ECM publie « After the Fall » du Keith Jarrett Trio

ECM publie « After the Fall » du Keith Jarrett Trio

La renaissance du phœnix

Le label ECM publie « After the Fall », un double album live du Keith Jarret Trio. Le concert donné en 1998 à Newark par Keith Jarret, Gary Peacock et Jack DeJohnette témoigne du très haut niveau d’excellence de la musique de ce trio légendaire.

Le Keith Jarrett Trio, aussi connu sous le nom de Standards Trio a enregistré de nombreux albums et parcouru les scènes jusqu’en 2015, année officielle de la dissolution du trio. « After The Fall » dont la sortie est annoncée pour le 02 mars 2018 permet d’écouter le trio en 1998 lors d’un concert qui marque le retour du pianiste sur scène, après deux ans d’une interruption imposée au pianiste pour raison de santé.

Le titre de l’opus, « After the Fall » (après la chute), laisse entendre qu’il s’agit réellement d’une renaissance pour Keith Jarrett qui reprend sa place derrière le clavier de son piano tel un phœnix entouré de ses fidèles compagnons le contrebassiste Gary Peacock et le batteur Jack DeJohnette.

Enregistré à Newark (New Jersey) le 14 novembre 1998 au New Jersey Performing Art Center, « After the Fall » Couverture de l'album "After The Fall" de Keith Jarrett Triorestitue une musique qui témoigne de l’enthousiasme et de la créativité retrouvés du pianiste sur douze reprises des grands standards du Great American Songbook.

Le premier disque ouvre avec The Masquerade Is Over de Herb Magidson et Allie Wrubel. Après une introduction très calme du pianiste durant deux minutes, le batteur accélère le rythme. Keith Jarret s’anime et la magie du trio opère durant quinze minutes. Sur Scrapple From the Apple de Charlie Parker on capte la connivence extrême qui existe entre Keith Jarrett et Jack DeJohnette sur ce thème de bop. Le premier disque se termine avec Autumn Leaves de Kosma où Gary Peacock offre un long solo de contrebasse.

Sur le second disque, le trio au meilleur de sa performance investit avec énergie et brillance Doxy de Sonny Rollins, Bouncin’ with Bud de Bud Powell et Moment’s Notice de John Coltrane. Gary Peacock brille sur One for Majid de Pete La Roca. Plein d’entrain, le trio interprète Santa Claus Is Coming To Town sur un rythme très tonique.

Le Keith Jarrett Trio joue deux ballades, Old Folks  et When I Fall In Love qui termine le second disque. On est saisi par le lyrisme de Keith Jarrett et par les nuances dont le trio fait preuve sur cette interprétation d’une rare sensibilité.

Vingt ans après son enregistrement, « After The Fall » illustre de manière exemplaire la créativité effervescente du légendaire Keith Jarret Trio. Fougueux et inspiré, Keith Jarrett enchante par son lyrisme et sa sensibilité.

Chick Corea – The Spanish Heart Band : « Antidote »

Chick Corea – The Spanish Heart Band : « Antidote »

A la tête d’un octet rutilant qui réunit des musiciens venus de l’Espagne, de Cuba, du Venezuela et des États-Unis, le pianiste Chick Corea plonge de nouveau dans son héritage musical espagnol, latin et flamenco. Chick Corea – The Spanish Heart Band : « Antidote »… une immersion vivifiante dans le jazz latin de Chick Corea.

lire plus
Le contrebassiste Avishai Cohen revient avec « Arvoles »

Le contrebassiste Avishai Cohen revient avec « Arvoles »

Avec « Arvoles », le contrebassiste Avishai Cohen opère un retour aux sources de son inspiration jazz. Sur la moitié des plages de ce superbe opus, il revient au trio acoustique avec le pianiste Elchin Shirinov et le batteur Noam David. Sur les cinq autres titres de l’album, le trio est rejoint par Björn Samuelsson au trombone et Anders Hagberg à la flûte. Un opus vibrant et dynamique.

lire plus
Bill Frisell présente « Music IS », son prochain album solo

Bill Frisell présente « Music IS », son prochain album solo

Randonnée sur les cordes d’une guitare mélodiste

Géant de la guitare, Bill Frisell annonce pour le 16 mars 2018 la sortie de « Music IS ». Cet album solo de Bill Frisell constitue un véritable évènement pour tous les amateurs de jazz. De nouvelles compositions et des adaptations solo d’anciens titres de son répertoire. Une promenade onirique dans un monde où la mélodie est reine.

