Clin d’œil à Orcastratum & son premier single

Clin d’œil à Orcastratum & son premier single

Unexpected relations, en guise d’apéritif

Influencé par le jazz, le blues, le classique, la soul, les musiques africaines et le trip hop, le premier album d’Orcastratum retient l’attention par sa philosophie qui prévoit de changer de musiciens à chaque album. En guise de mise en bouche, le premier single « Unexpected relations » et sa vidéo.

Couverture de l'album "Orcastratum"Orcastratum est le fruit des réflexions musicales de Glen Scott, compositeur britannique, musicien de studio, arrangeur, ingénieur du son et réalisateur multi-récompensé. Orca fait référence à l’orque, orcinus, que le naturaliste suédois Carl von Linné qualifiait en 1758 de sophistiqué, mystérieux et intelligent. Stratum renvoie à un groupe catégorisant une population. Tout un programme en perspective…!

Attendu pour le 18 mai 2018 sous le label suédois Compuctio, le premier album d’Orcastratum a été produit à Londres, enregistré live et filmé aux Dean Street Studios de Soho et mixé dans les célèbres Kensaltown Studios.

Le premier album d’Orcastratum est un opus musical construit sur une succession de motifs sonores répétitifs développés de façon quelque peu hypnotisante par différents intervenants du monde du blues, de la soul, de la world et du jazz.

Autour de Glen Scott, trois musiciens anglais et des invités. A la batterie Ralph Salmins qui a collaboré avec Burt Bacharach, Jamie Cullum et Björk. A la basse, Neville Malcolm, surnommé le « bouddha de la basse » écouté entre autres musiciens de jazz aux côtés de Gregory Porter, Jose James, China Moses, Dee Dee Bridgewater et Ed Motta. A la guitare acoustique et électrique, Eric Appapoulay.

Glen Scott a invité un de ses fidèles collaborateurs de studio et de scène, le chanteur et guitariste Eric Bibb. Le compositeur a aussi convoqué le chanteur et joueur de kora sénégalais Solo Cissokho, le saxophoniste anglais Binker Golding et les voix de Shaneeka Simon et Berg.

Sur le premier titre, Spirit of the Skog, la kora et la voix de Solo Cissokho élèvent leurs prières au-dessus de l’écrin musical prodigué par le groupe. Hallelujah Ironically se construit autour d’un motif répétitif exposé par le piano et le saxophone de Binker Golding et la voix de Berg. Le ténor à la sonorité puissante part en improvisation. Après de courts solos du piano et de la guitare le thème revient comme une incantation.

Sur Wizdoom règne une atmosphère de sérénité. Plus diversifié dans ses développements que les deux titres précédents, le morceau émarge plus dans le monde du jazz avec des échanges équilibrés entre piano et section rythmique.

Unexpected relations, second single d'OrcastratumComme Wizdoom, le premier single, Unexpected relations, sorti le 06 avril 2018, permet d’écouter les quatre musiciens sans invité.

Une impression onirique se dégage d’Unexpected relations. La matière sonore prend forme sur des accords lumineux de piano soutenu par le mouvement spiralé des balais et la sonorité boisée de la contrebasse au jeu très sobre. Cette composition apaisante, sensible et étrange envoûte.

Ce premier single et sa vidéo stimulent la curiosité mais on découvrira via le second single, le titre No Need où sont invités Eric Bibb et Shaneeka Simon.

Après la mise en bouche fort apéritive du premier single Unexpected relations, rendez-vous le 27 avril 2018 pour déguster l’entrée avec le second single qui permettra de découvrir No Need. Une entrée consistante qui permettra d’attendre jusqu’au 18 mai 2018 pour se régaler du plat de consistance, les cinq titres du premier album Orcastratum.

