« O.S.L.O » au Saint-Fons Jazz Festival

« O.S.L.O » au Saint-Fons Jazz Festival

« O.S.L.O. », du Jazz Ouvert, Solide, Libre & Orchestral

Le « Saint-Fons Jazz Festival » a terminé sa 18ème édition en beauté, avec la création du « Ouch! Synthesis Liberty Ørchestra ». Tous les accents du jazz se retrouvent et brossent un arc-en-ciel musical chevauché par les cinq musiciens du Label Ouch! Records.

Le 27 janvier en seconde partie de la soirée de clôture du « Saint-Fons Jazz Festival#18 » c’est « O.S.L.O » qui se présente sur scène avec Lionel Martin (saxophones ténor et soprano), Louis Sclavis (clarinette et clarinette basse), Mario Stanchev (piano), Damien Cluzel (guitare), Ramon Lopez (batterie).

Décidément, Lionel Martin, le créateur du Label Ouch! Records accumule les belles idées. D’abord, créer en 2016 un label exclusivement dédié aux vinyles avec aujourd’hui cinq albums à son catalogue dont le dernier « Madness Tenors-Be Jazz For Jazz » sorti le 27 janvier 2017. Ensuite rééditer un album épuisé de Louis Sclavis, le fameux « Ellington on the Air ». Enfin réunir une sorte de all-stars du label sous l’appellation « Ouch! Synthesis Liberty Ørchestra » et engager ce quintet de personnalités marquantes dans une création qui tenait du défi. En définitive on peut parler de réussite sur toute la ligne.

Indéniablement les musiciens « O.S.L.O » se connaissent et pour la plupart ont eu l’occasion de travailler ensemble mais les idiomes qu’ils explorent différent quelque peu. Par contre tous ces protagonistes sont impliqués dans la création musicale avec laquelle ils entretiennent une relation très forte. Esprits ouverts et curieux, créatifs et attentifs, ils œuvrent tous pour une musique libre et c’est bien là leur point commun.

Le concert débute avec Nobody’s Perfect, une composition de Mario Stanchev gravée sur le dernier album du label « Madness Tenors-Be Jazz For Jazz » et les musiciens font mentir le titre du thème. Ça tourne parfaitement, même si on sent les musiciens très concentrés. Pour le second morceau la musique regarde du côté de Louis Moreau Gottschalk, avec la Marche des Gibaros enregistré sur « Jazz Before Jazz ». le groupe a trouvé ses marques. Les écritures des thèmes diffèrent mais la texture musicale prend sa forme et sa couleur. L’interprétation du groupe se démarque de celle des albums.

Arrive alors la magnifique Suite proposée et écrite par Louis Sclavis. Inscrite dans l’esthétique très libre de ce musicien hors pair, le thème compte trois mouvements dont le second cultive particulièrement l’énergie. Dans la troisième partie de la suite, clarinette en si bémol et saxophone soprano devisent avec aisance et complicité, soutenus avec souplesse par la batterie dont Ramon Lopez use comme d’une percussion, faisant alterner des passages rythmiques et des moments empreints de douceur mélodiques. Il se saisit d’expressions des soufflants dont il capte l’essence et s’évade alors dans des improvisations qui semblent le combler de bonheur. Le concert est sous contrôle, plus de doute, « O.S.L.O » a trouvé son idiome.

Après ce voyage dans l’univers de la musique improvisée, Mario Stanchev entraîne « O.S.L.O » dans son monde avec son magnifique Portrait en deux couleurs, écrit comme un hommage à Duke Ellington et Billy Straihorn. Inspiré, il a capté la quintessence et les couleurs de ces deux maîtres du piano et de la composition. Porté par le groupe, il donne alors à entendre son expressivité la plus sensible sur ce clavier qu’il utilise comme un pinceau pour dessiner un moment d’intense émotion où le silence respire.

Après cette escale romantique, le voyage continue dans les univers musicaux et voici venir les couleurs familières du groupe uKanDanZ de Lionel Martin et Damien Cluzel. Là encore, même si l’on reconnaît Awo, le thème écrit par Lionel Martin, une fois encore la musique se dépayse. Elle quitte les sentiers incandescents foulés par uKanDanZ tout en respectant l’esprit de l’écriture originale et le thème se transfigure.

Damien Cluzel arpente la scène comme chaussé d’escarpins et parcours son manche tout en retenue. Pourtant il conserve ce groove qui est sa marque de fabrique mais insuffle une tonalité plus blues que rock. On pense à Marc Ribot. Au saxophone ténor, Lionel Martin maîtrise son énergie et donne à entendre une sonorité, des inflexions et des attaques qui ne sont pas sans évoquer celles d’un certain Rollins des années 60. L’entente des deux compères reste entière.

