Un univers coloré et lumineux Le quartet de jazz Chocho Cannelle présente son premier album dont le titre « Yo te cielo » est inspiré par Frida Kahlo. Sorti le 29 septembre 2024, l’album propose un répertoire tout en nuances et en contrastes où alternent...
Jazz à Vienne – Herbie Hancock-Donny McCaslin
Herbie Hancock, novateur perpétuel
Figure en vogue du jazz actuel, après sa participation au dernier album de David Bowie, le saxophoniste Donny McCaslin ouvre la soirée du 12/072017 avec un set incandescent et énergique qui laisse place au légendaire Herbie Hancock. Le pianiste propose un jazz d’une modernité inouïe.
Le saxophoniste ténor Donny McCaslin se produit en quartet pour le set d’ouverture de la soirée. A ses côtés on retrouve le pianiste-claviériste Jason Lindner tout à fait à l’aise aux côté de McCaslin lui aussi adepte des musiques électroniques.
Connu du grand public pour sa participation au dernier album de David Bowie, le musicien californien va en surprendre plus d’un. Il propose en effet un répertoire composé en grande partie de ses propres compositions gravées sur son récent album « Beyond Now » même si le groupe interprète une version solennelle et grave de Lazarus enregistré sur le « Blackstar » de Bowie.
Du jazz avant-gardiste. Les décibels explosent, des avalanches d’effets électroniques déboulent sur scène. Des flots incandescents de notes aiguës totalement maîtrisées jaillissent du ténor. Radieux et félin le saxophoniste charismatique surfe sur les nappes des claviers et les roulements furieux de la batterie. Ancrée au sol par une rythmique implacable, le musique fusionnelle génère pourtant une forte énergie ascensionnelle qui transporte dans les hautes stratosphères.
La légende du pianiste-claviériste Herbie Hancock n’est pas usurpée. Cette superstar du jazz peut se vanter d’avoir autant ravi les amateurs de jazz acoustique que transporté les fans de jazz-fusion, de disco, de rock, de hip-hop, de funk. Visiblement ravi de jouer une fois encore à Vienne, Herbie Hancock ne tarit pas de louanges lors de la présentation de ses musiciens et l’on s’aperçoit très vit la véracité de ses dires. C’est bien un orchestre de haut vol qui se produit à ses côtés.
Le guitariste Lionel Loueke dont le propositions musicales ne cessent de surprendre et de stimuler le groupe. Le colossal et imperturbable bassiste James Genus et l’arme secrète du groupe, le batteur Vinnie Colaiuta assurent un puissant ancrage rythmique à la musique. Issu du milieu hip-hop, le claviériste et saxophoniste Terrace Martin produit maintenant Herbie Hancock dont le prochain disque est toujours en préparation.
Attendu par un public impatient de découvrir sa nouvelle musique, Herbie Hancock offre un set ébouriffant de modernité. Assidu derrière ses claviers sur lesquels il s’éclate avec un plaisir non dissimulé, le pianiste n’en délaisse pas pour autant son Fazioli sur lequel il ne s’économise pas. On prend plaisir à retrouver ses attaques dynamiques et son phrasé délié tout au long de solos généreux et inventifs qui émaillent le set.
La basse assure un groove implacable. Elle tend des ponts solides sur lesquels saxophone et guitare lancent des envolées inspirées. On capte même une brise africaine légère restituée par le guitariste dont l’inventivité ne cesse de surprendre. Le tissu musical complexe n’en demeure pas moins mélodique malgré les décibels. De fulgurantes sagaies électriques tentent de transpercer l’armure rythmique mais elle demeure inaltérable.
On apprécie les échanges fructueux de claviers et de vocoders entre Terrace Martin et Herbie Hancock, le plus jeune renvoyant à son aîné ses trouvailles sonores qui en leur temps sonnaient déjà terriblement retro-futuristes. On garde en tête l’image d’Herbie Hancock assis sur le devant de la scène avec son AX-Synth en bandoulière.
Le jeu lumineux et encore renouvelé d’Herbie Hancock a régné en maître sur un concert aux allures de battle où les solistes rivalisent de créativité. Herbie Hancock a revisité son héritage avec ses légataires Ensemble ils ont écrit a partition d’un jazz de demain qui emprunte à celui d’hier pour mieux le renouveler.
Chocho Cannelle présente « Yo te cielo »
Laurent Coq présente « Confidences »
Le pianiste Laurent Coq propose « Confidences », son troisième album enregistré en trio piano-contrebasse-batterie. Un répertoire de huit compositions empreintes à la fois de poésie, de mélancolie et d’allégresse. Il serait dommage de se priver de ce jazz vibrant au lyrisme intense et à l’écriture singulière. Pas question donc que cette sortie se fasse sous le sceau du secret. « Confidences »… à partager largement !
Jazz Campus en Clunisois 2024 – Louis Sclavis Quintet
Pour sa septième et dernière soirée au Théâtre les Arts, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 affiche complet. Le compositeur, saxophoniste et clarinettiste Louis Sclavis vient en quintet présenter son projet « India ». Fusion entre son jazz toujours inventif et des réminiscences mélodiques issues en droite ligne de l’Inde. De Madras à Cluny en passant par Calcutta… les notes vagabondent.



