Sur Waxx Up Eric Legnini allume un groove d’enfer

Sur Waxx Up Eric Legnini allume un groove d’enfer

14 titres explosifs sur une galette survitaminée

Avec « Waxx Up » Eric Legnini sort le troisième volet d’un triptyque consacré à la voix. Mélodies puissantes, rythmiques endiablées. Quatorze titres au groove effréné. La galette envoie et en met plein la tête… soul, rap, R’n’B, electro, funk, jazz !

2017 marque le grand retour sur disque du pianiste Eric Legnini en leader. « Waxx Up » (Anteprima/Musicast) est annoncé pour le 17 mars 2017.

Troisième volet du triptyque consacré à la voix initié avec l’album “The Vox” en 2011 et suivi par « Sing Twice » en 2013, voici qu’arrive « Waxx Up ». L’opus a requis deux ans de réflexion et de travail entre les répétitions, les séances de studio, des premières maquettes aux dernières retouches jusqu’au bouclage du projet « Waxx up ». Le pianiste compositeur et producteur Eric Legnini propose quatorze nouvelles compositions où il affirme son amour de la mélodie et des rythmes afro jazz, mais aussi du funk, de la soul. Aujourd’hui il inclut aussi dans sa musique des éléments de hip hop, influencé par des rappeurs comme Kendrick Lamar.

Sur Waxx Up Eric Legnini convie ses acolytes, le batteur Franck Agulhon à la batterie et le bassiste Daniel Romeo auxquels il associe des cuivres et des voix… Michelle Willis, Hugh Coltman, Yael Naïm, Charles X, Mathieu Boogaerts, Natalie Williams ou encore Anaëlle Potdevin.

« Waxx Up » fait vibrer les membranes des baffles qui tremblent sous le groove échevelé des 14 titres de l’album. Des morceaux à écouter comme quatorze « 45 tours » de cire noire. Des formats courts qui flirtent entre pop et soul. Un son à l’ancienne entre acoustique et électronique, des colorations vocales variées et des climats qui se promènent entre soul, rap, R’n’B, funk et jazz. Ça explose d’énergie de bout en bout !

Sur Waxx Up Eric Legnini s’appuie sur le trio jazz pour asseoir son répertoire. Il y ajoute la dynamique d’une section de cuivres. On apprécie d’ailleurs avec bonheur les quelques instrumentaux glissés entre les titres vocaux comme les faces B des bons vieux 45-tours. Pour le pianiste pas question de s’épancher sur les 88 touches du piano. Pour être dans le ton et doper le groove, il se penche par contre avec efficacité sur le Fender Rhodes, le Wurlitzer et le Clavinet.

« Waxx Up ». Un jazz ouvert et très actuel malgré une allure vintage qui sent bon la cire des 45-tours. On espère la sortie de l’album en vinyle, ce qui serait le moindre hommage que le pianiste, compositeur et producteur Eric Legnini puisse faire à la culture du vinyle qui lui est si chère.

Les titres instrumentaux participent de belle manière au groove de l’album. Black Samouraï résonne avec les atmosphères seventies d’un certain Herbie Hancock avec ses Head Hunters. Here Comes The Beat Man fait comme un clin d’oeil au titre funk Here Comes The Meter Man de 1969. La trompette d’Ibrahim Maalouf intervient sur The Wire au-dessus d’un climat funky house un peu bidouillé. Enfin, un dernier instrumental, et pas le moindre, un riff afro-funk festif sur lequel on pourrait danser sans s’arrêter, Lagos ’75.

Avec Waxx Up Eric Legnini continue son exploration de la voix avec rien moins que sept voix. Pour chaque composition, chaque mélodie et chaque rythmique il choisit La voix qui correspond à la couleur attendue. Le pianiste endosse là son rôle de producteur et c’est bien cette attention qui explique en grande partie la qualité de l’album.

Ça ouvre très fort dès le premier titre de l’album, I Want You Back. Une rythmique solide, les riffs de la section de cuivres au service de la voix de Michelle Willis qui teinte de funk ce titre inaugural. La chanteuse choriste a baigné dans les univers de Ray Charles et Carole King et a collaboré avec Michael League le bassiste des « Snarky Puppy ». Elle intervient sur 3 autres titres, The Parkway, Maybe et Sick & Tired et on n’en a pas marre de l’écouter (!).

Eric Legnini convie aussi la chanteuse britannique Natalie Williams qui baigne Living for Tomorrow d’un vibrant climat soul jazz. Pour alterner les couleurs, le leader appelle ensuite le Californien Charles X sur Run with it. Un flow qui doit tout au hip hop et une voix dont les accents soul sonnent comme un héritage de la Motown. Le bougre brouille les pistes mais « Waxx Up » s’en porte bien.

On est touché par l’intervention du rêveur Matthieu Boogaerts sur Night Birds. Son accent français travestit le texte anglais et sa voix suave croone la ballade sur un tempo très lent. Cymbale charley, flûte et soupirs… un moment de fraîcheur qui ne se prend vraiment pas au sérieux. On craque aussi sur la voix un peu acidulée de la comédienne et chanteuse Anaëlle Potdevin dont le timbre voilé ne l’empêche pas de surfer sur Riding The Wave. Ça la change un peu des standards de jazz qu’elle avait enregistrés en Belgique.

