Sandro Zerafa signe « Last Night When We Were Young »

Sandro Zerafa signe « Last Night When We Were Young »

Entre modernité et tradition

Sandro Zerafa signe « Last Night When We Were Young », son cinquième album en tant que leader. Le guitariste interprète des standards en duo avec le pianiste Vincent Bourgeyx ou en trio avec le contrebassiste Yoni Zelnik et le batteur Antoine Paganotti. Inscrit dans la grande tradition du jazz, le propos n’en est pas moins empreint de modernité. Un opus irradié de légèreté et de lumière.

Quatre ans après le lumineux « More Light », Sandro Zerafa revient avec « Last Night When We Were Young » enregistré en juin 2020 et sorti le 22 janvier 2021 sur le label Paris Jazz Underground (PJU). L’opus propose onze standards interprétés en duo avec le pianiste Vincent Bourgeyx ou en trio avec le contrebassiste Yoni Zelnik et le batteur Antoine Paganotti.

Inscrit dans la grande tradition du jazz, « Last Night When We Were Young » propose une musique énergique et élégante, souple et subtile. Après écoute, l’oreille en ressort détendue et apaisée.

« Last Night When We Were Young”

Ce nouvel album de Sandra Zerafa se différencie du reste de sa production. Il est le premier dont le répertoire ne compte aucune composition du leader. En effet, les quatre précédents albums de l’artiste ont permis d’apprécier ses talents de compositeur puisqu’il y présente principalement des titres de son cru. Ainsi, hormis « The Bigger Picture » (2013) qui inclut O Grande Amor d’Antonio Carlos Jobim, les autres opus du guitariste, « White Russian » (2008), « Urban Poetics » (2011) et « More Light » (2017) comptent uniquement des compositions originales de Sandro Zerafa.

couverture de l'album Last Night When We Were Young de Sandro Zerafa« Last Night When We Were Young » se distingue aussi des précédents projets du guitariste car il abandonne le format du quartet ou du quintet pour s’exprimer au sein de formations plus restreintes, duo et trio… un peu comme si le compositeur s’effaçait (sur cet opus tout au moins) au profit de l’interprète.

Sur ce nouvel album, Sandro Zerafa accueille le batteur Antoine Paganotti, ex de Magma, et deux membres du collectif/label Paris Jazz Underground, le contrebassiste Yoni Zelnik déjà présent à ses côtés sur les quatre précédents albums et le pianiste Vincent Bourgeyx.

Au fil du répertoire

Présents dans le Real Book ou le Great American Songbook, les onze standards gravés sur “Last Night When We Were Young” sont à porter au crédit à de prestigieux compositeurs, Cole Porter, Sammy Fain, Harold Arlen, George Gerschwin, Johnny Richards, Lesley Bricusse, Frank Loesser, Jimmy Campbell et Jerome Kern.

Six standards sont l’occasion pour Sandro Zerafa de dialoguer avec le piano souvent lyrique de Vincent Bourgeyx. Sur les cinq autres morceaux, le contrebassiste Yoni Zelnik et le batteur Antoine Paganotti mettent leur talent au service du guitariste.

Duo guitare/piano

Avec délicatesse, le duo réactualise le thème de Cole Porter, You Do Something To Me, joué en contrepoint. C’est en toute intimité que le guitariste et le pianiste devisent sur Last Night When We Were Young et The Folks Who Live On The Hil. Sur ces deux ballades sont perceptibles leur maturité musicale, leur maîtrise technique et leur grande sensibilité.

Sur les quatre titres joués sur tempo médium, les interactions des deux solistes doivent beaucoup à leur grande complicité. Leurs notes dansent avec allégresse sur le dynamique Never Will I Marry alors qu’elles scintillent d’une douce lumière sur Pure Imagination. It’s De-Lovely dévoile de manière saisissante l’osmose musicale régnant entre les deux musiciens qui proposent une version lyrique de cette autre composition de Cole Porter.

Trio guitare/contrebasse/batterie

De facture plus traditionnelle que le duo guitare/piano, le format orchestral guitare/contrebasse/batterie valorise le jeu du guitariste soutenu par une rythmique efficace.

Joué sur un tempo rapide, Who Cares met en évidence la fluidité de l’expression de Sandro Zerafa. Sur le très swinguant Young At Heart, la limpidité de son expression évoque le jeu des plus grands maîtres américains de la guitare tels que Kenny Burrel, Jimmy Raney, Barney Kessel ou Herb Ellis.

Pris sur un rythme étiré, le boléro Love Is A Many Splendored Thing révèle le côté mélodiste du jeu du guitariste. Son phrasé épuré, sensible et raffiné dispense une fraîcheur inouïe. La ballade If I Had You permet de saisir les subtilités de son jeu harmonique, son phrasé chaleureux et le soutien tout en finesse qu’il dispense sur l’improvisation du contrebassiste. Joué sur un tempo enlevé, Secret Love fait alterner solo percutant du guitariste dont le phrasé ne perd rien de son articulation précise, chorus de contrebasse et 4/4 avec la batterie. Tout contribue à faire de cette version du thème de Francis Webster un des moments les plus swing de l’album.

Faute de pouvoir écouter live Sandro Zerafa et ses complices, et en attendant de retrouver des temps meilleurs, les onze plages de « Last Night When We Were Young” procurent détente et apaisement. A savourer avec le sourire !

« La Dolce Vita » selon Stefano Di Battista

« La Dolce Vita » selon Stefano Di Battista

Trois ans après « Morricone Stories » dédié à Ennio Morricone, le saxophoniste italien Stefano Di Battista est de retour avec « La Dolce Vita », un nouveau projet ancré dans la culture populaire de son pays. En quintet, il fait résonner sous un nouveau jour douze chansons italiennes emblématiques de l’âge d’or de l’Italie. L’album navigue entre ferveur et nostalgie.

lire plus
« Mères Océans » de Christophe Panzani

« Mères Océans » de Christophe Panzani

Christophe Panzani présente son nouveau projet, « Mères Océans ». Le saxophoniste présente une musique intime où alternent douceur et puissance, acoustique et électronique. Les émotions subtiles sont portées par des mélodies de rêve. Un poème musical intimé dédié à sa mère disparue.

lire plus
Jazz à Vienne 2024 – La programmation

Jazz à Vienne 2024 – La programmation

Pour sa 43ème édition, du 27 juin au 12 juillet 2024 avec une soirée supplémentaire le 16 juillet, le festival, Jazz à Vienne propose 16 jours de concerts. Le célèbre les 20 ans de la disparition de Claude Nougaro, avec « NewʼGaro », une création hommage, en collaboration avec d’autres festivals. Vingt-huit nationalités seront présentes avec un focus européen sur la Suisse et Stracho Temelkovski en artiste associé. Pour plus de la moitié des artistes le Théâtre Antique constituera une première. Une programmation ouverte à tous les publics… à découvrir avec gourmandise.

lire plus
Share This