Clin d’œil à Ellinoa et « Wanderlust »

Clin d’œil à Ellinoa et « Wanderlust »

Le jazz ébouriffant du Wanderlust Orchestra

Sur l’album « Wanderlust », un orchestre et une voix content des histoires. En douze étapes, quatorze musiciens orchestrent l’épopée colorée d’un voyage qui décoiffe autant qu’il enchante. Une musique ébouriffante qui dépayse le jazz dans des contrées aventureuses et chatoyantes. Un projet ambitieux et réussi.

Couverture de l'album "Wanderlust" par le Wanderlust OrchestraL’album « Wanderlust » (Music Box/Inouie Distribution) annoncé pour le 06 avril 2018, réunit un ensemble de pièces composées et arrangées par la chanteuse Ellinoa autour de mots (suédois, japonais, inuit, …) provenant de divers coins du monde et presque intraduisibles dans d’autres langues.

Ces compositions sont interprétées par le Wanderlust Orchestra qui réunit treize musiciens autour de la chanteuse et compositrice Camille Durand aka Ellinoa.

Wanderlust Orchestra

Il réunit treize musiciens autour d’Ellinoa. Douze plages d’un jazz orchestral somptueux où les solistes libèrent leur inspiration dans des improvisations débridées et créatives soutenues par la puissance d’un ensemble qui réunit trois entités.

Une solide section rythmique composée de Matthis Pascaud (guitare), Richard Poher (piano), Arthur Henn (contrebasse) et Gabriel Westphal (batterie).

Une fougueuse section de cuivres avec Sophie Rodriguez (flûte), Balthazar Naturel (hautbois, cor anglais), Illyes Ferfera (saxophone alto), Pierre Bernier (saxophones soprano & ténor), Paco Andreo (trombone) et la voix d’Ellinoa qui tiendrait le pupitre d’une trompette.

Une caressante section de cordes avec Adélie Carrage (violon I), Anne Darrieumerlou (violon II), Hermine Péré-Lahaille (alto) et Juliette Serrad (violoncelle).

Le Wanderlust Orchestra utilise un langage universel, celui de la musique pour conter l’histoire d’un voyage qui fait étape dans huit contrées aux noms imprononçables et aux climats changeants. Quatre interludes désertés par la voix sont posés comme des répits-repères.  La texture orchestrale n’est pas sans rappeler les univers de Maria Schneider ou Carine Bonnefoy avec laquelle Ellinoa a d’ailleurs travaillé. De cette épopée ébouriffante on ressort surpris et bouleversé, ravi et décoiffé.

« Wanderlust »

De bout en bout l’album vibre d’une musicalité de chaque instant. L’écriture brillante, les orchestrations denses et chatoyantes ménagent de l’espace aux solistes pour des improvisations incrustées dans des ambiances lumineuses. La voix très souple déploie des scats précis et déliés servis par une articulation très sûre. La musique énergique ne manque pas de nuances. Elle éclate de mille feux, caracole et explose ou se fait douce, pointilliste et légère.

Le voyage commence avec le poème bucolique Komorebi (木漏れ日). Sur Iktsuarpok l’orchestration se fait étincelante et le scat vocal vertigineux. La vélocité du trombone enflamme Waldeinsamkeit. Dépaysement n’est pas un vain mot. Sur ce titre, la voix lumineuse et gracieuse prend le relai du son boisé de la contrebasse avant de laisser guitare et piano dialoguer. Adviennent ensuite les harmonies étranges de l’orchestre suivies d’une renaissance joyeuse qu’incarnent la flute et le trombone avant un final chatoyant.

Quatre autres étapes, quatre autres impressions musicales. Goya (گویا), composition musclée, tendue et incandescente. Mångata et son climat de jazz fusion irisé par la voix radieuse et la guitare étincelante. Tel un concerto, Ya’aburnee (يقبرني) déroule un tapis rouge à Camille Passeri et sa trompette dont la sonorité brillante et orientalisante irrigue le titre d’une intense lumière. Wanderlust termine l’album, véritable échappée imaginaire vers une contrée idyllique où règnent la paix intérieure et la sérénité. Le saxophone ténor et le hautbois élèvent leurs chants et suscitent l’exultation d’un piano soudain libéré.

