Label ECM-Focus7-Avril 2017 – François Couturier

Label ECM-Focus7-Avril 2017 – François Couturier

« Nuit Blanche », troisième album du Tarkovsky Quartet

Avec « Label ECM-Focus7 » se poursuit l’exploration de l’identité ECM. Sorti le 07 avril 2017, « Nuit Blanche » est le troisième album du « Tarkovsky Quartet » fondé par le pianiste français François Couturier. Cet opus propose des compositions sensibles aux arrangements subtils.

« Label ECM-Focus7″ se penche sur le troisième album du Tarkovsky Quartet qui renvoie au nom du fameux réalisateur russe Andrey Tarkovsky. Après « Nostalghia - Song for Tarkovsky » sorti en 2005 puis « Tarkovsky Quartet » paru en 2009, le groupe réuni autour du pianiste François Couturier continue sur « Nuit Blanche » à explorer l’esthétique d’un monde où prévalent le silence et la lenteur si chers à Tarkovsky.

Autour du pianiste François Couturier le Tarkovsky Quartet regroupe le saxophoniste Jean-Marc Larché, l’accordéoniste Jean-Louis Matinier et la violoncelliste Anja Lechner.

Ingmar Bergman a un jour dit à propos de Tarkovsky : « Il évolue avec grand naturel dans l’espace des rêves ». Sur les dix-sept plages de « Nuit Blanche », le Tarkovsky Quartet explore un monde onirique à la texture vaporeuse et évanescente. Un univers peuplé de rêves. Ceux qui habitent l’esprit et pénètrent dans l’univers de la mémoire où ils deviennent souvenirs. Un monde où se croisent ombres et lumières.

Six compositions de François Couturier constituent la structure de l’album qui ouvre et se termine par une plage d’improvisation. On observe que les séquences musicales consacrées aux improvisations sont plus nombreuses que sur les deux albums précédents du quartet. Ces moments de compositions spontanées que sont les improvisations évoquent les atmosphères du cinéaste. Au total huit moments intitulés Rêves, Dreams et Traums, mais aussi Vertigo et Rêve Etrange….

Durant ces moments d’improvisation instantanée les quatre musiciens développent leur inspiration et tissent des voiles sonores. Ils construisent des draperies musicales dont les textures varient. Des rêves comme des brumes légères, des transparences sonores mystérieuses, éthérées, quasi impalpables. Puis la trame des rêves s’épaissit d’ombres vibrantes qui deviennent interrogatives voire inquiétantes. Une musique chambriste improvisée dont l’esthétique nourrit l’imagination de l’auditeur.

Faisant allusion au fait que Tarkovsky écoutait continuellement Vivaldi au moment du tournage de « Stalker », le quartet a intégré au répertoire de « Nuit Blanche » une interprétation de Cum dederit delectis suis somnum extrait de « Niisi Dominus » du compositeur vénitien.

Le groupe a aussi ajouté un arrangement de Quant ein congneu a ma pensee, pièce d’un auteur inconnu du XVIème siècle dont Anja Lechner a trouvé le manuscrit parmi les partitions de ses grands-parents musiciens.

Les quatre artistes du Tarkovsky Quartet ont tissé une histoire avec le label ECM qui remonte bien avant la création du quartet. En 1994 François Couturier et Jean-Marc Larché ont enregistré la première fois pour ECM sur « Khomsa » alors qu’ils étaient membres du groupe du maître tunisien de l’oud Anouar Brahem. Ensuite le pianiste François Couturier a participé au trio de Brahem avec Jean-Louis Matinier sur « Le pas du chat Noir » en 2002 et « Le voyage de Sahar » en 2006. On retrouve d’ailleurs encore Couturier auprès de Brahem sur « Souvenance » en 2014. Chez ECM François Couturier a enregistré « Un jour si blanc » en piano solo paru en 2010 qui s’apparente aussi au monde de Tarkovsky.

Le pianiste travaille aussi en duo avec Anja Lechner avec qui il a enregistré « Moderato cantabile » en 2013. Par ailleurs ils ont aussi tous les deux participé à l’enregistrement de l’album « Il Pergolese » autour de la musique de Pergolese avec la chanteuse Maria Pia de Vito et le batteur Michele Rabbia. La violoncelliste a participé aussi à plusieurs albums du joueur de bandonéon argentin Dino Saluzzi. Elle collabore par ailleurs avec des compositeurs contemporains comme TIgran Mansurian impliqué chez ECM.