« O.S.L.O » termine le concert avec un thème de Mario Stanchev, Hymne, comme un hymne à la liberté qu’on aurait envie de baptiser Ouch! Hymn. Le public conquis en redemande et les musiciens reviennent interpréter Sema, un titre emblématique du répertoire d’uKanDanZ. La solide trame orchestrale fait circuler l’énergie et le voyage musical se termine en beauté.

Avant de quitter le scène Louis Sclavis affirme encore une fois son engagement pour une musique libre de toute entrave. Il réfute les assertions des décideurs qui font passer l’art sous les fourches caudines de l’économie et de la politique.

Au service de la musique le groupe « O.S.L.O. » a trouvé son identité. Tour à tour, chaque musicien occupe l’espace sans jamais le monopoliser. Clarinettes et saxophones s’expriment en totale complémentarité. Piano et guitares unissent leurs cordes. La batterie-percussion capte tour à tour les échos de chaque instruments et comme un sampler les utilise pour construire ses mélodies rythmiques. Le groupe « O.S.L.O. » synthétise de nombreuses facettes du jazz et construit le sien dont les couleurs arc-en-ciel émerveillent.

On ne peut que se féliciter d’avoir assisté à la naissance d’une identité musicale singulière, celle du groupe « O.S.L.O ». Du coup on se prend à espérer d’écouter prochainement son jazz Ouvert, Libre, Solide & Orchestral.

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« A tribute to Fela Kuti & his Shining Fearlessness » au Musée des Confluences

« A tribute to Fela Kuti & his Shining Fearlessness » au Musée des Confluences

Fela Kuti, le roi de l’Afrobeat, inspirateur des arts

Il y a 20 ans Fela Kuti rejoint le firmament des stars. Le 11 février 2017 à 20h30, le Musée des Confluences l’honore avec « A tribute to Fela Kuti & his Shining Fearlessness », un concert-hommage à Fela mené par le batteur Sangoma Everett… et d’autres évènements à découvrir.

L’Afrique et ses fils n’ont pas fini d’inspirer les arts. Peinture, écriture, musique, danse, cinéma. Le Musée des Confluences explore ces trois derniers axes et ouvre son cycle des « Vibrations du Monde » en célébrant la mémoire de Fela Kuti.

Né en 1938 au Nigéria, Fela Anikulapo Kuti, plus connu sous le nom de Fela Kuti, est devenu dans les années 70 un véritable héros du peuple africain. Nourri de la pensée des Black Panthers, Fela, tel un fils spirituel de Malcolm X a dénoncé le système politique, le capitalisme, la dictature et la corruption régnant dans son pays. Tel un guerrier, le « Black President » a été humilié, torturé, battu, emprisonné mais sa musique a enflammé le cœur de son pays et fait battre celui de l’Afrique tout entière.

Fela a résisté et a mené son combat avec comme seule arme, sa musique, l’Afrobeat. Ce style, il l’a forgé avec à ses côtés, le batteur Tony Allen. L’afrobeat, c’est un cocktail musical incandescent qui mêle les musiques traditionnelles d’Afrique de l’ouest avec le jazz, la soul et la funk music. Fela dénonce et conduit sa lutte avec rage dans des chansons d’abord écrites en yoruba puis en pidgin, le créole anglais des faubourgs de Lagos.

Ses fils, Femi et Seun, ont repris le flambeau et partout dans le monde Fela n’en finit pas d’inspirer d’autres artistes.

Au Musée des Confluences, trois temps pour cet hommage à la star de Lagos. La résidence et le concert de Sangoma Everett, « A tribute to Fela Kuti & his Shining Fearlessness », la projection de « Finding Fela », un documentaire de 2015 autour de la vie de Fela et la résidence du danseur Serge Aimé Coulibaly avec la création du spectacle « Kalakuta Republic ».

  • Relecture de l’œuvre de Fela, le concert « A tribute to Fela Kuti & his Shining Fearlessness » se déroule le 11 février à 20h30 dans le Grand Auditorium du Musée des Confluences. Présenté avec le soutien de Jazz à Vienne, il est la résultante de la résidence menée par la batteur Sangoma Everett dès le 06 février au Musée des Confluences.

