Criolo sort « Espiral de Ilusao », un album 100% samba

Criolo sort « Espiral de Ilusao », un album 100% samba

Samba  & Hip Hop… même combat !

Figure incontournable du hip-hop underground pauliste, Criolo, surprend. Le 09 mars 2018 il sort en France son nouvel album « Espiral de Ilusão »… un opus garanti 100% samba ! Le Brésil compte un sambiste de plus et pas le moindre.

Couverture de l'album "Espiral de Ilusao" de CrioloCriolo est la révélation brésilienne de ces dernières années et « sans doute la plus importante figure de la musique actuelle au Brésil » selon Caetano Veloso. Depuis plus de vingt ans il a en effet imposé son flow dans le monde du hip hop brésilien et bien au-delà, 

Aujourd’hui il vient là où on ne l’attend pas, avec « Espiral de Ilusão » (Sterns Musi /Pias), un album de samba annoncé en France pour le 09 mars 2018.

Originaire de Grajaú, quartier périphérique et très populaire de la Zona Sul de São-Paulo, Criolo a aujourd’hui une quarantaine d’années. De son vrai nom Kleber Gomes, il a passé les cinq premières années de sa vie dans cette favela, s’y est forgé une forte identité et a trouvé le terreau de son engagement.

En 2006, le rappeur désormais connu pour l’éloquence de sa critique sociale, sort un premier album, réédité en 2016, « Ainda Há Tempo » puis « Nó na Orelha » en 2011 et « Convoque Seu Buda » en 2014 pour lesquels il remporte plus de quinze prix au Brésil. Aujourd’hui Criolo surprend et réalise « « Espiral de Ilusão », un album de samba dont il dit avoir rêvé depuis fort longtemps. Pour le chanteur un point commun existe entre le rap et la samba, le chanteur le revendique et met en application…

« La force de la musique, la force des instruments, la force du texte »

Par exemple sur « Espiral de Ilusão » le titre Menino Mima dénonce l’indifférence dont les personnes font preuve vis à vis des enfants dans la détresse. Criolo chante sa colère avec force : « non je n’accepte pas cette indiscipline / je crois que tu ne m’as pas compris / mes garçons sont devenus ce que vous en avez fait / en résistance au monde que Dieu nous a donné »

Au Brésil, chacun possède une histoire particulière vis à vis de la samba. Pour Criolo, elle le renvoie aux instants les plus chaleureux de sa jeunesse : les chansons fredonnées par sa mère qui avaient fait naître chez lui le désir profond de chanter, de l’imiter, d’enregistrer un disque. « En 1982, alors que je voulais imiter ma mère en train de chanter, ma mère imitait sa mère à elle. Et ma mère est née en 1950, alors j’imagine que ce qu’elle me chantonnait en 1985, étaient des chansons qu’elle-même avait entendues en 1960. Tout commence de là. »

La samba, style musical iconique qui symbolise le Brésil, occupe une place sacrée dans le cœur des Brésiliens. Comme dit Criolo : « La samba c’est pas quand tu le veux, pas à l’heure où tu le veux. C’est quand ton cœur y est préparé ». Lorsque le moment est venu pour Criolo, « … Ça n’a pas été organisé, monté de toutes pièces, ça a simplement embarqué tout le monde, et les personnes l’ont grandement respecté. »

Autour de lui Criolo a rassemblé Gian Correa (guitare 7 cordes), Ricardo Rabelo (cavaco), Ed Trombone (trombone), Fernando Bastos (saxophone alto, ténor, soprano, flûte), les percussionnistes Mauricio Badé, Guto Bocão et Alemão, sans oublier les chœurs de femmes et d’hommes.

Pour illustrer la pochette de son album Criolo se tourne vers le graphiste Elifas Andreato, grand représentant de la culture nationale dans le domaine du dessin et de l’illustration. Il a précédemment développé quelques-unes des pochettes d’album les plus célèbres de la musique populaire brésilienne comme Chico Buarque, Elis Regina, Adoniran, Barbosa, Paulinho Da Viola et Martinho Da Vila.

