Yoann Loustalot présente « Oiseau Rare »

Yoann Loustalot présente « Oiseau Rare »

Un album à savourer sans retenue

Trompettiste mélodiste à la sonorité unique, Yoann Loustalot présente « Oiseau Rare », un projet musical très personnel avec piano et cordes. Au fil des plages règne une atmosphère sonore riche, sensible et intime qui émerveille l’oreille. Un album unique, sensible et riche en sensations. A découvrir et à savourer sans retenue.

Dans son acception courante, le terme « oiseau rare » évoque une personne aux qualités exceptionnelles, un individu étonnant et difficile à trouver, quelqu’un qu’il est impossible de remplacer. Ce terme définit tout à fait le compositeur et trompettiste qui a conçu le projet du même nom… Yoann Loustalot.Visuel de l'album "Oiseau rare" de Yoann Loustalot

Après « Slow » (2019), véritable ode à la lenteur et « Yeti » (2022), parenthèse féérique et poétique, Yoann Loustalot revient avec un nouvel album, « Oiseau Rare » à paraître le 13 octobre 2023 sur Bruit Chic, le label que le musicien a lui-même fondé.

Riche de nombreuses collaborations et d’une dizaine d’albums en leader ou co-leader, le parcours du trompettiste est aujourd’hui marqué par ce projet avec cordes, très personnel et ambitieux. Pour « Oiseau Rare » (Bruit Chic/L’Autre Distribution), le musicien a composé un répertoire inspiré au fil duquel l’oreille flotte dans un monde imaginaire où se croisent sensations, émotions, impressions, rêveries.

Yoann Loustalot a enregistré ses compositions entouré du piano de Julien Touéry, de la contrebasse Ivan Gélugne ou Matyas Szandai sur trois titres (Perdesi e Perdere, Tango de Fuga et À la dérive) et d’un trio de cordes avec au violon Marie-Violaine Cadoret, à l’alto Cécile Grenier, au violoncelle Atsushi Sakai. L’album a été mixé et mastérisé du 28 au 31 octobre 2022 dans les Studios de La Buissonne par Nicolas Baillard.

A l’écoute de l’album « Oiseau Rare », l’oreille n’est pas loin de l’envol… envol pour un monde intime où coexistent mélodies minimalistes, rêveries flottantes, interrogations murmurées, réflexions suggérées. Rien de démonstratif, point de superflu ni de superlatif… douceur, rage, mélancolie, tendresse, espérance, regret… la vie… tout simplement.

Après les premières notes de Nom de Plume jouées par le trio à cordes, le bugle de Yoann Loustalot invite à le suivre dans son jardin intime. Bercé par la sonorité veloutée de son instrument, on se recueille avec lui et on s’immerge dans une méditation lumineuse. La trompette du leader se fait plus incisive sur Oiseau Rare et sur un accompagnement rythmique segmenté aux harmonies modernes, elle s’envole au fil de brillantes fulgurances.

Trick in a Dream souligne le style minimaliste du pianiste qui expose une mélodie sensible et onirique, rejoint ensuite par les cordes et la trompette à la sonorité éthérée. Après l’introduction aux accents étranges et paisibles du violoncelle et du piano de Peaceful Wood, le bugle s’exprime avec une grande justesse harmonique et mélodique. Tel un funambule paisible et assuré, il teinte de pastel les couleurs de son monde musical.

C’est dans un style plus contemporain que cordes et piano ouvrent Perdesi e perdere puis dialoguent sereinement avec le bugle avant que le soufflant ne s’échappe et s’envole dans une improvisation vertigineuse. Plus loin, le contraste est grand avec le très court Tango de Fuga. Sur un rythme de tango que scandent et découpent les cordes, trompette et piano déroulent une ligne mélodique stacatto. Telle une prière aérienne, Balcon de Malte s’élève ensuite et permet d’apprécier la sonorité éthérée de la trompette. Sur When We Say Goodbye, les cordes installent ensuite une atmosphère singulière à laquelle participe le bugle par son chant à la douceur étrange et mélancolique à la fois.

Yoann Loustalot invite ensuite à partir avec lui À la dérive. Au fil de cette ballade, la trompette joue comme en suspension au-dessus des cordes et entraîne l’oreille dans des paysages sonores riches et variés. Moment musical fascinant où piano et trompette croisent les notes tour à tour avec délicatesse ou énergie. Le voyage musical se poursuit sur Baïkal Blue Ice où les cordes s’expriment en contrepoint et développent une trame musicale qui semble flotter dans les airs… au-dessus de la surface du lac glacé.

Véritable musique de chambre, Velvet Voice imagine et dévoile deux atmosphères. Au sein de la première partie du morceau, le bugle tente d’exprimer l’indicible via une ambiance sonore chargée de climats émotionnels délicats. Dans la seconde partie du morceau, l’atmosphère gagne en intensité. Le bugle délivre une mélodie aux accents dramatiques au-dessus des sonorités orageuses des cordes et des arpèges tempétueux du piano.

De bout en bout, l’étrangeté habite Last Bird joué par les cordes seules. Tempo Parado propose ensuite un climat plus radieux sur un motif réitératif des cordes et du piano. Jouée par le trompettiste, la mélodie se déroule et résonne comme un murmure dénué de toute démonstration. On oublie le temps pour une évasion dans le monde des rêves… Reexvadere. Au long de ce dernier titre la trompette au timbre chaud et velouté échange avec le piano et fait régner un climat dont la douceur mélancolique résonne comme un au-revoir.

Rendez-vous le 18 octobre 2023 au Studio de l’Ermitage de Paris pour le concert de sortie de « Oiseau Rare » de Yoann Loustalot avec Julien Touéry (piano), Marie-Violaine Cadoret (violon), Cécile Grenier (alto), Atsushi Sakai (violoncelle) et Ivan Gélugne (contrebasse).

Premiers Noms & Visuel de Jazz à Vienne 2025

Premiers Noms & Visuel de Jazz à Vienne 2025

Le 26 novembre 2024, les organisateurs du Festival « Jazz à Vienne » ont dévoilé le visuel de l’édition 2025 proposée par le dessinateur Jeremy Perrodeau. En attendant le 13 mars 2025, date d’annonce officielle de la programmation de la 44ème édition de « Jazz à Vienne », les concerts de six soirées sont déjà annoncés. Six rendez-vous à ne pas manquer ! Cet avant-goût réjouissant laisse augurer de sérieuses promesses de réjouissances musicales !

lire plus
Du groove à gogo avec Dmitry Baevsky et « Roller Coaster »

Du groove à gogo avec Dmitry Baevsky et « Roller Coaster »

Pour son onzième album, « Roller Coaster », le saxophoniste Dmitry Baevsky revient avec à ses côtés, le guitariste Peter Bernstein. Une fois de plus, le talent de l’altiste éclate avec insolence. A la fois lyrique et sensible, mélodique et virtuose, son jazz impressionne et séduit. Que du bonheur !

lire plus
Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »

Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »

Sur son nouvel album « Le Sable et l’Écume », Titi Robin présente un répertoire original composé pour Titi Robin Quatuor, sa nouvelle formation instrumentale. Un projet instrumental porté par les sublimes échanges de quatre musiciens hors pair. La musique s’inscrit dans une culture radicalement modale et polyrythmique. La prise de risque artistique est à la mesure de l’enjeu esthétique. Un projet modal, hors mode et radical.

lire plus
Miki Yamanaka présente « Shades Of Rainbow »

Miki Yamanaka présente « Shades Of Rainbow »

Du jazz de haute volée !

Annoncé en France pour le 08 septembre 2023, l’album « Shades Of Rainbow » permet de découvrir la pianiste japonaise Miki Yamanaka. En compagnie du saxophoniste Mark Turner, du contrebassiste Tyrone Allen et du batteur Jimmy Macbride, elle présente un album remarquable où se télescopent swing et inventivité. Tout au long de ses huit compositions, ses solos laissent pantois. Du jazz de haute volée !

Visuel de l'album Shades of Rainbow de Miki YamanakaMiki Yamanaka a enregistré « Shades Of Rainbow » (Cellar Records) le 06 février 2023 aux Monarch Studios de Vancouver avec le contrebassiste Tyrone Allen, le batteur Jimmy Macbride et le saxophoniste Mark Turner.

