Céline Bonacina invite au voyage avec « Fly Fly »

Céline Bonacina invite au voyage avec « Fly Fly »

Ferveur ardente et tendre douceur

Avec le titre de son cinquième opus, « Fly Fly », la saxophoniste Céline Bonacina annonce la couleur, celle du voyage. La musique évoque des paysages qui servent de prétexte aux envols des saxophones baryton et soprano. Les mélodies se parent de superbes couleurs dont le jaune a visiblement la préférence du groupe. Le répertoire balance entre groove énergique et murmure raffiné, explosions coloristes et caresses aériennes. Un régal intégral !

couverture de l'abum Fly Fly de Céline BonacinaLe 18 octobre 2019, la saxophoniste Céline Bonacina revient avec un nouveau groupe et un cinquième album « Fly Fly » (Cristal Records/Sony Music Entertainment).

Elle retrouve le contrebassiste canadien Chris Jennings déjà présent à ses côtés dans le Crystal Quartet. Le toucher nuancé de Jean-Luc Di Fraya fait merveille car le volcanique batteur se mue aussi en un délicat percussionniste. Invité sur six pistes, le guitariste Pierre Durand apporte quant à lui de brillantes couleurs.

« Fly Fly », un jazz moderne et coloré dont la force onirique réside autant dans sa ferveur ardente que dans sa tendre douceur. Sur l’album, des mélodies élégantes croisent des rythmiques énergiques, des climats raffinés flirtent avec des sonorités organiques.

Avec à son actif quatre albums et plus de vingt ans de carrière, Céline Bonacina s’est forgé un nom au saxophone baryton dont elle est devenue une instrumentiste reconnue.

Céline Bonacina, saxophoniste baryton

Après avoir commencé la musique à l’âge de 7 ans en conservatoire (Belfort, Besançon, Paris…), Céline Bonacina se spécialise au saxophone baryton, entre 1996 et 1998, en jouant dans les big bands parisiens. Durant sept ans passés à la Réunion, elle se produit et se fait remarquer dans de nombreux festivals de l’Océan Indien.

Quatre albums entre 2005 et 2016

De retour en métropole en 2005, elle sort « Vue d’en haut », un premier album enregistré à la Réunion. La critique salue ses compositions interprétées aux saxophones baryton, alto et soprano. Elle crée ensuite le Céline Bonacina Trio.

En 2010 elle enregistre son deuxième album « Way of Life » avec le bassiste Nicolas Garnier et le batteur Hary Ratsimbazafy. Elle invite le guitariste Nguyên Lê, musicien phare du label ACT. Séduit, le label allemand publie le disque de la saxophoniste et sort aussi le suivant en 2013, « Open Heart », enregistré avec Hary Ratsimbazafy et le bassiste Kevin Reveyrand. Le trio est rejoint par des invités, Himiko Paganotti (chant), Pascal Schumacher (vibraphone, glockenspiel) et Mino Cinelu (percussions).

2016 voit la parution d’un quatrième opus, « Crystal Rain » (Cristal Records/Sony Music Entertainment) avec à la batterie Asaf Sirkis. Ce disque est marqué par une belle complicité de Céline Bonacina avec le pianiste britannique Gwilym Simcock et le contrebassiste Chris Jennings. Très active en live où elle excelle, Céline Bonacina est par ailleurs très investie dans des activités pédagogiques diversifiées.

La reconnaissance

Au fil des ans, des concerts et des albums, la réputation de la saxophoniste dépasse les frontières de la France. En effet, depuis 2013 où elle a été sacrée « Jeune talent ADAMI », Céline Bonacina est élue « Rising Star » en 2017, 2018 et 2019 par le magazine américain « Downbeat » et obtient en 2019 le Prix du Public au BMW Welt Award de Munich.

