2025… CD à ne pas rater !

2025… CD à ne pas rater !

Pour bien terminer l’année

En cette fin d’année 2025, quelques albums de jazz interpellent tant par la qualité de leur propos que par leur identité singulière. Impossible de passer sous silence ces musiques à écouter sans tarder pour découvrir de superbes paysages musicaux qui interpellent et charment l’oreille. Des CD à ne pas rater pour bien terminer l’année.

L’occasion de se délecter de la dynamique musicale de « Proximity Alert » par le trio de Russ Lossing, de savourer « 88888888 », le 8ème album du trio RP3 de Rémi Panossian, de se laisser envoûter par le voyage onirique du trio de Julien Stella sur « Atrium » et de se régaler des mélodies du cinéma français interprétées par le quartet de Laurent Epstein sur l’album « French Movies In New York ».

« Proximity Alert »

visuel de l'album Proximity Alert de Russ Lossin_2025... CD à ne pas rater !Avec à ses côtés, Mark Helias (basse) et Eric McPherson (batterie), le pianiste Russ Lossing propose « Proximity Alert » (Songs/L’Autre Distribution) enregistré le 03 avril 2024 et sorti en France le 14 novembre 2025.

Les trois complices sont entrés en studio et ont enregistré sans répétition préalable. Il en ressort un album singulier de onze titres et soixante-trois minutes qui ne laissent pas l’oreille indifférente. Traversée par un vent de liberté, la musique respire. Sa pulsation hésite entre fougue et rêverie. Alerte et contemporain, le propos se fait tour à tour poétique, bouillonnant, mystérieux ou mélancolique.

« 88888888 »

visuel de l'album 88888888 de Rémi Panossian_2025... CD à ne pas rater !Constitué de Rémi Panossian (piano), Maxime Delporte (contrebasse) et Frédéric Petitprez (batterie), le trio RP3 fête ses 15 années d’existence avec un huitième album studio intitulé « 88888888 » (Naïve/Believe). Enregistré à Séoul en mars 2024 et sorti 29 août 2025, l’album propose une musique qui stimule autant qu’elle interpelle.

A travers les vibrations joyeuses, les phrasés virtuoses et maîtrisés, les rythmiques survoltées et les moments de rêverie, on perçoit la connivence qui règne entre les membres du trio. Un jazz pop et réjouissant, irrésistible et lumineux. ça groove de bout en bout.

« Atrium »

visuel de l'album Atrium de Julien Stella_2025... CD à ne pas rater !L’oreille est captivée par les onze plages du premier album « Atrium » (Pure Capture/L’Autre Distribution) de Julien Stella. Avec Line Belaïd (violoncelle) et Marie-Suzanne de Loye (viole de gambe) le clarinettiste et compositeur propose un opus acoustique dont il a composé la plupart des titres, hormis deux traditionnels qu’il a arrangés.

Un projet singulier empreint de poésie dont la musique hybride s’abreuve de folklores universels. Rythmes des Balkans, échos de la Bretagne, accents méditerranéens. Au final, un répertoire sans barrières géographiques ou les frontières culturelles sont abolies. Un voyage musical ouvert sur le monde

« French Movies In New York »

visuel de l'album French Movies In New York de Laurent Epstein_2025... CD à ne pas rater !Sous la direction artistique de Daniel Yvinec, le pianiste Laurent Epstein consacre les dix titres de son album « French Movies In New York » (Plaza Mayor Company/The Orchard/Sony Music/Inouïe Distribution) aux grandes mélodies du cinéma français. À ses côtés il réunit le contrebassiste Eddie Gomez, le batteur Willie Jones III et la chanteuse Vanisha Gould.

Enregistré à new York les 27 et 28 mars 2025, le CD est sorti le 28 novembre 2025. Il propose quarante-cinq minutes d’une musique élégante et raffinée où se croisent mélancolie, douceur et sensibilité. S’il fait bon l’écouter en cette fin d’année 2025, l’album ne perdra rien de son intérêt en 2026, loin s’en faut !

2025… CD à ne pas rater !

2025… CD à ne pas rater !

En cette fin d’année 2025, quelques albums de jazz interpellent tant par la qualité de leur propos que par leur identité singulière. Impossible de passer sous silence ces musiques à écouter sans tarder pour découvrir de superbes paysages musicaux qui interpellent et charment l’oreille. Des CD à ne pas rater pour bien terminer l’année.

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2025… Ultimes « Coups de cœur »

2025… Ultimes « Coups de cœur »

Riche en surprises, 2025 a permis de découvrir de nouveaux talents et de se régaler de la musique d’artistes confirmés aux projets renouvelés. Pour terminer l’année, quoi de mieux que ces « Ultimes Coups de cœur » pour apprécier des pépites de jazz d’aujourd’hui et d’hier.

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« Lines For lions »… par le trio Courtois/Erdmann/Fincker

« Lines For lions »… par le trio Courtois/Erdmann/Fincker

Avec sa nouvelle création « Lines for lions », le trio Courtois/Erdmann/Fincker continue à creuser le sillon d’un langage qui lui est propre, nourri de ses multiples influences. Les trois musiciens proposent un voyage musical enthousiasmant. Un jazz chambriste lumineux et élégant, inspiré par la musique West Coast.

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2025… Ultimes « Coups de cœur »

2025… Ultimes « Coups de cœur »

Jazz d’aujourd’hui & d’hier

Riche en surprises, 2025 a permis de découvrir de nouveaux talents et de se régaler de la musique d’artistes confirmés aux projets renouvelés. Pour terminer l’année, quoi de mieux que ces « Ultimes Coups de cœur » pour apprécier des pépites de jazz d’aujourd’hui et d’hier.

Le moment d’écouter « Song for Abbey » de Marion Rampal, de découvrir « Refuge » du Alex Stuart 5tet, de succomber à « Shiraz » de Dhafer Youssef et de savourer « Strasbourg 82 » par Art Blakey & The Jazz Messengers.

« Song for Abbey »

Sur « Song for Abbey » (Les rivières souterraines/L’autre distribution) sorti le 14 novembre 2025, la chanteuse Marion Rampal rend hommage à l’immense chanteuse, compositrice, poétesse, activiste et actrice Abbey Lincoln, qui a marqué l’histoire du Jazz de sa voix unique.

Learning how to Listen, Caged Bird, The Music is the Magic… des compositions d’Abbey Lincoln que Marion Rampal, célèbre aux côtés de ses musiciens, Matthis Pascaud (guitare), Raphaël Chassin (batterie), Simon Tailleu (contrebasse) et Thibault Gomez (piano). Aux compositions phares ou plus confidentielles d’Abbey Lincoln, le répertoire mêle des reprises éclairant ses ancrages, ses amours musicales (Dylan, Oscar Brown Jr…), dont Skylark, avec en invité le guitariste Bill Frisell, et un morceau original, Remember The People, cosigné et chanté avec Archie Shepp qui fut un compagnon de route d’Abbey.

Un hymne d’une immense douceur.

« Refuge »

Enregistré en fin d’année 2024 et sorti le 25 avril 2025, « Refuge » (Jazz Family) est le cinquième opus du guitariste Alex Stuart.

Avec Irving Acao (saxophone, piano et claviers), Arno de Casanove (trompette, voix, piano et claviers), Benoît Lugué (basse) et Antoine Banville (batterie), le guitariste australien grave œuvre éclectique et ambitieuse où se mêlent jazz, post-rock, minimalisme et musiques du monde. Un son de groupe, un voyage sonore, une véritable ode à la beauté du monde. Les nuances des derniers rayons du soleil, la caresse d’un vent d’ouest dissipant les nuages, un oiseau se posant délicatement sur une branche, une houle scintillante…

Le monde est beau et la vie précieuse.

« Shiraz »

Premier album du oudiste Dhafer Youssef en tant que leader sur le label ACT, « Shiraz » est dédié Shiraz Fradi, son épouse. Sorti le 14 novembre 2025, l’opus évoque leur relation fusionnelle et les différents événements qu’ils partagent depuis qu’ils sont ensemble.

Enregistrés avec un groupe de jeunes musiciens, le pianiste Daniel García, le trompettiste Mario Rom, le bassiste Swaéli Mbappé, le batteur Tao Ehrlich et avec le guitariste Nguyên Lê, les neuf morceaux de l’album retracent les émotions vécues par Dhafer Youssef. De véritables films pour les oreilles plutôt que pour les yeux. L’oud acquiert l’intimité de la musique de chambre et la voix du leader gagne en importance, hymnique dans Shajan, tendre dans Rose Fragrance, explosive dans Eyebling And Eternity.

La musique de « Shiraz » incarne le dialogue entre héritage et modernité et célèbre autant la multiplicité que l’unité.

« Strasbourg 82 »

Sorti en CD le 11 octobre 2025, jour anniversaire d’Art Blakey, « Strasbourg 82 » (Gearbox Records) présente un concert explosif enregistré le 1er avril 1982 à Strasbourg, en France, au sommet de la renaissance du hard-bop. Entouré d’une nouvelle génération de prodiges, Terence Blanchard (trompette), Donald Harrison (saxophone alto), Johnny O’Neal (piano), Billy Pierce (saxophone ténor) et avec Charles Fambrough (contrebasse), le batteur Art Blakey propulse les Jazz Messengers dans une nouvelle ère, entre tradition et réinvention.

Un double album vibrant qui capture l’énergie brute d’une université du jazz en pleine mutation. Après une sortie en CD et LP chez Gearbox Store et via Bandcamp le 11 octobre 2025, une sortie globale est prévue via Believe, début février 2026.

Un enregistrement authentique, en haute fidélité, et d’une intensité musicale rare.

2025… CD à ne pas rater !

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En cette fin d’année 2025, quelques albums de jazz interpellent tant par la qualité de leur propos que par leur identité singulière. Impossible de passer sous silence ces musiques à écouter sans tarder pour découvrir de superbes paysages musicaux qui interpellent et charment l’oreille. Des CD à ne pas rater pour bien terminer l’année.

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2025… Ultimes « Coups de cœur »

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Riche en surprises, 2025 a permis de découvrir de nouveaux talents et de se régaler de la musique d’artistes confirmés aux projets renouvelés. Pour terminer l’année, quoi de mieux que ces « Ultimes Coups de cœur » pour apprécier des pépites de jazz d’aujourd’hui et d’hier.