Après deux années sabbatiques et du temps consacré à son nouvel album

Youn Sun Nah invite le public du Théâtre Antique à pénétrer dans son intimité sur une interprétation sensible de Black Is The Color Of My True Love’s Hair, une chanson traditionnelle américaine reprise par Nina Simone. Sur ce morceau Youn Sun Nah adopte le parti de la simplicité avec sa kalimba (piano à pouces), quelques percussions et une légère ligne de basse en soutien. On est comme suspendu à la clarté de cette voix empreinte de fragilité et pourtant si solide. Comblée par l’ovation du public, la chanteuse rayonnante offre de généreux rappels.
La chanteuse se présente avec le percussionniste cubain Pedrito Martinez.
Il vient cet été présenter son dernier album 
Roberto Fonseca fait retomber le pression avec une interprétation de Contradanza Del Espiritu. Il interprète le vieux rythme de la contredanse cubaine avec un romantisme qui tranche avec la tonalité de la soirée. Un pur moment d’émotion !
C’est la première venue du pianiste Yaron Herman Sur la scène du Théâtre Antique de Vienne. En trio, il vient présenter le répertoire de son dernier album
Elle oscille entre fureur et sérénité, entre tumulte et élévation, entre fracas et spiritualité. Les climats se suivent et leurs nuances sont plaisantes. Les nappes électroniques lancées en boucle par le batteur suggèrent des éthers galactiques. Tantôt le martèlement de la batterie rejoint le grondement de la basse, tantôt la voix éthérée du chanteur s’élève et ouvre la voie à l’expression romantique du pianiste qui prend
même sur le dernier morceau des accents galactico-gershwinien.
Révélée au grand public par The Voice 4, le chanteuse Anne Sila présente à Vienne un répertoire plus orienté vers le jazz que vers la pop même si elle se fait plaisir à interpréter un titre au texte anecdotique. Accompagnée par les musiciens du Magnetic Orchestra, Benoit Thévenout au piano, François Gallix à la contrebasse et Nicolas Serret à la batterie, elle présente un set dont on retient l’interprétation soignée du poème de Victor Hugo, Demain dès l’aube.
Le saxophoniste Émile Parisien et l’accordéoniste Vincent Peirani rejoignent la scène avec les six musiciens qu’ils ont réunis pour rendre hommage au grand Joe Zawinul.
Le groupe enchaîne avec Madagascar puis Orient-Express et emporte le public de « Jazz à Vienne » dans un voyage au cours duquel les percussions et les interventions vocales d‘Aziz Samahoui apportent une coloration singulière et essentielle.
Pharoah Sanders sur la scène du Théâtre Antique de Vienne. Un évènement donc à plusieurs titres que la venue de ce saxophoniste, ce d’autant plus que l’artiste est âgé de 77 ans.
Naima, Olé, … De thème en thème le Pharaon, s’impose sur scène tel un sphinx hiératique irrigué par la vitalité de la musique modale de Coltrane. En effet, si le saxophoniste prend le temps de s’asseoir en début de set entre deux interventions pour écouter avec attention le jeu de ses musiciens, il délaisse la chaise au fur et à mesure de la soirée comme régénéré, revitalisé par la musique.
Le saxophoniste français et le DJ de Detroit explorent le mythique album enregistré par Coltrane en 1964, « A Love Supreme ».
Émile Parisien et Jeff Mills proposent une musique libre et renouvelée, vivante et surprenante, passionnante et singulière. Ils ouvrent les portes de l’avenir à la musique de Coltrane. Les deux passeurs possèdent la clé pour renouveler l’expression du jazz modal coltranien. La liberté, garant essentiel de l’évolution de cette musique dont l’avenir se projette décidément avec bonheur.
rane, à 80 ans, Archie Shepp propose une prestation qui met tout autant en valeur ses compositions personnelles que celles de Coltrane.
Christian Scott que l’on avait découvert aux côtés de Marcus Miller en 2009 s’inscrit dans la droite ligne des souffleurs de la Nouvelle-Orléans. En peu de temps le neveu du saxophoniste Donald Harrison Jr. s’est forgé un style très personnel en participant à la création de la Stretch Music. Ce jeune trompettiste né en 1983 ne cesse d’étonner par sa capacité à intégrer des influences modernes dans le jazz centenaire. On peut évoquer sans grande erreur une filiation qu’il aurait avec un autre musicien qui a bien avant lui fait évoluer le jazz selon une logique similaire, un certain trompettiste prénommé Miles.
Christian Scott est entouré d’une section rythmique hors pair avec Lawrence Fields (piano, claviers), Luques Curtis (contrebasse) et Mike Mitchell (batterie). A ses côtés, la flutiste Elena Pinderhughes que l’on a découverte sur le second album d’Ambrose Akinmusire. Son jeu aérien, fluide et limpide tranche avec celui du leader plus mordant et puissant qui utilise alternativement Sirenette et Reverse Flugel, des modèles de trompettes qui portent sa signature.
