Le Jazz de Paul Gonnet

Le Jazz de Paul Gonnet

Paul Gonnet fait rimer Jazz avec Intensité, Evasion & Partage

Les notes de jazz résonnent depuis longtemps dans la vie de Paul Gonnet. Durant son enfance et son adolescence il a découvert les différentes facettes de cet art musical toujours présent dans son univers actuel.

Attentif et curieux Paul Gonnet fréquente assidûment les concerts et les festivals qu’il chronique depuis de nombreuses années sur les radios (Trait d’Union, Fréquence Jazz, Lyon Première) et télévisions (TLM). Aujourd’hui il a intégré la rédaction de Jazz’in Lyon et continue à mettre sa plume au service du jazz.

Dans notre rubrique « En trois mots », nous tenions à présenter le regard que Paul Gonnet porte sur le jazz. Animé par un intérêt dont l’intensité ne faiblit pas dans le temps, il pratique une écoute attentive en direction de toutes les musiques du Jazz et porte un avis distancié et argumenté sur ce qu’il entend.

SDjangoRheinhardton baptême de jazz remonte à son enfance. En effet, c’est son grand-père qui a été en quelque sorte son passeur, celui qui a initié son premier contact avec le jazz et plus précisément avec la musique de Django RheinhardtStanGetz-1_1981_NV. L’adolescence l’a guidé vers d’autres mondes, celui du reggae et du funk (entre autres) et vers l’âge de seize ans il commence la pratique du saxophone. Deux grandes pointures du saxophone ténor l’ont alors interpelé, deux musiciens dont les esthétiques et les sons se situent presque aux antipodes. Stan Getz au son velouté et raffiné (« Voyage ») et ArchiShepp_couv-trouble in mindArchie Shepp au son plus rauque et plus brut (« Trouble in Mind »). C’est ensuite vers le discours plus orientalisant du  saxophoniste Yussef Lateef  (« Eastern Sound ») que son écoute est attirée.YusefLateef_EasternSounds_couv

Ce sont les concerts qui constituent aujourd’hui son mode d’écoute idéale et même s’il affectionne encore le saxophone, son instrument préféré est le piano .

Interrogé quant au style de jazz qui lui plaît actuellement, il prend le temps de réfléchir avant d’évoquer le style hard-bop tel que le pratique aujourd’hui les Messengers Legacy, ce groupe constitué d’anciens MessengersLegacy_07092015_JAV_NV_membres des Jazz Messengers d’Art Blakey. Leur concert du 09 juillet 2015 durant le Festival Jazz à Vienne l’a impressionné par la qualité et l’enthousiasme de ces musiciens qui contribuent à garder vivante l’âme de cette musique sans la dénaturer. Un revival bon teint !

Un jour de pleine forme Paul aime écouter Jimmy Smith, l’incomparable organiste, et plus précisément le CD « The Sermon ! «  (1957). Nous vous proposons une écoute du titre éponyme avec Lee Morgan (tpt), Tina Brooks (ts), Lou Donaldson (as), Jimmy Smith (org), Kenny Burrell (guit) et Art Blakey (dr). Rien de mieux qu’un tel concentré de bonne humeur et d’énergie pour doper notre forme.

Lorsqu’il lui arrive de chantonner un air, c’est du côté d’un certain Serge Gainsbourg que le conduisent les notes et plus précisément, le thème « Læticia » ou encore « Black Trombone ». Après réflexion, il évoque l’album « Utopies » du Hadouk trio dont il aime à chantonner n’importe quel titre. Nous vous proposons donc d’écouter quelques mesures de « Toupie valse » où l’on retrouve Didier Malherbe (doudouk, fl, cl, sax), Loy Ehrlich (hajouj, kora, ..) et Steve Shehan (perc). Un peu d’ethno-jazz peut-être salutaire et dépaysant !

Sans hésiter Paul propose plusieurs titres d’albums pour sensibiliser au jazz une connaissance proche de lui. Revient alors le disque « Trouble in Mind » d’Archie Shepp, déjà évoqué plus haut, mais la palette d’écoute proposée s’élargit avec l’album « Sketches of Spain » (1959) de Miles Davis et enfin le titre « Autumn Leaves » gravé sur le disque « Something Else » de Cannonball Adderley enregistré en 1958 lorsque le saxophoniste faisait partie du sextet de Miles Davis. On y retrouve, Miles Davis (tpt), Cannonball Adderley (as), Hank Jones (p),  Sam Jones (cb) et Art Blakey (dr). Là encore nous succombons au plaisir de l’écoute du standard « Autumn Leaves » immortalisé de belle manière par les musiciens cités.

Paul Gonnet n’est vraiment pas à court d’idées pour sensibiliser un néophyte et le conduire vers le jazz. Il n’est pas interdit de penser qu’il a souvent pratiqué une telle démarche. Avec un dernier CD, il se propose d’introduire le candide dans le monde du latin-jazz, celui de la salsa avec le CD « Acid » que Ray Baretto a enregistré en 1968. Nous ne pouvons pas résister à l’envie de proposer l’écoute du titre éponyme.

V.TsabropoulosPaul serait capable de se déplacer loin et même de traverser l’Europe pour rejoindre la Grèce afin d’écouter le pianiste Vassilis Tsabropoulos Imprégné de musiques traditionnelles grecques et byzantines, ce musicien a enregistré deux CD en piano solo dont le dernier « The promise » (ECM/Universal) en 2009 et il a aussi gravé deux autres opus avec Anja Lechner (violoncelle) et un autre avec Arild Andersen (cb). Ainsi Paul nous dit de nouveau son intérêt pour les musiques que l’on peut appeler musiques du monde, celles qui participent autrement dit au courant de l’ethno-jazz. Par contre il écoute rarement les musiques qui s’inscrivent dans le courant hip-hop, pas plus que l’électro-jazz ni même les musiques de tendance noise ou trash.

C’est  très spontanément qu’il formule trois noms pour inscrire à l’affiche du concert idéal qu’il aimerait voir sur scène. Il réunirait le pianiste Ahmad Jamal, le contrebassiste Dave Holland et le saxophoniste John Surman. Ce rapprochement hypothétique ferait se côtoyer des musiciens qui ont en commun le sens de l’esthétique. Un jour peut-être, qui sait …?

Avant de nous séparer, Paul accepte de définir « en trois mots » sa vision du jazz. Il associe cette musique à la notion d’intensité et envisage que le jazz soit un vecteur propice à  l’évasion et au partage. Ainsi pour lui, le jazz est dépaysement, génère le mouvement vers un ailleurs, un ailleurs qui inclut un autre avec lequel la musique se partage intensément.

Si votre « ciel de jazz » accueille toutes les musiques et les ambiances évoquées par Paul Gonnet, il n’est pas exclu que vous côtoyez prochainement les même scènes de musique que lui. Assis côte à côte, vous pourrez alors échanger vos impressions.

Propos recueillis le jour du Jazz Day, 30 avril 2016.
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