Tout on long des plages, on tombe sous le charme des titres tous écrits par Criolo sauf Filha Do Maneco coécrit avec Ricardo Rabelo et Jefferson Santiago et Hora Da Decisão composée par Ricardo Rabelo et Dito Silva. De La Vem Voce, qui ouvre l’album à Cria de Favela qui le termine, les titres disent la vision du chanteur sur le Brésil d’aujourd’hui.

Ainsi, avec « Espiral de Ilusão », la voix chaude de Criolo se met avec humilité au service d’une musique qui depuis des générations pénètre l’âme et le corps de toutes celles et ceux qui aiment la musique brésilienne, la samba.

Echo#1-Jazz à Vienne 2019

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Dans cet Echo#1-Jazz à Vienne 2019, Cuba est à l’honneur. La soirée  du 08 juillet 2019 de Jazz à Vienne avec Omar Sosa et Yilian Canizares puis Chucho Valdès Quintet a tenu toutes ses promesses. Le public est reparti comblé par cette soirée qui a fait alterner avec bonheur, poésie et nostalgie avec flamboyance et polyrythmie.

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Vanessa Tagliabue Yorke & « Contradanza »

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Conçu avec brio par la chanteuse Vanessa Tagliabue Yorke, l’album « Contradanza » rend hommage à l’artiste néerlandais Bas Jan Ader disparu en mer lors d’une performance intitulée « A la recherche du miracle ». L’opus aux références artistiques très larges se distingue par un format narratif soigné qui mêle les genres musicaux. Et le miracle advient… l’oreille se laisse conquérir par ce voyage onirique insolite qui donne à découvrir un univers d’une richesse peu commune.

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Echo#3-Nuits de Fourvière 2019

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Ami de longue date des Nuits de Fourvière, le violoncelliste Vincent Segal a rêvé tenir un salon de musique à l’Odéon. Le festival a exaucé ce vœu et intégré un nouveau concept dans sa programmation… « Les Salons de Musique des Nuits ». Ainsi, le 23 juin 2019, au théâtre de l’Odéon, le public a rejoint Vincent Segal et ses invités dans son Salon de Musique. La soirée est aussi l’occasion de célébrer les 15 ans du Label Nø Førmat! Liberté et complicité ont présidé au déroulement de cette soirée à la fois intime et festive.

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Jacky Molard Quartet présente « Mycelium »

Jacky Molard Quartet présente « Mycelium »

Un jazz insolite, inclassable et réjouissant

Le quartet du violoniste breton Jacky Molard sort un nouvel album « Mycelium » où le groupe s’étoffe de cinq invités. Nouvelles écritures et influences multiples contribuent à renouveler les sonorités. La musique s’achemine vers un ailleurs ressourcé. L’altérité fait lien et engendre une nouvelle singularité réjouissante et inclassable.

Violoniste, arrangeur et producteur artistique Jacky Molard a participé à de nombreuses aventures musicales qui ont marqué l’histoire de la musique bretonne de ces trente dernières années. En 2006, il crée avec Erik Marchand et Bertrand Dupont le Label Innacor et la même un quartet avec Hélène Labarrière (contrebasse), Yannick Jory (saxophones) et Janick Martin (accordéon).

Pour son nouvel album, « Mycelium » (Innacor Records/ L’Autre Distribution) attendu pour le 03 mars 2018, le Jacky Mollard Quartet invite donc cinq artistest, François Corneloup (saxophone baryton) émérite improvisateur, Albert Marcoeur (voix et percussions) à l’écriture exceptionnelle, Christophe Marguet (batterie) dont le sens rythmique se double d’une sensibilité extrême, Serge Teyssot-Gay (guitare) habitué aux collaborations multiformes et Jean-Michel Veillon (flûtes), une référence sur son instrument.

Avec trois albums en dix ans, le Jacky Molard Quartet a forgé son identité. Cette entité singulière résulte du mariage du violon du leader avec les timbres des saxophones, les sonorités d’un accordéon diatonique harmoniste et le groove puissant de la contrebasse. Ce quartet produit une ligne de basse continue qui évoque une respiration incessante. Un quartet au son unique qui mêle avec une énergie inépuisable, musiques traditionnelles, musiques du monde, jazz et improvisations.

