Clin d’œil à Joachim Caffonnette Trio & « Vers l’Azur Noir »

Clin d’œil à Joachim Caffonnette Trio & « Vers l’Azur Noir »

Richesse harmonique et climats poétiques

Le pianiste Joachim Caffonnette appartient à la génération montante du jazz belge. Pour son deuxième album « Vers l’Azur Noir » il s’associe à une section rythmique énergique. Le jeu interactif du trio est habité par un swing omniprésent. La richesse harmonique du propos soutient des mélodies alertes ou poétiques. A suivre avec attention !

Le pianiste Joachim Caffonnette

Joachim Caffonnette©Roger Vantilt

Après plusieurs années passées à jouer en quintet, le pianiste belge Joachim Caffonnette rencontre le contrebassiste français Alex Gilson. Sur le conseil de ce dernier, en avril 2017 il fait appel au batteur français Jean-Baptiste Pinet. Les trois musiciens s’entendent à merveille.

Au printemps 2017 ils entreprennent une tournée entre Belgique, Luxembourg et France qui leur permet de trouver leur son. A la suite de cela ils conçoivent d’enregistrer un album annoncé pour le 19 avril 2019. Son titre « Vers l’Azur Noir » fait référence à un poème de Rimbaud.

L’album est dédié à tous les migrants désespérés qui se lancent vers la méditerranée comme vers une illusoire « mer des topazes » qui se transforme en un « azur noir » où se noie leur espoir. Plusieurs titres de l’album évoquent d’ailleurs cette problématique vis à vis de laquelle Joachim Caffonnette est fort impliqué.

« Vers l’Azur Noir »

Couverture de l'album Vers l'Azur Noir de Joachim Caffonnette trio« Vers l’Azur Noir » (Neuklang Records/See List) propose un répertoire de neuf titres parmi lesquelles six compositions du leader et trois reprises. Deux titres pop-rock, Hey Jude de Paul McCartney (dédié à Julian, le fils de John Lennon) et Sugar Man de Sixto Rodriguez. Un standard de jazz redevable à Thelonious Monk, Monk’s Dream.

A six titres enregistrés au Jet Studio de Bruxelles en novembre 2017 par Angelica Roca et mixées par Vincent De Bast, le groupe a ajouté trois morceaux captés live par Vincent de Bast lors d’un concert à la Cellule 133a à Bruxelles en septembre 2018. Grâce à cette proposition on saisit à la fois la précision du travail du trio en studio et la spontanéité des échanges en concert.

Cette double perception de la musique du trio permet de saisir l’écoute interactive qui relie les musiciens et le jeu symbiotique qu’ils développent. On appréhende ainsi la richesse harmonique des textures et les lignes mélodiques poétiques ou vivaces développées par le trio.

Au fil des titres

Les six premiers titres restituent le travail du trio en studio.

Après une délicate mélodie romantique, Perspectives se densifie harmoniquement et fait référence au contrepoint de Bach. La musique tourbillonne et l’on perçoit la synergie qui règne au sein du trio. Pris sur un tempo plus rapide, Inner Necessity déroule un swing fluide et souple auquel le superbe solo du batterie apporte une respiration.

Entre ténèbres et lumière, le piano interprète en solo Tripoli’s Sorrow, une élégante ballade élégiaque au parfum evansien. Le trio enchaîne avec une version lumineuse et pleine de fraîcheur de Hey Jude dont le développement restitue tout à fait l’esprit de l’original… il manque juste la coda et les na, na, na qu’on est tenté de fredonner in petto.

Joachim Caffonnnette Trio

Joachim Caffonnette Trio©Roger Vantilt

Intitulé en référence aux derniers mots du premier vers de « Ce qu’on dit au Poète à propos de fleurs » écrit par Arthur Rimbaud en 1871, Vers l’Azur Noir magnifie le versus lyrique du trio dont la poétique musicale ne restitue en rien l’ironie dont le texte rimbaldien est imprégné.

