Jazz Campus en Clunisois 2025 – Six Migrant Pieces

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Six Migrant Pieces

Un manifeste poético-politico-musical

Pour sa cinquième soirée au Théâtre Les Arts de Cluny, Jazz Campus en Clunisois accueille le projet de Christophe Monniot, Six Migrant Pieces. Entouré de cinq musiciens et de Sylvie Gasteau, le compositeur et saxophoniste présente une ode à l’humanité et la bienveillance. Chaque membre du groupe a une histoire personnelle inscrite dans la migration. Véritable manifeste poético-politico-musical, le programme de la soirée résonne avec l’actualité et engage au respect de la différence. Un grand moment du festival… la fièvre monte à « Cluny City » !

Par les temps actuels où les restrictions budgétaires accablent les directeurs de festivals culturels, il aurait sans doute été tentant pour les programmateurs de festival musicaux de faire la part belle à des groupes de format réduit, solo, duo, trio. Deux quartets et deux quintets ont pourtant trouvé leur place au sein du Festival Jazz Campus en Clunisois et pour le plus grand bonheur du public, Didier Levallet a invité « Six Migrant Pieces » de Christophe Monniot, avec sur scène, six musiciens et Sylvie Gastaud qui a participé à la conception du projet. 

« Cette musique est une invitation à l’acceptation de l’autre, dans ses correspondances autant que dans ses différences, une invitation à l’accueil, à l’hospitalité, à la bienveillance », c’est ainsi que Christophe Monniot définit son album « Six Migrant Pieces » (Le Triton/L’Autre Distribution) sorti le 11 octobre 2024 et chroniqué sur « Latins de Jazz » le 21 juin 2024. Ainsi,Christophe Monniot a conçu la musique de « Six Migrant Pieces » comme « un voyage permanent, un flux migratoire perpétuel ».

Annoncé par Didier Levallet comme un « grand humaniste », Christophe Monniot se présente sur scène entouré du trompettiste Aymeric Avice, du claviériste Jozef Dumoulin, du guitariste David Chevallier, du contrebassiste Bruno Chevillon, du batteur Franck Vaillant et de Sylvie Gastaud. Chaque musicien du groupe a une histoire vis à vis de la migration : Christophe Monniot à moitié ukrainien, Bruno Chevillon dont la maman italienne est venue vivre en France, Jozef Dumoulin belge d’origine flamande, Aymeric Avice d’origine normande et donc de lointaine (italique) origine viking et Franck Vaillant, l’élément français. Chacun d’eux apporte à la musique une partie de lui-même sous forme d’un témoignage familial sur la migration de sa propre famille.

En prélude au concert, Christophe Monniot parle d’invitation à l’acceptation de l’autre avec ses différences. Il définit son projet comme un « chemin de traverse textuel mêlant des expériences familiales et personnelles ». Pour lui, « tout acte d’hospitalité est poétique ».

Derrière sa table, Sylvie Gastaud lance la voix d’Abdoul Ali « … dire le beau à travers ce qui n’est pas beau » alors que Josef Dumoulin ouvre avec des notes perlées jouées de la main gauche sur le clavier du piano et fait entendre des nappes sonores aux accents dissonants posées par la main droite. En même temps que s’élève la voix de Martin Luther King et le début de son discours « I have a dream », la musique se densifie avec l’entrée du duo contrebasse/batterie qui impulse la ligne rythmique. Trompette et saxophone alto prennent la parole puis dialoguent alors que le piano ponctue et relance. Au-dessus du solo de l’alto, contrebasse et batterie font swinguer le tempo. L’intensité musicale monte encore avec les fulgurantes et explosives notes du solo de trompette qui précèdent la fin brutale du morceau. Les applaudissements saluent cette entrée en matière tonique et alléchante.

Suite à cette version stimulante de Climax Change, la guitare introduit Interlude alors que Sylvie Gastaud fait entendre le texte qui narre l’odyssée du migrant Sévérino. Les effets électriques du Rhodes de Jozef Dumoulin soutiennent le solo du sopranino de Christophe Monniot. L’intensité musicale augmente alors que la voix de la mère du leader évoque l’exil de son grand-père loin des colonies ukrainiennes. Les accablantes conditions de vie des migrants sont mentionnées pendant qu’échangent les instrumentistes. Claquements sur le manche de la contrebasse, grincements des baguettes sur les cymbales, notes égrenées sur le clavier du piano forment un allègre mélange sonore au-dessus duquel interviennent avec véhémence trompette et saxophone alto. La tension monte, le Rhodes génère un climat sonore étrange. Guitare et contrebasse rivalisent avec le discours échevelé et pulsatile de la batterie de Franck Vaillant. Poussé par une rythmique déchaînée, Aymeric Avice développe un chorus bouillonnant sur sa trompette. Comme exaspérées et exaltées par la densité de l’environnement musical, les notes jaillissent avec force et contribuent encore à densifier l’ambiance. Place ensuite à un singulier solo de batterie que tous les musiciens écoutent avec attention. Le temps semble comme suspendu puis le groupe reprend le thème et termine le morceau.

