Limpide et mordant à la fois
Tabasco Quintet maintient le cap avec son deuxième album, « The Very Last Blues » dont le titre marque la filiation avec celui de son premier opus, « The Last Blues ». Groove mordant et mélodies limpides coexistent avec bonheur au fil des neuf plages qui ménagent de belles surprises.
Après « The Last Blues » paru sur le Petit Label en 2015, Tabasco revient en 2019 avec un deuxième album, « The Very Last Blues » (Clapson/Inouïe Distribution).

Tabasco©Cristof Echard
L’album propose une musique à la fois limpide et mordante qui fait alterner rêveries mélodiques sensibles et escapades rythmiques dépaysantes.
Pour ce deuxième enregistrement, Tabasco est devenu quintet. Toujours à la barre du groupe fondé en 2014, le saxophoniste Robin Nicaise et les frères Réchard, Loïc à la guitare et Ivan à la contrebasse. Invité sur le premier opus, le pianiste Leonardo Montana a cette fois intégré le groupe. A leurs côtés, c’est Fred Pasqua qui, avec souplesse et dynamisme, pilote tambours, cymbales et baguettes.
« The Very Last Blues »
Après avoir rôdé sur scène les nouveaux morceaux de son répertoire, Tabasco Quintet est entré au studio du Prado où l’album a été enregistré et mixé par Pierre Dachery, les 11 et 12 décembre 2018.
Avec une grande fluidité, les ambiances varient au fil du répertoire. Hormis le célèbre When I Grow Too Old to Dream (Sigmund Romberg et Oscar Hammerstein), les huit autres titres sont à porter au crédit de Robin Nicaise, Ivan et Loïc Réchard.
Sur « The Very Last Blues », Tabasco Quintet propose un jazz moderne à la croisée de nombreuses influences. Entre effluves de funk néo-orléanais et pointes de néo-bop, la musique capte des vents venus d’orient, des vapeurs bluesy et des souffles lyriques. Entre groove tendu et souple balancement alternent mélodies caressantes et envolées syncopées.
Ambiances de voyage
Le message est clair d’emblée, nul besoin de réfléchir, il faut y aller, Go Go Go… On se laisse porter par la sonorité ample et feutrée du ténor qui tisse la mélodie puis on navigue au gré des chorus inspirés des solistes qui se succèdent. Le voyage continue avec Mer de nuit, un rêve enivrant que saxophone et guitare développent sur un motif réitératif du piano qui confine à l’obsession. Après ces deux compositions du bassiste, le saxophoniste signe Mountain Journey. L’entente est parfaite entre le style mélodique du ténor et la fluidité expressive de la guitare.
C’est une excursion plus sportive qu’a conçue le guitariste en écrivant Trocadero. A la croisée d’un funk enchanteur et d’un jazz moderne, le morceau se densifie au fur et à mesure des interventions des solistes que la section rythmique propulse avec énergie. Il fait bon ensuite flotter En Apesanteur sur la superbe ballade écrite par le saxophoniste. On a l’impression que le temps se dilate sous le souffle évanescent du ténor. Le jeu mouvant de la guitare et la caresse des balais font s’évaporer les notes.
Le voyage continue sur un tapis volant porté par Scirocco à l’inspiration plus orientale et à la métrique complexe. Cette composition du contrebassiste inspire au piano et à la batterie des interventions animées. Sur Comète (Part II) crédité au saxophoniste, on est propulsé dans une sphère néobop où guitare et ténor s’en donnent à cœur joie sur une rythmique stimulante.
Après l’espace, on explore le temps avec une échappée libre sur les syncopes de Janvier composé par le guitariste. Un moment réjouissant entre lyrisme du ténor, jeu pointilliste du piano et envolées bensonniennes de la guitare. L’album se termine avec le célèbre When I Grow Too Old To Dream composé en 1934 par Sigmund Romberg et tant de fois repris. Sur un tempo très étiré, Tabasco Quintet en donne une version sensible où le ténor élève son chant expressif et velouté entre blues et gospel.
RV à Paris, le 25 juin 2019 au Sunside pour la sortie officielle de l’album « The Very Last Blues » du Tabasco Quintet avec Robin Nicaise (saxophone ténor), Loïc Réchard (guitare), Leo Montana (piano), Ivan Réchard (contrebasse) et Fred Pasqua (batterie).
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