« On ne voit pas le mycélium, mais il est là, réseau de vie infini, enchevêtré dans les racines des arbres, en bonne intelligence. En ces temps devenus inhumains, nous ne pouvons que nous rapprocher, être ensemble pour créer. Indispensable. » Jacky Molard

Lui-même inspiré par les musiques celtes et celles des Balkans, Jacky Molard est homme de rapprochement. Il conçoit aisément d’introduire au sein du quartet de nouvelles influences et de renouveler les écritures pour créer une nouvelle musique née de ces rapprochements. D’ailleurs le quartet a déjà élargi sa palette sonore après s’être frotté aux musiques africaines en 2009 en côtoyant le trio de Foune Diarra.

On voyage en musique au fil des sept plages de « Mycelium ». Des échos des musiques celtes résonnent dans Bolom alors que l’Andalousie habite Adjihina. Le Maghreb influence Jabiru et les Balkans s’aventurent sur la pointe des pieds. Partout le jazz pointe son nez. Les impros éclaboussent, les instruments dialoguent et la voix d’Albert Marcœur dénonce violence, pollution et décadence avant de faire ses recommandations sur l’ironique Précautions d’usage.

Au centre de l’album, Triangle, une composition du violoniste qui prend la guitare et réunit l’ensemble des protagonistes de l’album. Le morceau déborde d’énergie et conforte la vision de Jacky Mollard. qui prône le rapprochement pour plus de création.

On se laisse entraîner sans même s’en rendre compte dans le tourbillon de l’album « Mycelium ». Le quartet accueille de nouveaux univers pour mieux se ressourcer. Il s’électrise avec une guitare insolente, gagne en puissance avec un baryton pêchu, invite un poète percussionniste et une flute en bois. Les timbres des instruments et la voix se marient pour le meilleur. Ces nouveaux rapprochements instrumentaux contribuent à créer un univers fascinant que de nouvelles écritures enrichissent. La musique réjouie gagne en nuances, en force et en couleurs.

 

Pour plonger live dans l’univers de « Myscelium », rendez-vous avec Jacky Molard Quartet le 17 avril 2018 à 19h30 à Paris au Café de la Danse. C’est l’occasion où jamais de retrouver Hélène Labarrière (contrebasse), Yannick Jory (saxophones) et Janick Martin (accordéon) avec leurs invités François Corneloup (saxophone baryton), Albert Marcoeur, Christophe Marguet et Jean-Michel Veillon (flûtes). Et ICI pour d’autres dates et plus d’infos.
Echo#1-Jazz à Vienne 2019

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Vanessa Tagliabue Yorke & « Contradanza »

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Echo#3-Nuits de Fourvière 2019

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Sylvain Daniel dévoile « Palimpseste »

Sylvain Daniel dévoile « Palimpseste »

Voyage imaginaire dans les ruines de Détroit

Très influencé par l’électro, la pop et le hip-hop, l’actuel bassiste de l’ONJ, Sylvain Daniel, présente son premier album « Palimpseste - Voyage imaginaire dans les ruines de Détroit ». Au fil du voyage, le répertoire révèle les styles musicaux propres à la cité. Un disque aux couleurs urbaines confondantes de force et de fragilité à la fois.

L’écoute de « Palimpseste » (ONJ Records/L’Autre Distribution) dont la sortie est annoncée pour le 02 mars 2018, permet de saisir l’essence musicale de la ville de Détroit à travers les différents styles qui l’ont fondée, des années 60 aux années 2000. Le répertoire de l’album propose un « Voyage dans les ruines de détroit », lequel résulte du travail de Sylvain Daniel qui, tel un paléographe gratte les couches recouvrant les anciens parchemins, a exploré les murs abandonnés à la recherche de la mémoire des musiques inscrites dans ces ruines

Sylvain Daniel n’est pourtant jamais allé à Détroit mais il transporte l’auditeur dans un Détroit imaginaire à travers les timbres, les rythmes, et les grooves qui habitent les onze plages de « Palimpseste ». Inspiré par les photos de Romain Meffre et Yves Marchand tirées du livre « Ruins of Detroit », le bassiste imagine un voyage musical fascinant qui vibre des sons de cette « Motor City » sinistrée et figée dans un lointain âge d’or. Une musique singulière et urbaine.