Victoires du Jazz 2019

Victoires du Jazz 2019

La batteuse Anne Paceo, la flutiste Naissam Jalal, le chanteur David Linx, le tromboniste Fidel Fourneyron, l’accordéoniste Vincent Peirani et Le Sacre du Tympan sont distingués par les Victoires du Jazz 2019. La remise des prix est prévue le 16 octobre 2016 au Casino de Paris où les lauréats sont invités à se produire en concert.

lire plus
Samy Thiébault revient avec « Symphonic Tales »

Samy Thiébault revient avec « Symphonic Tales »

Après son incursion dans les musiques caribéennes sur « Carribean Stories » en 2018, Samy Thiébault revient le 20 septembre 2019 avec « Symphonic Tales » (Gaya Music/l’Autre Distribution) où le leader réussit le challenge d’intégrer avec bonheur son saxophone ténor dans un écrin musical innovant, entre jazz, cordes classiques et musique indienne. Un album somptueux.

lire plus
Nos Amériques#22 – Festival Villes des Musiques du Monde

Nos Amériques#22 – Festival Villes des Musiques du Monde

Du 11 octobre au 10 novembre 2019, le festival sans frontière, « Villes des Musiques du Monde », fait résonner la pluralité des voix des Amériques. Cinq semaines de diversité culturelle à vivre dans Paris, en Seine-Saint-Denis et dans le Grand Paris avec Nos Amériques#22.

lire plus
Clin d’œil à Ellinoa et « Wanderlust »

Clin d’œil à Ellinoa et « Wanderlust »

Le jazz ébouriffant du Wanderlust Orchestra

Sur l’album « Wanderlust », un orchestre et une voix content des histoires. En douze étapes, quatorze musiciens orchestrent l’épopée colorée d’un voyage qui décoiffe autant qu’il enchante. Une musique ébouriffante qui dépayse le jazz dans des contrées aventureuses et chatoyantes. Un projet ambitieux et réussi.

Couverture de l'album "Wanderlust" par le Wanderlust OrchestraL’album « Wanderlust » (Music Box/Inouie Distribution) annoncé pour le 06 avril 2018, réunit un ensemble de pièces composées et arrangées par la chanteuse Ellinoa autour de mots (suédois, japonais, inuit, …) provenant de divers coins du monde et presque intraduisibles dans d’autres langues.

Ces compositions sont interprétées par le Wanderlust Orchestra qui réunit treize musiciens autour de la chanteuse et compositrice Camille Durand aka Ellinoa.

Wanderlust Orchestra

Il réunit treize musiciens autour d’Ellinoa. Douze plages d’un jazz orchestral somptueux où les solistes libèrent leur inspiration dans des improvisations débridées et créatives soutenues par la puissance d’un ensemble qui réunit trois entités.

Une solide section rythmique composée de Matthis Pascaud (guitare), Richard Poher (piano), Arthur Henn (contrebasse) et Gabriel Westphal (batterie).

Une fougueuse section de cuivres avec Sophie Rodriguez (flûte), Balthazar Naturel (hautbois, cor anglais), Illyes Ferfera (saxophone alto), Pierre Bernier (saxophones soprano & ténor), Paco Andreo (trombone) et la voix d’Ellinoa qui tiendrait le pupitre d’une trompette.

Une caressante section de cordes avec Adélie Carrage (violon I), Anne Darrieumerlou (violon II), Hermine Péré-Lahaille (alto) et Juliette Serrad (violoncelle).

Le Wanderlust Orchestra utilise un langage universel, celui de la musique pour conter l’histoire d’un voyage qui fait étape dans huit contrées aux noms imprononçables et aux climats changeants. Quatre interludes désertés par la voix sont posés comme des répits-repères.  La texture orchestrale n’est pas sans rappeler les univers de Maria Schneider ou Carine Bonnefoy avec laquelle Ellinoa a d’ailleurs travaillé. De cette épopée ébouriffante on ressort surpris et bouleversé, ravi et décoiffé.

« Wanderlust »

De bout en bout l’album vibre d’une musicalité de chaque instant. L’écriture brillante, les orchestrations denses et chatoyantes ménagent de l’espace aux solistes pour des improvisations incrustées dans des ambiances lumineuses. La voix très souple déploie des scats précis et déliés servis par une articulation très sûre. La musique énergique ne manque pas de nuances. Elle éclate de mille feux, caracole et explose ou se fait douce, pointilliste et légère.