Celui qui est sans doute l’un des guitaristes les plus célèbres du jazz des trente dernières années avec Pat Metheny, John Scofield, Marc Ribot Mike Stern et le disparu John Abercrombie possède un style reconnaissable qui lui appartient en propre. Bill Frisell promène la douceur de son attaque et son expression teintée de sérénité dans le monde de la musique improvisée.Couverture de l'album "Music IS" du guitariste Bill Frisell

« Music IS » (Okeh Records/Sony Music Masterworks), album solo du guitariste Bill Frisell, sort après « Ghost Town » paru en 2000 chez Nonesuch et « Silent Comedy » produit en 2013 par John Zorn chez Tzadik.

Enregistré en août 2017 à Portland, en Oregon dans les studios Flora Recording and Playback du légendaire Tucker Martine et produit par son collaborateur de longue date, Lee Townsend, l’album « Music IS » propose un répertoire dont toutes les compositions ont été écrites par Bill Frisell.

« Music IS » présente le dialogue inspiré qu’entretient Bill Frisell avec sa guitare. Entre Bill Frisell et l’auditeur, juste la guitare et quelques pédales. Il s’agit d’un album solo avec des boucles et des chants superposés. Il se caractérise par une omniprésence de la mélodie, cet élément intrinsèque de l’ADN musical du guitariste.

Sur les seize plages de l’album Bill Frisell laisse émerger son monologue intérieur qu’il confie aux cordes de son instrument devenu une extension de lui-même. Quelques titres sont de purs solos, alors que sur d’autres plages le guitariste utilise ses pédales d’effets pour créer des superpositions et des boucles mais l’usage qu’il en fait ne constitue en rien un brouillage de son discours solo même si de douces sonorités flirtent avec d’autres plus métalliques.

On tombe sous le charme de nouvelles compositions. Change in the Air profilé comme une douce rêverie, Thankful aux sonorités psychédéliques et au climat nostalgique, le très interrogatif What Do You Want, Miss You, ballade mélancolique à souhait et Go Happy Lucky aux allures de blues tranquille.

Il est aussi fort plaisant de se laisser surprendre par des compositions considérées comme des classiques de Frisell, reprises en solo. Ron Carter, Pretty Stars, Monica Jane et The Pioneers. On retrouve aussi In Line et Rambler qui proviennent des deux premiers albums aux titres éponymes de Bill Frisell sortis chez ECM en 1983 pour le premier et 1985 pour le second.

Enfin, le guitariste offre deux versions de Rambler une composition de ses débuts. Après une première piste avec boucles et overdubs de six minutes trente-trois, la berceuse surgit à nouveau à la fin de « Music IS » en bonus track, dans une version plus courte et acoustique.

Sur « Music IS », le propos de Bill Frisell séduit par la sérénité sensible de ses mélodies, son toucher précis et son lyrisme empreint d’un romantisme un rien nostalgique avec des échos de country et de blues. Tel un poète américain sur sa guitare, Bill Frisell décline avec talent des mélodies souvent oniriques.

