Hommage à Mary Lou Williams
Sur le double album intitulé « Mary’s Ideas » le Umlaut Big Band rend hommage à Mary Lou Williams. Conduit par Pierre-Antoine Badaroux, le big band français donne vie à de nombreuses pièces de cette compositrice, pianiste, arrangeuse et cheffe d’orchestre américaine que l’histoire du jazz a presque oubliée. A partir de manuscrits originaux, cet hommage réhabilite cette incontournable figure du jazz. Blues et swing, entre tradition et invention, 42 titres à savourer dès le 17 septembre 2021.
Depuis 2011, le Umlaut Big Band fait revivre la musique des grands orchestres des premières décennies du jazz et rend hommage à des artistes occultés.ées. Après un travail sur Don Redman en 2018 (« The King of Bungle Bar : Umlaut Big Band plays Don Redman »), le big band mené par son directeur artistique Pierre-Antoine Badaroux s’intéresse à l’œuvre de la pianiste, compositrice et arrangeuse de jazz, Mary Lou Williams.
Annoncé pour le 17 septembre 2021 chez Umlaut Records et sous-titré « Umlaut Big Band plays Mary Lou Williams », le double album « Mary’s Ideas » donne vie à de nombreuses compositions écrites entre 1930 et 1981 et pour la plupart jusqu’ici inédites sur disque.
Umlaut Big Band apporte un éclairage nouveau sur la musique de Mary Lou Williams. Sur les 42 titres de « Mary’s Ideas » (Umlaut Records/L’Autre Distribution) l’orchestre esquisse un superbe portrait musical de la compositrice, pianiste et arrangeuse.
Mary Lou Williams (1910-1981)
Incontournable figure du jazz, Mary Lou Williams s’inscrit dans l’histoire du jazz. Dans les années 1920/30, le jazz était un milieu masculin où les femmes étaient pour la plupart cantonnées au chant. Malgré le racisme et le sexisme ambiants, elle a su s’imposer et figure parmi les premières musiciennes professionnelles de jazz.
Dès 6 ans, Mary Lou Williams joue dans les salles de jeux où l’entraîne son beau-père. A 12 ans elle est repérée par Duke Ellington et à 15 ans par Fats Waller. Dotée de l’oreille absolue, elle intègre à 19 ans l’orchestre d’Andy Kirk, « The Twelve Clouds Of Joy » comme pianiste et arrangeuse. En 1930, elle écrit et enregistre ses premiers morceaux en piano solo. Dans les années 1930, elle écrit pour Duke Ellington et Benny Goodman et devient une référence pour les musiciens phare du bebop, Thelonious Monk, Bud Powell et Dizzy Gillespie dans l’ombre desquels elle vivait.
Dans les années 1950/60, elle concilie sa foi catholique et la musique en composant et enregistrant chants religieux et messes. Jusque dans les années 1970, elle collabore avec Cecil Taylor et Buster Williams. En 1977, elle enseigne l’histoire du jazz à la prestigieuse Duke University, se consacrant ainsi à l’éducation des jeunes musiciens. Avant son décès en 1981, elle enregistre avec Cecil Taylor, « Free Spirits » en 1975 et « Embraced », enregistré avec le pianiste en 1978 au Carnegie Hall.
« Je suis la seule musicienne vivante qui ait participé à tous les courants. Les autres musiciens ont traversé les époques sans changer de style. » C’est ainsi que, durant cinq décennies, Mary Lou Williams a revendiqué avoir participé à toutes les évolutions du jazz, blues, ragtime, boogie, swing, bebop et « troisième courant ».
Umlaut Big Band
Fondé en 2011, le Umlaut Big Band poursuit inlassablement, un travail qui vise à mettre en avant les arrangeurs de la musique pour Big Band. Sous la direction de Pierre-Antoine Badaroux (saxophone alto), cet orchestre réunit Antonin-Tri Hoang (saxophone alto, clarinette), Pierre Borel (saxophone ténor, clarinette), Geoffroy Gesser(saxophone ténor, clarinette), Benjamin Dousteyssier (saxophone alto, baryton, basse), Brice Pichard (trompette), Pauline Leblond (trompette), Gabriel Levasseur (trompette), Alexis Persigan (trombone), Michaël Ballue (trombone), Romain Vuillemin (guitare, banjo), Matthieu Naulleau (piano), Sébastien Beliah (contrebasse) et Antonin Gerbal (batterie).