A partir d’un thème récurrent les quatre Interludes s’inscrivent comme des moments de répit et font le pont entre les pièces qui les précèdent et les suivent. Leurs tonalités varient. Ambiance cinématographique, climat pastoral, atmosphère étrange ou teinte plus contemporaine.

« Wanderlust », une fresque musicale dessinée en douze tableaux par le Wanderlust Orchestra. Un voyage poétique aux climats alternés. Apollinien, il séduit et émeut. Dionysiaque, il enthousiasme et bouleverse. Un mélange de puissance et de sensibilité dont on ne se lasse pas.

« Bigre ! » & Célia Kameni…  L’Etoile Filante

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La sortie du nouveau single de Bigre ! & Célia Kameni tombe à pic. Tel un élixir de joie, L’Etoile Filante va combler de plaisir les oreilles d’un public désespéré par les scènes vides et frustré de ne plus pouvoir partager la musique vivante avec celles et ceux qui la créent. Dans l’obscurité ambiante, la joie insolente de la musique illumine le firmament.

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Naïssam Jalal revient avec « Un Autre Monde »

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Le pianiste Chick Corea est décédé

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Le 09 février 2021, le pianiste et compositeur Chick Corea est mort à 79 ans à Tampa en Floride. Le jazz est en deuil et pleure la disparition de ce prodigieux artiste qui a opéré la fusion du jazz avec le rock et le funk. Sa contribution, majeure dans l’évolution du jazz contribue à faire de lui un musicien dont l’influence est encore perceptible aujourd’hui chez de nombreux artistes. Son empreinte demeure à jamais gravée dans l’univers du jazz.

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Louise Jallu présente « Francesita »

Louise Jallu présente « Francesita »

Double hommage au tango

Avec le double album « Francesita », la bandonéoniste Louise Jallu propose un tango modernisé. Deux disques à écouter en alternance pour s’immerger dans un univers contemporain quelque peu distancié du tango historique auquel il rend pourtant hommage. Le talent et la vision musicale ouverte de Louise Jallu contribuent à renouveler le tango.

Couverture de l'album "Francesita" de Louise JalluAnnoncé pour le 06 avril 2018, le double album « Francesita » (Klarthe/Pias) consiste en un double hommage que dédie Louise Jallu au compositeur Enrique Delfino et aux femmes victimes de la traite des blanches dans les maisons closes de Buenos-Aires dans les années 1920.

Le projet de Louise Jallu émerge en effet de sa lecture du livre d’Albert Londres, « La traite des blanches », où l’auteur décrit la vie des femmes victimes de ce trafic sordide et exploitées dans les maisons closes de Buenos Aires en 1926. Plusieurs tangos d’Enrique Delfino portent d’ailleurs le nom de femmes, Francesita (petite française), Griseta, Claudinette.

Le pianiste et compositeur Enrique Delfino (1895-1967) a contribué en son temps à créer le modèle du tango canción. Ce double album réhabilite en quelque sorte les titres de ce musicien quelque peu oublié.

Outre la musique de Delfino, « Francesita » propose des morceaux du compositeur contemporain Aurèle Stroë, un titre du chanteur François Béranger et trois pièces d’Anibal Troilo mais aussi des compositions originales de Louise Jallu et de Bernard Cavanna qui ont tous deux conçu la plupart des arrangements.

« Francesita » réunit deux albums, « Louise Jallu - Solo & Invités » et « Louise Jallu Quartet ». Les compositions de Delfino sont actualisées et ses harmonies enrichies par les arrangements pleins de modernité que propose le compositeur et arrangeur Bernard Cavanna auquel s’associe Louise Jallu. Le premier disque reflète la vision moderne et très personnelle que Louise Jallu offre du tango alors que le second restitue une dimension orchestrale un rien plus jazz.