Originaire de Kobe, au Japon, la pianiste Miki Yamanaka a déménagé à New York en 2012. Elle a étudié le piano avec Jason Lindner, Jeb Patton et Fred Hersch, et l’orgue avec Sam Yahel et Larry Goldings.

Fascinée par Chick Corea, Randy Weston et Benny Colson, Miki Yamanaka interprétait leurs œuvres en solo sur les scènes de New York où elle a très vite été reconnue comme l’une des pianistes majeures de sa génération. Elle a enchaîné les résidences dans les clubs du West Village, le Smalls et le Mezzrow et est devenue incontournable. Le public est tombé sous le charme de son jeu expressif et ancré dans la tradition.

En 2015, elle a été l’une des trois pianistes sélectionnées pour participer à « Betty Carter’s Jazz Ahead », une résidence de composition intensive au Kennedy Center. Durant la pandémie, elle avait instauré une série hebdomadaire de « concerts à la maison » en streaming intitulés « Miki’s Mood » dans lesquels elle invitait de nombreux talents du jazz new-yorkais.

Miki Yamanaka a déjà enregistré sept albums sous son nom et est très demandée comme « sidewoman » par les musiciens les plus connus de la scène new new-yorkaise. Elle a travaillé avec des personnalités du jazz comme le saxophoniste alto Antonio Hart qui loue son talent. Son mentor Larry Goldings vante ses qualités musicales et le magazine « Downbeat Jazz » ne tarit pas d’éloges à propos de sa musique. Avec son album précédent en tant que leader, « Stairways to the Stars » (Outside In Music), dans lequel elle joue avec Mark Turner et Orlando le Fleming, elle a acquis une reconnaissance internationale.

Sur « Shades Of Rainbow » (Cellar Records) à sortir le 08 septembre 2023, Miki Yamanaka est entourée de Tyrone Allen (contrebasse), de Jimmy Macbride (batterie) et de Mark Turner (saxophone ténor).

« Shades Of Rainbow »

Tyrone Allen et Jimmy Macbride sont deux musiciens très actifs de la scène jazz de new York. Diplômé de la Juilliard School, où il a étudié avec Carl Allen, Billy Drummond et Kenny Washington, Jimmy Macbride a tourné à travers l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Nord et s’est aussi produit dans de célèbres festivals, notamment le Monterey Jazz Festival, le North Sea Jazz Festival et le Newport Jazz Festival, entre autres. À ce jour, il apparaît sur plus de 40 albums.

Avec une parfaite maîtrise, Mark Turner développe sur son saxophone ténor des lignes mélodiques à la fois fluides et complexes. Imprégné de la tradition West Coast, son jeu moderne et vigoureux est aussi porteur d’influences coltraniennes.

A travers ses huit compositions, Miki Yamanaka développe l’étendue de sa vision du jazz sur l’album « Shades Of Rainbow » (Cellar Records).

Au fil des titres

C’est sur les accords de Along Came Betty de Benny Golson, que Miki Yamanaka a écrit That Ain’t Betty. Sur un tempo rapide, cette composition originale met en évidence le jeu effervescent de la pianiste et le souffle fluide du saxophoniste. Le répertoire se poursuit avec une des plus anciennes compositions de la pianiste, Early Morning, une ballade au climat onirique. De sa sonorité souple et sans vibrato, le saxophoniste adopte des cheminements harmoniques complexes et développe un discours tendu dans le registre supérieur de l’instrument comme si l’énergie alimentait son expressivité.

Shades Of Rainbow qui donne son nom à l’album, a été écrit quelques semaines seulement avant la tournée, alors que Miki Yamanaka savait que Mark Turner allait rejoindre le trio. Tonique, le saxophoniste explore la musique dans une dynamique hard bop alors que le jeu de la pianiste se fait frénétique. Le quartet s’envole sur des tangentes bouillonnantes.

C’est ensuite sur un tempo d’enfer qu’advient Uh Oh. Sur ce blues, les musiciens débordent de vitalité. Après le jeu jubilatoire de la pianiste au wurlitzer, le ténor volubile déborde de puissance et de virtuosité et propose un chorus éblouissant.

Song For Mary Lou rend hommage à Mary Lou Williams. Sur ce titre, la pianiste séduit par son jeu sensible, le saxophoniste affirme son sens aigu de la mélodie et le contrebassiste explore avec sobriété et sérénité les registres grave et médium de son instrument lors d’un court chorus.

L’ambiance change du tout au tout avec le tempo médium et l’ambiance ellingtonnienne de Clam que la pianiste avait écrit avant d’aller manger des ramen à base de bouillon de palourdes. Tout comme dans le Mood Indigo d’Ellington, l’ambiance est à la relaxation. Le thème est joué à l’unisson par le wurlitzer et le ténor qui rivalisent d’élégance.

Écrit pour Horace Silver, GIN est une des plus anciennes compositions de la pianiste. Sur son improvisation, Miki Yamanaka embellit la mélodie jusqu’au sublime… bouquets de notes chatoyantes, digressions déconcertantes. Sur le tempo rapide, le saxophoniste éblouit par sa décontraction. Le morceau se termine après un superbe échange contrebasse/batterie.

Écrit pendant la pandémie alors que Miki Yamanaka se moquait de Jimmy Macbride et de son frère mangeant des flocons d’avoine, Oatmeal résonne d’accents bluesy et soul. Au discours incisif du saxophone ténor répond le jeu ludique et piquant du wurlitzer. Avant les dernières mesures du titre, c’est le batteur qui a le dernier mot avec un solo polyrythmique éclatant.

« Shades Of Rainbow », un album incontournable !

Premiers Noms & Visuel de Jazz à Vienne 2025

Premiers Noms & Visuel de Jazz à Vienne 2025

Le 26 novembre 2024, les organisateurs du Festival « Jazz à Vienne » ont dévoilé le visuel de l’édition 2025 proposée par le dessinateur Jeremy Perrodeau. En attendant le 13 mars 2025, date d’annonce officielle de la programmation de la 44ème édition de « Jazz à Vienne », les concerts de six soirées sont déjà annoncés. Six rendez-vous à ne pas manquer ! Cet avant-goût réjouissant laisse augurer de sérieuses promesses de réjouissances musicales !

lire plus
Du groove à gogo avec Dmitry Baevsky et « Roller Coaster »

Du groove à gogo avec Dmitry Baevsky et « Roller Coaster »

Pour son onzième album, « Roller Coaster », le saxophoniste Dmitry Baevsky revient avec à ses côtés, le guitariste Peter Bernstein. Une fois de plus, le talent de l’altiste éclate avec insolence. A la fois lyrique et sensible, mélodique et virtuose, son jazz impressionne et séduit. Que du bonheur !

lire plus
Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »

Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »

Sur son nouvel album « Le Sable et l’Écume », Titi Robin présente un répertoire original composé pour Titi Robin Quatuor, sa nouvelle formation instrumentale. Un projet instrumental porté par les sublimes échanges de quatre musiciens hors pair. La musique s’inscrit dans une culture radicalement modale et polyrythmique. La prise de risque artistique est à la mesure de l’enjeu esthétique. Un projet modal, hors mode et radical.

lire plus
Ricardo Izquierdo présente « Kikun Pelu Mi Wá »

Ricardo Izquierdo présente « Kikun Pelu Mi Wá »

Un jazz moderne et spirituel

Après « Ida » et « Ants », le saxophoniste Ricardo Izquierdo présente son nouvel album « Kikun Pẹlu Mi Wá » (MiRR/L’Autre Distribution) sorti le 26 mai 2023. A l’écoute de cet opus, on plonge au cœur des premières influences de Ricardo Izquierdo, celles de son enfance dans le quartier de la Marina de la ville portuaire de Matanzas, l’un des principaux berceaux de la musique afro-cubaine.

Visuel de l'album Kikun Pelu Mi Wa de Ricardo IzquierdoSur « Kikun Pelu Mi Wá«  (MiRR/L’Autre Distribution) dont le titre signifie « Peindre avec mes racines » en Yoruba, le musicien rend un hommage très personnel aux forces spirituelles de la religion Yoruba.

