Avec « Lili », Tom Bourgeois rend un hommage sensible et poétique à la compositrice Lili Boulanger. A la tête de son quartet, et avec ses invités, Vincent Courtois et Veronika Harcsa, le clarinettiste, saxophoniste et compositeur tisse des instants musicaux chargés d’émotion et de lyrisme L’album distille un jazz de chambre, véritable délice de délicatesse et de douceur.
Tom Bourgeois signe « Lili »
Un délice de délicatesse et de douceur
Avec « Lili », Tom Bourgeois rend un hommage sensible et poétique à la compositrice Lili Boulanger. A la tête de son quartet, et avec ses invités, Vincent Courtois et Veronika Harcsa, le clarinettiste, saxophoniste et compositeur tisse des instants musicaux chargés d’émotion et de lyrisme L’album distille un jazz de chambre, véritable délice de délicatesse et de douceur.
Originaire de Lyon et diplômé de l’École Nationale de Musique (ENM) de Villeurbanne et du Conservatoire Royal de Bruxelles (section jazz), Tom Bourgeois développe un langage qui navigue entre jazz moderne et musique contemporaine. Influencé par les cours de composition de Diederik Wissels, il s’est révélé comme un compositeur et un arrangeur hors-pair.
Les projets de Tom Bourgeois
Le musicien et compositeur Tom Bourgeois multiplie les projets. Inséré dans le monde du cinéma, il signe une vingtaine de B.O pour courts-moyens métrages et documentaires. Actif en tant que musicien, il compose dans des styles très différents (jazz, chanson, expérimental, grands ensembles) et s’implique comme sideman dans de nombreux groupes (Odil, Vestige, Margaux Vranken Group, Jelle Van Giel Group).

Tom Bourgeois©Tibor Radvanyl
Après son quartet « Murmure » créé en 2016 avec lequel il a gravé le double album « Murmures » (NeuklangRecords) paru en 2018 puis « Murmures/Rumeurs » (NeuklangRecords) enregistré en 2022 avec une plus grande formation,
En 2020, Tom Bourgeois découvre la musique de Lili Boulanger et en 2023, il crée un nouveau quartet de jazz, dédié à la musique de Lili Boulanger. Début 2024, il joue en duo avec le pianiste Kuo Chun Yu durant une tournée à Taïwan à la suite de quoi le duo enregistre un album de compositions.
En 2025, le duo « Moanin’ Birds » sort un second album sur le label Hypnote et le second opus du groupe Vestige, « Ode », paraît à l’automne 2025, avec une tournée à Taïwan.
Tom Bourgeois revient en quartet et signe « Lili » sorti le 30 octobre 2025 en CD chez BMC records et distribué par Socadisc.
« Lili »
« Lili », un opus sensible qui allie mystère et poésie.
Avec « Lili », Tom Bourgeois rend un hommage inspiré à la compositrice Lili Boulanger (1893-1918), sœur cadette de Nadia Boulanger.
Avec à ses côtés, Alex Koo (piano), Lennart Heyndels (contrebasse) et Théo Lanau (batterie), Tom Bourgeois (saxophones, clarinette basse) a enregistré « Lili » en 2024 au Jet Studio de Bruxelles par Rudy Coclet. L’album a été mixé et mastérisé par Philipp Heck aux Bauer Studios de Ludwigsbourg.
Le quartet a invité la chanteuse Veronika Harcsa et le violoncelliste Vincent Courtois. Ce dernier intervient sur six compositions et est rejoint sur quatre d’entre elles par la chanteuse.
Au fil des titres
Tom Bourgeois a composé et arrangé les 14 titres du répertoire de « Lili ».
Thèmes et variations
L’album ouvre avec le lumineux Thèmes et variations #1 et se termine avec Thèmes et variations #2 à la tonalité crépusculaire. Le soprano de Tom Bourgeois illumine Thèmes et variations #1 pris par le quartet sur un tempo assez rapide et enlevé. A partir d’un motif musical d’allure joyeuse, contrebasse et soprano transportent l’oreille dans un paysage mélodique radieux et fluide. Une musique à l’éloquence discrète.
Sur le dernier titre de l’album, Thèmes et variations #2, c’est le piano d’Alex Koo qui referme l’hommage à Lili Boulanger.