Le concert se poursuit avec des notes étranges du piano pendant qu’une voix masculine se questionne quant à la migration. Christophe Monniot dirige les entrées de la guitare et de la contrebasse. Le silence est entrecoupé par les accords du piano et les notes de guitares puis la trompette amorce une mélodie délicate, avec un léger vibrato et de grands écarts pendant qu’une voix en italien se fait entendre. Les notes soutenues des soufflants entrent en dissonance puis la guitare de David Chevallier et la contrebasse de Bruno Chevillon, les rejoignent ainsi que le Rhodes de Jozef Dumoulin dont les nappes sonores électriques croisent les frottements des baguettes sur les cymbales. Le son enfle et Christophe Monniot esquisse des pas de danse en écoutant les musiciens s’exprimer. Le son aigu et réverbéré du sopranino stellaire s’élève au-dessus d’une voix qui fait allusion à la poussière du Sahara et aux tempêtes de sable. Le phrasé survolté du piano voltige au-dessus de la rythmique impulsée par la contrebasse et la batterie. Le saxophone alto pleure, soutenu par le tissu musical intense que tisse le groupe. La voix fait allusion aux déplacements des migrants qui ne peuvent plus avancer car « la mer est devant eux… » et ils ne pourront être mis en terre.

S’élève alors un extrait du discours de Martin Luther King alors que les lignes musicales de la trompette et de l’alto s’enchevêtrent au fil de la ligne oscillatoire du thème de Lilia. L’archet de contrebasse fait chanter les notes dans le registre grave alors que la batterie pétarade au-dessus du solo de l’alto qui pleure et dessine arabesques et volutes acrobatiques. Les mots de Martin Luther King reviennent et parlent de fraternité et de défense de la vie. Sur la ligne musicale qu’étirent contrebasse et piano, la trompette improvise avec force et la guitare se lance dans un chorus déchirant. Dans le climat détonant de Melting Teapot, trompette et saxophone alto participent à faire encore monter l’intensité sonore. Une voix lancée par Sylvie Gasteau évoque « le temps des autres, celui où il n’y aura plus de recevant ni de reçus, celui où chacun pourra se dire l’hôte de l’hôte ». Retentissent alors quelques mesures de Su la mé d’Alfred Rossel puis la musique impétueuse reprend, entraînée par la batterie, alors que la voix de Martin Luther King appelle à combattre ensemble.

Au final, la musique véhémente et furieuse de Six Migrant Pieces reçoit un accueil enthousiaste du public qui a manifestement apprécié cette symphonie sonore furieuse et inspirée. Seule l’idée d’écouter l’album de Christophe Monniot et ses compagnons sur la route du retour est motivante pour quitter la salle après cette soirée réjouissante où sensibilité et énergie ont fait bon ménage.

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Six Migrant Pieces

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Trio ETE

Pour la cinquième et dernière soirée au Théâtre les Arts de Cluny, le superbe Jazz Campus en Clunisois 2025 invite Andy Emler à la tête de son trio ETE. Pour son nouveau projet, « There is another way », le pianiste et compositeur réunit autour de lui le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Éric Échampard. Trois complices inspirés au service d’un univers musical en expansion. Trois musiciens inspirés, une musique en expansion.

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Jazz Campus en Clunisois 2025 – Francesca Han – Lisa Cat-Berro

Pour son cinquième soir sur la scène du Théâtre les Arts de Cluny, c’est un double plateau que propose Jazz Campus en Clunisois 2025. Après le concert solo de la pianiste coréenne Francesca Han, la saxophoniste Lisa Cat‐Berro, à la tête de son quintet, présente son programme « Good Days‐Bad days ». Une soirée en deux temps où le tumulte succède à l’élégance.

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Jazz Campus en Clunisois 2025 – Six Migrant Pieces

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Six Migrant Pieces

Pour sa cinquième soirée au Théâtre Les Arts de Cluny, Jazz Campus en Clunisois accueille le projet de Christophe Monniot, Six Migrant Pieces. Entouré de cinq musiciens et de Sylvie Gasteau, le compositeur et saxophoniste présente une ode à l’humanité et la bienveillance. Chaque membre du groupe a une histoire personnelle inscrite dans la migration. Véritable manifeste poético-politico-musical, le programme de la soirée résonne avec l’actualité et engage au respect de la différence. Un grand moment du festival… la fièvre monte à « Cluny City » !

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Jazz Campus en Clunisois 2025 – Six Migrant Pieces

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Evolution

Vocaliste jongleur et funambule

Au Théâtre les Arts de Cluny, le public a rendez-vous avec Evolution, un trio international pas ordinaire. Le vocaliste suisse Andreas Schaerer dialogue avec le guitariste finlandais Kalle Kalima et le bassiste suisse Jules Martinet. Prouesses et percussions vocales, riffs de guitare virtuoses, lignes de basse palpitante. Les genres se croisent au sein de la musique singulière et inédite de cet artiste charismatique dont la prestation a enthousiasmé le public du Festival Jazz Campus en Clunisois.