De bout en bout de l’album, Ricardo Izquierdo inscrit son propos au croisement du jazz et de ses racines afro-cubaines. Qu’il embouche le saxophone ténor ou le soprano, Ricardo Izquierdo développe un son dont la puissance se pare de douceur. Son jeu fort expressif interpelle par sa fluidité et sa limpidité, son lyrisme et sa poésie.

« Kikun Pelu Mi Wá », un jazz moderne empreint de spiritualité.

Ricardo Izquierdo

Né en 1978 à Matanzas, Ricardo Izquierdo commence à étudier la musique par le violoncelle à l’âge de 8 ans puis quelques années plus tard, il se tourne vers le saxophone alto. En 1993, il finit ses études dans sa ville natale et rejoint la capitale de Cuba, La Havane. Il est admis à la prestigieuse « Escuela Nacional de Artes - E.N.A » où, pendant 4 ans, il approfondit ses connaissances et améliore ses qualités d’instrumentiste. Il se produit par ailleurs avec le groupe Diàkara auprès de Oscar Valdès.

Ricardo Izquierdo©Isabelle Saint Jean

Ricardo Izquierdo©Isabelle Saint Jean

Durant ses études à la E.N.A, il participe à des stages et des masterclass avec entre autres Herbie Hancock, Hilario Duran, Steve Coleman, Nicholas Payton et Antonio Hart… Il intègre le quintet du pianiste Alexis Bosch, avant de rejoindre Carlos Maza Quartet et se produit à ses côtés sur les scènes de nombreux festivals européens, parmi lesquels Jazz à la Villette, Nancy Jazz Pulsations, Jazz à Vienne.

En 2001, il quitte Cuba et s’installe à Paris où il multiplie rencontres et collaborations avec des musiciens de renommées internationales tels que Frank Lacy, Orlando Poleo, Mayra Andrade, Michel Zenino, John Betsch, Nelson Veras, Mario Canonge, Philippe Soirat, Santi Debriano, Hamid Drake, Laurent Coq, Katy Roberts, Francesco Bearzatti, Orichas, Jean Jacques Elangué, Remi Vignolo, Napoleon Maddox, Mauro Gargano, Ichiro Onoe, Jason Palmer, Jeff Ballard, Bojan Z, Famoudou Don Moye et de nombreux autres encore.

En 2014, il enregistre « Ida » (Abeille Musique/Plus Loin Music), son premier album en tant que leader avec Sergio Gruz (piano), Juan Sebastien Jimenez (contrebasse), Mauro Gargano (contrebasse) et Lukmil Pérez (batterie). En 2017 il sort « Ants » (Label Gaya Music), un deuxième album, en co-leader avec Mauro Gargano et Fabrice Moreau (batterie). Ces deux albums sont très bien accueillis par la critique. Il joue et enregistre par ailleurs avec Mario Canonge et Michel Zenino au sein de Quint’Up puis avec Adrien Chicot.

En 2023, Ricardo Izquierdo présente un nouvel album « Kikun Pelu Mi Wá » (MiRR/L’Autre Distribution), en Yoruba.

« Kikun Pelu Mi Wá »

Sorti le 26 mai 2023, « Kikun Pelu Mi Wá » (MiRR/L’Autre Distribution) se distingue par l’écriture musicale très personnelle de Ricardo Izquierdo qui formalise la rencontre entre ses origines et le jazz.

« Kikun Pelu Mi Wá » rend un vibrant hommage à Matanzas, ce haut lieu de la culture cubaine où cohabitent musique, danse et poésie en harmonie depuis des centaines d’années, dans un environnement qui a conservé toute son authenticité et sa ruralité, ancré dans les cultures africaines Yoruba et les cultes des sociétés secrètes ou confréries Abakùa.

Sur cet album issu d’une quête transculturelle afro-diasporique du musicien, le saxophoniste s’est entouré d’une nouvelle formation composée de musiciens avec lesquels il collabore depuis longtemps. Leur complicité et leur écoute mutuelle sous-tend leur subtil dialogue.

A ses côtés, on retrouve le pianiste Sergio Gruz, les contrebassistes Gildas Boclé et Juan Sebastien Jimenez, le batteur Fabrice Moreau et le percussionniste Javier Campos Martinez.

Au fil des plages

Dès le titre d’ouverture, Libellule, on tombe sous le charme de la sonorité douce et limpide du ténor qui murmure une musique lyrique, poétique et exigeante dont la richesse rythmique s’inscrit aux confluences du jazz et de la musique cubaine. Son jeu fluide est couronné par de douces spirales qui évoquent le vol gracieux de l’insecte qui zigzague dans les airs.

Sur Verde Y Negro, le ténor immerge l’oreille dans un monde musical en demi-teinte, un monde envoûtant.Le solo du pianiste Sergio Gruz crée une atmosphère qui flotte entre imaginaire et réel et invite à l’introspection. Si le saxophoniste ne s’interdit pas des escapades virtuoses, il évite tout bavardage superflu.

Le répertoire se poursuit avec Autour du Jardin (Jekua Baba). Après accords et harmoniques du soprano, le saxophoniste développe une mélodie mystérieuse soutenue par les percussions de Javier Campos, les subtiles friselis des cymbales de Fabrice Moreau et les souples envolées de la contrebasse de Gildas Boclé. Le soprano improvise avec délicatesse et déploie des arabesques totalement maîtrisées.

Adentro fait ensuite résonner un champ musical onirique où le ténor s’exprime avec fougue, entouré de Sergio Gruz, Gildas Bosclé et Fabrice Moreau, tous très inspirés. Les surprises musicales se succèdent au fil des portées et ravissent l’écoute.

Co-signé avec le percussionniste cubain Javier Campos Martinez, Pueblo Nuevo rend hommage à la société Abakuá, société secrète d’hommes venus du sud-est du Nigeria et du sud-ouest du Cameroun. Le chant du soprano, la voix et la percussion évoquent les ambiances sonores des rites initiatiques de cette société secrète, symbole avéré de résistance. Changement de climat radical avec Pa’Aggayu. En introduction, le jeu appuyé du ténor prend des inflexions très libres puis le discours devient incantatoire et la musique se pare de mystère. A savourer sans retenue.

Sur le très court Elle, le soprano se fait lyrique et chaleureux. Son chant fluide ne manque pas d’énergie mais sait éviter la frénésie. La musique respire, le bonheur est là encore de la partie.

De retour au ténor sur E.I.I.O. (Elerin Ikpin Ibikeji Olodumare), le saxophoniste souffle des lignes musicales nettes et élégantes où alternent raucité et douceur, ce qui n’est pas sans évoquer le souvenir du jeu du regretté Wayne Shorter.

L’album se termine avec Tún,Tún,Tún (Aggo Mi Padre,TraigoEl Papalote). Avec Juan Sebastien Jimenez, Ricardo Izquierdo et ses complices poursuivent leur exploration musicale et combinent avec raffinement les éléments du folklore afro-cubain avec ceux du jazz le plus contemporain. Le jeu éloquent et enflammé du ténor est soutenu par les riches harmonies du piano et la solide rythmique.

Rendez-vous le 29 juin 2023 pour le concert de sortie de l’album « Kikun Pelu Mi Wá » au Studio de l’Ermitage à Paris. Ricardo Izquierdo sera accompagné de Sergio Gruz (piano), Gildas Boclé (contrebasse), Fabrice Moreau (batterie) et Javier Campos Martinez (percussions). Après l’été d’autres concerts se profilent, le 29 septembre 2023 au Jazz Club de Savoie à Chambéry, le 06 octobre 2023 aux Musiques au Comptoir à Fontenay-sous-Bois et le 07 octobre 2023 à La Sirène à Paimpol.

Après « Ida » et « Ants », le saxophoniste Ricardo Izquierdo présente son nouvel album « Kikun Pẹlu Mi Wá » (MiRR/L’Autre Distribution) sorti le 26 mai 2023. A l’écoute de cet opus, on plonge au cœur des premières influences de Ricardo Izquierdo, celles de son enfance dans le quartier de la Marina de la ville portuaire de Matanzas, l’un des principaux berceaux de la musique afro-cubaine.

Visuel de l'album Kikun Pelu Mi Wa de Ricardo IzquierdoSur « Kikun Pelu Mi Wá«  (MiRR/L’Autre Distribution) dont le titre signifie « Peindre avec mes racines » en Yoruba, le musicien rend un hommage très personnel aux forces spirituelles de la religion Yoruba.

