Samy Thiébault présente « Caribbean Stories »

Samy Thiébault présente « Caribbean Stories »

Voyage musical entre fête et spiritualité

Inspiré par les musiques de la Caraïbe, le saxophoniste Samy Thiébault présente « Caribbean Stories ». Empreint d’une musicalité festive, l’album invite à un voyage métissé qui vibre d’humanité et de spiritualité. Des histoires musicales caribéennes à découvrir dès le 21 septembre 2018.

En juin 2018, le single et le clip « Calypsotopia » ont déclenché intérêt et curiosité mais il aura fallu attendre jusqu’au 21 septembre 2018 pour découvrir « Caribbean Stories » (Gaya Music Production/L’Autre Distribution), le nouvel album du compositeur, saxophoniste et flutiste Samy Thiébault.

Le musicien a plongé son inspiration et ses instruments à la source et même jusque dans l’âme des musiques caribéennes. Il les a explorées et revient conter ses enchanteresses « Caribbean Stories ». L’opus célèbre l’esprit de la fête et incite à la danse mais il laisse aussi place à des instants introspectifs voire méditatifs.

Samy Thiébault

Samy Thiebault, Caribbean Stories

Samy Thiebault©Youri Lenquette

Né en Côte d’Ivoire, celui qui est à l’origine de « Caribbean Stories » est issu d’un père français et d’une mère marocaine. Il entreprend parallèlement un cursus de philosophie et de musique. Il entre au CNSM de Paris dans la classe de jazz dont il sort en 2008.

Depuis 2004 c’est dans le jazz que Samy Thiébault s’est fait un nom. Au fil des ans on le découvre sur « Blues For Nel » (2004). Ses productions discographiques se suivent : « Gaya Scienza » (2007), « Upanishad Experiences » (2010), « Clear Fire » (2013), « Feast of Friends (2015) autour des Doors et « Rebirth » (2016) porteur de ses nombreuses influences musicales parmi lesquelles Coltrane, les musiques du Maroc et de la Côte d’Ivoire sans oublier la musique classique occidentale. Au fur et à mesure des années, le succès ne se dément pas et il devient un artiste reconnu sur les scènes nationales et internationales.

« Caribbean Stories »

En 2018, on ne va pas ergoter pour savoir si « Caribbean Stories » est à classer dans le jazz ou non car de facto, il s’agit de la musique de Samy Thiébault, de celle qu’il pratique aujourd’hui. Une expression très personnelle mâtinée d’influences diverses qui émargent du côté de Cuba, des Antilles, du Vénézuela, de l’Afrique, de Puerto Rico sans oublier de regarder du côté de Coltrane. De fait, le maître mot qui préside à l’album est sans doute le terme métissage.

Couverture de l'album Caribbean Stories de Samy ThiebaultEn effet, les racines des musiques caribéennes plongent dans les origines et les cultures des hommes déracinés qui ont peuplé ces territoires de la mer des Caraïbes. Calypso, merengue, bolero, chachacha, valse, son et danson émanent des cultures africaines, européennes et sud-américaines qui les ont irrigués. Leur histoire porte les cicatrices mais témoigne surtout de la richesse de celles et de ceux qui, nés dans la souffrance ont fondé leur culture et leur identité dans le terreau de leur diversité. Les musiques de la Caraïbe sont multiples et diffèrent mais elles ont toutes en commun cette pluralité d’origines dont elles se nourrissent.

Pour porter le répertoire de son nouveau projet, Samy Thiébault est accompagné d’une nouvelle équipe à l’image de sa musique. Autour de lui le leader a réuni une solide section rythmique avec le percussionniste cubain Inor Sotolongo, le batteur Arnaud Dolmen, originaire de la Guadeloupe et le contrebassiste natif de Cuba, Felipe Cabrera chargé aussi des fondements harmoniques. Les guitaristes Hugo Lippi et Ralph Lavital apportent leur contribution et des influences venues d’Angleterre et de Martinique. Le tromboniste Fidel Fourneyron, très attaché aux musiques cubaines, dialogue avec le saxophone ténor et la flûte alto de Samy Thiébault.

Impressions musicales

L’album ouvre avec Santeria. Le saxophone introduit seul le motif musical qu’il reprend soutenu par le groupe. La mélodie du ténor élève ensuite son chant qui croise celui de la guitare. Les improvisations du saxophone et de la guitare sont ponctuées par une section rythmique très présente. On a l’impression de suivre une procession de santeria, cette religion cubaine dérivée du culte yoruba.

Poesia Si Fin débute sur un tempo de chachacha qu’introduisent contrebasse et section rythmique. Le saxophone chante une mélodie mélancolique avant de souffler une incantation lascive aux aigus teintés de nostalgie. Il passe ensuite la main à la guitare qui fait claquer ses notes, façon Benson.

