Quelle histoire… c’est un Vrai Voyage à Cuba
Après avoir sorti le remarquable album « ¡Caramba! », le big band Bigre! obtient un franc succès pour son concert du 27 avril 2017 au Périscope. Feu d’artifice sur la scène, ambiance effervescente dans la salle.
Il est des concerts pour lesquels on ne regrette pas de s’être déplacés, celui de Bigre! au Périscope le 27 avril 2017 fait partie de ceux-là.
Le 27 avril 2017, c’est complet pour le concert de Bigre! au Périscope à l’occasion du lancement de l’album « ¡Caramba! ». Cela laisse déjà augurer d’un franc succès pour le big band Bigre! groupe fort prisé du public lyonnais. Durant les deux sets les ¡Caramba ! fusent de partout. Dans la salle, nombreux sont celles et ceux dont le corps suit rythme de la musique. On voit même des couples danser dans le plus pur style « école de danse ». En fin de concert, l’ambiance de la salle est chauffée à blanc par un public dont l’enthousiasme est à la hauteur de la prestation de l’orchestre. Si on a été enthousiasmé par le dernier album du groupe, on a tout autant apprécié la prestation scénique de Bigre! qui a été de la meilleure facture.
Félicien Bouchot peut se louer de diriger Bigre!. Sur scène, les arrangements sont somptueux et précis et la mise en place du répertoire parfaite. Les improvisations des solistes démontrent, s’il est encore besoin que cela soit prouvé, la valeur de chacun des musiciens. Soutenue par l’ensemble orchestral, la chanteuse Célia Kameni, offre une prestation généreuse et fort soignée. Sa présence scénique fait montre d’un grand professionnalisme. Sa voix parvient à surmonter sans forcer la puissance du big-band qui joue à toute vapeur. Du jazz vivifiant et rutilant qui fait monter la température de la salle et déchaîne l’enthousiasme du public.
Sans doute les rythmes et les mélodies déclenchent l’adhésion des spectateurs car ils résonnent dans la conscience collective populaire qui n’a pas oublié les grands standards de la tradition cubaine des années 50. Par contre la musique de Bigre! n’oublie pas pour autant de s’inscrire dans la modernité du jazz orchestral contemporain.
Bigre! a depuis longtemps fait ses preuves dans des répertoires dont l’idiome est d’ordinaire fort loin de l’esthétique cubaine. On connaissait déjà la précision des arrangements, la puissance de de ce big band dont a coutume de dire « qu’il envoie » et sa capacité à faire preuve de nuances sans oublier la qualité individuelle des solistes.
En quittant le territoire musical habituel où il n’avait plus rien à prouver, le big band s’est lancé un défi. Sur l’album et aussi sur scène, Bigre! prouve qu’il maîtrise parfaitement la métrique compliquée des rythmiques cubaines. Les soufflants conservent leur puissance orchestrale et adaptent leur vocabulaire d’improvisateur à cette esthétique latine avec laquelle ils se sont tout à fait familiarisés. A vrai dire Félicien Bouchot peut se vanter d’avoir réussi son pari avec brio. Bigre! restitue tout à fait l’esprit des orchestres cubains d’antan.
De bout en bout du concert, ce 27 avril, Bigre! joue avec énergie. Au saxophone baryton Fred Gardette ouvre le bal des soufflants qui tous ont donné le meilleur d’eux-même sur le devant de la scène stimulés par le public, la puissance de la section rythmique et le soutien des cuivres. Vers la fin du second set, le guitariste ne boude pas son plaisir et rivalise sans rougir avec les cuivres lors d’un solo très bien construit qui déclenche un enthousiasme plus que débridé dans la salle.
On ne tarit point d’éloges non plus sur la puissance de feu de la section rythmique qui assure de bout en bout sans faillir. La présence efficace de Nicolas Frache à la basse contribue aussi à la solidité de cette rythmique qui sait pourtant adapter sa puissance lors des interventions de la chanteuse. Les trois trombones, quatre trompettes et cinq saxophones n’ont pas épargné leur souffle. Lors des tuttis, une lave rutilante sort de leurs pavillons et embrase la salle.
L’orchestre ne se pas contente de présenter les titres gravés sur l’album « ¡Caramba! », il ajoute aussi des morceaux des répertoires précédents. L’alternance entre les titres instrumentaux et les titres chantés est parfaite. Le public manifeste beaucoup d’enthousiasme vis à vis de Voyage à Cuba et de Quelle histoire mais sait écouter avec attention la Chanson des Vieux Amants.
Bigre a gardé Mea Culpa pour le rappel. ¡Caramba ! … le morceau déclenche un regain supplémentaire d’embrasement dans la salle où tous et toutes ont depuis longtemps tombé les pulls. Même après le concert on continue à répéter les paroles en boucle ! Édith Piaf ne se doutait sûrement pas que l’arrangement de cette chanson sur un tempo cubain déclencherait un tel accueil auprès du public le 27 avril 2017 au Périscope à la fin du concert de Bigre !
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