De bout en bout de l’album, Ricardo Izquierdo inscrit son propos au croisement du jazz et de ses racines afro-cubaines. Qu’il embouche le saxophone ténor ou le soprano, Ricardo Izquierdo développe un son dont la puissance se pare de douceur. Son jeu fort expressif interpelle par sa fluidité et sa limpidité, son lyrisme et sa poésie.

« Kikun Pelu Mi Wá », un jazz moderne empreint de spiritualité.

Ricardo Izquierdo

Né en 1978 à Matanzas, Ricardo Izquierdo commence à étudier la musique par le violoncelle à l’âge de 8 ans puis quelques années plus tard, il se tourne vers le saxophone alto. En 1993, il finit ses études dans sa ville natale et rejoint la capitale de Cuba, La Havane. Il est admis à la prestigieuse « Escuela Nacional de Artes - E.N.A » où, pendant 4 ans, il approfondit ses connaissances et améliore ses qualités d’instrumentiste. Il se produit par ailleurs avec le groupe Diàkara auprès de Oscar Valdès.

Ricardo Izquierdo©Isabelle Saint Jean

Ricardo Izquierdo©Isabelle Saint Jean

Durant ses études à la E.N.A, il participe à des stages et des masterclass avec entre autres Herbie Hancock, Hilario Duran, Steve Coleman, Nicholas Payton et Antonio Hart… Il intègre le quintet du pianiste Alexis Bosch, avant de rejoindre Carlos Maza Quartet et se produit à ses côtés sur les scènes de nombreux festivals européens, parmi lesquels Jazz à la Villette, Nancy Jazz Pulsations, Jazz à Vienne.

En 2001, il quitte Cuba et s’installe à Paris où il multiplie rencontres et collaborations avec des musiciens de renommées internationales tels que Frank Lacy, Orlando Poleo, Mayra Andrade, Michel Zenino, John Betsch, Nelson Veras, Mario Canonge, Philippe Soirat, Santi Debriano, Hamid Drake, Laurent Coq, Katy Roberts, Francesco Bearzatti, Orichas, Jean Jacques Elangué, Remi Vignolo, Napoleon Maddox, Mauro Gargano, Ichiro Onoe, Jason Palmer, Jeff Ballard, Bojan Z, Famoudou Don Moye et de nombreux autres encore.

En 2014, il enregistre « Ida » (Abeille Musique/Plus Loin Music), son premier album en tant que leader avec Sergio Gruz (piano), Juan Sebastien Jimenez (contrebasse), Mauro Gargano (contrebasse) et Lukmil Pérez (batterie). En 2017 il sort « Ants » (Label Gaya Music), un deuxième album, en co-leader avec Mauro Gargano et Fabrice Moreau (batterie). Ces deux albums sont très bien accueillis par la critique. Il joue et enregistre par ailleurs avec Mario Canonge et Michel Zenino au sein de Quint’Up puis avec Adrien Chicot.

En 2023, Ricardo Izquierdo présente un nouvel album « Kikun Pelu Mi Wá » (Mirr/L’Autre Distribution), en Yoruba.

« Kikun Pelu Mi Wá »

Sorti le 26 mai 2023, « Kikun Pelu Mi Wá » (MiRR/L’Autre Distribution) se distingue par l’écriture musicale très personnelle de Ricardo Izquierdo qui formalise la rencontre entre ses origines et le jazz.

« Kikun Pelu Mi Wá » rend un vibrant hommage à Matanzas, ce haut lieu de la culture cubaine où cohabitent musique, danse et poésie en harmonie depuis des centaines d’années, dans un environnement qui a conservé toute son authenticité et sa ruralité, ancré dans les cultures africaines Yoruba et les cultes des sociétés secrètes ou confréries Abakùa.

Sur cet album issu d’une quête transculturelle afro-diasporique du musicien, le saxophoniste s’est entouré d’une nouvelle formation composée de musiciens avec lesquels il collabore depuis longtemps. Leur complicité et leur écoute mutuelle sous-tend leur subtil dialogue.

A ses côtés, on retrouve le pianiste Sergio Gruz, les contrebassistes Gildas Boclé et Juan Sebastien Jimenez, le batteur Fabrice Moreau et le percussionniste Javier Campos Martinez.

Au fil des plages

Dès le titre d’ouverture, Libellule, on tombe sous le charme de la sonorité douce et limpide du ténor qui murmure une musique lyrique, poétique et exigeante dont la richesse rythmique s’inscrit aux confluences du jazz et de la musique cubaine. Son jeu fluide est couronné par de douces spirales qui évoquent le vol gracieux de l’insecte qui zigzague dans les airs.

Sur Verde Y Negro, le ténor immerge l’oreille dans un monde musical en demi-teinte, un monde envoûtant.Le solo du pianiste Sergio Gruz crée une atmosphère qui flotte entre imaginaire et réel et invite à l’introspection. Si le saxophoniste ne s’interdit pas des escapades virtuoses, il évite tout bavardage superflu.

Le répertoire se poursuit avec Autour du Jardin (Jekua Baba). Après accords et harmoniques du soprano, le saxophoniste développe une mélodie mystérieuse soutenue par les percussions de Javier Campos, les subtiles friselis des cymbales de Fabrice Moreau et les souples envolées de la contrebasse de Gildas Boclé. Le soprano improvise avec délicatesse et déploie des arabesques totalement maîtrisées.

Adentro fait ensuite résonner un champ musical onirique où le ténor s’exprime avec fougue, entouré de Sergio Gruz, Gildas Bosclé et Fabrice Moreau, tous très inspirés. Les surprises musicales se succèdent au fil des portées et ravissent l’écoute.

Co-signé avec le percussionniste cubain Javier Campos Martinez, Pueblo Nuevo rend hommage à la société Abakuá, société secrète d’hommes venus du sud-est du Nigeria et du sud-ouest du Cameroun. Le chant du soprano, la voix et la percussion évoquent les ambiances sonores des rites initiatiques de cette société secrète, symbole avéré de résistance. Changement de climat radical avec Pa’Aggayu. En introduction, le jeu appuyé du ténor prend des inflexions très libres puis le discours devient incantatoire et la musique se pare de mystère. A savourer sans retenue.

Sur le très court Elle, le soprano se fait lyrique et chaleureux. Son chant fluide ne manque pas d’énergie mais sait éviter la frénésie. La musique respire, le bonheur est là encore de la partie.

De retour au ténor sur E.I.I.O. (Elerin Ikpin Ibikeji Olodumare), le saxophoniste souffle des lignes musicales nettes et élégantes où alternent raucité et douceur, ce qui n’est pas sans évoquer le souvenir du jeu du regretté Wayne Shorter.

L’album se termine avec Tún,Tún,Tún (Aggo Mi Padre,TraigoEl Papalote). Avec Juan Sebastien Jimenez, Ricardo Izquierdo et ses complices poursuivent leur exploration musicale et combinent avec raffinement les éléments du folklore afro-cubain avec ceux du jazz le plus contemporain. Le jeu éloquent et enflammé du ténor est soutenu par les riches harmonies du piano et la solide rythmique.

Rendez-vous le 29 juin 2023 pour le concert de sortie de l’album « Kikun Pelu Mi Wá » au Studio de l’Ermitage à Paris. Ricardo Izquierdo sera accompagné de Sergio Gruz (piano), Gildas Boclé (contrebasse), Fabrice Moreau (batterie) et Javier Campos Martinez (percussions). Après l’été d’autres concerts se profilent, le 29 septembre 2023 au Jazz Club de Savoie à Chambéry, le 06 octobre 2023 aux Musiques au Comptoir à Fontenay-sous-Bois et le 07 octobre 2023 à La Sirène à Paimpol.