Sur Thèmes et variations #4, le saxophone ténor et le piano livrent à l’unisson un jazz de chambre poétique et enchanteur soutenu par le jeu inspiré du batteur. C’est sur un tempo plus rapide et avec une liberté d’expression inouïe que le quartet et Vincent Courtois interprètent Thèmes et variations #5. Le chromatisme y est de mise et les instruments semblent entrer en fusion sur les 79 secondes de ce titre explosif.
Pie Jesus, avec Vincent Courtois
Pie Jesus est la dernière œuvre que Lili Boulanger a dicté sur son lit de mort à sa sœur Nadia Boulanger. Avec sensibilité mais non sans énergie, le piano entame la pièce aux allures de requiem. Il est rejoint par le violoncelle puis par le soprano dont la douceur est empreinte de gravité. Batterie et contrebasse jouent en osmose. Solennel et grave le titre constitue un des moments essentiels de l’album.
En quartet
Cinq autres titres sont joués en quartet.
Sur Thème épique, le saxophone soprano expose une mélodie dont la tension dramatique est induite par le jeu fougueux et très libre du piano et une section rythmique tumultueuse. Le morceau se termine et s’étire en douceur sur un rythme plus qu’apaisé.
Changement de paysage avec Thème haut perché qui débute par un riff tellurique de la contrebasse sur lequel vient se greffer une mélodie exaltée que piano et ténor jouent quasiment à l’unisson au-dessus des roulements de la batterie furieuse. La contrebasse propose ensuite une improvisation lumineuse qui précède le solo poétique du ténor.
Le piano débute Jeff (10) épique avec un riff percussif et obsédant au-dessus duquel plane le chant du ténor qui semble brûler d’un feu intérieur. De contemplative, l’ambiance devient épique sous l’impulsion de la section rythmique.
Lili Boulanger a composé la Vieille prière bouddhique (Prière quotidienne pour tout l’univers) entre 1914 et 1917 et ne l’a jamais entendue interprétée de son vivant. Au fil de la partition de Vieille prière bouddhique, Tom Bourgeois restitue une ambiance de sérénité paisible. De la clarinette basse s’élève une prière qui résonne comme un message de paix et de tolérance. Le piano enchaîne et s’envole dans une sorte d’incantation dont les phrases sinueuses dessinent des arabesques de notes qui s’élèvent vers les cieux. Un concentré de lyrisme et de poésie musicale.
C’est sur un tempo enjoué impulsé par la section rythmique que le soprano souffle la très courte mélodie lumineuse de Thème fantômes, morceau le plus court de l’album.
Avec les deux invités
Sur Hymne au soleil, le quartet se transforme en chœur à six voix avec Vincent Courtois et Veronika Harcsa. Les six interprètes acclament le soleil. La chanteuse hongroise a elle-même écrit les paroles qui alternent avec ses expressions vocales pétillantes et surprenantes. Accords superposés, cordes frottées, cymbales percutées, clavier percussif. Ambiance solaire et enflammée.
Changement de climat avec l’ambiance impressionniste des Thèmes d’amour en Canon. Le violoncelliste entre en scène suivi du contrebassiste, tous deux à l’archet et rejoints par le pianiste alors que le batteur caresse les cymbales. Tels des souffles mystiques, les volutes de la voix croisent les notes du ténor. Les lignes musicales s’imbriquent comme des chants en canon. Musique et spiritualité entrent en vibration. Musique de l’âme, musique de l’amour ?
Sans hésitation on emboîte le pas à Cortège qui allie le lyrisme du chant au souffle chaud de la clarinette basse et aux virtuosités somptueuses du violoncelle. Plus loin, un climat crépusculaire presque dramatique règne sur Attente. Sur un rythme solennel, Veronika Harcsa chante le texte dont elle a elle-même écrit les paroles alors que la clarinette basse et le violoncelle peaufinent leur jeu. Émotion, lyrisme et raffinement sont de chaque instant.
« Lili », moderne et grave, libre et inspiré, singulier et poétique, lyrique et fascinant de bout en bout. Un album à découvrir absolument !
Tom Bourgeois signe « Lili »
« African Rhapsody » de Leïla Olivesi
Avec son nouvel album « African Rhapsody », la pianiste Leïla Olivesi rend un hommage solaire à l’Afrique de ses origines. Cet opus confirme les talents de la compositrice. Un puissant chant d’amour inspiré par les plus grandes pages de la poésie de la négritude (Senghor, Césaire). Un monde imaginaire comme un voyage lyrique et coloré.Avec son nouvel album « African Rhapsody », la pianiste Leïla Olivesi rend un hommage solaire à l’Afrique de ses origines. Cet opus confirme les talents de la compositrice. Un puissant chant d’amour inspiré par les plus grandes pages de la poésie de la négritude (Senghor, Césaire). Un monde imaginaire comme un voyage lyrique et coloré.