Les Mangeurs d’étoiles déroulent une voûte musicale hypnotique. Après une douce introduction du ténor sur un motif répétitif de guitare, Samy Thiébault s’enflamme et se lance dans un solo fiévreux au discours coltranien. On demeure captif du rythme lancinant et des volutes que le saxophone déroule. On est comme ensorcelé.

Sur un tempo de calypso, trombone et saxophone en totale symbiose incitent à une danse chaloupée que percussions et batterie soutiennent. Les chœurs reprennent en créole et ouvrent l’espace au trombone à la sonorité charpentée. Avec souplesse la guitare s’invite et l’on se prend à chanter avec le groupe jusqu’au bout de la nuit sur Calypsotopia.

Ballade teintée de mélancolie suave, Tanger la Negra adopte un tempo de bolero. Le ténor méditatif déroule son chant nostalgique soutenu par les accords caressants de la guitare et par les harmonies douces de la contrebasse.

Samy Thiebault sort Caribbean Stories

Samy Thiebault©Youri Lenquette

Puerto Rican Folk Song résonne du rythme de la jibara, une musique traditionnelle de Porto Rico. Trombone et ténor entrecroisent chants et contre-chants puis dialoguent par improvisations interposées. Leurs sonorités chaleureuses et cuivrées laissent ensuite place aux percussions et aux chœurs. L’ambiance se fait envoûtante.

Sur Let Freedom Reign le trombone de Fidel Fourneyron et la flute alto de Samy Thiébault exposent la mélodie comme une incantation accompagnée par une rythmique délicate et inspirée. Le solo de trombone fait entendre une prière profane déchirante que la flute relaie.

Le ténor cisèle la mélodie et la guitare tresse les contre-chants sur Presagio qui s’amuse avec les syncopes. On se laisse porter par le flux du saxophone qui s’évade pour improviser mais redevient mélodiste avant de laisser les rythmiciens et la guitare terminer le rêve.

Librement inspiré d’un traditionnel vénézuélien, Pajarillo Verde tourne sur un tempo de valse folle que la rythmique agrémente d’un balancement propre aux Antilles. La guitare légère et sensuelle laisse le saxophone tournoyer avant de revenir au thème. L’album se termine avec Aida, une ballade qui hésite entre gravité et exaltation, entre chant volubile et sensible du ténor et soutien lumineux de la guitare.

Sur « Caribbean Stories », Samy Thiébault et ses complices tissent les fils des musiques issues de la Caraïbe et d’autres ailleurs. Ils les combinent en un ouvrage singulier et poétique. Dix plages, dix atmosphères différentes, dix histoires captivantes. Au final, un disque envoutant et ressourçant pour aborder l’automne avec le soleil entre les oreilles et dans le corps.

 

Rendez-vous le 15 novembre 2018 à Paris au Café de la Danse pour le concert de sortie de l’album de Samy Thiébault « Caribbean Stories ». Un moment à ne manquer pour retrouver Hugo Lippi (guitare), Ralph Lavital (guitare), Felipe Cabrera (contrebasse), Arnaud Dolmen (batterie), Inor Sotolongo (percussions) et Daniel Zimmerman (trombone).
Fred Hersch dévoile « Breath by Breath »

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Le pianiste et compositeur Fred Hersch signe « Breath by Breath », un album dont l’esthétique soignée s’inscrit entre musique classique et jazz raffiné. Le trio du pianiste instaure un véritable dialogue avec le Crosby Street String Quartet. Avec douceur et légèreté, la musique délicate respire et apaise.

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Arnaud Dolmen revient avec « Adjusting »

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Dans son nouvel opus, « Adjusting », annoncé pour le 28 janvier 2022, le batteur Arnaud Dolmen propose une musique complexe et incisive ancrée dans les rythmiques caribéennes et plus spécifiquement le gwoka guadeloupéen. En quartet avec ou sans piano, la batterie et la contrebasse complices croisent les notes avec trois saxophones ténors et des invités de choix. Un jazz libre et enivrant.

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Marco Vezzoso dévoile « Travel »

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Le trompettiste Marco Vezzoso présente l’album « Travel ». Enregistré en quartet avec le pianiste Alessandro Collina, le percussionniste Trilok Gurtu et le bassiste Dominique Di Piazza, l’opus rassemble des pièces originales écrites par le duo italien. D’une facture originale, l’album navigue entre allégresse et mélancolie. Un album de musique instrumentale à la forte puissance mélodique et harmonique.

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En septembre 2018 Laborie Jazz fait très fort !

En septembre 2018 Laborie Jazz fait très fort !

ERMI’JAZZ et 6 sorties d’albums

En ce début d’automne, l’actualité du label Laborie Jazz attire l’attention. Du 24 au 28 septembre 2018, se profile ERMI’JAZZ avec dix concerts des artistes du label au Studio de l’Ermitage. La sortie de six nouveaux albums précède cet évènement. Bravo au dynamisme de ce label de production indépendant.