Premiers Noms & Visuel de Jazz à Vienne 2025

Premiers Noms & Visuel de Jazz à Vienne 2025

Le 26 novembre 2024, les organisateurs du Festival « Jazz à Vienne » ont dévoilé le visuel de l’édition 2025 proposée par le dessinateur Jeremy Perrodeau. En attendant le 13 mars 2025, date d’annonce officielle de la programmation de la 44ème édition de « Jazz à Vienne », les concerts de six soirées sont déjà annoncés. Six rendez-vous à ne pas manquer ! Cet avant-goût réjouissant laisse augurer de sérieuses promesses de réjouissances musicales !

lire plus
Du groove à gogo avec Dmitry Baevsky et « Roller Coaster »

Du groove à gogo avec Dmitry Baevsky et « Roller Coaster »

Pour son onzième album, « Roller Coaster », le saxophoniste Dmitry Baevsky revient avec à ses côtés, le guitariste Peter Bernstein. Une fois de plus, le talent de l’altiste éclate avec insolence. A la fois lyrique et sensible, mélodique et virtuose, son jazz impressionne et séduit. Que du bonheur !

lire plus
Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »

Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »

Sur son nouvel album « Le Sable et l’Écume », Titi Robin présente un répertoire original composé pour Titi Robin Quatuor, sa nouvelle formation instrumentale. Un projet instrumental porté par les sublimes échanges de quatre musiciens hors pair. La musique s’inscrit dans une culture radicalement modale et polyrythmique. La prise de risque artistique est à la mesure de l’enjeu esthétique. Un projet modal, hors mode et radical.

lire plus
20 ans après… Seu Jorge revient avec « Cru »

20 ans après… Seu Jorge revient avec « Cru »

Samba Pop dépouillée et réjouissante

​Nul besoin de présenter Seu Jorge, chanteur et acteur brésilien au succès international. En 2004, l’album « Cru » l’avait consacré comme « roi » de la musique brésilienne. Annoncé pour le 16 juin 2024, l’album « Cru » fête ses 20 ans. Constitué de reprises, de compositions originales de Seu Jorge et de ceux qui étaient de jeunes auteurs-compositeurs dans les années 2000, l’album n’a rien perdu de sa saveur. De la samba pop dépouillée et réjouissante. L’idéal pour bien commencer la saison estivale.

Seu Jorge revient avec Cru20 ans après sa sortie, « Cru » (Believe) s’impose comme un album indémodable qui éblouit encore par le talent de tous les artistes engagés autour de Seu Jorge parmi lesquels on note particulièrement Pretinho da Serrinha (percussions, arrangements, voix, cavaquinho) présent sur la plupart et en charge de nombreux arrangements. On apprécie par ailleurs la qualité du mixage réalisé par Renaud Letang, un travail raffiné qui met en valeur une épure musicale bien éloignée des habituels poncifs rattachés à la samba brésilienne.

Issue d’une même logique esthétique la pochette est créditée au plasticien Vik Muniz.

« Cru », un album dépouillé aux mélodies charmeuses. Pleine de nuances et de sensibilité, la voix légèrement éraillée de Seu Jorge se déploie au fil des neuf plages avec une grâce inouïe dans les aigus, une plénitude absolue dans les médiums et une grande profondeur dans les graves.

Seu Jorge

Plus connu sous son nom de scène de Seu Jorge que lui a donné son ami et batteur Marcelo Yuka, Jorge Mário da Silva est né le 08 juin 1970 et a grandi dans une favela de Belford Roxo dans la région de Baixada Fluminense, région de l’État de Rio de Janeiro. Après une enfance difficile, il apprend la guitare sous le parrainage de Paulo Moura clarinettiste et chef d’orchestre puis intègre la troupe de théâtre de son neveu Gabriel Moura.

Au début des années 1990, il rejoint en tant que chanteur le groupe Farofa Carioca avec lequel enregistre « Moro No Brasil » sorti en 1998 et commercialisé au Brésil, au Portugal et au Japon. Il intègre ensuite la formation hip-hop « Planet Hemp ».

Il se lance ensuite dans une carrière solo et sort son premier disque en 2001 « Samba Esporte Fino » produit par Mario Caldato. Cet album aux sonorités pop influencés par la musique de Jorge Ben, Gilberto Gil ou Milton Nascimento ne sort en 2002 qu’à l’extérieur du Brésil sous le nom de « Carolina ». Il signe un second opus « Cru », salué par les professionnels qui considèrent Seu Jorge comme une figure marquante de la nouvelle génération de la samba-pop brésilienne.

Sorti après le film brésilien culte « La cité de Dieu » (2002) de Fernando Meirelles, dans lequel il interprétait le rôle du chauffeur de bus « Mané Galinha », l’album « Cru » est enregistré en France après une rencontre entre Seu Jorge et le producteur français Jérôme Pigeon. Matthieu Chedid participe à l’enregistrement d’un titre de l’album, Tive razão et invite ensuite Seu Jorge en première partie d’un concert à Bercy. Ils se retrouveront ensuite à de nombreuses reprises en France et au Brésil. L’album « Cru » reçoit un franc succès.

Wes Anderson propose ensuite à Seu Jorge un rôle dans son film « Life Aquatic » (2004) aux côtés de Bill Murray, William Defoe, Cate Blanchett et Anjelica Houston, dans lequel il joue le rôle d’un musicien, Pelé Dos Santos. Pour l’occasion, il interprète plusieurs chansons de David Bowie en portugais. Récemment Seu Jorge a tourné dans le film « Marighella  » tourné en 2019 et sorti en 2021.

Devenu vedette internationale, l’ancien enfant des favelas est aujourd’hui un ambassadeur de la culture brésilienne et un artiste très engagé contre le racisme encore très présent au Brésil.

« Cru »

« Cru », un album de neuf titres d’une grande sobriété au niveau de l’orchestration, ce qui permet d’apprécier le chant et la sonorité de chacun des instruments utilisés.

L’album commence avec un thème d’amour, l’hypnotique et dansant Tive razão de Seu Jorge.

Plus loin, le chanteur interprète une deuxième composition de son cru, São Gonça, un morceau beaucoup plus dénudé qu’il exprime avec une grande tendresse, seul avec sa guitare acoustique.

Pris sur un rythme plus rapide que l’original de Serge Gainsbourg, la reprise de Chatterton ne respire pas la joie de vivre et distille un malaise certain, ce d’autant plus que la liste des « suicidés » ou « fous à lier » inclut plus de personnages que dans le morceau de référence parmi lesquels apparaissent des personnalités du XXème siècle comme le président brésilien Getulio Vargas ou Kurt Cobain, tous deux suicidés par balle.

Après ce titre rythmiquement enlevé advient le plus intimiste Fiore de la Città de Robertinho Brant. Entouré de Robertinho Brant (guitare acoustique), Pretinho Da Serrinha (cavaquinho et percussions) et Fabio Fonseca (synthétiseur), le chanteur est à la basse.

Le répertoire se poursuit avec le plus tonique Bem Querer de Carlos Da Fé et Dom Mita où le chanteur tient la guitare électrique accompagné par la basse de Marcelo Aube et les percussions de Pretinho Da Serrinha. Le titre balance au rythme des claquements de mains et des chœurs qui lui confèrent de douces couleurs. Avec les mêmes musiciens, Seu Jorge reprend le titre de Jerry Leiber et Mike Stoller, Don’t, au climat intimiste et délicat.

Dans un registre tout aussi délicat, Seu Jorge propose ensuite une version acoustique de Bola de Meia de Duani simplement accompagné par la guitare acoustique de Robertinho Brant. On écoute avec délice cette triste histoire d’amour que la voix et la guitare content avec une tendre mélancolie. C’est ensuite avec Una Mujer de Murilo Antunes et Robertinho Brant que se poursuit le répertoire. Tout aussi nostalgique que le précédent, il évoque lui aussi l’amour, la mer, le soleil… la vie.

« Cru » se termine avec une reprise de Eu Sou Favela de Noca Da Portela et Sergio Mosca. Seulement accompagnée de la cuica et des percussions de Pretinho Da Serrin, la voix du chanteur évoque avec une douce langueur le réel problème de société que constituent les favelas. Un dernier titre bluesy et entêtant qui engage à remettre l’album au début pour l’écouter encore et encore.