Le voyage commence avec le poème bucolique Komorebi (木漏れ日). Sur Iktsuarpok l’orchestration se fait étincelante et le scat vocal vertigineux. La vélocité du trombone enflamme Waldeinsamkeit. Dépaysement n’est pas un vain mot. Sur ce titre, la voix lumineuse et gracieuse prend le relai du son boisé de la contrebasse avant de laisser guitare et piano dialoguer. Adviennent ensuite les harmonies étranges de l’orchestre suivies d’une renaissance joyeuse qu’incarnent la flute et le trombone avant un final chatoyant.

Quatre autres étapes, quatre autres impressions musicales. Goya (گویا), composition musclée, tendue et incandescente. Mångata et son climat de jazz fusion irisé par la voix radieuse et la guitare étincelante. Tel un concerto, Ya’aburnee (يقبرني) déroule un tapis rouge à Camille Passeri et sa trompette dont la sonorité brillante et orientalisante irrigue le titre d’une intense lumière. Wanderlust termine l’album, véritable échappée imaginaire vers une contrée idyllique où règnent la paix intérieure et la sérénité. Le saxophone ténor et le hautbois élèvent leurs chants et suscitent l’exultation d’un piano soudain libéré.

A partir d’un thème récurrent les quatre Interludes s’inscrivent comme des moments de répit et font le pont entre les pièces qui les précèdent et les suivent. Leurs tonalités varient. Ambiance cinématographique, climat pastoral, atmosphère étrange ou teinte plus contemporaine.

« Wanderlust », une fresque musicale dessinée en douze tableaux par le Wanderlust Orchestra. Un voyage poétique aux climats alternés. Apollinien, il séduit et émeut. Dionysiaque, il enthousiasme et bouleverse. Un mélange de puissance et de sensibilité dont on ne se lasse pas.

Victoires du Jazz 2019

Victoires du Jazz 2019

La batteuse Anne Paceo, la flutiste Naissam Jalal, le chanteur David Linx, le tromboniste Fidel Fourneyron, l’accordéoniste Vincent Peirani et Le Sacre du Tympan sont distingués par les Victoires du Jazz 2019. La remise des prix est prévue le 16 octobre 2016 au Casino de Paris où les lauréats sont invités à se produire en concert.

lire plus
Samy Thiébault revient avec « Symphonic Tales »

Samy Thiébault revient avec « Symphonic Tales »

Après son incursion dans les musiques caribéennes sur « Carribean Stories » en 2018, Samy Thiébault revient le 20 septembre 2019 avec « Symphonic Tales » (Gaya Music/l’Autre Distribution) où le leader réussit le challenge d’intégrer avec bonheur son saxophone ténor dans un écrin musical innovant, entre jazz, cordes classiques et musique indienne. Un album somptueux.

lire plus
Nos Amériques#22 – Festival Villes des Musiques du Monde

Nos Amériques#22 – Festival Villes des Musiques du Monde

Du 11 octobre au 10 novembre 2019, le festival sans frontière, « Villes des Musiques du Monde », fait résonner la pluralité des voix des Amériques. Cinq semaines de diversité culturelle à vivre dans Paris, en Seine-Saint-Denis et dans le Grand Paris avec Nos Amériques#22.

lire plus
Louise Jallu présente « Francesita »

Louise Jallu présente « Francesita »

Double hommage au tango

Avec le double album « Francesita », la bandonéoniste Louise Jallu propose un tango modernisé. Deux disques à écouter en alternance pour s’immerger dans un univers contemporain quelque peu distancié du tango historique auquel il rend pourtant hommage. Le talent et la vision musicale ouverte de Louise Jallu contribuent à renouveler le tango.

Couverture de l'album "Francesita" de Louise JalluAnnoncé pour le 06 avril 2018, le double album « Francesita » (Klarthe/Pias) consiste en un double hommage que dédie Louise Jallu au compositeur Enrique Delfino et aux femmes victimes de la traite des blanches dans les maisons closes de Buenos-Aires dans les années 1920.

Le projet de Louise Jallu émerge en effet de sa lecture du livre d’Albert Londres, « La traite des blanches », où l’auteur décrit la vie des femmes victimes de ce trafic sordide et exploitées dans les maisons closes de Buenos Aires en 1926. Plusieurs tangos d’Enrique Delfino portent d’ailleurs le nom de femmes, Francesita (petite française), Griseta, Claudinette.

