Chemirani & Rhythm Alchemy – Opéra de Lyon

Chemirani & Rhythm Alchemy – Opéra de Lyon

Groove et jubilation rythmique

La venue de « Chemirani & Rhythm Alchemy » fait l’objet du deuxième concert de la saison 2017/18 de l’Amphi sur la scène de la Grande Salle de l’Opéra de Lyon. Le 16 décembre 2017, le père et les deux fils Chemirani entourés de cinq invités hors du commun présentent une création transculturelle où le rythme règne en maître.

Après la soirée du 20 octobre 2017 qui a présenté les splendides « Panoramas » de Daniel Humair, celle du 16 décembre 2017 a de quoi réjouir tous les amateurs de musique, sans distinction de style puisque la scène de la Grande Salle de l’Opéra de Lyon accueille les musiciens du projet « Chemirani & Rhythm Alchemy » aux accents universels.

Composé de Djamchid Chemirani et ses deux fils Keyvan et Bijan, le Trio Chemirani a créé sa propre langue qui résulte de la fusion de leurs trois frappes. Avec le trio, tout gravite autour du zarb, avec le daf qui introduit dans les percussions la rupture du timbre, les cordes pincées du saz joué par Bijan et les cordes frappées du santour dont joue Keyvan.

Dans le projet intitulé « Chemirani & Rhythm Alchemy », créé à Royaumont en 2013, Keyvan Chemirani (directeur artistique) élargit la grammaire rythmique du trio Chemirani aux syntaxes de l’Inde, avec les tablas et la kanjira de Prabhu Edouard, et du jazz et des musiques improvisées européennes avec la batterie de Stéphane Galland (Aka Moon).

Les musiciens de "Chemirani & The Rythm Alchemy" photographiés par Hostekind

« Chemirani & Rythm Alchemy » © Hostekind

L’invitation faite aux cordes du violoncelle de Vincent Segal et à celles de la lyre crétoise de Socratis Sinopoulos va au-delà de la dimension mélodique pour s’intéresser aux timbres et au micro-tonal.

Le souffle de Julien Stella rend présente la dimension humaine des percussions, beatbox, et la sonorité boisée de la clarinette basse. Comme Prabhu Edouard, Kayvan Chemirani formé aux percussions indiennes pratique aussi le konnokol, le rythme indien chanté.

A travers « Chemirani & Rhythm Alchemy », les huit musiciens inventent donc une nouvelle langue issue de leur travail collectif et du partage de cultures ancrées dans des traditions fortes. Baignée dans la tradition persane, la musique du trio Chemirani aux origines iraniennes, accueille et dialogue avec la musique ottomane et celle de la Grèce de Socratis Sinopoulos, avec les musiques de l’Inde de Prabhu Edouard, avec le jazz de Stéphane Galland et Vincent Segal et avec les musiques du monde d’aujourd’hui que représente Julien Stella.

La soirée du 16 décembre 2017 dans la Grande Salle de l’Opéra de Lyon propose un moment musical pourvoyeur de plaisir, de groove et de jubilation. En effet, la musique de « Chemirani & Rhythm Alchemy » dépasse largement la simple dimension percussive. Le groupe explore rythmes pairs et impairs et propose une polyrythmie chantante et chatoyante. Une musique qui fait alterner des pièces introspectives contemplatives propices à la méditation et des séquences festives quasiment explosives.

Echo#4-A Vaulx Jazz 2019

Echo#4-A Vaulx Jazz 2019

Par son intitulé « Saxologie », la soirée du 27 mars 2019 met l’accent sur le troisième set que propose Chris Potter, un des saxophonistes les plus en vue du moment. En ouverture, une courte prestation du lauréat du Tremplin RéZZo Focal Jazz à Vienne 2018, Obradovic-Tixier Duo. Place ensuite à Louis Sclavis qui vient en quartet présenter son nouveau programme « Characters On A Wall ». Le public s’est pressé pour découvrir ces trois esthétiques musicales auxquelles il a réservé un accueil enthousiaste.