Pris sur un tempo jazz médium, Sugar Man prend ses distances avec la version originale du titre que Sixto Rodriguez a créé lors de sa brève carrière aux USA entre 1967 et 1971 et que l’on a retrouvé en 2013 après un regain de succès en Afrique du Sud en 1998. Avec son alternance de solos, la valse tendre inscrit son format dans un jazz on ne peut plus classique qui magnifie le thème.

Enregistrés live, les trois derniers titres captent l’impact du trio sur le public.

Sur À Mawda, la section rythmique accompagne avec ardeur le jeu effervescent du piano qui porte l’expression de sa colère vis à vis de la mort dramatique de la fillette kurde à qui est dédiée la chanson.

Le trio groove et semble s’amuser sur les presque huit minutes que dure Monk’s Dream. Dans le pur esprit de la composition de Monk, le piano ludique et élastique articule un chorus ponctué de virgules. Les séquences saccadées et les distorsions harmoniques nourrissent le propos du pianiste auquel le batteur répond par un solo fort inspiré.

Jax and Reddy marque la fin du voyage.  Cet épilogue met en évidence le goût du piano pour le décalage qu’il maîtrise d’ailleurs à la perfection, le souple mais solide soutien de la contrebasse et la réactivité admirable de la batterie.

La sortie de « Vers l’Azur Noir » donne à découvrir Joachim Caffonnette Trio. Un univers où lyrisme et dynamisme se disputent la préséance. Traversé par le swing et porté par une complicité perceptible, l’album propose une musique fort équilibrée où mélodie, harmonie et  improvisation coexistent avec bonheur.

Après un concert de sortie d’album prévu à Bruxelles le 18 Avril 2019, au Théatre Marni, le trio annonce une tournée avec un concert à Paris le 23 avril 2019 à 19h30 au Sunside. ICI pour suivre l’actualité des dates de concert de Joachim Cafonnette Trio.

« L’Heure espagnole » à l’Opéra de Lyon

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En ouverture de saison, l’Opéra de Lyon propose « L’Heure Espagnole » de Maurice Ravel, une œuvre aux allures de fantaisie musicale, une facétie licencieuse. Ce premier opéra du compositeur français écrit sur un livret de Franc-Nohain brille d’audacieuses orchestrations. Conçues par Gregoire Pont, les images d’animation s’intègrent dans la mise en scène de James Bonas. Un cartoon coquin qui risque de cartonner !

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Clin d’œil à Yves Rousseau Septet & « Fragments »

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Pour son nouvel album, « Fragments », le contrebassiste Yves Rousseau réunit autour de lui un groupe transgénérationnel de musiciens talentueux. Ancrée dans les souvenirs de son écoute des groupes pop rock entre 1976 et 1979, la musique laisse une grande place aux solistes. L’écriture inventive et exaltante du leader inspire aux instrumentistes des improvisations décapantes.

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David Linx signe « Skin in The Game »

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Avec « Skin In The Game », le chanteur, auteur, compositeur et producteur David Linx signe un album à la fois énergique et sensible. Celui qui est devenu une référence en matière de jazz vocal, propose un opus poétique où il se met à nu. Autour de lui, il réunit une équipe de premier plan avec Gregory Privat au piano, Chris Jennings à la contrebasse, Arnaud Dolmen à la batterie et en invités, le guitariste Manu Codjia et le slameur Marlon Moore. Entre force et délicatesse, un opus à fleur de peau qui témoigne de ses convictions, de son implication dans le monde actuel et rend hommage à des figures qui lui sont chères. Au sommet de son art, David Linx performe plus que jamais au-dessus de la mêlée.