Depuis 2006 le label Laborie Jazz figure en bonne place parmi les labels de production indépendants français. En 2017 il s’engage dans la production de concerts pour ses artistes. En 2018, il frappe un grand coup pour mieux accompagner et développer la carrière des artistes qu’il soutient.Logo du Label Laborie Jazz

En investissant le Studio de l’Ermitage pendant une semaine avec ERMI’JAZZ, Jean-Michel Leygonie (directeur artistique) et son équipe de Laborie Jazz donnent ainsi une plus grande visibilité au travail de neuf des artistes du label. Ainsi sont mises en avant de nouveaux venus comme Cassius Lambert signé en mars 2018 mais aussi des artistes confirmés comme Anne Paceo.

On note avec intérêt la présence de quatre femmes musiciennes et compositrices parmi les neuf artistes programmés durant le festival Laborie : la batteuse Anne Paceo, la chanteuse Leïla Martial, la clarinettiste Elodie Pasquier et la saxophoniste Silvia Ribeiro Ferreira.

ERMI’JAZZ… le Festival Laborie

Le Studio de l’Ermitage accueille le Festival Laborie à Paris du 24 au 28 septembre 2018

… 5 jours, 9 artistes, 10 concerts.

Lundi 24 septembre 2018

  • A 18h, la scène appartient à Anne Paceo et son projet « Circles ». La musique pulsatile, tendre, organique et onirique de ce groupe vaut le déplacement, d’autant plus que dès janvier 2019, Anne Paceo va tourner avec son nouveau projet « Bright Shadows ».
  • A 20h30, la clarinettiste Elodie Pasquier présente « Mona ». C’est l’occasion rêvée pour découvrir le Quintet EST « Mona » et l’unité de son qui le caractérise, un Son qui évolue, circule, transpire et exulte.

Mardi 25 septembre 2018

  • A 18h, Itamar Borochov présente « Blue Nights ». Le trompettiste, mélodiste accompli revient sur scène avec son nouveau projet. Il propose sa musique, aboutissement de sa recherche du « Divin » dans le sacré comme dans le profane.
  • A 20h30, place à Silvia Ribeiro Ferreira. A la tête de son quartet elle présente son projet « Luziades ». Avec ses saxophones, elle explose les timbres et les formes.

Mercredi 26 septembre 2018

  • A 18h & 20h30, le pianiste Lorenzo Naccarato est de retour avec son trio et son nouveau projet « Nova Rupta ». Il offre une musique en mouvement qui séduit et dépayse.

Jeudi 27 septembre 2018

  • A 18h, la soirée ouvre avec la vocaliste Leïla Martial qui présente « Baabel » en trio. C’est le moment où jamais de prendre la mesure de l’évolution de ce projet créatif. De belles émotions en perspective.
  • A 20h30, c’est le guitariste Benjamin Bobenrieth qui prend le relai sur scène avec son projet « Travels ». A la tête de son quartet il porte haut le legs des maîtres de la guitare manouche qui l’ont inspiré.

Vendredi 28 Septembre 2018

  • A 18h, le groupe Festen présente le tout nouveau « Inside Stanley Kubrick ». L’énergique quartet dévoile au public l’univers énigmatique et tourmenté de sa nouvelle musique.
  • A 20h30, le jeune bassiste et compositeur suédois Cassius Lambert termine la soirée. Il présente son projet « Symmetri » avec son septet aux résonances contemporaines qui marie jazz, funk, rock, hip-hop et musique minimaliste.

Avec cette toute récente recrue du label se termine le Festival Laborie dont on espère qu’il sera suivi d’une deuxième édition en 2019.

Six sorties d’albums

En amont de l’ERMI’JAZZ, le label Laborie Jazz annonce pour le 21 septembre 2018 six nouvelles sorties d’albums.

A cette occasion, il propose de découvrir les projets de trois nouveaux artistes : la saxophoniste Silvia Ribeiro Ferreira avec « Luziades », le guitariste Benjamin Bobenrieth avec « Travels » et le bassiste Cassius Lambert avec « Symmetri ».

Trois autres musiciens reviennent avec de nouveaux projets. Le groupe Festen avec « Inside Stanley Kubrick », le pianiste Lorenzo Naccarato avec « Nova Rupta » et le trompettiste Itamar Borochov avec « Blue Nights ».

Ci-dessous les échos de « Blue Nights » et « Nova Rupta » écoutés en amont de leur sortie le 21 septembre 2018.

« Blue Nights »

Après « Boomerang » paru en 2006, le trompettiste et compositeur Itamar Borochov est de retour avec de nouvelles et superbes mélodies sur « Blue Nights » (Laborie Jazz/Socadisc/Idol) le leader est entouré du pianiste Rob Clearfield, du bassiste et oudiste Avri Borochov et du batteur Jay Sawyer.

couverture de l'album Blue Nights par Itamar Borochov chez Laborie JazzOn a aimé Right now, la composition lumineuse du trompettiste dont la sonorité voilée évoque un climat de recueillement voire de prière. Sur Blue Nights, l’atmosphère se fait hypnotisante avec un motif itératif joué de manière fusionnelle par le piano et la trompette. La tension monte encore avec l’intervention du oud et d’une rythmique ancrée dans la tradition juive séculaire.