Premiers Noms & Visuel de Jazz à Vienne 2025

Premiers Noms & Visuel de Jazz à Vienne 2025

Le 26 novembre 2024, les organisateurs du Festival « Jazz à Vienne » ont dévoilé le visuel de l’édition 2025 proposée par le dessinateur Jeremy Perrodeau. En attendant le 13 mars 2025, date d’annonce officielle de la programmation de la 44ème édition de « Jazz à Vienne », les concerts de six soirées sont déjà annoncés. Six rendez-vous à ne pas manquer ! Cet avant-goût réjouissant laisse augurer de sérieuses promesses de réjouissances musicales !

lire plus
Du groove à gogo avec Dmitry Baevsky et « Roller Coaster »

Du groove à gogo avec Dmitry Baevsky et « Roller Coaster »

Pour son onzième album, « Roller Coaster », le saxophoniste Dmitry Baevsky revient avec à ses côtés, le guitariste Peter Bernstein. Une fois de plus, le talent de l’altiste éclate avec insolence. A la fois lyrique et sensible, mélodique et virtuose, son jazz impressionne et séduit. Que du bonheur !

lire plus
Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »

Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »

Sur son nouvel album « Le Sable et l’Écume », Titi Robin présente un répertoire original composé pour Titi Robin Quatuor, sa nouvelle formation instrumentale. Un projet instrumental porté par les sublimes échanges de quatre musiciens hors pair. La musique s’inscrit dans une culture radicalement modale et polyrythmique. La prise de risque artistique est à la mesure de l’enjeu esthétique. Un projet modal, hors mode et radical.

lire plus
« Life is a Movie » par Laurent de Wilde Trio

« Life is a Movie » par Laurent de Wilde Trio

Un projet musical gorgé de vie et de swing

En trio avec le contrebassiste Jérôme Regard et le batteur Donald Kontamanou, le pianiste et compositeur Laurent de Wilde présente « Life is a Movie » et ses ambiances éclectiques irriguées de groove et de liberté. La vie d’un musicien narrée comme un film, au fil des rencontres et des imprévus de la vie. Un album élégant gorgé de vie et de swing.

visuel de l'album Life is a movie de Laurent de Wilde TrioSorti le 28 avril 2023, « Life is a Movie » (Gazebo/L’Autre Distribution) résonne comme la bande-son d’un voyage musical proposé par Laurent de Wilde Trio, au cœur du jazz et des émotions.

Pour le leader, ces émotions de la vie transparaissent à travers un éventail de morceaux « très différents, des morceaux gais des morceaux tristes, des morceau rapides, des morceaux lents, dans le film de sa vie il y a tellement d’influences différentes qu’on ne peut pas lui donner une tonalité particulière ».

« La vie c’est comme dans un film, parfois un film de Godard, parfois un film de Kubrick, parfois un film d’action, parfois un film d’amour, un film qui finit bien, un film qui finit mal. On a parfois l’impression d’habiter dans sa propre histoire sans en être vraiment l’acteur. On est plutôt le spectateur de sa propre vie et parfois on se retrouve bombardé à l’intérieur même de l’histoire et puis de temps en temps l’histoire vous laisse de côté, on s’aperçoit que c’est sa propre vie. » Laurent de Wilde

Laurent de Wilde

Musicien, producteur, écrivain et animateur radio multi-récompensé pour ses albums jazz et électro, Laurent de Wilde, né en 1960 à Washington, s’installe en France en 1964. Il fait ses études à Paris jusqu’à l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, qu’il intègre en 1981. Il repart ensuite aux États-Unis en 1983. Il apprend le piano jazz à New York où il réside durant huit ans et se produit professionnellement.

Pianiste et compositeur

A la fin des années 80, il y enregistre en trio « Off the Boat » (1987) puis « Odd and Blue » (1989) avec Ira Coleman (contrebasse) et Jack DeJohnette (batterie) puis « Colors of Manhattan » (1990) en quartet avec Eddie Henderson (trompette), Ira Coleman (contrebasse), Lewis Nash (batterie).

Il revient à Paris en 1991 où il poursuit sa carrière de musicien. Il obtient le Prix Django Reinhardt en 1993 pour son album Open changes (1992) puis enregistre « The back burner » (1995) puis « Spoon-a-rythm » (1997) pour lequel il obtient la Victoire du Jazz de « Révélation de l’année ».

Durant les années 2000, il s’immerge dans l’électronique et produit 6 albums, « Time 4 change » (2000), « Stories » (2003), « Organics » ‘2004’, « PC Pieces » (2007), « Fly » (2010), puis « Fly Superfly » (2014). Puis il mène des projets plus variés, la poursuite de son trio jazz, la collaboration avec des artistes tels que Jacques Gamblin (Ce que le djazz fait à ma jambe, lectures musicales autour de textes de Gamblin) et Abd Al Malik (Gibraltar), la co-réalisation de deux documentaires pour Arte sur Monk (2010) et Mingus (2011) et une collaboration avec le conteur Souleymane Mbodj (Contes d’Afrique, 10 albums pour les éditions Milan).

En 2016, Laurent de Wilde sort « Riddles » (Gazebo). En 2017, l’année du centenaire de la naissance de Thelonious Monk, il crée le New Monk trio dédié aux compositions de Monk. En 2018, il reçoit Prix du meilleur disque français de L’Académie du Jazz pour son album « New Monk Trio ». Cette même année, il reçoit le titre d’Artiste de l’année aux Victoires du Jazz et le Grand prix du Jazz Sacem pour l’ensemble de sa carrière.

En 2019, il publie « Three Trios », un coffret qui réunit les trois albums « Odd & Blue » (1989), « Open Changes » (1993) et « The Present » (2006). En 2021, il publie « Whells », enregistré en duo avec Ray Lema.

Producteur

Sur le label Gazebo qu’il a fondé en 2010, il met en avant d’autres artistes du monde de jazz :

Animateur radio

En 2016, il entame sur TSF Jazz une carrière d’animateur radio avec « Portrait in jazz », une série d’émissions hebdomadaires où il invite des personnalités non musiciennes à parler de leur rapport personnel au jazz. Depuis 2020, il anime « On The Wilde Side », du lundi au jeudi (19h à 20h) sur Radio Classique.

Ecrivain

En tant qu’auteur, Laurent de Wilde a publié « Monk », un essai consacré à Thelonious Monk publié en 1997 puis en livre de poche Folio en 2017. En 1996, l’ouvrage a reçu le prix Charles-Delaunay du meilleur livre de jazz et en 1997 le prix de littérature musicale Pelléas. L’ouvrage a ensuite été porté à l’écran par Arte.

En 2016, chez Grasset paraît « Les fous du son. D’Edison à nos jours » qui est ré-édité chez Folio en 2019. Cette saga historique retrace les origines de la musique électronique et permet de découvrir les inventeurs et les inventions à l’origine des machines à produire du son avec de l’électricité, les synthés.

En 2023, avec l’auteur de bande dessinée Yvan Guillo alias Samplerman, il co-signe « Robert Moog », un ouvrage sur l’inventeur du synthétiseur modulaire, Robert Moog (1934-2005). Le livre est paru en mars dans la collection Supersoniques aux Éditions de la Philharmonie.

…. 2023, « Life is a Movie »

Laurent de Wilde trio©Leo Ouazan

Après un accident de moto qui l’a privé de l’usage de ses jambes juste après la crise du covid, Laurent de Wilde est de retour sur ses deux jambes, prêt à se remettre à danser et le 28 avril 2023, il sort « Life is a Movie » (Gazbo/L’Autre Distribution), avec le contrebassiste Jérôme Regard et le batteur Donald Kontomanou.

Toutes les compositions de l’album sont créditées à Laurent de Wilde sauf Easy come easy Go co-écrit avec Donald Kontomanou. « Life is a Movie » a été enregistré au Studio Gil Evans de la Maison de la Culture d’Amiens les 14 et 15 septembre 2022 par Dominique « Dume » Poutet assisté de Bertrand Hardi. L’album a été mixé et mastérisé par Dume.

Au fil des titres

Après les arpèges de l’introduction suggérant un flot incessant de vaguelettes, le trio joue la mélodie de La vague. Baignée d’allégresse, elle développe un élan vital inouï et génère des images de film jusqu’au final du morceau qui se termine sur un clapotis de marée basse.

Changement de climat avec Back on the beat et son riff groovy que le leader a écrit en pensant à Ramsey Lewis, disparu quelques jours avant l’enregistrement de l’album « Life is a movie ». Le jeu enthousiaste du pianiste, son sens de l’accentuation, du phrasé et la mise en valeur du thème le rattachent à grande tradition du trio piano/contrebasse/batterie.