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Clin d’œil à Trio Corrente & « Tem que Ser Azul »

Clin d’œil à Trio Corrente & « Tem que Ser Azul »

Groupe phare de la scène jazz de São Paulo, le Trio Corrente présente son sixième album « Tem que Ser Azul ». Composé de Fabio Torres, Paulo Paulelli et Edu Ribeiro, le trio piano-basse-batterie interprète un jazz moderne chargé de virtuosité et de lyrisme. Une osmose parfaite unit le groove de la basse, la légèreté du piano et l’efficacité de la batterie. Une musique énergique, joyeuse et élégante.

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David Linx et Michel Hatzigeorgiou signent « The Wordsmith »

David Linx et Michel Hatzigeorgiou signent « The Wordsmith »

La voix de David Linx et la basse électrique de Michel Hatzigeorgiou ouvrent les portes de l’univers intime et sensible de l’album « The Wordsmith ». Avec sobriété le duo complice délivre un opus sensible et chaleureux. Le répertoire élégant et poétique recèle des moments de grâce d’une infinie légèreté

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« Silent Walk », le premier album de Samuel Strouk

« Silent Walk », le premier album de Samuel Strouk

Rêverie sensible d’une « Marche Silencieuse »

Avec l’album, « Silent Walk », le guitariste Samuel Strouk signe un premier opus singulier et fort réussi. Aux frontières de plusieurs territoires musicaux se dessinent les frontières d’un monde sensible et délicat. Voyage onirique dans des paysages imaginaires.

Sortir un premier album est une chose. Le réussir en est une autre. Avec « Silent Walk » (Fo Féo Productions/Universal Music) paru le 06 octobre 2017, Samuel Strouk fait mouche sur les deux tableaux.

Il est vrai que cela ne tient en rien du hasard car Samuel Strouk est loin d’être un novice même si « A Silent Walk » est son premier disque. En effet, à 36 ans, Samuel Strouk est un guitariste, un compositeur, un arrangeur et un directeur musical déjà connu et réputé dans le milieu de la musique classique et des musiques improvisées (actuelles et traditionnelles).

On note sa participation en tant que guitariste et compositeur au projet « Carhabana » qui fusionne jazz cubain et jazz manouche ainsi que son travail de compositeur sur l’album « Est » du duo Vincent Peirani (accordéon)/François Salque (violoncelle) sans omettre son rôle de directeur artistique et arrangeur sur l’album « Cierra Tus Ojos… » de l’accordéoniste Daniel Mille qui rend hommage à Astor Piazzola.

Par ailleurs Samuel Strouk a composé « Poems » où se juxtaposent un orchestre à cordes et une rythmique pop, « La Saison Éternelle » pour orchestre, violon et violoncelle où se mêlent les langages de Vivaldi et de Piazzolla, « My Romantic Lebanon » qui met en avant un violon solo au sein d’un orchestre à cordes et d’un combo jazz.

Enfin on ne peut passer sous silence l’écriture du « Rêve de Maya » un double concerto pour violoncelle, accordéon et orchestre qui mêle jazz et musique classique. Créé en 2015 à Poitiers il a été présenté récemment à la Seine Musicale. Samuel Strouk assure par ailleurs la programmation du festival de jazz de Maisons-Laffitte qui a lieu tous les ans au mois de juin.

Couverture de l'album "Silent Walk" de Samuel StroukAprès avoir participé à ces nombreux projets d’écriture classique et de musique improvisée, Samuel Strouk fait enfin le choix de réaliser un projet qui réunit tous ces univers et pour lequel il dit avoir écrit spécifiquement pour les instrumentistes de l’album. C’est ainsi qu’advient « Silent Walk » dont la pochette figurative illustrée par Stéphane Mane présente le guitariste sur fond bleu comme un rappel de la fameuse note bleue du jazz.

Pour son projet, le guitariste est entouré d’un quintet qui réunit l’accordéoniste Vincent Peirani, le violoncelliste François Salque, le contrebassiste Diego Imbert et le clarinettiste Florent Pujuila souvent à la clarinette basse.