Sylvain Daniel se dit influencé par toutes les musiques qui ont résonné à Détroit, de la soul de la Motown au hip hop de Jay Dee en passant par l’électro minimaliste de Juan Atkins. Au printemps 2016 le bassiste a proposé un spectacle mêlant images, traitement numérique et musique live, version  scéniquedu projet Couvertre de l'album "Palimpseste" de Sylvain Daniel « Palimpseste » dont  le répertoire est majoritairement à porter au crédit du bassiste.

Pour produire l’album « Palimpseste », Sylvain Daniel s’est entouré d’artistes actifs de la scène indépendante rock et électro, l’ingénieur du son et producteur Frédéric Soulard et le saxophoniste Laurent Bardainne (Limousine, Poni Hoax, Rigolus) et de deux musiciens au profil tout terrain Manuel Peskine (piano et Fender Rhodes) et Mathieu Penot à la batterie.

Résolument électrique, l’album enregistré par Frédérix Soulard en février 2017 aux MidLive Studios, résonne du son des instruments trafiqués, des traitements sonores radicaux dès la prise de son. En décembre 2017 il a été mixé par Sylvain Daniel et Romain Clisson (Durango Studio) et mastérisé par Rémi Salvador (Climax Mastering). Le dispositif ONJ Fabric accompagne le bassiste tout au long des étapes de son projet « Palimpseste ».

Les plages font se succéder des timbres et grooves accidentés sur Game On et Hôtel Fantastic, des sonorités sombres et répétitives qui habitent Psychofact ou FisherBody Party, des ballades spirituelles enregistrées dans l’esprit de la Motown dont témoigne Les Colchiques et School Song et des moments de douce rêverie sur Vanity BallRoom et Recueillement.

Au fil des plages de « Palimpseste » on ressent la fureur et l’énergie de l’univers robotisé qui a régné dans cette cité où l’industrie automobile vécut en reine. Pourtant on capte des havres de respiration comme des rêveries salutaires dans cet univers bigrement urbain. La force saisissante de la musique transporte dans des univers musicaux redevables aux différents styles qui l’ont habitée. Un hommage confondant de créativité qui rend hommage aux différents symboles de la ville, véritable berceau de nombreux courants musicaux.

 

Pour écouter le répertoire de « Palimpseste » et vibrer au gré du road-trip chimérique du bassiste de l’ONJ, Daniel Sylvain, en concert, rendez-vous le 03 avril à 20h30 à la Marbrerie à Montreuil dans le cadre du Festival Banlieues Bleues. Une soirée avec un double plateau qui permet d’écouter le DJ Theo Parrish, pilier de la deep house « made in Detroit ». De belles heures musicales en perspective !
Echo#1-Jazz à Vienne 2019

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Hugh Coltman revient avec « Who’s Happy ? »

Hugh Coltman revient avec « Who’s Happy ? »

Voyage musical & Question existentielle

Après sa nomination comme « Voix de l’Année » aux Victoires du Jazz 2017 suite à « Shadows » enregistré en hommage à Nat King Cole, Hugh Coltman revient avec « Who’s Happy ? », son nouvel album enregistré à la Nouvelle-Orléans. Un voyage musical au terme duquel le chanteur pose une question existentielle.