Eric Legnini demeure fidèle à son chanteur fétiche Hugh Coltman qui a aussi participé à l’écriture des textes. On aime son interprétation du titre The Sun Will Dance où Kellylee Evans assure les chœurs. L’Anglais chante une mélodie qui fait écho à l’univers de Stevie Wonder mais paie en quelque sorte son tribut au jazz en s’appuyant sur l’harmonie du célèbre titre de Coltrane, Giant Steps.

C’est enfin un registre nettement plus électro qu’explore la voix de la chanteuse Yael Naïm. Le titre Despair affiche des allures d’une pop irradiée par les cendres incandescentes d’un volcan irrité.

C’est bien connu la musique ça se déguste live. Pour apprécier le répertoire de « Waxx Up » et retrouver Eric Legnini sur scène entouré de Daniel Romeo (basse électrique), Franck Agulhon (batterie), Quentin Ghomari (trompette) et les voix de Michelle Willis et Hugh Coltman… rendez-vous :
  • le mardi 04 avril à 20h30 au Théâtre des Pénitents de Montbrison
  • le mercredi 05 avril à 20h au Flow à Paris, sur la rive gauche de la Seine, en amont du Pont Alexandre III

et encore bien d’autres dates de la tournée d’été à retrouver sur le site dEric Legnini.

Hommages à Ennio Morricone

Hommages à Ennio Morricone

Pour commémorer ce qui aurait été le 92ème anniversaire du compositeur italien Ennio Morricone, deux labels présentent des albums qui honorent le Maestro. Son label Decca collabore avec CAM Sugar pour présenter « Morricone Segreto ». Le label Bonsaï lui rend hommage avec « More Morricone ». Le premier présente sept titres inédits en version orchestrale, de quoi satisfaire un public amateur de pièces rares. Interprété par le contrebassiste Ferruccio Spinetti et le pianiste Giovanni Ceccarelli, le second joue sur le registre de la sobriété et de l’intimité.

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L’ARFI présente « inDOLPHYlités »

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The Royal Bopsters présentent « Party of Four »

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Le quartet de jazz vocal américain, « The Royal Bopsters », dévoile « Party of Four » chez Motema Records. Composé d’Amy London, de la regrettée Holli Ross, de Pete McGuinness et de Dylan Pramuk, le groupe cisèle un joyau de l’art vocalese. Dans la lignée des fameux Lambert, Hendricks & Ross, des Manhattan Transfer, et des Double Six, The Royal Bopsters présentent un album éblouissant. Accompagné d’un brillant trio piano-contrebasse-batterie, le quartet a invité Sheila Jordan, Bob Dorough et Christian McBride. Au cœur d’arrangements somptueux, les prouesses de ces quatre voix de haute voltige débordent de swing et de précision.

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Toufic Farroukh, architecte des « Villes Invisibles »

Toufic Farroukh, architecte des « Villes Invisibles »

Une utopie musicale sensible et raffinée

Toufic Farroukh signe compositions et arrangements de son sixième album, « Villes Invisibles », sorti le 03 mars 2017. Le  saxophoniste se fait l’architecte de villes imaginaires au climat harmonieux et pacifié. La musique esquisse un avenir radieux et porteur d’espoir pour les femmes et hommes du monde.

« Villes Invisibles » (Hot8 Music/L’Autre Distribution), le nouvel album de Toufic Farroukh emprunte le nom du roman homonyme de l’écrivain Italo Calvino. Une utopie où l’auteur italien évoque une multitude de citées imaginées. Tout comme l’homme de lettres, Toufic Farroukh transpose sur les portées la vision des villes dont il a rêvé, des villes où « les différences se perdent » mais qui conservent leur identité et la partagent.

Onirique et dansant, l’album cultive avec souplesse et efficacité le dialogue entre les musiciens, les instruments et les cultures. Si le jazz de cet album conserve des accents orientaux, il se promène plus largement dans les  cultures du monde. Les influences culturelles occidentales et orientales croisent des effervescences latino-américaines. A l’écoute de la musique apaisante, on se prend à rêver d’un monde en répit où l’on a envie de vivre.

Sur « Villes invisibles », Toufic Farroukh s’éloigne de Beyrouth, sa cité natale à laquelle il a consacré l’album « Cinéma Beyrouth » en 2012. Déjà présents sur le précédent opus, le pianiste Leandro Aconcha et le batteur Luc Isenmann demeurent aux côtés de saxophoniste rejoints par le contrebassiste Marc Buronfosse. Autour de cette section rythmique on retrouve l’accordéoniste Didier Ithursarry, le joueur de oud Ahmad Al Khatib, le guitariste Frédéric Favarel et le percussionniste Bachar Khalifé.

Installé en France depuis plus de trente ans, Toufic Farroukh est un saxophoniste, percussionniste franco-libanais, également compositeur, de musiques de films et producteur. Dans ses musiques dialoguent les cultures. On se rappelle de « Drab Zeen » (2002) puis de « Tootya » (2007) où le jazz se mêle déjà à la musique traditionnelle arabe.