« Silent Walk », une guitare traverse sept tableaux oniriques aux couleurs délicates. Sa « Marche Silencieuse » explore des palettes sonores sensibles et contrastées où lyrisme et romantisme ménagent de l’espace à la fureur et au silence.

Samuel Strouk engage l’auditeur à le suivre dans les sept étapes de sa « Marche Silencieuse ». Le voyage commence par une traversée sous tension des envoûtants paysages de Lands dont le thème lancinant et répétitif est repris par les instrumentistes jusqu’au paroxysme.

Conduits par le violoncelle, les musiciens invitent ensuite au souvenir sur Remember In. Le guitariste s’exprime avec une sensibilité pleine de mélancolie et rappelle la mélodie de Cierra Tus Ojos Escucha d’Astor Piazzolla. Le groupe continue sa marche dans la grisaille de Grey Street qui évoque la misère des « sans domicile fixe » de Paris. Accordéon, clarinette et contrebasse colorisent un climat tout en retenue et en nuances. Le guitariste déploie un jeu délicat et fait affleurer une douce émotion que le violoncelle relance à l’archet.

On pénètre sur la lande de Green B pour lequel l’auteur associe la couleur verte et la note B (si). Construit à partir de deux des thèmes principaux du double concerto pour violoncelle accordéon et orchestre, « Le rêve de Maya » de Samuel Strouk, ce morceau de onze minutes permet aux musiciens d’élaborer leur discours avec précision et de s’exprimer avec une grande liberté. Les improvisations des solistes se succèdent et dessinent des paysages empreints de nostalgie où le temps se trouve comme suspendu aux sonorités vibrantes des instruments. La trame romantique tissée gravement par le violoncelle croise des brumes évanescentes d’où émergent clarinette et accordéon avant que la guitare ne retrouve de nouveau le chemin de la lumière.

Les musiciens entrent alors sur un territoire de turbulences. Les instruments exubérants parcourent ensemble une certaine Zone out où la guitare enfiévrée électrise son discours et répète inlassablement le thème qui n’en finit plus de tourner jusqu’à devenir obsédant. Par bonheur on pénètre avec le trio guitare/accordina/violoncelle sur les terres pacifiées de Sister. Une ballade teintée des couleurs du spleen et dédiée à la sœur du guitariste. La complainte du violoncelle, les lignes mélodiques de l’accordina et les délicates notes de la guitare font régner un moment de calme bienveillant.

A l’aube, la marche se termine sur la terre de Dawn of Silence où la clarinette aux accents portaliens instaure une atmosphère mystérieuse. Les instruments unissent leurs expressions et le climat confine presque à l’angoisse avant de se résoudre dans un final étourdissant et rassurant.

« Silent Walk », une immersion dans les paysages imaginaires de Samuel Strouk où alternent moments contemplatifs et promenades mouvementées. Textures nuancées et sensibles d’un monde sonore tout en finesse qui surprend et émeut tour à tour.

 

Rendez-vous le lundi 27 novembre 2017 à 19h30 au Café de la Danse à Paris pour vivre en concert les atmosphères de « Silent Walk » avec Samuel Strouk (guitare), Vincent Peirani (accordéon), François Salque (violoncelle), Florent Pujuila (clarinette) et Diego Imbert (contrebasse).
Echo#4-A Vaulx Jazz 2019

Echo#4-A Vaulx Jazz 2019

Par son intitulé « Saxologie », la soirée du 27 mars 2019 met l’accent sur le troisième set que propose Chris Potter, un des saxophonistes les plus en vue du moment. En ouverture, une courte prestation du lauréat du Tremplin RéZZo Focal Jazz à Vienne 2018, Obradovic-Tixier Duo. Place ensuite à Louis Sclavis qui vient en quartet présenter son nouveau programme « Characters On A Wall ». Le public s’est pressé pour découvrir ces trois esthétiques musicales auxquelles il a réservé un accueil enthousiaste.