L’accordéoniste Jean-Louis Matinier a participé au projet de Louis Sclavis « Dans la nuit », une B.O. composée pour le film muet de Charles Vanel. Il joue aussi des arrangements de Bach, Biber et Pergolese ainsi que des compositions originales et des improvisations sur l’album « Inventio » de Marco Ambrosetti.

« Nuit Blanche » a été produit par Manfred Eicher et enregistré à Lugano en avril 2016.

Enregistré par des artistes fortement impliqués dans le Label ECM, ce nouvel album du Tarkovsky Quartet inscrit tout à fait son esthétique dans celle du label ECM. La partition de « Nuit Blanche » accueille le silence et mêle compositions originales sensibles, musique baroque et improvisations subtiles. Une musique où le pouls du temps bat avec lenteur et délicatesse.

On explore prochainement d’autres enregistrements du Label ECM dans un futur billet « Label ECM-Focus8 ».

Opera Underground – Les RV d’octobre 2018

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Gaël Horellou présente Identité

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Un nouveau projet entre Maloya et Jazz

Gaël Horellou présente son nouveau projet Identité sur son tout dernier album au titre éponyme. Un dialogue fusionnel original entre les rythmiques de l’Océan Indien et les harmonies du jazz. Un Jazz énergique pimenté des couleurs du Maloya.

Sur l’album « Identité » (Breaks/Absilone) sorti le 27 mars 2017, le saxophoniste Gaël Horellou entremêle les codes du jazz et ceux du maloya. Depuis 2009, le Maloya (musique, chant et danse à la fois) figure au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité. Métissé dès l’origine, le Maloya a été créé par les esclaves d’origine malgache et africaine dans les plantations sucrières, avant de s’étendre à toute la population de l’île. Jadis dialogue entre un soliste et un chœur accompagné de percussions, le Maloya s’enrichit aujourd’hui de nouveaux apports musicaux. Le projet mené par Gaël Horellou en témoigne.

« Identité ». Catalyseur habile entre les traditions, Gaël Horellou fait alterner des morceaux qui mettent en valeur l’héritage du Maloya et d’autres où la verve du Jazz prend le dessus. Trois percussionnistes et trois instrumentistes tressent une musique respectueuse des différences et des traditions musicales. Ensemble les musiciens créent un nouveau langage dont l’énergie vibre de générosité.

Immergé dans le jazz depuis 1994 le saxophoniste altiste Gaël Horellou fait partie de ces éternels chercheurs féconds et toujours avides de rencontres. Il aime à mêler les styles et les musiques et s’amuse avec ses identités multiples. A l’aise dans toutes les expérimentations, il est toujours en quête de nouvelles rencontres musicales, sonores et humaines où son saxophone puisse donner de la voix. Gaël Horellou joue avec les rythmes, déjoue les pièges des catégories et se joue des différentes formes d’expression.

On a connu Gael Horellou à ses débuts au sein du Collectif Mu lorsqu’il a participé à la création du fameux « Crescent » de Macon. Il a contribué ensuite au développement de l’électro jazz de la fin des années 90 avec Cosmik Connection et aussi aux côtés de Laurent de Wilde. Il a ensuite évolué entre drum’n bass et jazz-rock progressif avec NHX puis a proposé des projets variés avec de nombreuses formations. Il pratique d’ailleurs toujours le hard-bop en quartet. Sur le site de Gaël Horellou on dénombre rien moins que 4 groupes de jazz et 4 autres de musiques électroniques, 12 albums sous son nom et 20 comme co-leader ou sideman. Un infatigable inventeur de son, un initiateur qui n’a jamais la créativité en berne.

En 2011, Gaël Horellou découvre La Réunion et tombe sous le charme de l’île et de sa culture. Il conçoit de mettre le jazz en conversation avec le maloya, la musique de l’île. Le nouveau projet « Identité » de Gaël Horellou chemine entre jazz et maloya…« Une identité à chercher quelque part entre un toit de tôle ondulée et la brique rouge de Brooklyn ».