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« Lines For lions »… par le trio Courtois/Erdmann/Fincker

« Lines For lions »… par le trio Courtois/Erdmann/Fincker

Avec sa nouvelle création « Lines for lions », le trio Courtois/Erdmann/Fincker continue à creuser le sillon d’un langage qui lui est propre, nourri de ses multiples influences. Les trois musiciens proposent un voyage musical enthousiasmant. Un jazz chambriste lumineux et élégant, inspiré par la musique West Coast.

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« Lines For lions »… par le trio Courtois/Erdmann/Fincker

« Lines For lions »… par le trio Courtois/Erdmann/Fincker

Jazz chambriste, lumineux et élégant

Avec sa nouvelle création « Lines for lions », le trio Courtois/Erdmann/Fincker continue à creuser le sillon d’un langage qui lui est propre, nourri de ses multiples influences. Les trois musiciens proposent un voyage musical enthousiasmant. Un jazz chambriste lumineux et élégant, inspiré par la musique West Coast.

"Lines For lions"... par le trio Courtois/Erdman/Fincker_visuel de l'album Lines For Lions de V. Courois, R. Finker & D. ErdmannAprès quinze années d’existence, cinq répertoires et cinq disques dont le célèbre « Love of Life » enregistré en Californie, une tournée aux États-Unis, des dizaines de concerts dans toute l’Europe et toujours le même enthousiasme à se retrouver, le trio formé de Vincent Courtois (violoncelle), Daniel Erdmann (saxophone ténor) et Robin Fincker (clarinette, saxophone ténor) a confronté son expérience commune, son évidente complicité et surtout un son unique, à ses naturelles réminiscences de jazz West Coast. Il en résulte « Lines For lions » (La Buissonne/PIAS), un superbe album sorti le 07 novembre 2025.

« Lines For lions », un projet à la fois cool et tonique, délicat et sophistiqué, lyrique et organique.

« Line for lions »

« Il s’agit d’un jazz chambriste où des instruments classiques comme la clarinette et le violoncelle ont une place privilégiée ce qui n’est pas si courant dans nos musiques. Je repense notamment à un de mes premiers émois : le quintette de Chico Hamilton avec Fred Katz au violoncelle et Buddy Colette à la clarinette » c’est ainsi que Vincent Courtois évoque la musique de l’album « Line for lions » (La Buissonne/PIAS).

Vincent Courtois©Christophe Charpenel_ "Lines For lions" ... par le trio Courtois/Erdmann/Fincker

Vincent Courtois©Christophe Charpenel

Si le titre de l’opus fait référence à une composition de Gerry Mulligan, les huit morceaux du répertoire ont été composés par les membres du trio. Trois compositions sont créditées au violoncelliste Vincent Courtois, trois au saxophoniste ténor et clarinettiste Robin Fincker et deux au saxophoniste ténor Daniel Erdmann. Outre le fait qu’il s’agisse d’un répertoire original, l’instrumentation participe aussi pour beaucoup à l’esthétique de la musique. Le trio a déjà enregistré trois albums tous récompensés par la presse et les institutions. A n’en pas douter, ce nouvel album peut lui aussi prétendre à une récompense officielle.

On peut se questionner quant à savoir si le trio explore l’esthétique du jazz californien des années 1950 ou si les musiciens rendent hommage au style West Coast. En tout cas quelle que soit l’option, le résultat est irrésistible.

L’oreille se délecte des nuances et de la richesse du propos musical. Mélodies et improvisations coexistent et captent l’attention de bout en bout. La teneur expressive contemporaine des instrumentistes dépayse de belle manière l’esprit et l’esthétique West Coast qu’elle dynamise et actualise.

Mené par l’ingénieur du son Gérard de Haro (Chevalier des Arts et Lettres, lauréat de deux « Victoires », celle du Meilleur ingénieur du son en 2017 et celle du Meilleur label jazz français en 2018 ), le label La Buissonne a intégré l’œuvre de Vincent Courtois à son catalogue depuis 2010. En effet, le musicien enregistre la plupart de ces projets discographiques aux Studios La Buissonne de Pernes-les-Fontaines, dans le Vaucluse, en France. Il en va ainsi pour « Line for lions » enregistré les 25 et 26 novembre 2024 et mixé en décembre 2024 par Gérard de Haro. L’ingénieur du son Nicolas Baillard en a assuré la mastérisation dans les Studios La Buissonne.

Au fil des titres

« Line for lions » … huit titres et quarante-deux minutes d’une musique ancrée dans l’esthétique du jazz californien West Coast. Les musiciens tissent les sons, les timbres se mélangent, les climats évoluent, les couleurs se renouvellent, la musique étonne et enchante.

L’album débute par Alone in fast lane, une composition de Vincent Courtois dont le violoncelle soutient le tempo alors que les deux soufflants exposent le thème tout en se répondant. Au croisement du free et de la grande tradition du ténor, la sonorité de Daniel Erdmann interpelle par sa puissance. Robin Fincker fait preuve d’une grande liberté de style et son jeu est saisissant de virtuosité.

Changement d’ambiance avec l’atmosphère sonore étrange et intimiste de Mulholland coffee break. Composée par Daniel Erdmann cette pièce met en valeur le jeu d’archet brillant du violoncelliste et la pureté de sa sonorité sans aucun vibrato. En contrepoint les soufflants exposent un motif fluide puis, à la clarinette, Robin Fincker s’exprime avec une nonchalance rêveuse et dialogue avec le saxophone de Daniel Erdmann.

Le répertoire se poursuit avec There and then de Robin Fincker. En ouverture, l’oreille est charmée par la pureté et la transparence du son de la clarinette, la musique respire. Plus loin, le violoncelle étire des lignes mélodiques puis se fait à la fois lyrique et grinçant. Tout au long de la pièce, le trio invite à le suivre dans son monde onirique qui n’est pas sans évoquer des paysages bucoliques.

Sur la composition de Robin Fincker, Finally Giovanni, l’échange musical entre les trois complices circule avec fluidité dans leur imaginaire empreint de sérénité… de la musique cool, ô combien ! Les saxophonistes jouent en écho au-dessus des pizzicati du violoncelliste.

Vincent Courtois introduit sa pièce Seven lines for old mediums par un jeu délicat de pizzicato puis il reprend l’archet alors que les soufflants installent une atmosphère obsédante mais apaisée où les trois voix instrumentales s’interrogent, se combinent, se complètent et s’harmonisent. Avec Lion’s den, Robin Fincker propose ensuite une composition de jazz cool qui aurait quelque peu flirté avec le bop. Forme orchestrale avec des lignes mélodiques sinueuses jouées par les deux ténors au-dessus de la ligne de basse sans faille que déroule le violoncelle. On est saisi par le travail que réalisent les deux saxophonistes sur le son, le souffle et la matière sonore. Le solo de Vincent Courtois étonne par sa liberté d’expression sans limites.

Le qualificatif chambriste définit tout à fait le climat de la composition Adios body (Hello soul) de Vincent Courtois. Le trio conjugue élégance et rudesse, passe du dépouillement aux élans les plus véhéments… notes détachées sur le manche du violoncelle, registre étendu exploré par les saxophones, expression tendue et tourmentée des vents entre cris rauques et chuintements qui se superposent.

L’album se conclut avec une composition de Robin Fincker, Hobo clown qu’introduit le violoncelle. Vincent Courtois explore tous les possibles, outre les phrases à l’archet dans la grande tradition classique, il gratte les cordes, les pince, les frotte et en tire les meilleurs effets. Sa liberté de ton stimule les deux soufflants qui manient avec brio l’art de l’imprévu. La transe n’est pas loin.

« Line for lions », une réussite absolue. Un album marquant qui dépayse l’art du trio. Avec le trio Courtois/Erdmann/Fincker. Huit titres et quarante-deux minutes d’une musique ancrée dans l’esthétique du jazz californien West Coast que les trois artistes revisitent avec talent.

Pour écouter le projet « Lines for Lions » du Trio Courtois/Redmann/Fincker, rendez-vous les 27 et 28 janvier 2026 à 20h à l’Opéra Underground de Lyon. Pour l’occasion, le trio invite Louis Sclavis. Un grand moment de jazz en perspective pour commencer l’année 2026.

2025… CD à ne pas rater !

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2025… Ultimes « Coups de cœur »

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« Lines For lions »… par le trio Courtois/Erdmann/Fincker

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Henri Texier présente « Healing Songs »

Henri Texier présente « Healing Songs »

Une synthèse de l’art du contrebassiste

« Healing Songs » tient les promesses que suggère son titre… le jazz d’Henri Texier apaise, déclenche le sourire, fait rêver et espérer le meilleur. Avec ce nouveau projet, le contrebassiste et compositeur réussit la prouesse d’ajouter à son statut de musicien celui de « guérisseur » car les musiques de cet opus possèdent des vertus apaisantes. Un album sensible et tonique dont le jazz contrasté incarne une synthèse réussie de l’art du contrebassiste.

Figure historique du jazz français et européen, Henri Texier regarde en arrière et reprend neuf thèmes parmi ceux qu’il a composés au cours des soixante années de sa carrière de musicien.

Sur « Healing Songs » (Label Bleu/L’Autre Distribution), sorti le 14 novembre 2025, il revisite en quintet quelques-unes de ses anciennes compositions et projette ses musiques dans le monde actuel.

L’oreille est captivée et charmée par cet album où coexistent lyrisme et groove. Une sorte d’art-thérapie dont il serait dommage de se priver. L’on se prend même à rêver… et si cet album guérissait la société de tous les maux qui l’habitent !

Henri Texier

Né en 1945, Henri Texier découvre le jazz durant son adolescence et abandonne le piano pour la contrebasse. Dans le milieu des années 60, il fréquente les clubs parisiens. Jeune vingtenaire, il joue déjà avec de nombreux maîtres du jazz parmi lesquels Dexter Gordon, Lee Konitz, Don Cherry, Bud Powel, Kenny Clarke, Art Taylor, Art Farmer, Johnny Griffin, Donald Byrd, Kenny Drew, Chet Baker… puis avec Hampton Hawes, Jean-Luc Ponty, Daniel Humair, Michel Portal, Albert Mangerlsdorff, Peter Brötzmann, Enrico Rava, Charlie Haden…

Dans les années suivantes, Henri Texier parcourt l’Europe et joue aux États-Unis avec Phil Woods et son European Rythm Machine puis crée le groupe « Total Issue » avec le batteur Aldo Romano. Jamais prisonnier d’une esthétique ou d’un univers musical, il confronte son art à d’autres arts, le cinéma, la télévision, le théâtre, la danse, les arts plastiques, les Arts du Cirque, les lectures poétiques et la photographie.