A 20h30, Andreas Schaerer foule la scène du Théâtre les Arts de Cluny et vient présenter son projet Evolution avec à ses côtés, Kalle Kalima (guitare) et Jules Martinet (contrebasse,basse). A l’issue du concert, parler de performance est tentant, évoquer la virtuosité est incontournable, mais si les acrobaties vocales interpellent, elles font coexister énergie et émotions.Andreas Schaerer -Jazz Campus en Clunisois 2025 - Evolution

Acrobate de la voix, Andreas Schaerer se profile comme vocaliste plus que chanteur. En effet, dans son art virtuose se mêlent beat box, improvisations et phrasés lyriques. Cris et scats se croisent, onomatopées et paroles flirtent. La prise de risque est de chaque instant. Qu’il siffle ou fasse tourbillonner les notes, ce funambule des portées ne laisse pas indifférent.

Le set ouvre avec les effets électriques de la guitare accompagnée en fond de scène par une basse au son métallique. Casquette noire vissée sur la tête, Andreas Schaerer se fait bruitiste. Micro dans la man droite, il siffle, murmure, grogne, claque de la langue. Très mobile, il propulse les sons aigus dans les cintres de la scène, sa main gauche en entonnoir entre sa bouche et son oreille gauche, avec juste un peu d’écho. Il dialogue avec le guitariste dont le chorus impressionne.

Le leader remercie le public de sa présence et présente le programme Evolution élaboré avec son amis finlandais Kalle Kalima qui vient d’Helsinski et avec lequel il conduit de nombreux projets. Il se félicite de jouer avec le (contre)bassiste Jules Martinet dont il a récemment découvert les talents de chanteur… mais lui sait gré de ne pas chanter ce soir !

Juché sur un tabouret, le vocaliste enchaîne de sa voix de soprano et invite la mélancolie sur scène. Sifflements, hululements et chants se mêlent sur un riff de guitare et de contrebasse. Le répertoire se poursuit. Sur un motif bluesy de la contrebasse imperturbable, la voix se fait caressante, chaleureuse, suave même. Le chant module et coexiste avec les percussions vocales au-dessus des nappes électriques grinçantes plaquées par le guitariste qui utilise de « pied de maître » ses pédales d’effets et distord les sons à merveille. Moment exaltant !

Avec un inouï talent d’improvisateur, Andreas Schaerer jongle avec les notes et avec les mots. Si l’énergie réside au cœur de son chant, elle chemine avec une sensibilité qui confine à la fragilité. Ce contraste participe pour beaucoup à définir l’art de ce vocaliste qui met sa virtuosité au service de son inspiration.

Après une tentative dissertative (un peu laborieuse) autour du terme évolution, le Bernois entame le titre Evolution composé par Kalle Kalima sur des paroles de sa conjointe Essi Kalima. Le chanteur propulse son chant atonal sur un solide accompagnement rythmique. Sur la pulsation démoniaque de la guitare, la basse se fâche littéralement à travers un solo de basse et saturé.

Andreas Schaerer poursuit ses acrobaties vocales : sifflements et chants simultanés, voix diphonique, claquements de langue, multi-sons, scats. Son corps mobile vibre au diapason de sa voix. Kalle Kalima lui répond par un chorus étincelant au-dessus duquel le chant marque la pulsation impulsée par Jules Martinet dont la basse joue à la limite de la saturation. Harmoniques, notes piquées, arpèges dissonants, le guitariste semble s’amuser.

Le morceau suivant débute avec une tonique improvisation de guitare et des effets de re-recording. Parsemé d’aigus lancinants et éthérés, le chant sensible aux accents folk prend son envol.

Andreas Schaerrer prend ensuite la parole en bernois (car parler français lui « grille le cerveau «  !) pendant que basse et guitare scandent un rythme pulsatile. Il interroge le public pour savoir s’il est « multi-tâches » avant de continuer le concert. Guitare et voix débutent puis sur les tribulations de la guitare, la voix prend un son de trompette et improvise dans un climat allègre.

Jules Martinet ouvre le titre suivant et expose la ligne mélodique en même temps qu’il fait sonner accords et harmoniques. Suite au chorus véhément de la contrebasse, Andreas Schaerer libère un solo de trompette bouchée puis enchaîne avec des friselis de cymbales délicate et s’installe un climat de sérénité. Les trois complices se retrouvent pour terminer le morceau. Le leader annonce alors qu’il leur reste « deux pralines salées » à partager avec le public.