Advient alors, comme en flottaison, le titre qui donne son nom à l’album. Quelque peu étonnante, l’atmosphère de Life is a movie suscite l’incertitude, comme si la musique hésitait avant de prendre une direction.

Le répertoire se poursuit avec Les paradis perdus, une composition nostalgique. Des pastilles adhésives appliquées sur les cordes du piano rendent le son de l’instrument proche de celui de la kora. Le batteur Donald Kontomanou ouvre Easy come easy go par des roulements percutants de caisse claire puis, avec une exubérante éloquence, le pianiste expose le riff de la mélodie. Son jeu effervescent au toucher percussif développe des fulgurances jusqu’au final bluesy en diable.

Le pianiste convie ensuite l’oreille à le suivre sur Inners Roads, les routes du lent voyage qu’il a fait à l’intérieur de lui-même, lorsqu’il était cloué au lit après son accident. Musique minimaliste, jeu de piano fluide, longues tresses de notes fluides et cristallines, jeu souple de la contrebasse, légèreté de la batterie. Get up and dance contraste avec le titre précédent par son climat explosif évocateur de la musique de Fela Kuti auquel Laurent de Wilde rend hommage. C’est avec ferveur que Donald Kontomanou déploie son solo sur un rythme d’Afrobeat évocateur de celui de Tony Allen.

Le trio interprète ensuite Liane et Banian, composition écrite par Laurent de Wilde pour son duo de piano avec le pianiste franco-congolais Ray Lema. Mélodie romantique et jeu aérien du piano, délicatesse du toucher du batteur sur peaux et cymbales, contrebasse mélancolique.

L’album se termine avec Mes insomnuits. Dans un contexte musical crépusculaire évocateur de l’atmosphère d’une série noire, le pianiste scande les paroles de son texte à la manière de Claude Nougaro. Il dédie ce titre à tous ceux et celles qui comme lui « peuvent avoir parfois du mal à dormir et pensent, à tort, qu’ils sont seuls dans leur cas »… on se promet de le mettre sur la platine en cas d’insomnies prochaines.

Pour écouter le trio de Laurent de Wilde, deux rendez-vous se profilent. Le samedi 20 mai 2023 à 21h à Roskoff, dans le cadre de la 8ème édition du festival « Jazz in Rosko » dont le pianiste est l’invité d’honneur et le directeur artistique et le mardi 06 juin 2023 à 21h à Paris au New Morning pour le concert de sortie de l’album.

Premiers Noms & Visuel de Jazz à Vienne 2025

Premiers Noms & Visuel de Jazz à Vienne 2025

Le 26 novembre 2024, les organisateurs du Festival « Jazz à Vienne » ont dévoilé le visuel de l’édition 2025 proposée par le dessinateur Jeremy Perrodeau. En attendant le 13 mars 2025, date d’annonce officielle de la programmation de la 44ème édition de « Jazz à Vienne », les concerts de six soirées sont déjà annoncés. Six rendez-vous à ne pas manquer ! Cet avant-goût réjouissant laisse augurer de sérieuses promesses de réjouissances musicales !

lire plus
Du groove à gogo avec Dmitry Baevsky et « Roller Coaster »

Du groove à gogo avec Dmitry Baevsky et « Roller Coaster »

Pour son onzième album, « Roller Coaster », le saxophoniste Dmitry Baevsky revient avec à ses côtés, le guitariste Peter Bernstein. Une fois de plus, le talent de l’altiste éclate avec insolence. A la fois lyrique et sensible, mélodique et virtuose, son jazz impressionne et séduit. Que du bonheur !

lire plus
Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »

Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »

Sur son nouvel album « Le Sable et l’Écume », Titi Robin présente un répertoire original composé pour Titi Robin Quatuor, sa nouvelle formation instrumentale. Un projet instrumental porté par les sublimes échanges de quatre musiciens hors pair. La musique s’inscrit dans une culture radicalement modale et polyrythmique. La prise de risque artistique est à la mesure de l’enjeu esthétique. Un projet modal, hors mode et radical.

lire plus
Laurent Cugny Tentet présente « Zeitgeist »

Laurent Cugny Tentet présente « Zeitgeist »

Électricité et mélodies font bon ménage

Avec « Zeitgeist » Laurent Cugny livre sa définition du jazz : un langage musical universel qui traverse les époques et transcende les mélodies. Le pianiste dirige ici la fine fleur des musiciens hexagonaux réunis dans un tentet où chaque instrumentiste s’exprime avec une grande liberté. Électricité et mélodie font bon ménage. Un album jubilatoire.

visuel de l'album Zeitgeist de Laurent Cugny TentetMaître avéré et reconnu de la direction de grands ensemble, Laurent Cugny a réuni en 2022 un all-star de musiciens de jazz français pour jouer un répertoire inédit enregistré sur l’album « Zeitgeist » (Label Frémeaux & Associés) dont la sortie est annoncée pour le 14 avril 2023.

Le tentet à l’instrumentation quelque peu inhabituelle compte trois claviers électriques, deux batteries, une guitare, une contrebasse, une trompette, un saxophone soprano et une clarinette basse. Dans la plus pure tradition du jazz, une grande part est laissée à l’improvisation et à l’initiative des musiciens.

Ancré dans la grande tradition du jazz et du blues, « Zeitgeist » groove de bout en bout. Timbres et couleurs harmoniques s’unissent, se télescopent et explosent. Une musique singulière qui développe une vision universelle du jazz. Un régal absolu… dans l’esprit du temps, de notre temps.

Laurent Cugny

Pianiste et claviériste, arrangeur, chef d’orchestre, auteur, professeur…  la longue carrière de Laurent Cugny est prestigieuse et difficile à résumer.

Celui qui a joué et enregistré avec Gil Evans (1987), a dirigé le Big Band Lumière pendant 20 ans de 1980 à 2000 et le Gil Evans Paris Workshop de 2014 à 2018, a aussi été directeur de l’Orchestre National de Jazz (ONJ) de1994 à 1997.

Il a écrit un opéra-jazz, « La Tectonique des nuages », à partir d’une pièce de José Rivera sur une mise en scène de François Rancillac. L’œuvre a été créée en version concert en 2006 et reprise au théâtre de la Ville (Paris) en 2007.

Il a aussi écrit des ouvrages parmi lesquels on peut citer sans être exhaustif, « Las Vegas Tango - Une vie de Gil Evans » (1989), « Électrique - Miles Davis 1968-1975 » (1993), « Histoire du jazz en France – Tome 1 : du milieu du XIXème siècle à 1929 » (2014), « Hugues Panassié – Le Jazz Hot et la réception de l’œuvre panassiéenne » (2017) », ​ »Recentrer la musique – Tome 1 : audiotactilité et ontologie de l’œuvre musicale » (2021). « Recentrer la musique - Tome 2 : New Musicology et Heméneutique, peur de la musique, analyse » est annoncé pour 2023.

On peut aussi noter en 2022 chez Frémeaux & Associés, la sortie de « Histoire du jazz - Une musique pour les XXe et XXIe siècles », 4 CD qui retracent l’histoire du jazz né il y a 120 ans et qui n’a cessé d’évoluer dans toutes ses dimensions, musicales, sociales, culturelles, politiques, économiques. 4 CD comme un cours particulier de Laurent Cugny : « Méthodologie et Origines », « L’intrigue Linéaire principale (1917-1976) », « L’Ère Postmoderne (après 1976) » et « Le Jazz Vocal », 4h45 d’écoute pour découvrir l’histoire globale du jazz, de l’esclavage au label ECM.

Après une thèse de doctorat consacrée à l’analyse de l’œuvre de jazz publiée en 2009 sous le titre « Analyser le jazz » aux éditions Outre Mesure, Laurent Cugny a exercé diverses activités d’enseignement, de pratique collective et de recherche et publié de nombreux articles. Il a été nommé professeur de musicologie en 2006 à l’université Paris-Sorbonne (Paris IV).

Il a par ailleurs signé de nombreux arrangements pour Lucky Peterson, Abbey Lincoln, David Linx, Juliette Gréco, Ricardo Teté, Viktor Lazlo, et pour bien d’autres encore.