La carrière de ce géant du jazz est jalonnée d’une très riche production discographique à laquelle il participe comme leader, co-leader, ou sideman.

Sa collaboration avec le label de jazz français Label Bleu remonte au milieu des années 1980. C’est chez label Bleu qu’est sorti le fameux triptyque « Carnet de routes » (1995), « Carnet de routes : Suite Africaine » (1999) et « African Flashback » (2005), trois albums enregistrés par le trio Louis Sclavis/Aldo Romano/Henri Texier, lesquels albums sont illustrés par les clichés de Guy le Querrec.

C’est aussi chez Label Bleu qu’ont été publiés les projets d’Henri Texier en leader, dont les récents « Sand Woman » (2018),« Chance » (2020), « Heteroklite Lockdown » (2022) et « An Indian’s Life » (2023), quatre albums auxquels participaient déjà Sébastien Texier (saxophone alto, clarinettes) et Gautier Garrigue (batterie).

« Healing Songs »

Paru le 14 novembre 2025 chez le même Label Bleu, le dernier album d’Henri Texier, « Healing Songs » a été enregistré en juin 2025 au Studio Gil Evans à Amiens, par Boris Darley et Bertrand Hardï. Il a été mixé par Boris Darley au Studio Ohm Sweet Ohm à Saint-Laurent-sur-Gorre et masterisé par Simon Lancelot au Studio Ferber, à Paris.

« Riche de soixante années de vie musicale et sensible au climat anxiogène actuel, je me suis projeté dans mes anciennes compositions susceptibles de nous faire du bien à tous (to heal) ! À moi, aux miens, à mes amis, compagnons et « compagnonnes », à toutes les personnes qui les écouteraient et plus particulièrement à celles qui me suivent et me soutiennent depuis tout ce temps, un public fidèle et passionné. Lorsque l’on entend et que l’on reçoit les vibrations de sa propre musique, on est souvent touché et ému. En réécoutant les musiques qui composent cet album, j’ai éprouvé les mêmes sentiments que lorsque je les avais imaginées des années auparavant. Elles m’ont un peu consolé et il m’a semblé nécessaire de partager ces émotions avec mes camarades musiciens et avec le public. Puissent ces musiques vous apporter de l’apaisement et un peu de « légèreté profonde », à l’instar des « Healing Songs » (chants de guérison). » Henri Texier

C’est en quintet qu’Henri Texier a enregistré son nouveau projet « Healing Songs ». En effet, sur cet opus, Emmanuel Borghi (piano, fender-rhodes) et Hermon Mehari (trompette) ont rejoint le trio constitué par Henri Texier (contrebasse), Sébastien Texier (clarinette, clarinette basse, saxophone alto) et Gautier Garrigue (batterie). Par ailleurs, le batteur Manu Katché est invité et participe à l’enregistrement de trois morceaux.

Henri Texier est l’auteur de toutes les compositions de « Healing Songs » hormis Vent Poussière, crédité à Sébastien Texier.

Au fil des titres

L’album ouvre avec Amazone blues gravé sur l’album « An Indian’s Week »(1993). Sur un rythme soutenu et à partir d’un motif obsédant du piano, les soufflants jouent à l’unisson une ligne mélodique qui n’est pas sans évoquer le climat des enregistrements Blue Note des années 50/60. Hard bop à fond ! Après une intervention inspirée du leader, Emmanuel Borghi déroule sur son clavier un solo énergique et inventif. Il passe le relais au saxophone alto de Sébastien Texier dont le propos fluide et onctueux précède l’improvisation du trompettiste Hermon Mehari. L’oreille se laisse séduire par sa sonorité solaire, son articulation et son jeu legato. Le morceau continue, soutenu par la rythmique souple et groovy qu’impulse Gautier Garrigue.

Le répertoire se poursuit avec Grêve révolte enregistré sur l’album « Remparts d’Argile » paru en 2000. Le titre permet d’apprécier la sonorité tellurique de la contrebasse du leader, l’improvisation sinueuse du clarinettiste et les notes perlées du pianiste lors de leurs improvisations. Le solo très expressif du batteur introduit celui du trompettiste dont la sonorité hésite entre éclat et éclipse. On savoure avec délice les subtilités du jeu du contrebassiste et son goût pour le chant et la mélodie.

Le titre suivant, Chebika courage, a lui aussi été gravé sur l’album « Remparts d’Argile ». Sur cette plage, Henri Texier invite Manu Katché. A partir d’une rythmique tout en souplesse, les vents exposent le thème qui tournoie de manière lancinante puis s’expriment successivement la trompette virtuose au phrasé flexible et aux notes détachées et l’alto volubile dont le phrasé souple déborde d’énergie. Le fender-rhodes du pianiste fait régner un climat funky puis les deux batteurs échangent de manière fort harmonieuse dans un style percussif qui allie finesse et puissance.

Avec Decent Revolt, le tempo ralentit. Sur ce titre gravé à l’origine en 2013 sur l’album « (V)ivre » du Strada sextet de Henri Texier, la mélodie est interprétée par la clarinette et la trompette et le propos est empreint de gravité. La musique évolue au rythme d’une procession musicale où règne une douce tristesse. Les cordes de la contrebasse font écho aux accents sensibles des baguettes. Le groupe continue avec Leïla, une autre pièce de l’album « Remparts d’Argile », créé en 1999 au festival du film d Amiens pour le film muet du même nom de Jean-Louis Bertuccelli en réalisé en 1970. Il en émerge une atmosphère nostalgique où trompette bouchée, clarinette, piano et contrebasse s’expriment avec douceur au-dessus du battement groovy et subtil de Manu Katché.

Composition de Sébastien Tixier, Vent poussière, figure aussi sur l’album « Remparts d’Argile ». Clarinette, piano et contrebasse se répondent. Les échanges évoquent une méditation aérienne où les notes circulent au-dessus des scintillements des balais sur cymbales. Une courte et sensible poésie musicale, comme une suspension du temps et de ses méfaits.

Après l’introduction bluesy de Sarajevo Blues, le phrasé ciselé du fender-rhodes ouvre la séance des improvisations. La trompette dont la sonorité irisée flirte avec la brume, laisse place aux envolées du saxophone alto qui allie lyrisme et sensibilité. Place ensuite au gros son de la contrebasse d’Henri Texier, l’occasion d’apprécier une fois de plus le talent de mélodiste et l’inventivité du leader. Le groupe se retrouve et après un court solo de batterie, le morceau se termine, mélancolique, tel qu’il avait commencé.

Avec Samba loca, l’oreille entame une excursion musicale à travers les rythmes latins. Déjà enregistré en 2011 par Henri Texier sur son album « Canto Negro », ce titre est le plus court de l’album. La mélodie est exposée à l’unisson par les soufflants qui conversent ensuite avec furie. Sur son clavier, le pianiste se fait percussif et induit une tension qui inspire les deux batteurs dont les jeux complémentaires et inspirés alimentent une folle batucada.

Quand tout s’arrête marque le terminus du voyage musical. Enregistré en 2018 par Henri Texier sur l’album « Sand Woman », ce blues sonne comme une réflexion autour du temps qui passe. La trompette lumineuse se questionne, clarinette et fender lui répondent et sur le manche de sa contrebasse, Henri Texier fait sonner des notes nostalgiques en guise d’au revoir… mais on est tenté de reprendre la route et de relancer les « Healing Songs » sur la platine.

Rendez-vous le 28 janvier 2026 à 20h30, au New Morning, à Paris pour retrouver Henri Texier qui présente son nouveau projet « Healing Songs » en quintet avec Sébastien Texier, Hermon Mehari, Emmanuel Borghi et Gautier Garrigue.

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Jazz à Vienne 2026 – Affiche & Premiers noms

45ème édition du 25 juin au 11 juillet 2026

Le 26 novembre 2025, les organisateurs du Festival « Jazz à Vienne » ont dévoilé l’affiche de l’édition 2026 proposée par la dessinatrice Lucrèce Andreae. En attendant le 10 mars 2026, date de dévoilement de la programmation complète de « Jazz à Vienne 2026 », les concerts de huit soirées sont déjà annoncés. Rendez-vous du 25 juin au 11 juillet 2026 pour une prometteuse édition de « Jazz à Vienne » !

Après avoir dévoilé le visuel de « Jazz à Vienne 2026 », Samuel Riblier et Guillaume Anger, respectivement directeur général et directeur artistique, ont annoncé les premiers noms de huit soirées de la programmation de la 45ème édition… Erik Truffaz, Stefano Di Battista, Deluxe, Groundation, Beirut, Vincent Peirani, Cerrone, Marcus Miller, Terence Blanchard & Ravi Coltrane, Angélique Kidjo, Fatoumata Diawara, Vulfpeck, Vulfpeck, The Fearless Flyers, Ludivine Issambourg, Souleance et ubaq.

Visuel de « Jazz à Vienne 2026 »

Affiche du Festival Hazz à Vienne 2026_Jazz à Vienne 2026 – Affiche & Premiers nomsAprès Brüno, Jacques de Loustal, Juanjo Guarnido, Audrey Spiry, et Pénélope Bagieu, Alexandre Clérisse et Jérémy Perrodeau, c’est au tour de Lucrèce Andreae de se prêter au jeu et de proposer le visuel de l’affiche Jazz à Vienne 2026.

Palette de couleurs pastels, bleu et violet sur fond jaune…. une affiche pleine de vie qui restitue l’effet de la musique sur le public. En effet, cette année point de musicien.ne ni d’instrument sur l’affiche mais des spectatrices et spectateurs qui vibrent au son de la musique.

