept d’une « Asie sans frontières » avec beaucoup de réussite.

Une belle perspective se dessine pour vivre en concert la musique de Nguyen Lê et Ngô Hồng Quang. Les deux musiciens vont se produire en concert le 6 mars 2017 au New Morning à Paris, avec en invités Paolo Fresu à la trompette, Prabhu Edouard aux tablas, Mieko Miyazaki au koto, Alex Tran aux percussions et Hao Nhien Pham à la flûte, au luth et au chant. Une occasion rêvée pour s’immerger dans les paysages sonores évocateurs d’un Vietnam aux couleurs nouvelles.

En attendant d’écouter l’album ou le concert, un détour sur le site de Nguyen Lê permet de mieux connaître ce compositeur, guitariste, arrangeur et producteur aux talents multiples.

Clin d’œil à « R+R=NOW »

Clin d’œil à « R+R=NOW »

L’album « Collagically Speaking » (Blue Note/Universal) sorti le 15 juin 2018 propose la musique de « R+R=Now ». Ce collectif réunit six leaders de la nouvelle génération du jazz nord-américain. Le nom du all-stars explicite en une équation la démarche des musiciens… Reflect + Respond = NOW

lire plus
Marc Ribot’ s Ceramic Dog « YRU Still Here ? »

Marc Ribot’ s Ceramic Dog « YRU Still Here ? »

La sortie de l’album « YRU Still Here ? » marque la fin d’un silence discographique de cinq ans de Marc Ribot et son trio Ceramic Dog. L’esthétique vigoureuse des musiques s’accorde avec la colère des textes contestataires. Un brulôt enragé qui captive par sa flamme et ses convulsions fulgurantes.

lire plus
Enrico Zanisi présente « Blend Pages »

Enrico Zanisi présente « Blend Pages »

Après « Piano Tales » enregistré en piano solo, Enrico Zanisi présente l’album « Blend Pages » qui combine musique de chambre et improvisation. Autour du pianiste sont réunis Michele Rabbia, Gabriele Mirabassi et le Quatuor IXI. Le propos musical plutôt chambresque réserve des péripéties qui surprennent tout autant qu’elles ravissent.

lire plus
Visuel 2017 Festival A Vaulx Jazz

Visuel 2017 Festival A Vaulx Jazz

« A Vaulx Jazz » serre le poing et envoie la musique !

Pour ses 30 ans, le festival s’habille d’une nouvelle ligne graphique créée par Vincent Delpeux et Pierre Raine. En guise de visuel 2017 le festival « A Vaulx Jazz »  envoie… un poing serré autour de lignes (musicales) colorées.

Qu’on se le dise, du 06 mars au 25 mars 2017, « A Vaulx Jazz » hisse haut les couleurs avec un visuel dont la ligne graphique est rajeunie. Très clairement le festival change d’identité visuelle.

Des bâtons colorés en guise de lignes musicales pour signifier la dimension festive de l’évènement. Un poing fermé pouvant symboliser la lutte ou pour le moins une résistance tonique. 

Cela n’est pas sans évoquer le contexte actuel déjà évoqué dans la chronique du 01 décembre, « Pour maintenir le rythme annuel du Festival « A Vaulx Jazz ».

En effet le festival « A Vaulx Jazz » demeure menacé de devenir biennal depuis une décision municipale annoncée le 19 octobre 2016. Un collectif s’est alors mobilisé pour défendre le maintien du rythme annuel pour ce festival considéré comme un repère essentiel de la vie du jazz en région Auvergne-Rhône-Alpes. Pourtant, à ce jour aucune information n’infirme le parti pris de la municipalité de changer le rythme  du festival « A Vaulx Jazz ».

On demeure positif et on se réjouit de voir approcher la tenue de cette trentième édition du festival « A Vaulx Jazz », celui qui défend depuis si longtemps les couleurs d’un jazz pluriel, ancré dans sa ville et ouvert à tous les courants musicaux sans distinction de style.

On attend avec impatience d’en savoir plus sur ces journées riches et contrastées dont l’ambiance est si chère au cour des amateurs de jazz de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Très prochainement la programmation de ce festival fera l’objet d’une chronique.