Sur History of jazz de l’album « Mary’s Ideas », l’orchestre est rejoint par Emil Strandberg (trompette), Robinson Khoury (trombone), Judith Wekstein (trombone basse) ainsi que Liselotte Schricke (flûte) et Sylvain Devaux (hautbois)
Sur Roll ‘Em et les trois extraits de la Zodiac Suite, Taurus, Aquarius et Virgo, l’Umlaut Chamber Orchestra dirigé par Pierre-Antoine Badaroux réunit Geoffroy Gesser (clarinette, clarinette basse), Antonin-Tri Hoang (clarinette), Pierre Borel (saxophone ténor), Liselotte Schricke : flûte, Sylvain Devaux : hautbois, Ricardo Rapoport : basson, Nicolas Josa : cor, les violonistes Hugo Boulanger, Aliona Jacquet, Clémence Meriaux, Stéphanie Padel, Manon Philippe, Lucie Pierrard, Emilie Sauzeau, Léo Ullman, les altistes Issey Nadaud, Elsa Seger et les violoncellistes Félicie Bazelaire, Elsa Guiet.
Conservées à l’Institute of Jazz Studies de Newark, les archives personnelles de Mary Lou Williams témoignent de la trajectoire foisonnante de l’artiste. En 2019, Pierre-Antoine Badaroux et Benjamin Dousteyssier s’y sont rendus pour collecter ses manuscrits originaux, pour la plupart inédits, qui ont servi de source principale à ce projet qui s’appuie donc sur une recherche historique et conçoit de restituer le rapport qu’avait Mary Lou Williams à la musique.
Ainsi, sur le double album « Mary’s Ideas », le Umlaut Big Band donne vie à de nombreuses compositions écrites entre 1930 et 1981, jusqu’ici inédites sur disque. Pour la première fois, un projet considère l’œuvre de Mary Lou Williams dans son ensemble
Le répertoire de « Mary’ Ideas »
Les quarante-deux plages de « Mary’s Ideas » (Umlaut Records/L’Autre Distribution) ont été enregistrées les 23-27 janvier 2021, à la Philharmonie de Paris.
Trois versions sont proposées du titre Mary’s Ideas (composé en 1930) qui donne son nom à l’album du Umlaut Big Band :
- Just an Idea (autre dénomination), un arrangement de 1947 dans la rubrique « Variations in the Blues » (CD 1)
- un arrangement de 1930 dans la rubrique « Kaycee » (CD 1)
- un arrangement de 1938 dans la rubrique « New Bottle, Old Wine » (CD 2).
L’écoute de ce ces 3 versions s’inscrit tout à fait dans la dimension historique et pédagogique qui caractérise cet opus indispensable.
Le répertoire des deux albums est conçu autour de thématiques spécifiques de la pratique musicale de Mary Lou Williams et présenté en 9 rubriques :
- Variations in the blues (CD 1) en lien avec son rapport au blues
- Kaycee (CD 1), 6 morceaux en rapport avec l’influence de Kansas City
- Prelude to Duke, 11 titres répartis en 2 parties, une sur chacun des 2 CD
- 63, Hamilton Terrace (CD 1), en référence à l’adresse de l’appartement qu’elle a occupé de 1944 à sa mort (1981). Dans cette division figurent 4 compositions dont Scorpio, le huitième mouvement de la « Zodiac Suite »
- New Bottle, Old Wine (CD 2) souligne combien elle n’a eu cesse de revenir sans cesse sur ses propres compositions
- Boogies (CD2) fait ressortir en 3 titres le travail qu’elle a fait sur le boogie
- Zodiac Suite (CD 2) propose Taurus, Aquarius et Virgo, trois titres de sa « Zodiac Suite »
- Eternal Youth (CD 2) met l’accent sur le souci qu’elle a eu de transmettre sa connaissance de l’histoire du jazz aux jeunes musiciens qu’elle a côtoyés.
Sur Chunka Lunk (CD 1), l’arrangement reprend celui qui avait été conçu en 1968 pour le Danish Radio Big Band. Les solos sont crédités à Matthieu Naulleau (piano) et Geoffroy Gesser (saxophone ténor).
Sur Fill The Cup (CD 2), l’orchestre reprend les arrangements à destination du Duke Ellington Orchestra, conçus en 1943/44 mais non termines et complétés par Pierre-Antoine Badaroux. Les solos sont crédités à Pierre-Antoine Badaroux (saxophone alto), Emil Strandberg (trompette), Geoffroy Gesser (clarinette) et Michael Ballue (trombone).
Pour 2021, deux dates se profilent pour écouter live le Umlaut Big Band. Le 09 octobre 2021 dans la Grande salle Pierre Boulez de la Philarmonie de Paris, lors du concert de sortie de l’album « Mary’s Ideas ». Pour cette occasion, le Umlaut Big Band se produit en première partie du Jazz At Lincoln Center Orchestra avec Wynton Marsalis. RV au Mac Orlan, à Brest, le 14 octobre 2021 dans le cadre de l’Atlantique Jazz Festival.
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