Pour terminer 2024, quatre ultimes « Coups de cœur » pour savourer du piano à gogo !
							
					
				
					
						Jazz Campus en Clunisois 2024 – Néon & Unfolding
Deux quartets, deux univers
Pour sa cinquième soirée, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 accueille deux quartets sur la scène du Théâtres Les Arts de Cluny. Au programme, « Néon » puis « Unfolding - Baccarini/Melville ». Leurs univers différents déclenchent l’enthousiasme du public. Les contraintes formelles sont oubliées au profit d’une expression musicale libre et inventive.
Le vendredi 23 août 2024 à 20h30 le public emplit avec empressement les fauteuils du Théâtre Les Arts de Cluny. Au programme, deux quartets, deux projets, deux esthétiques.
La soirée ouvre avec « Néon », quartet qui regroupe Mathias Lévy (violon), Camille Maussion (saxophones ténor & soprano), Pierre Tereygeol (guitare, voix) et Eric Perez (batterie, sampler, human bass). Le concert débute avec L’odeur du Café, une composition de Pierre Tereygeol, prise sur un rythme soutenu avec de virtuoses prouesses des instrumentistes. Après un grand moment d’improvisation collective, le groupe installe une atmosphère dramatique et torturée. Un séisme sonore caractérise le début de la pièce ultérieure où les sons se dilatent, se contractent jusqu’au paroxysme.
Intitulé On ne se comprend pas, le morceau suivant s’inspire des Duos de Bartok pour deux violons. L’oreille titube au sein d’un magma sonore, délire et feulements de la guitare, slaps du soprano, grincements du violon. Lignes et formes s’entremêlent sans qu’il soit facile de les repérer.
En rappel le quartet propose un morceau volcanique joué à fond, comme pour convoquer la tempête.
Néon revendique un jazz libéré des contraintes, une musique qui aspire à la transe.
En deuxième partie de soirée la scène du Théâtre Les Arts accueille le quartet composé de Maria-Laura Baccarini (chant), Bruno Ruder (piano, synthétiseur), Bruno Ducret (violoncelle) et François Merville (batterie). Le groupe présente « Unfolding », une création musicale de François Merville et Maria Laura Baccarini, composée sur des extraits de Fast-changing bodies (Corps à mutation rapide) de Dorothée Zumstein. Il s’agit de la deuxième représentation de ce spectacle.
François Merville dédie le concert à Alain Michalowicz, bénévole très actif du festival, récemment disparu.
La chanteuse contextualise les trois pièces qu’elle chante. Les instrumentistes illustrent musicalement les narrations contées en anglais à propos de faits divers tragiques vécus par de jeunes femmes. Ambiance tendue, atmosphère dramatique. La voix parlée ou chantée interagit avec les instruments.
Bruitiste, rageur et virtuose, Bruno Ducret triture son violoncelle. Main gauche sur le synthé, main droite sur le piano, Bruno Ruder improvise, tour à tour aérien, lyrique, insolent et incandescent. Sur toms et cymbales, les balais, mailloches et baguettes de François Merville se font pulsatiles ou caressants.
Après un court rappel très expressif, le quartet est ovationné par un public enflammé séduit par ce spectacle bien éloigné des normes habituelles.
														2024… Ultimes « Coups de Cœur »
														2024… CD à ne pas rater !
Riche en surprises, l’année 2024 a permis de découvrir de nouveaux talents et de se régaler de la musique d’artistes confirmés qui n’ont cesse de se renouveler. Quelques albums parus au second semestre interpellent et charment l’oreille. Elle se régale avec des CD à ne pas rater.
														« Martial Solal : une vie à l’improviste » par Vincent Sorel
Le 10 octobre 2024, Vincent Sorel publie « Martial Solal : une vie à l’improviste », un roman graphique dédié à Martial Solal. Publié aux Editions du Layeur, ce superbe ouvrage rend hommage au célèbre pianiste décédé le 11 décembre 2024.
					


Vincent Courtois précise avant le début du concert que la musique de Line for lions reflète le regard que le trio porte sur « la musique qu’ils aiment », le jazz West Coast. Au cours du concert, il rendra par ailleurs hommage à Didier Levallet pour sa programmation toujours attentive à la jeune génération du Jazz, comme ce fut le cas pour lui, invité à jouer à Cluny alors qu’il commençait tout juste sa carrière.





La plainte s’exaspère puis Robin Fincker se lance dans un monologue déchirant et époustouflant d’énergie.





Les artistes reviennent. Rob Luft se saisit de sa guitare acoustique et s’assied pour une version jazzy de Black Trombone de Serge Gainsbourg. La musique swingue. Elina Duni improvise comme un saxophone, le bugle prend un chorus époustouflant de groove, la section rythmique accélère le tempo puis revient au swing manouche, la contrebasse improvise dans les graves avant un retour au thème. Avec générosité, les artistes offrent un deuxième rappel, une chanson kosovare des années 60. « Une femme demande à la lune de retrouver son mari car elle seule sait où elle se trouve… ». Chant plaintif et nostalgique, chorus planant du bugle, guitare électrique déchaînée, section rythmique tonique. De la nostalgie à l’extase, la musique est portée à son paroxysme.





Le set débute avec une composition de Denis Charolles, A la maison. Après l’introduction, la tromboniste prend un solo puis la pianiste se lance dans un dialogue intense avec le batteur. Autre composition du batteur, Wasabi évoque le Japon. Début martial piano/batterie alors que la tromboniste souffle dans l’embouchure de son instrument. Elle entame ensuite la mélodie de sa sonorité grave et large puis insère une sourdine dans le pavillon de l’instrument et joue sur les délicates interventions du batteur alors que la pianiste improvise avec une grande liberté.
La talentueuse compositrice, arrangeuse et pianiste Anne Quillier n’en est pas à sa première venue à Cluny. Après 2015 et 2019, elle revient le lundi 19 août 2024 sur la scène du Théâtre les Arts à la tête d’un quintet qui réunit à ses côtés Pierre Horckmans (clarinette basse), Damien Sabatier (saxophone baryton), Michel Molines (contrebasse) et Guillaume Bertrand. Motifs répétitifs, montées en puissance, Le groupe délivre une musique complexe et énergique.