Pour ce « Tribute to Fela Kuti & His Shining Fearlessness », Sangoma Everett dont le prénom en zoulou signifie devin et guérisseur, s’est entouré d’un tentet de dix musiciens talentueux. Le chanteur Sahr Ngaujah, interprète émérite du rôle de Fela Kuti dans « Fela! », la comédie produite à Broadway en 2008. Représentant de premier plan de la scène de l’afrobeat, le claviériste Dele Sosimi a  joué dans le groupe Egypt ’80 fondé par Fela et collabore avec les fils de ce dernier.

Le saxophoniste Ganesh Geymeier au discours riche et mature. Le trompettiste Alain Vankenhove connu pour ses collaborations avec les plus grands du jazz. Le bassiste sénégalais Mamadou Ba aujourd’hui directeur de l’Orchestre Harry Bellafonte à New-York. Le percussionniste Edmundo Carneiro. L’harmoniciste Olivier Ker Ourio. Le jeune pianiste Bastien Brison membre du « Sangoma Everett Trio ». Sangoma Everett a par ailleurs choisi de collaborer avec le jeune et talentueux arrangeur Philippe Maniez.

  • Dans ce même Grand Auditorium est projeté « Finding Fela » le jeudi 09 février à 19h30 (entrée libre). Ce film documentaire d’Alex Gibney rend un bel hommage à Fela Kuti à travers des archives historiques, politiques et culturelles, de nombreux témoignages et des extraits de la comédie musicale « Fela! ».

La projection sera suivie d’une discussion avec Sangoma Everett, le chanteur Sahr Ngaujah et Robert Lapassade que l’on sait fin connaisseur de l’Afrobeat.

  • Du 31 janvier au 05 février, le Musée des Confluences accueille le danseur chorégraphe Serge Aimé Coulibaly pour la création de son spectacle « Kalakuta Republic » inspiré de la vie de Fela Kuti.

Du 31 janvier au 05 février, les visiteurs du musée peuvent assister, de 14h à 18h,  au processus de création de cette pièce haute en couleur dans le studio de l’exposition « Corps rebelles ». Cette création est présentée ensuite les 10 et 11 mars à la Maison de la Danse.

Pour en savoir plus sur l’ensemble de ces spectacles, rien de mieux qu’une visite sur le site du Musée des Confluences.

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Théâtre de Vienne – Basel Rajoub

Théâtre de Vienne – Basel Rajoub

La musique hypnotique et lumineuse de Basel Rajoub

Le saxophoniste Basel Rajoub est programmé le 16 février au Théâtre de Vienne dans le cadre de la « Saison 2016/17 Jazz à Vienne ». Irrigué de la tradition moyen-orientale le propos du saxophoniste emprunte au jazz la liberté des improvisations. Une musique bouleversante à découvrir absolument.

Le 13 mai 2016, le troisième album de Basel Rajoub, « The Queen of Turquoise » (Jazz Village/Harmonia Mundi) a reçu un accueil unanime et chaleureux. Ce projet s’inscrit dans le Soriana Project, un corpus d’œuvres musicales que le saxophoniste compose. Basel Rajoub conçoit ce projet en hommage à sa Syrie natale. (Soriana signifie notre Syrie). « The Queen of Turquoise » est la traduction littérale du nom de l’épouse du compositeur, Malika, la reine, Fairouz, la turquoise.

Né à Alep, Basel Rajoub vit aujourd’hui en Suisse. Il met à profit la parfaite connaissance de son héritage culturel pour intégrer les rythmes et les modes des traditions moyen-orientales et intègre la modernité du jazz dans son discours.

Les saxophones côtoient les instruments orientaux. Il en ressort une musique lumineuse et aérienne qui convoque le silence mais le rompt avec magie pour développer des échappées rythmiques absolument captivantes. S’il s’agit de musique de monde, il ne s’agit pas de fusion entre la musique moyen-orientale et le jazz. L’écriture sobre, lyrique et intelligente ménage un équilibre remarquable entre les idiomes traditionnels et la modernité du jazz.

Le 16 février 2017 à 20h30 Basel Rajoub est annoncé en quartet sur la scène du Théâtre de Vienne. Si le leader embouche saxophones ténor et soprano, on espère aussi l’écouter au duclar, cet instrument traditionnel en bois qui ne possède qu’une octave. Il est accompagné de la chanteuse Lynn Adib, du joueur de qânun Feras Charestan soliste virtuose du Qatar Philharmonic Orchestra et du Syrian National Symphony Orchestra, du percussionniste Andrea Piccioni habitué à jouer avec les plus grands musiciens de par le monde (Bobby Mc Ferrin, Paul McCandless, Gianluigi Trovesi, Luciano Biondin, …).

Lumineuse et mélancolique, la musique de Basel Rajoub devrait combler les amateurs de musiques ouvertes sur les altérités et sur la modernité.