Clin d’œil à « R+R=NOW »

Clin d’œil à « R+R=NOW »

L’album « Collagically Speaking » (Blue Note/Universal) sorti le 15 juin 2018 propose la musique de « R+R=Now ». Ce collectif réunit six leaders de la nouvelle génération du jazz nord-américain. Le nom du all-stars explicite en une équation la démarche des musiciens… Reflect + Respond = NOW

lire plus
Marc Ribot’ s Ceramic Dog « YRU Still Here ? »

Marc Ribot’ s Ceramic Dog « YRU Still Here ? »

La sortie de l’album « YRU Still Here ? » marque la fin d’un silence discographique de cinq ans de Marc Ribot et son trio Ceramic Dog. L’esthétique vigoureuse des musiques s’accorde avec la colère des textes contestataires. Un brulôt enragé qui captive par sa flamme et ses convulsions fulgurantes.

lire plus
Enrico Zanisi présente « Blend Pages »

Enrico Zanisi présente « Blend Pages »

Après « Piano Tales » enregistré en piano solo, Enrico Zanisi présente l’album « Blend Pages » qui combine musique de chambre et improvisation. Autour du pianiste sont réunis Michele Rabbia, Gabriele Mirabassi et le Quatuor IXI. Le propos musical plutôt chambresque réserve des péripéties qui surprennent tout autant qu’elles ravissent.

lire plus
« Need Eden » par Acoustic Lousadzak

« Need Eden » par Acoustic Lousadzak

Chimères, amour et douleur d’un paradis musical et poétique

La sortie de l’album « Need Eden » est annoncée pour le 13 janvier sous le Label Emouvance. L’Acoustic Lousadzak interprète trois suites orchestrales de trois mouvements chacune pour voix et orchestre acoustique de neuf musiciens. Opus poétique et musical irradié de lumière.

Il s’agit d’une nouvelle étape dans l’histoire de l’orchestre Lousadzak mené par le contrebassiste Claude Tchamitchian sur le label Émouvance. Les textes d’Agota Kristof sont adaptés par Christine Roillet qui signe un livret original élaboré postérieurement à la composition musicale. Ce quatrième orchestre de l’aventure Lousadzak, l’Acoustic Lousadzak, interprète neuf mouvements organisés en trois suites écrites par le contrebassiste Claude Tchamitchian.

La musique du somptueux album  « Need Eden »  été enregistrée et mixée par Gérard de Haro aux Studios La Buissonne de Pernes les Fontaines, c’est donc dire la qualité du son qu’offre cet opus magistral.

L’album « Need Eden » restitue une musique à l’esthétique singulière. Le dialogue entre les instruments et la voix captent tous les sens. Un opéra chambriste et expressionniste qui parvient à mettre en sons et mots les émotions de la vie. La vie, l’amour, la mort. Les craintes et les espoirs, les douleurs et les attentes. On se prend à espérer trouver ce paradis tant redouté et si souvent espéré.

« Acoustic Lousadzak » éclaire la route pour cheminer vers cet Eden en trois étapes. Éveil - Lumières - Passage.

Les timbres précieux et les alliages sonores éclatants servent l’écriture de Tchamitchian qui prend toute son épaisseur. Au centre de l’orchestre la rythmique Claude Tchamitchian (contrebasse), Stephan Oliva (piano), Rémi Charmasson (guitare) et le nouveau venu Edward Perraud (batterie, percussions). Autour d’eux les deux violons de Régis Huby et Guillaume Roy croisent leurs cordes avec leur habituelle complicité. La qualité de leur dialogue n’a rien à envier à celui des virtuoses clarinettistes Catherine Delaunay et Roland Pinsard auxquels la trompette de Fabrice Martinez se mêle avec brio.

Alternativement maîtrisée et souple, tendue et relâchée, puissante et fragile, la voix de Géraldine Keller comble et déchire à la fois. La chanteuse contemporaine met son art au service d’un texte auquel elle donne toute sa puissance, soutenue en cela par la masse de l’orchestre. Les musiciens amplifient la force des paroles, accentuent les moments de tension et sous-tendent de délicatesse les espaces de détente.