Toujours expressif des pieds à la casquette, le leader émet sifflements, pose délicatement son chant aigu sans paroles, expose une mélodie aux inflexions profondes sous le regard attentif de ses compagnons de scène. Evolution -Jazz Campus en Clunisois 2025 - EvolutionOn serait tenté d’intituler ce morceau onirique « Songe d’une nuit clunisoise ». Après avoir félicité Didier Levallet pour son festival débuté il y a 48 ans, Andreas Schaerer entame une incantation qui gagne en puissance puis la guitare improvise dans les aigus et la basse électrique les rejoint.

Les applaudissements nourris du public engagent le chanteur à proposer en rappel un chant aux accents spirituels, comme une brève célébration en réponse aux ondes positives qui se dégagent dans la salle du Théâtre les Arts de Cluny.

Avec un inouï talent d’improvisateur, Andreas Schaerer jongle avec les notes et avec les mots. Si l’énergie réside au cœur du chant d’Andreas Schaerer, elle chemine avec une sensibilité qui confine à la fragilité. Ce contraste participe pour beaucoup à définir l’art du vocaliste qui met sa virtuosité au service de son inspiration.

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Jazz Campus en Clunisois 2025 – Trio ETE

Pour la cinquième et dernière soirée au Théâtre les Arts de Cluny, le superbe Jazz Campus en Clunisois 2025 invite Andy Emler à la tête de son trio ETE. Pour son nouveau projet, « There is another way », le pianiste et compositeur réunit autour de lui le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Éric Échampard. Trois complices inspirés au service d’un univers musical en expansion. Trois musiciens inspirés, une musique en expansion.

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Jazz Campus en Clunisois 2025 – Francesca Han – Lisa Cat-Berro

Pour son cinquième soir sur la scène du Théâtre les Arts de Cluny, c’est un double plateau que propose Jazz Campus en Clunisois 2025. Après le concert solo de la pianiste coréenne Francesca Han, la saxophoniste Lisa Cat‐Berro, à la tête de son quintet, présente son programme « Good Days‐Bad days ». Une soirée en deux temps où le tumulte succède à l’élégance.

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Jazz Campus en Clunisois 2025 – Six Migrant Pieces

Pour sa cinquième soirée au Théâtre Les Arts de Cluny, Jazz Campus en Clunisois accueille le projet de Christophe Monniot, Six Migrant Pieces. Entouré de cinq musiciens et de Sylvie Gasteau, le compositeur et saxophoniste présente une ode à l’humanité et la bienveillance. Chaque membre du groupe a une histoire personnelle inscrite dans la migration. Véritable manifeste poético-politico-musical, le programme de la soirée résonne avec l’actualité et engage au respect de la différence. Un grand moment du festival… la fièvre monte à « Cluny City » !

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Jazz Campus en Clunisois 2025 – Szólenn

Paysages sonores entre tradition et modernité

Pour la quatrième soirée de sa 48ème édition, le festival « Jazz campus en Clunisois » propose un jazz contrasté et coloré. Le tromboniste Lou Lecaudey se produit en quintet au Théâtre les Arts de Cluny avec son projet Szólenn dont les paysages sonores se profilent entre tradition et modernité.

Le tromboniste Lou Lecaudey se présente sur la scène du Théâtre les Arts de Cluny, le 19 août 2025 à 21h, entouré du guitariste Joseph Bijon, du pianiste Romain Nassini, du contrebassiste Vincent Girard et du batteur Clément Drigon. Entre le leader et les musiciens issus du Collectif du Crescent de Mâcon s’instaure une conversation collective singulière qui dessine un jazz coloré de rock, de pop et de folk. Les couleurs contrastées de la musique de Szólenn surprennent autant qu’elles séduisent.

En tournée depuis 2025, le quintet audacieux et créatif interprète les compositions originales du leader, inspiré par différents de sa vie. Nerveuse ou tendre, la singulière musique de Szólenn fait la part belle à l’expression collective.

Après une introduction au trombone bouché, le groupe se joint au leader pour La la, inspiré d’un choral scandinave. Effets électriques sur les cordes de la guitare lap steel, cordes pincées de la contrebasse et notes répétées au piano installent une atmosphère de rêverie. Le quintet enchaîne avec L’enfant imaginaire. Après un riff de guitare, le trombone expose le thème suivi par l’ensemble des musiciens. Stimulé par la guitare, Lou Lecaudey entame un chorus puis la musique se densifie avec l’entrée du piano et de la batterie. La batterie de Clément Drigon soutient le chorus véhément et dense du trombone puis le quintet revient au thème et au calme.

Le répertoire se poursuit avec Revermont, clin d’œil à la montagne d’où vient le leader. Piano, contrebasse et guitare exposent le thème et après un chorus assez délicat du trombone, s’installe un climat onirique auquel contribue les friselis du batteur sur les cymbales. Contrebasse omniprésente, effets électriques de la guitare, l’énergie monte, le trombone se fait véhément avant un court chorus de batterie aux baguettes.