Lucrèce Andreae©Pierre Gouineau

La 45ème édition du festival « Jazz à Vienne » qui se déroulera du 25 juin au 11 juillet 2026, marque la naissance d’un partenariat inédit entre Jazz à Vienne et le Festival international du film d’animation d’Annecy. C’est le début d’un dialogue entre musique et image, improvisation et création visuelle, scène et écran.

Dans le cadre de cette collaboration, le festival « Jazz à Vienne » confie le visuel du festival 2026 à la dessinatrice à Lucrèce Andreae, issue du vivier créatif du Festival d’Annecy, où son travail a été sélectionné en compétition et récompensé d’un prix spécial du jury en 2011 et du Prix du public en 2017. Elle prépare actuellement un long-métrage animé pour enfants ainsi qu’un roman graphique autobiographique.

« Dans mon travail, j’aime parler des gens. Pas tellement des gens extraordinaires, mais plutôt des anonymes, des gens normaux et des relations qui se tissent entre elles et eux. Aussi, mon idée première en abordant cette affiche était de représenter le public, et non les musiciens. Tourner le dos à la scène et regarder l’effet créé par le concert sur les gens : la joie, l’exaltation, le défoulement, l’abandon, l’oubli temporaire du reste du monde et de ses tracas, la solitude et la communion à la fois. Jazz à Vienne, c’est une expérience, de la musique en groupe, en masse, tous ensemble et tout proche les uns des autres, noyés dans le son et dans la foule. Invitée à la All Night pour la clôture de l’édition 2025, je me suis mise au milieu de la fosse et j’ai regardé les gens. J’ai essayé de retranscrire l’instant précis où on lâche la scène des yeux et où on se laisse emporter par le son. » Lucrèce Andreae

Huit soirées de concerts annoncés

Bonne nouvelle pour les aficionados du jazz, les organisateurs de « Jazz à Vienne » ont révélé la programmation de huit soirées de l’édition 2026 du festival. De sérieuses promesses de réjouissances musicales en perspective !

25 juin 2026 - Soirée d’ouverture

Pour débuter le festival, le saxophoniste italien Stefano Di Battista explore la musique populaire italienne avec son projet La Dolce Vita et le trompettiste Erik Truffaz revient sur la scène du Théâtre Antique avec l’Orchestre des Alpes & du Léman pour présenter Side by Side, une Création Jazz à Vienne & JazzContreBand. Un projet entre musique classique et jazz, écriture et improvisation qui réunit autour du leader un quartet international (Stefano Di Battista, Estreilla Besson, Alexis Anérilles et Sandrine Bonnaire), un ensemble franco-suisse inédit qui mêle les musiciens de l’Orchestre des Pays de Savoie et de l’Orchestre de chambre de Genève, avec la participation d’une vingtaine d’élèves d’Annecy-Seynod bénéficiant du dispositif national « Orchestre à l’École ».

26 juin 2026

La soirée du vendredi sera groovy… avec

  • Deluxe dont les cinq moustachus et l’incandescente chanteuse Liliboy proposent un programme festif avec un mélange heureux de jazz, funk, hip-hop, soul et reggae
  • le répertoire énergique du trio Too Many Zooz composé du saxophoniste baryton Leo « Leo P » Pellegrino, du trompettiste Matt « Doe » Muirhead et du batteur David » King of Sludge » Parks.

30 juin 2026

La danse fera partie de la fête de ce mardi… avec

  • la musique du collectif californien Groundation qui navigue entre reggae et jazz et fait dialoguer groove, improvisation et ferveur collective
  • les huit musiciennes et musiciens de Kokoroko, l’octet dirigé par Sheila Maurice-Grey dont la musique fait fusionner jazz, afrobeat, hip-hop, soul et R&B.

02 juillet 2026

  • La première partie est assurée par le groupe américain Beirut et son leader Zach Condon de retour avec sa musique, chaleureux mélange de sonorités, entre folk et musiques de la Renaissance, électro, pop et musiques de film.
  • La soirée se poursuit avec Vincent Peirani. Entouré du saxophoniste Émile Parisien, du pianiste Tony Paeleman, du bassiste Julien Herné et du batteur Yoann Serra, l’accordéoniste vient présenter son projet « Living Being IV : Time Reflections » sorti en août 2025.

03 juillet 2026 - Soirée disco

Après Cerrone Disco Symphonic durant lequel le batteur Cerrone va faire rayonner sa musique intemporelle avec l’orchestre du Conservatoire à rayonnement régional de Lyon, place à Kyoto Jazz Massive (KJM) qui revient sur scène, après plus de 15 ans d’absence, pour fêter trois décennies d’expérimentations électroniques à la rencontre du funk, de la soul et du jazz. Au programme, disco, house, électro-funk, acid jazz… et danse.

On peut avec certitude parier que le public du Théâtre Antique va danser de bout en bout de cette soirée.

04 juillet 2026 - Miles / Coltrane Celebration

Non contente d’accueillir le trompettiste Terence Blanchard & le saxophoniste Ravi Coltrane (fils de Alice et John Coltrane) qui interrogent l’héritage de Miles Davis et John Coltrane auxquels ils rendent hommage, la scène du Théâtre Antique voit aussi se produire le charismatique Marcus Miller (guitare basse et clarinette basse) dont la prestation de 2023 avait tenu toutes ses promesses. Nul doute qu’il en ira de même ce samedi durant lequel le bassiste présente « We Want Miles ! », en l’honneur au trompettiste qui aurait eu 100 ans en 2026. Aux côtés de Marcus Miller trois anciens compagnons de Miles Davis, le saxophoniste Bill Evans, le guitariste Mike Stern, le percussionniste Mino Cinelu et trois musiciens avec lesquels le leader tourne régulièrement, le trompettiste Russell Gunn, le claviériste Brett Williams et le batteur Anwar Marshall.

A ne rater sous aucun prétexte.

06 juillet 2026

La soirée du lundi promet d’être bouillonnante… avec deux voix de l’Afrique, deux voix de femmes.

  • En ouverture, l’envoûtante Fatoumata Diawara revient après avoir déjà foulé la scène du Théâtre Antique en 2014 et 2019. Des promesses d’énergie et d’émotion.
  • En deuxième partie et pour la sixième fois, Angelique Kidjo revient à « Jazz à Vienne » en 2026, en quartet. Avec sa musique qui transcende les frontières et mélange jazz, afrofunk, R&B, salsa et musique traditionnelle africaine, elle va une nouvelle fois captiver le public des gradins du Théâtre Antique de Vienne.

11 juillet 2026 - All night

  • La soirée commence avec Ubaq, le trio guitare/basse/batterie, lauréat du tremplin ReZZo 2025 formé de Lucas Schemidt (guitare), Antoine Carletto (basse, synthétiseur) et Antoine Saussol (batterie, synthétiseur) et se poursuit avec Souleance, le duo des beatmakers Soulist (tourne-disques) et Fulgeance (beatmaker).
  • La dynamique musicale continue avec la flûtiste Ludivine Issambourg qui vient en septet pour célébrer le jazz et le funk, le corps et l’âme. À coup sûr, le public va tomber sous le charme de sa musique, véritable invitation à la danse.
  • Le programme continue avec le quartet The Fearless Flyers. Impossible de résister au de funk puissant et groovy de Cory Wong (guitare), Mark Lettieri (guitare), Joe Dart (basse) et Nate Smith (batterie). Là encore, pas question de rester assis !
  • La All night se termine avec le groove implacable de Vulfpeck qui a enflammé « Jazz à Vienne » en 2024 avec ses riffs de basse et ses claviers rétrofunky. Cory Wong et Joe Dart sont donc de retour sur scène avec cette fois à leurs côtés, Jack Stratton (voix, guitare, claviers, batterie), Theo Katzman (voix, guitare, batterie), Woody Goss (claviers), Antwaun Stanley (voix), Joey Dosik (voix, saxophone, claviers) et Jacob Jeffries (voix, claviers). Irrésistible !

Après avoir calé ces huit premières dates sur l’agenda 2026 des soirées au Théâtre Antique de « Jazz à Vienne 2026 », rendez-vous le 15 mars 2026, pour découvrir l’exhaustivité de la programmation du Festival « Jazz à Vienne 2026 ». En attendant… on n’hésite pas… on écoute du jazz… à fond !

2025… CD à ne pas rater !

2025… CD à ne pas rater !

En cette fin d’année 2025, quelques albums de jazz interpellent tant par la qualité de leur propos que par leur identité singulière. Impossible de passer sous silence ces musiques à écouter sans tarder pour découvrir de superbes paysages musicaux qui interpellent et charment l’oreille. Des CD à ne pas rater pour bien terminer l’année.

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2025… Ultimes « Coups de cœur »

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Riche en surprises, 2025 a permis de découvrir de nouveaux talents et de se régaler de la musique d’artistes confirmés aux projets renouvelés. Pour terminer l’année, quoi de mieux que ces « Ultimes Coups de cœur » pour apprécier des pépites de jazz d’aujourd’hui et d’hier.

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« Lines For lions »… par le trio Courtois/Erdmann/Fincker

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Avec sa nouvelle création « Lines for lions », le trio Courtois/Erdmann/Fincker continue à creuser le sillon d’un langage qui lui est propre, nourri de ses multiples influences. Les trois musiciens proposent un voyage musical enthousiasmant. Un jazz chambriste lumineux et élégant, inspiré par la musique West Coast.

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« Célébration » par Sébastien Texier & Christophe Marguet 4tet

« Célébration » par Sébastien Texier & Christophe Marguet 4tet

Un hymne musical comme un souffle d’espoir

Sur leur nouvel album « Célébration », Sébastien Texier et Christophe Marguet reviennent avec leurs fidèles compagnons, Manu Codjia et François Thuillier. Dans la continuité du précédent opus, « We Celebrate Freedom Fighters ! », le quartet évoque des moments marquants de l’histoire de l’humanité. Les dix compositions entonnent un hymne musical enflammé et coloré… et le miracle advient, la musique résonne comme un souffle d’espoir.

Sorti le 14 novembre 2025, « Célébration » (Mélodie en sous-sol/L’Autre distribution) se profile comme un album indispensable. Avec conviction et enthousiasme, le quartet met en musique des évènements clés de l’histoire de l’humanité, dans le monde et en France.