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Clin d’œil à Trio Corrente & « Tem que Ser Azul »

Clin d’œil à Trio Corrente & « Tem que Ser Azul »

Groupe phare de la scène jazz de São Paulo, le Trio Corrente présente son sixième album « Tem que Ser Azul ». Composé de Fabio Torres, Paulo Paulelli et Edu Ribeiro, le trio piano-basse-batterie interprète un jazz moderne chargé de virtuosité et de lyrisme. Une osmose parfaite unit le groove de la basse, la légèreté du piano et l’efficacité de la batterie. Une musique énergique, joyeuse et élégante.

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David Linx et Michel Hatzigeorgiou signent « The Wordsmith »

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Clin d’œil à Benjamin Petit & « 5 Degrés Sud »

Clin d’œil à Benjamin Petit & « 5 Degrés Sud »

Aux clefs de son sax, il pilote un jazz tonique

Le saxophoniste Benjamin Petit fait voler son saxophone dans les cieux des virtuoses avec son album « 5 degrés Sud » sorti le 20 octobre 2017 chez French Paradox. Du jazz de haute voltige… pourvu que l’oxygène ne lui manque pas à cette altitude !

couverture de l'album "5° Sud" de Benjamin PetitAprès une carrière de sideman dans le monde de la pop (Michel Jonasz, Lionel Richie) et de nombreuses autres collaborations artistiques dans celui du jazz (Eric Legnini, Hadrien Feraud, Benjamin Henocq Quartet, Didier Lockwood, Paco Sery, No Jazz) le saxophoniste Benjamin Petit prend son envol comme leader et compositeur avec l’album « 5 degrés Sud » (French Paradox/Antipodes Music).

Artiste atypique, Benjamin Petit est aussi pilote de ligne et commandant de bord sur Boeing 737, ce qui explique peut-être qu’il ambitionne de voler dans les hautes sphères du monde du jazz comme il le fait aux commandes de son avion. De facto, son décollage comme leader s’est plutôt bien déroulé et ça a l’air bien parti pour lui.

Enregistré à la Maison des Artistes d’André Manoukian à Chamonix par Nicolas Falque et Balthazar Varin, l’album « 5 degrés Sud » est sorti le 20 octobre 2017 sous un nouveau label de jazz indépendant French Paradox né le 04 avril 2017. On souhaite à cette structure encore bien d’autres projets aussi dynamiques.

A la tête d’un équipage/quartet prometteur, le chef de bord Benjamin Petit pilote « 5 degrés Sud » à toute allure. Entouré de Jerry Leonide au piano, de Zacharie Abraham à la  contrebasse et de Francis Arnaud à la batterie, il a aussi convié sur deux titres le bugliste et trompettiste Sylvain Gontard.

Benjamin Petit propose un répertoire de dix compositions originales auxquelles s’ajoute une version méditative très personnelle de Colchiques dans les prés. Dès les premières mesures du titre d’ouverture Mygale & Britney, le saxophoniste met le cap sur un bop tonique et bien construit, soutenu de manière très efficace par une section rythmique élastique et bondissante.

Le vol se poursuit ensuite plus calmement en compagnie du trompettiste Sylvain Gontard qui rejoint le groupe sur le splendide Liam au tempo évolutif.

A l’écoute de l’album il semble que le style de Benjamin Petit a sans douté été influencé par la phraséologie de Stefano Di Battista, Rosario Giulliani ou encore Kenny Garret et de bien d’autres musiciens de jazz mais la liste serait trop longue.

Après les riffs sax/trompette du titre I Taw A Putty Tat le saxophone fait monter la sauce et on est entraîné dans un jazz qui hésite entre boogaloo et funky. Sur les huit minutes du titre 5 Degrés Sud le quartet développe un jazz de facture plus traditionnelle et la musique aborde même les rives du lyrisme. Les solistes prennent le temps de s’exprimer portés par la puissante pulsation du batteur et par les lignes de basse attentives du contrebassiste.

