Quand Opéra rime avec Cartoon
En ouverture de saison, l’Opéra de Lyon propose « L’Heure Espagnole » de Maurice Ravel, une œuvre aux allures de fantaisie musicale, une facétie licencieuse. Ce premier opéra du compositeur français écrit sur un livret de Franc-Nohain brille d’audacieuses orchestrations. Conçues par Gregoire Pont, les images d’animation s’intègrent dans la mise en scène de James Bonas. Un cartoon coquin qui risque de cartonner !
L’Opéra de Lyon ouvre sa saison lyrique 2020/2021 par sept représentations de « L’Heure Espagnole » de Maurice Ravel. Servie par les animations vidéos et la superbe mise en scène de Grégoire Pont accompagné par James Bonas et valorisée par les décors et costumes de Thibault Vancraenenbroeck, cette œuvre immerge le public dans un univers dont l’ambiance évoque un cartoon des années 30.
Cet opéra en un acte, achevé en 1907 et créée le 19 mai 1911, fut alors mal accueillie par le public et la critique en raison du livret de Franc-Nohain dont les propos coquins voire scabreux et les hardiesses orchestrales fort modernes choquèrent quelque peu à l’époque.
En 2020, sur la grande scène de l’Opéra de Lyon, les sept représentations de L’Heure espagnole proposent du rêve et de l’illusion. Transformés en animaux, les personnages suscitent le rire et transforment cet opéra en fable espiègle.
Maurice Ravel
La production musicale de Maurice Ravel s’enracine dans un riche héritage qui s’étend de Rameau et Couperin jusuqu’au jazz et compte aussi bien d’autres influences, dont celle de l’Espagne.
Figure influente de la musique française, Maurice Ravel a fait référence au jazz à propos de sa musique. En effet, en 1928, au cours de son voyage aux États-Unis, le compositeur français enjoignait ses contemporains, dans la revue Musical Digest, à prendre le jazz au sérieux en lançant son fameux « Take Jazz Seriously ! ». Quelques mois plus tôt, le deuxième mouvement de sa Sonate pour violon et piano, sous-titrée « Blues », se présentait selon ses propres dires comme « du jazz stylisé, plus français qu’américain de caractère, peut-être ». Dans son « Concerto en sol majeur » composé entre 1929 et 1931, la blue note joue par ailleurs un rôle apparent ou sous-jacent.
Dans « L’Heure espagnole », point de référence au jazz mais un superbe travail sur les rythmiques. En son temps, Maurice Ravel qualifiait lui-même « L’Heure Espagnole » de comédie musicale et parlait plutôt de textes déclamés plus que chantés mais les effets vocaux des cinq personnages lors du final contribuent à donner à « L’Heure espagnole » les couleurs d’une comédie musicale moderne.
A Tolède….
Onze scènes se succèdent en Espagne à Tolède. Pour faire réparer sa montre, le muletier Ramiro entre dans la boutique de l’horloger Torquemada. Concepcion, la femme de ce dernier lui rappelle sa mission hebdomadaire, régler les horloges de la ville. Le stratagème lui permet de recevoir son amant, le poète Gonzalve dans la boutique, mais leur rencontre se complique en raison de la présence du poète intrus. Plusieurs situations cocasses se succèdent où les horloges portées par Ramiro servent de cachette au poète mais aussi à Don Inigo Gomez, l’autre prétendant de Concepcion.
Pour retrouver, l’horloger Torquemada, époux de Concepcion, le poète Gonzalve, le muletier Ramiro et le financier, Don Inigo Gomez, sept dates se profilent en octobre 2020 sur la Grande Scène de l’Opéra de Lyon : rendez-vous les samedi 10 à 20h, dimanche 11 à 16h, mardi 13, mercredi 14, vendredi 16 et samedi 17 à 20h et dimanche 18 à 16h.

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Trio ETE
Pour la cinquième et dernière soirée au Théâtre les Arts de Cluny, le superbe Jazz Campus en Clunisois 2025 invite Andy Emler à la tête de son trio ETE. Pour son nouveau projet, « There is another way », le pianiste et compositeur réunit autour de lui le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Éric Échampard. Trois complices inspirés au service d’un univers musical en expansion. Trois musiciens inspirés, une musique en expansion.

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Francesca Han – Lisa Cat-Berro
Pour son cinquième soir sur la scène du Théâtre les Arts de Cluny, c’est un double plateau que propose Jazz Campus en Clunisois 2025. Après le concert solo de la pianiste coréenne Francesca Han, la saxophoniste Lisa Cat‐Berro, à la tête de son quintet, présente son programme « Good Days‐Bad days ». Une soirée en deux temps où le tumulte succède à l’élégance.

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Six Migrant Pieces
Pour sa cinquième soirée au Théâtre Les Arts de Cluny, Jazz Campus en Clunisois accueille le projet de Christophe Monniot, Six Migrant Pieces. Entouré de cinq musiciens et de Sylvie Gasteau, le compositeur et saxophoniste présente une ode à l’humanité et la bienveillance. Chaque membre du groupe a une histoire personnelle inscrite dans la migration. Véritable manifeste poético-politico-musical, le programme de la soirée résonne avec l’actualité et engage au respect de la différence. Un grand moment du festival… la fièvre monte à « Cluny City » !