De retour à Vienne, Youn Sun Nah triomphe
Le public s’est mobilisé le 09/07/2017 pour une soirée qui ouvre avec le trio de cordes Ponty-Lagrène-Eastwood et se termine avec Youn Sun Nah de retour au Théâtre Antique de Vienne, trois ans après son dernier concert.
En entrée de soirée, le violoniste Jean-Luc Ponty a réuni autour de lui deux fins techniciens, le guitariste Biréli Lagène et le contrebassiste Kyle Eastwood. Il promet de faire swinguer les cordes tout en s’octroyant le droit d’opérer une fusion musicale entre électrique et acoustique. En effet le violoniste a plus d’un tour dans son sac puisqu’il vient avec son violon acoustique mais aussi avec son violon électrique à 5 cordes.
L’improvisation préside à la réunion de ces trois artistes qui prennent un plaisir certain à dérouler une musique qui a décidé de ne pas s’inscrire dans la performance. Les notes respirent et advient la pulsation que reconnaissent les amoureux du jazz. Le groupe tient promesse avec un répertoire où alternent compositions des trois artistes et standards.
On repère en ouverture du set, Blue Train, le standard de John Coltrane et plus tard Mercy Mercy Mercy de Joe Zawinul. Plutôt sympa ces deux titres qui font écho aux hommages que le festival a rendu à John Coltrane et Joe Zawinul. Sur Samba de Paris, une composition de Kyle Eastwood, Bireli Lagrène offre une improvisation fluide et véloce aux accents de choro brésilien. Jean-Luc Ponty propose un solo lumineux sur la fameuse composition du guitariste, Stretch.
Un set qui donne à entendre un jazz traditionnel renouvelé par trois solistes qui mettent leurs talents respectifs au service de la musique.
Après deux années sabbatiques et du temps consacré à son nouvel album « She Moves On » (ACT/PIAS) sorti le 19 mai 2017, la chanteuse coréenne Youn Sun Nah retrouve les scènes en 2017. Sa dernière venue à « Jazz à Vienne » le 02 juillet 2014 avec le guitariste Ulf Walkenius et Vincent Peirani lui avait valu des louanges unanimes et fort mérités.
Il tarde d’écouter le nouveau répertoire que la chanteuse présente sur scène avec un orchestre américain composé de Jamie Saft (piano, orgue, Fender Rhodes) compositeur et producteur de l’album, Brad Jones (contrebasse), Clifton Hyde (guitare) et Dan Rieser (batterie). Entre orgue et piano, le pianiste soutient le groove épaulé par la solide section rythmique toute entière au service de la chanteuse. On apprécie le côté rock écorché du guitariste sur Drifting de Jimi Hendrix.
Mené avec un grand professionnalisme, le set propose la quasi totalité des titres de l’album. Visiblement la chanteuse ne cache pas son plaisir à interpréter ces chansons qu’elle a découvertes et appréciées chez Jamie Saft. Teach The Gifted Children de Lou Reed, She Moves On de Paul Simon, The Dawntreader de Joni Mitchel dont elle propose une version magnifique en rappel.
Youn Sun Nah invite le public du Théâtre Antique à pénétrer dans son intimité sur une interprétation sensible de Black Is The Color Of My True Love’s Hair, une chanson traditionnelle américaine reprise par Nina Simone. Sur ce morceau Youn Sun Nah adopte le parti de la simplicité avec sa kalimba (piano à pouces), quelques percussions et une légère ligne de basse en soutien. On est comme suspendu à la clarté de cette voix empreinte de fragilité et pourtant si solide. Comblée par l’ovation du public, la chanteuse rayonnante offre de généreux rappels.
Certes le nouveau répertoire plus profilé pop-rock que jazz a privé le public des scats échevelés de la chanteuse mais son talent demeure intact. Youn Sun Nah de retour n’a rien perdu de son ADN vocal. Sa voix lumineuse conserve son grain unique. Souple et élégante elle convainc et émeut sur les ballades. Claire et limpide elle enfle et se gorge de puissance pour faire éclater les limites de sa fragilité.
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