Le propos inspiré des musiciens laisse espérer que d’autres victoires de l’humanité peuvent encore advenir pour sauver le monde actuel de la morosité et du désespoir. La musique se savoure comme un élixir d’espoir pour qu’advienne demain.

« Célébration »… une musique bienfaisante

visuel de l'album Célébration de Christophe Marguet et Sébastien Texier quartetSept ans après « For Travellers Only », plus de quatre ans (4 ans, 2 mois et 2 semaines !) après « We Celebrate Freedom Fighters ! », le saxophoniste et clarinettiste Sébastien Texier et le batteur Christophe Marguet sont de retour entourés du guitariste Manu Codjia et du tubiste François Thuillier avec « Célébration » (Mélodie en sous-sol/L’Autre distribution). On note que le titre de ce troisième album du quartet est rédigé en langue française.

Après l’hommage pour les combattants de la liberté rendu dans « We Celebrate Freedom Fighters ! », le quartet de Sébastien Texier & Christophe Marguet revient avec le « deuxième volet d’un diptyque inspiré de fait historiques marquants qui ont insufflé à l’humanité un élan de liberté et d’espoir, des évènements qui ont rendu le monde meilleur ».

« Dans cette période morose et parfois désespérée que traverse l’humanité tout entière, nous avions fortement envie de nous arrêter sur quelques évènements enthousiasmants de notre monde, de célébrer ces moments qui nous donnent la force d’avancer et d’espérer. » Sébastien Texier et Christophe Marguet

Composés à parts égales par Sébastien Texier et Christophe Marguet, les dix titres du répertoire de « Célébration », évoquent des événements forts et positifs de l’histoire de l’humanité

  • dans le monde, la création du premier Parc Naturel pour la protection de la Nature aux États-Unis, la décolonisation en Inde, la transition démocratique en Espagne, la révolution des Œillets et l’avènement de la démocratie au Portugal, la fin de l’Apartheid en Afrique du Sud,
  • en France, la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, l’abolition de l’esclavage, la libération de Paris après quatre ans d’occupation allemande, la loi Veil et le droit à l’avortement, le droit de vote et l’éligibilité pour les femmes.

Au fil des titres

Entre poésie et énergie, les dix titres de « Célébration » captivent l’oreille de bout en bout.

Yellowstone ouvre l’album. Sur un riff aérien de la guitare de Manu Codjia, le tuba de François Thuillier souffle une mélodie mélancolique puis la sonorité limpide et délicate de l’alto de Sébastien Texier prend le relai. Le tuba revient et son chant virtuose se pare de douceur et ouvre l’espace à l’énergie lumineuse de la guitare qui brille de mille feux. Cette composition de Christophe Marguet célèbre ce parc créé en 1872 aux États-Unis. Aujourd’hui encore, ce refuge pour les espèces rares de la faune et de la flore abrite un des derniers écosystèmes de la zone tempérée de l’hémisphère Nord. 

Le répertoire se poursuit avec Quit India, une deuxième composition du batteur qui évoque le mouvement pour l’indépendance de l’Inde face à l’Empire britannique. L’alto fait entendre une mélodie envoûtante dont les couleurs flamboyantes sont mises en valeur par la solide ligne de basse du tuba. La musique s’élève ensuite vers les anges, portée par une improvisation aérienne de la guitare puis la lumière surgit des graves du tuba véloce.

S’enchaînent ensuite trois compositions de Sébastien Texier. Transición fait écho à la « transition démocratique » en Espagne, avec la fin de la dictature franquiste et la mise en place d’un régime démocratique. Après un début pointilliste du quartet, l’alto déroule un riff électrisant suivi d’envolées puissantes puis il s’élance dans une improvisation audacieuse. La guitare lui répond par une intervention dont les fulgurances explosives évoquent un feu d’artifice sonore où rock et jazz se disputent la prééminence. La musique est portée à son paroxysme par le batteur qui déploie dans son jeu un subtil dosage de puissance et de souplesse.

Courte mélopée, Mon Corps fait référence à l’interruption volontaire de grossesse et à la « Loi Veil », inscrite aujourd’hui dans la Constitution française après avoir été promulguée en France en 1975. Un moment tout en suspension au cours duquel la clarinette de Sébastien Texier installe un climat nuageux. Soutenu de bout en bout par le souffle profond du tuba, Mon esprit célèbre ensuite le droit de vote et l’éligibilité des femmes obtenu en 1944. Clarinette et guitare entament le morceau avec un motif poétique. Après le solo irradié de lumière de la clarinette, la guitare improvise et swingue au-dessus du souffle omniprésent du tuba et du rythme soutenu de la batterie.

Composé par Christophe Marguet, Les Œillets honorent La Révolution des Œillets qui en 1974 a mis fin à quarante ans de dictature salazariste au Portugal. Le chant de l’alto rayonne de lumière et la guitare survoltée s’envole au-dessus de la mêlée.

Débutée comme une procession funèbre dont la grosse caisse marque le rythme, 1789 célèbre La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Une mélodie porteuse d’espérance émerge de l’atmosphère d’abord chaotique de la composition de Sébastien Texier.

Place ensuite à Paris libéré, titre composé par Christophe Marguet. A partir d’un riff soufflé par le tuba sur le rythme soutenu qu’impulse la batterie, guitare et saxophone alto jouent à l’unisson une ligne mélodique dans un style funk enivrant. Puis l’alto s’exprime avec ardeur sur un motif soul soutenu par la guitare avant de céder la place à la batterie dont le chorus « libérateur » restitue l’ambiance de liesse qui régnait à Paris lors de sa libération en août 1944.

Écrit par Sébastien Texier, Abolition glorifie l’abolition de l’esclavage. Le thème débute par un chant joyeux entonné par tous les musiciens puis la guitare virtuose expose un chant contrôlé et riche en nuances avant que l’alto à la sonorité tranchante ne se lance dans un chorus lyrique et swinguant propulsé avec vigueur. Comme une prouesse, le quartet réussi l’exploit de contracter en 4’41 les 154 années qui furent nécessaires pour que l’esclavage soit définitivement aboli en 1948 par décret par Victor Schoelcher après que la Révolution française ait mis fin à ce fléau en 1794 tristement rétabli 8 ans plus tard par Napoléon.

« Célébration » se termine avec Mandela dédicacé par Christophe Marguet à celui qui a lutté toute sa vie durant contre l’Apartheid en Afrique du Sud et a été libéré en 1990 après vingt-sept années d’emprisonnement. Un an plus tard, advient la fin de l’Apartheid en Afrique du Sud et Nelson Mandela devient président de l’Afrique du Sud en 1994. Sur un rythme impulsé par le tuba et la batterie, clarinette et guitare fusionnent leurs chants en une joyeuse mélodie avant de dialoguer et de se répondre avec vigueur. En réponse, le tuba véloce fait éclater ses graves et le quartet se retrouve à célébrer une fête musicale dans une ambiance qui invite à la danse. 

Comme un souffle d’espoir, l’album « Célébration », fait rimer pour le meilleur, musique et politique. Du plaisir à savourer sans modération. On en redemande !

Pour écouter live le répertoire de « Célébration » du Sébastien Texier et Christophe Marguet quartet avec Manu Codjia et François Thuillier, rendez-vous le 05 décembre 2025 à 20h30 dans la salle 1 du Triton aux Lilas (93)

2025… CD à ne pas rater !

2025… CD à ne pas rater !

En cette fin d’année 2025, quelques albums de jazz interpellent tant par la qualité de leur propos que par leur identité singulière. Impossible de passer sous silence ces musiques à écouter sans tarder pour découvrir de superbes paysages musicaux qui interpellent et charment l’oreille. Des CD à ne pas rater pour bien terminer l’année.

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2025… Ultimes « Coups de cœur »

2025… Ultimes « Coups de cœur »

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« Lines For lions »… par le trio Courtois/Erdmann/Fincker

« Lines For lions »… par le trio Courtois/Erdmann/Fincker

Avec sa nouvelle création « Lines for lions », le trio Courtois/Erdmann/Fincker continue à creuser le sillon d’un langage qui lui est propre, nourri de ses multiples influences. Les trois musiciens proposent un voyage musical enthousiasmant. Un jazz chambriste lumineux et élégant, inspiré par la musique West Coast.

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Tom Bourgeois signe « Lili »

Tom Bourgeois signe « Lili »

Un délice de délicatesse et de douceur

Avec « Lili », Tom Bourgeois rend un hommage sensible et poétique à la compositrice Lili Boulanger. A la tête de son quartet, et avec ses invités, Vincent Courtois et Veronika Harcsa, le clarinettiste, saxophoniste et compositeur tisse des instants musicaux chargés d’émotion et de lyrisme L’album distille un jazz de chambre, véritable délice de délicatesse et de douceur.

Originaire de Lyon et diplômé de l’École Nationale de Musique (ENM) de Villeurbanne et du Conservatoire Royal de Bruxelles (section jazz), Tom Bourgeois développe un langage qui navigue entre jazz moderne et musique contemporaine. Influencé par les cours de composition de Diederik Wissels, il s’est révélé comme un compositeur et un arrangeur hors-pair.

Les projets de Tom Bourgeois

Le musicien et compositeur Tom Bourgeois multiplie les projets. Inséré dans le monde du cinéma, il signe une vingtaine de B.O pour courts-moyens métrages et documentaires. Actif en tant que musicien, il compose dans des styles très différents (jazz, chanson, expérimental, grands ensembles) et s’implique comme sideman dans de nombreux groupes (Odil, Vestige, Margaux Vranken Group, Jelle Van Giel Group).

Tom Bourgeois signe "Lili"

Tom Bourgeois©Tibor Radvanyl

Après son quartet « Murmure » créé en 2016 avec lequel il a gravé le double album « Murmures » (NeuklangRecords) paru en 2018 puis « Murmures/Rumeurs » (NeuklangRecords) enregistré en 2022 avec une plus grande formation,

En 2020, Tom Bourgeois découvre la musique de Lili Boulanger et en 2023, il crée un nouveau quartet de jazz, dédié à la musique de Lili Boulanger. Début 2024, il joue en duo avec le pianiste Kuo Chun Yu durant une tournée à Taïwan à la suite de quoi le duo enregistre un album de compositions.

En 2025, le duo « Moanin’ Birds » sort un second album sur le label Hypnote et le second opus du groupe Vestige, « Ode », paraît à l’automne 2025, avec une tournée à Taïwan.

