Pour son onzième album, « Roller Coaster », le saxophoniste Dmitry Baevsky revient avec à ses côtés, le guitariste Peter Bernstein. Une fois de plus, le talent de l’altiste éclate avec insolence. A la fois lyrique et sensible, mélodique et virtuose, son jazz impressionne et séduit. Que du bonheur !
« Music is my mistress », Duke Ellington
« Music is my Mistress » pour lire à la rencontre de Duke Ellington
« Music is my Mistress », une lecture estivale à la rencontre de Duke Ellington. L’ouvrage a été publié aux Editions Slatkine sous le contrôle de « La Maison du Duke » et de Christian Bonnet, son président.
Duke Ellington avait livré ses mémoires un an avant sa mort (1974) et le livre avaient été publié en 1973. Il a donc fallu attendre 43 ans pour lire la traduction française des mémoires de d’Edward Kennedy « Duke » Ellington, pianiste, compositeur, arrangeur et chef d’orchestre. C’est grâce aux traducteurs Clément Bosqué et Françoise Jackson que nous pouvons accéder aux écrits de Duke Ellington.
La préface de Claude Carrière aide à comprendre la forme de ces mémoires. En effet, Duke Ellington a conçu la forme de son livre comme il composait ses musiques. Il a griffonné des notes sur des papiers libres (nappes de restaurant, factures, etc) au fil des lieux et du temps à propos de sa vie et de sa musique. Il les a confiées au journaliste Stanley Dance qui les a retranscrits puis rassemblés en neuf chapitres appelés « actes »… comme si la vie de Duke était une pièce de théâtre avec des actes et un épilogue.
Dans ce livre on n’apprend heureusement pas grand-chose de la vie personnelle de Duke Ellington. On découvre par contre avec plaisir l’homme via son regard sur la vie et la musique, ses réflexions, ses souvenirs, ses impressions. Un livre-récit distrayant et facile à parcourir en cette période estivale.
« Music is my Mistress » se présente comme une suite chronologique de souvenirs évoquant des lieux et des évènements marquants, des portraits de musiciens et personnages qui ont compté dans la vie de Duke Ellington. De Sinatra à Orson Wells sans oublier la plupart de solistes de son orchestre. C’est dans des « Dramatis Felidae » que sont décrites ces figures chères à l’auteur. Le saxophoniste Johnny Hodges, le trompettiste Cootie Williams, le contrebassiste Jimmy Blanton, son alter ego Billy Stayhorn et quelques autres. Il ne tarit pas d’éloges à propos de grandes figures du jazz qu’il a côtoyées comme par exemple Charlie Mingus, Max Roach, Miles Davis et John Coltrane.
De ces différentes narrations il apparaît que le chef d’orchestre a été entouré toute sa vie par des personnes qui l’ont aimé et choyé. Le musicien a aussi beaucoup voyagé et si New-York fut son port d’attache, Duke a parcouru son pays et le monde entier. Il raconte ses impressions face aux différents éléments de ses voyages en Europe, Asie, Océanie, Amérique du Sud, Moyen-Orient, Afrique (réceptions, accueils, hébergements, rencontres).
On note avec intérêt une table chronologique des compositions de Duke Ellington. 29 pages qui listent l’intégralité des ouvres de 1923 à 1973. On apprécie aussi la forme de l’épilogue. Un long interview écrit sous la forme « question-réponse » qu’on aurait aimé pouvoir écouter pour retrouver la voix de l’homme. Faute de cela, rien n’empêche de lire le bouquin en écoutant les enregistrements des musiques de Duke Ellington. Un vrai délice !
Le titre de l’ouvrage, « Music is my Mistress », est un peu trompeur car si la musique a pris la maîtrise de la vie du musicien, il n’en demeure pas moins que c’est l’homme qui s’est donné les moyens de diriger sa propre vie, y compris et surtout sur le versant musical.
Du groove à gogo avec Dmitry Baevsky et « Roller Coaster »
Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »
Sur son nouvel album « Le Sable et l’Écume », Titi Robin présente un répertoire original composé pour Titi Robin Quatuor, sa nouvelle formation instrumentale. Un projet instrumental porté par les sublimes échanges de quatre musiciens hors pair. La musique s’inscrit dans une culture radicalement modale et polyrythmique. La prise de risque artistique est à la mesure de l’enjeu esthétique. Un projet modal, hors mode et radical.
Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988
Le label Storyville Records prévoit la sortie d’un double-album inédit de Michel Petrucciani, « Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988 ». Annoncé pour le 15 novembre 2024, cet opus inédit permet d’écouter le pianiste entouré de Gary Peacock et de Roy Haynes. Du jazz intemporel qui allie lyrisme, sensibilité et virtuosité.
Amaury Faye trio s’est produit sur la scène de Cybèle le jeudi 30 juin, troisième et dernier dernier jour du Tremplin RéZZO. Après délibération, le jury présidé cette année par le pianiste Pierre de Bethmann (enseignant au CNSMDP depuis 2008) a désigné le trio toulousain comme lauréat. Les autres membres du jury étaient Pascal Anquetil (journaliste), Pierre-Henri Ardonceau (journaliste), Gérard Chrétien (directeur général de FOCAL) et Pascal Bussy directeur artistique chargé du jazz et des musiques du monde/Harmonia Mundi.
« Le Roi René » (Odile Jacob) narre, comme un roman, la vie de René Urtreger. Le pianiste de jazz a conté sa vie à Agnès Desarthe qui a rédigé un texte passionnant et dynamique. Ce livre publié dans le catalogue de « Portraits » des Éditions Odile Jacob, résulte d’entretiens enregistrés entre l’auteure et le musicien. Agnès Desarthe met son talent et sa sensibilité au service des mots de René Urtreger. Elle écrit à partir de la parole de l’artiste dans un climat de grande confiance mutuelle et le musicien est totalement associée à ce travail dont il est partie prenante.
C’est parce que nous percevons cette soirée comme un évènement que nous nous sommes penchés sur la musique de ce créateur pour mieux nous préparer aux moments musicaux de cette soirée à venir. Pour cela nous avons lu l’excellent ouvrage « Moondog » écrit par Amaury Cornut et publié en 2014 aux éditions « le Mot et le Reste ». Le livre est passionnant de bout en bout. Le
La première partie de spectacle du 11 juin réunit quelques uns de ceux qui furent les compagnons de la vie européenne de Moondog. Ils viennent honorer de la plus belle manière la mémoire du compositeur. Stephan Eicher a rencontré Moondog aux Transmusicales de 1988, collaboré avec lui sur l’album « My Place » et lui a offert une « Carte blanche » au Montreux Jazz Festival en 1996. À partir de 1995, la pianiste Dominique Ponty était sur les scènes aux côtés de Moondog. Le percussionniste suédois Stefan Lakatos a découvert Moondog au cours d’un programme animé par Frank Zappa. Il a noué avec le compositeur une amitié qui les a unis de 1980 à la mort de Moondog. La présence sur la scène du Grand Théâtre de Stefan Lakatos adoubé par Moondog de son vivant, constitue un garant de l’authenticité de l’hommage rendu le 11 juin à Louis Thomas Harding a.k.a. Moondog. La dimension orchestrale de la musique du compositeur est restituée dans cette même première partie de spectacle par la participation de l’Orchestre de l’Opéra de Lyon sous la Direction de Stefano Montanari.
Le saxophoniste Raphaël Imbert rejoindra les artistes déjà cités sur « Bird’s Lament » (originellement nommé la « Symphonique No. 9 ») que Moondog avait composé suite au décès du saxophoniste de jazz Charlie Parker disparu le 12 mars 1955. Dans cette même première partie de soirée,
l’Ensemble Minisym créé en 2013 sur l’initiative d’Amaury Cornut incarne ce que Moondog appréciait, les liens pouvant exister entre le baroque, le classique et la modernité. Cet ensemble emprunte le nom que Moondog avait donné à une de ses symphonies, Minisym en guise de Symphonie Miniature. C’est Amaury Cornut qui assure la Direction Artistique de la première partie de la soirée du 11 juin et tiendra à cette occasion les percussions sur la scène du Grand Théâtre.
La seconde partie de spectacle met en évidence la dimension du mouvement qui habite l’œuvre de Moondog avec des chorégraphies et au piano. Il faut au moins tout cela pour faire connaître plus largement l’art universel de Moondog, ce solitaire qui a croisé Philip Glass, Charlie Parker mais aussi Leonard Bernstein et qui comptait Stravinsky, Toscanini, Frank Zappa, Janis Joplin, John Zorn et Jarvis Cocker parmi ses admirateurs mais aussi aujourd’hui Sophie Calle et Philippe Starck ou Riad Sattouf.