Chick Corea – The Spanish Heart Band : « Antidote »

Chick Corea – The Spanish Heart Band : « Antidote »

A la tête d’un octet rutilant qui réunit des musiciens venus de l’Espagne, de Cuba, du Venezuela et des États-Unis, le pianiste Chick Corea plonge de nouveau dans son héritage musical espagnol, latin et flamenco. Chick Corea – The Spanish Heart Band : « Antidote »… une immersion vivifiante dans le jazz latin de Chick Corea.

lire plus
Le contrebassiste Avishai Cohen revient avec « Arvoles »

Le contrebassiste Avishai Cohen revient avec « Arvoles »

Avec « Arvoles », le contrebassiste Avishai Cohen opère un retour aux sources de son inspiration jazz. Sur la moitié des plages de ce superbe opus, il revient au trio acoustique avec le pianiste Elchin Shirinov et le batteur Noam David. Sur les cinq autres titres de l’album, le trio est rejoint par Björn Samuelsson au trombone et Anders Hagberg à la flûte. Un opus vibrant et dynamique.

lire plus
Candomblé Ketu au Musée des Confluences

Candomblé Ketu au Musée des Confluences

Pour découvrir les rythmes afro-brésiliens

Du 08 au 11 mars 2018, le Musée des Confluences consacre un cycle de quatre jours à la découverte du Candomblé Ketu et des rythmes afro-brésiliens. Le cycle débute par une création du musicien brésilien Edmundo Carneiro où résonnent cuivres traditionnels et guitares, suivie de deux représentations exceptionnelles des rituels de candomblé.

En 2018 au Musée des Confluences, le cycle de musiques et de spectacles « Vibrations du monde » propose un coup de projecteur sur des pratiques culturelles et rituelles : le Candomblé Ketu, cérémonies afro-brésiliennes jamais représentées en France, loin des lieux de cultes traditionnels.

Cap sur São Paulo et Salvador de Bahia pour vibrer au cœur des musiques afro-brésiliennes avec deux créations du percussionniste Edmundo Carneiro et la venue inédite des maîtres du candomblé Ketu (Salvador de Bahia). Spectacles, concerts, masterclass, films et conférences sont au programme de ce voyage poétique, musical et spirituel.

« Camdomblé Joãozinho Da Gomea (1946 – Salvador, Brésil) » Photo  Pierre Verger

Ce projet est le fruit d’un partenariat entre le Musée des Confluences et les Ateliers d’ethnomusicologie de Genève, qui ont œuvré avec Edmundo Carneiro et la fondation de l’ethnologue Pierre Verger à Bahia. Rencontrés sur place en 2017, une vingtaine d’artistes se produiront pour la première fois en France, à Lyon.

Le terme de candomblé est utilisé dans l’État de Bahia, au Nord Est du Brésil, pour désigner les groupes religieux présentant un ensemble de pratiques rituelles festives, originaires d’Afrique de l’Ouest. Si le candomblé représente aujourd’hui l’une des croyances les plus populaires au Brésil, elle n’est quasiment jamais pratiquée en dehors des terreiros, petits morceaux de terre africaine sur le sol brésilien sur lesquels sont invoqués les orixás (esprits)

Concert d’ouverture « Banzo, Ritmos & Timbres »

Le jeudi 08 mars 2018 à 20h30 se déroule le concert d’ouverture « Banzo, Ritmos & Timbres » dans le Grand Auditorium du Musée des Confluences avec un spectacle qui se déroule en deux actes.

  • La soirée ouvre avec « Banzo ». Ce terme évoque la mélancolie de l’esclave du Brésil arraché à son Afrique natale. Il s’exprime dans ce métissage, entre l’énergie vitale des percussions et la douleur sublimée dans l’harmonie des guitares de trois musiciens brésiliens le trio « Cor das Cordas ». Héritiers de Villa-Lobos, du choro ou de la samba, les guitaristes Milton Daud, Edinho Godoy et Luca Bulgarini viennent égrainer leurs arpèges, en ricochets, au rythme des tambours atabaques d’Edmundo Carneiro.
  • « Ritmos & Timbres » constitue la seconde partie de soirée. Aux côtés des percussions résonnent les cuivres emblématiques de la musique brésilienne. Musicien de renommée internationale, Edmundo Carneiro partage son temps entre son Brésil natal et la France. Il renoue avec ses racines en accompagnant des artistes de la scène brésilienne.