La caressante ballade Nodding Milla tranche avec le tempo d’enfer du bien nommé Mach Buffet et le binaire Out of The Hip aux sonorités électriques et à l’ambiance plus nerveuse. On n’oublie pas non plus le sautillant et enivrant Ni !

Echo#4-A Vaulx Jazz 2019

Echo#4-A Vaulx Jazz 2019

Par son intitulé « Saxologie », la soirée du 27 mars 2019 met l’accent sur le troisième set que propose Chris Potter, un des saxophonistes les plus en vue du moment. En ouverture, une courte prestation du lauréat du Tremplin RéZZo Focal Jazz à Vienne 2018, Obradovic-Tixier Duo. Place ensuite à Louis Sclavis qui vient en quartet présenter son nouveau programme « Characters On A Wall ». Le public s’est pressé pour découvrir ces trois esthétiques musicales auxquelles il a réservé un accueil enthousiaste.

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Clin d’œil à Trio Corrente & « Tem que Ser Azul »

Clin d’œil à Trio Corrente & « Tem que Ser Azul »

Groupe phare de la scène jazz de São Paulo, le Trio Corrente présente son sixième album « Tem que Ser Azul ». Composé de Fabio Torres, Paulo Paulelli et Edu Ribeiro, le trio piano-basse-batterie interprète un jazz moderne chargé de virtuosité et de lyrisme. Une osmose parfaite unit le groove de la basse, la légèreté du piano et l’efficacité de la batterie. Une musique énergique, joyeuse et élégante.

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David Linx et Michel Hatzigeorgiou signent « The Wordsmith »

David Linx et Michel Hatzigeorgiou signent « The Wordsmith »

La voix de David Linx et la basse électrique de Michel Hatzigeorgiou ouvrent les portes de l’univers intime et sensible de l’album « The Wordsmith ». Avec sobriété le duo complice délivre un opus sensible et chaleureux. Le répertoire élégant et poétique recèle des moments de grâce d’une infinie légèreté

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Crossover#2… Aïrès – Airelle Besson-Edouard Ferlet-Stephane Kerecki

Crossover#2… Aïrès – Airelle Besson-Edouard Ferlet-Stephane Kerecki

Un jazz chambriste enchanteur et raffiné

Le trio Aïrès réunit Airelle Besson-Edouard Ferlet-Stephane Kerecki. Leur album sorti sous le label Alpha mêle pièces classiques, écriture jazz et improvisation. Empreinte de sérénité et de plénitude, la musique du trio ravit par sa fluidité, son élégance et son raffinement.

Couverture de l'album Aires du trio Airelle Besson-Edouard Ferlet-Stephane KereckiHuit ans après l’album « Filigrane », la trompettiste Airelle Besson retrouve le pianiste Edouard Ferlet. Les deux complices sont rejoints par le contrebassiste Stéphane Kerecki.

Avec Airelle Besson-Edouard Ferlet-Stephane Kerecki, le trio Aïrés réunit donc trois instrumentistes émérites et compositeurs éblouissants qui ont gravé ensemble « Aïrès » (Alpha/Outhere) un album élégant et raffiné sorti le 27 octobre 2017.

Outre le fait d’être musiciens de jazz, les trois artistes ont en commun d’être très sensibles à la musique classique avec, pour ce qui concerne  Édouard Ferlet et Airelle Besson un attachement à la musique de Bach… Crossover.

Très sensible à la dimension mélodique et harmonique de la musique, le trio propose un répertoire de douze titres. Trois pièces de musique classique, Pavane op. 50 de Gabriel Fauré proposé par le pianiste, Pavane pour une infante défunte de Ravel et Valse sentimentale de Tchaïkovski. Deux titres écrits par la trompettiste et deux autres par le contrebassiste. Quatre compositions du pianiste dont le splendide Es ist Vollbracht inspiré par l’air de la Passion selon saint Jean BWV 245.