Pour mener son projet à bien, le saxophoniste réunit autour de lui l’organiste Florent Gac, le guitariste réunionnais Nicolas Beaulieu ainsi qu’une rythmique de percussions traditionnelles tenues par Emmanuel Félicité, Vincent Philéas et Jérôme Calciné. Le groupe « Identité » entame une première tournée de concerts sur l’île puis se retrouve en 2015 pour une résidence de création au Séchoir. Le groupe y affine son répertoire et travaille les compositions et les arrangements avec le soutien de la Région Réunion, Dac-Oi et la Spedidam.

La musique marie la puissance du chant et des percussions traditionnelles, bases du maloya, aux sonorités modernes d’un combo jazz peu banal alliant saxophone alto, orgue et guitare. Dix titres avec en alternance

  • des maloyas traditionnels que le groupe revisite. On écoute un extrait de Marie Moussassa

  • des compositions de Gaël Horellou dont Saint Leu où l’altiste toujours très énergique s’exprime avec conviction aux côtés de l’orgue et de la guitare soutenus par la solide rythmique qu’assurent les percussions. 3’33 pour prendre la mesure du climat…

  • deux standards de jazz Lonely Woman du grand Ornette Coleman et Nature Boy de Eden Ahbez. La percussion en introduction puis le saxophone expose le thème …

Toujours très expressif, l’altiste est en verve et s’exprime avec conviction et virtuosité. Exalté il exulte quelquefois jusqu’à la transe mais ne joue pas uniquement sur l’énergie et expose les mélodies avec sensibilité. L’alliance sonore sax alto/guitare électrique/orgue est du meilleur effet et les percussions savent aussi bien restituer les rythmiques traditionnelles que faire varier leur expression lorsque les solistes s’expriment dans un idiome plus typiquement jazz.

 

A Lyon on se réjouit de voir prochainement Gaël Horellou et son projet « Identité » pour le Jazz Day. RV le 30 avril 2017 sur le Sirius (péniche face au 4 quai Augagneur) à partir de 18h.
On peut aussi écouter Gaël Horellou avec les musiciens du sextet « Identité » à Paris le 12 mai à 21h au Sunset.
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Label ECM-Focus7-Avril 2017 – François Couturier

Label ECM-Focus6-Avril 2017 – Dominic Miller

« Silent Light », le premier album de Dominic Miller chez ECM

« Label ECM-Focus6 » propose de découvrir « Silent Light », le premier album enregistré sur ECM par le guitariste Dominic Miller. Sorti le 07 avril 2017, cet opus s’inscrit tout à fait dans l’identité du label ECM. Il donne à entendre un répertoire élaboré par le guitariste comme une conversation lumineuse avec le silence. Une narration instrumentale délicate entre jazz et folk.

Avec « Label ECM-Focus6 » on explore l’architecture du premier album que le guitariste Dominic Miller élabore pour ECM et l’on poursuit ainsi l’exploration de l’identité de ce label.

Né en Argentine, le guitariste Dominic Miller a grandi aux États-Unis puis a fait ses études en Angleterre. Aujourd’hui il vit en France après avoir tourné de par le monde, souvent aux côtés de Sting dont il est, dans l’ombre, le guitariste attitré. Il travaille avec des artistes aussi variés que Paul Simon, Plácido Domingo, The Chieftains, Phil Collins ou Mark Hollis. Quand il n’est pas sur les scènes il enregistre en studio pour son propre compte ou pour d’autres artistes de jazz, d’autres traditions musicales comme celles de l’Irlande, du pays de Galle, du Maroc ou de Cuba.

Les références musicales du guitariste sont variées et irriguent de leurs influences les onze titres de l’album « Silent Light ». Les connaître donne des clefs d’écoute éclairantes de son répertoire dont il a écrit tous les titres hormis la composition de Gordon Matthew Summer Fields of Gold.

Avoir grandi en Argentine a contribué à sensibiliser Dominic Miller aux rythmiques des musiques folkloriques latines auxquels il est toujours très attaché. Parmi les musiques américaines, il a beaucoup écouté le R&B, la soul et le jazz. Il a succombé aux influences de Quincy Jones, Stevie Wonder, Weather Report mais aussi à celles de Joni Mitchell et Neil Young.