Aujourd’hui sur « Villes Invisibles », Toufic Farroukh libère le oud de sa place d’instrument traditionnel pour l’inviter à dialoguer avec la guitare et l’accordéon. Il construit un répertoire de treize titres qui conservent des accents orientaux mais intègrent des influences balkaniques et des rythmes latino-américains.

Certes le leader laisse ses saxophones chanter et échange avec les autres solistes pourtanton aurait volontiers savouré des interventions plus prégnantes de sa part… mais seul le créateur connait l’équilibre qui sied à l’architecture de son œuvre et on respecte son choix.

Sur « Villes Invisibles » on aime les accents brésiliens et orientaux du seul titre vocal, Rio de Cairo. Plus encore que les autres, Rio de Cairo est la synthèse réussie du mélange des musiques que prône le saxophoniste. Il représente la fusion réussie entre la culture égyptienne et celle du Brésil en réunissant avec succès le chant Ana WilAzab Wihawak de Mohammad Abdel Wahab et la samba de Zequinto Abreu (1931) sur laquelle la chanteuse libano-brésilienne Naima Yazbek a écrit des paroles. Elle chante dans sa langue natale. Native de São Paolo , la chanteuse vit au Liban depuis 2009 où elle lutte pour la cause des femmes. On aime les accents brésiliens et orientaux de Rio de Cairo.

Il fait bon intégrer la caravane qui traverse les Villes invisibles. Le mouvement lancinant du titre éponyme de l’album suggère un climat de sérénité apaisante bienvenue en ces temps agités. A l’écoute de VSA, on rêve de rejoindre la bande des musiciens à Ville-Sur-Auzon, cette ville du Vaucluse qui respire la tranquillité. Le saxophone soprano suggère le chant des oiseaux au-dessus des cerisiers. Sur Kantari Dreams, oud et guitare enchantent leurs cordes et unissent leur chant à celui du saxophone pour esquisser un survol au-dessus du quartier de Beyrouth apaisé.

Les femmes ont droit de cité dans « Villes Invisibles ». Leurs voix traversent l’album. Celle d’Angela résonne sur une adaptation d’une danse folklorique Roumaine. Soprano et oud dansent soutenus par une rythmique sautillante. Avec ce titre, les Balkans entonnent une paix retrouvée. Miss Understood lève les malentendus culturels en mêlant les instruments des musiques populaires que sont l’oud et l’accordéon avec le piano plus associé aux musiques européennes. Dans ces villes utopiques le chant des femmes s’élève la nuit comme semble le dire une certaine Lady Moon qui n’oublie pas d’onduler au rythme de la samba.

Pourtant le chant des hommes résonne aussi, preuve en est ce Mr Tib où la guitare muscle le discours d’un thème déroulé comme une promenade écervelée. Le saxophone soprano saute au-dessus des obstacles rythmiques dressés par la batterie.

Sur « Villes invisibles » Toufic Farroukh construit la cité qu’il appelle de ses vœux, celle où hommes et femmes peuvent vivre dans un climat serein, dont témoigne l’album. En effet, le compositeur ne projette pas uniquement la vision d’un architecte constructeur. Il se double d’un poète qui dessine treize titres de musique comme treize strophes d’un poème issu de son imagination.

 

« Ce qui commande aux récits, ce n’est pas la voix : c’est l’oreille ». Pour faire écho aux propos d’Italo Calvino et écouter en live la partition raffinée de cet album « Villes Invisibles », un rendez-vous s’impose. Prendre la route du Studio de l’Ermitage le 27 avril 2017 pour assister à 21h au voyage du Toufic Farroukh sextet sur les routes pacifiées de son monde utopique où règne l’harmonie. Aux côtés du saxophoniste, Leandro Aconcha, Marc Buronfosse, Luc Isenmann, Ahmad Alkhatib et Didier Ithursarry.
Hommages à Ennio Morricone

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The Royal Bopsters présentent « Party of Four »

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Thomas de Pourquery et Supersonic sortent « Sons of Love »

Thomas de Pourquery et Supersonic sortent « Sons of Love »

La communion sidérale et sidérante des Fils de l’Amour

Le tome deux de l’aventure de Thomas de Pourquery et de « Supersonic » est sorti. Avec l’album « Sons of Love », on décolle pour l’univers galactique qui alimente les rêves de ces enfants de l’amour. La nouvelle est bonne et vaut d’être clamée, « Sons of Love » c’est un trip garanti à consommer sans modération.

« Supersonic », un sextet tellurique venu des terres du rock et d’un jazz où l’électronique a droit de cité. « Supersonic », un mini big band de choc qui chevauche des galaxies interstellaires. Thomas De Pourquery, Arnaud Roulin, Fabrice Martinez, Laurent Bardainne, Edward Perraud et Frederick Galiay.