Sans oublier le nostalgique Windfall à porter au crédit du pianiste John Taylor disparu en juillet 2015 après avoir joué ses dernières notes sur scène avec le quintet de Stéphane Kerecki et son projet « Nouvelle Vague ».

L’album « Aïrès » a été enregistré en trois jours en février 2017 par Alban Sautour sur la scène d’une salle de concert, celle de l’Auditorium de la Maison de la Culture de Grenoble, la MC2:Grenoble. Installés en triangle sur le même plateau les musiciens bénéficient d’une grande proximité qui favorise écoute et réactivité, deux éléments favorisant la qualité de l’improvisation, pierre angulaire de leur musique.

Sur l’album « Aïrès », les trois virtuoses Airelle Besson-Edouard Ferlet-Stephane Kerecki entrecroisent les notes et tissent une musique somptueuse et élégante. Les musiciens partent des mélodies pour mieux s’en éloigner et construire leur propre langage dont l’architecture inventive et précise repose sur une inspiration sans cesse renouvelée. Une alchimie magique transforme la matière sonore à la fois dense et fluide en une musique chambriste raffinée qui enchante.

le trio Aires avec Airelle Besson-Edouard Ferlet-Stephane Kerecki

Aïres Trio © Franck Juery

Les trois protagonistes du trio Aïrès sont chacun engagés dans des projets personnels passionnants.

En 2015, la trompettiste Airelle Besson a obtenu le Prix Django Reinhardt du Meilleur musicien de l’année et celui de l’Académie du Jazz ainsi que la Victoire du Jazz, catégorie « Révélation ». Sur les scènes elle s’est produit auprès des plus grands. Ses talents d’instrumentistes se doublent de ceux de compositrice et arrangeuse.

On connaît le goût du pianiste Edouard Ferlet pour la musique du Cantor de Leipzig et les lectures qu’il en fait sur ses albums « Think Bach » (2012) et « Think Bach op.2 » (2017) On a a aussi vibré en 2015 à l’écoute de « Plucked Unplucked » où il mêle son piano au clavecin de Violaine Cochard et explore en duo les liens entre improvisation et musique baroque.

On a pu apprécier la partition inspirée de l’album « Nouvelle Vague » que le contrebassiste Stéphane Kerecki a signée et enregistrée avec John Taylor, le saxophoniste Émile Parisien et le batteur Fabrice Moreau. Cet opus a reçu de nombreuses récompenses dont en 2014 le Prix de l’Académie du Jazz »récompensant le « Meilleur Disque de Jazz » enregistré par un musicien Français et en 2015 la Victoire du jazz du » Meilleur Disque de l’Année ».

Assurée avec délicatesse par la contrebasse et le piano, la chaîne rythmique du tissu musical enchanteur d’Aïrès soutient une très riche trame harmonique brodée de mélodies libérées des partitions originelles. Telle une poétesse volubile, la trompettiste sculpte des sons concis qui s’échappent en des volutes d’une légèreté aérienne. Avec précision, elle souffle des rimes pures qui flirtent avec l’infini pour mieux échapper à la pesanteur. Son jeu minimaliste n’oublie pas d’être lyrique.

« Aïrès », lignes mélodiques subtiles et raffinées, climats minimalistes, contrechants turbulents au bord de la dissonance, notes perlées, textures somptueuses. Un espace de répit dont l’équilibre élégant et raffiné fascine.

 

Un rendez-vous pour découvrir live la musique du trio Airès. Airelle Besson-Edouard Ferlet-Stephane Kerecki sont en concert le lundi 04 décembre 2017 à 20h au Café de la Danse à Paris.
Echo#4-A Vaulx Jazz 2019

Echo#4-A Vaulx Jazz 2019

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Clin d’œil à Trio Corrente & « Tem que Ser Azul »

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David Linx et Michel Hatzigeorgiou signent « The Wordsmith »

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Enrico Pieranunzi-Mads Vinding-Alex Riel sur « Yesterdays »

Enrico Pieranunzi-Mads Vinding-Alex Riel sur « Yesterdays »

Un lyrisme incandescent

Le 17 novembre 2017 le label Stunt Records sort « Yesterdays ». Un album live enregistré le 11 novembre 1997 avec le trio de Mads Vinding qui réunit Enrico Pieranunzi-Mads Vinding-Alex Riel sur la scène du Jazzhouse de Copenhague. Sept pistes d’un jazz éblouissant et virtuose.