Echo#1-Jazz à Vienne 2018

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« La vie devant soi » par Renaud Garcia-Fons

« La vie devant soi » par Renaud Garcia-Fons

Une carte postale musicale et poétique de Paris

Loin des rivages méditerranéens, Renaud Garcia-Fons déambule dans Paris. Son dernier album, « La vie devant soi » célèbre la cité cosmopolite aux ambiances contrastées. Entre nostalgie et jubilation, mélodies et rythmes sculptent la musique de la vie.

Avec son nouvel album « La vie devant soi », le contrebassiste Renaud Garcia-Fons prend de la distance avec ses opus précédents. Il s’éloigne de ses racines catalanes et de ces mondes qu’il a explorés avec tant de brio, l’Espagne, la Méditerranée, l’Inde, l’Orient, l’Afrique… Il vient arpenter le pavé de la cité parisienne. Un beau prétexte pour dresser le portrait de son Paris imaginaire, entre hier et aujourd’hui. Un Paris universel où les musiques comme la vie sont faites de rencontres… d’où le clin d’oeil au titre du livre d’Ajar/Gary.

Né au pied de la Butte Montmartre, Renaud Garcia-Fons conduit sa musique dans les climats qui alimentent sa créativité. Dans son écriture, affleurent toutes les musiques qui ont fait Paris, toutes celles qui ont croisé sa vie. Si Debussy, Ravel et Satie alimentent un Paris poétique et rêveur, les chansons d’après-guerre et la musette contribuent à évoquer un Paris nostalgique et gouailleur..

Pour ce nouveau projet, Renaud Garcia-Fons s’entoure de deux complices rompus comme lui à tous les styles. Virtuose autant que poète, l’accordéoniste David Venitucci est un coloriste d’ambiance. Poète subtil et sensible, il maîtrise l’improvisation et tous les registres de son instrument. Le multi-instrumentiste Stephan Caracci passe quant à lui avec aisance du vibraphone à la batterie sur laquelle il utilise uniquement les balais. Son jeu nuancé se prête à tous les contrastes. L’ouverture d’esprit des deux instrumentistes leur permet d’intégrer le nouveau monde musical du contrebassiste.

Décidément toujours inspiré, Renaud Garcia-Fons joue des cinq cordes de son instrument avec autant de virtuosité que de sensibilité. Dans « La vie devant soi », ses compositions sont autant de clins d’oeil à ces grandes figures qui ont fondé le Paris artistique, Prévert, Doisneau, Sempé, Goscinny, Michel Simon, Georges Brassens. Tout au long des onze plages de l’album, on arpente avec lui le pavé de la cité parisienne. Écouter le disque c’est un peu comme assister à la projection d’un film dont les scènes content les paysages, les habitants et la vie d’un Paris plein d’émotions et de mouvements.

Avec Monsieur Taxi et dans Les rues vagabondes, on déambule dans le Paris trépidant d’aujourd’hui dont on sent battre le cœur. Porté par la musique, on gravit Montmartre en courant jusqu’à l’essoufflement. On ne sait plus qui a crié Je prendrai le métro ! mais pour attraper les rames dont les musiciens nous font entendre le ballet incessant, on s’engouffre ensuite dans les escaliers et couloirs du métro au plus vite.

Ressorti à l’air libre, on se promène Le long de la Seine et de ses quais comme aspiré par une nostalgie lascive. Le vibraphone dessine les dernières gouttes d’une averse de printemps et l’on ressent le désir de sortir dans les ruelles et d’explorer les parcs Après la pluie.

La vie devant soi résonne des accents d’une contrebasse qui se promène sur les terres méditerranéennes de Momo et de de Madame Rosa (les héros du roman éponyme d’Emile Ajar/Romain Gary). Comme le livre, la trame narrative de ce thème hésite entre nostalgie et espoir, entre valse et mélopée bluesy.

Ensuite, comme dans un film en noir et blanc, la musique projette aussi une vision d’antan, Les écoliers  qui sortent en courant des salles de classe pour traverser la cour de récréation et dévalent en bandes dans les rues où ils flânent en sautillant.

L’album se termine avec une magnifique complainte, Elégie de Novembre. Empreints d’une gravité recueillie, les trois instruments unissent leurs chants d’où émerge le souvenir d’un certain mois de novembre … en 2015. L’émotion affleure mais un trait d’espoir s’élève et conclut le thème, comme si, après le pire, la vie reprenait le dessus. La boucle est bouclée…  et s’ouvre La vie devant soi.