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Le concert solaire de Camille Bertault à Ecully

Le concert solaire de Camille Bertault à Ecully

Loin de tous les codes, un chant passionné

Le 12 avril 2019 marque la première venue de la chanteuse Camille Bertault sur une scène de la métropole lyonnaise. Elle présente son projet « Pas de Géant » au Centre Culturel d’Ecully. Au regard du succès hexagonal et international de l’artiste, l’évènement est de taille, pourtant point de rush du public. Conquis par une artiste passionnée qui ne manque pas d’air et se joue de tous les codes, les spectateurs présents se sont loués d’être venus et sont repartis enchantés.

On ne cesse au fil des ans de se questionner quant à la volatilité du public de jazz à Lyon (d’ailleurs, on se demande s’il existe vraiment) et à son suivisme peu raisonné qui les entraîne vers ce qui est déjà vu, connu et porté par la vague. Souvent mobilisés par des artistes surexposés qui font le buzz, les amateurs de jazz ont pourtant la mémoire courte car ils ont vite oublié le flot d’intérêt fort justifié qu’ont provoqué en 2015 les exploits de Camille Bertault partagés sur les réseaux sociaux lorsqu’elle reprenait le chorus de John Coltrane sur Giant Steps et enthousiasmait par ses scats ébouriffants.

Une affluence relative au premier concert de Camille Bertault dans la région lyonnaise est sans doute à relier avec le début des congés scolaires mais cela procède peut-être aussi d’un réel manque de curiosité. A moins que cela ne témoigne d’une faible inclinaison du public à quitter les scènes en vue, les sentiers fléchés et des routes balisées du jazz or ce sont sur ces terrains non formatés que la chanteuse Camille Bertault et son quartet s’aventurent  avec brio.

Camille Bertault à Ecully

Camille Bertault Quartet à Ecully le 12 avril 2019Le 12 avril 2019 sur la scène du Centre Culturel d’Ecully, la chanteuse Camille Bertault est entourée d’un trio qui réagit à la moindre de ses incartades vocales. En effet, le pianiste Fady Farah, le contrebassiste Christophe Minck et le batteur Donald Kontomanou pratiquent un accompagnement sur-mesure qu’on pourrait même qualifier d’accompagnement haute-couture.

Les trois musiciens pratiquent une écoute et une réactivité de chaque instant lesquelles alliées à leur virtuosité et leur sens aigu du tempo leur permettent de suivre les déambulations acrobates de la chanteuse. Cette dernière leur accorde un très large espace d’expression tout au long du set ce qui permet au public de prendre la mesure de leurs talents. Le pianiste virtuose et lyrique diversifie les nuances de son jeu au fil des morceaux. Le contrebassiste (et bassiste électrique sur un titre) assure un soutien solide que renforce le tempo infaillible d’un batteur rôdé à toutes les rythmiques.

Le répertoire

En une heure, le quartet enchaîne onze titres et un rappel. Un répertoire éclectique qui mêle avec bonheur et fantaisie chanson française, reprises de jazz et compositions de la chanteuse. Avec humour Camille Bertault présente chaque titre et permet ainsi au public de saisir la multiplicité de ses inspirations. Solaire elle s’investit dans sa musique qu’elle habite avec conviction et conserve ce brin de spontanéité qui rend les artistes si humains.

La chanteuse Camille Bertault à Ecully, photo de Didier MartinezAprès Nouvelle York, Camille Bertault interprète un medley en référence aux compositeurs qui l’ont inspirée. Goldberg-Arbre Ravéologique-Satièsque, un exercice périlleux qui mêle scats vertigineux et textes inspirés. Suit une révérence à Georges Brassens avec une version coquine de Je me suis fait tout petit puis le quartet propose sa version de Comment te dire adieu, qui a valu le succès à Françoise Hardy dans les années 60. L’interprétation de la Camille Bertault met autant en valeur la partie musicale de Goland que les paroles de Gainsbourg avec des parenthèses parler-chanter tout à fait dans l’esprit de l’auteur. Après Certes qui évoque les grandes vérités de la vue ordinaire, vient le moment désaltérant et enivrant du concert.