Couverture de l'album "Yesterday" avec Enrico Pieranunzi-Mads Vinding-Alex Riel, album enregsitré live en 1997 au Copenhagen JazzhouseEn 1997, l’album « The Kingdom Where Nobody Dies » du trio de Mads Vinding est élu « meilleur album de jazz de l’année » au Danemark et figure dans le top 5 annuel du magazine américain Jazz Times. Vingt ans plus tard, le label Stunt Records donne une suite à cet album majeur de son catalogue avec la sortie de « Yesterdays » (Stunt Records/Una Volta Music), un enregistrement live du trio de Mads Vinding composé de Enrico Pieranunzi-Mads Vinding-Alex Riel.

C’est le contrebassiste Mads Vinding qui est à l’origine de ce trio Enrico Pieranunzi-Mads Vinding-Alex Riel. Il avait alors souhaité joué avec ses musiciens favoris, le pianiste Enrico Pieranunzi et le batteur Alex Riel. L’on apprécie aujourd’hui cette  collaboration musicale qui fait merveille et prodigue un jazz énergique et inventif.

« Yesterdays », sept pistes d’une musique généreuse pleine de vitalité, de dynamisme et d’incandescence. Virtuoses et performants les trois musiciens jouent avec générosité. Dans le respect de la tradition du jazz, le trio Enrico Pieranunzi-Mads Vinding-Alex Riel semble s’amuser à déconstruire les grands thèmes de jazz pour ensuite les reconstruire avec inspiration.

Depuis 1997, Enrico Pieranunzi est devenu un protagoniste incontournable et incontestable de la scène européenne et internationale du jazz. Si depuis il a enregistré plus de 80 albums, le disque « Yesterdays » donne à entendre son jeu déjà virtuose, expressif et très maîtrisé.

Très à l’écoute et hyper réactive, la paire rythmique constituée par le contrebassiste Mads Vinding et le batteur Alex Riel s’entend à merveille. Le son élastique et la riche expression musicale du contrebassiste s’allient à l’accompagnement alternativement féroce ou délicat du batteur. Leur accompagnement nuancé mais dynamique permet à Enrico Pieranunzi de s’octroyer toutes les libertés.

Sur My Funny Valentine, il prend d’abord ses distances avec la mélodie qu’il découpe et fragmente en vignettes interrogatives et contemplatives partagées avec le contrebassiste avant de revenir à la mélodie qu’il harmonise et entraîne ensuite sur un rythme effréné. Il colore Jitterbug Waltz de paillettes et la fait tourner avec force jusqu’à l’étourdissement. Il fait battre d’enthousiasme le cœur du thème My Foolish heart que l’on écoute comme enivré.

Avec une aisance sans pareille, Enrico Pieranunzi développe un style puissant. Son jeu fluide et pourtant fort étoffé libère une musique aérienne. La clarté de son articulation lui permet de faire coexister des lignes mélodiques expressives avec des séquences rythmiques percutantes. L’élégance du pianiste romain fait mouche sur les sept pistes. 

Outre l’indéniable talent des musiciens, il convient aussi de saluer celui de Bjarne Hansen, véritable magicien du son, qui après avoir enregistré le concert le 11 novembre 1997 au Jazzhouse de Copenhague a mixé et masterisé avec précision et sensibilité en avril 2017 cet enregistrement live intitulé « Yesterdays », en référence à la composition de Jerome Kern qui ouvre l’album.

Echo#4-A Vaulx Jazz 2019

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Clin d’œil à Trio Corrente & « Tem que Ser Azul »

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David Linx et Michel Hatzigeorgiou signent « The Wordsmith »

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