On vibre sur Motherlands où intervient Innov Gnawa. La mélopée chantée par Maalem Hassan Ben Jaafer soutenu par les voix et les qraqers de Samir Langus et Amino stimule l’expression du trompettiste qui fait un clin d’oeil au hard-bop, style où il excelle. Sur Maalem, le groupe adopte une esthétique qui permet au trompettiste de phraser aux marges de la tradition cool.

Daasal évoque quant à lui les atmosphères tendues du hard-bop et les envolées bouillonnantes de la trompette rappellent parfois le style d’un certain Woody Shaw. Garden Dog Sleeps et Broken Vessels mettent en avant le rôle de la section rythmique inspirée et foudroyante qui pousse le trompettiste dans ses retranchements.

Les deux derniers titres sont plus sobres. Revolutionizin’ inspire la sérénité et Kol Haolam Kulo-Take Me To The Bridge suggère une quête divine où se croisent exaltation et recueillement.

Inspirée par la tradition séfarade, la musique de l’album est jouée par des musiciens habités, comme en recherche de Divin, qu’il soit sacré ou profane d’ailleurs.

« Nova Rupta »

couverture de l'album Nova Rupta par le Lorenzo Naccarato Trio, Label Laborie Jazz

Pour son deuxième opus, « Nova Rupta » (Laborie Jazz/Socadisc/Idol), le pianiste et compositeur Lorenzo Naccarato revient en trio avec à ses côtés Adrien Rodriguez à la contrebasse et Benjamin Naud à la batterie. En latin, nova rupta signifie nouvelle éruption ce que certains climats volcaniques de l’album évoquent vraiment. Tout au long des dix plages de « Nova Rupta », le trio propose un voyage musical imaginaire.

La musique évoque le mouvement et s’inscrit dans le concept de musique cinématique qui est basée sur des cellules répétitives et développe des motifs. Le disque propose une alternance savamment dosée de climats oniriques et de silences auxquels succèdent d’orageuses perturbations rythmiques rappelant sur Osmosis et Shapes and Shadows les atmosphères du groupe « Bad Plus ».

Au final , de l’album se dégage une atmosphère qui évoque la nature et engage à une sérénité vigilante.

Le label Laborie Jazz voit grand ! ERMI’JAZZ au Studio de l’Ermitage à Paris du 24 au 28 septembre 2018. Six albums à sortir le 21 septembre 2018. Trois nouvelles signatures… Isabel Sörling, Uriel Herman, François & Louis Moutin. Une nomination aux Victoires du Jazz dans la catégorie « Label de l’année ». A suivre avec attention !

Fred Hersch dévoile « Breath by Breath »

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Le pianiste et compositeur Fred Hersch signe « Breath by Breath », un album dont l’esthétique soignée s’inscrit entre musique classique et jazz raffiné. Le trio du pianiste instaure un véritable dialogue avec le Crosby Street String Quartet. Avec douceur et légèreté, la musique délicate respire et apaise.

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Arnaud Dolmen revient avec « Adjusting »

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Dans son nouvel opus, « Adjusting », annoncé pour le 28 janvier 2022, le batteur Arnaud Dolmen propose une musique complexe et incisive ancrée dans les rythmiques caribéennes et plus spécifiquement le gwoka guadeloupéen. En quartet avec ou sans piano, la batterie et la contrebasse complices croisent les notes avec trois saxophones ténors et des invités de choix. Un jazz libre et enivrant.

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Marco Vezzoso dévoile « Travel »

Marco Vezzoso dévoile « Travel »

Le trompettiste Marco Vezzoso présente l’album « Travel ». Enregistré en quartet avec le pianiste Alessandro Collina, le percussionniste Trilok Gurtu et le bassiste Dominique Di Piazza, l’opus rassemble des pièces originales écrites par le duo italien. D’une facture originale, l’album navigue entre allégresse et mélancolie. Un album de musique instrumentale à la forte puissance mélodique et harmonique.

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Ibrahim Maalouf de retour avec « Levantine Symphony N°1 »

Ibrahim Maalouf de retour avec « Levantine Symphony N°1 »

Hymne unificateur et métissé

L’infatigable Ibrahim Maalouf revient le 14 septembre 2018 avec l’album « Levantine Symphony n°1 ». Dans ce projet symphonique aux confluences des musiques classique, contemporaine, world et jazz, le compositeur tente le défi de rassembler les musiques du Levant. Un projet ambitieux.