Influencé par une saison estivale sans soleil, Lou Lecaudey a composé Le plus bel été. Le contraste est vif entre les sonorités graves et ample du trombone et la douceur des triolets sur le clavier. Suite un chorus à l’archet de Vincent Girard, le tromboniste reprend le thème et fait monter l’énergie. Stimulé par une batterie furieuse, un piano véhément et les effets de guitare, le trombone enragé propulse ses notes puissantes et bondissantes dans l’azur. La musique explose puis le répit revient avant la conclusion du morceau au piano.

En hommage à son grand-père récemment disparu, Lou Lecaudey a créé Les pantoufles, en référence au tempérament casanier de son aïeul. Alors que de son archet Vincent Girard frappe les cordes de son instrument sur un rythme rapide, le tromboniste pose la sourdine dans le pavillon de son instrument, expose la mélodie puis Joseph Bijon prend une improvisation aux accents folk. Le groupe revient au thème, la batterie propulse le chorus ascensionnel et puissant du trombone. Le rythme ralentit et le calme se fait.

Le survol de Neptune a été inspiré au leader par ses souvenirs du voyage de la sonde Voyager 2 en 1989 aux confins du système solaire. Suite à une entrée musicale du groupe entier, la guitare suggère un début de tempête. Romain Nassini - Jazz Campus en Clunisois 2025 - SzólennDe ses propos se dégagent des impressions cosmiques. Sur une rythmique de ballade,Romain Nassini installe un climat stratosphérique avant que ses arpèges esquissés à traits rapides et un roulement de batterie tonique aux baguettes n’ouvrent l’espace au trombone. Il nous échappe pourquoi le leader se positionne dos tourné au public, face à ses compagnons pour les diriger un instant. Le public est mis en orbite par les cymbales de la batterie frappées par les mailloches et la guitare qui étire le rythme. Romain Nassini enchaîne avec une improvisation limpide et son Rhodes installe un climat vaporeux. Stimulée par les rythmiciens, la musique s’intensifie au fil des accords, la batterie instaure un tempo rock et le trombone « royal » intervient sur la pulsation binaire. Le public réagit en écho et applaudit avec ferveur avant un retour au thème… le calme après la tempête… !

Après avoir remercié le public et l’équipe de Jazz Campus en Clunisois, Lou Lecaudey annonce Méhari cowboy. Piano, lap steel guitare et contrebasse installent un climat électrique alors que les frappes de Clément Drigon suggèrent un rythme de galop. La guitare grince, pleure puis après un break, le trombone effervescent éructe dans le paysage sonore. Le galop continue, l’intensité sonore augmente encore avant que le trombone bouché n’émaille son propos de silences et se fasse caressant. Faute d’essence, la méhari s’arrête… sous une ovation nourrie du public bon enfant.Jazz Campus en Clunisois 2025 - Szólenn

Avec Gillou se termine le programme de Szólenn. Il s’agit d’une composition écrite par le tromboniste en hommage à son professeur de trombone récemment disparu. Une sorte de requiem qui oscille entre exaltation et tristesse. Batterie explosive, dialogue tonique guitare/Rhodes, cadence rock à fond, la fin du monde approcherait-elle ? L’univers sonore se calme, le trombone chante et étire les notes… fin de soirée.

Visiblement l’auditoire a apprécié la construction traditionnelle des morceaux qui font alterner de manière réitérative, périodes de montées en tension et moments retour au calme. Un peu plus de nuance structurelle dans l’élaboration des titres aurait pu surprendre davantage.

 

 

 

 

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Six Migrant Pieces

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Trio ETE

Pour la cinquième et dernière soirée au Théâtre les Arts de Cluny, le superbe Jazz Campus en Clunisois 2025 invite Andy Emler à la tête de son trio ETE. Pour son nouveau projet, « There is another way », le pianiste et compositeur réunit autour de lui le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Éric Échampard. Trois complices inspirés au service d’un univers musical en expansion. Trois musiciens inspirés, une musique en expansion.

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Jazz Campus en Clunisois 2025 – Francesca Han – Lisa Cat-Berro

Pour son cinquième soir sur la scène du Théâtre les Arts de Cluny, c’est un double plateau que propose Jazz Campus en Clunisois 2025. Après le concert solo de la pianiste coréenne Francesca Han, la saxophoniste Lisa Cat‐Berro, à la tête de son quintet, présente son programme « Good Days‐Bad days ». Une soirée en deux temps où le tumulte succède à l’élégance.

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Jazz Campus en Clunisois 2025 – Six Migrant Pieces

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Six Migrant Pieces

Pour sa cinquième soirée au Théâtre Les Arts de Cluny, Jazz Campus en Clunisois accueille le projet de Christophe Monniot, Six Migrant Pieces. Entouré de cinq musiciens et de Sylvie Gasteau, le compositeur et saxophoniste présente une ode à l’humanité et la bienveillance. Chaque membre du groupe a une histoire personnelle inscrite dans la migration. Véritable manifeste poético-politico-musical, le programme de la soirée résonne avec l’actualité et engage au respect de la différence. Un grand moment du festival… la fièvre monte à « Cluny City » !