Sur leur nouvel album, « Sons of Love » (Label Bleu/L’Autre Distribution) sorti le 03 mars 2017, les chevaliers supersoniques content l’héroïque histoire de Titan qui rencontre des Sirènes. Une Fantasy où ensemble ils voyagent dans les Spaces Ways et dans une explosion d’amour de planète en planète jusqu’à l’extase, se posent enfin pour retenir le temps. Ils prennent alors conscience qu’ils sont les fils de l’amour, tissés et transcendés par les Simples Forces, et partent à la reconquête du butin pour faire la Révolution, la seule, la grande, la vraie : autour du soleil. Et tout recommencer.

Dès la première écoute de « Sons of Love » on est emballé par les chansons et on grimpe sans plus attendre dans le vaisseau spatial de ces fils de l’amour. On écoute en boucle les onze titres qui ronflent et font planer. Pas de doute c’est bien l’amour de la musique qui alimente l’inspiration de « Supersonic ». L’album équivaut à la dose d’énergie qui permet de faire face à tous les aléas du quotidien. Pour sûr, « Sons of Love » ressource et stimule. On se prend à croire que Thomas de Pourquery a absorbé des particules cosmiques chargées de l’ADN des messies du jazz que furent Sun Ra ou Coltrane.

Pour rappel, « Supersonic » est né en 2011 à l’occasion d’une résidence à la Dynamo de Banlieues Bleues. Le saxophoniste, chanteur et compositeur Thomas de Pourquery a élaboré un projet pour le sextet « Supersonic » autour de la musique de Sun Ra à la suite de quoi a été enregistré l’album « Play Sun Ra ».

Sun Ra c’était ce visionnaire dont le jazz cosmique carburait au swing et au free. Ce compositeur, pianiste et joueur de synthé, poète et philosophe a élaboré une « philosophie cosmique ». Sun Ra se prétendait de la « race des Anges » et assurait venir de Saturne. Ses performances scéniques ont animé la scène jazz “avant-gardiste” des années 60. On a été fasciné et on a vibré dans les salles au spectacle musico-théâtral du « Sun Ra Arkestra », de ses mélopées transiques et de ses sons expérimentaux.

Avec « Play Sun Ra », Thomas de Pourquery et « Supersonic » ont rencontré un franc succès auprès du public et des critiques. Le disque a même été désigné « Album de l’année » aux Victoires du jazz 2014. Les concerts qui ont suivi la sortie de l’opus ont eux-aussi déclenché l’enthousiasme des publics. On se rappelle encore leur superbe prestation pour la soirée de clôture de la 28ème édition du festival « A Vaulx Jazz » le 21 mars 2015 en ouverture de la soirée consacrée à Sun Ra avec le saxophoniste Thomas de Pourquery et son « Supersonic plays Sun Ra » suivi du « Sun Ra Arkestra » sous la direction du saxophoniste alto Marshall Allen.

Après cette aventure magique, il a fallu deux années à Thomas de Pourquery pour alimenter sa machine à rêve et s’engager dans l’écriture d’un nouveau projet. Certes il n’était pas question pour lui de refaire un Play Sun Ra II pas plus que d’abandonner le « Supersonic ». Et un jour vint l’inspiration….

« Alors que je fais rarement des rêves de musique, une nuit j’ai rêvé de ce nouvel album. J’étais comme un petit oiseau miniature dans un immense hangar désaffecté à ciel ouvert. Je pouvais me balader au plus près des musiciens qui jouaient. Je pouvais toucher les clefs du saxophone, me poser sur une cymbale, et puis tout à coup sauter sur les touches du piano, ou faire du trampoline sur la corde grave de la basse, c’était fou ! Mais ce qui était encore plus fou, c’était le son et l’énergie de ce que j’entendais. Mais c’est quoi ce groupe ? Je réalisais en me réveillant que c’était mon groupe, Supersonic !!! » Thomas de Pourquery

C’est ainsi que Thomas de Pourquery a écrit dix des onze plages de « Sons of Love » et a conservé le superbe We Travel The Space Ways de Sun Ra comme une pépite précieuse issue de l’héritage du père. La fusée des Sons of Love décolle et avec elle « Supersonic » prend vie. Le saxophone alto de Pourquery élève ses spirales incantatoires avec une force bouleversante. A ses côtés, le saxophone ténor de Laurent Bardainne expose ses prières sublimes. Arnaud Roulin fait chanter les synthés sans jamais aucun excès. La trompette virtuose de Fabrice Martinez tisse des fils sonores fragiles autour desquels s’enroulent ses chorus inspirés et cosmiques. La basse incandescente de Frederick Galiay veille au groove auprès de la batterie tempétueuse et volcanique d’Edward Perraud. Les voix de cinq des enfants de l’amour contribuent au climat ascensionnel de la musique.

« Supersonic », un collectif dans la plus plus belle acception du terme. Les musiciens entrent en vibration et offrent leurs dévotions à la mélodie. On se prend d’ailleurs à chanter et même à hurler les thèmes avec eux. Ces navigateurs du spacio-jazz cultivent aussi la transe mais savent la faire alterner avec des climats où l’on plane comme en lévitation. On précise aussi que ces enfants du jazz sont d’ardents pratiquants de l’improvisation qu’ils exécutent avec une créativité hors pair. Ils malaxent des motifs répétitifs sans en abuser et font exploser les frontières des styles.

