John McLaughlin, sourire et Jazz fusion enfiévré
Le 07 juillet, John McLaughling et son groupe 4th Dimension succèdent au trio Scofield-Mehldau-Guiliana. Ils offrent un jazz fusion renouvelé. Le Théâtre Antique de Vienne a vibré de bonheur aux accents d’une musique électrique nourrie de toutes les influences du guitariste.
La carrière de John McLaughlin est longue et ses influences multiples. Il n’a eu cesse de renouveler sa musique au fil des rencontres qui ont
émaillé sa vie. Celui qui fut un des guitaristes de Miles Davis a aussi collaboré avec le The Mahavishnu Orchestra. L’Inde et ses musiques peuplent la période de Shakti avec Zakir Hussain. Trilok Gurtu a aussi fait partie de ses rencontres. Sa route a par ailleurs croisé celles de grands guitaristes avec lesquels il a partagé les scènes, Paco de Lucia, Larry Corryell puis Al Di Meola. Plus récemment on l’a retrouvé dans Remember Shakti. Depuis 2013 c’est avec 4th Dimension qu’il tourne.
Avec ce groupe on retrouve à ses côtés le bassiste camerounais toujours ganté de noir
Etienne Mbappe, le batteur indien, Ranjit Barot et le claviériste et batteur britannique Garry Husband. Et pourtant point de Brexit sur scène. La philosophie du groupe penche plutôt du côté de la collaboration proximale, une sorte de communion musicale perceptible par le public.
Les moments d’échange sont en effet nombreux sur scène entre McLaughlin et ses compagnons. Regards complices du guitariste lors des thèmes exposés à l’unisson avec le claviériste Garry Husband. Joutes enfiévrées avec Etienne Mbappe. McLaughlin se rapproche du bassiste pour des confrontations productives et enfiévrées. Guitariste et bassiste côte à côte prennent aussi plaisir à relancer les chorus de batterie de Ranjit Barot. Ce dernier ponctue ses solos d’onomatopées auquel le public de McLaughlin est habitué depuis l’époque Shakti. Le claviériste reprend même la gestuelle habituelle des joueurs de tablas pour marquer les 5 temps que ponctuent le batteur.
Garry Husband rejoint à plusieurs reprises la seconde batterie dressée à proximité du batteur en titre avec lequel il dialogue et enflamme l’atmosphère.
Certes les décibels et l’électricité sont au rendez-vous mais le son de la guitare synthé de John McLaughlin est net et ses déferlantes de notes surfent sur la vague rythmique implacable qu’impulsent les rythmiciens. Le guitariste joue avec générosité et met sa virtuosité au service d’un discours empreint de nuances et de sensibilité. Avec El Hombre que Sabià (l’homme qui sait) John McLaughlin offre un vibrant hommage au guitariste disparu Paco de Lucia avec lequel il avait prévu d’enregistrer un disque en 2014. Des envolées lyriques aux accents teintés de flamenco alimentent alors son dialogue avec Garry Husband. Il dédie le titre Kiki à un batteur ami. S’ensuit un combat de titan où Garry Husband rejoint Ranjit Barot. Les titres se suivent. Ceux du dernier album « Black Light » mais pas que. Soutenu par les riffs enfiévrés du bassiste, McLaughlin génère un jazz rock enfiévré sur les rythmes rapides et des nappes planantes quand le tempo ralentit. Le public vibre et ovationne la prestation.
Si la musique de John McLaughlin & 4th Dimension évoque pour les plus anciens des réminiscences des jazz des années 70 et 80, elle a vraiment su se renouveler. Elle fusionne les multiples influences que le guitariste a intégrées. Électrique et joyeuse, rythmique et stratosphérique elle aussi stimulante et généreuse. Le sourire du guitariste ne gâte rien à l’affaire !
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