Sur les 24 pièces du double album reviennent comme en écho, huit titres dont cinq d’Enrique Delfino. Ainsi, après avoir savouré de manière linéaire les titres de chaque disque il s’avère intéressant d’écouter en écho un même titre enregistré sur les deux supports pour capter la pluralité et la richesse des interprétations, appréhender leurs différences et aussi saisir cette essence fondamentale et constitutive du tango qu’ils ont en commun.

« Louise Jallu - Solo & Invités »

La jeune bandonéoniste interprète sept pièces en solo et sur cinq titres invite de talentueux artistes à la rejoindre. Ce disque reprend cinq titres d’Enrique Delfino dont Griseta que Louise Jallu interprète en compagnie de son mentor, César Stroscio, maître du bandonéon. Un moment de rêverie mélancolique dont la richesse musicale enchante.

La jeune femme est aussi rejointe sur Maria par la chanteuse Katerina Fotinaki et l’on perçoit alors leur complicité que soutient la chaude contrebasse de Claude Tchamitchian impliqué aussi sur deux autre titres. Le timbre de l’accordéon d’Anthony Millet croise celui du bandonéon sur le très bref Colinda à la tonalité dramatique.

La guitare coloriste de Tomas Gubitsch illumine la seconde version de Gennevilliers, cette composition écrite par Louise Jallu en clin d’oeil au conservatoire où elle s’est formée après que Bernard Cavanna y ait créé les premières classes de bandonéons en Europe. Sur sa composition 7 huîtres, Louise Jallu invite le piano de Grégoire Letouvet et la contrebasse de Claude Tchamitchian. Le rythme initial du tango à 4 temps est cassé par l’introduction d’une rythmique à 7 temps.

Sonatine 43 composée par Bernard Cavanna joue sur la particularité du bandonéon sur lequel une même note prend quatre couleurs différentes selon qu’elle soit jouée « tirée » ou « poussée » sur le clavier gauche ou sur le clavier droit. Les deux thèmes exposés se répondent, se pénètrent, se télescopent. L’effet est saisissant.

« Louise Jallu Quartet »

La talentueuse bandonéoniste se produit en quartet avec à ses côtés le violoniste Mathias Lévy, le pianiste Grégoire Letouvet et le contrebassiste Alexandre Perrot. La version de 7 huîtres interprétée par le quartet propose un tango vivant et rebondissant dont les climats évoquent le jazz.

Sur deux titres, le quartet devient quintet. Les couleurs de l’oud de Claude Barthélémy orientalisent et dramatisent le début de la composition d’Enrique Delfino, Claudinette auquel le quartet restitue ensuite un climat plus lyrique. Le chanteur Sanseverino interprète Au Paradis Perdu, un tango peu connu du chanteur François Berger. Humour et mélancolie font bon ménage.

Sous la direction artistique de Bernard Cavanna, Louise Jallu réalise « Francesita », un double album ouvert sur un tango aux perspectives élargies. Le jeu de la bandonéoniste met en évidence autant la force et la douceur que la plainte et l’espoir d’un tango vivace qu’elle modernise. Réinventer le traditionnel tango n’est pas chose aisée, Louise Jallu y parvient. Elle restitue l’âme de cette musique qu’elle colore de nuances innovantes et modernes.

« Bigre ! » & Célia Kameni…  L’Etoile Filante

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Naïssam Jalal revient avec « Un Autre Monde »

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Sébastien Texier & Christophe Marguet 4tet

Sébastien Texier & Christophe Marguet 4tet

Voyage imaginaire entre swing et groove

Après vingt-cinq ans de musique partagée, Sébastien Texier et Christophe Marguet s’associent pour monter un quartet. Sur « For Travellers Only » ils unissent leurs univers. Avec François Thuillier et Manu Codjia ils inventent un voyage imaginaire entre swing, soul, groove et rock. Un monde aux couleurs singulières.