Le trio et la chanteuse entament une version peu conventionnelle du fameux Je Bois. La composition d’Alain Goraguer inspire à la chanteuse une explosion vocale susceptible de faire éclater le cristal des verres préalablement vidés. Quant aux paroles de Boris Vian, elles suscitent chez Camille Bertault une chorégraphie élégante qui la voit déambuler et tituber sur scène. Le public enivré par sa prestation l’accompagne d’une totale empathie lorsqu’elle tombe à terre et retient même ses applaudissements comme sidéré par sa chute. « Une première » confesse la chanteuse habituée à se relever plus vite, car en général la chute et l’arrêt de la musique donnent le signal des vivats… mais à Ecully, le public reste coi devant cette simulation réaliste de l’ivresse. Un p’tit verre n’aurait d’ailleurs pas été de refus pour trinquer avec elle !

La chanteuse Camille Bertault à Ecully, photo de Didier MartinezCamille Bertault a posé des paroles en Portugais sur House of Jade de Wayne Shorter dont le titre devient Casa de Jade. Elle rend ainsi hommage au compositeur et au Brésil. Accompagnée par le batteur devenu percussionniste délicat, la voix souple et caressante esquisse un climat éthéré. Seule au piano, la chanteuse enchaîne avec Tantôt qui évoque toutes les personnalités susceptibles d’habiter tout un chacun. Une délicieuse escapade comme un clin d’œil espiègle de la chanteuse aux différents états d’âme qui peuvent l’assaillir.

Par ses paroles, Entre les deux immeubles convoque le phénomène de la création à partir de la vue que perçoit la chanteuse assise au quinzième étage derrière le clavier de son piano. Affres fascinantes de l’inspiration que dessinent les quatre artistes, entre nuages obscurs et soleil inspirant. Sur Winter in Aspremont le piano lyrique et très expressif dialogue avec la voix dans un chorus sensible où il enjambe les intervalles et les caresse. La voix lui répond, glisse, se rattrape, remonte et se suspend entre les portées où elle étire le fil d’une intense mélancolie. Un superbe moment d’émotion que cette berceuse écrite par la chanteuse pour les adolescents.

Pour terminer le concert, le quartet propose sa version de Giant Steps renommé par la chanteuse Là où tu vas. Les paroles qu’elle a écrites retracent les évènements des deux dernières années qui lui ont fait franchir ce fameux « Pas de Géant », titre de son deuxième album et du projet qui tourne depuis deux ans sur les scènes du monde entier. Une interprétation éblouissante et totalement maîtrisée. En rappel, Camille propose une courte version échevelée de Forró brasil que son auteur Hermeto Pascoal ne renierait pas.

La chanteuse s’amuse et se joue des codes

Dire de Camille Bertault qu’elle est chanteuse ne peut suffire à la définir. Certes elle pratique la musique via ses cordes vocales et sa respiration mais surtout la chanteuse joue avec la musique. Non contente de cela, telle une actrice, elle met en scène les textes des chansons qu’elle interprète, avec son visage, son sourire, ses bras et son corps tout entier. Ainsi théâtralisée, la scène devient vraiment son terrain de jeu, dans le sens ludique du terme, car à n’en pas douter, queue de cheval en bataille, la chanteuse muse et s’amuse avec la musique, jubile et prend un plaisir visible à se jouer de tous les codes, au risque de surprendre les tenants d’un jazz conventionnel.

Avec la légèreté d’un papillon la voix de Camille Bertault échappe à la gravitation, s’élève dans les hautes sphères et redescend, se pose puis semblable à une abeille butine les notes dont elle extrait la substantifique sève pour la transformer en des scats fulgurants. Avec aisance, elle change de tempo sans transition, pratique des écarts vertigineux avec une agilité peu commune. Sa diction précise permet de savourer la teneur des textes. Dans son chant se télescopent syncopes, glissandos, murmures, décalages et breaks abrupts.