Couverture de l'album Levantine Symphony N°1 composée par Ibrahim MaaloufLe compositeur et trompettiste Ibrahim Maalouf est de retour avec un nouveau projet qu’il présente sur l’album « Levantine Symphony N°1 » (Mister Ibe/Universal Music) dont la sortie est annoncée pour le 14 septembre 2018.

L’œuvre a été créée en première mondiale le 01 mars 2018 au Kennedy Center à Washington DC. Le projet est issu d’une collaboration avec la New Levant Initiative, une organisation américaine qui aide à la compréhension et au développement culturel et économique du Levant.

Sur l’album Ibrahim Maalouf propose quarante-cinq minutes d’une suite symphonique qui réunit le Paris Symphonic Orchestra, le chœur d’enfants de La Maîtrise des Hauts de Seine, Ibrahim Maalouf (composition, direction, solos trompette, piano, claviers) et les musiciens de son groupe, François Delporte (guitare), Frank Woeste (Fender Rhodes) et Stéphane Galland (batterie).

Trompettiste, leader, compositeur….

Depuis les années 2000 Ibrahim Maalouf s’est fait connaître comme trompettiste, pianiste, leader et homme de scène mais aussi compositeur et homme de studio qui produit, co

Ibrahim Maalouf

Ibrahim Maalouf©Yann Orhan

mpose, arrange et réalise des albums pour lui et pour les autres. Récompensé par de nombreux prix (4 Victoires de la Musique, César de la meilleure Musique de Film en 2016, …) et d’autres titres honorifiques qu’il serait trop long d’énumérer, voilà Ibrahim Maalouf devenu incontournable.

… Chef d’orchestre

Ibrahim Maalouf devient chef d’orchestre. Avec les musiciens qu’il a réunis autour de lui et avec les ingénieurs du son, il enregistre l’ambitieux projet « Levantine Symphony N°1 ».

Ainsi, Ibrahim Maalouf rassemble les musiques constitutives de son identité musicale qui englobe les cultures arabe sacré, pop, jazz, funk au sein d’une symphonie qu’il souhaite universelle. Il livre la musique du Levant tel qu’il le perçoit, le conçoit.

La symphonie

Seize mouvements s’enchaînent. Le thème est exposé puis repris sous des formes dont les structures changent. Il est développé, s’amenuise, enfle, s’enrichit au fil des sept mouvements. Les instruments et l’intensité varient, la parole circule avec fluidité entre le chœur, les solistes et l’orchestre.

Du prélude au final on se laisse porter au gré des vagues musicales qui se succèdent dans une grande continuité.

« Levantine Symphony N°1 » est marquée du sceau de son auteur et l’on ressent une relative impression de déjà écouté. Rien de surprenant quand on a l’oreille imprégnée des précédents opus du leader tous marqués de son empreinte portée par la sonorité si caractéristique de sa trompette microtonale et par ses univers si personnels. Les inconditionnels du trompettiste Ibrahim Maalouf ne s’en plaindront pas. Aux autres il reste à faire preuve de curiosité pour découvrir cette symphonie.

Pourquoi ne pas approfondir l’écoute de « Levantine Symphony N°1 » en concert et retrouver Ibrahim Maalouf et sa symphonie en direct les 18/19 janvier 2019 à la Seine Musicale ?
Fred Hersch dévoile « Breath by Breath »

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Le pianiste et compositeur Fred Hersch signe « Breath by Breath », un album dont l’esthétique soignée s’inscrit entre musique classique et jazz raffiné. Le trio du pianiste instaure un véritable dialogue avec le Crosby Street String Quartet. Avec douceur et légèreté, la musique délicate respire et apaise.

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Arnaud Dolmen revient avec « Adjusting »

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Marco Vezzoso dévoile « Travel »

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EYM Trio annonce la sortie de « Sadhana »

EYM Trio annonce la sortie de « Sadhana »

Un riche carnet de voyage

Après deux albums et deux ans de tournée en Asie et en Europe, EYM trio revient le 21 septembre 2018 avec « Sadhana ». L’album déroule un récit à plusieurs voix. EYM Trio invite la chanteuse Mirande Shah et le guitariste Gilad Hekselman.

Depuis 2011, EYM trio propose un jazz acoustique où Elie Dufour (piano), Marc Michel (batterie) et Yann Phayphet (contrebasse) intègrent dans leur musique des influences venues d’ailleurs.

Après avoir accueilli le joueur de oud Mohamed Abozekry et l’accordéoniste tzigane Marian Badoï sur « Khamsin », EYM Trio invite la chanteuse indienne Mirande Shah et le guitariste new-yorkais Gilad Hekselman sur « Sandhana » (Kollision Prod/Melmax Music/L’Autre Distribution) le troisième album du groupe, annoncé pour le 21 septembre 2018.

« Sadhana »

Couverture de l'album Sadhana de Eym TrioComposé en trois mois l’album condense à la fois les expériences scéniques du groupe, les nouvelles influences qu’ils sont allés quérir en Inde et à New-York, l’état d’esprit du groupe et le processus de création depuis la composition jusqu’à la pochette.