Réunis par la musique durant plus de vingt ans et plus de dix albums partagés, le saxophoniste et clarinettiste Sébastien Texier et le batteur Christophe Mourguet unissent leurs univers sur l’album « For Travellers Only » (Cristal/Sony Music Entertainment) à paraître le 06 avril 2018. Un quartet à l’instrumentation singulière dépayse la musique. Aux côtés du saxophone alto, des clarinettes et de la batterie, pas de basse mais le tuba de François Thuillier et la guitare électrique de Manu Codjia.Couvertire de l'album "Travellers Only" par Sebastien Texir et Christophe Mourguet

François Thuillier apporte avec lui les couleurs de la Nouvelle-Orléans et de ses marching bands sur les rythmes rapides mais incarne aussi une esthétique très libre lors de ses improvisations aux sonorités si personnelles. Manu Codjia et sa guitare incarnent un courant alternatif avant-gardiste qui regarde plutôt du côté du rock. Pourtant tous deux sont des poètes et fédèrent leurs mondes dont il n’était pas d’emblée une évidence qu’ils s’unissent.

Le répertoire de « For Travellers Only » propose une alternance de compositions des deux leaders et l’on se gardera de caractériser l’un ou l’autre car de fait, si les écritures diffèrent, le propos musical gomme les différences. Les thèmes souvent exposés guitare/saxophone ou guitare/clarinette laissent toute liberté aux improvisateurs soutenus par une section rythmique d’une efficacité redoutable.

Le saxophone alto de Sébastien Texier s’enflamme sur Next Door ou se fait lumineux et délicat sur Peace Overtures alors que la clarinette boisée s’envole sur Cinecitta. Les sonorités de l’alto et celle de la guitare s’unissent à merveille lors des expositions des thèmes. La batterie de Christophe Marguet passe de la polyrythmie la plus complexe sur The Next Door à un accompagnement tout en délicatesse et en nuance sur Lilian Tears ou Le Jardin Suspendu.

Le tuba de François Thuillier se fait tellurique sur l’enrocké Eddie H mais sa vélocité et ses sonorités apportent une coloration étrange au soul Hurry up. Sur le splendide Cinecitta le tuba rejoint la batterie sur un tonique rythme de marche mais il émeut sur Peace Overtures lors d’une improvisation fort expressive.

La guitare de Manu Codjia contribue à transporter la musique vers un ailleurs résolument actuel. La modernité de son expression et ses phrasés si personnels dessinent un espace propice à la rêverie. Éthérée sur The Same but Different, la sonorité de la guitare devient aérienne sur Cinecitta ou sulfureuse sur The Next Door. Par ses envolées paroxystiques la guitare entraine le voyage vers les routes de la liberté et déclenche des bouffées d’émotions vives.

« For Travellers Only » fait défiler les paysages. Cinecitta évoque avec bonheur l’univers de Nino Rota alors que Le Jardin Suspendu transporte dans un éden poétique où règnent sérénité et paix intérieure. Migrants propose une prière émouvante et lyrique. Incandescente et soul l’ambiance de Hurry Up tranche avec celle plus apaisante de Peace Overtures. Les rythmes varient, de la pulsation polyrythmique de The Next Door au swing de The Same but Different en passant par le tempo plus rock de Eddie H. Un voyage à conseiller pour découvrir un monde singulier et dépaysant.

Une date à noter absolument pour monter dans la caravane colorée de « For Travellers Only ». Rendez–vous le 09 juin 2018 au Triton-Les Lilas pour retrouver Sebastien Texier, Christophe Marguet, Manu Codjia et François Thuillier.
« Bigre ! » & Célia Kameni…  L’Etoile Filante

« Bigre ! » & Célia Kameni… L’Etoile Filante

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Naïssam Jalal revient avec « Un Autre Monde »

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Le pianiste Chick Corea est décédé

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Clin d’œil à EA Project & « Le combat des loups »

Clin d’œil à EA Project & « Le combat des loups »

Un combat aventureux aux climats changeants

A la tête de son quintet « EA Project »,  le contrebassiste Martin Guimbellot présente « Le combat des loups ». Entouré de musiciens talentueux, le leader propose une musique moderne aux multiples influences. Les mélodies se dégagent d’ambiances aux textures très riches qui évoquent des univers aux teintes changeantes.

Sideman sur la scène jazz depuis plus de quinze ans, le contrebassiste Martin Guimbellot est rompu à tous les styles, jazz malgache (Ouranos Quartet), électro-jazz (Why Cie), bop (Jean-Philippe Gregoire Quartet, Baptiste Herbin Quartet), jazz latin (Bloom) et jazz soul (Mélina Tobiana Quintet).