Avec une grande conviction Camille Bertault a offert à Ecully un concert dont la teneur maîtrisée a convaincu un public venu la découvrir. Solaire et sans esbroufe, la chanteuse très bien accompagnée développe un art qui emprunte sa liberté au jazz mais puise dans la force de la poésie et la fantaisie d’une théâtralité charmante. Loin de tous les formats, Camille Bertault pratique un chant passionné et passionnant.

Un grand merci à Didier Martinez et Jazz-Rhone-Alpes.com pour les clichés de Camille Bertault.
« L’Heure espagnole » à l’Opéra de Lyon

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Magma fête ses 50 ans avec « Zëss »

Magma fête ses 50 ans avec « Zëss »

Le jour du Néant

Pour célébrer son demi-siècle, Magma annonce la sortie d’un nouvel album. Il va falloir attendre le 28 juin 2019 pour découvrir « Zëss »…. Le Jour du Néant. Pour son cinquantenaire, le groupe de Christian Vander prépare aussi une tournée mémorable. Magma, c’est reparti !

couverture de Zess, l'album de MagmaPour son cinquantième anniversaire, Magma revient avec un nouvel album intitulé « Zëss », Le jour du Néant, annoncé pour le 28 juin 2019. Zess est une œuvre musicale composée dans les années 1970 par Christian Vander pour Magma.

A ce jour, il n’existe pas de bande studio connue de cette partition. Une œuvre de 38 minutes dont l’enregistrement a été différé. Quatre décennies après sa première esquisse, Zëss va enfin prendre forme discographique à l’occasion des 50 ans de ce groupe légendaire à l’identité unique et inclassable.

Magma un univers à nul autre pareil

Aux confluences du jazz, du rock et de la musique avant-gardiste, Magma a engendré un univers à nul autre pareil. On peut parler de groupe à géométrie variable car le groupe a évolué mais des fondamentaux l’habitent de bout en bout. Une polyrythmie intense, une puissance féroce et le kobaïen, une langue imaginaire inventée par Christian Vander lui-même pour les vocalistes du groupe.

Créé en 1969 par le batteur Christian Vander, lui-même grandi sous l’aile d’Elvin Jones et nourri de l’œuvre musicale de John Coltrane, Magma possède une aura singulière.

Après une pause de près de 10 ans, Magma a repris en 1992, s’est reformé en 1996, a multiplié les concerts dans le monde et a enregistré 23 albums. Depuis ses débuts, quelques 150 musiciens ont gravité dans l’orbite du groupe auquel ils ont prêté leur contribution et leur énergie. Aujourd’hui Magma fascine trois générations de spectateurs qui se mobilisent autour de la musique de la formation.

En 2019

Une tournée internationale…

Pour son cinquantenaire Magma débute une tournée internationale en Finlande, revient en France le 26 juin 2019 à la Philharmonie de Paris pour un concert prometteur (au moins trois heures et de nombreuses surprises) , continue le 02 juillet 2019 au Nuits de Fourvière et poursuit au japon, en Allemagne, Suède, Angleterre, Belgique… ICI pour consulter la liste actualisée des concerts officiels.

… et « Zëss » à sortir le 28 juin 2019

A n’en pas douter la forme orchestrale choisie par Christian Vander pour « Zëss » sera la mieux à même de lui donner la dimension onirique qu’elle mérite et de dépasser encore les précédentes réalisations.

RV le 28 juin 2019, pour écouter « Zëss », la nouvelle offrande de Magma, cette formation légendaire, indomptable et fascinante.

 

« L’Heure espagnole » à l’Opéra de Lyon

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David Linx signe « Skin in The Game »

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Auditorium de Lyon – Youn Sun Nah

Auditorium de Lyon – Youn Sun Nah

« Immersion » dans une bulle de vibrations

Le lundi 13 mai 2019, l’Auditorium de Lyon accueille la chanteuse Youn Sun Nah. Au sommet de son art, la diva coréenne vient présenter le répertoire de son tout nouveau projet « En Immersion ». Un RV essentiel pour plonger en apnée dans la bulle vocale unique de Youn Sun Nah. Des promesses de vibrations sensibles.

