Hugh Coltman revient avec « Who’s Happy ? »

Hugh Coltman revient avec « Who’s Happy ? »

Voyage musical & Question existentielle

Après sa nomination comme « Voix de l’Année » aux Victoires du Jazz 2017 suite à « Shadows » enregistré en hommage à Nat King Cole, Hugh Coltman revient avec « Who’s Happy ? », son nouvel album enregistré à la Nouvelle-Orléans. Un voyage musical au terme duquel le chanteur pose une question existentielle.

Couverture de l'album "Who' Happy ?"Le 02 mars 2018, Hugh Coltman revient dans le feu de l’actualité discographique avec son nouvel opus « Who’s Happy? » (Okeh/Sony Music). C’est à la Nouvelle-Orléans qu’il a enregistré de nouvelles compositions avec ses compagnons de route, un brass-band de la ville louisianaise et le guitariste Freddy Koella, co-réalisateur de l’album

Après avoir chanté le blues en Angleterre pendant 8 ans (de 1991 à 1999) avec The Hoax (blues rock british), puis participé aux tournées de  « The Vox » du pianiste Eric Legnini, il a enregistré à ses côtés en 2013 sur « Sing Twice », exercice qu’il renouvelle en 2017 sur « Waxx Up » Parallèlement en 2014 il retrouve The Hoax pour enregistrer « Recession Blues, A Tribute to BB King ».

En 2015, sous la direction artistique du pianiste Eric Legnini, il réalise l’éblouissant « Shadows - Songs of Nat King Cole » en hommage à Nat King Cole, le chanteur préféré de sa mère. L’album fait un tabac. Les concerts s’enchaînent et, en 2017, Hugh Coltman est nommé « Voix de l’année » aux Victoires de la musique Jazz.

Se pose alors pour lui la question de savoir s’il va consacrer sa carrière à enregistrer des hommages. En fait après avoir visionné la série « Treme » lui vient l’idée de plonger dans les racines de la musique de la Nouvelle-Orléans. Il réécoute Charles Sheffield, le chanteur de rhythm’n blues de Bâton-Rouge dans les années 60. Hugh Coltman réalise que cette musique ouvre un espace d’expression qui lui permettrait de concrétiser ses envies.

Pour réaliser son projet il fait appel au guitariste Freddy Koella qui a vécu à la Nouvelle-Orléans pendant une dizaine d’année et a travaillé avec Bob Dylan et Willy DeVille. Ils deviennent coréalisateurs de l’album. Hugh Coltman suit ses conseils et conçoit en deux semaines les chansons de l’album. Il va ensuite passer une semaine à la Nouvelle-Orléans pour rencontrer les musiciens du cru.


Avec le batteur Raphaël Chassin il y retourne ensuite pour six jours de studio avec des pointures néo-orléannaises pour dix chansons originales et une reprise de Charles Sheffield, It’s Your Voodoo Working.

Rythmes chaloupés, cuivres joyeux, guitare bluesy, orgue soul. Selon les ambiances, la voix toujours ronde, tendre et chaleureuse du chanteur sait se faire rocailleuse voire un peu grondeuse quand il hausse le ton pour exprimer sa colère.

L’album ouvre avec un titre plutôt accrocheur, Civvy Street avec son balancement un rien bluesy et ses riffs de cuivres chaleureux. Sur Hand Me Down sont abordées les questions de transmission avec une alternance d’anglais et de français. La voix de la chanteuse canado-haïtienne Mélissa Laveaux sur un petit air rythmé et tout simple, repris du début à la fin par la guitare, qui s’incruste dans la mémoire.

Sur certains titres l’environnement instrumental est allégé comme All slips away où la voix et la guitare cheminent de concert et Sleep in Late où le chant triste de la  trompette de David Boswell s’élève au-dessus de l’ensemble guitare, basse, tambour/percussions. Sur d’autres morceaux, le climat se teinte de soul et de rhythm’n blues comme sur Resignation Letter où l’orgue entraîne les cuivres et la voix du chanteur.