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Jazz Campus en Clunisois 2025 – « Trenet en passant »

Du groove et du swing entre fantaisie et nostalgie

Pour sa troisième soirée, « Jazz Campus en Clunisois » retrouve la scène du Théâtre les Arts de Cluny. Au programme, « Trenet en passant », un hommage rendu par le pianiste Guillaume de Chassy, la saxophoniste Géraldine Laurent et le chanteur André Minvielle à l’œuvre de Charles Trenet. Un concert énergique et groovy gorgé de swing où coexistent scats virtuoses, spleen bluesy et poésie sautillante. Entre fantaisie et nostalgie, le plaisir est de chaque instant.

Guillaume de Chassy ouvre la soirée, au piano, sur un rythme lent, avec le solo introductif de La folle complainte. Il est rejoint par André Minvielle, chapeau vissé sur la tête et par Géraldine Laurent tout de noir vêtue. Le trio installe une atmosphère empreinte de gravité et d’une triste nostalgie qui allierait sourire et larmes.

Le pianiste prend la parole pour préciser l’intérêt qu’il a porté d’emblée aux paroles des chansons de Charles Trenet qu’il a très vite incorporées dans son propre répertoire avant d’inviter André Minvielle et Géraldine Laurent à le rejoindre pour enregistrer en février 2024 l’album « Trenet en passant » (Le C.A.D./L’Autre Distribution) sorti en novembre 2024. Il précise par ailleurs qu’il ne leur fut pas facile de sélectionner dix titres sur les plus de mille chansons de Charles Trenet.

Le trio enchaîne avec La vie qui va, pris sur un tempo soutenu. André Minvielle_Jazz Campus en Clunisois 2025_Trenet en passantTout en chantant, sourire aux lèvres, André Minvielle marque le rythme en battant des mains sur un sac plastique posé sur sa poitrine puis Géraldine Laurent prend un chorus virtuose et allègre. C’est ensuite en duo que le pianiste et le chanteur interprètent Débit de l’eau, débit de lait, chanson écrite en 1943 par Charles Trenet et Francis Blanche. Des scats vocaux parsèment l’intervention du chanteur.

Le trio se reforme pour Je chante pris sur un rythme rapide. Au saxophone alto, les subtils contrechants de Géraldine Laurent soutiennent les scats du chanteur qui réalise une véritable performance vocale. Piano et saxophone se retrouvent ensuite pour une interprétation instrumentale de Quand j’étais petit. Une chanson sans parole, une musique dense qui se déroule sur un fil de douceur. S’installe alors une atmosphère de rêverie tout en délicatesse propice aux tendres émotions.

Le trio se reconstitue pour une version très courte de La cigale et la fourmi que Charles Trenet avait joué avec Django Reinhardt en 1941. Après avoir chanté les paroles de Jean de la Fontaine, André Minvielle dialogue avec l’alto aux accents bluesy de Géraldine Laurent_Jazz Campus en Clunisois 2025 - "Trenet en passant"Géraldine Laurent pendant que Guillaume de Chassy assure la rythmique au clavier. Nostalgie et rêve sont au rendez-vous sur la scène du Théâtre les Arts.

Le répertoire se poursuit avec L’âme des poètes pris sur un rythme très lent de valse souple. Après les notes détachées du piano en introduction, André Minvielle chante et fait danser les mots, toujours accroché à la perche du micro pendant que la saxophoniste fait tourbillonner les notes sextolets, trilles et glissandos sur son alto.

Changement d’ambiance avec Le soleil a rendez-vous avec la lune entamé en duo, chant/saxophone. Derrière le chant, l’alto vocalise doucement alors que le pianiste plaque des accords dissonants. Sur un rythme joyeux, stimulée par le jeu du piano, Géraldine Laurent combine virtuosité et poésie et prend un chorus boppisant où le thème se faufile en clin d’œil.

Joué en duo piano/saxophone, Coin de rue réinstalle un climat de nostalgie. Après les accords en suspension du piano, le saxophone entre et prend un chorus aux traits fulgurants. Le rythme s’accélère et stimulée par le pianiste, la saxophoniste fait monter l’intensité sonore, jets saccadés de notes pétillantes, grands écarts entre aigus et graves. Le calme revient et la musique se fait caresse avec le jeu de Guillaume de Chassu_"Trenet en passant"_Jazz campus en Clunisois 2025Guillaume de Chassy dont les traits mélodiques de la main droite sont soutenus par l’accompagnement rythmique de la main gauche. Quelques dissonances donnent du piment au discours. Le duo se reforme et réinstalle une douce tendresse musicale avant que le rythme ne monte en intensité jusqu’à la fin du morceau.