Youn Sun NAh

Yun Sun Nah©Sung Yull Nah

Après Archie Shepp, Madeleine Peyroux, Anouar Brahem et Brad Mehldau, c’est au tour de Youn Sun Nah de fouler la scène de lAuditorium-Orchestre National de Lyon le 13 mai 2019 à 20h. Réalisé en coproduction avec « Jazz à Vienne », le concert de la chanteuse coréenne est le dernier mais non le moindre de la saison jazz 2018/2019 de l’Auditorium-Orchestre National de Lyon.

Le temps a passé depuis 2003 où l’on découvrait avec bonheur la jeune chanteuse Youn Sun Nah dans la petite église de Pavezin durant le Rhino Jazz(s) Festival. Depuis, la chanteuse a atteint le statut de diva du jazz et ses concerts conservent toujours le même attrait car elle ne cesse de renouveler et enrichir son art. Youn Sun Nah s’inscrit en effet, aujourd’hui comme une figure incontournable dans le paysage du jazz vocal international.

Dotée d’une fabuleuse technique vocale, cette improvisatrice hors pair développe des scats ébouriffants mais pratique aussi avec ferveur l’art du minimalisme. Sa voix se pare de mille nuances et fait se côtoyer des climats extrêmes. Entre joie et mélancolie, furie et douceur, Youn Sun Nah promène son timbre de soprano sur un spectre esthétique élargi.

De Séoul… à Paris

Née à Séoul d’une mère actrice de comédies musicales et d’un père chef de chœur, la jeune Youn Sun Nah apprend le piano et chante des gospels avec le Korean Symphony Orchestra avant d’étudier la musique et d’approfondir le chant.

Francophile, la jeune-femme rejoint ensuite Paris pour étudier le chant à l’Institut National de Musique de Beauvais, au Conservatoire Nadia et Lili Boulanger et au CIM (école de Jazz et Musiques Actuelles). Chez elle se produit alors le déclic et naît son intérêt pour le jazz avec des tournées et des prix obtenus lors des concours organisés dans les festivals de jazz.

Chanteuse puis star internationale de Jazz

De « Reflets », son premier album sorti en Corée en 2001 à « Voyage » paru en 2008, Youn Sun Nah confirme son statut de chanteuse de jazz. En 2010, « Same Girl » (ACT) la consacre parmi les artistes lauréats d’un Disque d’or (en France). Le même album reçoit un Echo Jazz Award en Allemagne et un Korean Music Award en Corée.

Les plus grands festivals de jazz ouvrent leur scène (Montréal, Marciac, Monterey, Java ou Montreux) à Youn Sun Nah. En 2013, elle affirme son intérêt pour les ballades sur l’album « Lento » (ACT), lui aussi récompensé d’un disque d’or en France et en Allemagne. Ce succès confirme la reconnaissance de la chanteuse parmi les voix qui comptent dans le jazz.

Entre 2009 et 2015 elle enchaîne les concerts et parcourt les scènes internationales avec une escale le 23 février 2014 à Sochi où elle chante durant la Cérémonie de clôture des Jeux Olympiques d’hiver. Partout ses prestations obtiennent un égal succès mais au printemps 2015 elle décide de s’accorder une pause et prive le public de sa présence sur scène.

En 2017

Après deux années sabbatiques passées à se ressourcer chez elle, à Séoul, Youn Sun Nah fait son retour en 2017 avec l’album « She Moves On » (ACT) dont elle présente aussi le répertoire en concert. C’est d’ailleurs lors de sa tournée européenne qu’elle triomphe le 09 juillet 2017 sur la scène du Théâtre Antique de Jazz à Vienne qui l’avait déjà accueillie en 2014 en duo avec Ulf Walkenius.

