L’archet magique ouvre les portes d’un ailleurs pluriel
Son nom en lettres d’or et douze titres sur « Open Doors », le nouvel album de Didier Lockwood enregistré en studio. L’archet du violoniste devient baguette magique et ouvre les portes de nouvelles terres à découvrir. A la tête du « All Star Quartet » le violoniste fait merveille.

Album « Open Doors ».- Couverture © Natacha Lockwood
Le temps a semblé long aux admirateurs du violoniste depuis « For Stéphane », hommage à Stéphane Grappelli, dernier album enregistré par Didier Lockwood sous son nom et en studio en 2008. Leur patience est récompensée puisque le 25 novembre 2017 sort « Open Doors » (AMES/OkeH/Sony), le nouvel album de Didier Lockwood.
Certes le violoniste est apparu sur plusieurs autres albums comme « Live at Montmartre » en 2010 avec le pianiste danois Niels Lan Doky et son trio, « Brothers » en 2013 avec son frère le pianiste Francis Lockwood et « Apesantar », un opus de jazz fusion paru en 2016 avec Benoît Sourisse, Philippe Balatier et André Charlier.
Dans son nouveau projet « Open Doors » le violoniste rend hommage au jazz et à ses sources d’inspiration, dans la diversité de leurs expressions. Sur son nouvel album de Didier Lockwood, le leader revient à la tête du « All Star Quartet » avec à ses côtés un trio de haut vol.
Le fougueux pianiste italien Antonio Farao, le solide bassiste américain installé en France Darryl Hall et le swinguant batteur niçois André Ceccarelli. Ces trois musiciens exceptionnels ont déjà travaillé et enregistré ensemble sur l’album d’Antonio Farao, « Domi », sorti en 2011 sous le label Cristal. Cela laisse augurer une belle entente et une forte cohésion du trio.
« Open Doors », un album promesse que Didier Lockwood propose pour « Apprendre à voir l’invisible, entendre les silences, atteindre un ailleurs, aiguiser nos sens, rêver éveillés et alors redécouvrir le monde, lavés de nos préjugés »

Didier Lockwood - Photo © Joel Saget
Depuis plus de 40 ans, tel un violoniste tout terrain, Didier Lockwood a exploré de nombreux mondes musicaux. Le classique appris au Conservatoire et croisé fréquemment au long de sa longue carrière, le jazz-rock de Magma, l’héritage coltranien à travers le violon électrisé de Jean-Luc Ponty mais aussi le jazz pratiqué aux côtés d’Henri Texier, Didier Levallet ou François Jeanneau.
La rencontre décisive avec Stéphane Grappelli qui a lancé sa carrière et l’a fait fait « naître à lui-même ». Le superbe enregistrement avec David Liebman, Dave Holland et Peter Erskine sur l’album « New York Rendez-vous » de 1994 où Didier Lockwood pratique un jazz moderne et inspiré. Sans oublier les moments partagés avec les plus grands comme Miles Davis, Michel Petrucciani, Martial Solal, Richard Galliano, Philip Catherine, Christian Escoudé et bien d’autres encore.
Après toutes ses aventures musicales, Didier Lockwood est parvenu à échapper à toutes ses influences et à trouver sa propre trace loin du violon classique et de celui inscrit dans la tradition du quintet du Hot Club de France de Django Rheinhardt et Stéphane Grappelli. Il a élaboré son propre discours sur cet instrument marginal qu’est le violon dans le jazz. Il est devenu cet improvisateur performant mais soucieux de transmettre.
En effet, il y a 17 ans, il a créé le CMDL, Centre des Musiques Didier Lockwood, où il est encore très impliqué. Pour Didier Lockwood, l’enseignement développé doit permettre aux musiciens de s’exprimer en toute liberté, de transformer des « maladresses » en des « actes musicaux sublimés » et pour finir d’improviser c’est à dire, comme l’exprime de manière imagée le violoniste, de « composer sans gomme ».
Didier Lockwood et les musiciens du « All Star Quartet » transforment les douze plages de l’album « Open Doors » en une promenade musicale somptueuse et réjouissante. Avec une énergie inépuisable et une aisance déconcertante le violoniste s’amuse sur les tempi rapides, transforme les notes des ballades en perles d’émotion ou s’amuse sur des grilles bluesy ou modales. Le piano d’Antonio Farao fait alterner élégance et virtuosité. Maître du groove, le bassiste Darryl Hall soutient sans faillir le propos des solistes. Fin rythmicien, André Ceccarelli passe des balais aux baguettes sans perdre ce swing inusable qui lui appartient en propre.

Didier Lockwood - Photo © Joel Saget
Le monde musical du nouvel album de Didier Lockwood fait alterner les climats comme des rappels de tous les mondes explorés. Outre les neuf pièces écrites par le violoniste, le répertoire compte deux compositions du pianiste et le superbe The One Shot Duet proposé par les deux solistes où affleure le monde de la musique contemporaine.
Le bien nommé Quark permet de prendre la mesure de la force qui lie les musiciens entre eux. On perçoit à son écoute comment les quatre particules élémentaires que représentent les musiciens, lient leurs énergies entre elles pour devenir un quartet inspiré qui développe ses improvisations à un rythme d’enfer.
Prise sur un tempo furieux, la composition du violoniste Blues Fourth permet aux musiciens d’explorer avec brio un univers hard-bop post coltranien sur une grille modale qui leur permet toutes les libertés. La somptueuse Little Bossa se balance avec élégance et permet à Darryl Hall de développer un chorus où l’on peut apprécier son souci de la juste note. Le bleu colore le nostalgique Now I really Got The Blues qui porte bien son nom.
Difficile de préférer The ballad of Pat & Robin composée par le violoniste à Ballad for Four écrite par Antonio Farao. Sur les deux morceaux, la virtuosité s’efface au profit de lignes mélodiques délicates où affleure une émotion aux tendres couleurs. La souplesse de la section rythmique contribue pour beaucoup à ces oasis de douceur.
Open Doors, le premier morceau de l’album, ouvre les portes de ce nouveau monde où Didier Lockwood évolue avec un plaisir évident et un talent qui n’a rien perdu de sa brillance.
Le projet « Open Doors » de Didier Lockwood va prendre la route dès la fin de l’année 2017. Il tarde d’écouter sur scène les quatre musiciens du « All Star Quartet ».
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