Hommage à Django Rheindhardt Jazz à Vienne

Hommage à Django Rheindhardt Jazz à Vienne

Tradition et modernité honorent Django Rheinhartd

« Hommage à Django Rheinhardt » à deux facettes. Du swing majeur offert par un héritier incontestable de Django, Angelo Debarre avec à ses côtés Marius Apostol. Puis l’Amazing Keystone Big Band et ses invités, Stochelo Rosenberg, Marian Badoï et James Carter.

300_Angelo-Debarre-Gipsy Unity_06072016_JAV_NVIncontestable héritier de Django Rheinhardt, Angelo Debarre assure la première partie de soirée avec son Gipsy Unity où il trouve sa pleine expression. Du jazz manouche au swing entraînant. Le guitariste en grande forme est toujours aussi prodigieux sur les cadences vives où il déploie sa technique impressionnante. Transparaît alors une autre de ses influences majeures, celle de Charlie Parker et du be-bop. Il pousse la tension au maximum lors de ses descentes ou montées d’accords diminués dans le pur style de Charlie Christian. Sur les ballades il sait aussi faire chanter les cordes de sa guitare dont il tire des accents langoureux.

A-Debarre-M-Apostol_JAV_06072016_NV_6245Aux côtés d’Angelo Debarre on retrouve de nouveau le violoniste Marius Apostol. Tous deux étaient déjà présents sur la scène de Vienne en 2003, appelés par Biréli Lagrène lors de la grande réunion manouche animée par le « Gypsy Project & Friends ». L’expression du violoniste explore le registre de la virtuosité avec lyrisme et sensibilité.  Stéphane Grapelli a un héritier de plus avec Marius Apostol. Le groupe présente une section rythmique manouche à la rigueur implacable. La pompe est assurée par un duo de guitaristes émérites et très réactifs aux interventions des solistes, Tchavolo Hassan et le fils du leader, Ranggy Debarre. La contrebasse est tenue par William Brunnard dont les chorus véloces sont impressionnants de précision et de justesse.

D’un bout à l’autre du set le swing est de la partie. les cadences rapides sont servies par la virtuosité des artistes. Avec ce groupe le public découvre un répertoire qui ne trahit pas Django même s’il est éloigné des grands standards habituellement proposés. Une adaptation « à la Django » d’une Danse Norvégienne de Grieg devient une ballade teintée d’accents langoureux. Angelo Debarre et son Gipsy Unity interprètent What is the thing called love en rappel, un morceau à la tonalité mineure où le guitariste exprime le meilleur de lui-même.

Pourvoyeuse de climats variés où résonnent les Balkans, la musique d’Angelo Debarre coule avec fluidité. Elle respire et génère le plaisir et l’enthousiasme du public.

TAKBB_JAV_06072016_NVLa seconde partie de soirée restitue sur la scène de Jazz à Vienne, le projet présenté en 2015 au Festival Django Rheinhardt de Samois-sur-Seine. par The Amazing Keystone Big Band avec des invités prestigieux. Le guitariste Stochelo Rosenberg héritier en droite ligne de Django. L’accordéoniste surdoué Marian Badoï. Le fougueux saxophoniste américain James Carter. Le big band propose une partie de l’œuvre de Django Reinhardt sous l’angle du grand orchestre de jazz. Les orchestrations et arrangements originaux de l’Amazing Keystone Big Band sont écrits par Bastien Ballaz (trombone), Jon Boutellier (saxophone), Frédéric Nardin (piano) et David Enhco (trompette).S-Rosenberg_JAV_06072016_NV

L’orchestre attaque avec Djangology avant d’accueillir Stochelo Rosenberg pour Tears et Le Manoir de mes Rêves. Dans ce dernier titre, 300_M-Badoi_JAV_06072016_NVles orchestrations un peu trop appuyées écrasent quelque peu l’expression du guitariste qui ne peut s’exprimer avec plénitude. Après un Belleville rutilant, place à Marian Badoï, le deuxième invité. La valse Indifférence de Tony Murena permet à l’âme tzigane du soliste de s’exprimer sur un accordéon piano Weltmeister.