De ses années vécues en Angleterre il a conservé un grand intérêt pour les musiques de rock comme celles de Led Zeppelin et Pink Floyd sans oublier la folk de Bert Jansch et Dick Gaughan. La France a aussi contribué à lui faire découvrir la chanson française et les musiques de compositeurs comme Jacques Brel, Michel Legrand et Barbara. Enfin ce sont les influences de musiciens classiques qui participent aussi à construire les repères du monde musical de Dominic Miller comme Debussy, Satie, Poulenc, Villa-Lobos et surtout Jean-Sébastien Bach, référence incontournable qu’il travaille encore.

Lors de sa première rencontre avec le producteur du label ECM Manfred Eicher, Dominic Miller a évoqué les deux artistes ECM qui constituent pour lui deux influences majeures. Il s’agit d’abord du Brésilien Egberto Gismonti avec son album « Solo » (1979) et ensuite Pat Metheny avec son disque « Offramp » (1982), deux musiciens qui ont influencé Miller.

Sur « Silent Light » on retrouve d’un côté les harmonies plutôt classiques développées par le Brésilien sur l’album « Duas Vozes » enregistré avec le percussionniste brésilien Nana Vasconcelos. Alors que Dominic Miller et Miles Bould commençaient à répéter en vue de l’enregistrement des quatre titres prévus en duo guitare/percussions, est survenu le décès de Vasconcellos. L’hommage à l’esthétique de l’album de Gismonti et Vasconcelos prend encore plus de sens. En effet les quatre pièces enregistrées par Miller en duo avec le percussionniste Miles Bould possèdent cette beauté musicale où la subtilité des percussions colorent de mille nuances le jeu de la guitare. What You Didn’t Say, Water, En Passant et Baden. Cette dernière composition, riche en syncopes et décalages rythmiques est dédiée au célèbre guitariste brésilien Baden Powell.

Sur l’album on distingue aussi l’autre influence à laquelle Miller fait référence, Pat Metheny. Cela est flagrant lors de l’écoute de deux titres. Les grands espaces ouverts par Angel et la dimension folk de Tisane.

Valium évoque les influences celtiques de Bert Jansch et Dick Gaughan. Urban Waltz comme une valse vénézuélienne rappelle Antonio Lauro. Le Pont reflète les influences de Debussy, Poulenc, Satie et aussi Villa Lobos. Sans oublier la version nostalgique de Fields of Gold que reprend Dominic Miller après l’avoir joué tant de fois avec Sting sur scène.

Sous la direction artistique de Manfred Eicher, Dominic Miller et Miles Bould ont enregistré au Rainbow Studio à Oslo, pratiquement dans les conditions d’un concert hormis pour un titre qui comporte des overdubs. La guitare de Dominic Miller habite seule l’espace musical sur six titres. Les percussions l’accompagnent avec souplesse sur quatre compositions. Un seul morceau, Chaos Theory, rompt avec ce parti pris instrumental a minima et fait intervenir sur d’autres pistes, une seconde guitare et une basse électrique (tenues par Miller) aux côtés de la batterie de Miles Bould.

Le titre de l’album, « Silent Light », vient du film éponyme réalisé par le cinéaste mexicain Carlos Reygadas. Le travail du cinéaste a inspiré le guitariste qui explique : « C’est son utilisation du silence, de la lumière et de l’espace qui m’a impressionné. Il peut se passer de longues minutes sans aucun mouvement ni dialogue. J’ai trouvé ça courageux et inspirant ». En effet, on retrouve dans l’album le temps comme suspendu, le calme qui confine à la pureté et la simplicité comme guide principal.

« Silent Light ». Un album marqué du sceau de l’identité ECM. Musique calme et intimiste. Atmosphère pure et lumineuse. Mélodies abreuvés de folk, décalages rythmiques subtils, chansons instrumentales. De souples lignes musicales s’élèvent et sculptent les couleurs du silence.

Très vite un billet « Label ECM-Focus7 » pour continuer l’exploration de l’identité du Label ECM.

