Disparition de la pianiste Geri Allen

Disparition de la pianiste Geri Allen

Geri Allen, une grande figure du jazz féminin

Le 27 juin 2017 à Philadelphie, disparait la pianiste, compositrice américaine Geri Allen âgée de 60 ans. Son départ laisse un vide immense dans le monde du jazz. Son brillant talent lui a valu de jouer auprès des plus grands et d’être reconnue par l’ensemble de la communauté jazz.

Née et grandie à Détroit, Geri Allen a étudié à Détroit puis avec Nathan Davis à la Howard University de Washington. Dans les années 80 à New-York elle suit l’enseignement de Kenny Barron qui a été déterminant pour elle.

Son jeu de piano très personnel s’est nourri de nombreuses influences résultant des écoutes attentives de ses aînés qu’elle admirait et d’une vie riche en rencontres. On peut citer entre autres Herbie Hancock, le free jazz mais aussi le blues et la soul.

Elle a cultivé l’éclectisme en s’abreuvant des musiques populaires tout autant que celles des scènes d’avant-garde. Ainsi elle a développé un jeu très singulier que l’on peut taxer d’économe d’où est bannie toute note superflue. Cela lui a valu d’être repérée par les plus grands et de jouer avec nombre d’entre eux dont Ornette Coleman, Charles Lloyd, Dave Holland, Jack DeJohnette et bien d’autres encore.

Dans les années 80, Geri Allen intègre le collectif M-Base. Avec Steve Coleman, Greg Osby, Gary Thomas et la chanteuse Cassandra Wilson, la pianiste s’inscrit dans le développement d’un jazz nouveau qui allie hard bop et free jazz. Elle fait même partie des « Five Elements », l’orchestre le plus funky du saxophoniste Steve Coleman avec qui elle enregistre sur son premier album en 1985 « Motherland Pulse ».

En 1985 elle grave aussi son premier disque en leader « The Printmakers » dont elle signe tous les  thèmes. A ses côtés Anthony Cox et Andrew Cyrille. L’année suivante elle enregistre en solo « Home Grown ». En 1988 elle participe avec Charlie Haden et Paul Motian à l’album « Etudes » et sortira avec eux trois autres disques. Elle intègre même le Liberation Music Orchestra Montreal de Charlie Haden pour des concerts en 1989.

En 1990 elle signe chez Blue Note et sa notoriété grandit. Sur l’album « Twenty-One » (1994) elle est rejoint par une rythmique de premier plan en les personnes de Ron Carter et Tony Williams. En 1995 elle est nommée lors des Soul Train Music Awards pour cet album « Twenty One ». Geri Allen collabore ensuite avec le saxophoniste Ornette Coleman sur deux opus sortis en 1996 intitulés « Sound Museum ».

En octobre 2016, Geri Allen a sorti  « Perfection », un album enregistré avec David Murray (saxophone) et Terri Lyne Carrington (batterie-percussions).

Geri Allen a été reconnue par ailleurs pour ses talents de compositrice et de pédagogue. Ainsi, en 2006, elle est sollicitée pour composer une œuvre en hommage aux victimes de l’attentat du 11 septembre 2001, « For the Healing of the Nations », une suite jazz sacrée pour voix. On note aussi qu’en 2014 elle est nommée directrice du Pitt Jazz Studies au poste qu’avait occupé Nathan Davis celui avec qui, dans les années 80 elle a joué et longuement étudié l’ethnomusicologie. Pour précision, elle a a consacré sa thèse d’ethnomusicologie au clarinettiste et saxophoniste Eric Dolphy.

On n’oubliera pas la grande figure du jazz féminin qu’incarne Geri Allen et l’on aime à se rappeler son incarnation de la pianiste Mary Lou Williams dans « Kansas City« , le film de Robert Altman. On se souvient aussi de sa tournée récente dans un trio féminin avec Esperanza Spalding (contrebasse) et Terri Lyne Carrington (batterie-percussions).

Enfin on garde un souvenir ému de la présence de Geri Allen le 11 septembre 2016 sur la scène de la Philharmonie de Paris dans le cadre de Jazz à la Villette pour une soirée hommage au pianiste McCoy Tyner avec qui elle et Craig Taborn ont partagé la scène.