Avec la venue du saxophoniste James Carter, l’interaction soliste big-band devient plus probante. Les arrangements modernes et rutilants de l’orchestre s’accordent tout à fait avec la lave rougeoyante qui émerge des saxophones de James Carter. Son expression incandescente lui permet de faire face à la pleine puissance de l’orchestre. Sur Flèche d’or, James Carter dégaine le saxophone soprano. Quelque soit l’instrument qu’il embouche, son discours est émaillé de citations. A l’alto il fait corps avec son instrument et malaxe les notes avec furie. Lorsqu’il embouche le saxophone ténor, pJames-Carter_06072016_JAV_Club-de-Minuit_NVlace à une sonorité plus épaisse.

L’hommage rendu à Django Rheinhardt par l’Amazing Keystone Big Band est de belle facture. Les arrangements et les orchestrations prennent leur pleine mesure lors des morceaux interprétés sans invités. Là, le big band et ses solistes peuvent alors donner le meilleur de leur expression.

L’hommage à Django se poursuit au Club de MinuitJames Carter se produit en trio. Ancré dans le hard bop, le saxophoniste furieux explore de manière très moderne le répertoire de Django. Il laisse aller sa fougue et son talent au sein de son trio. L’organiste Gerard Gibbs le pousse dans ses retranchements. Le batteur Alex White explose les limites rythmiques. Jusqu’au bout de la nuit, le saxophoniste ondule au rythme du tempo.

De bout en bout de la soirée su 06 juillet, le Festival Jazz à Vienne a vraiment honoré Django Rheinhartd de belle manière.

Yves Rousseau signe « murmures »

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Ouriel Ellert de retour au Studio de l’Ermitage

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Sebastien Joulie Group à l’affiche en mars 2018

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Hugh Coltman et Diana Krall Jazz à Vienne

Hugh Coltman et Diana Krall Jazz à Vienne

Hugh Coltman, authentique et groovy

Pour son premier passage à Vienne en tant que leader, Hugh Coltman a largement convaincu. Son authenticité et ses qualités de showman ont triomphé. Le contraste est grand avec la seconde partie de soirée où Diana Krall fait preuve d’un professionnalisme incontestable tempèré par une froideur sans nom.

En 300_Hugh-Coltman_JAV_05072016_NVproposant le répertoire de son album « Shadows - Songs of Nat King Cole », Hugh Coltman » rend hommage à sa mère (qui écoutait Cole) et à la figure tutélaire du pianiste chanteur à la voix de miel, Nat King Cole. Hugh Coltman fait une relecture très personnelle des titres qu’il a choisis d’interpréter. Il met en évidence les ombres cachées derrière le sourire perpétuel affiché par le grand crooner qui vivait pourtant les affres de la ségrégation raciale à une époque où il n’était pas simple d’être non seulement un artiste à la peau noire mais surtout un artiste qui réussissait.

C’est un parti pris artistique tranché qu’a adopté Hugh Coltman. Point de voix de crooner pour chanter les bluettes. Il génère un contraste entre la teneur « fleur bleue » des paroles et300_Thomas-Naim_JAV_05072016_NV une atmosphère musicale qu’il veut discordante. Il crée une sorte de « malaise harmonique » fort réussi. Des ambiances dignes des musiques de Twin Peaks, des climats enfumés et torturés à la Tom Waits. Cette tension est particulièrement perceptible entre la voix quasiment en apesanteur de Hugh Coltman et les interventions torturées du guitariste Thomas Naim qui subliment Nature Boy.

300_Hugh-Coltman_JAV_05072016L’émotion du chant de Hugh Coltman est perceptible dans Mona Lisa dont le chanteur donne une version absolument sublime. Très en retenu et presque pudique au début du set, le chanteur laisse cours à sa spontanéité au fur et à mesure de l’avancée de son répertoire. Sans surjouer la posture de dandy anglais sous-tendue par sa tenue, Hugh Coltman incarne le versant bluesman qu’il est vraiment et fait le show. Il arpente la scène et va chercher le son le plus juste… la tête dans le piano. Sensible et très juste, le chant gagne en épaisseur et la musique groove. Il a gagné la ferveur du public qui l’ovationne avec chaleur.

Comme le dit avec humour Hugh Coltman, il a chanté une chanson à Vienne il y a trois ans, deux durant le spectacle « Autour de Chet », douze le 05 juillet 2016… qui sait il en offrira peut-être trente-six sur cette même scène dans quelques années. On le souhaite volontiers.