André Minvielle revient sur scène et rejoint le pianiste pour interpréter Sur le fil, une deuxième chanson de Charles Trénet et Francis Blanche datant de 1941. Il précise qu’il lit les paroles du livre posé sur le chevalet. Il accompagne son chant de ses tapotements rythmiques sur le sac plastique posé sur sa poitrine et enchaîne paroles chantées et scats. Le duo piano/voix continue avec Une noix dont il donne une version très lente, empreinte de tendresse et de gravité. Subtil coloriste, le pianiste fait entendre un jeu d’abord évanescent puis loquace et puissant avant de revenir à une délicatesse inouïe. Le chanteur écoute avec grande attention les notes perlées du piano avant de reprendre son chant et de terminer le morceau.

Le contraste est grand avec la version du titre Héritage infernal qu’interprète le duo. Cordes du piano tirées et pincées, bruitage vocal du chanteur, breaks et reprises, ralentissements et accélérations se succèdent alors que monte l’intensité sonore jusqu’à une fin pleine de folie plaquée sur le clavier. Après de chaleureux et vifs applaudissements, les musiciens remercient le public et Didier Levallet. Ils précisent que leur musique a été diffusée dans l’espace… par Thomas Pesquet.

"Trenet en passant"_Jazz Campus en Clunisois 2025En rappel le trio interprète De Dame et d’homme, musique de Marc Perrone sur laquelle André Minvielle a écrit des paroles. Un hommage chargé d’émotion rendu à cet artiste qui ne peut plus jouer mais a écrit d’un doigt, le livre « Tu vois, c’est ça qu’on cherche » (Éditions de l’Humanité) qui sortira à Uzeste en août 2025. Le lendemain le trio sera d’ailleurs en Gascogne, au festival « Uzeste Musical » où il présentera le répertoire de « Trenet en chantant ».

Complices, Guillaume de Chassy, Géraldine Laurent et André Minvielle ne se font pas prier et offrent un second rappel au public ravi. Il s’agit de La vie d’ici-bas, une reprise du titre Indifférence de Tony Murena et Joseph Colombo sur laquelle André Minvielle a écrit des paroles.  Lorsqu’elle ne joue pas, on voit la saxophoniste chanter les paroles. Ainsi, la soirée se termine avec cette java-valse musette enlevée sur laquelle l’alto se substitue avec bonheur à l’accordéon dont il nous semble percevoir les échos.

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Six Migrant Pieces

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Trio ETE

Pour la cinquième et dernière soirée au Théâtre les Arts de Cluny, le superbe Jazz Campus en Clunisois 2025 invite Andy Emler à la tête de son trio ETE. Pour son nouveau projet, « There is another way », le pianiste et compositeur réunit autour de lui le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Éric Échampard. Trois complices inspirés au service d’un univers musical en expansion. Trois musiciens inspirés, une musique en expansion.

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Jazz Campus en Clunisois 2025 – Six Migrant Pieces

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Francesca Han – Lisa Cat-Berro

Pour son cinquième soir sur la scène du Théâtre les Arts de Cluny, c’est un double plateau que propose Jazz Campus en Clunisois 2025. Après le concert solo de la pianiste coréenne Francesca Han, la saxophoniste Lisa Cat‐Berro, à la tête de son quintet, présente son programme « Good Days‐Bad days ». Une soirée en deux temps où le tumulte succède à l’élégance.

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Jazz Campus en Clunisois 2025 – Six Migrant Pieces

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Six Migrant Pieces

Pour sa cinquième soirée au Théâtre Les Arts de Cluny, Jazz Campus en Clunisois accueille le projet de Christophe Monniot, Six Migrant Pieces. Entouré de cinq musiciens et de Sylvie Gasteau, le compositeur et saxophoniste présente une ode à l’humanité et la bienveillance. Chaque membre du groupe a une histoire personnelle inscrite dans la migration. Véritable manifeste poético-politico-musical, le programme de la soirée résonne avec l’actualité et engage au respect de la différence. Un grand moment du festival… la fièvre monte à « Cluny City » !

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Jazz Campus en Clunisois 2025 – Six Migrant Pieces

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Les Enfants d’Icare

Concert acoustique, audacieux et magique

Pour sa deuxième soirée, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2025 investit de nouveau la scène du Farinier de l’Abbaye de Cluny. Au programme du 17 août, Les Enfants d’Icare, un quatuor à cordes qui se pique de jazz certes mais aussi de rock et de folk. Un concert acoustique audacieux et magique

Présenté par Didier Levallet comme « un projet original qui aborde l’esprit du jazz avec la formation du quatuor à cordes classique », le groupe Les Enfants d’Icare ne démentira pas les propos du directeur du Festival Jazz Campus en Clunisois. En effet, le quartet acoustique a jeté de fort belle manière un pont entre baroque et jazz modal.

Fondé en 2017 par Boris Lamérand, le groupe intitulé Les Enfants d’Icare a plus d’une corde à son actif. Celles de son créateur, violoniste, altiste, compositeur et arrangeur, celles du violoniste Antoine Delprat, de l’altiste Olive Perrusso et du violoncelliste Octavio Angarita.