Opera Underground – Les RV d’octobre 2018

Opera Underground – Les RV d’octobre 2018

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John Scofield sort « Combo 66 »

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Carte Blanche à Paolo Fresu au Musée des Confluences

Paolo Fresu entre Sardaigne et Jazz

Chaque année, le Musée des Confluences de Lyon donne « carte blanche » à un musicien pour créer et improviser autour des thématiques du musée. Du 04 au 06 mai 2017, c’est le trompettiste de jazz Paolo Fresu qui est invité. Il propose trois concerts pour découvrir entre autres paysages musicaux, ceux de la Sardaigne, son île natale.

A travers sa programmation culturelle intitulée les  « Vibrations du Monde », le Musée des Confluences poursuit sa mission de conservation et de diffusion des patrimoines culturels immatériels protégés par l’Unesco. Après Nguyen Lê en 2015 puis Dhafer Youssef en 2016, le Musée des Confluence donne Carte Blanche à Paolo Fresu, le trompettiste de jazz qui propose trois créations.

On peut faire confiance au trompettiste sarde pour imaginer des propositions qui s’inscrivent à la fois dans le cadre des thématiques culturelles du musée et résonnent avec ses inspirations musicales dont on connaît la diversité et la créativité. En effet son activité musicale est aussi intense qu’éclectique. Son identité musicale s’inscrit à plusieurs titres dans le paysage musical contemporain.

Dans le monde du jazz, Paolo Fresu est reconnu comme un trompettiste attaché au son, à l’épure et à la ligne mélodique dans la lignée de Miles Davis et Chet Baker mais aussi comme un instrumentiste qui utilise les effets des machines électroniques pour diversifier son expression. On apprécie d’ailleurs tout autant les mélodies lyriques murmurées au bugle que les fulgurances électroniques de sa trompette.

Brillant mélodiste à la sonorité lumineuse et claire, il sait aussi mettre son jeu au service du collectif. Engagé dans de nombreuses collaborations musicales, il s’attache à poursuivre des projets avec une dizaine de formations plus ou moins régulières et se montre particulièrement attaché aux compagnonnages de longue haleine.

Hors de la sphère du jazz Paolo Fresu pratique un éclectisme éclairé. S’il travaille autour de la musique ancienne (Monteverdi) ou plus récente (Gabriel Fauré), il compose par ailleurs pour la danse, le théâtre, le cinéma et il entretient aussi une relation très étroite avec son île natale, la Sardaigne et ses musiques traditionnelles et populaires.

Dans cette résidence au Musée des Confluences, Paolo Fresu fait appel d’une part à un compagnon de jazz de longue date, le pianiste néerlandais Diederik Wissels et d’autre part au choeur polyphonique sarde « Cuncordu e Tenore de Orosei ».

Depuis plus de quinze ans, Paolo Fresu et Diederik Wissels entretiennent une grande complicité. En effet ils sont tous les deux impliqués avec le chanteur David Linx dans un trio qui a enregistré un premier album « Heartland » en 2010 et un second, “The Whistleblowers”, sorti le 13 novembre 2015. Dans ce dernier on trouve à leurs côtés le Quartetto Alborada.

Certes Diederik Wissels travaille depuis les années 90 avec le chanteur David Linx mais il mène aussi une carrière personnelle. Dans ce cadre il a gravé des enregistrements diversifiés qui accordent une grande part à l’écriture et aux alliages instrumentaux peu courants (mandoline, violoncelle, bandonéon, harmonica). Il a aussi consacré un album aux œuvres du compositeur catalan Frederico Mompou et enregistré un disque en piano solo.

Paolo Fresu et Diederik Wissels se produisent en duo le 04 mai 2017 à 20h30 dans le Grand Auditorium du Musée des Confluences pour un concert concocté tout spécialement à cette occasion.

Le trompettiste Paolo Fresu est fils d’un berger de Berchidda, un minuscule village de la Sardaigne. Le sarde est sa première langue et il a achevé une thèse à l’Université de Bologne sur la musique sarde. On connaît son attachement aux chants polyphoniques de son île et on se rappelle aussi l’album « Mistico Meditarraneo » sorti chez ECM en janvier 2011 avec un groupe de polyphonies corses « A Filetta », une œuvre enregistrée avec voix corses, trompette, accordéon et une influence baroque indéniable.