Tom Bourgeois revient en quartet et signe « Lili » sorti le 30 octobre 2025 en CD chez BMC records et distribué par Socadisc.

« Lili »

« Lili », un opus sensible qui allie mystère et poésie.

Avec « Lili », Tom Bourgeois rend un hommage inspiré à la compositrice Lili Boulanger (1893-1918), sœur cadette de Nadia Boulanger.

Avec à ses côtés, Alex Koo (piano), Lennart Heyndels (contrebasse) et Théo Lanau (batterie), Tom Bourgeois (saxophones, clarinette basse) a enregistré « Lili » en 2024 au Jet Studio de Bruxelles par Rudy Coclet. L’album a été mixé et mastérisé par Philipp Heck aux Bauer Studios de Ludwigsbourg.

Le quartet a invité la chanteuse Veronika Harcsa et le violoncelliste Vincent Courtois. Ce dernier intervient sur six compositions et est rejoint sur quatre d’entre elles par la chanteuse.

Au fil des titres

Tom Bourgeois a composé et arrangé les 14 titres du répertoire de « Lili ».

Thèmes et variations

L’album ouvre avec le lumineux Thèmes et variations #1 et se termine avec Thèmes et variations #2 à la tonalité crépusculaire. Le soprano de Tom Bourgeois illumine Thèmes et variations #1 pris par le quartet sur un tempo assez rapide et enlevé. A partir d’un motif musical d’allure joyeuse, contrebasse et soprano transportent l’oreille dans un paysage mélodique radieux et fluide. Une musique à l’éloquence discrète.

Sur le dernier titre de l’album, Thèmes et variations #2, c’est le piano d’Alex Koo qui referme l’hommage à Lili Boulanger.

Sur Thèmes et variations #4, le saxophone ténor et le piano livrent à l’unisson un jazz de chambre poétique et enchanteur soutenu par le jeu inspiré du batteur. C’est sur un tempo plus rapide et avec une liberté d’expression inouïe que le quartet et Vincent Courtois interprètent Thèmes et variations #5. Le chromatisme y est de mise et les instruments semblent entrer en fusion sur les 79 secondes de ce titre explosif.

Pie Jesus, avec Vincent Courtois

Pie Jesus est la dernière œuvre que Lili Boulanger a dicté sur son lit de mort à sa sœur Nadia Boulanger. Avec sensibilité mais non sans énergie, le piano entame la pièce aux allures de requiem. Il est rejoint par le violoncelle puis par le soprano dont la douceur est empreinte de gravité. Batterie et contrebasse jouent en osmose. Solennel et grave le titre constitue un des moments essentiels de l’album.

En quartet

Cinq autres titres sont joués en quartet.

Sur Thème épique, le saxophone soprano expose une mélodie dont la tension dramatique est induite par le jeu fougueux et très libre du piano et une section rythmique tumultueuse. Le morceau se termine et s’étire en douceur sur un rythme plus qu’apaisé.

Changement de paysage avec Thème haut perché qui débute par un riff tellurique de la contrebasse sur lequel vient se greffer une mélodie exaltée que piano et ténor jouent quasiment à l’unisson au-dessus des roulements de la batterie furieuse. La contrebasse propose ensuite une improvisation lumineuse qui précède le solo poétique du ténor.

Le piano débute Jeff (10) épique avec un riff percussif et obsédant au-dessus duquel plane le chant du ténor qui semble brûler d’un feu intérieur. De contemplative, l’ambiance devient épique sous l’impulsion de la section rythmique.

Lili Boulanger a composé la Vieille prière bouddhique (Prière quotidienne pour tout l’univers) entre 1914 et 1917 et ne l’a jamais entendue interprétée de son vivant. Au fil de la partition de Vieille prière bouddhique, Tom Bourgeois restitue une ambiance de sérénité paisible. De la clarinette basse s’élève une prière qui résonne comme un message de paix et de tolérance. Le piano enchaîne et s’envole dans une sorte d’incantation dont les phrases sinueuses dessinent des arabesques de notes qui s’élèvent vers les cieux. Un concentré de lyrisme et de poésie musicale.

C’est sur un tempo enjoué impulsé par la section rythmique que le soprano souffle la très courte mélodie lumineuse de Thème fantômes, morceau le plus court de l’album.

Avec les deux invités

Sur Hymne au soleil, le quartet se transforme en chœur à six voix avec Vincent Courtois et Veronika Harcsa. Les six interprètes acclament le soleil. La chanteuse hongroise a elle-même écrit les paroles qui alternent avec ses expressions vocales pétillantes et surprenantes. Accords superposés, cordes frottées, cymbales percutées, clavier percussif. Ambiance solaire et enflammée.

Changement de climat avec l’ambiance impressionniste des Thèmes d’amour en Canon. Le violoncelliste entre en scène suivi du contrebassiste, tous deux à l’archet et rejoints par le pianiste alors que le batteur caresse les cymbales. Tels des souffles mystiques, les volutes de la voix croisent les notes du ténor. Les lignes musicales s’imbriquent comme des chants en canon. Musique et spiritualité entrent en vibration. Musique de l’âme, musique de l’amour ?

Sans hésitation on emboîte le pas à Cortège qui allie le lyrisme du chant au souffle chaud de la clarinette basse et aux virtuosités somptueuses du violoncelle. Plus loin, un climat crépusculaire presque dramatique règne sur Attente. Sur un rythme solennel, Veronika Harcsa chante le texte dont elle a elle-même écrit les paroles alors que la clarinette basse et le violoncelle peaufinent leur jeu. Émotion, lyrisme et raffinement sont de chaque instant.

« Lili », moderne et grave, libre et inspiré, singulier et poétique, lyrique et fascinant de bout en bout. Un album à découvrir absolument !

2025… CD à ne pas rater !

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« African Rhapsody » de Leïla Olivesi

« African Rhapsody » de Leïla Olivesi

Voyage lyrique et coloré

Avec son nouvel album « African Rhapsody », la pianiste Leïla Olivesi rend un hommage solaire à l’Afrique de ses origines. Cet opus confirme les talents de la compositrice. Un puissant chant d’amour inspiré par les plus grandes pages de la poésie de la négritude (Senghor, Césaire). Un monde imaginaire comme un voyage lyrique et coloré.

visuel de l'album African Rhapsody de Leïla Olivesi_Après « Astral » (Attention Fragile & ACEL/L’Autre Distribution) enregistré en nonet et paru en novembre 2022, la pianiste franco-mauritanienne Leïla Olivesi revient avec son septième album, « African Rhapsody » (Attention Fragile - ACEL / L’Autre Distribution), sorti le 17 octobre 2025.

Moderne et inspirée, la musique de l’album « African Rhapsody » est interprétée par la pianiste compositrice et cheffe d’orchestre Leïla Olivesi entourée de solistes issus des meilleurs musiciens de sa génération, les saxophonistes Baptiste Herbin, Adrien Sanchez, Jean-Charles Richard, le trompettiste Quentin Ghomari, le guitariste Manu Codjia, le contrebassiste Yoni Zelnik et le batteur Donald Kontomanou.

Sur un titre, la partition de saxophone alto est confiée à Olga Amelchenko. La chanteuse Camille Bertault rejoint les instrumentistes sur deux titres et l’ensemble vocal « Poetic Birds » interprète quatre autres compositions avec le groupe.

Les onze titres de l’album « African Rhapsody » invitent l’oreille à voyager dans un univers poétique, lyrique, moderne et coloré.

Leïla Olivesi

Leïla Olivesi©Solène PersonLeïla Olivesi a goûté aux joies de la scène au sein de la troupe des « P’tits Loups du jazz » dès l’âge de treize ans. Corse par son père et mauritanienne par sa mère, Leïla Olivesi est née au Moulin d’Andé en Normandie et a grandi dans l’effervescence artistique et cosmopolite de son milieu familial, entre le bandonéon d’Astor Piazzola, Nina Simone et la musique de Miles Davis et John Coltrane.

Docteure en musique et musicologie et diplômée en philosophie à la Sorbonne, elle a suivi un cursus au conservatoire en piano jazz, écriture et orchestration et à l’IACP (Institute for Artistical and Cultural Perception). Elle a étudié la musique avec Mulgrew Miller, Stéphane Belmondo, Manuel Rocheman, Bernard Maury, Héri Paredes, Christophe Dal Sasso, Carine Bonnefoy, Jean-Michel Bardez, Jacques Schneck, et Laurent Cugny, Lionel et Stéphane Belmondo.

Multiprimée, Leïla Olivesi a reçu le premier prix du concours international de composition pour Big Band Ellington composers en 2013, le premier prix de composition des Trophées du Sunside, et plusieurs prix Sacem. Son ensemble a reçu le premier prix de groupe au tremplin Jazz à Montmartre, le prix Jazz primeur de Culture France.

Depuis l’album « Astral » en 2022, Leïla Olivesi est devenue la 6ème femme lauréate du prix Django Reinhardt de l’Académie du jazz 2022 (qui récompense le/la meilleur.e musicien.ne de l’année) en 70 ans.

Elle a composé deux créations, « Rhapsody in Black » pour le Chœur Philharmonique International (2024), « Le Tour du Monde en 80 Lunes » pour le choeur VOCO du département des Hauts de Seine à la Seine Musicale (2025). Elle a aussi dirigé le Big Band Jazz AMU pour l’édition 2025 du Festival Marseille Jazz des 5 Continents.

Après Frida (2004), L’Étrange Fleur (2007) et Tiy (2012) gravés en sextet, Leïla Olivesi a enregistré Utopia (2015) en quintet, puis c’est en nonet qu’elle a sorti « Suite Andamane » en 2019 et « Astral » en 2022. Depuis l’année 2012, le guitariste Manu Codjia a participé aux albums de Leïla Olivesi et tous les opus de la pianiste ont été enregistrés avec l’excellente rythmique formée par le contrebassiste Yoni Zelnik et le batteur Donald Kontomanou.

En 2025, Leïla Olivesi présente « African Rhapsody », un album à la fois poétique, lyrique, moderne et coloré. Un bouquet musical tonique et enchanteur.