Opera Underground – Les RV de décembre 2018

Opera Underground – Les RV de décembre 2018

Les magnifiques concerts de novembre 2018 se terminent que déjà se profilent les RV de décembre 2018 de l’Opera Underground. « Œdipe Redux », à la frontière du jazz et de la musique contemporaine, le jazz éthiopien de « uKanDanz » et le quatuor Wassily en résidence à l’Opéra. Un programme qui concilie exigence musicale et dimension festive.

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Clin d’œil à Anis Benhallak et « Apes Theater »

Clin d’œil à Anis Benhallak et « Apes Theater »

Le guitariste compositeur Anis Benhallak revient le 30 novembre 2018 avec un nouvel album. « Apes Theater » propose un jazz andalou abreuvé de l’énergie du rock. Composée entre Damas, Alger, New-York et Paris, la musique croise les cultures et dessine un univers musical à la fois sensible et énergique. Belles respirations aériennes, superbes mélodies et riches harmonies comblent l’oreille.

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Chucho Valdes Jazz revient avec « Jazz Batá 2 »

Chucho Valdes Jazz revient avec « Jazz Batá 2 »

Avec l’album « Jazz Batá 2 », le pianiste Chucho Valdès plonge dans ses racines cubaines. Il élève une incantation fervente en hommage aux orishas de la santeria cubaine. Harmonies et mélodies servent le rythme et la dimension percussive du piano est mise en avant.

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Richard Bona-Création Jeune Public Jazz à Vienne

Richard Bona-Création Jeune Public Jazz à Vienne

Le Théâtre Antique transformé en cour de récréation

Le 29 juin 2017 à 10h, la Création Jeune Public ouvre le festival Jazz à Vienne. C’est le bassiste et chanteur Richard Bona qui assure la douzième édition de cet évènement destiné à sensibiliser les enfants du pays viennois à la musique jazz.

Avant l’arrivée sur scène de Richard Bona, maître d’œuvre 2017 de la Création Jeune Public, les 6000 enfants des classes primaires du pays viennois prennent place sur les gradins du Théâtre Antique devenu très vite une grande cour de récréation. Les jeunes spectateurs manifestent bruyamment leur plaisir d’être là et réclament à grands cris la venue des artistes.

Dès que Richard Bona débute son set, la cour de récré se transforme en une salle de classe assidue. Les enfants écoutent avec attention le bassiste venu en trio. Très vite ils chantent avec lui Guantanamera et enchaînent sur la ballade composée par Henri Salvador, Une Chanson douce.

Richard Bona convoque ensuite sur le devant de la scène un premier groupe d’enfants vêtus de tee-shirts rouge, bleu et jaune et munis d’instruments de percussion. Les jeunes accompagnent le trio sur le célèbre Watermelon Man du pianiste Herbie Hancock. Le spectacle se poursuit avec un groupe de choristes invités à chanter une berceuse africaine que propose Richard Bona. Le Théâtre entier reprend et le chanteur amuse l’assistance avec des imitations de cris d’animaux.

Émérite maître de chœur de ces 6000 enfants, Richard Bona parvient ensuite à obtenir le silence. Il invite alors les enfants à écouter l’improvisation du pianiste Osmany Paredes sur une ballade dont le bassiste expose le thème. Conscient que la concentration d’écoute des enfants ne peut durer trop longtemps, Richard Bona les interpelle d’un vigoureux « Et maintenant on va danser ».

Réactifs et très au fait des mouvements attendus, les jeunes spectateurs, les professeurs des écoles, les instituteurs et les accompagnateurs réagissent et se lancent dans une danse cubaine sous la stimulation de l’orchestre. Ça bouge sur scène, dans le proscénium et sur les gradins. Le set se termine par un rappel demandé par le public.