Le pianiste et compositeur Enrique Delfino (1895-1967) a contribué en son temps à créer le modèle du tango canción. Ce double album réhabilite en quelque sorte les titres de ce musicien quelque peu oublié.

Outre la musique de Delfino, « Francesita » propose des morceaux du compositeur contemporain Aurèle Stroë, un titre du chanteur François Béranger et trois pièces d’Anibal Troilo mais aussi des compositions originales de Louise Jallu et de Bernard Cavanna qui ont tous deux conçu la plupart des arrangements.

« Francesita » réunit deux albums, « Louise Jallu - Solo & Invités » et « Louise Jallu Quartet ». Les compositions de Delfino sont actualisées et ses harmonies enrichies par les arrangements pleins de modernité que propose le compositeur et arrangeur Bernard Cavanna auquel s’associe Louise Jallu. Le premier disque reflète la vision moderne et très personnelle que Louise Jallu offre du tango alors que le second restitue une dimension orchestrale un rien plus jazz.

Sur les 24 pièces du double album reviennent comme en écho, huit titres dont cinq d’Enrique Delfino. Ainsi, après avoir savouré de manière linéaire les titres de chaque disque il s’avère intéressant d’écouter en écho un même titre enregistré sur les deux supports pour capter la pluralité et la richesse des interprétations, appréhender leurs différences et aussi saisir cette essence fondamentale et constitutive du tango qu’ils ont en commun.

« Louise Jallu - Solo & Invités »

La jeune bandonéoniste interprète sept pièces en solo et sur cinq titres invite de talentueux artistes à la rejoindre. Ce disque reprend cinq titres d’Enrique Delfino dont Griseta que Louise Jallu interprète en compagnie de son mentor, César Stroscio, maître du bandonéon. Un moment de rêverie mélancolique dont la richesse musicale enchante.

La jeune femme est aussi rejointe sur Maria par la chanteuse Katerina Fotinaki et l’on perçoit alors leur complicité que soutient la chaude contrebasse de Claude Tchamitchian impliqué aussi sur deux autre titres. Le timbre de l’accordéon d’Anthony Millet croise celui du bandonéon sur le très bref Colinda à la tonalité dramatique.

La guitare coloriste de Tomas Gubitsch illumine la seconde version de Gennevilliers, cette composition écrite par Louise Jallu en clin d’oeil au conservatoire où elle s’est formée après que Bernard Cavanna y ait créé les premières classes de bandonéons en Europe. Sur sa composition 7 huîtres, Louise Jallu invite le piano de Grégoire Letouvet et la contrebasse de Claude Tchamitchian. Le rythme initial du tango à 4 temps est cassé par l’introduction d’une rythmique à 7 temps.

Sonatine 43 composée par Bernard Cavanna joue sur la particularité du bandonéon sur lequel une même note prend quatre couleurs différentes selon qu’elle soit jouée « tirée » ou « poussée » sur le clavier gauche ou sur le clavier droit. Les deux thèmes exposés se répondent, se pénètrent, se télescopent. L’effet est saisissant.

« Louise Jallu Quartet »

La talentueuse bandonéoniste se produit en quartet avec à ses côtés le violoniste Mathias Lévy, le pianiste Grégoire Letouvet et le contrebassiste Alexandre Perrot. La version de 7 huîtres interprétée par le quartet propose un tango vivant et rebondissant dont les climats évoquent le jazz.

Sur deux titres, le quartet devient quintet. Les couleurs de l’oud de Claude Barthélémy orientalisent et dramatisent le début de la composition d’Enrique Delfino, Claudinette auquel le quartet restitue ensuite un climat plus lyrique. Le chanteur Sanseverino interprète Au Paradis Perdu, un tango peu connu du chanteur François Berger. Humour et mélancolie font bon ménage.

Sous la direction artistique de Bernard Cavanna, Louise Jallu réalise « Francesita », un double album ouvert sur un tango aux perspectives élargies. Le jeu de la bandonéoniste met en évidence autant la force et la douceur que la plainte et l’espoir d’un tango vivace qu’elle modernise. Réinventer le traditionnel tango n’est pas chose aisée, Louise Jallu y parvient. Elle restitue l’âme de cette musique qu’elle colore de nuances innovantes et modernes.