Avec son titre, le disque annonce l’état d’esprit qui a animé le processus de création de l’album : « se fixer pour objectif d’apprendre quelque chose de nouveau chaque jour ». Le terme Sadhana évoque aussi la répétition d’un motif jusqu’à la perfection.

Influences

« Sadhana » résonne des échos de l’Inde. En effet sur trois titres, Vakratunda, Namaste! et Left Alone, le groupe accueille Mirande Shah. La voix envoûtante de la chanteuse dépayse la musique dans une altérité riche en couleurs et en sensations.

Outre ces échos d’Orient, « Sadhana » propose d’autres titres qui se veulent exempts de métissage musical et font référence à un jazz moderne. Ainsi sur deux compositions du batteur I’m travelling Alone et Still standing, le trio invite le guitariste new-yorkais Gilad Hekselman avec lequel s’instaure un dialogue fécond.

La syntaxe musicale du groupe puise aussi dans d’autres univers. Ainsi dans ses deux compositions, Borders et Paradiso Perduto, le pianiste explore d’autres ailleurs qu’on devine issus d’un orient proche de la méditerranée.

Sur EYM Expériment on a souri aux motifs répétitifs tout à fait maitrisés que propose le titre. On s’est aussi amusé sur Mozaïque et ses dédales rythmiques où jamais les musiciens ne s’égarent.

Sur « Sadhana », EYM Trio propose des paysages musicaux reflets d’influences diversifiés. L’album restitue une musique ouverte à un pluralisme musical qui devrait convaincre son public.

Pour découvrir l’univers de « Sadhana » et écouter EYM Trio plusieurs rendez-vous à l’horizon. A Lyon, le 13 septembre 2018 à lAuditorium André Malraux dans les locaux de l’Université Lyon3 sur le site de la Manufacture des Tabacs. A Paris, le 19 septembre à 21h au Studio de l’Ermitage
Fred Hersch dévoile « Breath by Breath »

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Jean-Pierre Como signe « Infinite »

Jean-Pierre Como signe « Infinite »

La délicate poésie d’un jazz intemporel

« Infinite », le dernier opus du pianiste Jean-Pierre Como, vibre de musicalité. Sereine, la musique navigue entre douceur feutrée et ardeur maîtrisée. Le jazz sensible et poétique de l’album dégage un charme auquel il est difficile de résister.

Sorti le 07 septembre 2018, « Infinite » (L’Ame Soeur/Socadisc) réunit Christophe Panzani (saxophones soprano et ténor), Bruno Schorp (contrebasse) et Rémi Vignolo (batterie) autour du pianiste et compositeur Jean-Pierre Como.

Couverture de l'album "Infinite" du pianiste Jean-Pierre ComoPour son onzième album, le leader a favorisé l’expression des musiciens en temps réel. Comme il le précise, le disque résulte d’un « projet collectif » « d’une inspiration plus orale qu’écrite ».

« Infinite » témoigne du dynamisme créatif des quatre interprètes. Leurs interactions fécondes ont enrichi l’écriture de la partition originelle qui compte neuf compositions originales de Jean-Pierre Como et deux titres écrits par Rémi Vignolo. Il en ressort cinquante-cinq minutes d’un jazz lyrique distillé via le dialogue permanent des quatre musiciens complices.

Les musiciens

Christophe Panzani use de ses saxophones comme des pinceaux pour dessiner des volutes de tendresse et des arcs de volupté. La contrebasse de Bruno Shorp libère des ondes de force tempérées par de mélodieuses expressions. Rémy Vignolo fait sonner sa batterie avec une souplesse qui n’oublie pas de s’abreuver aux sources de Vulcain.

Labellisé « Artiste Steinway » en mai 2018, Jean-Pierre Como a rejoint la grande famille des Artistes Steinway au même titre que Keith Jarrett, Ahmad Jamal et Diana Krall dans le monde du jazz. Sur son Steinway le pianiste libère de fluides envolées lyriques, dessine de tendres mélodies poétiques, égrène avec subtilité des notes comme des perles cristallines. Avec délicatesse il utilise ses claviers pour nuancer les couleurs ou stimuler son propos.

Impressions musicales

On se laisse embarquer dans un voyage musical. On navigue sereinement sur de superbes textures harmoniques au gré de mélodies tournoyantes et de ballades poétiques.

I Remember ouvre l’album sur un climat crépusculaire. Grâce au re-recording, les saxophones de Christophe Panzani dialoguent. Inspirées par le jeu serein du piano et portées par une section rythmique tellurique, les notes du soprano tournoient avec superbe dans l’espace musical.

La ballade mélancolique Little Man met en valeur le style épuré de Jean-Pierre Como qui accompagne la lamentation du saxophone. Sur Lucky Day le climat se fait funky et laisse libre court au jeu souple et musclé du ténor et au phrasé gospellisant du piano.