Ce 29 juin 2017, le Spectacle Jeune Public a privilégié la dimension interactive, ludique et chaleureuse et Richard Bona est parvenu à associer les enfants à sa prestation musicale. Le bassiste à la voix de miel a réussi le challenge de conduire les jeunes dans son monde aux confins du jazz et des traditions africaines, cubaines et plus largement latines. Par contre on regrette qu’il n’ait pas poussé la pédagogie au-delà en contextualisant le cadre de référence des morceaux interprétés.

Visiblement l’ensemble des classes (maîtres et enfants) avaient préparé la séance. Tous semblaient connaître paroles, musiques et mouvements et c’est sans doute là que se tient l’essentiel de la dimension pédagogique de cette Création Jeune Public 2017. On a aussi compris que la mise en place scénique de la prestation a sans doute été précédée d’un temps de préparation entre Richard Bona, enfants et professeurs.

On a enfin observé que ces jeunes scolaires ont endossé très vite le rôle d’un certain type de spectateur. Celui qui répond aux sollicitations des musiciens, qui participe au spectacle et manifeste bruyamment son adhésion quand on lui demande. De cela on est certain.

Opera Underground – Les RV de décembre 2018

Opera Underground – Les RV de décembre 2018

Les magnifiques concerts de novembre 2018 se terminent que déjà se profilent les RV de décembre 2018 de l’Opera Underground. « Œdipe Redux », à la frontière du jazz et de la musique contemporaine, le jazz éthiopien de « uKanDanz » et le quatuor Wassily en résidence à l’Opéra. Un programme qui concilie exigence musicale et dimension festive.

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Clin d’œil à Anis Benhallak et « Apes Theater »

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Le guitariste compositeur Anis Benhallak revient le 30 novembre 2018 avec un nouvel album. « Apes Theater » propose un jazz andalou abreuvé de l’énergie du rock. Composée entre Damas, Alger, New-York et Paris, la musique croise les cultures et dessine un univers musical à la fois sensible et énergique. Belles respirations aériennes, superbes mélodies et riches harmonies comblent l’oreille.

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Chucho Valdes Jazz revient avec « Jazz Batá 2 »

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Avec l’album « Jazz Batá 2 », le pianiste Chucho Valdès plonge dans ses racines cubaines. Il élève une incantation fervente en hommage aux orishas de la santeria cubaine. Harmonies et mélodies servent le rythme et la dimension percussive du piano est mise en avant.

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Clin d’œil à Nils Landgren Funk Unit et « Unbreakable »

Clin d’œil à Nils Landgren Funk Unit et « Unbreakable »

Du funk européen efficace et confortable

« Unbreakable » marque le retour du Nils Landgren Funk Unit. Annoncé pour le 30 juin 2017, cet album ajoute un dixième chapitre à l’histoire du célèbre sextet scandinave. Du funk européen bien (… voire trop bien) léché.

« Unbreakable » (ACT/PIAS) sort après 25 années d’existence du Funk Unit de l’homme au trombone rouge, le suédois Nils Landgren. A travers le titre de l’opus, le sextet du tromboniste annonce la couleur, celle de sa longévité. En effet, sur cet album, les six musiciens se disent inséparables face au temps et aux évènements. Sur les 10 plages de leur nouveau disque ils se montrent déterminés à jouer encore et encore leur musique. Un funk singulier aux couleurs européennes.

Aux côtés de Nils Landgren, on retrouve le bassiste Magnum Coltrane Price, le guitariste Andy Pfeiler, le saxophoniste Jonas Wall, le claviériste Petter Bergander et le batteur Robert Ikiz.

Sur l’album, trois pointures viennent épauler le Nils Landgren Funk Unit. Sur cinq titres, Ray Parker Jr., le guitariste de Détroit qui a écrit entre autres hits le célèbre « Ghostbusters » en 1984. Sur une plage le trompettiste Randy Brecker dont on se souvient qu’il a commencé sa carrière en tant que membre de « Blood Sweat and Tears » avant de rejoindre les « Jazz Messengers » d’Art Blakey, de jouer avec son frère Michael sans oublier son passage au sein de « Steps Ahead ». Sur un morceau, le trompettiste Tim Hagans qui a d’abord tourné avec Stan Kenton et Woody Herman et a notamment enregistré avec Steps Ahead, Maria Schneider, et Joe Lovano.