Victoires du Jazz 2019

Victoires du Jazz 2019

La batteuse Anne Paceo, la flutiste Naissam Jalal, le chanteur David Linx, le tromboniste Fidel Fourneyron, l’accordéoniste Vincent Peirani et Le Sacre du Tympan sont distingués par les Victoires du Jazz 2019. La remise des prix est prévue le 16 octobre 2016 au Casino de Paris où les lauréats sont invités à se produire en concert.

lire plus
Samy Thiébault revient avec « Symphonic Tales »

Samy Thiébault revient avec « Symphonic Tales »

Après son incursion dans les musiques caribéennes sur « Carribean Stories » en 2018, Samy Thiébault revient le 20 septembre 2019 avec « Symphonic Tales » (Gaya Music/l’Autre Distribution) où le leader réussit le challenge d’intégrer avec bonheur son saxophone ténor dans un écrin musical innovant, entre jazz, cordes classiques et musique indienne. Un album somptueux.

lire plus
Nos Amériques#22 – Festival Villes des Musiques du Monde

Nos Amériques#22 – Festival Villes des Musiques du Monde

Du 11 octobre au 10 novembre 2019, le festival sans frontière, « Villes des Musiques du Monde », fait résonner la pluralité des voix des Amériques. Cinq semaines de diversité culturelle à vivre dans Paris, en Seine-Saint-Denis et dans le Grand Paris avec Nos Amériques#22.

lire plus
Sébastien Texier & Christophe Marguet 4tet

Sébastien Texier & Christophe Marguet 4tet

Voyage imaginaire entre swing et groove

Après vingt-cinq ans de musique partagée, Sébastien Texier et Christophe Marguet s’associent pour monter un quartet. Sur « For Travellers Only » ils unissent leurs univers. Avec François Thuillier et Manu Codjia ils inventent un voyage imaginaire entre swing, soul, groove et rock. Un monde aux couleurs singulières.

Réunis par la musique durant plus de vingt ans et plus de dix albums partagés, le saxophoniste et clarinettiste Sébastien Texier et le batteur Christophe Mourguet unissent leurs univers sur l’album « For Travellers Only » (Cristal/Sony Music Entertainment) à paraître le 06 avril 2018. Un quartet à l’instrumentation singulière dépayse la musique. Aux côtés du saxophone alto, des clarinettes et de la batterie, pas de basse mais le tuba de François Thuillier et la guitare électrique de Manu Codjia.Couvertire de l'album "Travellers Only" par Sebastien Texir et Christophe Mourguet

François Thuillier apporte avec lui les couleurs de la Nouvelle-Orléans et de ses marching bands sur les rythmes rapides mais incarne aussi une esthétique très libre lors de ses improvisations aux sonorités si personnelles. Manu Codjia et sa guitare incarnent un courant alternatif avant-gardiste qui regarde plutôt du côté du rock. Pourtant tous deux sont des poètes et fédèrent leurs mondes dont il n’était pas d’emblée une évidence qu’ils s’unissent.

Le répertoire de « For Travellers Only » propose une alternance de compositions des deux leaders et l’on se gardera de caractériser l’un ou l’autre car de fait, si les écritures diffèrent, le propos musical gomme les différences. Les thèmes souvent exposés guitare/saxophone ou guitare/clarinette laissent toute liberté aux improvisateurs soutenus par une section rythmique d’une efficacité redoutable.

Le saxophone alto de Sébastien Texier s’enflamme sur Next Door ou se fait lumineux et délicat sur Peace Overtures alors que la clarinette boisée s’envole sur Cinecitta. Les sonorités de l’alto et celle de la guitare s’unissent à merveille lors des expositions des thèmes. La batterie de Christophe Marguet passe de la polyrythmie la plus complexe sur The Next Door à un accompagnement tout en délicatesse et en nuance sur Lilian Tears ou Le Jardin Suspendu.