Porté par le piano bastringue, la fanfare et la clarinette Sugar Coated Pill frise le désespoir mais l’évite de justesse. Sur la reprise plutôt dansante de Voodoo Working, la guitare bluesy donne de la voix et allume une rythmique un rien rockabilly alors que les cuivres et l’orgue s’en donnent à cœur joie et chantent leur désespérance autant que la voix éraillée de Hugh Coltman.

L’album se termine avec Little Big Man, une tendre berceuse que Hugh Coltman chante pour son fils, accompagné par les notes délicates d’un piano caressant et d’une douce guitare.

« Who’s Happy » ? La joie de vivre du chanteur traverse tout l’album ! Comme la Nouvelle-Orléans qui s’est relevée de l’ouragan Katrina, Hugh Coltman prend le dessus vis à vis des éléments que la vie pas toujours amène réserve à tous enfants. Guitares, chœurs, cuivres et tambours balancent entre blues, soul, R’N B et folk et entrainent Hugh Coltman et sa musique dans un voyage qui badine entre réjouissance alanguie et mélancolie rythmée.

 

Hugh Coltman est en tournée. Pour écouter en concert le répertoire de son nouvel album « Who’s Happy ? », rendez-vous le 12 avril 2018 à 20h au Bataclan à Paris et sur le site du chanteur pour découvrir les autres dates de sa tournée.
Chick Corea – The Spanish Heart Band : « Antidote »

Chick Corea – The Spanish Heart Band : « Antidote »

A la tête d’un octet rutilant qui réunit des musiciens venus de l’Espagne, de Cuba, du Venezuela et des États-Unis, le pianiste Chick Corea plonge de nouveau dans son héritage musical espagnol, latin et flamenco. Chick Corea – The Spanish Heart Band : « Antidote »… une immersion vivifiante dans le jazz latin de Chick Corea.

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Le contrebassiste Avishai Cohen revient avec « Arvoles »

Le contrebassiste Avishai Cohen revient avec « Arvoles »

Avec « Arvoles », le contrebassiste Avishai Cohen opère un retour aux sources de son inspiration jazz. Sur la moitié des plages de ce superbe opus, il revient au trio acoustique avec le pianiste Elchin Shirinov et le batteur Noam David. Sur les cinq autres titres de l’album, le trio est rejoint par Björn Samuelsson au trombone et Anders Hagberg à la flûte. Un opus vibrant et dynamique.

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Tom Bourgeois annonce la sortie de « Murmures »

Tom Bourgeois annonce la sortie de « Murmures »

Entre tendresse et mélancolie

Attendu en France pour le 09 mars 2018, le double album « Murmures » du saxophoniste et clarinettiste Tom Bourgeois constitue une superbe découverte. Ce projet ambitieux à l’instrumentation atypique instaure un univers poétique habité par la mélancolie et la tendresse.

Couverture de 'album "Murmures" de Tom BougeoisEnregistré en Allemagne en trois jours aux Bauer Studios, le double album « Murmures » (Neuklang/Pias) résulte d’un travail de composition et d’arrangement où chaque titre explore les richesses sonores de ce quartet acoustique, sans batterie ni contrebasse réuni par le saxophoniste et clarinettiste belge Tom Bourgeois.

Ce  quartet singulier propose une musique délicate qui ne manque pourtant point de force. En forte cohérence, les climats se suivent sans se ressembler mais conservent une unité profonde.

"Murmures" avec Tom Bourgeois, Lois Le Van, Thibaults Dille, Florent JeuniauxLe leader Tom Bourgeois rassemble autour de lui le vocaliste Loïs Le Van, l’accordéoniste Thibault Dille et le guitariste de Florent Jeunieaux.

Le programme de ce double album se présente en deux parties.