« Fly, Fly », une invitation au voyage

« Cet album présente mes nouvelles compositions ainsi que celles de Chris Jennings. D’influences multiples, leur point de rencontre est le voyage. On y retrouve l’évocation de paysages et de souvenirs, de lieux où nous avons séjourné, de moments forts de nos vies respectives ; l’expression sonore de sentiments et d’émotions, et sans doute la symbolique d’une quête plus vaste. » Céline Bonacina

le quartet Fly Fly de Céline Bonacina

Le quartet Fly Fly de Céline Bonacina© Nathalie Courau-Roudier

La contrebasse lyrique de Chris Jennings s’allie au jeu volubile et groovy des saxophones de Céline Bonacina. Le très nuancé Jean-Luc Di Fraya fait murmurer ou tonner percussions et batterie. Sa voix et celle de la leader colorent plusieurs morceaux auxquels elles ajoutent une touche de musiques du monde. Sur quelques plages, les phrasés audacieux et sidérants du guitariste Pierre Durand posent des traits de couleurs contrastés.

Enregistré par Mathieu Nappez à l’Alhambra Studios de Rochefort-sur-Mer, l’album a été mixé par Nguyên Lê au Studio Louxor de Paris et masterisé par Bruno Gruel à Elektra Mastering de Servon.

Le répertoire propose un voyage en treize titres-escales dont huit sont redevables à la saxophoniste et cinq au contrebassiste.

Sur le lumineux Still Running souffle un vent de liberté gorgé à la fois d’énergie et de finesse. La mélodie court à en donner le tournis puis passe le relais aux trois mouvements de Care Her Gone qui voyage dans des paysages tout à tour chantants, aériens et groovy. Ivre Sagesse débute par une introduction quasi mystique égrenée par le baryton et la contrebasse. Le saxophone esquisse ensuite un motif répétitif qui s’embrase et inspire un solo pulsatile à la batterie. Du Haut de Là ouvre avec un duo baryton-contrebasse puis le trio entame un climat baroque où le saxophone virtuose et fougueux virevolte.

La saxophoniste Céline Bonacina

Céline Bonacina©© Nathalie Courau-Roudier

La présence de la guitare électrique fait souffler un vent paisible sur An Angel’s Caress auquel le baryton apporte un climat vaporeux. Après cette escale angélique, le songe se poursuit par An Angel’s Whisper, comme une quête spirituelle dans un univers bucolique voisin du monde sonore de Garbarek. Le quartet entre en parfaite symbiose sur Tack Sa Mycket. La mélodie du soprano envoutant s’élève comme une incantation que renforce le chant de la guitare. Après cette offrande spirituelle, High Vibration explore un monde plus organique. La guitare part dans une improvisation fascinante qui stimule le baryton à son tour sidérant.

Après la brève parenthèse cosmique de Vide Fertile où le baryton métamorphosé, les percussions et l’archet dialoguent advient le groovy Borderline qui fait se confronter une guitare décoiffante de virtuosité, un baryton enflammé et un batteur volcanique. Le voyage continue ensuite avec Fly Fly to the Sky où le baryton prend la barre et alterne entre douceur et force avec quelques échappées libres du côté du free.

Sur Friends & Neighbours Too, le quartet adopte une pulsation funky qui débouche sur un dialogue soul et punchy entre baryton et guitare. On en redemanderait volontiers mais l’album se termine avec les résonances orientales de Cameos Carving, soutenu par une batterie puissante et une contrebasse lyrique. Pour finir, le fervent soprano fraternise avec le saz.

On ne se lasse pas de voyager au gré des paysages colorés du magique « Fly Fly » où l’énergie des rythmiques vivifiantes coexiste avec la douceur des climats oniriques.

Pour vivre en live les ambiances de « Fly Fly », quelques concerts se profilent. RV pour le concert de sortie de l’album avec Céline Bonacina (saxophone baryton, soprano), Chris Jennings (contrebasse) et Jean-Luc Di Fraya (percussions, batterie) à Paris le 21 novembre 2019 à 21h au Studio de l’Ermitage, le 22 novembre 2019 à Nantes au Trempolino dans le cadre du festival Jazz Tempo en partenariat avec Nantes Jazz Action. ICI pour tout savoir des concerts de Céline Bonacina.

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