« Songbook », le premier album vocal de Kenny Barron
Alliance entre tradition et modernité Le pianiste Kenny Barron signe « Songbook », son tout premier album entièrement vocal. Entouré du contrebassiste Kiyoshi Kitagawa et du batteur Johnathan Blake, le grand maître du piano mobilise un casting vocal impressionnant...
Leïla Olivesi a goûté aux joies de la scène au sein de la troupe des « P’tits Loups du jazz » dès l’âge de treize ans. Corse par son père et mauritanienne par sa mère, Leïla Olivesi est née au Moulin d’Andé en Normandie et a grandi dans l’effervescence artistique et cosmopolite de son milieu familial, entre le bandonéon d’Astor Piazzola, Nina Simone et la musique de Miles Davis et John Coltrane.
A ses côtés, Leïla Olivesi a réuni Baptiste Herbin (saxophone alto), Adrien Sanchez (saxophone ténor), Jean-Charles Richard (saxophones baryton & soprano), Quentin Ghomari (trompette, bugle), Manu Codjia (guitare), Yoni Zelnik (contrebasse) et Donald Kontomanou (batterie). Sur un titre, la partition de saxophone alto est confiée à Olga Amelchenko.
« Songbook » annoncé pour le 14 novembre 2025 chez Artwork Records. A la tête de son trio, il se produit avec six chanteuses, Jean Baylor, Ann Hampton Callaway, Cécile McLorin Salvant, Ekep Nkwelle, Catherine Russell et deux chanteurs, Kurt Elling et Tyreek McDole.




La clarinette basse introduit ensuite le thème A Night in Kali Temple au-dessus des lignes de contrebasse que sculpte Sarah Murcia sur le manche de son instrument. S’installe alors une atmosphère nostalgique. Aucun effet, juste la sonorité très pure de la clarinette et les notes boisées de la contrebasse. Ils sont rejoint par la trompette et le piano dont le chorus inspiré est brodé d’accents poétiques. Pour finir, la mélodie est reprise par le quintet sur un mode empreint de sérénité.
Samedi 23 août 2025, la superbe édition du Festival Jazz Campus en Clunisois 2025 se termine avec
Après avoir remercié Didier Levallet grâce à qui le festival Jazz Campus en Clunisois existe depuis 48 ans et permet l’expression des musiques de jazz, chose exceptionnelle par « ces temps qui marchent à reculons…! », Andy Emler avoue avoir passé « 8 jours exceptionnels » avec les stagiaires et annonce au public que le trio va jouer le programme de son projet « There is another day » dont l’album devrait sortir en mai 2026. Un voyage musical pour changer le monde… ! Programme ô combien alléchant.
fait des incursions dans les graves alors qu’Endy Emler plaque des accords dans le registre aigu, soutenu par la frappe vigoureuse d’Éric Échampard sur ses cymbales. La puissance sonore s’accentue. L’archet s’arrête, le piano dessine des arabesques de notes perlées puis invite la section rythmique à le rejoindre. L’archet reprend dans les aigus, la batterie insuffle une pulsation tout en suspension entre toms et cymbales. Un climat orageux fait écho au flot dense des notes du piano qui module Après un court break, le son augmente encore. Comme exaspérée, la musique amorce une marche martiale et le climat devient orageux.
Éric Échampard le rejoignent. La matière sonore se déstructure segmentée par les torrents de notes fulgurantes du piano, les pulsations volcaniques des baguettes sur les cymbales et les graves de la contrebasse protestataire. Après une ultime montée en puissance, le climat se tend à l’extrême, l’exaspération est à son comble puis l’intensité diminue doucement, la musique se calme, contrebasse et batterie s’arrêtent, le piano pose quelques accords sereins dans lequel se faufile le silence… Enough !
Touché par la générosité et l’inventivité des artistes, le public se lève et salue la magnifique prestation du trio ETE par un concert d’applaudissements enthousiastes. Bien que prétextant n’avoir « plus rien à jouer », Andy Emler propose d’interpréter les deux premiers volets de « Useful report », quatrième album du trio sorti en 2022. L’archet percute les cordes, le piano pulse, la pulsation enfle, la batterie entre et explose. Au-dessus des roulement fortissimos de la batterie, piano et contrebasse échangent sans retenue. Cascades de notes, modulations, course effrénée du tempo… mais tout a une fin et les trois musiciens quittent la scène sous une ovation unanime.