Le 23 mars 2018 c’est à la tête de son quintet, « EA project », et autour de ses compositions qu’il sort l’album « Le combat des loups » (Jazz Family/Socadisc).

Que l’on ne s’y trompe pas, le combat proposé par Martin Guimbellot demeure courtois même s’il ne manque pas de tonus. En effet, le supposé chef de meute a chargé ses compagnons de combattre armés seulement de notes et d’instruments de musique. Autour de la contrebasse tellurique de Martin Guimbellot sont réunis les saxophones inventifs de Stephan Moutot, la trompette et le bugle coloristes de Yoann Loustalot, le piano prometteur de Simon Chivallon et la batterie subtile de Fred Pasqua.

photo de couverture de l'album "Le combat des loups" par EA Project« Le Combat des loups » ouvre avec la trajectoire d’un Boomerang hard-bopien où une section rythmique souple et délicate soutient la trajectoire conjointe de la trompette et du saxophone. Commence alors une rapide Course Poursuite entrecoupée de breaks rythmiques. Poussé par des vents en zig-zag, le piano sautillant est rejoint par la trompette véloce. Le saxophone à la foulée très fluide s’emballe et les rejoint.

Borderline instaure un climat inquiétant où le chant du piano alterne entre tonalité cristalline ou crépusculaire sur des lignes de contrepoint qui ne sont pas sans évoquer le climat de certaines pièces d’un certain Esbjörn Svensson Trio. Avec une pièce dont l’écriture est inspirée par Thelonious, les musiciens traversent ensuite le royaume de King Monk. La contrebasse se fait chantante, le piano bluesy. Trompette et saxophone échangent ardemment au gré d’un tempo rebondissant qui emprunte des accents néo-orléannais.

L’aventure se calme alors avec EA qui marque un temps de répit au centre de l’album. Richesse des couleurs, atmosphères évanescentes, piano mélancolique, bugle bucolique. Urban Shadows fait planer des couleurs plus sombres sur un tempo morcelé. Saxophone et trompette ouvrent ensemble puis s’expriment avec souplesse rejoints par le discours énergique du piano.

Advient ensuite Le combat avec les loups, un thème à l’écriture intense et complexe où le solo mélodique de la contrebasse déclenche une réponse lyrique et lumineuse de la trompette à laquelle se rallie saxophone ténor et batterie. Sur le territoire de Gaïa règne un climat étrange généré par un motif réitératif joué au piano. Soprano et trompette conversent avec flamboyance sur des lignes rythmiques disruptives de la section rythmique.

Les péripéties se terminent avec In Blue, une ballade flottante que le saxophone ténor ourle de lignes bleutées et veloutées. La trompette apporte un point de vue feutré de tendresse et pour finir, le quintet se réunit autour du thème. Ainsi se termine l’aventure, dans un climat de sérénité recouvrée.

 

Rendez-vous avec EA project, pour le concert de sortie de l’album à Paris le 15 mai 2018 à 21H00 au Sunset. L’occasion d’écouter live, Martin Guimbellot (contrebasse), Stephan Moutot (saxophones), Yoann Loustalot (trompette), Simon Chivallon (piano) et Fred Pasqua (batterie).

 

« Bigre ! » & Célia Kameni…  L’Etoile Filante

« Bigre ! » & Célia Kameni… L’Etoile Filante

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Naïssam Jalal revient avec « Un Autre Monde »

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Hervé Sellin – Claude Debussy-Jazz Impressions

Hervé Sellin – Claude Debussy-Jazz Impressions

Les couleurs d’un monde entre deux rives

En octobre 2017 Hervé Sellin a sorti deux opus de jazz renversants, le percutant hommage au saxophoniste Phil Woods « Always Too Soon » et le délicat « Passerelles ». Le 02 mars 2018 le pianiste publie « Claude Debussy-Jazz Impressions ». Il assume avec sensibilité sa position entre deux rivages musicaux, le jazz et le classique.