La place laissée à l’improvisation suffit pour permettre aux instrumentistes de s’exprimer en totale liberté comme en écho à l’écriture du contrebassiste décidément très inspiré.

« Need Eden » par « Acoutic Lousadzak » (Claude Tchamitchian Tentet), une belle manière de débuter l’année 2017. On souhaitait que 2017 offre des musiques innovantes, libres et créatives. Ce premier album écouté et chroniqué répond tout à fait à ces critères et devrait combler tous les amateurs de musique, sans compter que l’album est aussi un bel objet que l’on prend plaisir à consulter.

Clin d’œil à « R+R=NOW »

Clin d’œil à « R+R=NOW »

L’album « Collagically Speaking » (Blue Note/Universal) sorti le 15 juin 2018 propose la musique de « R+R=Now ». Ce collectif réunit six leaders de la nouvelle génération du jazz nord-américain. Le nom du all-stars explicite en une équation la démarche des musiciens… Reflect + Respond = NOW

lire plus
Marc Ribot’ s Ceramic Dog « YRU Still Here ? »

Marc Ribot’ s Ceramic Dog « YRU Still Here ? »

La sortie de l’album « YRU Still Here ? » marque la fin d’un silence discographique de cinq ans de Marc Ribot et son trio Ceramic Dog. L’esthétique vigoureuse des musiques s’accorde avec la colère des textes contestataires. Un brulôt enragé qui captive par sa flamme et ses convulsions fulgurantes.

lire plus
Enrico Zanisi présente « Blend Pages »

Enrico Zanisi présente « Blend Pages »

Après « Piano Tales » enregistré en piano solo, Enrico Zanisi présente l’album « Blend Pages » qui combine musique de chambre et improvisation. Autour du pianiste sont réunis Michele Rabbia, Gabriele Mirabassi et le Quatuor IXI. Le propos musical plutôt chambresque réserve des péripéties qui surprennent tout autant qu’elles ravissent.

lire plus
En 2017, le meilleur…

En 2017, le meilleur…

Dans le ciel des « Latins de Jazz… & Cie »

… une musique libre, créative, réflexive, explosive et transgressive qui sublime les différences, stimule les imaginations, induit le plaisir, et provoque l’étonnement chez toutes et tous, musiciens, spectateurs, producteurs et organisateurs.

Des cultures différentes et des influences multiples pour que les arts tissent entre eux de nouvelles expressions. Des rencontres humaines et généreuses qui favorisent la liberté d’expression et la création.

Des organisations qui favorisent un jazz diversifié et le droit pour toutes les musiques à exister. Des structures qui soutiennent les artistes émergents et les conseillent. Des spectacles qui respectent la diversité des expressions sans contraindre les formats.

En 2017, un jazz créatif à vivre et à partager en concert mais aussi à écouter partout et à toute heure sur tous les supports possibles.

Clin d’œil à « R+R=NOW »

Clin d’œil à « R+R=NOW »

L’album « Collagically Speaking » (Blue Note/Universal) sorti le 15 juin 2018 propose la musique de « R+R=Now ». Ce collectif réunit six leaders de la nouvelle génération du jazz nord-américain. Le nom du all-stars explicite en une équation la démarche des musiciens… Reflect + Respond = NOW

lire plus
Marc Ribot’ s Ceramic Dog « YRU Still Here ? »

Marc Ribot’ s Ceramic Dog « YRU Still Here ? »

La sortie de l’album « YRU Still Here ? » marque la fin d’un silence discographique de cinq ans de Marc Ribot et son trio Ceramic Dog. L’esthétique vigoureuse des musiques s’accorde avec la colère des textes contestataires. Un brulôt enragé qui captive par sa flamme et ses convulsions fulgurantes.

lire plus
Enrico Zanisi présente « Blend Pages »

Enrico Zanisi présente « Blend Pages »

Après « Piano Tales » enregistré en piano solo, Enrico Zanisi présente l’album « Blend Pages » qui combine musique de chambre et improvisation. Autour du pianiste sont réunis Michele Rabbia, Gabriele Mirabassi et le Quatuor IXI. Le propos musical plutôt chambresque réserve des péripéties qui surprennent tout autant qu’elles ravissent.

lire plus