La magie du sorcier Biolay a ensorcelé Fourvière.
Le 17 juin, Benjamin Biolay offre aux Nuits de Fourvière, une création somptueuse lors d’une date estivale unique à l’occasion de la sortie de son album « Palermo Hollywood » réalisé entre Paris et Buenos-Aires.
Sur scène son groupe habituel et une rythmique argentine, un orchestre à cordes et son chef d’orchestre, des chanteurs lyriques et des invités.
Dans un Grand Théâtre qui affiche complet, les musiciens s’installent. Section de cordes dirigée par Nicolas Guiraud. Section rythmique argentine avec Minino Garay aux percussions, Fernando Samalea à la batterie. Bandonéon et charango. La soprano Valérie Gabail et le ténor Jérémy Dufau. Benjamin Biolay entre en scène tout de noir vêtu, jean, polo à manches courtes, gilet de costume.
Le spectacle ouvre avec le titre éponyme de l’album « Palermo Hollywood ». Une somptueuse première partie propose la chronologie intégrale de l’album.
Biolay arpente la scène pour trouver ses marques et attaque. Voix grave ajustée dès le deuxième titre. Un Miss Miss endiablé où il est rejoint par la chanteuse argentine Sofia Wilhelmi court vêtue. Le public lyonnais réagit au quart de tour et la chaleur latino gagne le proscénium… la partie est bien engagée. Le public se déhanche au rythme de ce qui va sans doute devenir le tube le l’album. Petit temps de détente avec l’instrumental Borges Futbol (plutôt d’actualité en ces temps d’Euro 2016) puis retour du chanteur sur scène. Il enchaîne l’ensemble des titres de l’album avec à ses côtés la plupart de ses compagnons de l’album dont Chiara Mastroianni et Melvil Poupaud, tous deux acclamés.
Entre vie et mort, émotion et sensualité, mélancolie et tendresse, chaleur et exubérance, énergie et spleen, Benjamin Biolay décline les titres phares de l’album. La voix grave de Benjamin Biolay a trouvé ses marques. Le show continue de plus belle. La débandade est acclamée à tout rompre L’ambiance sombre installée par les cordes et bandonéon fait mouche sur Tendresse année zéro. Sur Palermo Spleen, la voix du ténor lyrique contraste avec le murmure de Biolay. Avec La Noche Ya No Existo et Sofia Wilhelmi, l’ambiance cumbia se déchaîne, la folie gagne la fosse et les gradins. Avec Palermo Soho, le tempo se fait langoureux, presque érotique. Pas sommeil fait retomber la pression mais le public qui n’a pas sommeil en redemande. La musique enfle. Avec Pas d’ci la nuit se fait épaisse. L’enthousiasme ne cède pas au court morceau instrumental Yokoonomatopea. La merveilleuse Ballade française plonge un instant les gradins dans une nostalgie embrumée. Le public applaudit à tout rompre.
Benjamin Biolay et son équipe sont parvenus avec brio à restituer sur scène l’ambiance de l’album « Palermo Hollywood ».
Après une sortie de scène rapide, Benjamin Biolay revient sur scène. Souvent au piano pour la seconde partie du spectacle, il rejoue ses grands titres d’antan, ceux qui l’ont révélé, ceux qui l’ont confirmé, ceux qu’on a aimés.
Les Cerfs-volants font planer le temps et les années sur la colline. Le thème récurrent du temps habite le répertoire tout en entier du chanteur qui ne se contente pas de le regarder passer. En poète inspiré il le décline sous tous ses aspects et le chante à la perfection Clin d’oeil à ses débuts et à l’album « Rose Kennedy ». Hommage émouvant à Hubert Mounier décédé le 02 mai. Succès de larmes, Cabane en rondins, Voyager léger en duo avec Chiara Mastroinani, Mobilis in Mobile de l’affaire Louis Trio chanté avec les spectateurs. L’émotion règne jusqu’au bout de la soirée et les titres s’enchaînent. Sur Jardin d’hiver quelques notes de trompette. Négatif joué au piano. Ballade du mois de juin en duo avec Chiara. Ton Héritage toujours aussi sensible.
Benjamin Biolay visiblement ému présente un par un tous les acteurs de la soirée, ceux qui ont participé au spectacle et l’ont organisé, sans oublier le public à qui il s’est régulièrement adressé pour les remercier « infiniment ». Pour finir, le grand classique La Superbe repris par une grande partie du public à qui il offre ensuite Lyon Presqu’île comme un hymne à la ville. Le natif de Villefranche y a étudié la musique au Conservatoire et y reste très attaché. Dernier appel endiablé après une bouffée de cigarette volée en coulisses.
Cette seconde partie plus recueillie que la première avec l’hommage rendu à Hubert Mounier se termine après presque deux heures vingt de spectacle.
La soirée du 17 juin a confirmé que Benjamin Biolay chante avec nuances toutes les facettes du temps, celles de la vie et de la mort, l’amour, l’allégresse, la nostalgie, la mélancolie. Ce talent incontestable est magnifié par une attitude humaine respectueuse tant vis à vis de ses musiciens que de son public. Point de pose apprêtée de star. Point de discours. Simplement l’art d’un musicien qui a fait briller le soleil sur la colline de Fourvière une nuit de juin menacée par l’eau du ciel. Tel un magicien il a ensorcelé les nuages et arrêté les gouttes mais n’a pu empêcher la pluie de coussins que lancent les spectateurs sur la scène en guide de remerciements. Remerciements plus que largement mérités il est vrai.

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