Mélopées envoutantes & chant spirituel
Deux ans après « Zapateo Suite », le guitariste, chanteur et percussionniste Joel Hierrezuelo revient avec « Así de simple ». A la tête d’un quartet d’exception qui réunit Pierre de Bethman, Felipe Cabrera et Lukmil Perez, il dessine les contours d’un univers élaboré et très personnel. Entre mélopées envoutantes et chant spirituel mélancolique, le projet embarque l’oreille dans des suites musicales colorées. A l’en croire…. C’est aussi simple que ça !
Le 20 mars 2020, le percussionniste, guitariste et chanteur cubain Joel Hierrezuelo présente « Asi Simple » (Continuo Jazz/UVM Distribution), son deuxième album enregistré en octobre 2019.
Tout comme son premier opus « Zapateo Suite« , sorti en septembre 2018, « Asi Simple » restitue les couleurs musicales de l’univers de Joel Hierrezuelo. Un monde influencé par ses racines afro-cubaines mais qui témoigne aussi d’une forte imprégnation jazz.
Autour de Joel Hierrezuelo
A la tête d’un quartet rompu au jazz, Joel Hierrezuelo convie par ailleurs des invités issus aussi de la sphère jazz même si tous les artistes abreuvent leur art à la source de nombreuses autres influences musicales.
Autour du leader on retrouve deux musiciens issus de son île natale, le batteur Lukmil Pérez déjà présent sur « Zapateo Suite » ainsi que le contrebassiste Felipe Cabrera avec lequel le leader possède un passé musical commun. L’inspiration de ces deux instrumentistes puise autant dans leurs racines afro-cubaines que dans l’univers du jazz. Joel Hierrezuelo a confié le piano à un homme de jazz qu’il admire, Pierre de Bethmann.
A ce solide quartet se joignent des invités, le trompettiste Nicolas Folmer, ami de longue date du leader, la flûtiste Naïssam Jalal, la chanteuse malienne Aminata Doumbia et le guitariste Sandro Zerafa.
Au fil des plages
Construit comme une suite, Así de simple ouvre l’album et lui donne son nom. Il déploie un éventail de couleurs sonores. La flûte et la guitare invitent à une invocation spirituelle, la guitare se fait prédicatrice, la flûte ensorcèle et les chœurs densifient le propos. Cela paraît si simple ! Plus loin, avoir exposé le thème à l’unisson, piano et guitare entonnent la fluide mélopée de Si tu supieras. Le morceau se poursuit avec un motif répétitif que guitare et voix entonnent telle une bénédiction.
Sur Entre Océanos le chant se charge d’une tendre poésie mélancolique qui inspire un chorus lumineux à la guitare à laquelle le piano concis répond avec douceur. Plus tard, Hoy Tengo Habana déroule sa mélodie sur un rythme brésilien. Fender Rhodes, guitare et voix confient la parole à la trompette fougueuse qui élève un chorus solaire. A partir d’un chant d’allure mystique, guitare et voix déploient ensuite une musique quasi idyllique que la section rythmique propulse avec une belle vigueur. Stimulé, le piano percussif développe un solo inspiré.
Advient alors 121 Caminos, une ballade dont le climat de sérénité évoque un songe où les balais caressent les cymbales alors que chante la contrebasse tellurique. Après cette pause recueillie, le quartet propose Mirages, une composition au tempo musclé et aux résonances hispaniques. Comme stimulée par le chorus moderne du piano éloquent, la batterie improvise avec brio .Après ces moments énergiques vient le temps de Hablame un poco mas, une douce chanson chargée de tristesse que conte la voix, soutenue par les seules guitares et contrebasse.
L’album se poursuit avec Bon Vent, une mélopée irradiée de félicité portée par la guitare, les chœurs et le piano volubile. Le tempo se fait ensuite plus rapide sur Get Back dont le riff est joué à la trompette et à la guitare. D’une facture jazzy, le morceau permet d’apprécier un solo loquace du piano jamais à cours d’idées et un chorus rutilant de la trompette. Advient ensuite, Lienzos de Luz dont le chant porteur d’espérance inspire à la guitare un chorus éclaboussant de lumière relayé par le propos limpide et empreint d’étrangeté du piano.
L’album se termine avec Cascadas et Outro dont la construction complexe met tour à tour en valeur tous les intervenants. Après un chorus bouillonnant du piano celui de la batterie ne manque pas de fièvre. Une dernière séquence musicale joyeuse libère le chant de la flûte envoutante et celui des chœurs teintés d’influences cubano-africaines.
Joel Hierrezuelo revient avec un album envoûtant où la musique parle d’elle-même. Empreint de spiritualité, « Así de simple » reflète les couleurs musicales de nombreuses cultures d’où sont issues les musiciens qui entourent le guitariste chanteur.
En raison des circonstances exceptionnelles liées à l’épidémie de Coronavirus COVID-19, il va falloir patienter pour écouter live le nouveau projet de Joel Hierrezuelo. En effet, le concert prévu le 25 mars 2020 au Studio de l’Ermitage est reporté au 24 juin 2020 à 21h. Le plaisir n’en sera que plus grand !

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Trio ETE
Pour la cinquième et dernière soirée au Théâtre les Arts de Cluny, le superbe Jazz Campus en Clunisois 2025 invite Andy Emler à la tête de son trio ETE. Pour son nouveau projet, « There is another way », le pianiste et compositeur réunit autour de lui le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Éric Échampard. Trois complices inspirés au service d’un univers musical en expansion. Trois musiciens inspirés, une musique en expansion.

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Francesca Han – Lisa Cat-Berro
Pour son cinquième soir sur la scène du Théâtre les Arts de Cluny, c’est un double plateau que propose Jazz Campus en Clunisois 2025. Après le concert solo de la pianiste coréenne Francesca Han, la saxophoniste Lisa Cat‐Berro, à la tête de son quintet, présente son programme « Good Days‐Bad days ». Une soirée en deux temps où le tumulte succède à l’élégance.

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Six Migrant Pieces
Pour sa cinquième soirée au Théâtre Les Arts de Cluny, Jazz Campus en Clunisois accueille le projet de Christophe Monniot, Six Migrant Pieces. Entouré de cinq musiciens et de Sylvie Gasteau, le compositeur et saxophoniste présente une ode à l’humanité et la bienveillance. Chaque membre du groupe a une histoire personnelle inscrite dans la migration. Véritable manifeste poético-politico-musical, le programme de la soirée résonne avec l’actualité et engage au respect de la différence. Un grand moment du festival… la fièvre monte à « Cluny City » !