En avant avec eux pour revisiter et pourquoi pas danser sur les rythmes du maracatú, du baião, du xote, du foro, de la samba au rythme des percussions et d’une fanfare de cuivres qui se produisent sur la scène. Avec le percussionniste Edmundo Carneiro et Marcelo Filizola (batteur et percussionniste), les trompettistes Rubinho Antunes et Claudio Faria et les saxophonistes Antoine Bost (ténor & alto), Nacim Brahimi (ténor & soprano), Cacau de Queiroz (baryton) et le tromboniste Fernando Mccarthy.

Spectacle inédit « Candomblé, danse des orixás »

« Festa de Yamanjã (1947 – Salvador, Brésil) » Photo Pierre Verger

Le samedi 10 mars 2018 à 20h30 et le dimanche 11 mars 2018 à 16h se tient le spectacle inédit « Candomblé, danse des orixás » dans le Grand Auditorium du Musée des Confluences.

Le candomblé était la première expression des esclaves du Brésil, qui célébraient au son des tambours leurs orixás, divinités qu’ils travestissaient en saints catholiques pour ne pas s’attirer les foudres de leurs maîtres qui voyaient d’un mauvais œil ces cérémonies.

Le groupe Ofa mène la représentation avec des chants, des danses et des musiques pour immerger le public dans l’univers unique de cette culture afrobrésilienne. Formé à Salvador de Bahia en 2000, le groupe est reconnu comme une référence de la transmission du candomblé. Mae Cici, Mère de saint et conteuse à la Fondation Pierre Verger présente les cérémonies de candomblé.

Autour de cette programmation, conférences, films et masterclass

  • Vendredi 09 mars 2018 à 14h30 dans le Grand Auditorium est proposée une conférence avec Gerson Silva (directeur de l’école des percussions Pracatum, quartier de Candeal, Salvador de Bahia) autour de « La musique, tremplin pour une mutation urbaine, le miracle de la favela de Candeal ».
  • Vendredi 09 mars 2018 à 12h30 dans le Grand Auditorium une projection permet de visionner « Hibridos, les esprits du Brésil » de Priscilla Telmon et Vincent Moon. Un voyage musical et ethnographique à travers les cérémonies sacrées et leur diversité. Des Courts-métrages sans commentaires ni autre voix et chants que ceux de l’accomplissement du rite.
  • Vendredi 09 mars 2018 à 16h dans le Grand Auditorium est proposée une masterclass gratuite intitulée « Les rythmes du Candomblé Ketu » avec Iuri Passos, maître tambour du terreiro Gautois de Bahia qui présente les origines des rythmes du Candomblé originaire des peuples Nagôs, Yorubas, Bantos et Daomé. Leur polyrythmie est présente dans différents courants de la musique brésilienne, comme la Samba de Roda.
  • Samedi 10 mars 2018 à 10h30 dans le Petit Auditorium se tient une masterclass gratuite consacrée à la guitare dans l’univers des rythmiques afro-bahianaises avec Gerson Silva, directeur de l’école des percussions Pracatum, quartier de Candeal, Salvador de Bahia. A partir des origines des rythmes afro-bahianais et brésiliens le musicien et pédagogue Gerson Silva analyse les transformations musicales de ces rythmes et propose une méthodologie d’arrangement de cette musique pour les guitares. Cet atelier est ouvert uniquement aux personnes ayant une pratique instrumentale confirmée.
  • Samedi 10 mars 2018 à 11h30 se déroule un atelier gratuit de pratique des rythmes du Candomblé Ketu animé par Iuri Passos, maître tambour du terreiro Gautois de Bahia. Il anime un atelier de pratique pour découvrir et approfondir les différents rythmes et techniques des percussions du Candomblé. Cet atelier est ouvert uniquement aux personnes ayant une pratique instrumentale confirmée ; les percussions sont mises à disposition par le musée.
Chick Corea – The Spanish Heart Band : « Antidote »

Chick Corea – The Spanish Heart Band : « Antidote »

A la tête d’un octet rutilant qui réunit des musiciens venus de l’Espagne, de Cuba, du Venezuela et des États-Unis, le pianiste Chick Corea plonge de nouveau dans son héritage musical espagnol, latin et flamenco. Chick Corea – The Spanish Heart Band : « Antidote »… une immersion vivifiante dans le jazz latin de Chick Corea.