En 2019

couverture de l'album Immersion de Youn Sun NahLe 08 mars 2019 voit la sortie de son dixième album « Immersion » qui marque aussi un tournant dans sa carrière de Youn Sun Nah. Elle quitte en effet le label européen ACT et signe chez Arts Music, une division de Warner Music Group, qui fait écho à la dimension internationale de sa carrière.

C’est dans le cadre de sa tournée européenne que Youn Sun Nah fait escale sur la scène de l’Auditorium-Orchestre National de Lyon, le 13 mai 2019 à 20h. Pour l’occasion elle se présente en trio accompagnée de Tomek Miernowski aux guitares, piano, synthétiseur et programmation et Rémi Vignolo dont les talents vont se déployer entre batterie, contrebasse, basse électrique et programmation.

Ce concert est à saisir comme une opportunité pour plonger dans le monde musical sensible de Youn Sun Nah et vibrer à l’écoute de la voix pure et sensuelle, souple et puissante, chaleureuse et piquante, claire et limpide, élégante et sensible de la chanteuse. Une expérience à vivre comme un moment de ressourcement pour capter les ondes de zénitude mais aussi pour absorber les éclats d’énergie qui parcourent tour à tour le chant de Youn Sun Nah.

« L’Heure espagnole » à l’Opéra de Lyon

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Jeremy Pelt triomphe au Hot Club de Lyon

Jeremy Pelt triomphe au Hot Club de Lyon

Un jazz moderne pétri dans le groove

Le dimanche 07 avril 2019, le public se presse dans la cave pleine à craquer du Hot Club de Lyon pour la dernière soirée du « Hot Club Jazz Festival ». En quintet, trompettiste Jeremy Pelt a déclenché l’enthousiasme nourri des spectateurs conquis par son univers moderne pétri dans le groove. Un jazz post bop sans concession et sans cliché mais non sans références.

S’il fait partie de l’élite du jazz new-yorkais, le trompettiste américain Jeremy Pelt n’en néglige pas moins l’Europe où il tourne régulièrement. Il a visiblement craqué sur la cave du Hot-Club de Lyon où il revient le dimanche 07 avril 2019 pour la clôture « Hot Club Jazz Festival ».Quintet de Jeremy Pelt au Hot Club de Lyon le 07 avril 2019

La cave est pleine à craquer quand Jeremy Pelt monte sur scène accompagné par Chien Chien Lu (vibraphone) dont il s’agit de la première venue en Europe, Victor Gould (piano), Richie Goods (contrebasse) et Allan Mednard (batterie). D’un bout à l’autre de la soirée, le leader a posé sur ses compagnons et sur le public son regard attentif et bienveillant.

Deux sets, deux facettes

Avant de débuter le premier set, le leader apporte des précisions quant au projet présenté. Le quintet va exposer les cinq parties de la « Suite Rodin », une suite musicale gravée sur l’album « The Artist » sorti en 2018 et inspirée à Jeremy Pelt par le travail du sculpteur français Auguste Rodin.

Tels des plasticiens dynamiques, le quintet façonne les cinq pièces jouées en hommage à Rodin et propose un jazz contemporain très riche qui sculpte la matière sonore avec exubérance ou délicatesse selon les pièces, Appel aux armes, Dignity and Despair (Bourgeois de Calais), Sol Tace (La Porte de l’Enfer), Camille Claudel (L’éternel printemps) et Epilogue en point d’orgue.

Un univers musical contemporain aux climats contrastés dont la richesse enchante le public.

Le second set permet d’apprécier une facette artistique différente du quintet avec d’autres titres de l’album, Water Colors, Feito, dédié au peintre espagnol Luis Feito, As of Now mais aussi While You Are Gone, composé par le saxophoniste Lucky Thompson. C’est l’occasion pour les spectateurs d’accéder à un autre  aspect de l’expression du quintet.

