Toujours évolutif, David Linx conserve son ADN musical
A la fois nouveau groupe et nouveau projet de David Linx, « Chronicles » témoigne du potentiel évolutif du chanteur. Soucieux de questionner sans cesse son art, David Linx renouvelle une fois de plus son propos musical mais au cœur du projet demeure son identité, avec ce qui a fait de lui un artiste incontournable dans le paysage du jazz, son ADN musical hors norme.
Résultat d’un processus créatif mené depuis de long mois avec le compositeur et pianiste Armel Dupas, David Linx présente « Chronicles », une introspection musicale inspirée par le poème Inventory On Being 52 de James Baldwin, écrivain et poète américain dont David Linx fut très proche et qu’il considère comme un père spirituel.
La solidité, la souplesse, l’inventivité et la réactivité des musiciens avec lequel David Linx travaille devraient lui permettre de donner le meilleur de lui-même et de propulser avec force et nuances les textes auxquels il tient tant.
Dans l’équipe avec laquelle David Linx travaille, le guitariste Manu Codjia fait figure d’aîné, un aîné déjà très sollicité qui a largement fait ses preuves et enthousiasmé public et musiciens. Sa trajectoire musicale ferait pâlir d’envie plus d’un cador mais le guitariste se cache derrière une modestie qui n’a d’égale que son talent.
Les autres musiciens du groupe font partie de la jeune génération des jazzmen français qui montent. Le piano et les claviers sont tenus par Armel Dupas dont le récent projet « A Night Walk » mérite le détour. Le bassiste/contrebassiste Timothé Robert fait partie de la fine fleur du jazz français. On n’est guère surpris de retrouver derrière fûts et cymbales de sa batterie le très sollicité Arnaud Dolmen qui a récemment sorti un album magique, « Tonbé Lévé ».
En concert, « Chronicles », le nouveau projet de David Linx se présente comme une suite de nouvelles littéraires. « Chaque chanson raconte une bribe d’histoire, est le fruit d’une réflexion ou d’une réminiscence, (…) bouts de chemins, souvenirs ou évoque la construction d’une nouvelle attitude pour affronter le monde de demain, celui de nos enfants et de nos espoirs. »
Le souvenir du poème Inventory / on being 52 a sans doute inspiré David LInx qui parvient à l’âge qu’avait James Baldwin lorsqu’il a écrit le poème. Peut-être une démarche introspective portée sur sa vie engage-t-elle le chanteur à rechercher auprès et avec de jeunes musiciens, une nouvelle expression artistique qui lui permette de transmettre ses valeurs et de se projeter plus avant. D’autres aînés qu’il admire ont, avant lui, suivi une telle démarche, comme un certain Miles Davis.
David Linx a découvert le poème Inventory / On Being 52 alors qu’il avait 19 ans. Écrit par James Baldwin à l’âge de 52 ans, ce poème restitue avec force la vision que l’écrivain porte sur sa vie. C’est avec lui que David Linx avait choisi ce poème pour figurer dans l’album « A Lover’s Question » (Label Bleu/Harmonia Mundi), un spoken word CD très important dans la discographie du chanteur. Il en a composé les musiques (sauf pour Precious Lord) principalement avec le regretté Pierre Van Dormael.
Enregistré entre septembre 1986 et septembre 1987 avec James Baldwin lui-même, « A Lover’s Question » est un chef d’œuvre très émouvant où l’on capte la force de la voix de l’écrivain américain qui dialogue avec David Linx. En réécoutant les trois plages de Inventory / On Being 52 où s’expriment Steve Coleman (saxophone alto), Slide Hampton (trombone), Jimmy Owens (trompette, fluegelhorn), Pierre Vaiana (saxophone ténor) et Diederick Wissels (piano), on saisit la puissance de l’écriture de Baldwin et l’on comprend pourquoi le sens des mots est essentiel pour David Linx.
On se propose d’entrer dans le monde « Chronicles » avec des vidéos proposées par David Linx et réalisées avec le soutien de la SPEDIDAM.
Après cette magnifique ballade, This Last Waltz, chantée par David Linx en duo avec Armel Dupas au piano…« une ode à la vie et au temps passé », on retrouve David Linx et l’ensemble du groupe qui interprètent Walkaway Dreams … où comment prendre son destin en mains dans un monde aux sombres couleurs où les puissants détiennent tous les pouvoirs.
Ces films permettent de percevoir la connivence qui existe entre les musiciens, leur écoute et leur réactivité créative, il n’empêche que rien ne remplace la perception scénique d’un concert.
Un premier rendez-vous se profile à l’occasion du festival « Jazz au fil de l’Oise ». David Linx et le groupe Chronicles se produisent en effet à Vauréal le samedi 25 novembre 2017 à 20h30 à « L’Antarès ».
Une seconde option est possible pour écouter et voir David Linx et Chronicles sur scène dès le début de l’année 2018 à Paris au Sunside les 02 et 03 janvier 2018 soit à 19h30, soit à 21h30. Belle idée pour débuter l’année en jazz !
En attendant de vivre la musique live, on se fait plaisir en visionnant le somptueux Boundary 113. Un chorus lumineux et stratosphérique de Manu Codjia propulse le scat souple et énergique de David Linx. Tous les éléments de l’identité musicale du chanteur réunis dans cette courte séquence. Sur tous les tempi le chanteur embrase les harmonies. On peut apprécier le son projeté avec énergie ou délicatesse, l’élégance des acrobaties vocales de son scat, la très large tessiture qui lui permet une maîtrise parfaite des graves, des aigus et des écarts périlleux posés avec précision et dans le respect parfait de la dimension rythmique. Un régal absolu !
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