Yaron Herman signe « Y », son nouvel album

Yaron Herman signe « Y », son nouvel album

« Y », marqueur d’identité et symbole d’unité

Yaron Herman signe « Y », son deuxième album chez Blue Note, à paraître le 17 mars 2017. A travers la première lettre de son prénom il affiche son identité. Un opus où il livre son goût pour la recherche sonore, le mouvement et le format « chanson ».  Un disque ouvert sur le XXIème siècle.

Sur « Everyday », son premier album pour le prestigieux label Blue Note, le pianiste avait fait le choix du duo avec son alter égo, le batteur Ziv Ravitz. Déjà un morceau chanté (avec Helgi Jonsson) laissait déjà présager le tournant musical adopté par Yaron Herman sur son nouvel album « Y » (Blue Note/Universal). Il revient cette fois au trio, toujours avec son « frère musical », le batteur Ziv Ravitz rejoint par Bastien Burger, bassiste du groupe The Dø. Tous trois manifestent un intérêt certain pour la programmation.   

Cet album « Y » confirme l’attachement du pianiste Yaron Herman à plusieurs cultures musicales, le classique, le jazz, mais aussi les musiques traditionnelles liées à son héritage culturel, le post-rock, l’électro et son goût pour la pop et les chansons. S‘il confirme son intérêt pour la recherche sonore sur le piano, il tente des échappées du côté de l’électronique tout en conservant son souci permanent de maîtrise du toucher et des nuances.  Il manifeste aussi son attachement à une musique dynamique porteuse de mouvement.

Aujourd’hui avec son deuxième album chez Blue Note, Yaron Herman signe son nouveau projet de la lettre Y comme un sceau identitaire. Yaron Herman ne cache pas avoir « toujours été fasciné par le pouvoir des lettres. Au-delà de leur assemblage en mot, leur propre forme me semblait véhiculer une histoire »

Certes le titre de l’album « Y » est un marqueur autobiographique mais Y est aussi le Yod en kabbale, « étincelle ». On est alors tenté de penser que l’album augure d’un processus de création et de voir dans cette mise en avant du Y la volonté du pianiste d’afficher son entrée dans un nouvel univers au croisement de toutes ses influences.

Enfin, Yaron Herman « trouve que cette lettre ressemble à un arbre ». On peut donc aussi percevoir l’album comme l’alliage de trois segments soudés, trois musiciens associés, trois racines unies pour former un tronc solide. Un tronc qui ne demande qu’à générer des boutures, des bourgeons, des expansions vers une musique projetée vers l’avenir à partir du terreau des origines. On perçoit alors Y comme un symbole porteur d’unité et de devenir.

« Y » cultive le format chanson des morceaux. Pas toujours du chant proprement parler, ni des voix, mais des titres au format court et aisément mémorisable. Yaron Herman propose un répertoire de 12 morceaux dont il signe sept titres et cosigne deux autres avec Bastien Burger et un avec Ziv Ravitz.

Trois titres captivent par leurs climats dynamiques et étranges, par l’énergie qui les traversent, par le mouvement omniprésent qu’ils suggèrent, par les échappées lyriques qui fusent de leur trame répétitive et rythmique. First Dance, Legs to run et Side jump. Énergie, rythme, riffs mélodiques réitératifs créent des climats dynamiques et étranges.

Quatre autres titres accueillent des voix. Fun Groys Dasad, restitue la voix d’une femme enregistrée dans les années 20 par des chercheurs américains. Un chant traditionnel yiddish où le temps est comme suspendu. Le pianiste accompagne la mélopée avec pudeur et sobriété. Yaron Herman conçoit cette voix comme « une trace du passé (qui) est mis dans un contexte d’avenir » mais témoigne de ce que fut la vie dans les vieux shtetls juifs de l’Europe de l’Est et évoque la « douleur face à la mort ».

Quant aux trois autres voix, on peut parler de « participations exceptionnelles », celles de Matthieu Chedid, -M-, » Dream Koala » et Hugh Coltman.

Hugh Coltman intervient sur The Waker dont il a écrit les paroles sur une musique du pianiste. La contribution du chanteur est porteuse d’une émotion pudique. Une ballade sensible où la voix bleue charme et murmure.

Saisons contradictoires convoque la voix de -M- sur un poème d’Andrée Chedid tiré des « Territoires du souffle » avec une musique co-signée par Yaron Herman et Bastien Burger. Le climat répétitif et aquatique de la musique ensorcelle et les paroles envoûtent.

Sur Solaire c’est le jeune producteur électro pop, « Dream Koala », qui chante le titre écrit par Yndi Ferreira et Yaron Herman. Un voyage astral où la batterie obsédante soutient l’expression du chant désincarné et du piano lyrique inspiré qui croise ses sons avec ceux du synthé. Aspiration et projection dans le monde des astres de la musique en direction d’une stratosphère gazeuse et volatile qui veut se détacher de la gravité.

« Y ». Affirmé, audacieux et inventif, l’album émarge dans deux mondes. Celui de l’énergie et du mouvement et celui de la sensibilité et du lyrisme. Entre furie et délicatesse, Yaron Herman élabore un répertoire où affleurent toutes ses influences. « Y » sous-tend la projection du pianiste vers un avenir sonore porteur de son identité. Un monde où acoustique et électronique se croisent en apesanteur pour le meilleur. Un album qui clame son amour du format musical de la chanson avec des clins d’oeil vers la pop. Un disque du XXIème siècle qui rappelle l’influence que Keith Jarrett a pu avoir sur le style du pianiste et son attachement à l’héritage de Steve Reich et ses motifs répétitifs.

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