Suite à cette version stimulante de Climax Change, la guitare introduit Interlude alors que Sylvie Gastaud fait entendre le texte qui narre l’odyssée du migrant Sévérino. Les effets électriques du Rhodes de Jozef Dumoulin soutiennent le solo du sopranino de Christophe Monniot. L’intensité musicale augmente alors que la voix de la mère du leader évoque l’exil de son grand-père loin des colonies ukrainiennes. Les accablantes conditions de vie des migrants sont mentionnées pendant qu’échangent les instrumentistes. Claquements sur le manche de la contrebasse, grincements des baguettes sur les cymbales, notes égrenées sur le clavier du piano forment un allègre mélange sonore au-dessus duquel interviennent avec véhémence trompette et saxophone alto. La tension monte, le Rhodes génère un climat sonore étrange. Guitare et contrebasse rivalisent avec le discours échevelé et pulsatile de la batterie de Franck Vaillant. Poussé par une rythmique déchaînée, Aymeric Avice développe un chorus bouillonnant sur sa trompette. Comme exaspérées et exaltées par la densité de l’environnement musical, les notes jaillissent avec force et contribuent encore à densifier l’ambiance. Place ensuite à un singulier solo de batterie que tous les musiciens écoutent avec attention. Le temps semble comme suspendu puis le groupe reprend le thème et termine le morceau.
Le saxophone alto pleure, soutenu par le tissu musical intense que tisse le groupe. La voix fait allusion aux déplacements des migrants qui ne peuvent plus avancer car « la mer est devant eux… » et ils ne pourront être mis en terre.









On serait tenté d’intituler ce morceau onirique « Songe d’une nuit clunisoise ». Après avoir félicité Didier Levallet pour son festival débuté il y a 48 ans, Andreas Schaerer entame une incantation qui gagne en puissance puis la guitare improvise dans les aigus et la basse électrique les rejoint.





De ses propos se dégagent des impressions cosmiques. Sur une rythmique de ballade,Romain Nassini installe un climat stratosphérique avant que ses arpèges esquissés à traits rapides et un roulement de batterie tonique aux baguettes n’ouvrent l’espace au trombone. Il nous échappe pourquoi le leader se positionne dos tourné au public, face à ses compagnons pour les diriger un instant. Le public est mis en orbite par les cymbales de la batterie frappées par les mailloches et la guitare qui étire le rythme. Romain Nassini enchaîne avec une improvisation limpide et son Rhodes installe un climat vaporeux. Stimulée par les rythmiciens, la musique s’intensifie au fil des accords, la batterie instaure un tempo rock et le trombone « royal » intervient sur la pulsation binaire. Le public réagit en écho et applaudit avec ferveur avant un retour au thème… le calme après la tempête… !
Tout en chantant, sourire aux lèvres, André Minvielle marque le rythme en battant des mains sur un sac plastique posé sur sa poitrine puis Géraldine Laurent prend un chorus virtuose et allègre. C’est ensuite en duo que le pianiste et le chanteur interprètent Débit de l’eau, débit de lait, chanson écrite en 1943 par Charles Trenet et Francis Blanche. Des scats vocaux parsèment l’intervention du chanteur.
Géraldine Laurent pendant que Guillaume de Chassy assure la rythmique au clavier. Nostalgie et rêve sont au rendez-vous sur la scène du Théâtre les Arts.
Guillaume de Chassy dont les traits mélodiques de la main droite sont soutenus par l’accompagnement rythmique de la main gauche. Quelques dissonances donnent du piment au discours. Le duo se reforme et réinstalle une douce tendresse musicale avant que le rythme ne monte en intensité jusqu’à la fin du morceau.
En rappel le trio interprète De Dame et d’homme, musique de Marc Perrone sur laquelle André Minvielle a écrit des paroles. Un hommage chargé d’émotion rendu à cet artiste qui ne peut plus jouer mais a écrit d’un doigt, le livre « Tu vois, c’est ça qu’on cherche » (Éditions de l’Humanité) qui sortira à Uzeste en août 2025. Le lendemain le trio sera d’ailleurs en Gascogne, au festival « Uzeste Musical » où il présentera le répertoire de « Trenet en chantant ».