Un grand improvisateur disparaît
Décédé le 22 août 2017, le guitariste John Abercrombie laisse un grand vide dans le monde du Jazz. Musicien du label ECM depuis 1974, son jeu fluide et aérien se caractérise par une sensibilité et une musicalité sans pareilles.
Né en 1944 à Port Chester dans l’état de New York, John Abercrombie a commencé la guitare à l’âge de 14 ans. Attiré par le rock et le blues, il s’est très vitre orienté vers le jazz après avoir écouté Barney Kessel. A l’issue d’un cursus au Berklee College of Music de Boston, il s’installe à New York et se fait remarquer sur les scènes du jazz.
En 1974, il enregistre « Timeless », son premier album chez ECM avec Jack DeJohnette et Jan Hammer. En 1975, il grave le premier disque du trio Gateway, un groupe au leadership collectif composé de DeJohnette et Dave Holland. A la fin des années 70, John Abercrombie enregistre trois albums chez ECM avec son premier quartet composé de Richie Beirach, George Mraz et Peter Donald.
Le guitariste a participé à plus d’une cinquantaine de séances ECM, sous son nom mais aussi aux côtés de prestigieux musiciens tels que Jack DeJohnette, Kenny Wheeler (« Deer Wan »), Enrico Rava (« The Pilgrim and the Stars »), Jan Garbarek (« Eventyr »), Ralph Towner ou encore Charles Lloyd (« The water is wide »).
Son goût pour Jim Hall et Wes Montgomery, ses principales influences, n’ont pas empêché son intérêt pour l’exemple libérateur d’Ornette Coleman et de Jimi Hendrix et son profond attachement au le sens du lyrisme de Bill Evans. John Abercrombie a aimé jouer librement mais a aussi pratiqué les standards. C’est ainsi que dans ses albums on retrouve cette double influence.
Le guitariste a progressivement pris ses distances avec le jazz-rock de ses débuts et le jeu rapide et technique associé à ce style. Au fil des années il exploré des espaces sonores plus larges aux tonalités impressionnistes. Ainsi durant les quinze dernières années il a abandonné le médiator au profit du contact direct du pouce avec la corde et ainsi son jeu est devenu plus doux, son phrasé plus fluide et sa sonorité plus chaude. Ses improvisations limpides n’en sont pas moins demeurées incisives et riches.
De la large discographie de John Abercrombie chez ECM, on souhaite évoquer son dernier album « Up and Coming », sorti le 23 janvier 2017 et enregistré aux Studios Avatar de New York en compagnie du producteur Manfred Eicher. A la réécoute de l’album on est frappé par sa lumière quasi-crépusculaire.
Il s’agit du second enregistrement de John Abercrombie avec le pianiste Marc Copland, le contrebassiste Drew Gress et le batteur Joey Baron après « 39 Steps ». Les huit plages restituent une ambiance teintée d’un lyrisme mélodique inouï et de subtilités harmoniques et rythmiques. Cinq compositions originales du guitariste, deux thèmes de Marc Copland et la reprise de Nardis de Miles Davis aux accents evansiennes.

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