Le chant sarde constitue l’une des expressions polyphoniques les plus populaires de la Méditerranée. Omniprésent, il peuple la liturgie autant qu’il rythme les fêtes paysannes, aux confins du profane et du sacré. « Cuncordu e Tenore de Orosei » est un ensemble originaire d’Orosei, ville de l’Est de la Sardaigne. Le groupe rassemble cinq chanteurs  Patrizio Mura (voche del tenore, guimbarde, harmonica), Massimo Roych (voche del cuncordu, flûtes), Piero Pala (mesuvoche del tenore e del cuncordu), Gian Luca Frau (cronta del tenore e del cuncordu, guimbarde) et Mario Siotto (basso del tenore e del cuncordu).

Le groupe s’est spécialisé à la fois dans les chants sacrés dits a cuncord, typiques des confréries religieuses et les chants pastoraux a tenore que l’on peut entendre dans les bars ou lors des fêtes villageoises. Le cantu a tenore est inscrit depuis 2005 par l’UNESCO sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Ce chant très singulier, aux sonorités gutturales, est considéré comme l’expression la plus ancienne de la polyphonie occidentale. On y retrouve les couleurs diphoniques des chants mongols. En 2015 le groupe « Cuncordu e Tenore de Orosei » a sorti un album initulé « Novaera » (Buda Musique/Universal). Paolo Fresu intervient sur un titre.

Paolo Fresu et « Cuncordu e Tenore de Orosei » se produisent le 05 mai 2017 à 12h30 dans le Petit Auditorium du Musée des Confluences. Enluminures de la trompette sur chants sacrés et chants pastoraux.

Un petit avant-goût comme une mise en oreille…

Créé en 1996, le (quarteto) quatuor Alborada réunit Anton Berovski (violon), Sonia Peana (violon), Nicola Ciricugno (violon alto) et Piero Salvatori (violoncelle). Ce quatuor à cordes a développé un répertoire privilégiant la musique du 21ème siècle avec une attention particulière pour les auteurs minimalistes.

Le quatuor Alborada participe aussi à de nombreux projets impliquant jazz et musiques du monde comme avec le trio « Heartland » qui réunit David Linx, Paolo Fresu et Diederik Wissels La rencontre artistique entre Paolo Fresu et le quatuor à cordes Alborada témoigne encore une fois de l’ouverture du trompettiste sarde, toujours prêt à confronter sa créativité à de nouveaux territoires.

Le 6 mai 2017 à 20h30 dans le Grand Auditorium du Musée des Confluences, pour le troisième temps de sa résidence, le trompettiste Paolo Fresu propose un concert intitulé « Il Rito e la Memoria ». Ce projet « Il Rito e la Memoria » réunit le quatuor Albodora, « Cuncordu e Tenore de Orosei », le chœur de polyphonies sardes d’Orosei et le duo Paolo Fresu (trompette-bugle) - Diederik Wissels (piano). C’est une invitation au voyage, revisitant les grands maîtres classiques tels Claudio Monteverdi, Erik Satie ou le plus contemporain Arvo Pärt, un voyage au cœur du patrimoine musical de la Sardaigne magnifié par les compositions et improvisations de Paolo Fresu et Diederik Wissels.

Ces trois concerts constituent une proposition originale et prometteuse qu’il convient de ne rater sous aucun prétexte. Pour plus d’informations concernant cette Carte Blanche proposée en 2017 au trompettiste Paolo Fresu, la consultation du site du Musée des Confluences s’impose.

Rendez-vous dans la chronique à venir consacrée au « Jazz Day » 2017 pour découvrir la proposition que fait le Musée des Confluences à l’occasion du 30 avril 2017.
Opera Underground – Les RV d’octobre 2018

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Diana Krall sereine sur « Turn Up The Quiet »

Diana Krall sereine sur « Turn Up The Quiet »

Romances sentimentales, amour et espoir

Avec son album « Turn Up The Quiet », Diana Krall opère un retour aux sources des grands standards du jazz américain. Entre tendresse et romantisme, la pianiste et chanteuse de jazz soigne l’esthétique de son propos. Sa voix murmure l’amour éternel et son piano articule l’espoir d’un rêve sentimental.

