L’Ensemble Art Sonic fait valser « Le Bal Perdu »

L’Ensemble Art Sonic fait valser « Le Bal Perdu »

Un souffle élégant ressuscite les valses populaires

Avec « Le Bal Perdu », l’Ensemble Art Sonic redonne leur élégance aux valses musettes. D’un souffle léger l’orchestre chambriste dépoussière l’héritage issu des bals populaires et insuffle une modernité teintée de nostalgie à ces grands standards d’antan. Une prouesse absolue qui fait la part belle à la mélodie et aux arrangements.

« Le Bal Perdu » témoigne d’un subtil travail de mémoire qu’il convient de saluer avec déférence. Entre poésie et swing la palette orchestrale chatoyante de l’Ensemble Art Sonic ravive ces thèmes d’autrefois qu’on croyait oubliés. La nostalgie affleure mais c’est la fête, on sourit et roule musique… 1, 2, 3… 1, 2, 3… les mélodies s’élèvent, la tête tourne, on se prend à avoir envie de se déhancher et de valser sur la piste en bois d’un bal populaire retrouvé.

Certes depuis ses débuts on connaît l’Ensemble Art Sonic pour l’intérêt qu’il manifeste aux musiques populaires. Formé par le flutiste Joce Mienniel et le clarinettiste Sylvain Rifflet, ce quintette à vent développe sa recherche en direction d’une « musique de chambre progressive » avec trois autres soufflants, Sophie Bernardo (basson) Cédric Chatelain (hautbois, cor anglais) et Baptiste Germser (cor). Après leur premier album « Cinque Terre », l’Ensemble Art Sonic invite pour ce nouveau projet « Le Bal Perdu », l’accordéoniste Didier Ithursarry immergé lui aussi dans la culture populaire. L’accordéoniste assume avec brio l’héritage de ses aînés du piano à bretelle, Gus Viseur, Jo Privat, Joss Baselli, Louis Ferrari ou Emile Carrara.

Avec une sortie annoncée pour le 03 mars 2017, l’album « Le Bal Perdu » (Drugstore/L’Autre Distribution) gagne un pari que l’on aurait pu croire risqué, celui d’actualiser les musiques populaires dont les créateurs ont pour beaucoup disparu. On se souvient les récits des anciens. « C’était bien … au petit bal perdu » et on se prend à rêver à ce temps passé qui s’invite dans le temps présent. Fort d’un potentiel innovant l’art d’aujourd’hui relie hier à demain. Bien au-delà des notes inscrites sur les portées, les arrangements et l’instrumentation transmettent plus qu’une musique, les souvenirs et les émotions d’une époque.

Dix-huit valses ou java/valses au répertoire de l’album « Le Bal Perdu ». Celles de l’accordéoniste Jo Privat qui sont à l’origine du projet que propose le flutiste Joce Minniel aux membres de l’Art Sonic Ensemble. Le flutiste élabore des arrangements suffisamment charpentés pour que basson, hautbois, cor, flûte et clarinette tissent la trame d’une orchestration aux fils musicaux inspirés. Sylvain Rifflet et Baptiste Germser proposent aussi quelques arrangements. Les notes du talentueux accordéoniste Didier Ithursarry survolent avec élégance le tissu léger soufflé par les vents. Le miracle opère et la musique virevolte et danse.

Neuf valses musettes créées dans l’entre-deux guerres par les accordéonistes Jo Privat, Gus Viseur, Joss Baselli, Louis Ferrari ou Émile Carrara. Elles ont fait tourner les couples sur le parquet du fameux Balajo dans le quartier de la Bastille. Les Papillons Noirs, Allez, glissez / Allez! Roulez, Avalanche, Valsajo, Flambée Montalbanaise, Coup de Fil, Les bluets, Volubilis sans oublier la fameuse Reine de Musette du pianiste Jean Peyronnin à partir des arrangements de Christophe Monniot dont on connaît le goût et le talent pour la valse musette.

Parmi les neuf autres compositions on retrouve avec émotion de grandes chansons. La fameuse Java des Bombes Atomiques immortalisée par Boris Vian sur une musique d’Alain Goraguer, De dame et d’homme composée par l’accordéoniste Marc Perrone et souvent chantée par André Minvielle, l’inoubliable Javanaise de Serge Gainsbourg, La ballade irlandaise et C’était bien… au petit bal perdu reliées dans la mémoire collective à la voix de Bourvil et repris en 2004 par André Minvielle, Guillaume de Chassy et Daniel Yvinec de belle manière sur l’album « Chansons sous les bombes ».

Enfin des clins à des compositeurs. Le thème Les quatre cents coups composé par Jean Constantin pour le film éponyme de François Truffaut. La tourbillonnante valse manouche Montagne Sainte-Geneviève composée par le guitariste Django Rheinhardt et dont l’orchestre restitue le swing absolu et équilibré. Le mélodique Il Camino écrit par le batteur italien Aldo Romano.

Pendant que « Le Bal Perdu » tourne en boucle, on se prend à rêver d’un bal retrouvé sous un kiosque à musique fleuri de tendres volubilis bleutés où valseraient des couples insouciants et souriants. Image un peu surannée et nostalgique ? Certes, mais quoi de mieux que la tendresse, l’esthétique et la poésie de la musique pour mieux vivre dans un monde au rythme effréné où se perd la mémoire du beau et du simple.

Pour ressentir la force de ces chansons et pour apprécier l’orchestration fine et élégante de l’Ensemble Art Sonic et de Didier Ithursarry, un rendez-vous s’impose. Le 16 mars 2017 à 20h30 à la Dynamo dans le cadre du « Festival Banlieues Bleues » pour le concert de sortie de l’album « Le Bal Perdu ». A ne rater sous aucun prétexte !
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