La première propose dix titres qui comptent deux compositions de Loïs Le Van, une reprise de Charles Mingus et sept compositions originales de Tom Bourgeois. La seconde fait découvrir les arrangements écrits par Tom Bourgeois du Quatuor pour cordes en Fa Majeur et de la Sonatine pour piano de Maurice Ravel.

Les couleurs musicales très originales de « Murmures » surprennent et ne laissent pas indifférent. On se laisse envelopper par les alliages sonores que la clarinette basse et les saxophones de Tom Bourgeois tressent avec la voix de Loïs le Van, l’accordéon de Thibault Dille et la guitare Florent Jeunieaux. On tombe sous le charme des confidences intimes que délivrent la voix et le chant des instruments. On est touché par la sensibilité des timbres, la subtilité de l’écriture et la précision de la mise en place.

A la fois tendre et puissante la musique du premier disque met en avant la richesse harmonique des textures et les textes chantés en français ou en anglais par le vocaliste Loïs le Van et écrits par Popp Eszter, Laura Karst et François Vaiana. L’alternance de morceaux interprétés en duo, trio ou quartet contribue au changement de climats, renouvelle l’étonnement de plage en plage et dépayse l’oreille.

Le splendide Melancholia en quartet ouvre le premier CD et porte bien son titre. La suite intitulée Creatures bouleverse par la force de son propos et met en évidence la forte personnalité musicale du guitariste Florent Jeunieaux.

Sur Charlie place au duo saxophone soprano/accordéon. Sur Les Petits Cailloux la voix dialogue avec l’accordéon. C’est un réel bonheur de découvrir la version que la voix et la guitare donnent du thème Duke Ellington’s Sound of Love de Charlie Mingus. Le grain de la voix de Loïs le Van et les sonorités très claires de la guitare de Florent Jeunieaux s’inscrivent dans le pur esprit de la version originelle de Mingus. Une prodigieuse réussite qui transporte au paradis de l’amour rêvé.

Mechanical Boy surprend par son écriture plus rythmique et découpée mais très vite les chants des instruments et de la voix redonnent au thème les couleurs dominantes de l’album. Le saxophone soprano de Tom Bourgeois participe au climat interrogatif de Transience alors que, sur Winter, son ténor dit les contrastes de cette saison;

photo de Tamas Andok illustrant le livert de l'album "Murmures"

©Tamas Andok

Si la musique du double album « Murmures » vaut en elle-même, il importe de souligner le soin porté à qualité de l’objet disque. Le cliché de couverture, celui de l’intérieur de la pochette et ceux du livret sont à porter au crédit du photographe Andok Tamas. Des images dont l’esthétique s’inscrit dans la logique du contenu musical.

Sans doute, la dimension chambriste de la musique du quartet s’incarne encore plus sur les pièces du second disque consacré à la musique de Ravel.

En effet, Tom Bourgeois a conçu des arrangements pour les quatre mouvements du Quatuor en Fa Majeur écrit par Ravel pour un quatuor de cordes et pour Sonatine en trois mouvements composée pour piano.

Le saxophoniste et clarinettiste Tom Bourgeois

Tom Bourgeois©Hailing Wang,

Le parti pris de Tom Bourgeois est pour le moins osé car l’instrumentation de son quartet diffère de celle pour laquelle Ravel a conçu la pièce, en l’occurrence un quatuor de cordes. Sur « Murmures » les voix des quatre instruments à cordes deviennent celles des quatre instruments du quartet. Ainsi, une nouvelle musique est crée à partir de celle Ravel.

Tout en conservant le climat romantique de la pièce originale, le quartet le teinte de reflets tragico-ludiques. Les quatre mouvements réservent de très belles surprises.

Le premier mouvement privilégie l’accordéon de Thibault Dille. Le saxophone soprano prend les manettes du second mouvement mené assez vivement. Le troisième mouvement intègre un texte en français écrit par François Vaiana et chanté par Loïs le Van. Le quatrième mouvement fait la part belle à la guitare lumineuse.