Héritiers de Sun Ra, Mingus, Coltrane, du gospel et du rock (Give The Money Back), les enfants de l’amour entretiennent aussi un cousinage avec les « Sex Pistols ». Même si on a perçu comme des échos issus de la force cosmique de « Magma » on a vraiment envie de dire que « Supersonic » est unique. On reconnaît le son du groupe dès les premières notes.

 

Il tarde de revoir sur scène Thomas de Pourquery et « Supersonic » pour ressentir de nouvelles émotions et accéder au sens profond de leur musique imprégnée d’énergie, d’amour et de vie. Il est possible de les voir très vite puisqu’ils sont annoncés à 20h le 25 avril 2017 à Paris à La Gaîté Lyrique.
Hommages à Ennio Morricone

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Gil Evans Paris Workshop et Laurent Cugny signent « Spoonful »

Gil Evans Paris Workshop et Laurent Cugny signent « Spoonful »

Une musique somptueuse aux textures mouvantes

Le 10 mars 2017 sort “Spoonful” gravé par le Gil Evans Paris Workshop et Laurent Cugny. Ce double album célèbre la musique et l’héritage de Gil Evans sous la direction de son principal disciple européen, le pianiste, compositeur et arrangeur Laurent Cugny.

Sur le double CD « Spoonful » (jazz&people/PIAS), Laurent Cugny revisite des partitions plus ou moins connues de Gil Evans et élabore un répertoire inédit à la tête d’un orchestre en forme de all-stars issus de la nouvelle génération du jazz français, le Gil Evans Paris Workshop. La plume de Laurent Cugny, fidèle aux principes d’écriture de son mentor, signe un opus éblouissant qui réserve des surprises infinies.

« Spoonful ». Une musique orchestrale lyrique et inventive, des climats enchanteurs et somptueux, des univers aux textures riches et mouvantes, des ambiances irisées ou  explosives. Les arrangements d’une richesse inouïe comblent et surprennent à la fois. Un double album qui plonge dans l’essence du jazz et en restitue l’essentiel pour combler les sens des auditeurs. Après la première écoute vient la tentation d’en reprendre une cuillerée voire même une louche. Ne surtout pas s’en priver, c’est vivifiant !

C’est après une campagne de financement participatif frutueux sur KissKissBankBank que « jazz&people », premier label de jazz participatif français, annonce pour le 10 mars 2017 la sortie de “Spoonful” en numérique et en double CD avec pochette cartonnée et des textes rédigés par Laurent Cugny. Un bel objet à l’image de la musique.

Reprenant une instrumentation proche de celles qu’affectionnait Gil Evans, avec cor, tuba, guitare et flûte, le Gil Evans Paris Workshop (GEPW) dirigé par Laurent Cugny redonne vie au répertoire historique de l’arrangeur Gil Evans. Le projet de Laurent Cugny tient en quelques phrases.

« Où il est question de faire revivre l’esprit de Gil Evans plutôt que la lettre de sa musique, impossible à recréer. S’appuyer donc sur ses arrangements (des années 60 et 70 plus que 50), les utiliser comme base pour faire vivre un orchestre d’aujourd’hui. Mais aussi proposer des arrangements inédits sur des compositions inédites. D’où le terme d’atelier : atelier d’orchestre, atelier d’écriture. Dans ce but, j’ai choisi de m’entourer de cette magnifique génération de musiciens nés autour des années 1980, qui entendent et font le jazz d’aujourd’hui. » Laurent Cugny

Rien de figé donc dans ce « Spoonful » où les musiciens s’approprient les arrangements de Laurent Cugny qui tient aussi le piano et le Fender Rhodes. Le talent et l’inventivité des interprètes font s’épanouir les compositions et les arrangements.

L’orchestre compte 15 des meilleurs musiciens d’aujourd’hui, tous nés dans les années 1980. Antonin-Tri Hoang (saxophone alto), Martin Guerpin (saxophones soprano, ténor), Adrien Sanchez (saxophone ténor), Jean-Philippe Scali (saxophone baryton, clarinette basse) constituent la section des anches. La section trompette compte Malo Mazurié, Quentin Ghomari, Olivier Laisney et Brice Moscardini. Au trombone, Bastien Ballaz et Léo Pellet, au cor, Victor Michaud et  Fabien Debellefontaine au tuba et à la flûte. La guitare est tenue par Marc-Antoine Perrio.  Ce sont les deux membres du trio de Laurent Cugny,  Joachim Govin (contrebasse) et Gautier Garrigue (batterie) qui assurent la section rythmique.

Gil Evans, inspirateur de ce projet musical, est l’un des plus importants arrangeurs de la musique de jazz au XXème siècle. L’influence de Gil Evans est, en effet, encore considérable, tant pour les partitions orchestrales conçues pour Miles Davis pour les albums « Miles Ahead », « Porgy and Bess » et « Sketches of Spain » que pour ses propres albums devenus des classiques et des incontournables du jazz en grande formation comme « The Individualism of Gil Evans » ou « Out of the Cool ».