« African Rhapsody »

L’album « African Rhapsody » a été enregistré les 4, 5 6 & 20 mars 2025 au Studio Sextan La Fonderie à Malakoff, avec une prise de son créditée à Erwan Boulay.

octet de Leïla Olivesi©Maxim FrançoisA ses côtés, Leïla Olivesi a réuni Baptiste Herbin (saxophone alto), Adrien Sanchez (saxophone ténor), Jean-Charles Richard (saxophones baryton & soprano), Quentin Ghomari (trompette, bugle), Manu Codjia (guitare), Yoni Zelnik (contrebasse) et Donald Kontomanou (batterie). Sur un titre, la partition de saxophone alto est confiée à Olga Amelchenko.

Les instrumentistes sont rejoints par la chanteuse Camille Bertault sur deux titres et sur quatre autres compositions par l’ensemble vocal « Poetic Birds » constitué de Yanis Benabdallah, Yété Queiroz, Clémence Olivier, Armelle Humbert, Julia Beaumier, Annouk Jobic, Judith Deroin, Florent Thioux, Gilles Safaru, Emmanuel Bouquey, Sorin Adrien et Vlad Crosman.

En référence à la définition du Larousse, la rhapsodie en musique classique est une « pièce instrumentale de caractère libre, proche de l’improvisation, utilisant des thèmes ou des effets folkloriques ». Le Robert quant à lui définit la rhapsodie comme une « pièce musicale instrumentale de composition très libre et d’inspiration populaire ».

De son côté, Leïla Olivesi conçoit son « African Rhapsody » comme un voyage de l’Afrique à New York, onze étapes au cours desquelles elle invoque les esprits de ses ancêtres.

Au fil des titres

Avec African Rhapsody débute le voyage. Après cette ouverture orchestrale éblouissante aux nombreuses nuances rythmiques, Corsica résonne comme le léger vent de sud-ouest qui souffle sur la Corse. L’oreille frémit de bonheur à ces tournoiements de douceurs.

Avec Wayne Left Town, Leïla Olivesi et ses compagnons font un clin d’œil complice et émouvant à Wayne Shorter. Un grand moment de jazz au cours duquel les soufflants s’en donnent à cœur joie. La pianiste fait entendre un chorus jubilatoire. Un sommet de swing, un morceau solaire comme l’était l’inoubliable Wayne Shorter (1933-2023).

Le répertoire se poursuit avec Blue Chinguetti qui célèbre la ville du centre-ouest de la Mauritanie surnommée « la Sorbonne du désert ». La voix de Camille Bertault survole le morceau avec délicatesse et la guitare tonique de Manu Codjia élève la musique jusqu’au septième ciel. La félicité se profile à l’horizon !

Leïla Olivesi et Donald Kontomanou dialoguent en apesanteur sur Little African Flower, la composition de Duke Ellington dont ils donnent une version courte et évanescente. Le titre suivant aurait pu être celui de l’album… Joy. Les chorus se suivent, tous plus joyeux les uns que les autres. Un élixir de bonheur à consommer sans modération.

Sur Aurore, l’interprétation de l’orchestre évoque la transparence de l’air au lever du jour. Avec légèreté, Camille Bertault interprète le poème de Djamila Olivesi (mère de la pianiste) consacré à Aïcha Kandicha, la sublime et envoûtante sorcière du désert du Sahara. Les doigts de Leïla Olivesi effleurent les touches du piano, la guitare de Manu Codjia est inspirée, lyrique et lumineuse, alors que l’alto est tenu par Olga Amelchenko.

Une longue introduction de Donald Kontomanou ouvre l’Interlude : Afro Queen, qu’il a co-composé avec la pianiste. Les « Poetic Birds » interviennent ensuite puis sont rejoints par le saxophone soprano de Jean-Charles Richard. Le titre se termine avec de douces notes du piano et résonne comme une rêverie rayonnante aux couleurs célestes.

L’album se poursuit avec les trois morceaux de la « Poetic Birds Suite ». Sur Les Nuits et sur Un jour, le Silence, l’ensemble vocal chante les paroles de « Celui qui a tout perdu » de David Diop. New York termine la suite et l’album. Sur ce dernier titre, le groupe vocal chante des vers extraits du poème « A New York » de Léopold Sedar Sanghor. La musique gagne en lyrisme, en swing et en puissance.

Pour écouter les mélodies de l’album « African Rhapsody », rendez-vous , le 13 décembre 2025 à 19h, au Moulin d’Andé, lieu de naissance de la pianiste. Leïla Olivesi se produit en quintet avec Quentin Ghomari, Jean-Charles Richard, Samuel F’Hima (contrebasse) et Donald Kontomanou. En attendant, Il suffit de remettre la rayonnante « African Rhapsody » sur la platine pour que la rhapso’rêverie reprenne de plus belle… il serait vraiment dommage de s’en priver !

2025… CD à ne pas rater !

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« Lines For lions »… par le trio Courtois/Erdmann/Fincker

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« Songbook », le premier album vocal de Kenny Barron

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Alliance entre tradition et modernité

Le pianiste Kenny Barron signe « Songbook », son tout premier album entièrement vocal. Entouré du contrebassiste Kiyoshi Kitagawa et du batteur Johnathan Blake, le grand maître du piano mobilise un casting vocal impressionnant avec huit grandes voix du jazz actuel. Sur cet opus, le maître revisite treize de ses compositions. Un projet audacieux où mélodies et mots relient tradition et modernité.

Après « Beyond this Place » (Artwork Records/Pias) sorti en mai 2024, Kenny Barron présente Visuel de l'album Songbook de Kenny Barron_"Songbook", le premier album vocal de Kenny Barron« Songbook » annoncé pour le 14 novembre 2025 chez Artwork Records. A la tête de son trio, il se produit avec six chanteuses, Jean Baylor, Ann Hampton Callaway, Cécile McLorin Salvant, Ekep Nkwelle, Catherine Russell et deux chanteurs, Kurt Elling et Tyreek McDole.

Les treize titres de « Songbook » sont des compositions originales à porter au crédit de Kenny Barron. Elles sont sublimées par des textes de Janice Jarrett sauf Minor Blues Redux dont les paroles ont été écrites par Catherine Russell et Paul Khan pour elle-même.

« C’est un projet qui me trotte dans la tête depuis plus de trente ans, et j’ai décidé que c’était enfin le bon moment. » Kenny Barron

Avec « Songbook » (Artwork Records/PIAS), Kenny Barron réalise un rêve qui l’accompagne depuis plus de trois décennies : entendre ses propres compositions chantées et réinventées par de grandes voix du jazz.

Kenny Barron

Kenny Barron@Carol Friedman_"Songbook", le premier album vocal de Kenny Barron

Kenny Barron@Carol Friedman

Né à Philadelphie en 1943, Kenny Barron est découvert à 19 ans par Dizzy Gillespie. Sa carrière s’étendant sur plus d’un demi-siècle. Il a accompagné Stan Getz, Freddie Hubbard et Yusef Lateef. Il a aussi joué avec Ron Carter à la fin des années 70, a formé un trio avec Buster Williams et Ben Riley. Dans les années 80 il a co-fondé le quartet « Sphere » avec Buster Williams, Ben Riley et Charlie Rouse, autour de la musique de Thelonious Monk. Il a collaboré avec Dave Holland avec lequel il a enregistré et tourné sur les scènes internationales.

Sa carrière solo est marquée par 11 nominations aux Grammy Awards et la reconnaissance suprême avec, en 2010, l’obtention de la plus haute distinction décernée aux musiciens de jazz aux États-Unis, le titre de NEA (National Endownment for the Arts) Jazz Master.

Maître de la composition et de l’improvisation, Kenny Barron incarne la grande tradition américaine du piano jazz. Du stride au bop, il maîtrise tous les styles qu’il sublime et réinvente. Ses interprétations sont sous-tendues par son swing unique et magistral.

L’oreille tombe sous le charme du jeu élégant de Kenny Barron, de ses mélodies sensibles, de ses rythmes contagieux et de ses improvisations lyriques.

A 82 ans, Kenny Barron poursuit une trajectoire qui relie l’héritage du jazz à une vision profondément moderne. Entouré de son trio de longue date, Kiyoshi Kitagawa à la contrebasse et Johnathan Blake à la batterie, il réalise avec « Songbook », son tout premier album entièrement chanté où se mêlent figures légendaires de l’art vocal, Jean Baylor, Ann Hampton Callaway, Kurt Elling, Cécile McLorin Salvant, Catherine Russell, et talents émergents, Kavita Shah, Ekep Nkwelle et Tyreek McDole.

Au fil des titres

La chanteuse Cécile McLorin Salvant fait montre de son art inventif sur trois titres. Thoughts and Dreams, une samba enlevée qu’elle interprète avec assurance. On se laisse enivrer par l’improvisation volubile de Kenny Barron qui dialogue avec la chanteuse dont la voix se pare d’un léger vibrato, le tout sur un rythme de batucada. Après l’introduction tout en délicatesse du piano sur Sunshower, on retrouve la voix de Cécile McLorin Salvant qui échange avec le pianiste dans un climat dont la rythmique évoque la vitalité du jazz afro-cubain. L’album se termine avec Song For Abdullah, un titre composé par Kenny Barron en hommage au pianiste Abdullah Ibrahim âgé de 90 ans et plus connu sous le pseudonyme de Dollar Brand. La voix de la chanteuse se déploie avec subtilité dans un environnement sensible, méditatif et épuré.

Kenny Barron, Jean Baylor@Carol Friedman, "Songbook", le premier album vocal de Kenny Barron

Kenny Barron, Jean Baylor@Carol Friedman

Sur les deux premières plages de l’album, Kenny Barron fait appel à la chanteuse Jean Baylor. De sa voix cristalline, elle pare d’inflexions poignantes la mélodie de Beyond This Place. La finesse du jeu de Kenny Barron tempère l’énergie de ce gospel minimaliste. Le trio et la chanteuse se retrouvent sur Until Then, une bossa nova où la voix de Jean Baylor se teinte de sensibilité alors que le piano de Kenny Barron lui répond avec virtuosité et décontraction. Un grand moment d’élégance.