Unbreakable, composé par Nils Landgren, ouvre l’album avec réussite. Une intro de guitare de la légende du funk de Detroit, Un riff funky qui annonce la suite. On apprécie aussi Just A Kiss Away, une composition du regretté pianiste Allen Toussaint et le savoureux Rockin After Midnight de Marvin Gaye sur lequel Ray Parker Jr. chante aussi et où Randy Brecker intervient en solo.

C’est aussi avec Ray Parker Jr. que le Funk Unit reprend Stars In Your Eyes, et re-jouent à leur manière la même vieille histoire » gravée en 1980 par Herbie Hancock sur l’album Monster. On préfère cette version plus soul et plus souple que celle de naguère souvent samplée mais nettement plus pop-rock.

« Unbreakable » résonne du groove dynamique du Nils Landgren Funk Unit, ce singulier orchestre de funk scandinave. Des arrangements de cuivres très précis issus d’un soul jazz européen, des riffs de guitares et des arrangements qui regardent quelquefois du côté de « Kool and the Gang ». Une section rythmique unie qui assure le groove sans faillir. Certes rien d’échevelé, ni de torride mais une musique dont les accents populaires devraient ravir les amateurs d’un funk-soul efficace et confortable.

Opera Underground – Les RV de décembre 2018

Opera Underground – Les RV de décembre 2018

Les magnifiques concerts de novembre 2018 se terminent que déjà se profilent les RV de décembre 2018 de l’Opera Underground. « Œdipe Redux », à la frontière du jazz et de la musique contemporaine, le jazz éthiopien de « uKanDanz » et le quatuor Wassily en résidence à l’Opéra. Un programme qui concilie exigence musicale et dimension festive.

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Clin d’œil à Anis Benhallak et « Apes Theater »

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Le guitariste compositeur Anis Benhallak revient le 30 novembre 2018 avec un nouvel album. « Apes Theater » propose un jazz andalou abreuvé de l’énergie du rock. Composée entre Damas, Alger, New-York et Paris, la musique croise les cultures et dessine un univers musical à la fois sensible et énergique. Belles respirations aériennes, superbes mélodies et riches harmonies comblent l’oreille.

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Chucho Valdes Jazz revient avec « Jazz Batá 2 »

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Avec l’album « Jazz Batá 2 », le pianiste Chucho Valdès plonge dans ses racines cubaines. Il élève une incantation fervente en hommage aux orishas de la santeria cubaine. Harmonies et mélodies servent le rythme et la dimension percussive du piano est mise en avant.

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Clin d’œil à Catia Werneck et « Jongando »

Clin d’œil à Catia Werneck et « Jongando »

Polyrythmies et percussions entraînantes

Sur « Jongando » Catia Werneck explore de nouveaux territoires et rend hommage au Jongo, cette musique traditionnelle brésilienne considérée comme l’ancêtre de la samba.

Avec ce nouvel album « Jongando » (10h10/Sony Music Entertainment) sorti le 14 avril 2017 Catia Werneck prend ses distances avec son environnement habituel teinté de jazz et de bossa pour célébrer le Jongo avec dix titres rythmés et percutants alliant tradition et modernité.

Cette musique traditionnelle du Brésil précède la samba et a influencé par ses rythmes répétitifs le funk carioca, musique actuellement très prisée au Brésil. Le Jongo se caractérise par des polyrythmies complexes que mènent d’entraînantes percussions.

L’album « Jongando » est le fruit d’une rencontre décisive entre Catia Werneck et le bassiste, guitariste et arrangeur Munir Hossn. La chanteuse a écrit les textes et composé les musiques avec Munir Hossn qui a travaillé les arrangements et l’accompagne. Autour d’eux la solide section rythmique assurée par le contrebassiste Damian Nueva et les percussionnistes Adriano Tenerio et Ze Luis Nascimento

On est conquis par deux titres à la modernité convaincante, Opçao de vida et Carta do Ze. On a trouvé des repères plus traditionnels sur deux autres morceaux très plaisants, Rosario De Maria Jongo et Viva Eles.

