En trio, le pianiste Jacob Karlson signe « Open Waters », un album dont les neuf titres évoquent les sons de la mer. Un voyage musical comme une immersion dans un univers aquatique multiforme. La musique génère images et sensations… douceur des flots apaisés, vigueur des mers agitées. Il reste juste à se laisser flotter au fil des eaux.

Clin d’œil à Lionel Suarez & Quarteto Gardel
Entre milongas et ballades
Sur « Quarteto Gardel » l’accordéoniste Lionel Suarez réunit une formation originale. Point de violon, exit le piano et la guitare. Pourtant, loin des schémas habituels, trompette, violoncelle, percussions et accordéon restituent toute l’âme du tango. L’ombre du légendaire chanteur plane sur une musique aux éclats de tangueros.
Annoncé pour le 30 mars 2018, l’album « Quarteto Gardel » (Bretelles Prod/L’Autre Distribution) rassemble autour de l’accordéon de Lionel Suarez, la trompette d’Airelle Besson, le violoncelle de Vincent Segal et les percussions de Minino Garay qui donne aussi de la voix sur un titre.
A part le percussionniste argentin né dans le pays du tango, les autres musiciens ne pratiquent pas cette musique dans leur contexte habituel. Leur personnalités musicales vont participer à colorer autrement la syntaxe de cette musique
Le projet de Lionel Suarez prend naissance en 2009 lorsque le festival « Jazz sur son 31 » lui propose une carte blanche pour quatre créations. Pour l’hommage à Carlos Gardel qu’il envisage, hormis l’accordéon si proche du bandonéon, le leader prend ses distances avec les instruments qui habitent d’ordinaire l’univers du tango.
Sur « Quarteto Gardel » exit le violon, la guitare et le piano souvent privilégiés dans l’univers du tango. Pas question non plus d’avoir recours à la voix pour honorer celle du chanteur légendaire qu’est Carlos Gardel même si l’argentin Minino Garay use avec bonheur de ses cordes vocales sur un titre. Par des arrangements raffinés, des rythmiques précises et des improvisations libres et inspirées, le tango retrouve ses couleurs, sa nostalgie et sa force brute.
Qu’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit pas vraiment d’un hommage au sens strict du terme mais plutôt un clin d’oeil inspiré par l’univers de Carlos Gardel puisqu’on ne retrouve que trois morceaux du chanteur dont Silencio qui ouvre l’album de très belle manière.
Chorinho par Toninho, Air elle, Désert, les compositions originales de Lionel Suarez, Vincent Segal et Airelle Besson portent leur empreinte. Pourtant s’ils restituent leurs influences ils regardent aussi du côté du tango dont ils empruntent la rythmique syncopée, les accents nostalgiques ou le mystère subtil. La valse lente d’Emmanuel Chabrier, Feuillet d’album, surprend par son tempo ralenti et son atmosphère romantique mais termine en délicatesse cet album sensible.
Loin de l’esthétique du tango de Gardel, Speaking Tango interpelle et marque l’album de son empreinte singulière. Les paroles écrites par Minino Garay et sa mère sont insérées dans la partition écrite par Lionel Suarez. On retrouve intactes dans ce slam la fougue et la gouaille du charismatique percussionniste argentin.
Entre milongas et ballades, « Quarteto Gardel » allume des accents de mélancolie en écho à l’univers de Carlos Gardel.
Un rendez-vous à ne pas rater pour écouter les quatre complices de « Quarteto Gardel » : le 14 avril 2018 à 21h au New Morning à Paris… et d’autres dates encore à découvrir sur le site de Lionel Suarez.

Clin d’œil à Jacob Karlzon et « Open Waters »

Jacky Terrason en mode tendresse sur « 53 »
Jacky Terrasson revient en trio sur un album intitulé « 53 », en référence à son âge. Avec trois rythmiques différentes, le pianiste livre plusieurs facettes de son talent. Outre son éblouissante virtuosité, il pratique avec réussite l’art de la retenue et de la douceur. Sensible, la musique respire mais n’oublie pas de groover. De quoi combler d’aise les oreilles éprises de nuances.

« Mirror », reflet de l’art de Felipe Cabrera
Après plus de trente-cinq ans de carrière, le contrebassiste Felipe Cabrera se penche sur le chemin parcouru entre les deux rives de l’Atlantique. « Mirror », son quatrième album, reflète ses multiples facettes musicales. Si les racines classiques constituent le fondement de son écriture, le jazz et la musique cubaine irriguent son inspiration. Douze plages à écouter en boucle.