La dimension technique, harmonique et rythmique de la prestation est remarquable. Les instruments dialoguent en toute liberté. Avec lyrisme et une grande vitalité, le quartet présente huit morceaux à un public attentif auquel le groupe proposera en rappel, une toute nouvelle pièce répétée le matin même.

Dans le morceau d’ouverture assez rapide et enlevé, le jeu des musiciens alterne entre cordes frottées et pizzicati. Il s’agit d’une pièce en sept temps issu du folklore roumain et joué lors des mariages.

Le quartet enchaîne avec un titre qui fait écho à l’évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes avec plus de 11 000 grenades et violences policières. Débutée lentement, la musique devient effervescente, tant sur le plan rythmique qu’en intensité sonore. Très réceptif, le public applaudit avec vigueur.

Le groupe continue avec Hum-Ma au propos interrogatif. Truffées d’envolée lyriques, les improvisations de chaque soliste sont stimulées par l’accompagnement rythmique des trois autres musiciens. Il s’agit d’une chanson « inventée » par la fille du leader quand elle avait 2 ans en fredonnant 2 notes auquel le père a rajouté 2 autres notes… et bien d’autres encore d’ailleurs !

A l’alto, Boris Lamérand propose au public de « se nettoyer les oreilles » avec Dafalgan. Après un début teinté de sonorités orientales, s’installe une musique calme suivie de relances rythmiques et de dissonances toniques. Le leader reprend ensuite le violon pour interpréter L’effet Mandela, une sorte de paraphrase musicale de la théorie conspirationniste qui fait référence à de fausses croyances, de faux souvenirs partagés collectivement. La dimension rythmique du morceau est essentielle, très rapide avec de nombreux échanges et des montées en puissance jusqu’à une résolution finale tout en douceur.

Le quartet interprète ensuite Gizmo, composé par le leader au moment où il découvrait sa future paternité. Il dédie le morceau à sa fille Eloïse alias « Gizmette ». Sur une rythmique assez rapide, les échanges tournent et l’énergie musicale est intense.

Le répertoire se poursuit avec Pussies grab back qui rend hommage aux féministes américaines qui se battent pour leurs droits. Chorus et contrechants émaillent ce protest song véhément qui monte en puissance de bout en bout. Le concert approche de sa fin et Boris Lamérand suggère au public de « redescendre » avec Loin de Shandhigar, titre qui fait référence au roman homonyme de l’écrivain indien Tarun J.Tejpal lu et apprécié par le musicien. Chorus tristes et grinçants se succèdent, le violon d’Antoine Delprat pleure, la parole circule entre les instruments qui terminent le morceau après un mouvement empreint de sérénité.

Avec chaleur, Boris Lamérand remercie toute l’équipe du festival et surtout Didier Levallet « sans lequel le quatuor n’existerait pas ». Il évoque aussi son cheminement auprès de Dominique Pifarelly avec lequel il a travaillé dans l’Ensemble Icare.

Le concert se termine avec Requiem pour un Baobab, morceau que le leader joue avec son trio et qu’il a répété le matin même avec les Enfants d’Icare. Après un riff introductif joué par le quartet, le climat s’étoffe, au fil du morceau, le drame se trame, les interventions des solistes sonnent comme des pleurs sur une rythmique hypnotisante avant une fin énergique.

Les musiciens quittent la scène mais rappelés par des tonnerres d’applaudissements, ils reviennent pour, dixit Boris Lamérand, une « fin joyeuse » avec l’interprétation de GreenWitch, composition sur la fin du monde, la fin du temps, inspirée au musicien par Olivier Messiaen. Ambiance recueillie, presque funèbre d’où se dégagent solennité et tristesse. Les cordes tissent des nœuds de regrets. Un morceau dont l’étrangeté surprend autant qu’elle ravit spectatrices et spectateurs.

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Six Migrant Pieces

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Trio ETE

Pour la cinquième et dernière soirée au Théâtre les Arts de Cluny, le superbe Jazz Campus en Clunisois 2025 invite Andy Emler à la tête de son trio ETE. Pour son nouveau projet, « There is another way », le pianiste et compositeur réunit autour de lui le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Éric Échampard. Trois complices inspirés au service d’un univers musical en expansion. Trois musiciens inspirés, une musique en expansion.

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Jazz Campus en Clunisois 2025 – Six Migrant Pieces

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Francesca Han – Lisa Cat-Berro

Pour son cinquième soir sur la scène du Théâtre les Arts de Cluny, c’est un double plateau que propose Jazz Campus en Clunisois 2025. Après le concert solo de la pianiste coréenne Francesca Han, la saxophoniste Lisa Cat‐Berro, à la tête de son quintet, présente son programme « Good Days‐Bad days ». Une soirée en deux temps où le tumulte succède à l’élégance.

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Jazz Campus en Clunisois 2025 – Six Migrant Pieces

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