L’album plutôt festif ménage une relative place à la mélancolie sur 30 Anos qui chante l’amour de la chanteuse pour le Brésil. Par contre si l’adaptation de la chanson de Jacques Brel, Les Cœurs Tendres, chantée en français a le mérite d’être très personnelle, son environnement musical très rythmique ne déclenche guère d’émotion a contrario de la chanson originale.

Porté par le rythme des percussions l’album « Jongando » concilie avec bonheur la tradition du Jongo et une réelle modernité. Si la voix de la chanteuse conserve son attrait habituel, la trame percussive séduit par sa richesse et sa diversité. Un album qui sort des sentiers battus.

Opera Underground – Les RV de décembre 2018

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Clin d’œil à Anis Benhallak et « Apes Theater »

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Chucho Valdes Jazz revient avec « Jazz Batá 2 »

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Clin d’œil à Vitto Meirelles et « Vem Rei »

Clin d’œil à Vitto Meirelles et « Vem Rei »

Un univers pluriel sans frontière

Auteur, compositeur et interprète, le brésilien Vitto Meirelles revient en 2017 avec « Vem Rei ». Les rythmes croisent les mots et les mélodies sur un album aux sonorités colorées et chaleureuses.

Le carioca Vitto Meirelles invite quelques-uns des artistes qu’il a côtoyés à se joindre à  lui sur son nouvel album « Vem Rei » (10h10/Sony Music Entetainment) sorti le 24 avril 2017. Ainsi, on écoute entre autres, Gilberto Gil et Agnès Jaoui au chant, Vincent Segal au violoncelle, Arto Lindsay et Sébastien Martel à la guitare.

Vitto Meirelles a écrit et composé treize titres inspirés de la vie quotidienne mais aussi de la situation sociale et politique au Brésil. Il a conçu tous les arrangements de l’album où se télescopent rythmes et sonorités variées. Ainsi le chanteur promène sans transition sa douce voix entre rock, pop, jazz, bossa, reggae et samba.

Veim Rei, le morceau éponyme de l’album évoque la vision que Vitto Mereilles a de Mickaël Jackson. Composé le jour de la mort du chanteur, le titre un peu bruitiste fait résonner un climat mélancolique et énigmatique. On aime Preto e Branca qui évoque le racisme encore très présent au Brésil. Une histoire d’amour impossible entre un homme noir et une femme blanche chantée sur un rythme doux mais plein d’amertume.

On se laisse porter par le balancement du Reggae do João qui rend hommage au grand maître de la bossa nova, João Gilberto. Chanté en duo avec Gilberto Gil, le titre développe une douceur extrême sur une rythmique alanguie. Les sons contrastés du violoncelle de Vincent Segal et de la guitare électrique de Seb Martel ne sont pas sans rappeler les couleurs acidulées de la pochette.

Si l’on émet quelque réserves quant au duo Notre Vie interprété en Français par Vitto Mereiles et Agnès Jaoui pour une tonalité un peu trop pop voire même presque mièvre, on retient par contre le dernier titre de l’album, Dias e Dias. Sur ce morceau, le violoncelle de Segal sublime la voix du chanteur qui explore avec aisance une tessiture très large allant des aigus voilés aux graves baignés de tendresse.

« Veim Rei ». Un album où tous les rythmes se croisent. Des couleurs nuancées. Des sonorités très actuelles. Le piquant d’un bonbon acidulé et la douceur d’un fruit bien mûr.  Vitto Meirelles manie avec aisance l’art des contrastes.

Opera Underground – Les RV de décembre 2018

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Les magnifiques concerts de novembre 2018 se terminent que déjà se profilent les RV de décembre 2018 de l’Opera Underground. « Œdipe Redux », à la frontière du jazz et de la musique contemporaine, le jazz éthiopien de « uKanDanz » et le quatuor Wassily en résidence à l’Opéra. Un programme qui concilie exigence musicale et dimension festive.

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Clin d’œil à Anis Benhallak et « Apes Theater »

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Chucho Valdes Jazz revient avec « Jazz Batá 2 »

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