La Sonatine pour piano devient un radieux duo guitare/saxophone ténor qui clôt le second disque avec une tendre détermination.

Sur « Murmures » de subtiles mélodies croisent de poétiques volutes qu’enveloppent les échos impressionnistes de confidences chuchotées. Le quartet de Tom Bourgeois participe à un bienheureux dépaysement cochléaire. On se laisse convaincre par ces éthers flottants et envoutants qui alimentent les rêveries et régénèrent la réalité. Un album à partager largement.

 

Pour découvrir l’album « Murmures » sur scène, rendez-vous avec Tom Bourgeois (saxophones ténor et soprano, clarinette basse), Loïs Le Van (voix), Thibault Dille (accordéon) et Florent Jeunieaux (guitare) le 13 mars 2018 à 20h30 au Sunset à Paris. La soirée propose un double plateau avec en première partie avec le groupe « Lown ».
Chick Corea – The Spanish Heart Band : « Antidote »

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Le contrebassiste Avishai Cohen revient avec « Arvoles »

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ECM publie « After the Fall » du Keith Jarrett Trio

ECM publie « After the Fall » du Keith Jarrett Trio

La renaissance du phœnix

Le label ECM publie « After the Fall », un double album live du Keith Jarret Trio. Le concert donné en 1998 à Newark par Keith Jarret, Gary Peacock et Jack DeJohnette témoigne du très haut niveau d’excellence de la musique de ce trio légendaire.

Le Keith Jarrett Trio, aussi connu sous le nom de Standards Trio a enregistré de nombreux albums et parcouru les scènes jusqu’en 2015, année officielle de la dissolution du trio. « After The Fall » dont la sortie est annoncée pour le 02 mars 2018 permet d’écouter le trio en 1998 lors d’un concert qui marque le retour du pianiste sur scène, après deux ans d’une interruption imposée au pianiste pour raison de santé.

Le titre de l’opus, « After the Fall » (après la chute), laisse entendre qu’il s’agit réellement d’une renaissance pour Keith Jarrett qui reprend sa place derrière le clavier de son piano tel un phœnix entouré de ses fidèles compagnons le contrebassiste Gary Peacock et le batteur Jack DeJohnette.

Enregistré à Newark (New Jersey) le 14 novembre 1998 au New Jersey Performing Art Center, « After the Fall » Couverture de l'album "After The Fall" de Keith Jarrett Triorestitue une musique qui témoigne de l’enthousiasme et de la créativité retrouvés du pianiste sur douze reprises des grands standards du Great American Songbook.

Le premier disque ouvre avec The Masquerade Is Over de Herb Magidson et Allie Wrubel. Après une introduction très calme du pianiste durant deux minutes, le batteur accélère le rythme. Keith Jarret s’anime et la magie du trio opère durant quinze minutes. Sur Scrapple From the Apple de Charlie Parker on capte la connivence extrême qui existe entre Keith Jarrett et Jack DeJohnette sur ce thème de bop. Le premier disque se termine avec Autumn Leaves de Kosma où Gary Peacock offre un long solo de contrebasse.

Sur le second disque, le trio au meilleur de sa performance investit avec énergie et brillance Doxy de Sonny Rollins, Bouncin’ with Bud de Bud Powell et Moment’s Notice de John Coltrane. Gary Peacock brille sur One for Majid de Pete La Roca. Plein d’entrain, le trio interprète Santa Claus Is Coming To Town sur un rythme très tonique.

Le Keith Jarrett Trio joue deux ballades, Old Folks  et When I Fall In Love qui termine le second disque. On est saisi par le lyrisme de Keith Jarrett et par les nuances dont le trio fait preuve sur cette interprétation d’une rare sensibilité.

Vingt ans après son enregistrement, « After The Fall » illustre de manière exemplaire la créativité effervescente du légendaire Keith Jarret Trio. Fougueux et inspiré, Keith Jarrett enchante par son lyrisme et sa sensibilité.

