Hugh Coltman, authentique et groovy
Pour son premier passage à Vienne en tant que leader, Hugh Coltman a largement convaincu. Son authenticité et ses qualités de showman ont triomphé. Le contraste est grand avec la seconde partie de soirée où Diana Krall fait preuve d’un professionnalisme incontestable tempèré par une froideur sans nom.
En proposant le répertoire de son album « Shadows - Songs of Nat King Cole », Hugh Coltman » rend hommage à sa mère (qui écoutait Cole) et à la figure tutélaire du pianiste chanteur à la voix de miel, Nat King Cole. Hugh Coltman fait une relecture très personnelle des titres qu’il a choisis d’interpréter. Il met en évidence les ombres cachées derrière le sourire perpétuel affiché par le grand crooner qui vivait pourtant les affres de la ségrégation raciale à une époque où il n’était pas simple d’être non seulement un artiste à la peau noire mais surtout un artiste qui réussissait.
C’est un parti pris artistique tranché qu’a adopté Hugh Coltman. Point de voix de crooner pour chanter les bluettes. Il génère un contraste entre la teneur « fleur bleue » des paroles et une atmosphère musicale qu’il veut discordante. Il crée une sorte de « malaise harmonique » fort réussi. Des ambiances dignes des musiques de Twin Peaks, des climats enfumés et torturés à la Tom Waits. Cette tension est particulièrement perceptible entre la voix quasiment en apesanteur de Hugh Coltman et les interventions torturées du guitariste Thomas Naim qui subliment Nature Boy.
L’émotion du chant de Hugh Coltman est perceptible dans Mona Lisa dont le chanteur donne une version absolument sublime. Très en retenu et presque pudique au début du set, le chanteur laisse cours à sa spontanéité au fur et à mesure de l’avancée de son répertoire. Sans surjouer la posture de dandy anglais sous-tendue par sa tenue, Hugh Coltman incarne le versant bluesman qu’il est vraiment et fait le show. Il arpente la scène et va chercher le son le plus juste… la tête dans le piano. Sensible et très juste, le chant gagne en épaisseur et la musique groove. Il a gagné la ferveur du public qui l’ovationne avec chaleur.
Comme le dit avec humour Hugh Coltman, il a chanté une chanson à Vienne il y a trois ans, deux durant le spectacle « Autour de Chet », douze le 05 juillet 2016… qui sait il en offrira peut-être trente-six sur cette même scène dans quelques années. On le souhaite volontiers.
Diana Krall arrive pour la second partie de la soirée d’un pas très déterminé. Posée devant son piano elle se met en scène telle une diva glacée sur-éclairée par deux spots additionnels. Entourée par une rythmique parfaite, elle propose un jazz classique. Ses qualités pianistiques incontestables prennent le pas sur un chant maîtrisé mais dénué d’émotion. Les interventions du guitariste Anthony Wilson sont de très belle facture et apportent une note sensible au set.

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