Emily’s D+Evolution. Portrait funk-rock d’Esperanza
Esperanza Spalding ouvre la soirée du 09 juillet avec une performance artistique qui met en scène la musique de l’album « Emily’s D+Evolution ». Show singulier entre musique et théâtre auquel la bassiste prend visiblement plaisir. Opéra rock/funk exubérant qui conte son histoire.
En très peu de temps peu de temps, Esperanza Spalding a fait sa place dans la sphère du jazz. Avec cinq albums à son actif comme leader, la jeune trentenaire de Boston est un concentré de talents et excelle autant dans le swing que dans les univers musicaux du rock, funk, hip hop et blues qu’elle fusionne à merveille. Cette contrebassiste/bassiste, chanteuse et compositrice surdouée est une artiste authentique qui parvient à transcender les genres. Elle en donne une nouvelle fois la preuve dans le spectacle « Emily’s D+Evolution ».
On a apprécié « Junjo » en 2006 puis l’étonnant « Esperanza » en 2008. En 2010 sort un album maîtrisé et plébiscité, « Chamber Music Society ». En 2012 c’est « Radio Music Society » au groove réjouissant. Le 04 mars 2015 chez Concord/Universal s’ouvre un nouveau chapitre artistique dans la carrière d’Esperanza : un nouveau trio électrique, avec choristes, une touche claviers et de spoken words.
C’est « Esperanza Spalding Presents : Emily’s D+Evolution », un album conceptuel créé comme une suite poétique de tableaux musicaux vivants, une sorte d’audio-portrait.
Esperanza Spalding est déjà venue à Vienne avant 2016. Au Club de Minuit en 2009. Au Théâtre Antique en 2010 et 2012 avec la musique des albums alors au cœur de l’actualité. Elle revient en 2014 dans le quintet de Tom Harrel « Colors and Dreams ».
En 2016 le Théâtre Antique accueille son nouveau projet, « Emily’s D+Evolution«
, spectacle dans lequel elle crée un monde autour de chaque chanson. Sur scène la bassiste a visiblement envie de chanter et utilise le langage du corps, elle ondule avec grâce sans pour autant proposer une performance de danse, loin de là.
Esperanza le dit, ce projet n’est pas du jazz. Un quelque chose de Zappa plane au-dessus de la scène. On pourrait parler de rock progressif en référence aux interventions de la guitare. On serait tenté d’évoquer le terme de jazz-fusion au vu de la rythmique tonique et métronomique qui incite au mouvement. Avec les choristes, la bassiste s’investit à fond dans son rôle de chanteuse/bassiste extravertie. Les morceaux s’enchaînent et content l’histoire. Il y a autant à voir qu’à écouter. Pas question de décrocher sinon on perd le fil. Dommage pour ceux qui écoutent d’une oreille distraite et se détachent de la na
rration.
Dans la vraie vie et sur scène l’héroïne s’est libérée de ses entraves, a évoluer et volé de ses propres ailes et a réussi. Être soi-même constitue en soi un défi, y parvenir n’est pas toujours simple. Esperanza a gagné ce double challenge, réussir de sa vie et ce spectacle.
Esperanza Spalding propose une performance artistique exubérante et réussie, un peu éloignée du royaume du jazz. Peu importe qu’on la qualifie de comédie musicale ou d’opéra rock. Les racines et les valeurs du jazz sous-tendent ce projet. C’est créatif, ça prend des risques, ça innove. On est questionné, captivé et convaincu. Tant pis si cela dérange de ci de là. A bientôt Esperanza, pour d’autres aventures !
Après Esperanza Spalding, la soirée reste féminine. Ibeyi. Les jumelles Diaz montent sur scène, tout de sourire et de rouge vêtues. Des voix, des percussions, de l’électro. Lisa et Naomi parviennent sans problème à mobiliser le public toujours avide de marquer le rythme. Il est vrai qu’il est plus simple de mettre le le corps en mouvement que de s’attacher à suivre un livret musical exigeant… surtout quand le mercure dépasse les trente degrés.
La fin de soirée sera assurée de belle manière par Yael Naim. Entre pop, folk et jazz, la chanteuse guitariste a conquis son public.
On a aimé le regard souriant et l’attention que Yael Naim a porté sur le spectacle d’Espéranza Spalding.
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