Imagination groovy et poésie lyrique
Pericopes+1 revient avec « Up », un troisième album dont le titre claque. Les deux lettres incarnent un ailleurs musical merveilleux vers lequel le trio complice et énergique élève sa musique. Les oreilles se dressent en direction d’un univers sonore ressourçant qui se joue du temps et de l’espace pour mieux les investir. Un monde musical innovant où se croisent imagination groovy et poésie lyrique.
Après « These Human Beings » (2015) et « Legacy » (2017), les trois compères de Pericopes+1 ont beaucoup joué en Europe, Allemagne, France, Italie, Suisse, République Tchèque, Hongrie, Royaume-Uni, Écosse, Slovénie, Croatie, Pays-Bas et aussi en Chine et aux Etats-Unis.
« Up » signe le retour discographique de Pericopes+1 et met en avant les éléments constitutifs de la musique du groupe, groove et lyrisme, énergie et poésie.
« Up »
A regarder la photo de couverture de l’album « Up », on devine à quoi pense le petit garçon qui lève son regard vers le haut, assis à côté d’une fusée pointée vers le ciel, un bras posé sur un casque.
Sans doute rêve-t-il d’espace, de conquête spatiale, de cosmos, de liberté, d’espoir. A moins qu’il n’imagine un monde où tout devient possible, un pays merveilleux propice au ressourcement, à la rêverie et aux rencontres improbables. Au dos de la pochette, les titres du répertoire confirment cet ancrage.
Un jazz contemporain
« Up » dessine un monde où s’unissent les influences des trois membres du groupe. Un jazz contemporain où les interactions piano-saxophone ténor sont soutenues par une batterie tour à tour énergique et subtile.
Le saxophone ténor d’Emiliano Vernizzi, les claviers du piano et du Fender Rhodes d’Alessandro Scobbio et la batterie de Nick Wight racontent des histoires où s’invite l’électronique.
Sur The Earth Shape, le trio convie aussi une section de cordes qui réunit Anna Apollonio et Giulia Pontarolo au violon, Margherita Cossio à l’alto et Andrea Musto au violoncelle.
Le nouveau monde imaginaire de Pericopes+1 se construit au fil de huit compositions proposées à part égales par le pianiste et le saxophoniste et d’une reprise, la première de leur discographie, de Sultans Of Swing du légendaire groupe « Dire Straits ».
Au fil des pistes
En ouverture, la simple mélodie Wonderland invite à voyager au Pays des Merveilles. Lumineux et apaisé, le ténor s’exprime avec lyrisme au-dessus des nappes en arpèges du piano. Plus loin, sur les motifs rythmiques diversifiés d’Ucronia, le piano intensifie son jeu et stimule le saxophone dont le propos galvanisant s’embrase.
Les deux titres suivants rendent hommage à l’épopée spatiale. Avec le frénétique Disco Gagarine dédié à Youri Gagarine, premier homme à avoir effectué un vol spatial, on décolle puis on plane dans le cosmos. Après l’épopée tonique advient le mélancolique The Earth’s Shape auquel la section de cordes apporte une touche de grâce et de gravité. Aspiré par la musique nébuleuse, on se laisse transporter jusqu’aux confins de la stratosphère.
La rythmique segmentée de Danza di Kuwa entraîne l’oreille dans un monde imaginaire alternatif où piano et ténor entrent en symbiose autour d’un motif onirique lancinant. La promenade débouche sur Martyrlied, incantation très libre où l’espace sonore enfle aux accents électroniques du saxophone stimulé par la batterie survoltée et les divagations du Fender Rhodes.
Empreinte d’une nostalgie quasi-ésotérique, l’atmosphère musicale de Gorod Malinov devient ensuite poétique avec une ligne mélodique qui invite au recueillement. La Rentrée célèbre ensuite avec lyrisme la joie de vivre. Introduite par un motif répétitif du Fender Rhodes, la mélodie que souffle le ténor inspire une douce euphorie. Stimulé par la batterie au jeu souple et tonique, le saxophone virevolte plus tard avec fougue et passion.
L’album se termine avec une reprise de Sultans of Swing fort distanciée de la version originale de « Dire Straits ». Le ténor au son bucolique étire la mélodie et fait sonner le titre comme une superbe romance à l’esthétique léchée.
Mélodies poétiques, motifs rythmiques répétitifs, transes électroniques, les esthétiques se télescopent, les univers se succèdent sur « Up », le troisième album de Pericopes+1. L’oreille décolle, s’élève, flotte et vibre au gré d’un voyage musical imaginaire fort réussi.
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