Chick Corea – The Spanish Heart Band : « Antidote »

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Le contrebassiste Avishai Cohen revient avec « Arvoles »

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Bill Frisell présente « Music IS », son prochain album solo

Bill Frisell présente « Music IS », son prochain album solo

Randonnée sur les cordes d’une guitare mélodiste

Géant de la guitare, Bill Frisell annonce pour le 16 mars 2018 la sortie de « Music IS ». Cet album solo de Bill Frisell constitue un véritable évènement pour tous les amateurs de jazz. De nouvelles compositions et des adaptations solo d’anciens titres de son répertoire. Une promenade onirique dans un monde où la mélodie est reine.

Celui qui est sans doute l’un des guitaristes les plus célèbres du jazz des trente dernières années avec Pat Metheny, John Scofield, Marc Ribot Mike Stern et le disparu John Abercrombie possède un style reconnaissable qui lui appartient en propre. Bill Frisell promène la douceur de son attaque et son expression teintée de sérénité dans le monde de la musique improvisée.Couverture de l'album "Music IS" du guitariste Bill Frisell

« Music IS » (Okeh Records/Sony Music Masterworks), album solo du guitariste Bill Frisell, sort après « Ghost Town » paru en 2000 chez Nonesuch et « Silent Comedy » produit en 2013 par John Zorn chez Tzadik.

Enregistré en août 2017 à Portland, en Oregon dans les studios Flora Recording and Playback du légendaire Tucker Martine et produit par son collaborateur de longue date, Lee Townsend, l’album « Music IS » propose un répertoire dont toutes les compositions ont été écrites par Bill Frisell.

« Music IS » présente le dialogue inspiré qu’entretient Bill Frisell avec sa guitare. Entre Bill Frisell et l’auditeur, juste la guitare et quelques pédales. Il s’agit d’un album solo avec des boucles et des chants superposés. Il se caractérise par une omniprésence de la mélodie, cet élément intrinsèque de l’ADN musical du guitariste.

Sur les seize plages de l’album Bill Frisell laisse émerger son monologue intérieur qu’il confie aux cordes de son instrument devenu une extension de lui-même. Quelques titres sont de purs solos, alors que sur d’autres plages le guitariste utilise ses pédales d’effets pour créer des superpositions et des boucles mais l’usage qu’il en fait ne constitue en rien un brouillage de son discours solo même si de douces sonorités flirtent avec d’autres plus métalliques.

On tombe sous le charme de nouvelles compositions. Change in the Air profilé comme une douce rêverie, Thankful aux sonorités psychédéliques et au climat nostalgique, le très interrogatif What Do You Want, Miss You, ballade mélancolique à souhait et Go Happy Lucky aux allures de blues tranquille.

Il est aussi fort plaisant de se laisser surprendre par des compositions considérées comme des classiques de Frisell, reprises en solo. Ron Carter, Pretty Stars, Monica Jane et The Pioneers. On retrouve aussi In Line et Rambler qui proviennent des deux premiers albums aux titres éponymes de Bill Frisell sortis chez ECM en 1983 pour le premier et 1985 pour le second.

Enfin, le guitariste offre deux versions de Rambler une composition de ses débuts. Après une première piste avec boucles et overdubs de six minutes trente-trois, la berceuse surgit à nouveau à la fin de « Music IS » en bonus track, dans une version plus courte et acoustique.

Sur « Music IS », le propos de Bill Frisell séduit par la sérénité sensible de ses mélodies, son toucher précis et son lyrisme empreint d’un romantisme un rien nostalgique avec des échos de country et de blues. Tel un poète américain sur sa guitare, Bill Frisell décline avec talent des mélodies souvent oniriques.