Saxophones ténor et soprano croisent leurs chants sur Olinda. Ils créent un climat de tension qui inspire une superbe improvisation du piano soutenu par la puissance rythmique impulsée par Rémi Vignolo et Bruno Schorp. Sur Wonderland l’atmosphère devient plus onirique et l’on pénètre dans le pays des merveilles du quartet. Au sortir d’ombrageux sentiers foulés par la contrebasse et le saxophone, le piano voltige solo et déclenche un vertige proche de l’ivresse.

On se prend à chantonner sur le tempo chaloupé de La Sorrentina composée par Rémi Vignolo. Exposée à l’unisson par le ténor et le piano la mélodie enchante. On est ensuite chaviré par la courte mais volubile improvisation de Como qui inspire à Panzani une incandescente intervention.

On succombe plus tard au plaisir d’écouter Song for Wayne qui évoque de fort belle manière l’univers de Wayne Shorter. Dans les aigus, le soprano de Panzani évoque à s’y méprendre les inflexions ensorcelantes de Shorter. Magnifique clin d’oeil !

Sur Midnignt Sun le soprano s’envole. Avec Esquisse, on plonge dans un tableau musical bucolique où la contrebasse boisée devise sereinement avec le piano autour de la mélodie avant que les deux instruments n’entrelacent leurs improvisations délicates et raffinées. La sonorité chaleureuse du ténor renforce le climat de paisible sérénité.

Advient ensuite l’exquise ballade, In The Mood for Dreams. La mélodie inspire tout à tour le ténor et le piano qui rivalisent de sensibilité dans leurs expressions. Le son voilé du premier précède le jeu profond du second. Un moment de grâce indicible mais palpable.

L’album se termine avec Le temps d’un instant dont l’introduction piano/ténor évoque brièvement les couleurs sonores du label ECM. Le piano devient ensuite volubile avant de laisser place au lyrisme du saxophone qui s’envole mû par une fougue inspirée.

Sur « Infinite », le dialogue des musiciens libère un jazz intemporel où douceur et force s’entremêlent. Fondé sur la richesse et la spontanéité des échanges, l’album de Jean-Pierre Como navigue entre tendresse et lyrisme, entre délicate sensualité et sereine poésie. Un album incontournable à écouter en boucle.

Rendez-vous le 12 novembre 2018 à 21h au Studio de l’Ermitage à Paris pour le concert de sortie de l’album « Infinite ». Avec sur scène, Christophe Panzani (saxophones), Bruno Schorp (contrebasse) et Rémi Vignolo réunis autour de Jean-Pierre Como (piano).
Fred Hersch dévoile « Breath by Breath »

Fred Hersch dévoile « Breath by Breath »

Le pianiste et compositeur Fred Hersch signe « Breath by Breath », un album dont l’esthétique soignée s’inscrit entre musique classique et jazz raffiné. Le trio du pianiste instaure un véritable dialogue avec le Crosby Street String Quartet. Avec douceur et légèreté, la musique délicate respire et apaise.

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Arnaud Dolmen revient avec « Adjusting »

Arnaud Dolmen revient avec « Adjusting »

Dans son nouvel opus, « Adjusting », annoncé pour le 28 janvier 2022, le batteur Arnaud Dolmen propose une musique complexe et incisive ancrée dans les rythmiques caribéennes et plus spécifiquement le gwoka guadeloupéen. En quartet avec ou sans piano, la batterie et la contrebasse complices croisent les notes avec trois saxophones ténors et des invités de choix. Un jazz libre et enivrant.

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Marco Vezzoso dévoile « Travel »

Marco Vezzoso dévoile « Travel »

Le trompettiste Marco Vezzoso présente l’album « Travel ». Enregistré en quartet avec le pianiste Alessandro Collina, le percussionniste Trilok Gurtu et le bassiste Dominique Di Piazza, l’opus rassemble des pièces originales écrites par le duo italien. D’une facture originale, l’album navigue entre allégresse et mélancolie. Un album de musique instrumentale à la forte puissance mélodique et harmonique.

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« Hymn », le magistral album de Jacques Vidal

« Hymn », le magistral album de Jacques Vidal

Époustouflant de bout en bout

Après avoir exploré le monde de Mingus, le contrebassiste Jacques Vidal revient à la composition. « Hymn », son nouvel album enregistré en quintet, apporte une respiration oxygénée et inspirée sur l’actualité jazz de cet automne 2018. Un opus passionnant qui résonne de l’histoire du jazz.

Durant les onze dernières années, le contrebassiste Jacques Vidal s’est immergé dans la musique de Mingus. Alors qu’il ressent le désir de créer de nouveau et de se remettre à l’écriture, survient un fâcheux accident qui l’immobilise durant quelques semaines. Privé de sa contrebasse dont il ne peut plus jouer, il consacre alors son temps et son énergie à composer.