Le tuba de François Thuillier se fait tellurique sur l’enrocké Eddie H mais sa vélocité et ses sonorités apportent une coloration étrange au soul Hurry up. Sur le splendide Cinecitta le tuba rejoint la batterie sur un tonique rythme de marche mais il émeut sur Peace Overtures lors d’une improvisation fort expressive.

La guitare de Manu Codjia contribue à transporter la musique vers un ailleurs résolument actuel. La modernité de son expression et ses phrasés si personnels dessinent un espace propice à la rêverie. Éthérée sur The Same but Different, la sonorité de la guitare devient aérienne sur Cinecitta ou sulfureuse sur The Next Door. Par ses envolées paroxystiques la guitare entraine le voyage vers les routes de la liberté et déclenche des bouffées d’émotions vives.

« For Travellers Only » fait défiler les paysages. Cinecitta évoque avec bonheur l’univers de Nino Rota alors que Le Jardin Suspendu transporte dans un éden poétique où règnent sérénité et paix intérieure. Migrants propose une prière émouvante et lyrique. Incandescente et soul l’ambiance de Hurry Up tranche avec celle plus apaisante de Peace Overtures. Les rythmes varient, de la pulsation polyrythmique de The Next Door au swing de The Same but Different en passant par le tempo plus rock de Eddie H. Un voyage à conseiller pour découvrir un monde singulier et dépaysant.

Une date à noter absolument pour monter dans la caravane colorée de « For Travellers Only ». Rendez–vous le 09 juin 2018 au Triton-Les Lilas pour retrouver Sebastien Texier, Christophe Marguet, Manu Codjia et François Thuillier.
Victoires du Jazz 2019

Victoires du Jazz 2019

La batteuse Anne Paceo, la flutiste Naissam Jalal, le chanteur David Linx, le tromboniste Fidel Fourneyron, l’accordéoniste Vincent Peirani et Le Sacre du Tympan sont distingués par les Victoires du Jazz 2019. La remise des prix est prévue le 16 octobre 2016 au Casino de Paris où les lauréats sont invités à se produire en concert.

lire plus
Samy Thiébault revient avec « Symphonic Tales »

Samy Thiébault revient avec « Symphonic Tales »

Après son incursion dans les musiques caribéennes sur « Carribean Stories » en 2018, Samy Thiébault revient le 20 septembre 2019 avec « Symphonic Tales » (Gaya Music/l’Autre Distribution) où le leader réussit le challenge d’intégrer avec bonheur son saxophone ténor dans un écrin musical innovant, entre jazz, cordes classiques et musique indienne. Un album somptueux.

lire plus
Nos Amériques#22 – Festival Villes des Musiques du Monde

Nos Amériques#22 – Festival Villes des Musiques du Monde

Du 11 octobre au 10 novembre 2019, le festival sans frontière, « Villes des Musiques du Monde », fait résonner la pluralité des voix des Amériques. Cinq semaines de diversité culturelle à vivre dans Paris, en Seine-Saint-Denis et dans le Grand Paris avec Nos Amériques#22.

lire plus
Clin d’œil à EA Project & « Le combat des loups »

Clin d’œil à EA Project & « Le combat des loups »

Un combat aventureux aux climats changeants

A la tête de son quintet « EA Project »,  le contrebassiste Martin Guimbellot présente « Le combat des loups ». Entouré de musiciens talentueux, le leader propose une musique moderne aux multiples influences. Les mélodies se dégagent d’ambiances aux textures très riches qui évoquent des univers aux teintes changeantes.

Sideman sur la scène jazz depuis plus de quinze ans, le contrebassiste Martin Guimbellot est rompu à tous les styles, jazz malgache (Ouranos Quartet), électro-jazz (Why Cie), bop (Jean-Philippe Gregoire Quartet, Baptiste Herbin Quartet), jazz latin (Bloom) et jazz soul (Mélina Tobiana Quintet).

Le 23 mars 2018 c’est à la tête de son quintet, « EA project », et autour de ses compositions qu’il sort l’album « Le combat des loups » (Jazz Family/Socadisc).