Deux ans après la sortie de « Wallflower », la pianiste et chanteuse canadienne  revient avec « Turn Up the Quiet » (Verve/Universal) à sortir le 05 mai 2017. Comme annoncé en février, Diana Krall revient au Great American Songbook avec son quinzième album studio. Sur ce nouvel opus, c’est une Diane Krall sereine qui fait une relecture sentimentale et romantique de quelques grands standards du jazz. Des titres qu’elle a d’ailleurs choisis elle-même pour faire entendre les histoires et les chansons qu’elle aime.

Enregistré et mixé par l’inimitable Al Schmitt aux Capitol Studios de Hollywood, l’album a été réalisé sous la direction du célèbre producteur Tommy Lipuma disparu le 13 mars 2017 à l’âge de 80 ans. C’est lui qui avait lancé la carrière de Diana Krall et avec lui, la pianiste chanteuse a enregistré quelques-uns de ses plus grands albums comme « All For You », « The Look of Love » ou « Live in Paris ». « Turn up the Quiet » constitue l’ultime œuvre de Tommy Lipuma.

Reprendre aujourd’hui des standards de jazz déjà interprétés de belle manière par des tas d’interprètes inspirés constitue un choix quelque peu risqué. C’est un peu comme ressortir un costume du placard, d’où peuvent se dégager des souvenirs poussiéreux et des images surannées sans contraste. Diana Krall a évité ces obstacles et a transformé son choix en une réussite. En effet dès les premières mesures de l’album on perçoit que le projet possède les qualités qui devraient lui ouvrir assurément les voies du succès.

On se laisse bercer par la voix posée et murmurée de la chanteuse dont le léger vibrato ne laisse pas indifférent. On apprécie aussi ses interventions souples et précises sur le clavier du piano. Les arrangements brillent par leur sobriété et concourent à une musicalité de tout instant. Quels que soient son tempo et son instrumentation, la musique porte en elle un swing indéniable qui contribue à la faire respirer. De chaque plage se dégage une sérénité naturelle. Même si bien sûr on reconnaît les thèmes, on perçoit combien Diana Krall a su les renouveler sans pour autant les trahir.

Non seulement Diana Krall a choisi elle-même la liste des morceaux de l’album mais elle a aussi composé de nombreux arrangements. Elle a ensuite réparti les titres en trois groupes qui ont donné lieu à différentes sessions d’enregistrement .

Diana Krall est accompagnée par Christian McBride à la basse et par Russell Malone à la guitare sur sur Blue Skies. On retrouve aussi ce trio sur Dream, la reprise de Johnny Mercer mise en valeur par les splendides arrangements d’Alan Broadbent.

Sur d’autres morceaux, Diana Krall a fait le choix d’un quintet comprenant Karriem Riggins à la batterie et Tony Garnier à la basse. Sur le titre I’ll See You In My Dreams on apprécie la participation du violoniste Stuart Duncan. La version de Moonglow est particuilèrement exquise avec une intervention lyrique et émouvante du guitariste Marc Ribot qui fait vibrer ses cordes d’émotions.

Le troisième groupe de morceaux formé par Diana Krall réunit le guitariste Anthony Wilson, le bassiste John Clayton Jr. et le batteur Jeff Hamilton. Leur interprétation n’est pas sans évoquer les images en noir et blanc des années 50/60, un peu comme la BO d’un film d’époque, ce que l’on ressent par exemple sur le titre Sway.

« Turn Up The Quiet ». Une proposition musicale teintée de romantisme comme un clin d’oeil à une époque révolue. Onze chansons d’amour murmurées, des orchestrations soignées, des rythmes alanguis imprégnés de sensualité. Un climat de sérénité. Une esthétique soignée. Un swing intemporel.

 

Sitôt après la sortie de l’album « Turn Up The Quiet » le 05 mai 2017, Diana Krall entame une tournée mondiale en juin 2017.
Avis aux amateurs de musique live. La chanteuse et pianiste canadienne sera en France à trois reprises pour présenter son nouvel album  Le samedi 7 et le dimanche 8 octobre 2017 à L’Olympia de Paris et le lundi 16 octobre 2017 au Silo à Marseille.
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