Diana Krall arrive pour la second partie de la soirée d’un pas très déterminé. Posée devant son piano elle se met en scène telle une diva glacée sur-éclairée par deux spots additionnels. Entourée par une rythmique parfaite, elle propose un jazz classique. Ses qualités pianistiques incontestables prennent le pas sur un chant maîtrisé mais dénué d’émotion. Les interventions du guitariste Anthony Wilson sont de très belle facture et apportent une note sensible au set.

Yves Rousseau signe « murmures »

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Lecture musicale « Chet Baker (Déploration) » Jazz à Vienne

Lecture musicale « Chet Baker (Déploration) » Jazz à Vienne

« Chet Baker (Déploration) », lecture musicale

« Lettres sur Cour » fait résonner des œuvres littéraires pendant le Festival Jazz à Vienne avec la complicité de musiciens de jazz. La lecture du livre « Chet Baker (Déploration) » de Zéno Bianu coïncide avec l’hommage à Chet Baker du 29 juin avec le spectacle « Autour de Chet ». 

Chet Baker (déploration)_couv5_Zéno Bianu n’en est pas à son essai et sa connaissance éclairée du jazz l’a conduit à écrire des textes poétiques sur Chet Baker, Coltrane, Dylan, Elvin Jones et Jimmy Hendrix. Dans un billet précédent, on a écrit combien, « Entre éloge et hommage, le livre « Chet Baker (Déploration) » résonne comme une confidence murmurée ». On a évoqué alors la qualité poétique de l’ouvrage et sa force d’évocation de la musique de Chet Baker. Il n’était donc pas question de rater la séance de lecture musicale du 05 juillet.

En effet, mardi 05 juillet, Lettres sur Cour s’installe sur les scènes de Cybèle pour faire découvrir « Chet Baker (Déploration) » le livre écrit par Zéno Bianu en 2008 et re-éédité en 2015 par l’éditeur « Le Castor Astral ».300_Deploration-Chet-Baker_Cybele_JAV_05072016

Miguel Gonzalez lit des extraits accompagné par David Enhco à la trompette et Florent Nisse à la contrebasse. Le trio capte l’attention d’un public attentif.

On regrette le ton déclamatoire plutôt théâtral adopté par Miguel Gonzalez. Il sied peu à un texte tout en nuance qui aurait mérité d’être murmuré. La délicatesse de la poésie et ses nuances sont quelque  peu gommées par la dimension emphatique de la diction du lecteur dont le visage disparaît même derrière les pages dactylographiées.D-Enhco-F-Nisse_Cybele-JAV_05072016_NV

Les deux instrumentistes assurent par contre un écrin musical de très belle facture à cette lecture. En effet, le contrebassiste et le trompettiste musiciens restituent une atmosphère fidèle à l’esprit et à la musique de Chet Baker. La complicité des deux instrumentistes transparaît. Sensibles et expressifs ils interprètent avec sobriété les thèmes de Chet qui émaillent la lecture. Ils adoptent juste le soupçon de lyrisme qui sied à Every Time We Say Good Bye.

Entre éloge et murmure, une magnifique version de Alone Together termine le set.

Yves Rousseau signe « murmures »

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Amaury Faye Trio, Lauréat RéZZo FOCAL Jazz a Vienne 2016

Amaury Faye Trio, Lauréat RéZZo FOCAL Jazz a Vienne 2016

Amaury Faye Trio remporte le Tremplin RéZZo Focal

Le tremplin RéZZo FOCAL Jazz à Vienne existe depuis douze ans à destination de groupes de la scène émergente du jazz français. Le groupe lauréat 2016 est le trio toulousain Amoury Faye Trio.

Amaury Faye trio bénéficier pendant un an d’un soutien à la diffusion, d’un accompagnement artistique et promotionnel et de l’enregistrement d’un album.

320_Amaury-Faye-TrioAmaury Faye trio s’est produit sur la scène de Cybèle le jeudi 30 juin, troisième et dernier dernier jour du Tremplin RéZZO. Après délibération, le jury présidé cette année par le pianiste Pierre de Bethmann (enseignant au CNSMDP depuis 2008) a désigné le trio toulousain comme lauréat. Les autres membres du jury étaient Pascal Anquetil (journaliste), Pierre-Henri Ardonceau (journaliste), Gérard Chrétien (directeur général de FOCAL) et Pascal Bussy directeur artistique chargé du jazz et des musiques du monde/Harmonia Mundi.