« La vie devant soi ». Une musique chambriste à l’accent parisien. L’album conjugue un groove enjoué et jubilatoire avec des atmosphères nostalgiques et poétiques. La partition célèbre les différences et les réunit pour colorer une carte postale Paris musical aux accents universels.

Renaud Garcia Fons présentera le projet « La vie devant soi » en trio le 14 mars à 20h à l’Européen, à Paris. Pour en savoir plus sur l’artiste et découvrir l’ensemble des dates de concerts de ce répertoire (et pourquoi pas les autres projets aussi), une visite sur le site de Renaud Garcia-Fons s’impose.
Echo#1-Jazz à Vienne 2018

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Echo#3-Nuits de Fourvière 2018

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Auditorium Lyon – Projet « Jazz 100 »

Le projet « Jazz 100 » fête le Jazz et ses stars nées en 1917 !

Le projet « Jazz 100 », mené par le pianiste Danilo Perez se produit le 05 février à l’Auditorium de Lyon dans le cadre des « concerts jazz » organisés en coproduction avec Jazz à Vienne. Un all-stars cinq étoiles pour un hommage à quatre figures du jazz nées en 1917, Monk, Ella, Mongo et Dizzy. C’est la fête du Jazz !

1917. Année du premier enregistrement de jazz par « The Original Dixieland Jazz Band ». C’est aussi l’année de naissance de quatre icônes du jazz.

La chanteuse Ella Fitzgerald, le percussionniste Ramón « Mongo » Santamaria, le pianiste Thelonious « Sphere » Monk et le trompettiste « Dizzy » Gillespie. Si l’on peut dire que ces deux derniers ont contribué grandement à la fondation du courant be-bop, Ella Fitzgerald est reconnue comme une des chanteuses les plus emblématiques du jazz, celle dont les scats ont marqué l’art du jazz. Quant à  Mongo Santamaria, il a au même titre que Dizzy, participé à la naissance du jazz afro-cubain. Tous ont œuvré à l’évolution du jazz vers la modernité et à son ouverture vers les musiques latines.

Organisé en coproduction par l’Auditorium de Lyon et Jazz à Vienne et aussi en partenariat avec le Saint-Fons Jazz Festival, le projet « Jazz 100 » célèbre le centième anniversaire de la naissance de ces quatre stars du jazz. C’est d’ailleurs, l’ancien pianiste de Dizzy Gillespie, Danilo Pérez, qui est le directeur musical de ce projet. Autour de lui il a rassemblé un ensemble d’artistes de jazz, virtuoses, leaders de groupes et compositeurs pour rendre hommage à ces figures intemporelles de l’histoire du jazz que sont Monk, Ella, Mongo & Dizzy.

Le projet « Jazz 100″ est construit autour du trio de Danilo Perez, c’est à dire, lui au piano, Ben Street à la contrebasse et Adam Cruz à la batterie. La trompette est tenue par Avishai Cohen, le saxophone ténor par Chris Potter. La partie vocale est assurée par la chanteuse Robin McKelle dont la voix fut souvent comparée à ses débuts à celle d’Ella. Les percussions sont confiées à Roman Diaz, une figure notoire de la scène jazz d’avant-garde et de la musique afro-cubaine.

Une telle affiche est vraiment alléchante et on peut espérer écouter le grand standard Afro Blue composé par Mongo Santamaria. Sans doute les musiciens vont-ils aussi interpréter quelques unes des compositions de Dizzy, de celles qui ont participé à faire connaître et à intégrer la musique afro-cubaine dans le jazz comme par exemple le célèbre Manteca et le non moins connu Cubana-Be, Cubana-bop. On peut aussi gager que, Round Midnight, le standard archi-connu de Monk sera de la partie. Et bien d’autres thème qui seront arrangés par Danilo Perez, Chris Potter, Ben Street ou Avishai Cohen ou d’utres.

En tout cas on peut espérer un concert de qualité qui permettra à nombre de spectateurs de se (re)tremper dans ce qu’on peut nommer le jazz « classique ». On se réjouit d’avance de pouvoir savourer live les échos de ces musiques que l’on écoute encore avec grand intérêt et une certaine nostalgie sur les vinyles qui craquent.

Précédé d’un « propos d’avant concert » animé à 15h dans le Bas-Atrium par Jean-Paul Boutellier, le concert « Jazz 100 » débute à 16h le dimanche 05 février. Lorsque de grands interprètes s’attachent à les faire vivre sur les scènes du XXIème siècle, les fondamentaux du jazz ont encore de beaux jours devant eux

 

Echo#1-Jazz à Vienne 2018

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