Après son « doublé gagnant » de 2017 avec les albums « Always Too Soon » avec un quartet jazz et « Passerelles » situé entre classique et jazz enregistré en quartet et quintet à deux pianos en compagnie de la pianiste classique Fanny Azzuro, le pianiste Hervé Sellin a sorti le 02 mars 2018 un opus intitulé « Debussy-Jazz Impressions ».

Il y a cent ans, le 25 mars 1918…

… le monde de la musique perd le pianiste, compositeur, critique musical et chef d’orchestre Claude Debussy. En son temps, la modernité de sa musique et les influences qui l’irriguent ont suscité autant d’admiration que d’incompréhension. Il a révolutionné la musique savante du 20ème siècle et aussi cette autre musique née au même siècle, le jazz. Il a en effet inspiré de nombreux artistes de jazz, de Bix Beiderbecke à Enrico Pieranunzi en passant par Duke Ellington… la liste est longue.

C’est aujourd’hui au tour du pianiste Hervé Sellin de présenter un projet autour de la musique de Claude Debussy à travers ses « Jazz Impressions » sorti le 02 mars 2018 chez Indésens.

A l’image de Debussy, et en toute modestie, me nourrissant des sons, des parfums, des rythmes et des mots, j’ai mêlé dans cet album mon inspiration et mon expérience de jazzman, fusionnant les éléments pour mieux les retrouver sous une identité nouvelle, reconstruites sous forme de « divagations » aux couleurs du jazz et de l’improvisation ». Hervé Sellin

De facto, l’histoire de ce projet autour de Debussy enregistré par Hervé Sellin s’inscrit tout à fait dans son parcours et de ce que l’on peut nommer sa double casquette. En effet, après des études de piano classique et un double prix de piano et musique de chambre au CNSMD de Paris, le pianiste a très vite été attiré par le jazz et sa liberté d’improvisation. Depuis 1993 il est d’ailleurs professeur au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (département Jazz et musiques improvisées et département de Formation à l’enseignement).

En 2012, à l’occasion de l’anniversaire de la naissance de Debussy, il s’est lancé avec le pianiste classique Yves Henry, dans « Happy Birthday Mister Debussy ! », un projet transversal de relecture de l’œuvre de Claude Debussy (Prélude à l’après-midi d’un faune, Children’s corner, Suite Bergamasque, Préludes…) et de pièces issues de standards de jazz revisités «à la Debussy» (Gershwin, Ellington, Monk, D. Reinhardt).

Couverture de l'album d'Herve Sellin CLaude Debussy-Jazz ImpressionsEn 2018, Hervé Sellin poursuit son hommage musical et sort l’album « Debussy - Jazz Impression » enregistré en 2017. Le pianiste se ressaisit de la musique et malaxe les matières mélodiques et harmoniques. Pourtant le challenge est de taille pour l’artiste : faire vivre avec un seul piano et ses cordes frappées les riches ambiances et les couleurs souvent orchestrales des musiques de Debussy. Il y parvient et restitue les riches textures de l’écriture originelle.

En solo sur la plupart des pièces il est rejoint sur deux morceaux par le pianiste classique Yves Henry. Le répertoire propose des titres qui évoquent l’enfance, « Children’s Corner « avec The Little Shepherd (Le petit berger) et Doctor Gradus ad Parnassum (en duo) mais aussi The Little Negro dont il donne version fantaisiste.

Outre le superbe Clair de lune extrait de la « Suite Bergamesque », l’album compte aussi des pièces plus insaisissables, poétiques et évocatrices, La fille aux cheveux de Lin (Préludes), Reflets dans l’eau (Images), La plus que lente propice à de subtiles improvisations, Sarabande issue de la suite « Pour le Piano ».

Sans oublier le chef d’œuvre Prélude à l’après-midi d’un faune.

L’album se termine avec In a Mist, une pièce composée en 1927 par le trompettiste Bix Beiderbecke. Ce clin d’oeil met en évidence l’influence de la musique de Debussy sur un jazzman de la Nouvelle-Orléans. L’interprétation empreinte de nostalgie qu’en donne Hervé Sellin impressionne par ses couleurs qui s’abreuvent aux sources des deux mondes. Un jazz venu en droite ligne de l’univers debussyen perméable lui-même aux couleurs des musiques venues d’ailleurs.