Couverture de l'album "Who' Happy ?"Le 02 mars 2018, Hugh Coltman revient dans le feu de l’actualité discographique avec son nouvel opus « Who’s Happy? » (Okeh/Sony Music). C’est à la Nouvelle-Orléans qu’il a enregistré de nouvelles compositions avec ses compagnons de route, un brass-band de la ville louisianaise et le guitariste Freddy Koella, co-réalisateur de l’album

Après avoir chanté le blues en Angleterre pendant 8 ans (de 1991 à 1999) avec The Hoax (blues rock british), puis participé aux tournées de  « The Vox » du pianiste Eric Legnini, il a enregistré à ses côtés en 2013 sur « Sing Twice », exercice qu’il renouvelle en 2017 sur « Waxx Up » Parallèlement en 2014 il retrouve The Hoax pour enregistrer « Recession Blues, A Tribute to BB King ».

En 2015, sous la direction artistique du pianiste Eric Legnini, il réalise l’éblouissant « Shadows - Songs of Nat King Cole » en hommage à Nat King Cole, le chanteur préféré de sa mère. L’album fait un tabac. Les concerts s’enchaînent et, en 2017, Hugh Coltman est nommé « Voix de l’année » aux Victoires de la musique Jazz.

Se pose alors pour lui la question de savoir s’il va consacrer sa carrière à enregistrer des hommages. En fait après avoir visionné la série « Treme » lui vient l’idée de plonger dans les racines de la musique de la Nouvelle-Orléans. Il réécoute Charles Sheffield, le chanteur de rhythm’n blues de Bâton-Rouge dans les années 60. Hugh Coltman réalise que cette musique ouvre un espace d’expression qui lui permettrait de concrétiser ses envies.

Pour réaliser son projet il fait appel au guitariste Freddy Koella qui a vécu à la Nouvelle-Orléans pendant une dizaine d’année et a travaillé avec Bob Dylan et Willy DeVille. Ils deviennent coréalisateurs de l’album. Hugh Coltman suit ses conseils et conçoit en deux semaines les chansons de l’album. Il va ensuite passer une semaine à la Nouvelle-Orléans pour rencontrer les musiciens du cru.


Avec le batteur Raphaël Chassin il y retourne ensuite pour six jours de studio avec des pointures néo-orléannaises pour dix chansons originales et une reprise de Charles Sheffield, It’s Your Voodoo Working.

Rythmes chaloupés, cuivres joyeux, guitare bluesy, orgue soul. Selon les ambiances, la voix toujours ronde, tendre et chaleureuse du chanteur sait se faire rocailleuse voire un peu grondeuse quand il hausse le ton pour exprimer sa colère.

L’album ouvre avec un titre plutôt accrocheur, Civvy Street avec son balancement un rien bluesy et ses riffs de cuivres chaleureux. Sur Hand Me Down sont abordées les questions de transmission avec une alternance d’anglais et de français. La voix de la chanteuse canado-haïtienne Mélissa Laveaux sur un petit air rythmé et tout simple, repris du début à la fin par la guitare, qui s’incruste dans la mémoire.

Sur certains titres l’environnement instrumental est allégé comme All slips away où la voix et la guitare cheminent de concert et Sleep in Late où le chant triste de la  trompette de David Boswell s’élève au-dessus de l’ensemble guitare, basse, tambour/percussions. Sur d’autres morceaux, le climat se teinte de soul et de rhythm’n blues comme sur Resignation Letter où l’orgue entraîne les cuivres et la voix du chanteur.

Porté par le piano bastringue, la fanfare et la clarinette Sugar Coated Pill frise le désespoir mais l’évite de justesse. Sur la reprise plutôt dansante de Voodoo Working, la guitare bluesy donne de la voix et allume une rythmique un rien rockabilly alors que les cuivres et l’orgue s’en donnent à cœur joie et chantent leur désespérance autant que la voix éraillée de Hugh Coltman.

L’album se termine avec Little Big Man, une tendre berceuse que Hugh Coltman chante pour son fils, accompagné par les notes délicates d’un piano caressant et d’une douce guitare.

« Who’s Happy » ? La joie de vivre du chanteur traverse tout l’album ! Comme la Nouvelle-Orléans qui s’est relevée de l’ouragan Katrina, Hugh Coltman prend le dessus vis à vis des éléments que la vie pas toujours amène réserve à tous enfants. Guitares, chœurs, cuivres et tambours balancent entre blues, soul, R’N B et folk et entrainent Hugh Coltman et sa musique dans un voyage qui badine entre réjouissance alanguie et mélancolie rythmée.