En quelques lignes on va tenter de brosser un portrait rapide de celui qui porte ce projet ambitieux et réussi. Le pianiste, compositeur et arrangeur Laurent Cugny est l’ancien directeur du Big Band Lumière (1979-1994) avec qui il grave 6 albums et de l’Orchestre National de Jazz qu’il dirige de1994 à1997. Il est aussi l’auteur d’un opéra jazz, « La tectonique des nuages » avec David Linx, Laïka Fatien et Yann-Gaël Poncet et a signé des arrangements pour des albums d’Abbey Lincoln, Lucky Peterson, Viktor Lazlo et David Linx.

Laurent Cugny, c’est aussi celui qui, en 1987, a effectué en Europe avec Gil Evans et avec le Big Band Lumière, une tournée de 21 concerts et enregistré deux albums « Rhythm-A-Ning » (1988) et « Golden Hair » (1989) tous deux réédités en 1983 et un troisième disque qui réunit la totalité des titres enregistrés, « The Complete Recordings » (1989). Ces opus comptent parmi les ultimes chefs-d’œuvre du légendaire arrangeur dont on fêtera le trentenaire de la disparition en 2018 après qu’on ait célébré en 2012 le centenaire de la naissance.

Si la notoriété de Laurent Cugny est en grande partie liée à ses activités d’arrangeur et chef d’orchestre, le pianiste a conservé des activités musicales en trio avec Joachim Govin (contrebasse) et Gautier Garrigue (batterie).

Laurent Cugny, c’est encore un chercheur musicologue qui a écrit plusieurs livres parmi lesquels on peut citer en 1993 « Electrique: Miles Davis, 1968-1975 » (André Dimanche éditeur) sur la période électrique de Miles Davis et en 1989, « Las Vegas Tango : Une vie de Gil Evans » (P. O. L.), ouvrage de référence sur la musique de Gil Evans. Fort d’un doctorat en musicologie obtenu en 2001, Laurent Cugny se consacre alors à la recherche et à l’enseignement à l’Université Paris Sorbonne (Paris IV).

2014 voit le retour de Laurent Cugny à la musique en grande formation à la tête du Gil Evans Paris Workshop qui poursuit trois objectifs : « continuer à faire vivre l’héritage musical pluriel de Gil Evans », « jouer sur la dynamique d’une génération neuve de musiciens » et « créer les conditions d’un orchestre vivant, évolutif de 16 musiciens ». On se rappelle encore du splendide concert du 06 juillet 2015 où le Gil Evans Paris Workshop et Laurent Cugny jouent sur la scène du Festival « Jazz à Vienne ». L’écoute de l’album a ravivé le souvenir de ce moment éblouissant où l’orchestre a tenu en haleine les spectateurs du Théâtre Antique de Vienne. Une véritable musique à suspense.

En 2017, trente ans après leur collaboration, Laurent Cugny célébrè la musique de Gil Evans avec la publication de « Spoonful ». Pour ce faire, il renoue avec l’esprit de son mentor. A l’image de Gil Evans qui faisait jouer sa musique par des musiciens plus jeunes que lui, Laurent Cugny adopte la même démarche. Il dirige des musiciens plus jeunes que lui pour interpréter le répertoire de la seconde partie de la carrière de Gil Evans, très propice à une interprétation actuelle et à des variations. Le répertoire n’est pas seulement celui de Gil Evans et donne latitude à l’orchestre de créer sa propre musique.

Le CD2 de « Spoonful » est entièrement consacré à 12 morceaux écrits et/ou arrangés par Gil Evans. C’est une composition du bluesman Willie Dixon, Spoonful qui éclabousse de sa lumière cet album durant 15′ et donne son nom au double album. Pour précision, ce titre figure sur « The Individualism Of Gil Evans » enregistré par Gil Evans en 1963 et 1964. Le titre est à l’époque interprété par 17 musiciens parmi lesquels, pour ne citer que les plus connus, Kenny Burrel (guitare), Paul Chambers (contrebasse), Thad Jones (trompette), Phil Woods (saxophone alto), Jimmy Cleeveland (trombone) et  Elvins Jones (batterie).

Le CD1 de « Spoonful » propose 9 titres dont 3 nouvelles compositions de Laurent Cugny et ses arrangements de My Man’s Gone Now de Gershwin, de Manoir de mes rêves de Django Reinhardt et de Lilia de Milton Nascimento.

Pour en savoir encore plus… juste un clic sur le site du Gil Evans Paris Workshop et sur celui de Laurent Cugny.

 
Après avoir écouté dès le 10 mars le double album « Spoonful », pourquoi ne pas fêter sa sortie avec un concert live du Gil Evans Paris Workshop dirigé par Laurent Cugny au New Morning (Paris) le 07 avril à 21h.
Hommages à Ennio Morricone

Hommages à Ennio Morricone

Pour commémorer ce qui aurait été le 92ème anniversaire du compositeur italien Ennio Morricone, deux labels présentent des albums qui honorent le Maestro. Son label Decca collabore avec CAM Sugar pour présenter « Morricone Segreto ». Le label Bonsaï lui rend hommage avec « More Morricone ». Le premier présente sept titres inédits en version orchestrale, de quoi satisfaire un public amateur de pièces rares. Interprété par le contrebassiste Ferruccio Spinetti et le pianiste Giovanni Ceccarelli, le second joue sur le registre de la sobriété et de l’intimité.

