Entre sauvagerie maîtrisée et éthers poétiques
Au croisement de nombreuses esthétiques musicales la musique de « Theorem of Joy » parvient à façonner un univers qui surprend et charme à la fois. Le 02 mai 2018 à Paris au Studio de l’Ermitagees musiciens fêtent la sortie de leur album. C’est l’occasion de s’immerger dans leur monde singulier.
Après plus de deux années d’existence et de nombreux concerts à leur actif, avec le soutien de plusieurs structures et deux résidences au Baiser Salé puis au Rocher de Palmer, le contrebassiste Thomas Julienne a sorti « Theorem of Joy », le premier album de son groupe, le 06 avril 2018 chez Inouïe Distribution.
« Theorem of Joy » surprend et charme
Par ses contrastes entre sauvagerie maîtrisée et rêverie éthérée, l’album surprend et charme à la fois. C’est le moins qu’on puisse attendre au regard de la promesse de son titre, « Theorem of Joy ». De fait, le disque tient ses engagements. Ambiances orientales et atmosphères zen s’intercalent entre climat post-rock paroxystique et lignes incantatoires tendues.
A la tête de son arbre à cinq branches, Thomas Julienne a composé l’ensemble des titres de l’opus et a confié l’écriture des textes à Camille Durand aka Ellinoa. Impliquée dans ce projet, la chanteuse fait exploser le palette sonore de sa voix plus encore que sur le jazz ébouriffant de son Wanderlust Orchestra.
L’instrumentation du groupe joue à fond sur les cordes. Cordes vocales, cordes de la contrebasse mais aussi celles des violons de Boris Lamérand et de la guitare de Thomas St Laurent. Les percussions, peaux et cymbales du batteur Tom Peyron assurent le socle essentiel sur lequel se croisent les cordes.
Les ambiances de titres essentiels de l’album doivent aussi beaucoup aux invités qui joignent leurs instruments et prêtent leurs talents à la musique. Le saxophone soprano de Maxime Berton, les flûtes d’Émilie Calmé, la clarinette de Mohamed Najem. On note aussi la participation du quatuor à cordes « Les enfants d’Icare » auquel participe Boris Lamérand.
Impressions musicales.
Entre les envolées de la voix et du saxophone soprano du titre d’ouverture, To forgive, et le calme du poétique et serein Forest cafe qui termine l’album, « Theorem of Joy » navigue entre plages oniriques et falaises enrockées.
Après le climat incantatoire de la flûte, les effets de distorsion de la guitare tendent jusqu’à la transe le climat de Hope to sea you qui capte l’attention de bout en bout. On est secoué par l’ambiance orientale et la puissance de la voix qui enfourche son tapis volant pour rejoindre les contrées imaginaires merveilleuses d’Impostor.
On vibre au climat contemporain de Two lines où violon et voix croisent leurs lignes de chant et on capte avec bonheur la respiration zen de Relax if you can. Sur Feuilles jaunes on se laisse caresser par la douce poésie et le souffle du chant, vent imprévisible que tente de dompter la contrebasse.
Instaurée par la voix diaphane et la stridence des cordes, l’ambiance fantomatique de Ghost précède le climat étrange et cauchemardesque de Ghost part 2 qui malaxe les expressions bruitistes de la voix et bidouille les sons dans un cadre rythmique mené rondement par la batterie et les riffs réitératifs guitare.
Sur Sablier, la voix ensorcelante de la chanteuse et le chorus lyrique de la guitare devenue onirique suggèrent à merveille l’écoulement du temps ponctué par les mailloches sur les cymbales et les peaux.
Après avoir savouré la musique de « Theorem of Joy », on se réjouit de retrouver Thomas Julienne, Ellinoa, Boris Malérand, Thomas St Laurent, Tom Peyron et tous les invités du disque, au Studio de l’Ermitage le 02 mai 2018 à 21h pour le concert de sortie de l’album dont « Les enfants d’Icare » assurent la première partie.

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