 

Hugh Coltman est en tournée. Pour écouter en concert le répertoire de son nouvel album « Who’s Happy ? », rendez-vous le 12 avril 2018 à 20h au Bataclan à Paris et sur le site du chanteur pour découvrir les autres dates de sa tournée.
Echo#1-Jazz à Vienne 2019

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Tom Bourgeois annonce la sortie de « Murmures »

Tom Bourgeois annonce la sortie de « Murmures »

Entre tendresse et mélancolie

Attendu en France pour le 09 mars 2018, le double album « Murmures » du saxophoniste et clarinettiste Tom Bourgeois constitue une superbe découverte. Ce projet ambitieux à l’instrumentation atypique instaure un univers poétique habité par la mélancolie et la tendresse.

Couverture de 'album "Murmures" de Tom BougeoisEnregistré en Allemagne en trois jours aux Bauer Studios, le double album « Murmures » (Neuklang/Pias) résulte d’un travail de composition et d’arrangement où chaque titre explore les richesses sonores de ce quartet acoustique, sans batterie ni contrebasse réuni par le saxophoniste et clarinettiste belge Tom Bourgeois.

Ce  quartet singulier propose une musique délicate qui ne manque pourtant point de force. En forte cohérence, les climats se suivent sans se ressembler mais conservent une unité profonde.

"Murmures" avec Tom Bourgeois, Lois Le Van, Thibaults Dille, Florent JeuniauxLe leader Tom Bourgeois rassemble autour de lui le vocaliste Loïs Le Van, l’accordéoniste Thibault Dille et le guitariste de Florent Jeunieaux.

Le programme de ce double album se présente en deux parties.

La première propose dix titres qui comptent deux compositions de Loïs Le Van, une reprise de Charles Mingus et sept compositions originales de Tom Bourgeois. La seconde fait découvrir les arrangements écrits par Tom Bourgeois du Quatuor pour cordes en Fa Majeur et de la Sonatine pour piano de Maurice Ravel.

Les couleurs musicales très originales de « Murmures » surprennent et ne laissent pas indifférent. On se laisse envelopper par les alliages sonores que la clarinette basse et les saxophones de Tom Bourgeois tressent avec la voix de Loïs le Van, l’accordéon de Thibault Dille et la guitare Florent Jeunieaux. On tombe sous le charme des confidences intimes que délivrent la voix et le chant des instruments. On est touché par la sensibilité des timbres, la subtilité de l’écriture et la précision de la mise en place.

A la fois tendre et puissante la musique du premier disque met en avant la richesse harmonique des textures et les textes chantés en français ou en anglais par le vocaliste Loïs le Van et écrits par Popp Eszter, Laura Karst et François Vaiana. L’alternance de morceaux interprétés en duo, trio ou quartet contribue au changement de climats, renouvelle l’étonnement de plage en plage et dépayse l’oreille.

Le splendide Melancholia en quartet ouvre le premier CD et porte bien son titre. La suite intitulée Creatures bouleverse par la force de son propos et met en évidence la forte personnalité musicale du guitariste Florent Jeunieaux.

Sur Charlie place au duo saxophone soprano/accordéon. Sur Les Petits Cailloux la voix dialogue avec l’accordéon. C’est un réel bonheur de découvrir la version que la voix et la guitare donnent du thème Duke Ellington’s Sound of Love de Charlie Mingus. Le grain de la voix de Loïs le Van et les sonorités très claires de la guitare de Florent Jeunieaux s’inscrivent dans le pur esprit de la version originelle de Mingus. Une prodigieuse réussite qui transporte au paradis de l’amour rêvé.