Que l’on ne s’y trompe pas, le combat proposé par Martin Guimbellot demeure courtois même s’il ne manque pas de tonus. En effet, le supposé chef de meute a chargé ses compagnons de combattre armés seulement de notes et d’instruments de musique. Autour de la contrebasse tellurique de Martin Guimbellot sont réunis les saxophones inventifs de Stephan Moutot, la trompette et le bugle coloristes de Yoann Loustalot, le piano prometteur de Simon Chivallon et la batterie subtile de Fred Pasqua.

photo de couverture de l'album "Le combat des loups" par EA Project« Le Combat des loups » ouvre avec la trajectoire d’un Boomerang hard-bopien où une section rythmique souple et délicate soutient la trajectoire conjointe de la trompette et du saxophone. Commence alors une rapide Course Poursuite entrecoupée de breaks rythmiques. Poussé par des vents en zig-zag, le piano sautillant est rejoint par la trompette véloce. Le saxophone à la foulée très fluide s’emballe et les rejoint.

Borderline instaure un climat inquiétant où le chant du piano alterne entre tonalité cristalline ou crépusculaire sur des lignes de contrepoint qui ne sont pas sans évoquer le climat de certaines pièces d’un certain Esbjörn Svensson Trio. Avec une pièce dont l’écriture est inspirée par Thelonious, les musiciens traversent ensuite le royaume de King Monk. La contrebasse se fait chantante, le piano bluesy. Trompette et saxophone échangent ardemment au gré d’un tempo rebondissant qui emprunte des accents néo-orléannais.

L’aventure se calme alors avec EA qui marque un temps de répit au centre de l’album. Richesse des couleurs, atmosphères évanescentes, piano mélancolique, bugle bucolique. Urban Shadows fait planer des couleurs plus sombres sur un tempo morcelé. Saxophone et trompette ouvrent ensemble puis s’expriment avec souplesse rejoints par le discours énergique du piano.

Advient ensuite Le combat avec les loups, un thème à l’écriture intense et complexe où le solo mélodique de la contrebasse déclenche une réponse lyrique et lumineuse de la trompette à laquelle se rallie saxophone ténor et batterie. Sur le territoire de Gaïa règne un climat étrange généré par un motif réitératif joué au piano. Soprano et trompette conversent avec flamboyance sur des lignes rythmiques disruptives de la section rythmique.

Les péripéties se terminent avec In Blue, une ballade flottante que le saxophone ténor ourle de lignes bleutées et veloutées. La trompette apporte un point de vue feutré de tendresse et pour finir, le quintet se réunit autour du thème. Ainsi se termine l’aventure, dans un climat de sérénité recouvrée.

 

Rendez-vous avec EA project, pour le concert de sortie de l’album à Paris le 15 mai 2018 à 21H00 au Sunset. L’occasion d’écouter live, Martin Guimbellot (contrebasse), Stephan Moutot (saxophones), Yoann Loustalot (trompette), Simon Chivallon (piano) et Fred Pasqua (batterie).

 

Victoires du Jazz 2019

Victoires du Jazz 2019

La batteuse Anne Paceo, la flutiste Naissam Jalal, le chanteur David Linx, le tromboniste Fidel Fourneyron, l’accordéoniste Vincent Peirani et Le Sacre du Tympan sont distingués par les Victoires du Jazz 2019. La remise des prix est prévue le 16 octobre 2016 au Casino de Paris où les lauréats sont invités à se produire en concert.

lire plus
Samy Thiébault revient avec « Symphonic Tales »

Samy Thiébault revient avec « Symphonic Tales »

Après son incursion dans les musiques caribéennes sur « Carribean Stories » en 2018, Samy Thiébault revient le 20 septembre 2019 avec « Symphonic Tales » (Gaya Music/l’Autre Distribution) où le leader réussit le challenge d’intégrer avec bonheur son saxophone ténor dans un écrin musical innovant, entre jazz, cordes classiques et musique indienne. Un album somptueux.

lire plus
Nos Amériques#22 – Festival Villes des Musiques du Monde

Nos Amériques#22 – Festival Villes des Musiques du Monde

Du 11 octobre au 10 novembre 2019, le festival sans frontière, « Villes des Musiques du Monde », fait résonner la pluralité des voix des Amériques. Cinq semaines de diversité culturelle à vivre dans Paris, en Seine-Saint-Denis et dans le Grand Paris avec Nos Amériques#22.

lire plus