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L’ARFI présente « inDOLPHYlités »

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Avec « inDOLPHYlités », cinq membres de l’ARFI honorent la musique de l’album « Out to lunch! » gravé par Eric Dolphy en 1964. Par leur démarche, entre hommage et appropriation, Mélissa Acchiardi, Christophe Gauvert, Clément Gibert, Guillaume Grenard et Christian Rollet prolongent la musique du disque original. En conservant la même instrumentation, ils revisitent le répertoire auxquels ils ajoutent trois compositions de leur cru. Il en résulte une musique ludique et effervescente qui réinvente celle de Dolphy. Le bouturage musical de ces « inDOLPHYlités » s’inscrit dans l’ADN du collectif… plus ARFIdèle que ça, impossible !

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The Royal Bopsters présentent « Party of Four »

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Le quartet de jazz vocal américain, « The Royal Bopsters », dévoile « Party of Four » chez Motema Records. Composé d’Amy London, de la regrettée Holli Ross, de Pete McGuinness et de Dylan Pramuk, le groupe cisèle un joyau de l’art vocalese. Dans la lignée des fameux Lambert, Hendricks & Ross, des Manhattan Transfer, et des Double Six, The Royal Bopsters présentent un album éblouissant. Accompagné d’un brillant trio piano-contrebasse-batterie, le quartet a invité Sheila Jordan, Bob Dorough et Christian McBride. Au cœur d’arrangements somptueux, les prouesses de ces quatre voix de haute voltige débordent de swing et de précision.

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Andrea Motis sort « Emotional Dance » chez Impulse!

Andrea Motis sort « Emotional Dance » chez Impulse!

Andrea Motis, chanteuse et trompettiste

Après six albums avec le bassiste Joan Chamorro, la chanteuse-trompettiste et compositrice Andrea Motis débute en leader chez Impulse! sur l’album « Emotional Dance ». Enregistré à New York autour d’un groupe américano-catalan, l’opus valorise la voix de cette artiste repérée en 2012 par Quincy Jones.

Co-produit par Joan Chamorro et le duo Jay Newland/Brian Bacchus (connus pour leur travail auprès de Norah Jones ou Gregory Porter) l’album « Emotional Dance » (Impulse!/Universal) sorti le 17 février 2017 propose un jazz solide aux accents très actuels. Son identité résulte de la réunion de musiciens espagnols, partenaires habituels d’Andréa Motis, et de jazzmen américains.

En effet, sur « Emotional Dance », la jeune trompettiste et chanteuse Andrea Motis, est entourée des musiciens catalans avec lesquels elle travaille régulièrement, le contrebassiste Joan Chamorro qui a été son professeur dès ses débuts dans le jazz, le pianiste lgnasi Terraza, le guitariste Josep Traver et le batteur Esteve Pi rejoints sur deux titres par le saxophoniste Perico Sambeat.

Par contre, sur les conseils de Brian Bacchus et de Jean-Philippe Allard, directeur chez Universal, Andréa Motis a invité des musiciens américains à rejoindre le noyau dur de ses compagnons habituels. Le vibraphoniste Warren Wolf, Scott Robinson au saxophone baryton, l’accordéoniste Gil Goldstein et le percussionniste Café Da Silva. Sur cinq titres on entend aussi un saxophoniste ténor américain qui a déjà joué avec Andrea Motis et Joan Chamorro à Barcelone en 2016. Il s’agit de Joel Frahm dont les interventions sont un pur bonheur.

Si la pochette présente Andrea Motis avec sa trompette, elle assume aussi sur « Emotional Dance » son statut de chanteuse avec grand talent. Le charme d’une voix de contralto claire et souple qui s’adapte à tous les styles. Du jazz sans surprise à écouter sans a priori. Un album élégant et équilibré. Quatorze titres dont sept reprises et sept compositions originales.

Les reprises sortent des sentiers battus. He’s funny that way ouvre l’album de belle manière, Never will I Marry de Franck Loeser, You’d be so nice to come home to de Cole Porter, le fameux Baby Girl d’Eddy Jefferson qui reprend les chorus de Lester Young sur « These foolish things », I remember you de Johnny Mercer, Señor Blues d’Horace Silver et Chega da Saudade d’Antonio Carlos Jobim et Vinicius de Moraes. Si les reprises respectent l’esprit des titres originaux, elles n’en sonnent pas moins très moderne et les solistes proposent des échanges charpentés.

C’est une composition du pianiste lgnasi Terraza, Emotional Danse qui donne son titre à l’album. Située au centre du répertoire, cette bossa-nova au climat chargé d’émotions positives incite à une « danse émue » où la tendresse du vibraphone épouse le lyrisme du piano. Sur l’album figure aussi trois compositions originales d’Andrea Motis. La ballade poignante If you give more than you can ouvre l’album suivie de I didn’t tell them why plus pêchu. Save the Orangutan, le troisième titre écrit par la trompettiste, est un instrumental au climat hard-bop où la trompette en découd avec le sax ténor de Joel Fram.