Le trio composé d’Amaury Faye(piano), Louis Navarro (contrebasse) et Théo Lanau (batterie) va bénéficier d’un accompagnement artistique durant un an. Pendant une semaine les trois musiciens vont enregistrer un album au Studio du Flon à Lausanne (celui d’Erik Truffaz). Un album sera ensuite signé sur « Jazz Village » / Harmonia Mundi. Le groupe bénéficiera aussi d’une aide à la diffusion. Concert de sortie dans un club parisien suivi d’une programmation dans plusieurs salles et festivals français (Péristyle de l’Opéra de Lyon, Rhino Jazz(s) festival, le festival Mantes Lalala, Nancy Jazz Pulsations, le festival Tropisme, A Vaulx Jazz, Orléans Jazz…liste non exhaustive). Le groupe labellisé groupe « Lauréat RéZZo FOCAL Jazz à Vienne 2016 » ouvrira la All Night Jazz du Festival Jazz à Vienne 2017.

Ce jeune groupe, soutenu par le Festival de Marciac, incarne une nouvelle génération du jazz profondément imprégnée de l’héritage du passé. Le trio acoustique interprète une musique personnelle dont la créativité séduit. Le trio réunit la tradition et la modernité. Du jazz dynamique porteur de lyrisme et d’innovation.

En 2014, le pianiste Amaury Faye a intégré la Berklee School of Music où il a enrichi son approche de la musique et du clavier et a obtenu le prix du meilleur pianiste et de la meilleure performance jazz. Les compositions très mélodiques du pianiste alimentent le répertoire du trio. On a aussi remarqué Amaury Faye au sein du groupe Initiave H dont on a pu apprécier la modernité lors du dernier festival A Vaulx Jazz 2016.

Avant même de connaître les dates qui seront proposées au trio à la suite du Tremplin RéZZo Focal Jazz, on note d’emblée deux dates où l’on pourra retrouver le trio dans la région :

  • le 09 février au Jazz Club de Grenoble
  • le 10 février au Jazz Club Saint Georges à Lyon.

En attendant, on se régale à l’écoute de « Sunday Morning Blues »

et de « Journey To The East Coast »

Pour en savoir plus sur le trio, une visite sur le site d’Amaury Faye s’impose.

Yves Rousseau signe « murmures »

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Randy Weston – « Mini Mémo »

Randy Weston. Griot moderne, innovateur et visionnaire

Randy Weston

Né le 06/04/1926 à New York - Décédé le 01/09/2018 à New York

Tel un griot moderne, il est ancré dans la tradition africaine et ses fondamentaux. Ce pianiste et arrangeur natif de Brooklyn a exploré l’histoire afro-américaine. Fortement influencé par Monk, ce géant du jazz moderne incarne le modèle du musicien universel.

Né d’un père jamaïcain et d’une mère native de Virginie au Sud des Etats-Unis, Randy Weston a été Immergé dans la musique dès son enfance comme dans un bain sonore. Il a commencé à étudier la musique à l’âge de 14 ans, a commencé à jouer à 17 ans et est devenu musicien professionnel à l’age de 29 ans. Ses influences pianistiques sont multiples. Count Basie, Duke Ellington, Nat KIng Cole, Art Tatum et Thélonious Monk dont il fut très proche. Élu « Nouvelle star du piano en 1955 » par Down Beat, il a enregistré son premier disque en 1957 chez Riverside. En 1959 a composé le thème Hy-Fly devenu depuis un  grand classique du jazz. Sensibilisé très jeune à ses racines africaines, Randy Weston a exploré cet héritage culturel tout au long de sa vie musicale.

Sa rencontre avec la tromboniste, compositrice et arrangeuse Melba Liston a marqué le début d’une collaboration fondamentale pour son œuvre musicale dont l’album « Little Niles » en marque le début. Par la suite la conscience de ses racines africaines et son travail aboutissent à « Uhuru Africa », chant d’amour qui célèbre l’indépendance de nombreux états africains à l’aube des années 60. Il effectue son premier voyage en Afrique au Nigéria en 1961 où il a joué pour la première fois avec des musiciens traditionnels africains. En 1967 il fait une tournée en Afrique, du Sénégal au Liban en passant par le Gabon, la Côte d’Ivoire et le Maroc où il a décide de s’installer.A Tanger, sa ville de résidence, Randy Weston organise un festival en 1972. Il approfondit sa connaissance des traditions de l’Afrique de l’Ouest et découvre la musique gnawa.