lire plus
Le contrebassiste Avishai Cohen revient avec « Arvoles »

Le contrebassiste Avishai Cohen revient avec « Arvoles »

Avec « Arvoles », le contrebassiste Avishai Cohen opère un retour aux sources de son inspiration jazz. Sur la moitié des plages de ce superbe opus, il revient au trio acoustique avec le pianiste Elchin Shirinov et le batteur Noam David. Sur les cinq autres titres de l’album, le trio est rejoint par Björn Samuelsson au trombone et Anders Hagberg à la flûte. Un opus vibrant et dynamique.

lire plus
Femi Kuti présente « One People One World »

Femi Kuti présente « One People One World »

Message de fraternité et musique flamboyante

Femi Kuti, fils de Fela Kuti, présente son dixième album. “One People One World” sort le 23 Février 2018. Le leader perpétue la tradition de l’Afrobeat et dispense un message d’espoir et de réconciliation mais son propos engage au combat. Un cri musical pour une Afrique unie et universelle.

Femi Kuti a enregistré “One People, One World” (Partisan/ Knitting Factory) en grande partie à Lagos au Nigeria avec son groupe Positive Force. Son fils Omorinmade Anikulapo - Kuti a contribué à de nombreuses chansons. En revenant aux racines africaines de la musique le leader trace plus profond encore le sillon de l’Afrobeat dont il enrichi la syntaxe.

En effet, aux élémeCouverture de l'album "One People One World de Femi Kutints essentiels de l’Afrobeat créé par Fela Kuti dans les années 70, musique traditionnelle du Niger, jazz et funk, Femi Kuti rajoute une pincée de reggae, des notes de highlife, un brin de soul, une touche de R & B, d’autres saveurs africaines et des effluves caribéennes et afro-américaines qui ajoutent de la profondeur et de la complexité aux arrangements mais surtout au-dessus de tout cela triomphe le son caractéristique de Femi Kuti.

C’est au Nigéria, dans les murs du Shrine, construit en souvenir de son père, qu’il fait vivre et évoluer sa musique en se confrontant toutes les semaines aux réactions de ses fans.

Porte-parole de l’UNICEF pour la défense des Droits des Enfants et défenseur de l’éducation comme arme contre la corruption et l’oppression, Femi Kuti demeure un leader reconnu qui inspire les Africains pour résister contre la corruption et le pouvoir de l’argent et aspirer ensemble à l’unité et à l’égalité pour tous.

“Quand vous regardez ce qui se passe en Afrique, en Europe et en Amérique, il est important de garder le rêve de l’unité en vie.” Femi Kuti

Femi Kuti

Femi Kuti© Optimus Dammy

One People, One World résonne comme un plaidoyer pour l’unité mondiale, avec un appel et une réponse entre la section de cuivres et la voix sincère de Femi Kuti. La guitare soukous ondulante d’Awomolo Opeyemi, la ligne de basse reggae d’Andrew Aghedo et la batterie crépitante d’Ayodele Alaba subliment ce titre.

L’album ouvre avec Africa Will be Great Again où la syncope issue de la Caraïbe et la mélodie venue d’Afrique font bon ménage. L’orgue déchirant du leader, les cuivres jubilants, la basse lancinante, la guitare entêtante stimulent la voix puissante qui s’élève pour dénoncer la corruption au-dessus du rythme obsédant des percussions qui mènent la danse

On aime le contraste entre Evil People qui transpire de l’énergie rutilante des cuivres et la « quasi » ballade The Way Our Lives Go teintée de R&B où le chœur des voix s’élève pour répondre à la prière formulée à voix douce par Femi Kuti en faveur de la paix.

Corruption Na Stealing émeut par sa rythmique obsédante déchirée par les riffs des cuivres, les pleurs de l’orgue et les chœurs qui reprennent le titre de la chanson en écho au chant désespéré du leader.