Couverture de l'album "Hymn" de Jacques Vidal QuintetL’inspiration ne le lâche pas et il noircit les portées avec bonheur. Jacques Vidal conçoit onze thèmes en pensant aux musiciens avec lesquels il souhaite s’exprimer.

Avec eux il enchaîne ensuite le travail de mise au point durant les répétitions et en octobre 2017 il enregistre les musiques dans le Studio Midilive à Villetaneuse. Emmanuel Gallet réalise la prise de son et le mixage, Raphaël Jonin se charge du mastering et Jeremy Soudant le graphisme de la pochette…

… et l’album « Hymn » (Label Soupir Editions/Distribution Socadisc) sort le 07 septembre 2018.

Les musiciens

Pour cette nouvelle aventure musicale, Jacques Vidal souhaite réintroduire un instrument absent de ses dernières formations, le piano. Il le confie à Richard Turegano et appelle Philippe Soirat comme maître des toms et cymbales.

A ces deux compagnons souvent présents à ses côtés lors de ses concerts thématiques, il adjoint un duo de soufflants déjà présents sur « Mingus Spirit (2007), « Fables for Mingus » (2011) et « Cuernavaca » (2014), le saxophoniste altiste Pierrick Pedron et le tromboniste Daniel Zimmermann.

Voilà Jacques Vidal à la tête d’un quintet de jazz de belle facture ! De superbes techniciens qui sont aussi de sensibles interprètes et des improvisateurs de premier plan. Chacun met son énergie et sa créativité au service du collectif. Réuni autour des thèmes proposés par le compositeur, le quintet s’approprie les mélodies, sculpte les rythmes et crée de superbes climats harmoniques.

Impressions musicales

Les onze titres de l’album « Hymn » traversent l’histoire du jazz.

L’album ouvre avec To dance un thème qui annonce la couleur car jazz et danse sont liées depuis longtemps. Ce thème groovy suscite en effet l’envie de danser. Le piano s’en donne à cœur joie et les soufflants échangent avec enthousiasme portés par une section rythmique énergique. La ballade Charles Mingus’Sound of Love semble écrite pour Pierrick Pedron. Sur un tempo flottant la voix déchirante du saxophone alto est enrobée par le fluide contrechant du trombone à la sonorité charnelle. Un moment sensible, suave comme un amour naissant.

Exposé à l’unisson par le saxophone alto et le trombone le thème Spirit ouvre avec une belle énergie puis un solo de contrebasse fait évoluer le climat. Le trombone investit l’espace. Il développe un lumineux chorus avant de retrouver l’alto pour un échange empreint de liberté qui précède le retour du quintet sur le thème.

Sur le tempo médium de Walk in New-York, l’alto tient un discours enflammé avant de céder la parole au piano qui lui répond avec une fougue contrôlée. L’ambiance stellaire de Miles sied au trombone de Daniel Zimmermann qui parvient à évoquer les textures et les couleurs davisiennes. Après le solo aérien du piano l’archet de la contrebasse fait entendre son chant apaisé.

Jazz Attitude sert de prétexte aux cinq protagonistes pour swinguer et rappeler les fondamentaux d’un jazz tout en souplesse qu’il fait bon savourer. La sonorité boisée de la contrebasse ouvre ensuite le thème qui donne son nom à l’album. Le trombone et le chant grave de Jacques Vidal instaurent sur Hymn un climat empreint de spiritualité.

Les soufflants débordent d’énergie sur Phrygian Mode. Un court solo de Philippe Soirat déroule le tremplin pour l’alto qui en profite pour virevolter dans les hautes sphères, soutenu dans cet exercice de virtuosité par le trio piano/contrebasse/batterie plus soudé que jamais.

Ce même trio interprète Alice qui advient comme une respiration. Au départ une simple impro, Alice est devenue une véritable composition avec et pour Richard Turegano. Après ce doux répit la parole est confiée à l’archet et à la contrebasse. Les Variations sur le thème d’Alice tissent un espace de recueillement proche du sacré.

L’album se termine de manière intense et bluesy avec Funky Blues dont la rythmique incite au mouvement et renoue avec les racines d’un jazz immémorial.

On se réjouit du retour de Jacques Vidal à la composition. Fin coloriste il juxtapose avec habileté des climats contrastés, des esthétiques aux rythmiques alternées, des expressions nuancées où se côtoient allégresse et spiritualité, entrain et répit, paroxysme et recueillement. Puisse cet « Hymn » au jazz riche en couleurs résonner largement et obtenir le succès qu’il mérite.

 
Pour savourer le quintessence de la musique du Quintet de Jacques Vidal et écouter live le répertoire de l’album « Hymn », RV à Paris les 28 & 29 septembre 2018 à 21h30 au Sunside et le 10 décembre 2018 à au Pan Piper.
Fred Hersch dévoile « Breath by Breath »

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