Pour la première fois, la chanteuse a enregistré en studio trois morceaux en catalan. La splendide Matilda est à porter au crédit du saxophoniste Perico Sambeat qui avait déjà enregistré le morceau en 2003 avec Brad Mehldau, Kurt Rosenwinkel, Ben Street et Jeff Ballard sur l’album « Friendship » (ACT) où Carmen Canela assurait la partie vocale. Le chorus de soprano de Perico Sambeat croise sa spirale avec celle du tendre chant d’Andrea Motis. Sur un tempo à trois temps s’envole La Gavina (la mouette), une composition de Frederico Sires Puig. C’est sur une inspiration plus folk que se termine l’album avec le titre Louisiana O els camps de Cotó écrit par le groupe « Els Amics de les Arts »

Andrea Motis ne délaisse pas sa trompette et ses interventions ne cessent de surprendre. A  21 ans la jeune Barcelonaise fait preuve d’une grande musicalité sur son instrument qu’elle étudie depuis l’âge de sept ans. Élégance d’une sonorité entre cuivre et ambre. Elle articule ses phrases avec beaucoup d’aisance avec peu d’attaque mais toujours une grande justesse.

La voix d’Andrea Motis voyage sur le fil de l’histoire du jazz, de Cole Porter à Horace Silver avec des clins d’oeil à tous les styles, swing, west-coast, hard-bop, bossa-nova… Son timbre un peu nasal évoque la manière dont Chet Baker chantait à ses débuts. Sa voix élastique d’une grande justesse enchaîne des phrases courtes avec tendresse ou vélocité. Si elle excelle dans les ballades et les bossa-novas qu’elle phrase comme seules savent le faire les Brésiliennes, elle sait performer sur les tempi rapides. Elle sait aussi se faire bluesy et funky et conserve un grain de douceur un rien acidulé ou voilé au gré des morceaux et des ambiances. 

 

Andrea Motis présente le répertoire de son nouveau projet « Emotional Dance » à Paris le 17 mars à 19h30 au Café de la Danse.
Hommages à Ennio Morricone

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Youn Sun Nah annonce son prochain album « She Moves On »

Youn Sun Nah annonce son prochain album « She Moves On »

Nouvel album et Youn Sun Nah … bientôt sur scène !

Le 19 mai 2017, la chanteuse Youn Sun Nah revient avec un nouvel album, « She Moves On » (ACT). Cette sortie discographique coïncide aussi avec le retour de l’artiste sur les scènes françaises. Ces deux nouvelles vont réjouir les amateurs de cette chanteuse magnétique aux performances vocales hors du commun.

Depuis le printemps 2015, la chanteuse sud-coréenne Youn Sun Nah est absente des scènes européennes qu’elle a délaissées pour rejoindre sa terre natale. Sa voix sans pareille et sa simplicité ont conquis tous les publics. La chanteuse a enregistré trois albums sur le label ACT, « Voyage » en 2009, « Same Girl » en 2010 et « Lento » 2013. Les deux derniers furent disques d’or (plus de 50 000 exemplaires). Son retour va ravir le public tombé sous le charme de sa voix aux mille éclats.

Quatre ans après « Lento » Youn Sun Nah annonce son retour le 19 mai 2017 avec la sortie de « She Moves On » (ACT),  le nouvel album qu’elle va présenter sur scène dès le printemps 2017.

Improvisatrice hors pair dotée d’une fabuleuse technique vocale, Youn Sun Nah s’est imposée comme une figure incontournable dans le paysage du jazz vocal actuel. La chanteuse maîtrise les mille nuances d’une voix à la fois pure et sensuelle, profonde et puissante, chaude comme le feu et acérée comme la glace. Adepte du minimalisme elle fait se côtoyer les extrêmes. Elle cultive en effet une esthétique qui alterne entre joie et mélancolie, entre furie et douceur.

Avec « She Moves On », Youn Sun Nah livre une nouvelle fois une œuvre coloriste. Elle exploite ses nombreuses possibilités harmoniques et une large palette d’émotions, aussi bien pour ses propres compositions que pour une exploration iconoclaste des répertoires de Jimi Hendrix, Joni Mitchell ou Paul Simon.

Pour sa tournée, Youn Sun Nah est entourée d’un quartet américain avec Jamie Saft (piano, orgue Hammond, Fender Rhodes), Brad Jones (contrebasse) et Dan Rieser (batterie) qui ont tous trois participé à l’enregistrement de ce nouvel album aux studios Sear Sound, au cœur du quartier de Hell’s Kitchen de New York, et enfin Clifton Hyde (guitares).

 
« Jazz à Sète »se déroule du 13 au 20 juillet 2017. Les Sétois sont des veinards car le 22 février dernier, le festival a annoncé en avant-première la venue de la chanteuse Youn Sun Nah à Sète le 17 juillet prochain (places en vente dès le 02 mars).
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