Il enregistre ensuite l’album « Blue Moses » avec de nombreuses stars de l’époque (Freddie Hubbard, Groover Washington) et lui-même au piano électrique. Ce succès commercial se démarque de ses autres enregistrements.

Randy Weston retrouve ensuite son univers et Melba Liston avec « Tanjah » et la première apparition à ses côtés de Billy Harper au saxophone ténor. Très expressif et ancré dans le blues et la tradition du saxophone texan, ce dernier est devenu son compagnon de route. En 1974 le pianiste s’installe à Annecy (France) où il approfondit l’art du piano solo et grave son premier disque en soliste. Il s’investit aussi dans des conférences sur l’histoire de la musique afro-américaine.

En 1981 il crée la suite « Three African Queens » à Boston. A la fin des années 80, Randy Weston signe sous le label français Polygram Jazz et enregistre son triptyque phonographique dont les répertoires sont consacrés à Ellington, Monk et ses propres compositions.

 Avec Melba Liston, il grave en 1991 « The spirit of our Ancestors » qui marque vraiment l’ancrage de sa production musicale dans la tradition africaine. En 1992 il publie un disque consacré à la musique gnawa, « The splendid Master Gnawa Musicians of Moroccco » et se produit au Festival Jazz à Vienne en 1998 avec des musiciens Gnawa du Maroc. En 1998 sort l’album « Khepera » arrangé par Melba Liston. En 1999 il publie « Spirit ! The power of Music ». En 1994, 1996 et 1999 Randy Weston est élu « compositeur de l’année » par la revue Downbeat.

 Avec Billy Harper il explore le jazz et la tradition africaine et en 2013 enregistre « The Roots of the Blues » (Emarcy/Universal). En 2015 Randy Weston est honoré du JJA Jazz Awards pour l’ensemble de son œuvre.

Serein ou volubile sur son clavier, Randy Weston magnifie le rythme. Son toucher percussif assure avec fermeté les lignes de basse de la main gauche. Il a développé à l’extrême l’art de l’orchestration pianistique sans oublier la mélodie.

Blues, jazz, traditions rythmiques caribéennes et musique classique orientale sont les fondements qui ont alimenté la spiritualité africaine de Randy Weston. Pour lui toutes les musiques sont connectées et peuvent dialoguer. Son art interagit avec toutes les musiques qui, comme par magie, dialoguent sous ses doigts. Tel un griot Randy Weston conte sur son clavier l’histoire de la musique afro-américaine.

Une sélection de nos disques préférés

  • « Uhuru Africa » (1960). Arrangements de Melba Liston. Parmi l’orchestre : Clark Terry, Freddie Hubbard, Slide Hampton, Yusef Lateef, Kenny Burrel, Ron Carter, Max Roach, …
  • « The Spirit of our Ancestors » - Verve/Polygram (1991). Double CD. Arrangements de Melba Liston - Avec la participation de Dizzy Gillespie, Dewey Redma, Pharoah Sanders, Billy Harper, Idris Muhammad, …
  • « Volcano Blues » - Gitanes/Polygram (1993). Arrangements de Melba Liston - Avec Wallace Roney, Teddy Edwards, Hamiet Bluiett,
  • « Saga » Gitanes/Verve/Polygram (1995). Avec Alex Blake, Billy Harper, Billy Higgins
  • « Khepera » Randy Weston African Rythms - Verve/Gitanes/Polygram (1998) - avec Alex Blake, Victor Lewis
  •  » Spirit The Power of Music » - Gitanes/Verve/Universal (2000). Avec Alex Blake et les Gnawa Master Musicians of Morocco
  • « The Roots of the Blues » - Sunnyside/Emarcy/Universal (2013). Duo Billy Harper/Randy Weston

Référence de lecture

  • Randy Weston, African Rythmes - Autobiographie de Randy Weston - Édition Présence Africaine (2014)

Une mine d’informations à découvrir : le site de Randy Weston

 

Yves Rousseau signe « murmures »

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