« Family Tree », un jazz vibrant et envoutant
Grégory Privat présente « Family Tree », son premier album en trio. Avec douze compositions originales, le pianiste célèbre ses origines caribéennes et fait des clins d’œil aux rythmes créoles. Une musique créative, moderne et universelle.
Né en 1984 à la Martinique, Grégory Privat a eu pour première influence musicale son père, pianiste et membre du groupe « Malavoi ». Après avoir appris le piano classique dès l’âge de 6 ans et ce pendant 10 ans, il se tourne ensuite vers le jazz et mène de front des études d’ingénieur. A 27 ans, il fait le choix de se consacrer au jazz.
Le pianiste se produit sur les scènes françaises et enregistre deux albums en quintet, en 2011 « Ki Koté » et en 2013, un véritable hommage à sa terre natale, « Tales of Cyparis » qui le fait connaître au-delà de la France. En 2015, Grégory Privat grave l’album « Luminescence » en duo avec le batteur-percussionniste Sonny Troupé déjà présent dans les deux précédents quintets. On note aussi en 2015 sa participation dans le groupe « Liberetto » dirigé par le bassiste Lars Danielsson.
Le 14 octobre 2016, c’est le premier album en trio de Grégory Privat qui voit le jour, « Family Tree » (ACT/PIAS). Sans surprise mais avec bonheur, l’opus est ancré dans ce qui constitue l’ADN musical du pianiste, la tradition musicale de la Martinique, sa terre de naissance.
Les cultures des habitants de la Martinique et de la Guadeloupe, qu’ils viennent d’Afrique, d’Europe, d’Inde ou même de Chine, ont fusionné pour créer ce qu’on nomme aujourd’hui la culture créole. C’est cette belle aventure qui inspire au pianiste le titre de l’album « Family Tree ». En effet, Grégory Privat n’évoque pas la terminologie habituelle des « racines » pour faire référence aux bases constitutives de son inspiration musicale. Il utilise l’image d’un arbre qui s’élève et réunit toutes les branches qui ont pu se greffer à la musique d’origine.
Certes l’arbre généalogique du jazz a aussi de multiples racines ou branches dont l’une se trouve dans les Caraïbes et plus précisément dans les deux départements d’Outre-Mer où est apparue la biguine dans les années 60, ce rythme qui a laissé des traces dans le jazz français. Cette danse assez lente inspirée des rythmes traditionnels afro-caribéens du bèlè et du gwoka a intégré des éléments de la musette et du jazz-créole américain. La biguine a laissé une empreinte dans le jazz français et dans le zouk, musique pop dominante en Martinique et Guadeloupe.
Comme le dit ci-après le pianiste, on retrouve des clins d’œil à tous ces styles dans son premier album enregistré chez ACT. « Tous les éléments de la musique Antillaise sont présents en moi », dit Grégory Privat. « Ils trouvent leur chemin intuitivement et naturellement dans ma musique. Mais j’essaie toujours d’aller ailleurs, de découvrir de nouveaux styles jour après jour. »
Pour sa nouvelle aventure en trio, Grégory Privat a voulu réunir autour de lui des partenaires qui se comprennent d’emblée et avancent dans la même direction que lui. Pour ce faire, il convoque deux nouveaux compagnons avec qui il a des références communes, deux musiciens très imprégnés comme lui de la culture martiniquaise.
Grégory Privat appelle à ses côtés le bassiste Linley Marthe. Ce dernier très intéressé par l’approche de la musique de Grégory Privat, délaisse sa basse électrique pour jouer exclusivement de la contrebasse sur tous les titres de l’album « Family Tree ». Aussi à l’aise avec le jazz qu’avec les rythmes créoles, Linley Marthe teinte l’album d’une sonorité chaude et grave.
Le pianiste a déjà eu l’occasion de jouer avec le jeune batteur martiniquais Laurent-Emmanuel dit « Tilo » Bertholo au sein du projet « Jazz Bèlè Philosophy » du trompettiste Franck Nicolas. Grégory Privat s’adjoint donc ce batteur qui possède à la fois la technique de l’instrument et celle de la créolité. En effet, Tilo Bertholo a assimilé toute les techniques du jazz moderne et revisite la tradition antillaise dans son approche de la batterie,
« Family Tree », un trio où l’entente humaine et musicale fonctionne. « Family Tree », un album lumineux qui narre des histoires aux émotions subtiles. « Family Tree », des ambiances nuancées et des lignes mélodiques sublimées par une pulsation rythmique sans cesse renouvelée.
Le titre éponyme, Family Tree, dessine une mélodie simple qui s’élève et se charge d’émotions. Le pianiste dresse un tableau musical délicat et voluptueux. La main droite évolue lyrique et virtuose alors que la main gauche plaque des accords percussifs. Tout en nuance, le morceau comporte à la fois des traits esquissés et de volubiles spirales rythmiques.
Sur Zig Zagriyen le piano se fait véhément et percussif et se lance dans une poursuite infernale, poussé et soutenu par le rythme implacable qu’impulsent batterie et contrebasse. Une intervention très timbrée et délicate de la contrebasse opère un espace de respiration salutaire. Le rayonnant Seducing the Sun respire de délicatesse et de douceur. On se détend pour mieux se laisser porter par Galactica au rythme tendu jusqu’au paroxysme.
Happy Invasion fait dialoguer des suites d’accords rythmiques et des lignes mélodiques fluides aux notes égrenées au piano par une main droite véloce. On aime la pulsation et le rythme entêtant de Riddim où la virtuosité du pianiste sous-tend un lyrisme audacieux. Dans ce morceau l’équilibre est parfait entre les trois interprètes dont les interventions sonnent en parfaite osmose, chacun relance l’autre et le soutient à la fois, tous contribuent à part égale à un climat rythmique assez singulier et complexe.
Composés par Grégory Privat, les douze titres de « Family Tree » célèbrent un équilibre quasiment parfait entre mélodie et rythme. On baigne dans un monde radieux éclairé par un jazz vibrant et envoutant.
« Family Tree » ouvre avec le titre le plus court de l’opus qui porte le nom d’un sentiment que l’on éprouve de bout en bout de l’album… Le bonheur
Pour découvrir plus avant le pianiste Grégory Privat, rien de mieux qu’un clic vers son site
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Le 14 octobre 2016, c’est le premier album en trio de Grégory Privat qui voit le jour, « Family Tree » (ACT/PIAS). Sans surprise mais avec bonheur, l’opus est ancré dans ce qui constitue l’ADN musical du pianiste, la tradition musicale de la Martinique, sa terre de naissance.