Chick Corea – The Spanish Heart Band : « Antidote »

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Le contrebassiste Avishai Cohen revient avec « Arvoles »

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Candomblé Ketu au Musée des Confluences

Candomblé Ketu au Musée des Confluences

Pour découvrir les rythmes afro-brésiliens

Du 08 au 11 mars 2018, le Musée des Confluences consacre un cycle de quatre jours à la découverte du Candomblé Ketu et des rythmes afro-brésiliens. Le cycle débute par une création du musicien brésilien Edmundo Carneiro où résonnent cuivres traditionnels et guitares, suivie de deux représentations exceptionnelles des rituels de candomblé.

En 2018 au Musée des Confluences, le cycle de musiques et de spectacles « Vibrations du monde » propose un coup de projecteur sur des pratiques culturelles et rituelles : le Candomblé Ketu, cérémonies afro-brésiliennes jamais représentées en France, loin des lieux de cultes traditionnels.

Cap sur São Paulo et Salvador de Bahia pour vibrer au cœur des musiques afro-brésiliennes avec deux créations du percussionniste Edmundo Carneiro et la venue inédite des maîtres du candomblé Ketu (Salvador de Bahia). Spectacles, concerts, masterclass, films et conférences sont au programme de ce voyage poétique, musical et spirituel.

« Camdomblé Joãozinho Da Gomea (1946 – Salvador, Brésil) » Photo  Pierre Verger

Ce projet est le fruit d’un partenariat entre le Musée des Confluences et les Ateliers d’ethnomusicologie de Genève, qui ont œuvré avec Edmundo Carneiro et la fondation de l’ethnologue Pierre Verger à Bahia. Rencontrés sur place en 2017, une vingtaine d’artistes se produiront pour la première fois en France, à Lyon.

Le terme de candomblé est utilisé dans l’État de Bahia, au Nord Est du Brésil, pour désigner les groupes religieux présentant un ensemble de pratiques rituelles festives, originaires d’Afrique de l’Ouest. Si le candomblé représente aujourd’hui l’une des croyances les plus populaires au Brésil, elle n’est quasiment jamais pratiquée en dehors des terreiros, petits morceaux de terre africaine sur le sol brésilien sur lesquels sont invoqués les orixás (esprits)

Concert d’ouverture « Banzo, Ritmos & Timbres »

Le jeudi 08 mars 2018 à 20h30 se déroule le concert d’ouverture « Banzo, Ritmos & Timbres » dans le Grand Auditorium du Musée des Confluences avec un spectacle qui se déroule en deux actes.

  • La soirée ouvre avec « Banzo ». Ce terme évoque la mélancolie de l’esclave du Brésil arraché à son Afrique natale. Il s’exprime dans ce métissage, entre l’énergie vitale des percussions et la douleur sublimée dans l’harmonie des guitares de trois musiciens brésiliens le trio « Cor das Cordas ». Héritiers de Villa-Lobos, du choro ou de la samba, les guitaristes Milton Daud, Edinho Godoy et Luca Bulgarini viennent égrainer leurs arpèges, en ricochets, au rythme des tambours atabaques d’Edmundo Carneiro.
  • « Ritmos & Timbres » constitue la seconde partie de soirée. Aux côtés des percussions résonnent les cuivres emblématiques de la musique brésilienne. Musicien de renommée internationale, Edmundo Carneiro partage son temps entre son Brésil natal et la France. Il renoue avec ses racines en accompagnant des artistes de la scène brésilienne.

En avant avec eux pour revisiter et pourquoi pas danser sur les rythmes du maracatú, du baião, du xote, du foro, de la samba au rythme des percussions et d’une fanfare de cuivres qui se produisent sur la scène. Avec le percussionniste Edmundo Carneiro et Marcelo Filizola (batteur et percussionniste), les trompettistes Rubinho Antunes et Claudio Faria et les saxophonistes Antoine Bost (ténor & alto), Nacim Brahimi (ténor & soprano), Cacau de Queiroz (baryton) et le tromboniste Fernando Mccarthy.