Un jazz post bop à l’expression conventionnelle où se côtoient groove urbain et ballade délicate, climat survolté et mélancolie bleutée.

Impressions de concert

Entre énergie et délicatesse, la musique développe un savant alliage de puissance et de souplesse. Une écoute constante règne parmi les musiciens en interaction permanente.

Ardente et nuancée, la section rythmique fait preuve d’une réactivité de chaque instant. Les solides lignes de basse de la contrebasse s’allient avec le drumming féroce de la batterie pour stimuler les solistes et propulser leurs chorus. La frappe précise et légère des mailloches sur les lames du vibraphone font alterner sonorités éthérées, perles réverbérées et notes cristallines lumineuses qui rivalisent de force avec celles du piano qui enjambe les harmonies avec fluidité.

Chaque morceau est pour le trompettiste l’occasion de démontrer l’étendue de son talent. Avec aisance, Jeremy Pelt joue sans démonstration et son discours évite les clichés. Redevable autant à Woody Shaw qu’à Freddie Hubbard ou Wynton Marsalis, il inscrit son jazz dans la mouvance post bop. Glissandos subtils, notes choisies et posées avec soin, accentuations toniques, souffle puissant. Avec ou sans sourdine, la trompette densifie le climat jusqu’au paroxysme ou tempère ses ardeurs et allège l’ambiance. Jeremy Pelt s’exprime entre ombre et lumière, entre mélodies évanescentes et propos ardents.

Au final, le jazz vitaminé et moderne du quintet de Jeremy Pelt a captivé et stimulé l’imagination du public de la même manière que les sculptures de Rodin ont fasciné le trompettiste compositeur et les musiciens. Les spectateurs visiblement comblés ont manifesté leur enthousiasme pour un concert dont les oscillations rythmiques, les riches trames harmoniques et les chorus inspirés ont permis d’apprécier un jazz enflammé où groove et délicatesse coexistent avec bonheur.

« L’Heure espagnole » à l’Opéra de Lyon

« L’Heure espagnole » à l’Opéra de Lyon

En ouverture de saison, l’Opéra de Lyon propose « L’Heure Espagnole » de Maurice Ravel, une œuvre aux allures de fantaisie musicale, une facétie licencieuse. Ce premier opéra du compositeur français écrit sur un livret de Franc-Nohain brille d’audacieuses orchestrations. Conçues par Gregoire Pont, les images d’animation s’intègrent dans la mise en scène de James Bonas. Un cartoon coquin qui risque de cartonner !

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Clin d’œil à Yves Rousseau Septet & « Fragments »

Clin d’œil à Yves Rousseau Septet & « Fragments »

Pour son nouvel album, « Fragments », le contrebassiste Yves Rousseau réunit autour de lui un groupe transgénérationnel de musiciens talentueux. Ancrée dans les souvenirs de son écoute des groupes pop rock entre 1976 et 1979, la musique laisse une grande place aux solistes. L’écriture inventive et exaltante du leader inspire aux instrumentistes des improvisations décapantes.

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David Linx signe « Skin in The Game »

David Linx signe « Skin in The Game »

Avec « Skin In The Game », le chanteur, auteur, compositeur et producteur David Linx signe un album à la fois énergique et sensible. Celui qui est devenu une référence en matière de jazz vocal, propose un opus poétique où il se met à nu. Autour de lui, il réunit une équipe de premier plan avec Gregory Privat au piano, Chris Jennings à la contrebasse, Arnaud Dolmen à la batterie et en invités, le guitariste Manu Codjia et le slameur Marlon Moore. Entre force et délicatesse, un opus à fleur de peau qui témoigne de ses convictions, de son implication dans le monde actuel et rend hommage à des figures qui lui sont chères. Au sommet de son art, David Linx performe plus que jamais au-dessus de la mêlée.

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