Mechanical Boy surprend par son écriture plus rythmique et découpée mais très vite les chants des instruments et de la voix redonnent au thème les couleurs dominantes de l’album. Le saxophone soprano de Tom Bourgeois participe au climat interrogatif de Transience alors que, sur Winter, son ténor dit les contrastes de cette saison;

photo de Tamas Andok illustrant le livert de l'album "Murmures"

©Tamas Andok

Si la musique du double album « Murmures » vaut en elle-même, il importe de souligner le soin porté à qualité de l’objet disque. Le cliché de couverture, celui de l’intérieur de la pochette et ceux du livret sont à porter au crédit du photographe Andok Tamas. Des images dont l’esthétique s’inscrit dans la logique du contenu musical.

Sans doute, la dimension chambriste de la musique du quartet s’incarne encore plus sur les pièces du second disque consacré à la musique de Ravel.

En effet, Tom Bourgeois a conçu des arrangements pour les quatre mouvements du Quatuor en Fa Majeur écrit par Ravel pour un quatuor de cordes et pour Sonatine en trois mouvements composée pour piano.

Le saxophoniste et clarinettiste Tom Bourgeois

Tom Bourgeois©Hailing Wang,

Le parti pris de Tom Bourgeois est pour le moins osé car l’instrumentation de son quartet diffère de celle pour laquelle Ravel a conçu la pièce, en l’occurrence un quatuor de cordes. Sur « Murmures » les voix des quatre instruments à cordes deviennent celles des quatre instruments du quartet. Ainsi, une nouvelle musique est crée à partir de celle Ravel.

Tout en conservant le climat romantique de la pièce originale, le quartet le teinte de reflets tragico-ludiques. Les quatre mouvements réservent de très belles surprises.

Le premier mouvement privilégie l’accordéon de Thibault Dille. Le saxophone soprano prend les manettes du second mouvement mené assez vivement. Le troisième mouvement intègre un texte en français écrit par François Vaiana et chanté par Loïs le Van. Le quatrième mouvement fait la part belle à la guitare lumineuse.

La Sonatine pour piano devient un radieux duo guitare/saxophone ténor qui clôt le second disque avec une tendre détermination.

Sur « Murmures » de subtiles mélodies croisent de poétiques volutes qu’enveloppent les échos impressionnistes de confidences chuchotées. Le quartet de Tom Bourgeois participe à un bienheureux dépaysement cochléaire. On se laisse convaincre par ces éthers flottants et envoutants qui alimentent les rêveries et régénèrent la réalité. Un album à partager largement.

 

Pour découvrir l’album « Murmures » sur scène, rendez-vous avec Tom Bourgeois (saxophones ténor et soprano, clarinette basse), Loïs Le Van (voix), Thibault Dille (accordéon) et Florent Jeunieaux (guitare) le 13 mars 2018 à 20h30 au Sunset à Paris. La soirée propose un double plateau avec en première partie avec le groupe « Lown ».
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Vanessa Tagliabue Yorke & « Contradanza »

Vanessa Tagliabue Yorke & « Contradanza »

Conçu avec brio par la chanteuse Vanessa Tagliabue Yorke, l’album « Contradanza » rend hommage à l’artiste néerlandais Bas Jan Ader disparu en mer lors d’une performance intitulée « A la recherche du miracle ». L’opus aux références artistiques très larges se distingue par un format narratif soigné qui mêle les genres musicaux. Et le miracle advient… l’oreille se laisse conquérir par ce voyage onirique insolite qui donne à découvrir un univers d’une richesse peu commune.

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Echo#3-Nuits de Fourvière 2019

Echo#3-Nuits de Fourvière 2019

Ami de longue date des Nuits de Fourvière, le violoncelliste Vincent Segal a rêvé tenir un salon de musique à l’Odéon. Le festival a exaucé ce vœu et intégré un nouveau concept dans sa programmation… « Les Salons de Musique des Nuits ». Ainsi, le 23 juin 2019, au théâtre de l’Odéon, le public a rejoint Vincent Segal et ses invités dans son Salon de Musique. La soirée est aussi l’occasion de célébrer les 15 ans du Label Nø Førmat! Liberté et complicité ont présidé au déroulement de cette soirée à la fois intime et festive.

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