Spectacle inédit « Candomblé, danse des orixás »

« Festa de Yamanjã (1947 – Salvador, Brésil) » Photo Pierre Verger

Le samedi 10 mars 2018 à 20h30 et le dimanche 11 mars 2018 à 16h se tient le spectacle inédit « Candomblé, danse des orixás » dans le Grand Auditorium du Musée des Confluences.

Le candomblé était la première expression des esclaves du Brésil, qui célébraient au son des tambours leurs orixás, divinités qu’ils travestissaient en saints catholiques pour ne pas s’attirer les foudres de leurs maîtres qui voyaient d’un mauvais œil ces cérémonies.

Le groupe Ofa mène la représentation avec des chants, des danses et des musiques pour immerger le public dans l’univers unique de cette culture afrobrésilienne. Formé à Salvador de Bahia en 2000, le groupe est reconnu comme une référence de la transmission du candomblé. Mae Cici, Mère de saint et conteuse à la Fondation Pierre Verger présente les cérémonies de candomblé.

Autour de cette programmation, conférences, films et masterclass

  • Vendredi 09 mars 2018 à 14h30 dans le Grand Auditorium est proposée une conférence avec Gerson Silva (directeur de l’école des percussions Pracatum, quartier de Candeal, Salvador de Bahia) autour de « La musique, tremplin pour une mutation urbaine, le miracle de la favela de Candeal ».
  • Vendredi 09 mars 2018 à 12h30 dans le Grand Auditorium une projection permet de visionner « Hibridos, les esprits du Brésil » de Priscilla Telmon et Vincent Moon. Un voyage musical et ethnographique à travers les cérémonies sacrées et leur diversité. Des Courts-métrages sans commentaires ni autre voix et chants que ceux de l’accomplissement du rite.
  • Vendredi 09 mars 2018 à 16h dans le Grand Auditorium est proposée une masterclass gratuite intitulée « Les rythmes du Candomblé Ketu » avec Iuri Passos, maître tambour du terreiro Gautois de Bahia qui présente les origines des rythmes du Candomblé originaire des peuples Nagôs, Yorubas, Bantos et Daomé. Leur polyrythmie est présente dans différents courants de la musique brésilienne, comme la Samba de Roda.
  • Samedi 10 mars 2018 à 10h30 dans le Petit Auditorium se tient une masterclass gratuite consacrée à la guitare dans l’univers des rythmiques afro-bahianaises avec Gerson Silva, directeur de l’école des percussions Pracatum, quartier de Candeal, Salvador de Bahia. A partir des origines des rythmes afro-bahianais et brésiliens le musicien et pédagogue Gerson Silva analyse les transformations musicales de ces rythmes et propose une méthodologie d’arrangement de cette musique pour les guitares. Cet atelier est ouvert uniquement aux personnes ayant une pratique instrumentale confirmée.
  • Samedi 10 mars 2018 à 11h30 se déroule un atelier gratuit de pratique des rythmes du Candomblé Ketu animé par Iuri Passos, maître tambour du terreiro Gautois de Bahia. Il anime un atelier de pratique pour découvrir et approfondir les différents rythmes et techniques des percussions du Candomblé. Cet atelier est ouvert uniquement aux personnes ayant une pratique instrumentale confirmée ; les percussions sont mises à disposition par le musée.
Chick Corea – The Spanish Heart Band : « Antidote »

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Le contrebassiste Avishai Cohen revient avec « Arvoles »

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Avec « Arvoles », le contrebassiste Avishai Cohen opère un retour aux sources de son inspiration jazz. Sur la moitié des plages de ce superbe opus, il revient au trio acoustique avec le pianiste Elchin Shirinov et le batteur Noam David. Sur les cinq autres titres de l’album, le trio est rejoint par Björn Samuelsson au trombone et Anders Hagberg à la flûte. Un opus vibrant et dynamique.

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