Ekep Nkwelle, la jeune chanteuse de jazz camerouno-américaine originaire de Washington D.C. interprète deux compositions de Kenny Barron. La ballade Illusion permet d’apprécier son aisance vocale et la chaleur de son groove tout en retenue tandis que le jeu du piano brille par son raffinement et sa richesse harmonique. La voix expressive et sensible de Ekep Nkwelle chemine avec aisance aux côtés du trio sur Sonja Braga, un morceau pris sur un tempo de bossa nova souple et ralenti qui rend hommage à l’actrice et productrice brésilienne Sonja Braga.

Kenny Barron, Kavita Shah@Carol Friedman _"Songbook", le premier album vocal de Kenny Barron

Kenny Barron, Kavita Shah@Carol Friedman

Complice de longue date de Kenny Barron, la chanteuse et compositrice Ann Hampton Callaway retrouve le trio sur Cook’s Bay que Kenny Barron a écrit pour célébrer ses quarante années de mariage avec son épouse Joanne. La voix s’étire avec souplesse et en douceur. Un moment lumineux nimbé de tendresse.

L’oreille se laisse séduire par Lullaby sur lequel la chanteuse new yorkaise Kavita Shah déploie sa voix légèrement voilée. Avec subtilité et raffinement le piano caresse le clavier et lui répond. Un swing délicat sous-tend ce titre empreint de tendresse.

Kenny Barron, Catherine Russel, Kiyoshi Kitagawa@Carol Friedman, "Songbook", le premier album vocal de Kenny BarronFriedman

Kenny Barron, Catherine Russel, Kiyoshi Kitagawa@Carol Friedman

La chanteuse Catherine Russell rejoint le trio sur Minor Blues Redux, seul morceau de l’album dont les paroles n’ont pas été écrites par Janice Jarrett mais par Catherine Russell elle-même et Paul Khan. Tout en rondeur, le solo du piano groove et répond avec souplesse au phrasé détendu et impeccable de la voix aux accents bluesy.

Nouvelle voix du jazz, le jeune chanteur haïtien-américain Tyreek McDole pose sa voix chaleureuse sur Calypso. L’oreille succombe à cette mélodie sans paroles qu’il chante avec allégresse. On perçoit même son sourire. C’est ensuite un tissu de velours qu’il tisse sur Marie Laveau, une composition inspirée à Kenny Barron par la créole métisse francophone et prêtresse vaudou de la Nouvelle-Orléans Marie Laveau (1801-1881). La voix du chanteur se fait sensible alors que le piano adopte un jeu percussif lors de son chorus développé avec raffinement.

Les quatre octaves de la voix de baryton Kurt Elling font merveille sur le titre In the Slow Lane. C’est avec un lyrisme chaleureux qu’il sculpte ce titre composé initialement par Kenny Barron pour le film de Greg Swartz « Another Harvest Moon » (2010). Un moment poétique et délicieux.

Entre tradition et modernité, « Songbook » de Kenny Barron possède à la fois vitalité et élégance, fraîcheur et poésie, douceur et audaces. Un album à savourer sans se lasser.

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« Lines For lions »… par le trio Courtois/Erdmann/Fincker

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« India », le voyage enchanteur de Louis Sclavis

« India », le voyage enchanteur de Louis Sclavis

Une aventure musicale onirique

Figure emblématique de la musique improvisée française et européenne, le clarinettiste, saxophoniste et compositeur Louis Sclavis présente « India », son troisième album chez YOLK. Enregistré en quintet, cet opus embarque l’oreille dans un voyage enchanteur. Une aventure musicale onirique et lyrique… l’évocation d’une Inde rêvée à partir de souvenirs de voyages.

visuel de l'album India de Louis Sclavis__"India", le voyage enchanteur de Louis SclavisDéjà présent sur deux albums du catalogue, LPT3 “Vents Divers” en 2017 et ”Langues et Lueurs” en 2024 (récompensé par un Grand Prix de l’académie Charles Cros), Louis Sclavis poursuit son histoire avec YOLK, non seulement comme leader, compositeur mais aussi cette fois comme producteur, avec « India » (YOLK records/L’Autre Distribution/Believe) dont la sortie est annoncée pour le 17 octobre 2025. Par son titre, cet opus fait écho à son album « Chine » sorti en 1987.

« Après le projet « Characters on a wall », j’ai eu envie de créer un nouveau programme avec les mêmes musiciens en y ajoutant le trompettiste Olivier Laisney. Le son de cet orchestre m’a permis d’aller chercher les thèmes aussi bien du coté du jazz que du monde des fanfares ou des ensembles de rue. J’ai appelé ce nouvel opus INDIA, en référence au titre de l’album enregistré avec mon premier groupe en tant que leader, CHINE. Cette musique est faite de mélodies, de danses et d’improvisations soutenues par des pulsations et des rythmes obstinés. J’ai de lointains souvenirs d’un théâtre sur les docks de Calcutta, d’un long train dans la campagne, d’une nuit a Kali temple, d’une fanfare pendant les fêtes de Ganesh… Je souhaite faire entendre les sons d’un lieu lointain qui serait plus un songe qu’une réalité. « 

… c’est ainsi que Louis Sclavis évoque son nouveau projet.

Depuis 2015, Louis Sclavis joue avec Sarah Murcia (contrebasse), Benjamin Moussay (piano) et Christophe Lavergne (batterie). Avec eux il a enregistré « Loin dans les terres » paru en 2017 et « Characters on a Wall » sorti en 2019 chez ECM records. Pour leur troisième opus, « India » (YOLK records/L’Autre Distribution/Believe) attendu pour le 17 octobre 2025, le quartet est rejoint par le trompettiste Olivier Laisney.

C’est avec cette formation que Louis Sclavis avait présenté son projet « India » sur la scène du Théâtre les Arts, le 24 août 2024, pour la dernière soirée de l’édition 2024 du festival Jazz Campus en Clunisois. Le concert s’était terminé en apothéose sous les applaudissements d’un public enthousiaste et conquis.

« India »

Les neuf titres de l’album « India » ont été enregistrés et mixés par Julien Reyboz assisté de Tristan Barège en novembre 2024 au studio Sextan A. L’enregistrement met en valeur l’esprit collectif qui habite le groupe. Douceur boisée de la clarinette, couleurs cuivrées de la trompette, piano à la fois dynamique et sensible, complicité de la contrebasse et de la batterie.

Sur « India », les atmosphères varient d’un thème à l’autre, passages véhéments, propos délicats, vibrations telluriques, nappes sonores éthérées, syncopes, pulsations orageuses.

Au fil des titres

Toutes les compositions de l’album « India » sont de Louis Sclavis sauf Short Train, de Louis Sclavis/Dominique Pifarély.

L’album ouvre avec Phoolan Devi que les soufflants présentent à l’unisson. L’atmosphère musicale évoque un songe, sonorité ronde, jeu apaisé. Plus loin, la clarinette devient fougueuse et délivre une improvisation lumineuse. Le quintet reprend ensuite le thème avec sérénité.

Le répertoire se poursuit avec Un théâtre sur les docks (de Calcutta) introduit par le piano solo rejoint plus loin par la contrebasse puis par les soufflants et la section rythmique. Plus loin Benjamin Moussay dessine un motif qui est repris d’une façon très enlevée par la clarinette et la trompette, dans un climat aux sonorités orientales. La contrebasse de Sarah Murcia s’exprime avec verve, soutenue par la batterie et le piano qui propose ensuite un chorus émaillé d’incartades très libres. Le morceau résonne comme un rituel envoûtant

C’est en duo et sur un rythme très lent que clarinette et piano débutent Mousson. Contrebasse, batterie et trompette les rejoignent en toute quiétude. La clarinette s’envole très vite dans un chorus au climat onirique puis Olivier Laisney le rejoint et entame un solo de trompette à la sonorité tranchante. La trame musicale sculpte un climat très cinématographique.

Louis Sclavis portraitLa clarinette basse introduit ensuite le thème A Night in Kali Temple au-dessus des lignes de contrebasse que sculpte Sarah Murcia sur le manche de son instrument. S’installe alors une atmosphère nostalgique. Aucun effet, juste la sonorité très pure de la clarinette et les notes boisées de la contrebasse. Ils sont rejoint par la trompette et le piano dont le chorus inspiré est brodé d’accents poétiques. Pour finir, la mélodie est reprise par le quintet sur un mode empreint de sérénité.

Le climat s’assombrit avec Madras Song sur lequel la clarinette audacieuse et très libre cultive l’étrange et l’insolite. Elle dialogue avec la trompette à la sonorité ronde alors que la section rythmique impulse un climat percussif. L’improvisation de piano met en évidence la profondeur de sa sonorité et la solide technique de Benjamin Moussay qui, sur son clavier, combine romantisme et transe hypnotique.

Gange… le piano seul distille des notes clairsemées sur lesquelles se greffe le phrasé tellurique de la contrebasse. Tous deux modèlent des images dont la profondeur s’accentue avec l’intervention des vents à l’unisson. La musique stimule l’imagination de l’audit.eu.rice.

Changement d’atmosphère avec Long Train. Le groupe entame une ligne mélodique évoquant un train filant à grande vitesse puis la clarinette basse énergique intervient et fait alterner tension et fluidité, soubresauts et caresses. Après un retour en quintet, le piano improvise et se profile tel un sorcier des touches. La trompette lui répond et son chorus permet de saisir la plénitude et les variations de son jeu. Le climat se fait dense. Avant la conclusion en quintet, Christophe Lavergne offre un solo de batterie maîtrisé et éblouissant.

Sur Short Train on note la présence du violoniste Dominique Pifarelly, co-auteur avec Louis Sclavis de ce court morceau. Archet de contrebasse, clarinette basse et trompette s’expriment dans un style aux accents baroques.

L’album se termine avec Montée au K2 dont le thème est exposé à l’unisson par la clarinette basse et la trompette soutenues par la section rythmique. Le morceau évoque une procession musicale dont les couleurs empruntent à l’univers de Mingus. Tout au long de son solo, la contrebasse chante avec vigueur. Pour finir, le groupe reprend son propos martial et stimulé par le martèlement de la batterie, le cortège musical termine son ascension.

Pour écouter live le répertoire de l’album « India » et retrouver Louis Sclavis quintet en concert, rendez-vous le 15 octobre 2025, à la Maison-Galerie 19Paul Fort, 19 rue Paul Fort à Paris (75014).

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