La musique médiatrice de paix
Goran Bregovic est de retour avec Three Letters from Sarajavo. Trois pièces instrumentales avec violon et orchestre mais aussi des titres chantés par des artistes aux origines multiculturelles avec l’Orchestre des Mariages et des Enterrements.
L’album Three Letters from Sarajavo (Mercury/Universal), déjà annoncé comme Une Ode à la « Jérusalem des Balkans » dans une précédente chronique, rend hommage à la ville natale de Goran Bregovic. Le répertoire fait alterner la diversité des expressions du compositeur.
Cet album est pour Goran Bregovic l’occasion de célébrer la ville de Sarajavo où se sont succédé les occupants et où pendant longtemps, chrétiens orthodoxes, catholiques, juifs séfarades et musulmans ont coexisté dans la paix avant de se déchirer.
Sans aucun doute c’est la paix que Goran Bregovic appelle de ses vœux. En effet, l’album mêle différentes identités, croyances, langues et expressions musicales.
Des violonistes originaires des Balkans, du Maghreb et d’Israël incarnent les traditions chrétienne, musulmane et juive. Un orchestre symphonique accompagne le chant du violon sur chacune des Trois Lettres de Sarajevo, la Lettre chrétienne, la Lettre musulmane et la Lettre juive.
Accompagnés par les musiciens de l’Orchestre des Mariages et des Enterrements des chanteurs de différentes nationalités interprètent des titres de Goran Bregovic. Ainsi, les voix de Bebe, Riff Cohen, Rachid Taha, Asaf Avidan, Sifet et Mehmed s’expriment dans des langues aussi diverses que l’arabe, le serbo-croate, l’espagnol, l’hébreu et l’anglais… et comme par magie, la musique du compositeur gomme les différences qui se fondent dans l’identité bregovicienne.
Les Trois Lettres de Sarajevo, pièces instrumentales avec violon et orchestre alternent avec des titres chantés où des chanteurs qui s’expriment dans des langues différentes aux côté de l’Orchestre des Mariages et des Enterrements. Même si l’on aurait souhaité que ces pièces instrumentales soient plus longuement développées, les onze titres constituent un ensemble cohérent.
En effet du premier au dernier titre de l’album, tous les morceaux portent l’empreinte si aisément reconnaissable du musicien/compositeur serbo-croate.
Sur « Three Letters from Sarajavo », Goran Bregovic se joue des différences. La musique de l’album esquisse le profil d’un idéal pacifié. Le compositeur repousse les frontières des possibles jusqu’à faire coexister en musique les différentes croyances et populations pourtant souvent irréconciliables hors des scènes et des studios. Goran Bregovic projette la musique comme possible médiatrice de paix.
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