Sur Na Their Way Be That la mélodie du saxophone du leader s’élève d’abord au-dessus du riff de la guitare congolaise et des percussions avant que les cuivres n’entrainent le morceau dans une danse ondulante menée par la voix de Femi Kuti et les chœurs flottant sur le tempo lancinant jusqu’au retour de la lamentation du saxophone.

“One People One World” engage à la paix, la réconciliation et la fraternité sans pour autant abandonner la dimension combative du discours. Rutilante d’énergie la musique enivrante est portée par les riffs puissants des cuivres, la prière de l’orgue soul, les lignes hypnotiques de la guitare soukous, les chœurs puissants, la ligne de basse obsédante et surtout la voix du leader et celles de ses instruments aux mélodies incandescentes.

Chick Corea – The Spanish Heart Band : « Antidote »

Chick Corea – The Spanish Heart Band : « Antidote »

A la tête d’un octet rutilant qui réunit des musiciens venus de l’Espagne, de Cuba, du Venezuela et des États-Unis, le pianiste Chick Corea plonge de nouveau dans son héritage musical espagnol, latin et flamenco. Chick Corea – The Spanish Heart Band : « Antidote »… une immersion vivifiante dans le jazz latin de Chick Corea.

lire plus
Le contrebassiste Avishai Cohen revient avec « Arvoles »

Le contrebassiste Avishai Cohen revient avec « Arvoles »

Avec « Arvoles », le contrebassiste Avishai Cohen opère un retour aux sources de son inspiration jazz. Sur la moitié des plages de ce superbe opus, il revient au trio acoustique avec le pianiste Elchin Shirinov et le batteur Noam David. Sur les cinq autres titres de l’album, le trio est rejoint par Björn Samuelsson au trombone et Anders Hagberg à la flûte. Un opus vibrant et dynamique.

lire plus
Lewis Porter sort « Beauty & Mystery »

Lewis Porter sort « Beauty & Mystery »

Excellence d’une musique fondée sur l’exigence

Sur « Beauty & Mystery », son quatrième opus comme leader, le pianiste new-yorkais Lewis Porter invite John Patitucci à la contrebasse et Terri Lyne Carrington à la batterie ainsi que la saxophoniste Tia Fuller qui est conviée sur deux pistes. Ancré dans l’exigence du beau, cet album dégage un charme mystérieux qui contribue à son excellence.

« The most beautiful thing we can experience is the mysterious »

Cette citation du grand physicien Albert Einstein figure en préambule du livret de « Beauty & Mystery ». C’est en gardant à l’esprit cette idée posée comme principe que Lewis Porter conçoit l’album. Couverture de l'album "Beauty & Mystery" de Lewis PorterEn définitive cela permet au pianiste de réaliser un disque abouti. En effet les dix pistes de « Beauty & Mystery » (Altrisuoni) ne se contentent pas d’être belles, elles cultivent un rien de mystère qui leur octroie encore plus de profondeur.

Dans les faits, c’est sans doute en suivant ce même axe que Lewis Porter a inscrit sa carrière car il est devenu un musicien respecté tant pour sa stature d’universitaire érudit que pour celle de compositeur émérite et de pianiste accompli. Il a joué avec Dave Liebman, Joe Lovano, Wycliffe Gordon, Ravi Coltrane, Marc Ribot et de nombreux autres et a écrit « John Coltrane : sa vie, sa musique » publié aux éditions Outre Mesure en 2007.

Sur « Beauty & Mystery » sorti le 16 février 2018 chez Altrisuoni, le pianiste Lewis Porter réunit un groupe à la mesure de ses ambitions. Il a en effet à ses côtés John Patitucci à la contrebasse et Terri Lyne Carrington à la batterie. C’est d’ailleurs la première fois que ces deux vieux amis enregistrent ensemble un album de jazz acoustique. La participation de la saxophoniste Tia Fuller invitée sur deux pistes (avec l’autorisation du label Mack Avenue) complète la distribution 

Avec ce groupe prestigieux le pianiste conduit sa musique dans des paysages coltraniens et s’aventure aussi sur d’autres pistes qu’il se plait à explorer dans le jazz. L’album a été enregistré le 25 septembre 2017 par Mike Marciano dans les studios de Systems Two de Brooklyn à New-York. Hormis Bye Bye Blackbird de R. Hendersen, People Get Ready de Curtis Mayfield et 1919 de Ted Chubb arrangés par Lewis Porter les sept autres compositions sont à porter au crédit du pianiste.