Hervé Sellin alimente ses « Jazz Impressions » des esthétiques des deux mondes qui l’inspirent. Sa musique coule subtilement entre deux rives, entre le jazz et le musique de Claude Debussy. La liberté de l’un permet au pianiste de libérer l’émotion de l’autre.

« Bigre ! » & Célia Kameni…  L’Etoile Filante

« Bigre ! » & Célia Kameni… L’Etoile Filante

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Naïssam Jalal revient avec « Un Autre Monde »

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Le pianiste Chick Corea est décédé

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Clin d’œil à Lionel Suarez & Quarteto Gardel

Clin d’œil à Lionel Suarez & Quarteto Gardel

Entre milongas et ballades

Sur « Quarteto Gardel » l’accordéoniste Lionel Suarez réunit une formation originale. Point de violon, exit le piano et la guitare. Pourtant, loin des schémas habituels, trompette, violoncelle, percussions et accordéon restituent toute l’âme du tango. L’ombre du légendaire chanteur plane sur une musique aux éclats de tangueros.

Annoncé pour le 30 mars 2018, l’album « Quarteto Gardel » (Bretelles Prod/L’Autre Distribution) rassemble autour de l’accordéon de Lionel Suarez, la trompette d’Airelle Besson, le violoncelle de Vincent Segal et les percussions de Minino Garay couverture de l'album "Quarteto Gardel" de Lionel Suarezqui donne aussi de la voix sur un titre.

A part le percussionniste argentin né dans le pays du tango, les autres musiciens ne pratiquent pas cette musique dans leur contexte habituel. Leur personnalités musicales vont participer à colorer autrement la syntaxe de cette musique

Le projet de Lionel Suarez prend naissance en 2009 lorsque le festival « Jazz sur son 31 » lui propose une carte blanche pour quatre créations. Pour l’hommage à Carlos Gardel qu’il envisage, hormis l’accordéon si proche du bandonéon, le leader prend ses distances avec les instruments qui habitent d’ordinaire l’univers du tango.

Sur « Quarteto Gardel » exit le violon, la guitare et le piano souvent privilégiés dans l’univers du tango. Pas question non plus d’avoir recours à la voix pour honorer celle du chanteur légendaire qu’est Carlos Gardel même si l’argentin Minino Garay use avec bonheur de ses cordes vocales sur un titre. Par des arrangements raffinés, des rythmiques précises et des improvisations libres et inspirées, le tango retrouve ses couleurs, sa nostalgie et sa force brute.

Qu’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit pas vraiment d’un hommage au sens strict du terme mais plutôt un clin d’oeil inspiré par l’univers de Carlos Gardel puisqu’on ne retrouve que trois morceaux du chanteur dont Silencio qui ouvre l’album de très belle manière.

Chorinho par Toninho, Air elle, Désert, les compositions originales de Lionel Suarez, Vincent Segal et Airelle Besson portent leur empreinte. Pourtant s’ils restituent leurs influences ils regardent aussi du côté du tango dont ils empruntent la rythmique syncopée, les accents nostalgiques ou le mystère subtil. La valse lente d’Emmanuel Chabrier, Feuillet d’album, surprend par son tempo ralenti et son atmosphère romantique mais termine en délicatesse cet album sensible.

Loin de l’esthétique du tango de Gardel, Speaking Tango interpelle et marque l’album de son empreinte singulière. Les paroles écrites par Minino Garay et sa mère sont insérées dans la partition écrite par Lionel Suarez. On retrouve intactes dans ce slam la fougue et la gouaille du charismatique percussionniste argentin.

Entre milongas et ballades, « Quarteto Gardel » allume des accents de mélancolie en écho à l’univers de Carlos Gardel.

Un rendez-vous à ne pas rater pour écouter les quatre complices de « Quarteto Gardel » : le 14 avril 2018 à 21h au New Morning à Paris… et d’autres dates encore à découvrir sur le site de Lionel Suarez.
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