En janvier 2023, Laurent Cugny prend les rênes de l’Orchestre des Jeunes de l’ONJ pour sa quatrième saison. Il a pour l’orchestre de sérieuses ambitions : « Sur le plan musical, ce qui m’intéresse est de voir comment des instrumentistes qui n’étaient pas nés au moment de la création de cette musique vont pouvoir s’en emparer, avec leur formation et leur culture musicale, nécessairement différente. J’essaierai de leur laisser la marge de liberté nécessaire pour qu’elles et ils soient en mesure de livrer une version nouvelle de cette musique. »

Enfin en 2023, il va tourner sur les scènes françaises avec le « Laurent Cugny Tentet » pour présenter sur scène le répertoire de son nouveau projet « Zeitgeist ».

« Zeitgeist »

Outre les 10 photos en noir et blanc des musiciens du tentet, le livret définit la musique et l’esprit de » Zeitgeist » en 28 mots et quelques ponctuations. Un propos synthétique et fort juste qui cerne l’essence même de la musique de cet album enregistré en septembre 2022 au Studio Midilive de Villetaneuse par Ludovic lanen qui en a aussi assuré le mixage.

« Zeitgeist
L’esprit du temps. Signes du temps.
De Louis Armstrong et des états d’âme indigo ?
Du swinging London, de Woodstock et Mister Foster
De notre temps ? »

Sur « Zeitgeist » on découvre avec bonheur l’essentiel de Laurent Cugny, son sens de la mélodie, sa vision intellectuelle de l’histoire du jazz et son goût du partage avec les musiciens qu’il a réunis autour de lui pour enregistrer les neuf pistes de l’album.

Le tentet réunit quelques-uns des musiciens les plus en vue dans le paysage actuel du jazz français. Autour de Laurent Cugny (piano électrique, Fender Rhodes) on retrouve Pierre de Bethmann (piano électrique Fender Rhodes), Laurent Coulondre (orgue Hammond B3), Manu Codjia (guitare), Quentin Ghomari (trompette), Martin Guerpin (saxophone soprano), Stéphane Guillaume (clarinette basse), Jérôme Regard (contrebasse), Clément Daldosso (contrebasse), Stéphane Huchard (batterie), Antoine Paganotti (batterie), Élie Martin-Charrière (batterie). On note que Stéphane Huchard et Stéphane Guillaume faisaient partie de l’ONJ que dirigea Laurent Cugny de 1994 à 1997.

Dans « Zeitgeist », dissonance et harmonie coexistent avec bonheur. Les textures acoustiques s’allient à l’énergie des instruments électrifiés. Les formules rythmiques alimentent le tissu collectif d’où se détachent les interventions inspirées des solistes. Tout concourt à faire de cet album un opus aux atmosphères « bleutées », raffinées, exaltantes et jubilatoires.

Au fil des pistes

C’est Liviore, une composition de Laurent Cugny qui ouvre l’album. Elle place au premier plan le saxophone soprano. Au gré d’une atmosphère évanescente et stratosphérique installée par les Fender Rhodes, la guitare et la section rythmique, le soprano élève des arabesques circulaires et s’envole. C’est ensuite la trompette à la sonorité embrumée dans les graves mais incisive dans les aigus qui génère un environnement trépidant avant de céder la parole à la clarinette basse dont les sons éclatants transportent la musique dans une sorte de jungle urbaine.

A partir de la version de Woodstock écrite en 1969 par Joni Mitchell, le tentet de Laurent Cugny invite à un voyage musical spirituel. Jouée par la trompette au timbre mélancolique puis par la guitare, l’orgue et les Fender Rhodes, la mélodie résonne comme un hymne éphémère.

Changement de dynamique et de climat avec Boogie Woogie Waltz écrit par Josef Zawinul en 1973 pour l’album « Sweetnighter ». La reprise proposée par le tentet met en orbite l’improvisation virtuose de la clarinette basse et le dialogue percussif de Stéphane Huchard et Antoine Paganotti. L’oreille est saisie par le chorus ébouriffant du Fender Rhodes soutenu par l’orchestre sur un jazz fusion bigrement funky et évocateur de la musique des années 70. Le répertoire se poursuit avec une version singulière de L’air que l’on respire, titre de Michel Jonasz sorti en 1996. Le tentet développe le morceau comme une ritournelle soul et mélancolique jouée sur un tempo de reggae électro-futuriste.

Avec Pyramidal Vision, Laurent Cugny rend hommage au pianiste, organiste et chanteur Delmar Brown disparu le 01 avril 2017 à New York. Il a été musicien régulier du big band de Gil Evans. Les arrangements de Laurent Cugny octroient une dimension apaisée à la composition qui groove pourtant avec allégresse au fil des chorus des deux Fender Rhodes.

On craque littéralement pour la version délicieuse et malicieuse du titre I want you des Beatles sortie en 1969 sur l’album « Abbey Road ». On est esbroufé par l’improvisation exaltante et inspirée de la guitare déchaînée et frénétique de Manu Codja. Du rock blues jazzy à se damner !

Composée par Laurent Cugny, Salamero laisse une grande part à l’improvisation jubilatoire de la guitare, met en valeur le soprano voltigeur et l’orgue Hammond enflammé de Laurent Coulondre et se termine avec le dialogue polyrythmique effréné de Stéphane Huchard et Élie Martin-Charrière.

La reprise de Mr Foster, composition de Miles Davis qui rend hommage au grand batteur, met en lumière les arabesques musicales de la clarinette basse de Stéphane Guillaume soutenue par le tempo rythmique indéfectible de la rythmique.

L’album se termine avec une délicieuse version de Mood Indigo, à partir des arrangements de 1931 de ce grand standard écrit par Edward « Duke » Ellington. En sourdine, la trompette tisse un phrasé mélancolique, la clarinette basse ronfle tel un trombone, le Fender Rhodes égrène des grappes de notes rayonnantes, la contrebasse de Clément Daldosso chuchote son chant boisé, la guitare s’envole avec lyrisme alors que l’orchestration transcende la mélodie. Un réel enchantement !

Pour écouter live la musique de « Zeitgeis » et retrouver sur scène le Laurent Cugny Tentet avec Pierre de Bethmann (piano électrique Fender Rhodes), Laurent Coulondre (orgue Hammond B3), Manu Codjia (guitare), Jérôme Regard (contrebasse), Stéphane Huchard (batterie), Antoine Paganotti (batterie), Sylvain Gontard (trompette), Martin Guerpin (saxophone soprano) et Stéphane Guillaume (clarinette basse), rendez-vous pour la soirée de clôture du festival « Jazz à Saint-Germain des Près », le 17 Mai 2023 à 20h30 à l’Amphithéâtre Jussieu Sorbonne Université, le 04 août 2023 au La Londe Jazz Festival (83) et à 19h le 16 décembre 2023 à Paris, au studio 104 de la Maison de la Radio et de la Musique.

Premiers Noms & Visuel de Jazz à Vienne 2025

Premiers Noms & Visuel de Jazz à Vienne 2025

Le 26 novembre 2024, les organisateurs du Festival « Jazz à Vienne » ont dévoilé le visuel de l’édition 2025 proposée par le dessinateur Jeremy Perrodeau. En attendant le 13 mars 2025, date d’annonce officielle de la programmation de la 44ème édition de « Jazz à Vienne », les concerts de six soirées sont déjà annoncés. Six rendez-vous à ne pas manquer ! Cet avant-goût réjouissant laisse augurer de sérieuses promesses de réjouissances musicales !

lire plus
Du groove à gogo avec Dmitry Baevsky et « Roller Coaster »

Du groove à gogo avec Dmitry Baevsky et « Roller Coaster »

Pour son onzième album, « Roller Coaster », le saxophoniste Dmitry Baevsky revient avec à ses côtés, le guitariste Peter Bernstein. Une fois de plus, le talent de l’altiste éclate avec insolence. A la fois lyrique et sensible, mélodique et virtuose, son jazz impressionne et séduit. Que du bonheur !

lire plus
Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »

Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »

Sur son nouvel album « Le Sable et l’Écume », Titi Robin présente un répertoire original composé pour Titi Robin Quatuor, sa nouvelle formation instrumentale. Un projet instrumental porté par les sublimes échanges de quatre musiciens hors pair. La musique s’inscrit dans une culture radicalement modale et polyrythmique. La prise de risque artistique est à la mesure de l’enjeu esthétique. Un projet modal, hors mode et radical.

lire plus