Les reprises enregistrées par le trio enchantent.

Le trio interprète avec une tendre nonchalance la douce ballade 1919 composée par le trompettiste Ted Chubb. On ne se lasse pas des improvisations successives qui émaillent le célèbre Bye Bye Blackbird de R. Henderson. Sur People Get Ready de Curtis Mayfield, Lewis Porter et John Patittuci devisent avec élégance et le chorus du contrebassiste vibre d’une profondeur émouvante.

L’ensemble des titres du pianiste permet de prendre la mesure de son talent de compositeur et de la variété des styles qu’il embrasse.

« Beauty & Mystery » commence et se termine avec deux compositions de Lewis Porter. Prologue ouvre l’album avec un superbe solo romantique de Lewis Porter inspiré par les premières notes de la Symphonie n° 2 de Jean Sibelius et Day is Done, tendre valse éthérée aux accents lyriques, boucle l’album avec un au-revoir pacifié.

Sur un réarrangement du Cherokee de Ray Noble intitulé Chasing Lines, le groupe réalise une prise qui interpelle. Le piano improvise sur une ligne de basse confondante de justesse et de vélocité alors que la batterie assure le tempo sans rien lâcher mais avec le savoir-faire tout en légèreté de Terri Lyne Carrington. Dazzling Raga mélange avec bonheur raga et jazz.

Trois autres morceaux composés par Lewis Porter rendent hommage à l’univers de John Coltrane. Birthplace lui est dédicacé, Blues for Trane and McCoy adresse un clin d’oeil aux deux complices musicaux que furent le saxophoniste John (Col)Trane et le pianiste McCoy (Tyner) et enfin le morceau From Giovanni to Jimmy écrit pour honorer une des idoles de Coltrane, le contrebassiste Jimmy Garrison avec au passage un rappel aux racines de John Patitucci via l’utilisation de son prénom traduit en italien.

Sur Birthplace aux motifs rythmiques saccadés, la sonorité tranchante et acide du saxophone soprano de Tia Fuller évoque celle de Coltrane. Sur Blues pour Trane and McCoy les échanges tendus du pianiste et du saxophoniste rappellent ceux qui firent la gloire du duo Coltrane-Tyner. Après une longue introduction de la contrebasse, From Giovanni to Jimmy est l’occasion pour John Pattitucci d’exposer toute l’étendue de son art comme une dédicace respectueuse adressée à Jimmy Garrison.

Accéder à la beauté de l’album de Lewis Porter est chose aisée. Il suffit  de laisser tourner les dix plages de cet album qui lève sans pudeur le voile sur son mystère. Cette musique exigeante délivre son excellence qui se savoure avec un plaisir infini.

Chick Corea – The Spanish Heart Band : « Antidote »

Chick Corea – The Spanish Heart Band : « Antidote »

A la tête d’un octet rutilant qui réunit des musiciens venus de l’Espagne, de Cuba, du Venezuela et des États-Unis, le pianiste Chick Corea plonge de nouveau dans son héritage musical espagnol, latin et flamenco. Chick Corea – The Spanish Heart Band : « Antidote »… une immersion vivifiante dans le jazz latin de Chick Corea.

lire plus
Le contrebassiste Avishai Cohen revient avec « Arvoles »

Le contrebassiste Avishai Cohen revient avec « Arvoles »

Avec « Arvoles », le contrebassiste Avishai Cohen opère un retour aux sources de son inspiration jazz. Sur la moitié des plages de ce superbe opus, il revient au trio acoustique avec le pianiste Elchin Shirinov et le batteur Noam David. Sur les cinq autres titres de l’album, le trio est rejoint par Björn Samuelsson au trombone et Anders Hagberg à la flûte. Un opus vibrant et dynamique.

lire plus