Shang Ziming Quartet présente « Bridge of Soul »

Shang Ziming Quartet présente « Bridge of Soul »

Modernité, musicalité, énergie et passion

A n’en pas douter, l’album « Bridge of Soul », sorti le 27 avril 2020, constitue l’une des meilleures surprises de cette rentrée post-confinement 2020. Enregistré à Budapest fin février 2020 par un quartet international, le Shang Ziming Quartet, cet opus d’une musicalité inouïe propulse une musique moderne, énergique et innovante portée par la ferveur et la virtuosité des musiciens

couverture de l'album Bridge of Soul du Shang Ziming Quartet avec Christophe MonniotLe talentueux batteur chinois, Shang Ziming a gagné Budapest où il a rejoint le fougueux saxophoniste français Christophe Monniot et deux artistes hongrois, le pianiste Dezsö Olàh et le contrebassiste Péter Olàh. A la tête de ce quartet de jazz de haute volée, il enregistre « Bridge of Soul » (TOM TOM Records) qui brille par la puissance de jeu du collectif et par une dynamique hors-normes.

Les musiciens conjuguent leur talent et leur inventivité au service du collectif. Au final, la puissance de Shang Ziming Quartet transcende la somme de celles des quatre individualités musicales dont il est constitué.

Shang Ziming Quartet présente « Bridge of Soul », un album redoutable de modernité, de musicalité, d’énergie et de passion.

Il était une fois, un quartet international

Un saxophoniste français rencontre…

Explorateur incessant et instrumentiste hors pair, le saxophoniste et compositeur Christophe Monniot fait preuve d’une curiosité et d’une ouverture d’esprit peu communes. Fort de ces atouts, il inscrit sa démarche d’artiste dans un processus constant de recherche, d’exploration et de création. Il affectionne les rencontres musicales et diversifie les projets.

Après « Une nouvelle terre » (2017), « Jericho Sinfonia » (2018) et « Hymnes à l’amour » (2018), ses pas le mènent de nouveau à Budapest où il a déjà enregistré « This is C’est la vie » (2010) et « Organic Food » (2016) avec Ozone Quartet sous le label hongrois BMC. C’est aussi chez BMC qu’il a enregistré « Density of Standards » (2017) aux côtés du pianiste Béla Szakcsi Lakatos, légende du jazz hongrois et « père » des musiciens tziganes hongrois actuels.

… un batteur chinois et deux virtuoses hongrois

A Budapest, Christophe Monniot rencontre le trio formé du batteur chinois Shang Ziming qui enseigne dans une grande université du nord de la Chine et deux musiciens issus de la communauté tzigane hongroise, le pianiste hongrois Dezsö Olàh qui brille autant dans l’idiome classique qu’en jazz et le contrebassiste Péter Olàh, lesquels n’ont aucun lien de parenté malgré leur patronyme commun. Tous les trois ont déjà eu l’occasion de tourner en Chine. Ils accueillent le saxophoniste sur un répertoire écrit par Dezsö Olàh début février 2020 au festival de jazz de Budapest.

Le courant passe et … fin février 2020, Shang Ziming Quartet entre au TOM-TOM Studio de Budapest pour enregistrer l’album « Bridge of Soul » qui porte le nom d’une composition de Shang Ziming. Les cinq autres titres sont à porter au crédit de Dezsö Olàh.

Impressions musicales

Bouillonnement musical

D’une intensité innovante, Night in Budapest ouvre l’album par un bouillonnement musical que les quatre musiciens complices partagent avec un lyrisme et une fougue effrénée. Le chorus de l’alto dessine des arabesques balkaniques et offre une palette expressive élargie.

Histoire sensible

Shang Ziming conte ensuite une histoire sensible. Une étrange sérénité se dégage de l’exposé du thème puis, à travers des notes profondes et sensibles, le solo de contrebasse entame la narration. S’installe ensuite un dialogue chargé de frénésie entre l’alto bourdonnant et le piano élégant.

Entre harmonie et déchaînement

Plus loin, la ligne mélodique de Dream Theater est truffée de contrastes sonores qui s’imbriquent de façon harmonieuse. D’abord interrogatif, le chorus du piano se déchaine et stimule l’alto dont le jeu fougueux et délirant ébouriffe par son phrasé hyperbolique que soutient avec énergie le volcanique batteur. Pour finir, les quatre musiciens se retrouvent et tout s’apaise dans l’équilibre. Un morceau où musicalité et modernité coexistent avec bonheur.

Swing échevelé

Sur -30°, une composition au tempo très vif, le quartet opte pour un swing échevelé. De bout en bout, la ligne de basse sans faille dynamise l’expression des solistes. Le piano fougueux se déchaine et fait exploser les harmonies. Le sopranino ardent prend le relai et débride son expression. Sa frénésie inspirée contribue à faire plus encore monter le mercure. La batterie énergique s’en mêle et livre un chorus impétueux. Les ambiances de ce titre ne sont pas sans évoquer certaines prestations de « Quest ». Nul ne s’en plaindra, loin de là !

Respiration de charme

Ballade musicale, Eraser résonne telle une douce respiration. Après une délicate introduction du piano le sopranino expose une mélodie céleste qui contraste avec le bouillonnement passionné du titre précédent. Les cymbales frémissent, les turbulences s’effacent et se résolvent dans le chorus charnel et grave de la contrebasse. Inspiré, le saxophone se lance ensuite dans une effervescence multicolore qui élargit l’espace du paysage où le piano s’invite pour conclure  cette parenthèse de charme.

Tension musclée

L’album se termine avec Invisible Door, un titre investi par le jeu tendu de la batterie enthousiaste qui invite les autres instruments à débrider leur énergie. Les circonvolutions corsées du sopranino aux accents balkaniques investissent un registre félin où les suraigus maîtrisés bouleversent les tympans. Ce final musclé incite à reprendre l’écoute de l’album pour mieux s’imprégner de sa passion et de sa musicalité.

« Bridge of Soul », un jazz moderne et musical, vivifiant et nuancé sous-tendu par une écriture inspirée et de vibrantes improvisations. Riche en énergie, le jazz revitalisant du Shang Ziming Quartet bouillonne d’énergie, de swing et de liberté et possède un supplément d’âme tel, qu’on se prend à rêver que le jazz soit toujours ainsi habité.

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